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mercredi, 09 décembre 2015

Spectre [Cinéma/Critique]

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Un James Bond qui sent le sapin...

UN BOND EN ARRIERE

Après avoir renoué avec la qualité avec Skyfall en mêlant audacieusement mythe de la franchise et modernité, il restait à transformer l'essai, à exploiter pleinement le matériau ainsi révélé. Pour garantir la réussite, les producteurs ont refait appel à Sam Mendes. Le même réalisateur pour deux opus successifs, ça n'était pas arrivé depuis John Glen dans les années 80 (qui lui en a carrément fait cinq !).

Après une intro pour le moins enthousiasmante (dont un plan-séquence aussi mystérieux qu'élégant) et un générique à l'esthétisme éblouissant sublimé par la voix de Sam Smith, on ressent comme un frisson d'excitation à l'idée de ce qui nous attend. Tout est là pour préparer la fin de la période Craig (Cowboys et Envahisseurs, Dream House) en beauté (il devrait en faire un de plus et après bye bye).

Et puis les minutes et les heures s'écoulent (2h30) et le constat fait mal : le film passe complètement à côté de son potentiel. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est évidente : un travail d'écriture aussi maladroit que paresseux. Des dialogues simplistes au possible, un manque de profondeur et d'intensité, des personnages qui semblent se téléporter aux quatre coins du globe en dépit de contraintes horaires, des incohérences ou manque cruel d'explications, une sensation de vide, de fadeur sur l'ensemble. 

Et puis la mise en scène qui ne rattrape rien. Aucune séquence mémorable (hormis donc le début), une grosse absence d'émotion, de suspense. Tous les ingrédients sont là, mais la manière dont ils sont placés transpirent tellement le cahier des charges que ça finit par faire sourire. Si cela avait été le premier Bond de Craig, on aurait pu pardonner. Mais le fait est qu'avec Casino Royale, la saga a justement connu le meilleur, toutes périodes confondues. La comparaison avec Skyfall fait déjà très mal, alors avec Casino Royale, encore plus, c'est le jour et la nuit. En fait on en revient presque au niveau de Quantum of Solace. Spectre est évidemment plus bondien dans l'âme, mais pour autant cela ne le sauve pas de l'échec tant il ruine ses atouts.

Ses atouts, parlons-en, justement. SPOIL

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Regardez bien cette photo de Monica, ça compensera un peu son absence dans le film.

Annoncée en James Bond Girl, Monica Bellucci était sans conteste un argument. On se demandait même pourquoi elle n'avait pas été recrutée plus tôt tant elle était taillée pour le rôle. Sa silhouette, son accent, elle pouvait faire merveille. Pouvait effectivement, car en cinq minutes de présence difficile de donner de l'ampleur à notre madone préférée. Elle aurait pu renouer avec un personnage de beauté fatale mâtinée de belle tordue à la Dobermann, elle se contentera de jouer la veuve vulnérable vivement réconfortée par Bond. La première erreur et pas la moindre qui prédit le naufrage.

Comme explicité dans Skyfall, on attendait donc plusieurs éléments emblématiques renvoyant aux anciens opus. Ils sont bien là, mais leur exploitation est réduite au strict minimum. Spectre, ce nom suffit à faire frissonner tout fan de la première heure, en particulier de l'époque Sean Connery. La pieuvre qui lui sert de symbole, elle, renvoie à l'Octopussy de Roger Moore avec en prime la mention de 009.

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Le choix de Christoph Waltz (Django Unchained) pour incarner le diabolique Blofeld (cette fois avec des cheveux) m'apparaissait clairement comme une fausse bonne idée. Le comédien est déjà connu pour plusieurs rôles de bad guy. Son jeu et ses expressions récurrents me lassaient et de les revoir dans ce contexte n'y changeait rien, bien au contraire.  Là où le choix de Javier Bardem apparaissait comme vraiment audacieux et inspiré, le choix de Waltz trahissait plutôt une facilité. Peut-être les producteurs ont-ils voulu redonner vie à l'inoubliable officier SS d'Inglorious Basterds. Intention louable, mais ça ne prend pas. Avec un temps de présence, lui aussi, très limité, Waltz, même en faisant preuve de plus de sobriété qu'à l'accoutumée, ne marque pas le spectateur. Cela aurait été l'occasion pour lui de renouveler son registre, mais au contraire, tout comme le reste du film, il semble effacé, fantomatique...pour ne pas dire spectral. Son lien avec Bond était une excellente idée, hélas sous-exploitée, Bond demeurant désespérément imperméable à l'émotion de surcroît.

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Dave Bautista (Les Gardiens de la Galaxie) devait, quant à lui, être l'héritier des bras-droits charismatiques dans la lignée de Odd Job et surtout de Requin. Impressionnant, menaçant, il l'est, il en fera la démonstration lors d'un violent affrontement dans un train (hommage probable à L'Espion qui m'aimait), mais encore une fois, les scénaristes ne lui ont pas donné pleinement les moyens de s'exprimer. Une idée tuée dans l'oeuf de plus. Il semblerait que dans leur crainte de trop verser dans l'hommage aveugle, les auteurs aient délibérément bridé toutes leurs ambitions, mais au final, on se retrouve avec des embryons qui mis bout à bout révèlent une oeuvre de pur amateur.

James Bond en montagne, dans la neige. Dans son intention de renouer avec l'historique de la saga, on se dit que forcément, les scénaristes ne vont pas passer à côté de l'occasion de nous servir une course-poursuite à ski digne de ce nom (comme dans Au Service secret de sa Majesté, L'Espion qui m'aimait - sans incrustation c'est mieux - ou en snowboard comme dans Dangereusement vôtre). Bah non, ce sera en avion. Original, c'est vrai, mais quelle déception. Parce qu'Inception était déjà passé par là ?

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J'avais plusieurs raisons de me faire du souci quant à cet opus dus essentiellement au choix du casting en plus de Christoph Waltz : la présence de Léa Seydoux qui m'avait laissé un mauvais souvenir dans un précédent blockbuster d'espionnage : Mission Impossible : Protocole Fantôme. Ici, elle incarne la James Bond Girl à la fois forte et fragile qui va faire succomber à nouveau l'espion. Intéressante, mais leur idylle téléphonée est d'autant moins crédible quand on se souvient de celle entretenue avec Vesper. Une Vesper dont il fera définitivement le deuil (la vidéo d'interrogatoire), mais une porte de sortie pour Craig qui laisse un amer goût d'inachevé.

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Et puis il y a l'intrigue générale - méga SPOIL - qui, elle, copie un peu trop celle du cinématique de Marvel en faisant de chaque épisode le morceau d'un puzzle narratif. Pas un défaut en soi, car ça se goupille plutôt bien, mais quand on constate l'intrusion du Spectre au sein du MI6 impossible de ne pas faire le parallèle avec les évènements de Le Soldat de l'Hiver. D'autant que ce "rebondissement" est prévisible dès le début.

Un Bond qu'on oubliera donc très vite et qui ne fera que sublimer davantage l'indétrônable Casino Royale qui n'en avait pourtant plus besoin. Maintenant que la place est libre pour un nouveau 007 (oui parce que Bond c'est son vrai nom à Craig, fausse bonne idée ça aussi !) et une nouvelle orientation, gageons que la production fera de nouveau appel à Martin Campbell (Green Lantern, Hors de Contrôle) pour ressusciter pour la troisième fois l'immortelle saga et la remettre sur de bons rails.

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mardi, 05 mai 2015

Casino Royale [Cinéma/Critiques]

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Alors que Spectre, la prochaine mission de 007 se dévoile progressivement, retour sur l'épisode qui a ressuscité Bond et avec lui la saga toute entière.

Finis les gadgets et cascades WTF et adieu les situations burlesques ridicules qui avaient fini par faire de James Bond un véritable cartoon, une parodie de lui-même. Ouf !

Après voir ressuscité une première fois le plus célèbre agent secret avec Goldeneye, Martin Campbell (Vertical Limit, Zorro, Hors de Contrôle, Green Lantern) était de nouveau l'homme de la situation pour relancer la plus longue saga du 7ème art sur de nouveaux rails. Toujours raccord avec son époque et les préoccupations du monde moderne, l'inspiration est paradoxalement venue d'un des romans de Ian Fleming, oeuvre déjà portée à l'écran longtemps auparavant, mais sous forme de pastiche. Rien à voir donc.

Première bonne idée : introduire James Bond alors qu'il est fraîchement promu 007. Tranchant radicalement avec l'image de ses prédécesseurs, (aussi bien physiquement que mentalement) Daniel Craig (Skyfall, Cowboys et Envahisseurs) incarne un James Bond aussi froid qu'audacieux, aussi efficace qu'imbu de lui-même tant dans ses rapports avec M (toujours royalement campée par Judi Dench) que dans ses confrontations avec l'ennemi.

La course-poursuite du début annonce clairement la couleur. Le nouveau 007 sera un bulldozer, un fonceur, un frondeur qui choisira en priorité la ligne droite plutôt que les tergiversations, la vue d'ensemble comme dirait M. Ce qui, bien évidemment, ne sera pas toujours sans conséquences pour lui et le MI6.

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Chaque nouvelle situation nous en apprend plus sur Bond. Et grâce à l'esprit analytique de Vesper, on va en apprendre beaucoup sur lui d'un seul coup. Eva Green est sublime dans le rôle de cette James Bond Girl aussi piquante qu'émouvante. A l'époque elle misait moins sur sa plastique que sur ses prouesses d'actrice et ça lui réussissait bien. Les choses se sont, hélas, un peu trop inversées depuis.

Sa rencontre avec Vesper dans le train va montrer que Bond n'est pas aussi simple et brutal qu'il en a l'air. Leurs échanges n'en seront que plus savoureux. Tous deux fins observateurs, ils n'auront de cesse de surprendre l'autre quitte à égratigner son égo (et il y a de quoi faire !) Mais les péripéties à venir vont altérer quelque peu l'âpreté de leur relation.

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Un ring, deux boxeurs. Victoire aux points ou par KO ?

Comme le savent les fans, un James Bond réussi l'est en grande partie grâce à son méchant. Dans Casino Royale, il s'agit du Chiffre incarné brillamment par Mads Mikkelsen (Michael Kohlhaas). Enigmatique, aussi froid que Bond lui-même, ce sera un méchant mémorable et un adversaire de taille pour 007. Et ce qui rend leur affrontement particulièrement passionnant c'est qu'il n'aura lieu que sur un tapis vert.

La scène emblématique du poker (presque incontournable dans un James Bond) est ici au coeur du film. Que les non initiés se rassurent, l'intérêt est remarquablement réparti puisque la tension est aussi palpable au cours du jeu qu'en dehors. Bluff, embuscade, alliances, et j'en passe, tous les coups sont permis et les (mauvaises) surprises viendront de tous les côtés. Au point de pousser Bond dans ses retranchements.

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Le Chiffre va toucher la corde sensible de 007 : sa virilité. Malgré l'aspect dramatique, l'humour est au rendez-vous. James Bond ou l'art de réagir en dépit du bon sens. Mais puisqu'il te dit que ça le chatouille !

Vient la scène de torture qui compte parmi les meilleurs séquences et pourtant on ne voit rien. Mais encore une fois c'est l'interprétation et les enjeux qui font tout l'attrait.

Bond va se retrouver dans une posture inattendue suite à cela qui donnera au film une orientation tout aussi surprenante avant de terminer en beauté au son de l'illustre thème de la saga. Un frisson nous parcourt. James Bond est bien là, de retour, plus réel que jamais en dépit de tous nos doutes à ce sujet. Royal ! Mission de nouveau accomplie pour Martin Campbell.

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My name is Bond. James Bond. Qui n'a jamais rêvé de dire la phrase magique ?

 

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samedi, 27 octobre 2012

Skyfall [Cinéma/Critiques]

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Après un reboot qui a marqué les esprits (Casino Royale) et un épisode très pêchu à défaut d'être indispensable (Quantum of Solace), Daniel Craig revient pour la troisième fois dans le smoking du plus célèbre agent secret.

James Bond 007 fêtant cette année son 50ème anniversaire, on pouvait se demander si cela affecterait le contenu de ce nouvel opus. La réponse est un grand OUI, mais bien plus encore qu'on était en droit de l'imaginer.

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Nouvelle venue dans l'univers Bond, Eve (Naomie Harris) fait une entrée remarquée, au-delà de ce qu'elle aurait souhaité !

Si le prologue qui ouvre le film amène déjà un rebondissement appréciable, le fait est que Skyfall est truffé de surprises de tailles et de formes variées, allant de clins d'oeil jouissifs aux anciens épisodes (parfois gentiment moqueurs) jusqu'à un épilogue qui annonce clairement un gros revirement dans la forme et le fond de la saga.

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Bérénice Marlohe interprète l'énigmatique Séverine, l'autre James Bond Girl du film. L'actrice avait réussi à décrocher ce rôle très convoité grâce à une candidature aussi spontanée que motivée. On regrette d'autant plus son court temps de présence à l'écran.

Difficile d'ailleurs de parler de ce qui fait le sel de cette oeuvre sans trop en dévoiler. Et comme c'est pas le genre de la maison de balancer, je me contenterais de vous inciter vivement à payer votre ticket, vous ne regretterez ni votre votre investissement, ni votre déplacement. Sachez seulement que les héros que nous connaissons vont être malmenés comme jamais par un méchant des plus mémorables.

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On l'a souvent dit : on juge la qualité d'un héros à son ennemi, une règle d'or pour les producteurs de James Bond. Javier Bardem incarne Silva, l'un des plus inquiétants méchants de toute la saga. Son face à face avec Daniel Craig (Cowboys et Envahisseurs) fait son effet ! D'une seule réplique, Bond en profite d'ailleurs pour moderniser sa sexualité.

Que vous soyez donc fans de la première heure ou cinéphile en quête d'un solide thriller, vous serez contentés par l'action et l'émotion offertes par ce 23ème chapitre, d'une audace revigorante puisqu'il réussit le pari de casser les codes de la franchise tout en les brassant allègrement. Un retour aux sources bienvenu, alliant nostalgie et modernité.

Certains pourront regretter le scénario bulldozer qui, à l'image de son héros, bouscule violemment son environnement. Mais c'est un parti pris qu'il vaut mieux accepter pour profiter pleinement du généreux fan-service et de la nouvelle orientation choisie. Notons quand même quelques choix maladroits privilégiant l'effet de style à la crédibilité (l'intervention tardif des renforts sur l'île principalement).

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Nouveau également dans l'univers, Ben Wishaw (Le Parfum, Bright Star, Cloud Atlas) apporte une fraîcheur bienvenue et permet d'ironiser à loisir sur le fossé des générations.

Il faut aussi ajouter que le réalisateur n'est autre que Sam Mendes, un homme habitué à varier les genres avec une efficacité égale (American Beauty, Les Sentiers de la Perdition, Les Noces Rebelles, excusez du peu !) à l'instar de Marc Foster (Neverland, Stay, L'Incroyable Destin de Harold Crick) son prédécesseur. Comme prochain metteur en scène, je verrais d'ailleurs assez le tout aussi talentueux et éclectique James Mangold (Copland, Identity, Night and Day). Et vous ?

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Les évènements vont inévitablement rapprocher M et 007 et déterrer brutalement leur passé respectif.

En tous les cas, je te souhaite un Joyeux Anniversaire James Bond et merci pour ce somptueux cadeau grâce auquel on comprend facilement pourquoi tu as si bien vieilli !

Je me réjouissais beaucoup de la présence d'Adele au générique de Skyfall, mais j'avoue être très déçu du résultat. Une composition plutôt fade qui manque cruellement de personnalité malgré la voix de la diva. 

 

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samedi, 29 septembre 2012

James Bond 007 : Cold Blood

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Dans l'Antarctique, des activités suspectes attirent l'attention du MI6. M envoie Bond enquêter pour connaître la nature exacte des entreprises d'un certain Glassgown. Ce mystérieux milliardaire est connu pour avoir financé des expériences douteuses sur la cryogénie. En plus de cette importante mission, M charge Bond de tester sur le terrain un nouvel agent, la sulfureuse Jill Bell, qui ambitionne de devenir elle aussi un double zéro. Après bien des péripéties, les deux espions rentrent victorieux de cette périlleuse opération et s'apprêtent à faire leur compte-rendu à M. dans une base secrète britannique annexée à l'agence.

Bond entra dans le bâtiment. Les quatre agents de sécurité le saluèrent. Bond ne leur adressa pas même un regard. L’un des hommes posa une main sur son épaule et sourit :
- Cette mission ne vous a pas rendu plus chaleureux !
Il allait rire, mais s’interrompit aussitôt.
Bond le fixait avec une détermination qui faisait froid dans le dos.
- Où est M ?
Son interlocuteur allait répondre lorsque quelque chose l’alerta. Il adressa un signe discret à ses collègues. Bond donna un coup de tête au plaisantin. Deux autres se jetèrent sur lui pour le neutraliser. Il cassa un bras sous son étreinte d’acier, plia une jambe sous sa semelle et pour finir plaça une méchante manchette dans le larynx du dernier. Les quatre hommes au sol, il continua son chemin tel un robot.

M discutait avec une grande rousse athlétique.
- Content que vous reveniez tous les deux en un seul morceau, en tout cas. Mais il demeure néanmoins un point d'interrogation : qu'est-il arrivé à Bond durant ces trois jours où vous avez été séparés ? Je n'ai encore aucune explication de sa part depuis son retour au pays. Rien. Silence radio.
La femme allait répondre lorsque trois hommes armés entrèrent brusquement dans la pièce.
M se leva. Elle sentit immédiatement que quelque chose de grave se passait. Ordinairement, on ne rentrait pas dans son bureau sans suivre un certain protocole, même en cas d’urgence.
Son visage se crispa et pour autant elle conserva le sang-froid qui la caractérisait :
- Straub, que se passe-t-il ? Nous sommes en alerte ?
- Maximum, madame. Bond a neutralisé trois de mes hommes et en a tué un quatrième. On ignore encore pourquoi. Tout ce qu’on sait c’est qu’il vous cherche.
M dévisagea l’agent. Elle savait ce qu’il s’apprêtait à dire.
- Il veut vous tuer.
Elle allait répondre quelque chose lorsque Straub posa une main sur son oreillette.
« Evacuez M immédiatement. Bond veut la tuer ! Je répète : Bond est passé dans le camp ennemi. Devons-nous tirer à vue ? »
M scruta les traits de Straub. Elle devina assez bien le contenu de l’appel. Elle soupira :
- Prenez-le vivant ; dans la mesure du possible.
Les couloirs de la base ressemblaient désormais à une fourmilière dans laquelle on aurait donné un bon coup de pied. Et ce coup de pied avait un nom.
Bond se savait recherché, mais cela ne changeait en rien sa mission. Le bureau de M était à cinq cent mètres en ligne droite. Ils penseraient qu’il ne serait pas assez fou pour tenter de l’atteindre par cette trajectoire. Et quand bien même, il était trop précieux pour qu’ils se permettent de l’abattre comme un vulgaire malfrat. Ce n’était plus comme au début. Il avait fait ses preuves. Ils le voulaient vivant car ce qu’il s’apprêtait à faire défiait leur raison. M exigerait des explications et par cette volonté même, elle signait son arrêt de mort.
Bond plissa les yeux pour se concentrer. Des silhouettes en profitèrent pour prendre position tout autour de lui, derrière des colonnes et des meubles.
Il s’élança sans crier gare. Aussitôt les armes automatiques parlèrent. Une balle lui troua l’épaule. Il n’interrompit pas sa course pour autant. Un garde se plaça devant lui pour mieux l’ajuster. Bond se laissa glisser au sol. Le parquet ciré lui donna l’élan idéal. Il faucha l’homme comme une quille et récupéra son arme au passage. Si un homme armé en valait deux, un homme armé tel que lui en valait sans doute dix.
Les corps commencèrent à tomber autour de l’espion. Son chargeur vide tomba sur le sol en même temps qu’un énième garde mortellement touché.

Dans le bureau de M, l’agitation était d’ordre psychologique, mais elle était tout aussi tangible.
Le front de Straub scintillait. Il secouait nerveusement la tête en recevant des nouvelles de plus en plus inquiétantes. M l’interrogea du regard.
- Bond est en train de passer la sécurité. Il n’est plus qu’à cent mètres d’ici.
La rousse athlétique produisit un 9 mm doté d’un silencieux.
- Je peux l’intercepter, déclara-t-elle avec une étonnante assurance.
M leva une main.
- Non, je vous veux ici. Car je sais qu’il viendra. S’il est venu pour me tuer, alors il arrivera jusqu’à moi. Rien ne peut l’arrêter. Je le connais.

Un sniper retranché derrière un balcon observait le carnage. Bond visait, se déplaçait et tirait avec une méthode qui ne laissait aucune place au hasard. Lui-même, pourtant expert, avait tout le mal du monde à le suivre. Il colla un œil dans la lunette de son fusil et au bout de quelques secondes frissonna de plaisir :
- Enfin !

« J’ai Bond dans ma ligne de mire, mais ça ne durera pas. J’attends vos ordres »
Straub se tourna vers M :
- L’un de mes hommes a une fenêtre de tir. C’est le moment ou jamais.
M soupira à nouveau :
- Dites-lui de se tirer.
Straub la fixa, incrédule :
- Quoi ? Mais…
M le fusilla du regard :
- Dites à votre homme de fuir s’il veut rester en vie !

Foster allait renoncer au feu vert tant attendu et agir de lui-même lorsque Bond le repéra. Ce dernier abattit le dernier garde encore en vie et ce faisant orienta son arme de manière insolite. Le sniper reçut une pluie de douilles brûlantes à la figure. Surpris, aveuglé, il ne vit pas sa cible grimper jusqu’à lui dans un silence terrifiant. Bond lui tordit le cou et s’empara de son arme comme il aurait versé du café dans une tasse. Sans la moindre éclaboussure.

Le front de Straub ruisselait à présent.
- Foster, tu m’entends ? Foster ?
- Laissez tomber, dit M sans s’émouvoir. Bond lui a fait son affaire.
Un coup de feu claqua. La porte du bureau s’ouvrit à la volée. Le temps qu’ils se mettent tous à couvert, l’un des agents de Straub reçut la deuxième balle de Bond en pleine tête.
La rousse athlétique bondit par-dessus le bureau et après avoir boulé au sol referma la porte d’un coup de pied et la maintint fermée. Une balle traversa le panneau, sifflant à quelques centimètres de sa joue. L’espionne posa le canon de son pistolet contre l’orifice encore fumant et tira plusieurs fois.
Foster jeta un siège à travers la seule fenêtre de la pièce, et par extension la seule issue possible.
- M ! Venez ! On a encore le temps de vous évacuer avant qu’il…
L'espionne observa les dimensions du trou de la balle qui l’avait effleurée. Elle évalua rapidement la portée.
- Laissez tomber. Il est juste derrière nous !
Un nouveau tir fit sauter son arme et elle sentit sa main droite comme broyée par la puissance de l’impact. La porte s’ouvrit de nouveau à la volée, lui percutant violemment le crâne. Bond se jeta sur l’homme de main de Straub avant qu’il ait pu le mettre en joue. De la crosse du fusil il écrasa son poignet contre le mur pour le désarmer et sitôt après lui porta un coup mortel à la gorge. Straub tira. Bond se jeta au sol et dans le même mouvement fit feu à son tour. Tirée à bout portant la balle du sniper envoya l’agent à travers la fenêtre comme une simple poupée de chiffon.
M resta aussi digne que possible devant l’approche de sa propre mort. Elle regarda Bond droit dans les yeux tandis qu’il la mettait froidement en joue avec le pistolet de Straub :
- Je déteste me faire doubler. Encore plus par le meilleur de mes agents.
Les yeux bleus de Bond ne cillèrent même pas. Un coup de feu claqua. Bond s’écroula dans les bras de M.
L’espionne se releva en observant l’arme dans sa main gauche.
- Vous avez bien fait de me tanner avec l’ambidextrie.
Puis elle dévisagea M avec une émotion palpable.
- J’espère vous ressembler quand j’aurais votre âge !

M posa le corps inerte de Bond sur la moquette et le contempla avec amertume :
- J'aurais préféré que ce soit quelqu'un de l'autre camp, tout comme vous. Mais le fait est que c'est la deuxième cible que vous abattez en service. Vous savez ce que cela signifie.
L'agent Jill Bell prit une longue inspiration avant de hocher la tête :
- Oui. Je suis désormais un double zéro.

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à suivre

 

 

 

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