lundi, 08 juin 2015
Le Capitalisme, une prison pour notre esprit ! [Société]
Le plus dur ce n'est pas de sauver le monde,
le plus dur c'est de sauver le monde contre lui-même.
Si seulement on portait tous ces lunettes pour avoir la révélation. Mais ce ne serait pas encore assez...
Remplacez la Matrice par le Capitalisme et Matrix devient un saisissant docu-fiction. Et une question se pose alors : avons-nous jamais été libres ?
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Le monde entier est alcoolique
Extrait de l'album "Pêcheur de Pierres", un album qui m'est cher car à la base de mon inspiration pour des textes plus engagés.
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dimanche, 07 juin 2015
Matrix Trilogy/Session par Linkin Park [vidéos/Clips]
Session est un de mes morceaux préférés de Linkin Park, qui a la particularité d'être sans voix, et j'ai toujours regretté qu'il n'ait pas davantage été exploité dans Matrix Reloaded (on n'en entend qu'un extrait durant le générique de fin :-( Visiblement je ne suis pas le seul, en atteste ce clip en hommage à la trilogie des Wachowski (Cloud Atlas) que je suis à même de savourer.
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Une illustration que j'avais faite à l'époque du film et qui montre bien ma frustration. Mais la frustration est une bonne source d'inspiration, il faut dire ce qui est.
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dimanche, 31 mai 2015
Chappie [Cinéma/Critiques]
Le chaînon manquant entre Short Circuit, le Géant de Fer et Robocop
Après la déception Elysium, on ne savait pas trop si Neil Blompkamp allait rebondir ou au contraire s'enliser davantage. Il faut dire que l'auteur de District 9 nous avait donné beaucoup d'espoir sur son devenir de cinéaste avec une maîtrise et des ambitions qui semblaient le porter comme le porte-étendard du renouveau de la SF et du Fantastique tel un digne héritier du cinéma de genre des années 80.
Le moins qu'on puisse dire c'est que le début ne rassure pas du tout : même intro que District 9 sous des allures de documentaire, même portrait de Johannesburg et de sa criminalité galopante, même contexte initial que le reboot de Robocop.
Heureusement cela ne dure que quelques minutes, comme si Blomkamp comprenait qu'il fallait qu'il s'affranchisse enfin de son propre référentiel afin de ne pas s'y enfermer.
Les deux ingénieurs vont se livrer une guerre sans merci. Daeon (Dav Patel/Slumdog Millionnaire) est le créateur des Scouts, des robots tels que Chappie qui soutiennent les forces de police sur le terrain au grand dam de Vincent (Hugh Jackman/Prisoners) condamné à rester dans l'ombre, lui et son projet martial. Daeon voit beaucoup plus loin en terme d'Intelligence Artificielle qu'un simple renfort policier, ce qui ne fera que renforcer la rivalité entre les deux hommes. S'il peut faire rire avec sa coupe mulet des 80's, Vincent se révèle aussi siphonné que son budget. Hugh Jackman avait déjà tâté du robot avec le très enfantin Real Steel. Dans Chappie il en profite pour casser son image de bon samaritain et ça lui va bien aussi. Entre les histoires de robots, de conscience et le look de l'Original (le robot de Vincent rappelle ed209) impossible de ne pas penser à Robocop 1 & 2. On peut d'ailleurs dire que d'un point de vue narratif Chappie est un Robocop inversé. On a compris en tout cas que depuis District 9 Blomkemp est un grand fan de robotique, Chappie était de ce fait presque inévitable.
La manière dont se télescopent le destin et les ambitions des différents protagonistes est bien pensée, relançant constamment l'intérêt de l'intrigue et amenant malicieusement le scénario à son paroxysme.
Parce que Chappie se comporte comme un enfant, la réaction de son entourage va radicalement changer.
Ninja (à gauche) voit en Chappie une recrue de choix pour ses futurs délits. Mais pour parvenir à ses fins, il lui faudra étouffer la moralité inculquée par son créateur et l'affection de sa mère adoptive (ci-dessous).
Yo-Landi, une sorte de croisement entre les personnages de Rosanna Arquette (Jody) et d'Amanda Plummer (Yolanda) dans Pulp Fiction. Yo-Landi va découvrir sa sensibilité maternelle au contact de Chappie, ce qui, bien entendu, ira à l'encontre des ambitions de Ninja. A noter que les deux comédiens forment dans le vie le groupe Die Antwoord sous les mêmes pseudonymes.
A ce titre voir les gangsters faire l'éducation de Chappie se classe sans problème parmi les meilleures séquences. Chacun tentant d'en faire un héritier à son image, révélant son humanité, sa nature, la meilleure comme la pire.
Mais parce qu'il est innocent et qu'il a tout à apprendre, Chappie va finir inévitablement par susciter la convoitise et devenir l'instrument d'une bataille, une véritable poule aux oeuf d'or, chacun projetant sur lui ses fantasmes, ses espoirs.
Comme l'a si bien dit James Dean : "les animaux vous acceptent ou non, mais jamais ils ne vous jugent." Chappie est admirablement mis en scène. Techniquement et visuellement c'est aussi léché et abouti que les deux autres films de Blomkamp. C'est l'acteur Sharlto Copley (Maléfique/héros de District 9, méchant de Elysium et incarnation de Looping dans la version ciné d'Agence Tous Risques) qui a prêté sa gestuelle au robot. Ce n'est pas la traditionnelle motion capture qui a été utilisée. Sharlto était physiquement en présence des autres comédiens sur le tournage, il a été remplacé par la suite par son avatar numérique.
Au départ relativement simple, le film va s'intensifier progressivement en combinant les accents d'une comédie et ceux d'un drame profondément humain.
On ne peut nier une évidente parenté avec District 9, Chappie faisant parfois écho à Wikus dans sa solitude née conjointement de sa nature bâtarde et des enjeux opposés qu'il représente.
Mais malgré cela, le réalisateur parvient à surprendre et à se renouveler brillamment grâce à une dernière partie où émotion et métaphysique subliment les personnages et le récit lui conférant une grande originalité et lui donnant une ouverture insoupçonnée.
Vincent va harceler Michelle Bradley, la patronne des entreprises Tetravaal, afin qu'elle autorise le lancement de son projet et profitera pour ce faire de toutes les opportunités quitte à les provoquer directement. A l'instar de Jodie Foster dans Elysium, on sent que Sigourney Weaver (Avatar) est là surtout pour séduire les producteurs et les cinéphiles. A noter que Blomkamp travaille actuellement sur un Alien 5 (se situant entre Aliens et Alien 3) pour lequel la star se montre déjà très enthousiaste.
On pourra tiquer sur la crédibilité du rebondissement final tout comme on pourra trouver que l'épilogue, à l'instar de District 9, nous laisse sur notre faim, (une suite est très envisageable là aussi), mais au final cette relative frustration est par là même la source d'un égal plaisir. Croisement atypique, mélange étonnant et détonant de genres, de styles et de références, Chappie est un film mutant à découvrir d'urgence pour tout amateur de fantastique et d'anticipation.
Non seulement Blomkemp nous fait totalement oublier la douche froide Elysium, mais il inscrit ce troisième film sur la première marche du podium de sa filmo grâce à la richesse de sa thématique.
Le plus dur sera de poursuivre sur la même voie en ne répétant pas la même erreur que dans le passé. Wait and see !
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samedi, 30 mai 2015
Kung Fury [Vidéos/Court-métrages]
Une fois n'est pas coutume, le travail d'une équipe de passionnés explose le cinéma d'Hollywood dans tous les sens du terme. Dialogues, musique et mise en scène, rien n'est laissé au hasard, ça déborde d'humour et d'imagination. Totalement jouissif !!!
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A l'époque de Far Cry 3, Ubisoft nous avait déjà offert un pastiche en jeu vidéo bien délire dans le même esprit et qui a marqué les nôtres. La guest n'était pas David Hasselhoff, mais Michael Biehn (Terminator, Aliens) qui prête sa voix au héros.
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mercredi, 27 mai 2015
Furiosa [Fanfics/Cinéma]
1. Il n’y a pas qu’en enfer que l’on brûle
Elle avait suivi le troupeau, malgré elle. Orpheline comme tant d’autres, elle avait décidé avec quelques seniors de quitter la communauté de DryHope devenue trop nombreuse pour en rejoindre un autre, une nouvelle, qui selon une rumeur était en train de s’installer du côté de RedBridge.
Dans un autre temps, porter crédit à une source aussi fiable aurait prêté à rire.
Mais dans le wasteland, où les moyens de communication se limitaient au bouche à oreille, une rumeur était comme une explosion au cœur de la nuit. Impossible de l'ignorer.
Deux voitures et quelques bagages. Les chances de se faire repérer et prendre en chasse par des gangs étaient modérées. Ce qui signifiait optimales. Ils n’avaient qu’à tracer. Les pauses seraient courtes.
Elle regardait la paysage défiler. Paysage était bien entendu exagéré pour qualifier le désert qui les entourait de toutes parts. Mais c’était tout ce qu’elle connaissait.
Elle ne vit pas arriver le danger, pas plus que les autres. Avant même de réaliser ce qui leur arrivait, la voiture avait déjà décollé de la route et enchaîné les tonneaux pour finir par s’immobiliser, en piteux état. L’autre véhicule eut un sort plus enviable. Le réservoir fut touché et il explosa immédiatement.
Elle retrouva rapidement ses esprits. Le goût de son sang lui emplissait la bouche, un goût de rouille, comme si le sang depuis toujours avait su mieux que les hommes que le métal serait tout ce qui leur resterait un jour. Certains en étaient venus à l’adorer comme un dieu sous toutes ses formes : véhicules, armes, jusqu’aux boucles de ceinture. Le moindre rivet pouvait devenir une fortune entre les mains d’un expert.
Nail fut le premier à s’approcher de la carcasse. Pas le plus dangereux, juste le plus curieux. Il était déjà à l’œuvre, remplissant son caddie, récupérant ce qui pouvait l’être et chez un mécano comme lui quasiment tout était récupérable.
LittleRat le repoussa pour s’inquiéter du sort des occupants. Tous morts sauf un qui émergeait doucement. Il sourit. Une excellente prise. Le chef était derrière eux, il avait juste le temps d’en profiter. Il sortit la survivante et sans cérémonie la jeta au sol, histoire de la laisser dans les vaps. Puis à grands coups de lame, il déchira ses vêtements. Malgré son état, elle cria et se débattit quand même. Par pur réflexe, car elle savait très bien qu’elle ne pourrait pas s’opposer à son destin. Ca ne fit que l'exciter davantage.
Tandis que le sauvage s’appuyait lourdement sur son corps comme pour tenter de rentrer entièrement en elle, comme elle subissait l’un après l’autre la violence de ses assauts de brute écervelée, elle espéra qu’un guerrier de la route solitaire viendrait à son secours, qu’il la délivrerait, qu’il la vengerait, qu’il lui prouverait qu’il subsistait encore une once de justice. Lorsqu’Immortan Joe s’approcha, elle crut un bref instant que son sauveur avait entendu ses prières. Mais en découvrant sa longue crinière blanche et surtout son masque respiratoire rehaussé d’une sinistre bouche de métal, elle sut que le Diable lui-même venait contempler son oeuvre.
D’une poigne de fer il arracha sous sous-fifre à son plaisir avant de planter ses yeux dans ceux de sa victime. Ce qu’Immortan Joe y vit le mit dans une fureur sans nom.
- Elle était vierge !
Du talon de sa botte il écrasa le pénis du sauvage qui hurla à s’en exploser les poumons.
Dans le langage des gangs, une femme vierge était une femme qui n’avait jamais été violée. Peu importait si elle avait déjà couchait avec un homme. Pour eux, ça ne comptait pas.
- C’est moi qui baptise, personne d’autre. Tu le sais !
Recevoir la semence d’Immortan Joe était un honneur. Enfin c’est ce dont Immortan Joe était convaincu.
- Tu m’as volé.
Il porta une main à sa nuque, la seconde d’après il arborait une hache à double tranchant d’un genre très spécial. Le manche était un port d’échappement. Il faisait aussi office d’arme à feu. Fabriqué de main de maître par Nail lui-même, toujours très fier de ses créations surtout quand le chef lui-même s’en servait.
Dans le wasteland, seuls les fous survivaient. Cela incluait les bricoleurs de génie, les rois du recyclage. Comme Nail. Il était sec comme un clou, mais on l’avait surnommé ainsi pour sa faculté à modifier tout et n’importe quoi. Sans cela il n’aurait pas fait de vieux os.
La hache trancha les membres de LittleRat un par un avant de le décapiter.
Sa besogne accomplie, Immortan Joe souleva la femme d’une main et l’obligea à rouvrir les yeux d’une simple claque.
- Ce n’est pas parce que le monde est devenu un enfer qu’il ne faut pas le mériter.
A ces mots, il ôta son masque. Elle porta aussitôt une main à sa bouche.
Il la laissa tomber et elle en profita pour vomir tripes et boyaux.
Nail comprit que son chef la laisserait en vie et qu’ils n’allaient pas s’éterniser. Il le toisa au comble de l’excitation. Il connaissait le rituel par cœur.
- Je lui laisse une arme ?
Elle était tellement sonnée par le traitement qu’elle venait de subir qu’Immortan Joe l’attacha sans peine à la carcasse flambante avec un bracelet de menotte. Le bras gauche seulement.
- Si tu as de la chance, tu auras cinq minutes avant que cette bagnole n’explose.
Il fit un signe de la tête à l’adresse de Nail qui déposa avec soin une hache d’incendie auprès de la femme sans omettre de lui dédier son plus beau sourire édenté.
Son chef ajouta de sa voix d’outre-tombe :
- Tu me retrouveras si tu as suffisamment envie de vivre. Et tu survivras si ta soif de vengeance est assez forte. Car la vengeance, ma belle, c’est tout ce qui te reste, désormais. J’ai déjà hâte de te revoir. Métamorphosée, grâce à moi. Ressuscitée.
Oui il se prenait vraiment pour Dieu-le Père.
Elle aurait voulu lui cracher au visage, mais elle n’avait plus de salive. De force encore moins.
Les deux hommes disparurent dans un énorme vrombissement de moteur et un nuage de poussière aussi volumineux.
La voiture n’explosa pas. Mais elle réalisa bientôt que c’était un bien pour un mal.
La nuit tombait déjà. Froide, aussi froide que la journée était brûlante.
Les premiers prédateurs firent entendre leur plainte. Pas des hurlements, pas des grognements, juste des gémissements plaintifs. Mais c’était justement ça qui était terrifiant. Comme s’ils se moquaient de leurs futures victimes en mimant leur peur. Ils étaient tout prêts.
Elle allait devoir rapidement prendre une décision.
Dans d’autres circonstances, elle se serait laissée dévorer. L’instinct de survie lui aurait tout juste permis d’affronter l’arrivée des molosses, la gueule écumante. Mais sa rencontre avec Immortan Joe avait tout changé. Oui, il avait fait d’elle une arme vivante. Elle pouvait sentir un feu brûler en elle. Le feu de la colère, le brasier de la vengeance. Et tout ce qu’elle devrait affronter ne ferait que souffler sur les braises, ajoutant des munitions flambant neuves dans le barillet de son coeur en fusion.
Elle poussa un cri, un râle d’agonie, avant de se sectionner la main à hauteur du poignet.
Les bêtes comprirent que c’était le moment où jamais de passer à l’attaque.
En même temps qu’elle s’était coupé la main toute raison l’avait quitté.
Elle eut tout juste le temps de se confectionner un pansement de fortune. La douleur aurait dû être insupportable, mais elle n'eut pas le luxe de vérifier à quel point.
Brandissant la hache, elle taillada les bêtes se jetant sur elle, des bêtes qui, dans le chaos indescriptible de cette lutte, enivrées par l’odeur du sang frais, ressemblaient à un croisement entre une hyène et un alligator. Il y en avait quatre. Aucune ne réchappa au massacre.
En contemplant les cadavres à ses pieds, elle comprit que tuer ainsi venait de la remplir de la vie qu’elle avait perdue. Comme une transfusion contre-nature.
- Furiosa.
Elle avait parlé à voix haute. Son premier mot depuis qu’elle avait quitté DryHope.
Elle ne sut pas pourquoi elle avait dit ça. Elle sut simplement qu’elle venait de se trouver un nouveau nom. Un nouveau nom pour assumer sa nouvelle vie.
Elle n'avait pas envie de vivre. Juste besoin de se venger.
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mardi, 26 mai 2015
Mad Max : Fury Road [Cinéma/Critiques]
La bonne nouvelle : Charlize Theron est dans le film et elle crève l'écran. La mauvaise : ce n'est pas elle Max. Une petite crête de punk lui aurait été comme un gant !
Moteur bridé, pneus crevés !!!
Le film commence par une voix off de Max qui d'emblée ne colle pas avec le personnage. Puis des visions au cours de son évasion pour introduire le spectateur dans son esprit torturé. Sauf que ça ne fonctionne pas. Un petit avant-goût de la suite ?
En voyant le poids lourd caparaçonné prendre le large rapidement assailli par un essaim de fous furieux du volant, on pense immédiatement à la course-poursuite qui clôturait de manière spectaculaire le 2ème opus de la saga. Mais l'hommage prend une tournure plus discutable lorsqu'on réalise que la première moitié du film n'est ni plus ni moins qu'une resucée de la séquence finale de Mad Max 2, une sorte de version longue.
Le masque en jette, on en dira hélas pas autant du reste de Immortan Joe.
Malheureusement il n'y a pas que ça qui dérange. Puisque George Miller nous ressert la même sauce pour la dernière demi-heure avec entre les deux quasiment rien à se mettre sous la dent.
Le méchant qu'on espérait aussi charismatique que son masque n'est pas la hauteur et Tom Hardy quant à lui est vite relégué à un simple faire-valoir, transparent, insipide pour ne pas dire carrément inutile. Pas de quoi faire de l'ombre à Mel Gibson, loin de là.
Tom Hardy (Inception) se prendrait-il encore pour Bane (The Dark Knight Rises) ? En tout cas, il plombe toujours autant l'intérêt et ce n'est pas le canon scié qui change la donne. Faudrait pas que ça devienne une habitude !
Y a comme une parenté entre Imperator Furioza et la Helen Ripley de Alien 3. Même physique, même combativité, même fragilité. Après Aeon Flux et Prometheus, Charlize Theron poursuit sa carrière au rayon SF. De plus en plus incontournable !
On en dira pas autant de Imperator Furiosa, campée par une Charlize Theron (Blanche-Neige et le Chasseur) très à son aise. En la voyant se battre comme une lionne contre les hommes et les éléments, une évidence nous frappe et on a dès lors qu'une seule question en tête qui ne nous quittera plus : Pourquoi Miller n'en a-t-il pas fait sa seule véritable héroïne, un Mad Max au féminin ? Parce que la plus grande folie c'est bien elle qui la commet et ce, dès le début, en privant Immortan Joe de la crème de son harem, ses plus belles reproductrices destinées à lui donner l'héritier parfait, sain de corps et d'esprit.
Encore une tête de zombie pour Nicholas !
Le clan des Warboys est intéressant avec ses castes et ses codes, et voir Nicholas Hoult (X-Men : Le Commencement, Warm Bodies) jouer les albinos cinglés est sans aucun doute l'une des (trop rares) bonnes surprises du film.
Autre coup de génie : les véhicules qui ont fait l'objet d'un soin particulier. Leur design inspiré, croisement parfois improbable de plusieurs modèles, impressionne constamment, que ce soit par leur taille ou leur visuel défiant l'imagination; De véritables monstres, des personnages à part entière qu'on a grand plaisir à voir évoluer dans ce désert sans fin où la poussière et les flammes jaillissent comme pour lui donner vie. Pour autant l'action et la violence attendues demeurent désespérément sages à l'exception de quelques cascades audacieuses et plans décoiffants. Car dès que la mise en scène semble enfin prendre son envol, elle retombe aussi sec, comme si Miller n'avait jamais eu le cran d'enclencher la vitesse supérieure. On attend fébrile, on espère un revirement, mais il faut se rendre à l'évidence : la folie promise n'est pas au rendez-vous.
L'une des cascades les plus mémorables du film. George Miller affirme avoir eu très peu recours aux effets numériques, privilégiant l'action en live avec un max de sécurité.
Le Joker se tape l'incruste :-)
On se consolera comme on pourra en revisionnant (une énième fois) Mad Max 2 (décidément indétrônable) et en attendant l'adaptation vidéo-ludique concoctée par les créateurs de Just Cause 1 & 2. Ou bien en revoyant ce trailer qui s'impose comme une bien meilleure alternative aussi courte soit-elle, sublimé par le Dies Irae de Verdi :
Avec aussi Zöe Kravitz (Good Kill, X-Men : Le Commencement).
Marrant ça fait un moment que je me dis justement qu'une extension post-apo pour GTA V serait vraiment géniale !
Je verrais assez bien Pink aussi en guerrière du futur, elle qui avait incarné une gladiatrice dans un spot pour Pepsi et qui, curieusement, n'a pas encore été associée à un film de genre digne de ce nom. Pour l'anecdote, elle a prêté sa voix à un personnage de Happy feet 2 (Gloria), un film d'animation réalisé par...George Miller ! Tout est possible donc !
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lundi, 25 mai 2015
Les Tortues Ninja [Cinéma/Critiques]
New York va encore morfler pour changer !
Nourries à la culture geek autant qu'aux pizzas, les Tortues Ninja nouvelle génération ont débarqué au cinéma en 2014. Pour le meilleur (pas forcément) et pour le rire (ça c'est certain !)
Non ce n'est pas Hulk qui se trouve à la gauche de Megan Fox !
Si leur aspect massif peut déplaire et à raison, on s'y fait et on s'y fait d'autant plus vite que les quatre bougres ont de la personnalité et les effets spéciaux de qualité leur donne vie autant qu'il est possible. On s'attache vite à ces ados mutants, complices, parfois dans le conflit, mais toujours les premiers pour détendre l'atmosphère. Car l'humour fuse très régulièrement et les gags s'ils ne volent pas toujours haut ont le mérite de faire mouche sans qu'on s'y attende.
Il n'y a pas que la morphologie des Tortues qui est discutable. Un fan a bien illustré cet aspect en collant les visages emblématiques des héros sur leur version finale. Et vous, vous préférez laquelle ?
Megan Fox, quant à elle, ne se sera pas passé longtemps de Michael Bay (The Island). Après avoir décliné Tranformers 3, la voilà de nouveau dans un numéro assez classique de bimbo en détresse qui court et qui crie heureusement enrichi par l'incrédulité qu'elle génère autour d'elle et son lien privilégié avec les héros. En attendant un rôle qui lui permettra enfin de se révéler vraiment.
Voilà ce que donne un croisement entre un samouraï et un couteau-suisse !
Michael Bay (à la production) oblige, Shredder ressemble plus à un Transformer qu'à un samouraï en armure. On a droit à également à moult ralentis et des séquences d'action complètement abracadabrantes (le camion, la tour). On aurait évidemment préféré à la place plus de combats chorégraphiés contre les Foots, du coup comme quasiment dans chaque blockbuster on gagne malheureusement en spectaculaire ce qu'on perd en inventivité. C'est d'autant plus regrettable que les Tortues bénéficient d'une excellente animation.
Le design de Splinter laisse aussi à désirer. Son côté vieillissant est clairement passé à la trappe. C'est pourtant ce qui le caractérisait. Une bonne excuse pour un paquet de suites ?
Le scénario, plutôt expéditif, donne une nouvelle explication à l'origine des Tortues qui servira de fil conducteur. Une occasion de plus pour les fans de la première heure de crier à la trahison.
Mais pour peu qu'on ne soit pas trop habité par la nostalgie, on passe un bon moment, on s'amuse comme quand on regardait le dessin animé plus jeune. Ni plus, ni moins.
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vendredi, 22 mai 2015
Interdiction de jeter les invendus alimentaires [Société]
C'est voté depuis hier soir. Les moyennes et grandes surfaces devront désormais distribuer leurs invendus aux associations ou les recycler. Quand on voit le gaspillage notamment pendant les fêtes alors qu'on croise des gens dans la rue qui n'ont pas à manger, ça réchauffe le coeur. Reste à faire le suivi sur le terrain pour que tous les acteurs aient les meilleurs conditions pour appliquer cette nouvelle loi et qu'individuellement nous fassions, nous aussi, un gros effort dans le même sens, y a pas de raison.
Article complet : ICI
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samedi, 16 mai 2015
La dernière fée [Nouvelles/Fantasy]
Je l’appelais ma petite fée.
Elle m’appelait son petit prince.
Tous les matins j’allais à la chasse. Et tous les midis je rentrais pour déguster le savoureux repas qu’elle avait pris le soin de nous concocter. En retour, je lui lisais les poèmes qu’elle et la nature m’avaient inspirés conjointement durant mon périple forestier.
Bien sûr la chasse était un terme ironique, puisqu’en réalité je ne faisais que capturer les rimes soufflées par la beauté des paysages et l’image de celle qui partageait mon existence depuis quelques mois déjà.
On était heureux et on ne s’en lassait pas. Comme si nous nous rappelions constamment sans jamais l’évoquer la dureté de notre passé. Nous méritions cette vie tout comme nous nous méritions l’un l’autre.
Je glissais une plume d’oiseau dans l’or de ses cheveux et j’eus droit à son regard le plus enjôleur. Je n’avais jamais vu des yeux comme les siens. Ils semblaient refléter la lumière alentours si bien que leur couleur pouvait varier du tout au tout. Mais la fascination qu’ils exerçaient sur moi était invariable.
Elle m’avait regardé ainsi des centaines de fois au bas mot, mais ce jour-là je sentis que le moment que nous attendions impatiemment tous les deux allait avoir lieu : la nuit de notre union véritable.
Nous la préparâmes longuement et tendrement à grands renforts de caresses, de mots doux, d’attentions diverses. Ce fut un jeu dans lequel nous excellâmes au-delà de nos propres attentes.
Si bien que le soir quand nous nous mîmes au lit, nos corps furent naturellement les réceptacles de notre amour et de nos désirs les plus intimes. Dans nos étreintes passionnées, c’est à peine si je prêtais attention aux cicatrices de ses omoplates dont elle avait toujours tu l’origine. Un mystère entier que j’avais toujours respecté. Elle ne m’en aimait que davantage et c’était une récompense suffisante pour ne rien y changer. Tandis qu’elle me comblait de bonheur je fus à même d’apprécier à sa juste valeur sa reconnaissance.
Je fus éveillé avant elle. Je soufflai tendrement sur sa nuque. Elle dormait encore profondément. Je choisis de ne pas la réveiller et de partir à la chasse. J’étais encore enivré de notre nuit de noces.
Je partis en sifflotant, les oiseaux croisés sur ma route faisant écho à mon chant joyeux.
La nature elle–même semblait comprendre et louer ma béatitude. L’inspiration me vint encore plus facilement que de coutume et ma gibecière se remplit en un rien de temps de poésies dédiées à ma moitié. L’encre finit par me manquer et j’écourtais ma balade à seule fin de pouvoir me réapprovisionner.
Je rentrais plut tôt que d’habitude, mais je fus surpris de ne pas trouver ma petite fée occupée aux fourneaux. Peut-être s’apprêtait-elle encore, désireuse de m’apparaître encore plus belle qu’avant, à compter que cela fut possible.
Je déposais mon équipement sur la table vierge de toute préparation culinaire et explorer notre gentilhommière, le cœur battant, comme étreint par…par un terrible présage. Mon visage se crispa, je m’en aperçus sans vraiment en saisir la cause. Le soleil semblait s’être tout à coup retiré et une ombre froide et étouffante était soudainement descendue sur la maisonnée.
Je sus intuitivement qu’elle était toujours dans la chambre, toujours endormie et je pus le vérifier rapidement. Mais pourquoi une telle angoisse, dans ce cas ? Elle était exactement dans la même position que quand je l’avais quittée quelques heures plus tôt. A cela près que sa peau semblait avoir perdu l’éclat rayonnant qui la caractérisait. L’ombre semblait peser sur elle plus que sur toute autre chose. Je tendais une main tremblante dans sa direction. Je caressais ses longs cheveux d’or maintenant éteints. Ils me restèrent dans les mains. Son corps glissa alors du lit et je poussai un cri déchirant en découvrant ce qu’il m’était forcé de reconnaître comme un cadavre pourrissant.
Une main se plaqua sur ma bouche et une force irrésistible m’emporta à l’extérieur de la demeure. Le souffle coupé je tombais à genoux une fois libéré de la formidable poigne de l’inconnu. Je redressais la tête avec un air ahuri.
Un homme aux allures de sauvage, bâti comme un lion aux muscles saillants et à la longue chevelure d’ébène me toisait avec un inquiétant mélange de mépris et d’admiration. Il portait une large épée ceinte à la taille. Ses nombreuses cicatrices témoignaient d’une existence pour le moins mouvementée.
- Il faut la brûler tout de suite.
Je ne compris pas immédiatement qu’il ne s’adressait pas à moi, mais à un autre personnage resté dans la maison. Mais je ne devinais que trop bien leurs intentions. Et je ne pouvais pas, au nom de mon amour, les laisser commettre un tel forfait sous mes yeux sans je fasse rien pour les en empêcher.
Je me levais, les poings serrés, l’air mauvais. Un simple coup de pied émoussa en un instant ma volonté la plus farouche.
- Laisse tomber, cul-terreux. C’est ce qu’il y a de mieux à faire. T’as déjà fait assez de mal comme ça. Enfin, elle t’a bien aidé, j’imagine.
Cette fois, le barbare s’adressait bel et bien à moi. Mais pour ce qui était de comprendre le sens de ses paroles, c’était autre chose. Mon expression traduisit assez bien ma stupéfaction.
Cela le fit sourire.
- T’as baisé une fée, mon gars. Et la dernière en plus. Tu sais ce que ça veut dire ?
- Quoi ?
Mon esprit était embrumé. Je vivais un vrai cauchemar qui ne paraissait pas vouloir finir. Bien au contraire. Je sus que ce n’était que le début de mes tourments lorsque la gentilhommière fut la proie des flammes et que l’auteur de cette sauvage incinération vint rejoindre son acolyte.
Il n’avait pas ses manières rustres, en cela il était son parfait opposé. Elégant, gracieux même, son visage avait une beauté androgyne. Je remarquai avec un hoquet de surprise ses deux oreilles terminées en pointe. Il me fixa à son tour avec espièglerie.
- Le mal n’est pas venu d’une armée d’orcs ou d’un sorcier maléfique. Les temps changent, semble-t-il.
On venait de me priver de l’amour de ma vie, de ma vie-même et ces deux personnages semblaient rire de mon malheur. C’était insupportable. Ignorant un probable second coup de pied, je me redressai et hurlai :
- Allez-vous me dire qui vous êtes et ce qui m’arrive ?
L’elfe ouvrit de grands yeux avant de se tourner vers son compagnon :
- Tu ne lui as rien dit ?
- Si, j’ai même été très clair. Les métaphores c’est pas mon truc. J’ai déjà eu du mal à retenir le mot…
A nouveau ce sentiment d’être le dindon de la farce.
- Il a l’air vraiment innocent, fit l’autre. Tu me diras, comment approcher une fée autrement.
Le barbare s’esclaffa avec exagération.
- Tu appelle ça approcher ? Il l’a culbuté, oui, et pas qu’un peu.
- Quoi ? Tu as tenu la chandelle, peut-être.
- Si on avait pris mon chemin, ça aurait pu se faire je te signale et on serait peut-être pas autant dans la merde.
- Un peu tard pour pleurer.
Là c’était sans doute de moi qu’il parlait. La tristesse me tomba dessus sans crier gare. Ma colère ne pouvant apaiser ma douleur, mes yeux versèrent des cascades de larmes à en noyer un troupeau de vaches.
- Et arrête ça tout de suite tu veux.
L’elfe se moqua ouvertement du barbare.
- Dis plutôt que tu es jaloux car tu n’as jamais su t’émouvoir.
- Vrai et c’est pourquoi je suis toujours debout pour le dire, espèce de danseuse !
Il balança son poing vers l’elfe, mais celui-ci esquiva avec une pirouette de son crû.
- Encore raté !
La seconde d’après il reçut une pointe de botte dans l’estomac qui lui coupa l’envie de renchérir.
Le corps aussi endolori que si j’avais dévalé une falaise, je rampai gauchement vers la gentilhommière en flammes.
L’elfe me désigna du menton.
L’intéressé grogna avant de m’empoigner rudement par le col.
Avant de réaliser ce qui m’arrivait, je me retrouvais sur la croupe d’un cheval, derrière le sauvage et nous partions au galop laissant ma vie se consumer dans la plus totale indifférence.
J’entendis l’elfe élever la voix pour couvrir le tumulte de notre cavalcade :
- Si tu as quelques mots à dire c’est maintenant ou jamais.
Ils me vinrent naturellement. Et je me remis à pleurer en les prononçant :
- Je l’appelais ma petite fée. Elle m’appelait son petit prince.
Ils n’entendirent rien et ce fut sûrement mieux ainsi.
Pressentant que le voyage allait être long et monotone, j’ai tenté de m’assoupir. Mes yeux se sont fermés, mais pour ce qui est du sommeil, ce n’en fut que l’ombre. Son visage angélique et la découverte de son cadavre ne cessaient de me hanter. Je sortis épuisé de cette lutte.
Nous ralentîmes. Le jour tombait et comme indifférent à la nature tragique des évènements, le soleil m’offrit son plus beau coucher. Je retenais mes larmes de crainte de faire l’objet de nouvelles railleries.
Nous finîmes par nous arrêter près d’un vieil arbre racorni qui semblait veiller sur la plaine tel un vigile séculaire. Je ne sentais plus mon postérieur, mais je m’assis quand même contre le tronc.
Experts en campements de fortune, les deux compères firent un feu avec de la mousse et quelques branches mortes glanées à proximité. Je les regardais, totalement détaché, comme perdu entre deux mondes desquels je me sentais dissocié.
Ou plutôt qui m’effrayaient autant l’un que l’autre.
L’elfe déposa la carcasse d’un herbivore. Il en retira une flèche aussi belle que mortelle entre ses doigts…je faillis dire de fée.
- Avec tout ça, je n’ai même pas eu le loisir d’apprécier notre rencontre. J’ai toujours pourtant rêvé de me retrouver face à un membre de ton peuple.
Tandis qu’il préparait un breuvage à base de plantes et d’eau croupie, l’elfe se permit son premier sourire. J’en fus ému.
- T’as entendu, le sauvage ? Il a dit peuple en parlant de mon espèce. Lui au moins a du respect.
Seul un grognement lui répondit. Le barbare préféra se concentrer sur le découpage de la viande.
- Comme tu l’auras remarqué, nous avons quelques divergences plutôt tenaces.
Il rit doucement. Son rire sonna cette fois comme le tintement d’une rivière. C’était bel et bien un elfe, malgré la première image peu flatteuse que j’en avais eu.
- Vous n’avez rien en commun, c’est peu dire. Pourquoi une telle association ?
- Nous avons tous deux été affectés à cette mission par nos propres commanditaires. Notre association comme tu dis si bien est le fruit du hasard ou bien la volonté des dieux, comme tu voudras.
Je me rendis compte que parler d’eux m’aidait à oublier mon sort et surtout celui de…
Je secouai la tête pour chasser son souvenir aussi aigu qu’une lame de poignard.
L’elfe me tendit alors une coupe de son mystérieux breuvage.
Confiant, je bus sans le questionner. Je sentis une certaine amertume, mais l’arrière–goût était agréable, et une douce chaleur envahit mon corps et mon esprit. Je me sentis instantanément plus léger, plus libre, mes tourments comme relégués au second plan. Je profitais enfin du moment présent.
- Merci.
- Ne le remercie pas, tonna la voix du barbare. Il a endormi plus d’une catin comme ça à seule fin de perdre son pucelage.
L’elfe sourit tristement.
- Ca n’a jamais marché.
Le barbare se rapprocha et me tendit une belle brochette de viande :
- Mais peut-être que tu sera l’exception, déclara-t-il avec ce que j’espérais être de l’humour. Sauf qu’il ajouta après :
- Il n’est pas très regardant sur le sexe, contrairement à moi.
Visiblement mal à l’aise, l’elfe tenta de sourire pour diminuer son trouble.
- Ne l’écoute pas, il se plait à m’humilier. Il connaît mon inconfort à ce sujet. Mais je connais aussi ses failles alors…
La tête appuyée sur sa selle, le barbare mordait à pleines dents dans une cuisse dégoulinante. Je préférai penser que c’était de la sauce plutôt que du sang.
L’elfe ramena du bois.
- J’ai repéré quelques prédateurs qui pourraient venir nous importuner cette nuit. On fera des tours de garde.
Le barbare éructa sans retenue.
- Fais la garde si ça te chante. Moi j’ai besoin de roupiller. Si une chose s’approche de moi je l’empale et j’en fais une brochette.
Je le crus sur parole.
L’elfe me rassura.
- Ne t’en fais pas. Je veillerai sur nous trois.
Le barbare suça l’os avec un bruit écoeurant.
- Fais quand même gaffe à ton cul. Il est chaud comme la braise.
Puis il s’installa pour dormir comme s’il avait lancé une banalité.
L’elfe secoua les épaules, m’incitant à ignorer les attitudes de son compagnon d’une manière générale. Ce que je fis bien volontiers tant elles me répugnaient. Et puis je sentais naître entre l’elfe et moi une complicité qui n’était pas pour me déplaire.
- Tu as parlé de mission tout à l’heure. Tu peux être plus précis ? Vous me cherchiez ?
Il s’assit d’une étrange manière et ferma les yeux.
- C’est la fée que nous cherchions. Nous avons eu vent de la mort de toutes les autres. Si aucune fée ne vit en ce monde, alors notre protection contre le mal est pour le moins fragile. Le problème c’est que le mal est au courant.
Il ne me voyait pas et pourtant alors que je comprenais ma responsabilité dans cette sombre affaire, il ajouta :
- Ne culpabilise pas. Tu ignorais qui elle était vraiment. Elle a tout fait pour te le cacher. Elle a coupé ses ailes et s’est comporté comme une simple humaine.
- A la perfection, complétai-je en même temps que lui, comme dans un état second.
- Mais ce n’est pas le pire, hélas. Elle savait très bien ce qui l’attendait si elle faisait l’amour avec toi. Ca aussi, elle ne t’en a rien dit. Elle a fait ce choix pour elle et je l’espère pour toi aussi. Elle voulait connaître et partager ce bonheur éphémère. Mais en faisant cela, elle a ni plus ni moins lancé une malédiction dont nous allons bientôt tous être victimes si ce n’est pas déjà fait.
N’eut été les propriétés du breuvage et ma position, les bras m’en seraient tombés.
Je n’avais encore rien vu du mal à l’œuvre, mais malgré moi je m’en sentais déjà complice.
J’ouvris la bouche, mais l’elfe fit avorter ma question en posant son index sur ses lèvres.
Je compris qu’il était temps de dormir. Et aussitôt je m’endormis.
Je fus tiré de douces rêveries par des bruits de lutte. Je pensais immédiatement aux prédateurs évoqués par l’elfe. Mais j’eu la surprise de voir mes deux compagnons engagés dans un authentique pugilat, leurs piétinements et la poussière qu’ils soulevaient menaçant à tout instant d’éteindre le feu déjà moribond.
- Mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes des compagnons !
Comme mon intervention ne parut pas les raisonner, je sortis ma botte secrète :
- Vous êtes des héros !
Pour mon plus grand soulagement, j’obtins l’effet escompté. Ils se figèrent et me dévisagèrent. Mais ce fut pour éclater de rire. Le barbare se tenait même les côtes :
- Des héros ? Elle est bien bonne, celle-là ! Je passe mon temps à empocher de l’or en tuant des inconnus pour le compte de riches salopards et quand je tue des innocents ça me rapporte généralement dix fois plus. Quand à ton ami l’elfe, il tue l’ennui en droguant tout ce qui bouge pour arrondir ses fins de mois et…
- Merci, mais le reste tu l’as déjà dit.
Le barbare grimaça.
- C’est vrai.
La seconde d’après ils se rouaient à nouveau de coups. J’aurais voulu vous dire que l’elfe attaquait et esquivait avec toute l’agilité qui le caractérisait, dansant comme un chat, mais ce n’était pas le cas. Il était ivre de fureur et se battait comme un fauve enragé à l’instar du barbare. Lorsque ce dernier reçut un coup au visage qui le fit saigner du nez, ses yeux faillirent sortir de leur orbite. Il dégaina son épée sans réfléchir pour s’apercevoir qu’une flèche était plantée dans son cou. Il écarta l’elfe d’un vigoureux coup de pied avant de lui trancher la tête sous mon regard horrifié. Il retira la flèche d’un coup sec et grogna en en détaillant la pointe.
- Fumier !
Il tituba et s’affala lourdement contre l’arbre duquel je m’éloignai vivement. La mort semblait se faire un plaisir de ma compagnie. Evidemment ce n’était pas réciproque.
Le barbare me dévisagea gravement. Mais ce n’est pas sa propre fin qui semblait le perturber :
- Tu ne comprends donc pas. Je t’ai sauvé de ses griffes. Je venais de comprendre ses intentions à ton sujet. Il murmure souvent dans son sommeil. Une chance, moi j’ai l’ouïe fine. Il voulait t’amener à son roi pour que tu payes ton crime et ainsi obtenir la main de sa fille. Il était tout sauf désintéressé.
Mes yeux s’embuèrent à cette annonce.
- Tu vas me dire que tu valais mieux que lui, c’est ça ?
J’étais paradoxalement plein d’espoir.
- Non. Mais moi je n’ai jamais essayé de faire croire le contraire.
Il sourit tendrement, puis fut secoué par un violent spasme. Il cracha une grosse giclée de sang avant de s’abattre sur le sol. Sa tête chevelue réanima le feu dans un crépitement sinistre.
Sans réfléchir je saisis une selle et enfourchais l’une des deux montures. Qui m’expédia au sol en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Alors qu’impuissant, j’observai les deux chevaux s’éloigner vers l’horizon, un nouveau tandem des plus insolites fit son apparition : un nain chevauchant un centaure. Dit comme ça, ça peut faire rire, mais ma situation était telle que son comique m’échappa.
Le nain répondait bien à la description fantasmée que je m’en faisais. Petit, mais costaud, recouvert d’une armure toute en dorures et motifs angulaires, la barbe blanche fournie tressée par endroits et une crête hérissant son crâne bruni enjolivé de tatouages symboliques. Une hache à double tranchant ornait son dos.
Le centaure me fit plus forte impression encore. Il était musclé et son torse d’homme prolongeait si naturellement sa partie chevaline que j’avais grand mal à savoir qui de l’un ou de l’autre prenait le dessus. En vérité, c’était inutile. Le centaure était un tout et le meilleur de chaque espèce à ce qu’il semblait. C’est sans doute pour cette raison qu’il portait aussi bien la queue de cheval.
- Dragonstorm, enfin !
Le nain interrompit mes réflexions en sautant à bas de sa monture. Il ramassa l’épée du barbare dont il embrassa la lame encore couverte du sang de l’elfe.
- Ce crétin de Crom n’avait aucune idée de sa valeur sinon crois-moi qu’il aurait fait graver une ou deux runes. Il cracha sur le cadavre du barbare :
- C’est pas grave, tout le plaisir est pour moi !
Il s’esclaffa avant que son attention ne soit retenue par la dépouille de l’elfe :
- Nom de…Butin de merle ! Mais c’est mon jour de chance, Ram !
Il récupéra l’arc en bois jusque-là privé de propriétaire.
- Vifif ! L’arc légendaire qui aurait occis le géant Slag n’a-qu’un-œil.
Le dénommé Ram planta sa javeline dans le sol. Il croisa les bras sur sa poitrine et me fixa avec amusement.
- C’était un cyclope. Tout le monde fait l’erreur.
- C’est une impression où tout le monde se fiche éperdument de moi et du fait que je viens de tout perdre.
L’impression était d’ailleurs si forte que je l’avais émise à voix haute malgré moi.
- Plait-il ? fit le nain.
Il remarqua enfin ma présence et cela m’embarrassa plus que je n’aurais su le dire.
- Vous n’êtes pas là pour moi, je veux dire, vous n’étiez pas à la recherche de la dernière fée ?
Les deux compères se dévisagèrent. J’ai cru qu’ils allaient se mettre à rire, mais ils se contentèrent de hausser les épaules. Le nain brandit l’épée.
- Au risque de te faire perdre tes illusions, ceci était ma seule motivation. On pistait Crom depuis un moment déjà. Quant à ton histoire de fée, et bien, la dernière fois que j’en ai vu une, c’était…
- Dans un pichet de bière, compléta Ram avec un sourire. Je m’en souviens car au même moment je fricotais avec une licorne.
Cette fois ils éclatèrent de rire. Mais c’était plus à l’écoute de vieux souvenirs que dans l’intention de me blesser.
J’eus alors le sentiment d’être victime d’une mauvaise blague. Et ce, depuis le début. C’était une forme de protection contre la dramatique tournure des évènements j’en conviens, mais avouez qu’il y avait de quoi se pendre. Comme je n’avais pas de corde sous la main, dans l’immédiat j’ai préféré prendre ça à mon tour avec légèreté. Et je me suis mis à rire avec eux, c’était nerveux donc forcément au bout d’un moment comme je ne m’arrêtais pas, ils se sont demandés si je n’étais pas fou.
- On devrait peut-être le laisser, suggéra Ram. Il a l’air d’avoir subi un choc.
Le nain sembla approuver avant de considérer les deux armes fraîchement acquises.
- En étudiant la question, je serais plutôt d’avis de l’emmener avec nous. Je ne sais pas s’il a toute sa tête, mais reconnais qu’il nous a sacrément porté chance. Et la chance est une force dont personnellement je ne tiens pas à me passer étant donné son caractère des plus aléatoires.
Le centaure aida le nain à grimper sur son dos avant de me tendre la main :
- On se rend à la cité de Brokenfield. On a des provisions pour la route et le plein de blagues grivoises.
Je ne pouvais décemment pas accepter la compagnie de gredins aux intentions aussi incertaines.
- D’accord, fit ma couardise.
Et voilà comment je me suis retrouvé embarqué dans de nouvelles aventures. Vous me direz, il y a des façons moins originales de faire son deuil.
On chevauchait dans une lande rocheuse. Pas âme qui vive. Ca commençait à devenir une habitude. Au moins je pouvais savourer le voyage.
- Au fait, je ne me suis pas présenté. Pik l’Epique et voici Ram de Stolenfish. Et toi ?
- Je m’appelle…
Ma réponse fut couverte par un rugissement formidable au-dessus de nous. Une rafale de vent faillit nous renverser.
- Bord d’aile de merle ! Ram, c’est bien ce que je crois ?
- Oui, Pik, c’est bien ça.
- C’est pas un dragon ? fis-je alors que mes yeux se concerter à voix basse pour vérifier l’information.
- Un Crasse-feu, ou un Sanguerre. Vu d’ici, difficile de faire la différence.
Pik se mit à se trémousser.
- Et bien si ça vous dit, je peux aller lui demander. Ca fait un bail que je me suis pas fait un trophée digne de ce nom.
- Euh, c’est pas un peu risqué ?
- Le revoilà !
Ram s’écarta à temps pour nous éviter une incinération prématurée.
Mais il faut croire que le dragon trouva d’autres chats à fouetter car il s’éloigna à tire d’ailes.
Je commençais enfin à réaliser dans quel monde je vivais. Et à dire vrai, ce n’était pas vraiment fait pour me rassurer.
- Dites, maintenant que j’ai retrouvé tous mes esprits, je peux vous poser une question très sérieuse ?
Pik se tourna vers moi :
- Tu sais le sérieux, c’est pas trop notre fort, mais dis toujours.
- Vous êtes quand même au courant pour le mal ? Je veux dire par rapport à la mort de la dernière fée et tout ?
Le silence qui suivit fut assez éloquent c’est pourquoi je me permis une autre question :
- Dites, vous êtes bien des héros ?
- Ah, ça pour sûr, mon gars, t’as pas à en douter !
- Pourquoi ? s’enquit Ram.
- Au cas où j’aurais encore une mauvaise surprise.
- Tu pensais qu’on allait te vendre à un esclavagiste à Brokenshield ?
Pik se râcla la gorge.
- Alors là, franchement, ce serait mal nous connaître. On est peut-être pas des saints, mais de là à profiter d’un innocent fermier.
- D’un innocent fermier ?
- Quoi ? T’es pas innocent ?
- Bah, euh…je…Si, enfin je veux dire, oui, il me semble bien, mais je suis pas vraiment fermier, même pas du tout. J’habitais la campagne et j’étais un peu isolé, c’est tout.
- Bah alors je sais où on va aller en premier une fois arrivé à Brokenshield.
Evidemment ils s’esclaffèrent. Evidemment c’était à mes dépens.
Le paysage s’altéra. La végétation environnante annonçait des terres plus fertiles et la proximité d’une civilisation digne de ce nom. Je m’en réjouissais autant que cela m’inquiétait.
Qui sait sur quels énergumènes j’allais tomber dans un futur proche ?
Nous fîmes une halte pour nous reposer et nous restaurer.
Je pensais naïvement que Ram était végétarien du fait de sa double nature. Mais quand je le vis dévorer un steack de cheval, je compris qu’il fallait définitivement que je perde mes illusions. Après un repas fait de viande séchée et de bière, le centaure s’octroya un somme bien mérité et Pik redevint bavard.
- Et tu vivais seul dans ta ferme, enfin dans ta campagne ?
Je me curais les dents avec une esquille d’os.
- Non, j’étais avec ma femme.
- Et pourquoi n’est-elle pas avec toi ?
- Elle est morte récemment.
Cela ne l’émut pas le moins du monde et il ne fit rien pour le cacher.
- Ah ? Et de quoi peut-on bien mourir à la campagne, à part d’ennui ?
Il n’y avait aucune ironie dans sa voix. Il était vraiment curieux.
C’est à cet instant précis que je compris qu’il valait mieux en dire le moins possible sur mon histoire. Je n’ai jamais été partisan du mensonge. Mais cultiver le secret, ça, c’était dans mes cordes. J’avais le sentiment de me protéger tout en restant sincère.
- On peut parler d’autre chose ? C’est encore dur à accepter, tu comprends.
Ce qui était on ne peut plus vrai.
Il n’avait visiblement jamais perdu un être cher, mais il fit comme s’il comprenait, ce qui me toucha particulièrement.
A mon tour, je voulus le connaître un peu mieux. Mais il devina mon intention et s'allongea sur sa hache en guise de réponse. Il fallut bien que je me résigne.
à suivre
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jeudi, 14 mai 2015
L'Ombre du Mordor [Jeux Vidéo/Critiques]
Après un tuto/intro aussi court qu'efficace et plutôt exemplaire grâce à une mise en scène immersive et inspirée (quoique étrangement sage question violence), le joueur est lâché dans les terres stériles et hostiles du Mordor où les orques préparent le réveil de rien moins que Sauron.
Epris de vengeance, le rôdeur Talion rappelle énormément Ezio Auditore (Assassin's Creed II) et sa propre croisade dans l'Italie de la Renaissance. Il perd des êtres chers et désire tuer le responsable de son malheur, celui qui tire les ficelles, mais qui est aussi un mal en soi pour tous les hommes libres. Mais avant de pouvoir l'atteindre, il devra éclaircir quelques mystères et éliminer les subalternes et intermédiaires qui se dresseront sur sa route, devenant des cibles prioritaires ou non selon le choix du joueur.
Ce qui change la donne c'est son association avec un esprit, la raison même de sa mort. Grâce à lui, il bénéficiera de pouvoirs fort utiles comme un arc et une vision spectrale dans la droite lignée d'une vision d'aigle.
Heureusement, le studio a innové sur plusieurs points fort réjouissants. Le souci c'est que la première nouveauté qui saute littéralement aux yeux des joueurs c'est le nouveau standard en matière de honte graphique, d'arnaque, de vol, de violation des droits du gamer. J'ai déjà évoqué ce scandale à la sortie du jeu dans mon article : 360/PS3 : Les Poubelles des Editeurs.
Je vais donc cette fois entrer un peu plus dans les détails :
Si sur nouvelle génération les terres du Mordor sont déjà peu séduisantes à cause de leurs immenses étendues rocailleuses et ne font pas franchement honneur au potentiel graphique des machines, sur 360 c'est carrément à vomir. On ose à peine faire un tour d'horizon tant le panorama oscille entre rendu PS1-PS2. Et pour ce qui est des éléments de décor en particulier, c'est comme si on jouait à une alpha. On voit à peu près ce que c'est, mais l'habillage il est encore en chemin.
Les textures s'affichent quand elles veulent (comme dans Dragon Age Inquisition) et quand elles le font on regrette presque qu'elles le fassent tant elles sont indignes, une véritable bouillie de pixels. Quand on a vu tourner le jeu sur One juste avant et qu'on a pu admirer le design inspiré et la modélisation des Uruks de Sauron, on pleure devant la régression. Et le fait que ce soit une version old-gen n'est pas et ne devra jamais être une excuse. Le jeu n'a tout simplement pas été travaillé et optimisé en conséquence. Un peu comme si on avait voulu faire rentrer de force un objet carré dans une boite ronde sans prendre la peine de redéfinir la forme. Forcément y a des dégâts à l'arrivée.
Mais outre l'aspect visuel et le tearing il y a un gros problème qui va vraiment nuire au plaisir qu'on pourra trouver dans cette version au rabais : des chargements inévitables dès lors qu'on bascule dans les menus et qu'on en sort. J'ai compté : 7-8 secondes pour l'aller et 7-8 secondes pour le retour. Vous devez donc patienter pas moins de 15 secondes juste pour jeter un coup d'oeil dans l'armée de Sauron, dans vos compétences ou l'amélioration de vos armes. Dans le genre c'est quand même un sacré foutage de gueule. La console a dix ans d'existence tout ça pour en arrivé là ??!! Comme si les éditeurs avaient cherché par tous les moyens à nous convaincre de passer sur la nouvelle génération. Quitte à oublier la subtilité et à s'asseoir sur le respect. Comme pour nous dire de manière complaisante : regardez, amis joueurs, la 360 est morte, faites vous une raison, malgré toute notre bonne volonté, nous ne pouvons pas faire plus. Et mon cul, c'est du poulet ?
Mais la technique de l'Ombre du Mordor est aussi repoussante que son gameplay et ses mécaniques sont jouissifs, puisqu'à l'instar des cinématiques et du rendu de Talion, ce sont les seules choses qui ont passé avec succès l'épreuve de la transition sur console old-gen. Et après avoir croisé le fer un certain temps, on a qu'une seule envie : enchaîner les combats.
Si le coup assommant suivi du combo à l'épée devient vite imparable et nous garantit une victoire facile, on peut compter sur le nombre et l'agressivité des adversaires ainsi que sur la santé qui ne se régénère pas automatiquement pour rééquilibrer la difficulté.
Avouons-le dans, un premier temps, le plaisir des affrontements vient essentiellement de leur dynamique et de l'aspect intuitif ouvertement copié sur les Batman de Rocksteady. Mais c'est devenu visiblement une telle référence pour les joueurs et les développeurs que placé dans n'importe quel contexte et pour peu qu'il soit bien adapté (cf Captain America), on a pas très envie de faire la fine bouche.
Cela dit ce n'est pas le seul élément. Les déplacements rappellent furieusement ceux d'un Assassin's Creed tant et si bien qu'on passe son temps à appuyer sur la gâchette droite pour courir. Sauf que dans l'Ombre du Mordor cette touche correspond au mode furtif. Du coup cette erreur répétée - surtout aux moments cruciaux - finira par nous rappeler à l'ordre. Mais la série d'Ubisoft a inspiré également d'autres aspects comme les tours de forge qui se transforment en point de déplacement rapide et permettent de faire apparaître les quêtes et points d'intérêt d'une zone (comme dans Far Cry aussi). On pourra même effectuer une sorte de saut de la foi depuis leur sommet. Hum, ça fonctionne, mais bon on a quand même le sentiment que les éditeurs se foulent plus trop.
Le système Nemesis, lui, tient toutes ses promesses et heureusement. L'évolution de l'armée orque constitue à elle seule un véritable petit scénario à part entière pour lequel on se passionnera très vite, quitte à délaisser pendant un long moment la trame principale. Entre les quêtes de vengeance, les promotions et les conflits internes, c'est un véritable microcosme qui vit, s'agite et meurt sous nos yeux. Rarement la mort dans un jeu a été aussi peu punitive, puisqu'en conséquence ce qui change c'est uniquement la montée en grade et en puissance de notre meurtrier souvent accompagnée de l'entrée de nouvelles recrues comme lorsqu'on terrasse un Capitaine.
Les renseignements associés à un orque sont répartis en deux phases : tout d'abord son identité, si elle n'est pas déjà connue, puis la liste de ses forces et faiblesses. On peut obtenir ces infos en interrogeant un orque, une fois affaibli, en trouvant des documents ou grâce à des prisonniers.
L'oeuvre de Tolkien, si elle ne bénéficie pas d'une fidélité aussi poussée que dans La Guerre du Nord, trouve ici suffisamment d'échos pour satisfaire le fan. D'autant qu'on retrouve certaines voix de l'adaptation ciné (Galadriel, Gollum).
En gros pour apprécier un tant soi peu L'Ombre du Mordor sur old-gen il faut y jouer de préférence gratuitement (merci les médiathèques) ou à prix très très réduit en considérant avant tout le jeu comme une simple démo de gameplay. Parce que pour le reste, l'Ombre du Mordor n'est que l'ombre d'elle-même.
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mercredi, 13 mai 2015
Two Worlds [Jeux Vidéo/Critiques]
Oui déjà la jaquette ça emballe pas des masses !
Le RPG Two Worlds n'a franchement pas marqué les esprits et s'il l'a fait ce n'est pas pour ses qualités. Sa suite se voulait une vraie évolution en même temps qu'un réel concurrent aux blockbusters maîtres en la matière. Elle échouera malheureusement. (Cf Mes Plus Grosses Désillusions sur 360 et Bilan du Jeu Vidéo Janvier 2014.
Pourtant le premier opus, malgré sa technique défaillante, augurait de quelque chose de prometteur sur le long terme grâce à d'évidentes bonnes intentions et un esprit réellement respectueux du genre et de ses amateurs.
Le postulat de départ change déjà de l'ordinaire.
Même si on en viendra fatalement à devenir le valeureux héros indispensable à chacun pour préserver la paix et la sécurité, on arrive de manière anodine accompagnée de notre soeur, laquelle sera kidnappée lors d'une simple halte, point de départ de l'aventure.
Le héros que nous incarnons part donc à la recherche de cette jumelle enlevée par un mystérieux sorcier. Une guerre couve à laquelle la réapparition des orcs aux frontières n'est pas étrangère.
Une météo dynamique, un cycle jour/nuit convaincant. Dommage que l'effet HDR, même réduit au minimum éblouit le joueur dès qu'il tourne la caméra vers le soleil.
La topographie est travaillée. Si les plaines et les forêts sont majoritaires (surtout au début), la carte du monde d'Antaloor offre au final toutes les variétés de paysages qu'on peut espérer voir dans ce type de jeu. Certains panoramas sont très réussis et à ce titre monter au sommet des tours est une vraie récompense pour le joueur contemplatif.
La carte est vraiment vaste, mais un peu trop déserte par endroits, un souci récurrent dans tous les open world même (surtout ?) les plus récents.
Tous les lieux découverts ne sont pas synonymes de points de déplacement rapides comme c'est le cas habituellement. Il faudra trouver des téléports - heureusement nombreux - et les activer en passant assez près. On peut aussi recharger sa vie et sa mana grâce à des autels spécifiques. Si on meurt, on respawn normalement à l'autel activé le plus proche, mais il faut toutefois avoir obtenu l'activateur de téléport.
Comme dans tout RPG qui se respecte, il y a des coffres un peu partout. Les ouvrir nécessitera un crochet et un niveau de crochetage suffisant. Pas de mini-jeu : la réussite de l'action est liée directement à notre caractéristique. Pourcentage de chances et jet de dés virtuel en perspective. Comme dans un vrai RPG papier, en somme.
Les compétences sont nombreuses et très complémentaires. Au début on ne bénéficiera que de quelques unes d'entre elles, les autres devront être acquises grâce à un professeur. Ce qui, bien entendu, ne sera pas gratuit.
Les villes sont animées, surtout les cités, même si les interactions avec la population sont des plus limitées (avec les femmes encore plus). Les marchands sont, eux, très nombreux, vendant chacun leur stock d'articles propre. On se plait beaucoup à fantasmer sur certains objets au coût faramineux.
Les quêtes sont nombreuses, d'un intérêt très inégal, et celles qui ont bénéficié d'un effort d'écriture sont malheureusement endommagées par un doublage français calamiteux qui à lui seul a fait la réputation du soft. Hormis le héros lui-même (dont la voix est déjà assez discutable) rares sont les PNJ à parler d'un ton convaincant. La plupart des dialogues sont récités d'un ton monocorde, presque dépressif, sans aucune conviction en tout cas, comme si les doubleurs faisaient leur boulot sous la contrainte. On rit, on grimace, mais si tant est que les mécaniques du jeu vous séduisent, vous finirez tôt ou tard par vous y faire; On dira que ça fait partie du charme très personnel de Two Worlds.
Puisqu'on aborde les soucis techniques, l'exploration est plombée par une caméra un peu trop souple et des mini-chargements intempestifs très récurrents qui figent l'image.
La faune est fréquente. En début de partie l'affronter est suicidaire. Il ne faudra pas hésiter à fuir ou à se servir de la proximité des autochtones (villageois ou bandits) pour se sortir de situations délicates d'autant que les animaux dès qu'ils vous ont repéré auront dû mal à vous oublier. On pourra aussi rencontrer des bandits, des groms et des orcs (plus au sud), mais si vous les tuez ils ne respawneront pas, ce qui est regrettable. Personnellement, je déteste me savoir capable de commettre un génocide, encore une fois cela donne trop de pouvoir au joueur en plus de ruiner l'intérêt même d'explorer et de combattre !).
Les combats sont anecdotiques et franchement pas très séduisants : on tape en cherchant la bonne distance, et même avec une arme comme une lance il nous faut frapper au corps à corps, un paradoxe ! l'IA se contente de nous suivre (longtemps) et de nous attaquer sans aucune stratégie. La parade étant une compétence passive, on pourra au mieux esquiver en reculant. En parlant de mouvement, on regrette vraiment de ne pas pouvoir courir car même si on aime explorer, la marche ça finit par user et pas que les souliers. Plusieurs caméras sont disponibles, ce qui est très rare pour ce type de jeu, dont une vue FPS si on garde l'arme au fourreau.
Un bon vieux menu à l'ancienne qui respire le RPG. Ca change des listes d'objets à rallonge aussi froides que peu pratiques à l'usage. Ici, d'un seul coup d'oeil on voit toute l'étendue de nos possessions et de manière très concrète de surcroît. Un simple clic et on peut tout ranger de manière optimale.
La partie compétences aurait mérité plus de clarté dans tous les sens du terme. Mais au moins est-on vraiment libre de distribuer ses points quand et où on veut.
L'alchimie est simple et visuellement inspirée. Accessible directement depuis l'inventaire, elle consiste à assembler un certain nombre d'ingrédients (plantes, trophées de chasse). Un chaudron bouillonnant s'anime une fois les ingrédients validés et hop voilà une nouvelle potion en stock que vous pourrez baptiser si vous le souhaitez. Ses effets seront liés directement aux effets de base de chaque ingrédient. Une seule potion peut ainsi posséder de nombreuses vertus, mais aussi des effets secondaires indésirables (poison).
Au rayon des bonnes idées rarement exploitées dans les RPG de référence : pouvoir stocker de l'équipement sur son cheval (ce sera possible dans The Witcher 3) et selon la monture, le poids transportable sera différent. Les chevaux eux-même sont loin d'être faciles à diriger, on évitera autant que possible de les utiliser ce qui tue un peu cette bonne idée dans l'oeuf.
Les armes sont très nombreuses, on peut quasiment acquérir tout ce qu'il ait possible d'imaginer comme types d'armes ce qui est suffisamment rare pour être signalé : armes blanches comme les dagues, poignards, épées sous bien des formes, des lances aussi et pas qu'un peu ainsi que des armes contondantes (plus efficaces sur les squelettes). Leur design étant assez réussi de surcroît, les collectionneurs seront aux anges. Les armures peuvent être portées en partie ou bien intégralement sous forme de sets bien connus des amateurs. On note parfois des bugs d'affichage lorsqu'on porte des parties d'armure de sets différents. Mais même de nos jours c'est encore un problème visible dans les RPG.
Certaines armures de par leur lourdeur ne vous permettront pas de nager et d'utiliser un arc par exemple.
On peut associer également des effets élémentaux aux armes sous forme de cristaux qu'on peut acheter ou créer soi-même grâce à l'artisanat.
Le craft est simpliste, mais on l'apprécie rapidement pour ses effets. Il suffit de combiner plusieurs armes ou armures du même nom. Attention toutefois à bien veiller à ce que leurs caractéristiques soient aussi identiques sinon cela ne fonctionnera pas. L'avantage de ce système, c'est qu'un arme ou une armure de faible puissance pourra, avec un peu de patience et de chance, être renforcée jusqu'à pouvoir concurrencer des équipements naturellement supérieurs. Finis les dilemmes où on devait se séparer d'un objet esthétiquement séduisant, mais incompatible avec notre niveau. Dans Two Worlds on peut allier l'utile à l'agréable.
Le système de magie fonctionne sur un système de cartes. Outre les sorts eux-mêmes répartis dans plusieurs écoles élémentaires, on peut acquérir des cartes permettant d'améliorer les différentes paramètres (niveau, durée, puissance,...).
Tout comme les armes, si on combine plusieurs sorts identiques, on peut augmenter la puissance des sorts.
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mardi, 12 mai 2015
The Witcher 3 : Wild Hunt [Jeux Vidéo/Aperçus]
La sortie officielle de ce monumental RPG étant imminente, fêtons cela avec une cinématique présentant efficacement le personnage de Geralt et sa profession de Sorceleur :
Avec la traduction : ICI
A l'instar de toutes les créatures du jeu l'esthétique de ce géant est remarquablement travaillée. Que ce soit la composition de sa tenue ou la nature de son arme (une ancre de bateau, on peut voir une épave de bateau au fond de la grotte) les développeurs semblent avoir accordé une grande importe au design pour personnaliser l'univers et rendre son bestiaire crédible.
Non, ceci n'est pas une image tirée de Assassin's Creed Black Flag ! En tout cas, on sait qu'à l'instar de Edward Kenway, Geralt de Riv pourra prendre le large. Si au vu des images, son bateau demeurera unique et modeste, on peut espérer la présence d'un bestiaire marin varié illustré par cette queue de baleine ou la sirène visible dans l'un des trailers. Y aura-t-il de véritables monstres comme des Krakens ou des Serpents de Mer, des navires de guerre, marchands ? Trop tôt pour le dire, mais l'idée est alléchante.
Les tavernes dans un RPG médiéval c'est un incontournable, mais elles ont rarement été exploitées au maximum soit par un manque d'ambiance soit par des interactions limitées avec les PNJ. On aimerait pouvoir se dire que The Witcher 3 fera la différence. En tout cas, elles semblent peuplées ce qui confèrera déjà une atmosphère vivante appréciable.
Ces sortes de Harpies semblent indiquer que le bestiaire ne sera pas seulement terrestre et on s'en réjouit. Comme dans Dragon's Dogma, il faudra donc surveiller le ciel aussi.
Si les villes seront forcément de taille et d'intérêt divers, certaines, comme celle ci-dessus, semblent être plus propices à l'exploration. Quel joueur n'a jamais rêvé de se perdre dans une cité au milieu d'une foule dense et hétéroclite constituée de civils, de marchands, d'aventuriers et de criminels et de pouvoir interagir avec tout ce beau monde ?
Nouvelle génération et nouveau moteur graphique obligent, The Witcher 3 flattera la rétine et permettra de faire vivre (et mourir) un univers comme jamais.
Après le feu, l'eau. La météo semble très dynamique, que ce soit sur terre ou sur mer. En monde ouvert cet aspect n'a pas toujours l'importance requise. On sait que la pluie peut-être anecdotique (Skyrim, Far Cry 3) ou bien extrêmement immersive (Red Dead Redemption, Assassin's Creed III, GTA V). Gageons que la pluie de The Witcher 3 sera d'une sacrée trempe !
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lundi, 11 mai 2015
GTA V : La Beauté du Vide [Jeux Vidéo]
GTA V : La Beauté du Vide
1. Cloud Atlas
Qu'on aime ou pas GTA V, il faut tout de même rendre à Rockstar ce qui est à Rockstar. Au-delà de sa volonté d'immerger le joueur dans un monde criminel violent doublé d'une satire de la société, la véritable prouesse de l'éditeur est peut-être d'avoir réussi à recréer un monde bluffant en ce qui concerne les environnements et le cycle naturel.
J'avais déjà évoqué cet amer constat dans ma critique, mais en y rejouant je n'ai fait que réaliser un peu plus à quel point avec la même carte, un autre éditeur aurait pu proposer un jeu à mille lieux de celui qu'on connait. Le fait est que si les lieux sont vastes, beaux à pleurer, leur exploration n'apporte rien hormis une satisfaction à les contempler. Comme une coquille vide, un emballage somptueux sans rien à l'intérieur.
On aurait pu faire tellement de choses dans ce jeu, plus passionnantes que tuer, voler et rouler. On aurait pu faire tellement de choses dans ce jeu avec de tels paysages, une topographie aussi recherchée. Une exploration plus approfondie que quelques items anecdotiques dont on aura tôt fait d'écourter la recherche. Le sous-marin aurait pu nous permettre d'atteindre de véritables épaves avec des trésors et antiquités digne de ce nom qu'on aurait pu collectionner, revendre à des musées, des particuliers, en découvrir les secrets pour pourquoi pas accéder à des missions, des lieux secrets. Ce qui me rappelle cruellement l'orientation du dernier Tomb Raider qui est visiblement encore loin d'avoir une telle ambition.
Les montagnes auraient pu donner lieu à une sympathique activité d'escalade. On aurait pu croiser des PNJ plus loquaces, plus intéressants plutôt que des marionnettes qui ne pensent qu'à fuir, nous insulter ou appeler la police dès qu'on les approche d'un peu trop près.
En parcourant la map de GTA V je réalise qu'il y a vraiment un non-sens à créer un monde aussi soigné dans le détail pour le vendre au final que comme une simple simulation sulfureuse de grand banditisme.
Le jeu manque tellement de mécaniques ludiques, d'interactions (contrairement à GTA IV) que même mon esprit RP se retrouve incapable de créer à partir du matériau de base. Les flics nous tombant dessus à la moindre occasion même en mode "je me balade" n'arrangent évidemment rien à la chose (Quand ce n'est pas un puma).
Comme un monde à l'abandon, un jeu à l'abandon, privé de la vie qu'il mérite. Comme une esquisse, une idée tuée dans l'oeuf. Car il ne se passera quasiment jamais rien, surtout sorti de la ville, si le joueur ne provoque pas les choses, s'il ne sème pas le chaos autour de lui. On se console comme on peut en voyant un cerf gambader au loin, comme un symbole, une promesse avortée.
GTA V a un corps sublime, mais pas l'âme qui va avec. A moins que ce soit l'inverse. Mais peut-être est-ce précisément une volonté de Rockstar de marier si intimement deux aspects aussi opposés comme un éternel dilemme à l'image de celui qui habite l'être humain. En tous les cas, je la ressens profondément cette dichotomie.
Vous me direz que j'en fais trop, que GTA V ce n'est pas ça et ça ne sera jamais ça. Que j'ai trop d'imagination. Et bien je vous dirais c'est vrai, j'en ai trop, mais il faut bien vu que les éditeurs en manquent parfois tellement.
Alors en attendant de trouver une vraie utilité au monde de GTA V, voici quelques screens (pris avec l'appareil photo intégré dans le jeu) qui illustreront encore mieux mon point de vue. Car GTA V aussi blasphématoire que cela puisse paraitre est un jeu qui transpire la poésie. Jugez plutôt :
Coup de gueule au passage. Si Rockstar avait eu la bonne idée (comme dans GTA San Andreas) de dissocier la capture des images de leur partage, ça aurait pu éviter de perdre de belles occasions simplement parce que les serveurs n'étaient pas dispos.
Savourez un sentiment de solitude dans GTA V alors que l'intérêt d'y jouer est devenu indissociable du multijoueur est quand même un luxe autant qu'un beau pied de nez.
Quand Rencontres du 3ème Type rencontre Contact
BONUS
C'est ce qui s'appelle "s'endormir au volant" !
Imaginez tout un GTA version mime !
Un bon ch'tit pépère !
GTA V : un jeu renversant !
En Lien :
Le Monde Ouvert du futur Part.1
Le Monde Ouvert du futur Part.2
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dimanche, 10 mai 2015
Un p'tit Tour(s) à St Av [Photos]
Beaux jours obligent, une petite séance de photos s'imposait pour immortaliser une nature en fête avec pour fil conducteur les illusions d'optique. Ou quand les nature emmêle les échelles et s'amuse à tromper l'oeil.
Difficile à croire, mais l'intérieur de cette grotte n'est qu'une simple cavité dans un tronc d'arbre.
Une chenille bien sûr ! A moins que...
Un puzzle d'arbre grandeur nature !
Un rocher qui se prend pour une montagne ou quand la nature produit ses propres maquettes :
Vu comme ça, il ne trompe plus personne !
Pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour un peu d'exotisme !
LA PHOTO BONUS
Bon, j'y vais ou j'y vais pas ?
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mercredi, 06 mai 2015
Lorsque l'amour sera mort [Vidéos]
Le réalisateur Eric Zonca (La Vie Rêvée des Anges) et deux comédiens de renom nous offrent un grand moment d'émotion doublé d'une sensibilisation percutante. Du grand art ! Respect !
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mardi, 05 mai 2015
Mad Max 2 [Cinéma/Critiques]
Le film post-apo par excellence !
Alors que Fury Road, le quatrième volet très attendu des aventures de Mad Max toujours par George Miller est sur le point de débarquer dans nos salles ciné (le 13 mai), l'occasion ou jamais de revenir sur le deuxième opus, plus qu'une suite, plus qu'un épisode, un véritable étendard du film post-apocalyptique, une référence jamais égalée !
Mad Max 2 commence littéralement sur les chapeaux de roue avec un premier plan sur la voiture de Max qui fait son effet ! Rarement un film a su aussi rapidement immerger le spectateur dans un univers.
Je vais sans doute choquer plus d'un cinéphile, mais tant pis. Pour moi la saga Mad Max se résume pour l'instant au 2 (en espérant que le 4 le rejoigne bientôt au panthéon). Le 3 souffre d'un traitement trop bancal et le premier souffre lui d'avoir très mal vieilli.
Si le 2 malgré son âge résiste encore et toujours aux affres du temps, c'est qu'il a su comme aucun autre film immortaliser le genre avec tous les ingrédients qui lui sont associés. De la figure du héros solitaire aux bandes de sauvages en passant par les costumes, l'attirail, les panoramas et les scènes d'actions à couper le souffle sans aucun effet numérique.
Mel Gibson (Hors de Contrôle) en justicier du futur. L'armure en cuir, le chien et le canon scié : la panoplie idéale du guerrier de la route. Dans le jeu vidéo Fallout 3 tous ces ingrédients sont présents. Deux références qui se valent l'une l'autre dans leur domaine respectif.
Plus qu'une simple fiction, Mad Max 2 c'est la retranscription d'une époque qui pourrait être, qu'on espère loin voire impossible, mais que l'actualité semble toujours nous renvoyer comme un futur probable, une sorte d'Epée de Damoclès au-dessus de nos têtes. L'homme a beau clamer haut et fort son humanité, il reste un animal, parfois capable de grandeur, mais un animal quand même, qui a la moindre occasion peut retrouver ses instincts les plus primaires.
Si c'est le pétrole et la pénurie de carburant qui est à l'origine du monde dévasté qui sert de décor, on peut facilement imaginer d'autres raisons (à la place ou en plus) qui pourraient faire basculer la civilisation que nous connaissons dans une totale anarchie.
Si Vernon Wells s'est spécialisé dans les bad guys de renom (ennemi de Schwarzy dans Commando, M. Igoe dans l'Aventure Intérieure) il n'a jamais été aussi charismatique que dans Mad Max 2 en punk déjanté et pourtant soumis à la volonté de Humungus qui le manipule comme un pantin. Mais dès que la bride est lâchée, Wez se déchaîne !
La guerrière, personnage iconique, héroïne fantasmée, lumineuse au milieu d'une barbarie majoritairement masculine. Ce n'est pas pour autant qu'elle fera preuve de clémence.
Max ne demande rien à personne. C'est un survivant comme tant d'autres qui a beaucoup perdu, qui sait désormais dans quel monde il vit. Il ne se lamente pas, il ne crie pas vengeance, il fait avec. S'il a appris quelque chose, c'est à ne faire confiance à personne et surtout à rester seul. Sa folie vient d'ailleurs sans doute de là. Là où chacun cherche un camp, lui reste neutre à tout prix et quand il décide de s'associer, c'est seulement selon ses règles. Pas toujours simple. Car quand on est seul, forcément les ressources viennent vite à manquer. L'occasion lui sera donnée de se montrer plus sociable. Mais à court terme et de manière intéressée. Ce qui ne plaira pas à tout le monde.
Humungus, le chef des hors-la-loi. Plus diplomate qu'il n'en a l'air. Il tentera même d'émouvoir la communauté dont il convoite le carburant en évoquant son passé tragique.
Le film se suit de bout en bout avec le même intérêt grâce à des scènes et des personnages qui se mettent mutuellement en valeur. Avec en point d'orgue la fameuse course-poursuite avec le camion-citerne, le symbole d'un renouveau, un espoir sur lequel les hommes d'Humungus vont fondre comme des vautours attirés par une carcasse.
Le pilote du gyroptère (appareil qu'on retrouve dans Far Cry 4). La cohabitation avec Max sera pour lui un exercice pour le moins risqué, Max n'étant pas né de la dernière pluie. Mais il saura se montrer utile au moment décisif.
Cela dit tout n'est pas parfait dans Mad Max 2. Mais je ne lui reprocherais que deux choses : un maquillage vraiment foiré (la tête du cadavre au début) et surtout sa courte durée. Quand on aime, on compte pas, mais pour le coup, là...
L'enfant sauvage, un autre personnage mémorable, tour à tour inquiétant, drôle et émouvant. Incapable de parler, ses expressions et ses cris en disent long. Sa rencontre avec Max aura une influence conséquente sur son avenir. A vous de découvrir comment.
Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :
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Casino Royale [Cinéma/Critiques]
Alors que Spectre, la prochaine mission de 007 se dévoile progressivement, retour sur l'épisode qui a ressuscité Bond et avec lui la saga toute entière.
Finis les gadgets et cascades WTF et adieu les situations burlesques ridicules qui avaient fini par faire de James Bond un véritable cartoon, une parodie de lui-même. Ouf !
Après voir ressuscité une première fois le plus célèbre agent secret avec Goldeneye, Martin Campbell (Vertical Limit, Zorro, Hors de Contrôle, Green Lantern) était de nouveau l'homme de la situation pour relancer la plus longue saga du 7ème art sur de nouveaux rails. Toujours raccord avec son époque et les préoccupations du monde moderne, l'inspiration est paradoxalement venue d'un des romans de Ian Fleming, oeuvre déjà portée à l'écran longtemps auparavant, mais sous forme de pastiche. Rien à voir donc.
Première bonne idée : introduire James Bond alors qu'il est fraîchement promu 007. Tranchant radicalement avec l'image de ses prédécesseurs, (aussi bien physiquement que mentalement) Daniel Craig (Skyfall, Cowboys et Envahisseurs) incarne un James Bond aussi froid qu'audacieux, aussi efficace qu'imbu de lui-même tant dans ses rapports avec M (toujours royalement campée par Judi Dench) que dans ses confrontations avec l'ennemi.
La course-poursuite du début annonce clairement la couleur. Le nouveau 007 sera un bulldozer, un fonceur, un frondeur qui choisira en priorité la ligne droite plutôt que les tergiversations, la vue d'ensemble comme dirait M. Ce qui, bien évidemment, ne sera pas toujours sans conséquences pour lui et le MI6.
Chaque nouvelle situation nous en apprend plus sur Bond. Et grâce à l'esprit analytique de Vesper, on va en apprendre beaucoup sur lui d'un seul coup. Eva Green est sublime dans le rôle de cette James Bond Girl aussi piquante qu'émouvante. A l'époque elle misait moins sur sa plastique que sur ses prouesses d'actrice et ça lui réussissait bien. Les choses se sont, hélas, un peu trop inversées depuis.
Sa rencontre avec Vesper dans le train va montrer que Bond n'est pas aussi simple et brutal qu'il en a l'air. Leurs échanges n'en seront que plus savoureux. Tous deux fins observateurs, ils n'auront de cesse de surprendre l'autre quitte à égratigner son égo (et il y a de quoi faire !) Mais les péripéties à venir vont altérer quelque peu l'âpreté de leur relation.
Un ring, deux boxeurs. Victoire aux points ou par KO ?
Comme le savent les fans, un James Bond réussi l'est en grande partie grâce à son méchant. Dans Casino Royale, il s'agit du Chiffre incarné brillamment par Mads Mikkelsen (Michael Kohlhaas). Enigmatique, aussi froid que Bond lui-même, ce sera un méchant mémorable et un adversaire de taille pour 007. Et ce qui rend leur affrontement particulièrement passionnant c'est qu'il n'aura lieu que sur un tapis vert.
La scène emblématique du poker (presque incontournable dans un James Bond) est ici au coeur du film. Que les non initiés se rassurent, l'intérêt est remarquablement réparti puisque la tension est aussi palpable au cours du jeu qu'en dehors. Bluff, embuscade, alliances, et j'en passe, tous les coups sont permis et les (mauvaises) surprises viendront de tous les côtés. Au point de pousser Bond dans ses retranchements.
Le Chiffre va toucher la corde sensible de 007 : sa virilité. Malgré l'aspect dramatique, l'humour est au rendez-vous. James Bond ou l'art de réagir en dépit du bon sens. Mais puisqu'il te dit que ça le chatouille !
Vient la scène de torture qui compte parmi les meilleurs séquences et pourtant on ne voit rien. Mais encore une fois c'est l'interprétation et les enjeux qui font tout l'attrait.
Bond va se retrouver dans une posture inattendue suite à cela qui donnera au film une orientation tout aussi surprenante avant de terminer en beauté au son de l'illustre thème de la saga. Un frisson nous parcourt. James Bond est bien là, de retour, plus réel que jamais en dépit de tous nos doutes à ce sujet. Royal ! Mission de nouveau accomplie pour Martin Campbell.
My name is Bond. James Bond. Qui n'a jamais rêvé de dire la phrase magique ?
Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être aussi :
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vendredi, 01 mai 2015
Assassin's Creed II [Jeux Vidéo/Critiques]
Jouer à Assassin's Creed II et mourir...
Très difficile pour moi de parler de Assassin's Creed II de manière objective tant il a comblé mes rêves et espoirs de gamer allant même jusqu'à les dépasser. C'est pourtant ce que je vais m'efforcer de faire aujourd'hui. Cette critique ne se contentera donc pas de miser sur l'aspect nostalgique, mais tentera d'offrir le regard le plus large possible au vu de l'expérience que ce jeu peut proposer aujourd'hui replacée au sein de toute la saga.
Architecture : Dire qu'AC II possède les plus belles villes de la saga, ce n'est pas mentir, exagérer ou sombrer dans la nostalgie, c'est un fait. Pas seulement pour la richesse du level-design, mais pour la reconstitution et aussi et surtout pour la réussite technique. Les textures encore aujourd'hui sont magnifiques surtout comparées aux derniers épisodes sortis sur 360. C'est propre, détaillé, c'est ancré dans son temps : toute la culture et l'art d'un pays et d'une époque flattent la rétine à chaque pas. On s'émerveille de certains intérieurs (Les Tombeaux d'Assassin), on est littéralement transporté. Florence et Venise sont bluffantes, surtout au moment du Carnaval. Dépaysement et magie garantis.
Armes : Plutôt nombreuses et variées avec pas mal de gadgets fort utiles pour se tirer de situations délicates comme la lame empoisonnée, les bombes fumigènes, le gant d'escalade. Dommage que la visée dirigiste du pistolet et des couteaux gâchent quelque peu le plaisir de leur utilisation. Si dans le III, l'occasion de l'améliorer sera ratée (l'arc), à partir de Black Flag on aura enfin droit à une visée totalement libre. A noter que pour changer d'arme et d'armure, il faudra impérativement retourner au repaire d'Ezio à Monteriggioni. A partir de Brotherhood, les échoppes nous permettront de modifier notre arsenal directement.
Cheval : Déjà présent dans le premier opus, il est de retour. Plaisant, il demeure optionnel puisqu'on peut voyager d'une ville à une autre via des relais. On ne peut pas chevaucher en ville. Brotherhood apportera cette possibilité. A noter qu'à cheval comme à pied, on bénéficie de deux vitesses de course très distinctes ce qui ne sera plus vraiment le cas à partir du III.
Les cinématiques faites avec le moteur du jeu font parfois peine à voir.
Comme de coutume dans les AC, attendez quelques minutes sur le menu d'acceuil et une magnifique cinématique d'introduction se lancera.
Cinématiques : Nombreuses, elles mettent globalement bien en scène les personnages. Mais s'il y a quelque chose qui a bien vieilli dans le jeu, c'est bien elles à cause notamment de la modélisation des visages. Voire aussi les séquences suivant l'assassinat d'un personnage (le fameux Requiesquat in pace) où les vêtements font parfois tache.
Combats : Si le système paraît maintenant dépassé, obsolète avec ses profils défensif et offensif à alterner au bon moment, il est aussi vrai que malgré ses contraintes on s'y refait très vite. Moins dynamique et intuitif certes, mais les animations bénéficient sans doute d'une meilleure finition que dans Black Flag et Rogue. Tout est relatif donc.
Eau : c'est sans doute l'élément le moins réussi visuellement. C'est particulièrement flagrant quand on navigue sur une gondole. On a plutôt l'impression à cause du rendu et surtout de l'absence d'éclaboussures et de sillage de glisser sur de la glace. Mais quand on se souvient que dans le premier on mourrait dès qu'on touchait l'eau, on relativise.
Enigmes : si les glypes à découvrir et les énigmes liées sont à priori secondaires, elles s'avèrent au final un ingrédient majeur par l'aspect historique et mystique qu'elles recèlent avec en point d'orgue cette fameuse vidéo du Sujet 16 dont la reconstitution s'avère aussi passionnante qu'un scénario. Leur absence par la suite, sans équivalent digne de ce nom, se fera cruellement ressentir.
Ezio Auditore Da Firence : apprendre le nom complet du héros avé l'accent italien bien sûr, le scandant, le répétant comme un mantra. AC II c'est ça aussi. S'imprégner de l'identité du personnage comme dans un Jeu de Rôle papier. La quête de vengeance, la tenue emblématique (la meilleure ?), la formation d'Assassin, le contexte spatio-temporel (nom de Zeus, c'est le pied !). Jamais les développeurs n'ont été aussi bien inspirés et ne l'ont aussi bien prouvé.
Leonardo Da Vinci : Tour à tour mentor, ami, confident d'Ezio, il sera aussi et surtout son armurier personnel. Equivalent de Q pour James Bond, il lui fournira le dernier cri de la technologie en décryptant les fameux Codex. Sans oublier une séquence mémorable avec la mythique machine volante qu'on retrouvera dans un honteux DLC et dans Brotherhood. La présence de ce génie fait pour beaucoup dans la réussite de l'intrigue.
Loot : L'une des innovations de cet épisode (et elles sont nombreuses). Si on ne ramassera que des florins, des soins et des munitions, on apprécie grandement de pouvoir fouiller les PNJ surtout quand il s'agit d'un voleur aux poches bien garnies.
Musiques : Impossible évidemment de parler du jeu sans louer la contribution de taille de Jasper Kyd. Que ce soit le thème principal "Ezio's Family" ou encore "Dream of venice", la magnificence d'une époque et ses tragédies intimement liées nous sont contées avec maestria par un compositeur au sommet de son art. Il suffit d'écouter l'un des morceaux de la bande originale pour avoir envie de se replonger immédiatement dans le jeu et savourer son atmosphère vraiment unique.
Parkour : indissociable de la série, la course et l'escalade sur les toits des bâtiment aussi accessibles et grisantes soient-elles ont toujours souffert de problèmes de collision et de précision. AC II n'échappe pas à la règle. Ezio semble vouloir régulièrement disposer de sa propre liberté de mouvements, ce qui se traduit par des sauts et des blocages dans le décor qui ruinent nos actions, nos missions. Quand le temps est compté c'est encore plus punitif. Sans oublier ce détestable mouvement de caméra automatique au bord d'un toit qui le fait regarder en contrebas alors que tout ce qu'on voulait c'était poursuivre notre route.
Rénovations : cette activité secondaire permettant d'accéder à des magasins et d'augmenter ses bénéfices de manière régulière et automatique est cantonnée à Monteriggioni. Dans Brotherhood, ce sera carrément Rome qui pourra profiter intégralement de cette reconstruction. Elle sera reprise de manière plus ou moins développée dans les épisodes suivants.
Requiescat in Pace : cette réplique culte indissociable d'Ezio est sa signature lorsqu'il vient d'assassiner un personnage important et que ce dernier passe l'arme à gauche. Elle subira au long des épisodes peu de variantes si bien que le "Requiescat in Pace, Bastardo !" lancé au début de Revelations restera lui aussi dans les annales. Par la suite, aucun des héros ne bénéficiera d'un rituel équivalent. On aurait pourtant bien vu Connor, le héros du III, employer quelque cérémoniel lié à sa nature indienne... avec un aigle comme animal-totem bien sûr.
Sauvegarde : La série a toujours fonctionné sur le même système de sauvegarde automatique. Cela peut paraître dépassé aujourd'hui surtout dans le cadre d'un monde ouvert, mais le fait est que c'est toujours un modèle du genre. Non seulement les sauvegardes sont très fréquentes, mais dès que l'on a fait un achat ou vider un coffre, notre progression est enregistrée de ce fait on ne craint jamais de perdre les changements effectués et de devoir recommencer une action.
Scénario : Progressif au niveau des ambiances et des émotions, il est remarquablement bien équilibré avec la découverte du gameplay, des mécaniques et de l'univers du jeu. On passe régulièrement de l'insouciance au drame et vice versa, l'Italie de la Renaissance dévoilant avec autant de conviction son faste et sa barbarie aux yeux d'Ezio et du joueur qui ne font rapidement plus qu'un et c'est là le grand mérite de ce deuxième opus.
Si l'histoire se focalise ensuite plus particulièrement autour du complot, de la recherche et de l'assassinat des différents complices de l'Espagnol, de nouveaux personnages et découvertes viennent raviver l'intérêt.
On regrette par contre certaines facilités comme vaincre un boss en duel et le voir s'échapper à l'issue du combat ou l'épilogue inutilement bavard qui s'éternise.
Mais ce qui manque finalement le plus c'est l'émotion liée au drame personnel qu'a vécu Ezio et qu'il semble oublier beaucoup trop rapidement alors qu'il est censé nourrir sa quête de vengeance et sa vocation même d'Assassin. Cela aurait pu donner lieu à des séquences poignantes sans pour autant tomber dans le larmoyant. On aurait pu par exemple débloquer des souvenirs personnels d'Ezio suite à chaque assassinat réussi. Dommage. Cette absence sera comblée dans Assassin's Creed Origins avec les séquences des constellations.
Les épisodes d'Assasin's Creed se sont suivis et se succèdent toujours, de plus en plus vite, tentant de diversifier l'expérience. Mais jamais le savoir-faire du studio n'a autant éclaté que sur AC II comme si le jeu avait cristallisé l'esprit créatif de chaque membre de l'équipe d'Ubisoft. Au vu du résultat, on ne peut que s'en persuader.
C'était aussi une époque charnière, idéale : il fallait transformer l'essai du premier et renouveler l'intérêt, repousser les ambitions, les enjeux. Une fois la popularité et la fanbase acquises, AC est alors vite devenu un synonyme de marketing. Il n' y avait plus rien à prouver. Il n'y avait qu'à continuer pour prospérer en toute sérénité. Le revers de la réussite.
En lien :
Ubisoft : du Prestige au Préjudice
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Still Alice [Cinéma/Critiques]
Les qualités intellectuelles de Alice et son âge seront forcément des obstacles à l'acceptation de la maladie pour elle comme pour sa famille.
Comme le dit si bien Alice : Alzheimer ou l'art de savoir perdre tous les jours.
Alice Howland est un professeur en linguistique aussi compétente que réputée. Exceptées quelques tensions au sein de sa famille, elle a une vie heureuse avec son mari, un chercheur, et ses deux filles qui chacune suive leur voie. Cet équilibre va être mis à rude épreuve lorsque Alice va découvrir qu'elle souffre d'une forme rare et précoce de la maladie d'Alzheimer.
Adapté du livre éponyme de Lisa Genova, le film de Richard Glatzer et Wash Westmoreland narre un cas exceptionnel de cette maladie de plus en plus courante déjà très difficile à accepter à un âge plus avancé. Il s'avère que l'écrivain Terry Pratchett, décédé le 12 mars de cette année, a lui-même été atteint dans ce cas précis.
Pour ceux qui ont connu un proche atteint d'Alzheimer le film aura forcément un impact supplémentaire rappelant des situations précises : les pertes de mémoire, l'incohérence, l'infantilisme, la perte d'orientation, l'agressivité,...autant de troubles qui finissent par façonner une nouvelle personnalité et faire perdre aux proches eux-mêmes leurs propres repères. Ce qui est très caractéristique de cette maladie c'est que la victime a toujours des souvenirs, mais elle ne parvient plus à les associer au présent, les connexions ne se font plus. Ce qui fait qu'elle se souviendra de ses proches sans pour autant les reconnaître quand elle les aura en face d'elle. Régulièrement, Alice se souvient d'elle et de ses enfants plus jeunes. On a même le sentiment que son passé lui est plus accessible, plus rassurant que le présent et la réalité. Ce qui fait qu'elle s'y réfugie naturellement davantage et ce qui peut-être accélère la dissociation avec son environnement.
La maladie va rapprocher sensiblement Lydia de sa mère, malgré un désaccord permanent quant à son avenir professionnel. Le plus dur pour elle sera de dissocier les symptômes de la maladie des intentions réelles de sa mère. A noter que Kristen Stewart (Blanche-Neige et le Chasseur) joue une actrice en devenir.
Alice, ici avec son autre fille Anna (Kate Bosworth, Superman Returns). Les deux soeurs ne réagiront pas de la même façon face à la maladie de leur mère, ce qui attisera leur inimitié naturelle.
Julianne Moore (Don Jon) campe avec beaucoup de conviction (un oscar pour sa prestation) cette femme consciente de sa dégradation et qui va y faire face autant que possible via de nombreux rituels et grâce au soutien de sa famille. Dès lors que son diagnostic sera connu de tous, les tensions préexistantes vont s'intensifier, mais dans le même temps, les liens vont se resserrer. D'autant que l'origine de la maladie va ajouter une angoisse supplémentaire pour tout un chacun.
Le film aurait sans douté gagné à être plus long non pour s'appesantir sur l'aspect dramatique, mais pour mieux décomposer les étapes qui apparaissent assez expéditives. Toutefois lorsque l'on sait que la précocité peut accélérer le processus, cela peut paraitre justifié. Et dans les faits, l'évolution apparait toujours trop rapide pour tous ceux qui ont à la vivre de près ou de loin.
John (Alec Baldwin) le mari d'Alice, va passer par bien des états lui aussi face à l'impensable. Révolté, attentionné, protecteur, il devra accepter aussi son impuissance. Une importante opportunité professionnelle sera pour lui l'excuse idéale pour prendre de la distance avec la violence de la réalité.
Classique dans l'ensemble, puisque centrée sur les personnages et les relations, la mise en scène se démarque avec l'utilisation de flous pour illustrer la désorientation d'Alice. Les réalisateurs se permettent aussi de jouer avec nos nerfs l'espace d'une séquence. Une issue différente aurait pu changer considérablement la nature du film, un peu à l'image de Good Kill en fait. On pourra y voir un maque d'audace ou pas selon sa vision du cinéma.
Et si la conclusion - un poil abrupte - évite adroitement le larmoyant tout en apportant l'émotion, pas de surprise quant au sort réservé aux malades : il est inexorable, en attendant un remède digne de ce nom.
Julianne Moore est une actrice experte dans l'art de perdre au cinéma puisqu'elle avait déjà perdu la mémoire dans Mémoire Effacée, elle avait perdu la vue dans Blindness et la vie dans...
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jeudi, 30 avril 2015
Good Kill [Cinéma/Critiques]
Après deux gros films de commande, dont un Time Out pas franchement à la hauteur de ses capacités, Andrew Niccol nous revient avec un sujet brûlant dans la droite lignée d'un Lord of War. La dérision en moins.
Pilote de chasse chevronné, Tommy Egan s'est vu cloué au sol comme beaucoup à cause de la prolifération des drones. Désormais il attaque à distance par écran interposé. Aucun risque, pas d'adrénaline. Une véritable régression pour lui dont sa vie de couple pâtit de plus en plus.
La guerre change de forme, mais pas de fond. Tommy le réalise tous les jours, lui qui doit abattre des cibles en ignorant les dommages collatéraux aussi bien que les criminels non désignés dont il observe les méfaits, totalement impuissant.
Le dernier jeu vidéo en date ? Non, la guerre nouvelle génération. Ca me rappelle que c'est en jouant aux jeux vidéo que j'ai appris le nom des armes à feu. Oui, terrifiant quand on y réfléchit !
Ce n'est pas une guerre juste, c'est juste une guerre, scande son supérieur incarné parfaitement par Bruce Greenwood (I, Robot, Star Trek). Le Lieutenant Colonel Jack Johns est lucide et le discours qu'il sert régulièrement aux nouvelles recrues est le reflet de sa personnalité. Il n'essaie pas d'enjoliver les choses. Il s'en tient aux ordres, à la nécessité. Pour autant il sera le premier à être sensible aux doutes de Tommy dès lors qu'il sentira naître chez lui une remise en question.
Tommy s'exécute et exécute à priori sans l'ombre d'un état d'âme. Mais les situations auxquelles il va successivement devoir faire face vont finir par entamer son moral tout en titillant sa moralité. Surtout lorsque la CIA va chapeauter les opérations avec sa politique bien à elle.
Le film a le mérite d'exister, c'est indéniable. Comme Démineurs (c'est le même producteur !) il attire l'attention sur une fonction méconnue. En voir les coulisses est assez stupéfiant. Et révoltant.
Tommy ne regarde plus le ciel de la même façon depuis qu'il pilote des drones. Ses scènes auprès de sa famille tranchent visuellement avec celles où il travaille. La rangée de pavillons où il vit semble être un vrai petit coin de paradis. Hélas illusoire. Car à la maison, l'attend une autre sorte d'affrontement avec sa femme Molly, incarnée par Januray Jones (Emma Frost dans X-Men Le Commencement), ignorante des activités de son époux par sa volonté de l'épargner.
On peut facilement parler de huit-clos tant l'action de Good Kill est cloisonnée. Le rythme est lent, les scènes volontairement répétitives bien que les cas de figure diffèrent. Pas un défaut en soi, loin de là, c'est le sujet qui veut ça. Il se dégage une froideur liée à la permanence des écrans qui sert efficacement le propos, mais qui le dessert peut-être aussi en même temps. Diversifier davantage les points de vue aurait pu être intéressant bien que moins immersif. Par exemple montrer les dommages collatéraux sur le terrain qui se révèlent invisibles aux yeux des pilotes de drones.
Le souci véritable c'est que Le Royaume de Peter Berg avait déjà brillamment illustré l'un des plus importants messages de Good Kill. L'intention d'Andrew Niccol est on ne peut plus claire. Peut-être trop. Le connaissant, on s'attendait à un peu plus de subtilité ce qui aurait donné plus d'impact (sans mauvais jeu de mot). L'émotion reste majoritairement en surface et lorsqu'à la fin il a la possibilité d'intensifier l'aspect dramatique de manière radicale, il fait un choix discutable, une concession très surprenante de sa part et qui hélas limite la portée de son oeuvre.
Vera Suarez (Zoë Kravitz également présente dans X-Men Le Commencement) est totalement dévouée à sa nouvelle fonction. Mais ce dont elle va être témoin en tant que femme va sérieusement ébranler sa motivation. La sensibilité de Tommy sera pour elle un vrai réconfort surtout quand ses autres collègues se révèleront aussi froids que des machines.
Même si Good Kill n'égale pas Lord of War en terme d'ampleur et de richesse, il annonce un retour probable du cinéaste sur les rails d'un cinéma autrement plus indispensable que ses dernières oeuvres. Et puis on est heureux de retrouver Ethan Hawke (ici dans un rôle très intériorisé) en tête d'affiche, lui qui avait récemment brillé dans Predestination et avait déjà collaboré avec succès avec Niccol sur Lord of War et surtout Bienvenue à Gattaca.
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06:14 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : good kill, drones de guerre