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mercredi, 09 mars 2016

Five [Cinéma/Critiques]

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C'est ma moitié qui m'a fait découvrir Pierre Niney à travers trois films aux intrigues variées, mais tout aussi passionnantes : Yves Saint Laurent, 20 ans d'écart et L'Homme Idéal. Décidé à poursuivre une carrière éclectique (dixit Pierre lui-même), le voici ce mois-ci à l'affiche de Five.

Cinq potes d'enfance ont enfin l'opportunité d'emménager ensemble. Ce qui va constituer à a la fois le début du bonheur et des emmerdes, car certains secrets, faits pour préserver cette solide amitié, vont l'amener à traverser une série de crises sans précédent. Leur amitié en sortira-t-elle grandie ?

Je n'en dirais pas plus car les surprises et les rebondissements sont assez nombreux et réjouissants pourvu que vous n'en sachiez pas plus.

On passe allègrement de la pure comédie au drame souvent en un claquement de doigt et c'est là le grand mérite de ce premier film de Igor Gotesman qui incarne l'un des personnages.

Igor dit être inspiré par le cinéma de Cédric Klapisch et il est un fait qu'on retrouve un aspect Auberge Espagnole dans Five, mais une auberge boostée et dynamitée par des caractères et situations explosifs.

Les gags sont légion et on rit beaucoup, mais on frémit également plus d'une fois face à la tournure des évènements, ce qui relance constamment l'intérêt de l'histoire et des personnages. Les comédiens s'en donnent à coeur joie et Pierre Niney lui-même régale le public en alternant aisance et maladresses (il a quand même bien la poisse dans tous ses films !)

On notera quelques facilités (notamment la fin) et une grosse entorse au réalisme (le caca tout dur !), mais la réussite est indéniable, et gageons que l'avenir de ses Five nous soit conté dans un prochain épisode (Six, c'est ça ?)

J'ai eu la chance avec ma moitié d'assister à l'avant-première du film à Tours (la plus grosse salle qu'ils aient vu, yepa !), un excellent moment passé avec l'équipe, très généreuse. En plus c'était l'anniversaire de l'un des comédiens : Happy Birthday, Idrissa !

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Igor Gotesman, réalisateur et acteur de Five, prend la pose

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Pierre Niney fait le show

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Toute l'équipe qui est apparue très enthousiaste devant l'accueil qui leur a été réservé.

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dimanche, 06 mars 2016

Kill Bill 1&2 [Cinéma/Critiques]

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L'anecdote est maintenant bien connue : c'est sur le tournage de Pulp Fiction que Quentin Tarantino et Uma Thurman ont commencé à bâtir l'intrigue de ce qui allait devenir le diptyque Kill Bill. Bien leur en a pris puisque je considère ce film (en deux parties) comme son chef d'oeuvre (surtout comparé à ses dernières productions), car il lui a permis de sublimer son propre cinéma et celui dont il s'est nourri durant toute sa jeunesse, et ce, avec une générosité et une inspiration exemplaires.

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Une succession de combats qui va rentrer dans les annales, grâce en premier lieu à la tenue portée par Uma qui renvoie directement au film Le Jeu de la mort avec Bruce Lee. Les masques de ses adversaires, quant à eux, sont une référence directe à Kato, le fidèle acolyte du Frelon Vert joué par Bruce Lee lui-même dans la série éponyme qui l'a fait connaître à Hollyood. Evidemment plus le spectateur est cultivé et curieux, plus il sera en mesure d'apprécier le cinéma de Tarantino. Kill Bill en est une autre parfaite illustration.

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Dans Kill Bill la parole n'est pas d'argent, mais d'acier et La Mariée le fait parler comme personne.

Kill Bill c'est tout d'abord Uma. Dire qu'elle crève l'écran dans le rôle de cette Mariée laissée pour morte et éprise de vengeance est un doux euphémisme.

Passant tour à tour de la vulnérabilité de mère endeuillée à celle de tigresse déchaînée en passant par une sorte de candeur enfantine (la rencontre avec Hattori Hanzo), Uma crédibilise parfaitement toutes les nuances de son personnage, lui conférant une dimension iconique immédiate, mais lui donnant une épaisseur qui va bien au-delà de la simple caricature que la thématique traitée pouvait engendrer. L'actrice, totalement investie dans ce rôle sur-mesure taillé rien que pour elle, va ainsi rejoindre naturellement le panthéon des guerrières du 7ème art aux côté de Sigourney Weaver/Helen Ripley, Linda Hamilton/Sarah Connor et d'autres qui ont démontré de bien belle manière que la femme au cinéma ça pouvait être autre chose que la belle de service qui crie et gesticule ou qui sourit bêtement dans les bras du bellâtre de service.

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Vivica Fox est sublime en tueuse aguerrie qui reflète malgré elle le futur littéralement avorté de la Mariée. A noter que quelques années plus tard, l'actrice doublera une autre tueuse dans le jeu Hitman Absolution en un clin d'oeil sobre, mais tout de même savoureux. Après avoir longtemps annoncé un épisode centré sur la vengeance de la fille de Vernita green, Tarantino a renoncé à l'entreprise,  laissant les fans sur leur faim. Je ne désespère pas d'imaginer moi-même cette suite sous forme de fanfic, car j'ai quelques idées sous le coude.

Car évidemment le thème de la vengeance porte tout le film, mais encore une fois il est ici mis en scène à merveille, car il se place en héritage direct de la culture cinématographique revendiquée par Tarantino, lequel avec Kill Bill rend un hommage aussi vibrant que personnel à tout un pan du 7ème art qui l'a façonné : films de samouraïs, Blaxpoitation, films de kung-fu, westerns, de la série B voire Z, mais pour lui rien n'est à jeter. Ce cinéma Bis il l'a exploré via Boulevard de la Mort sur lequel il a fait fausse route malgré de bonnes idées (Kurt Russell en bad guy et le final). Le western, il l'abordera enfin franchement dans Django Unchained, puis plus récemment encore dans Les 8 Salopards (en reprenant Kurt Russell justement) sans pour autant parvenir à ne serait-ce qu'égaler ce doublé gagnant.

Tarantino persévère dans le film choral, mais sa griffe s'est émoussée et il serait peut-être bon de revenir à quelque chose de plus épuré, tranchant en se focalisant davantage sur un seul personnage.

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Un casting hétéroclite fait de stars en plein essor, de fidèles compagnons et de réjouissants come-backs et caméos (le shérif de Une Nuit en Enfer) que Tarantino va exploiter magnifiquement en concevant pour chacun un personnage emblématique qu'on aura plaisir à voir confronté à la vengeance sans pareille de la Mariée. Le fameux Bill du titre restera quant à lui dans l'ombre tout au long du premier film avant d'apparaître sous les traits d'un comédien choisi avec une précision d'orfèvre par un cinéaste qui connaît ses classiques sur le bout des doigts et n'a eu de cesse de les régurgiter à sa sauce. Dans Kill Bill 1 & 2, la sauce prend et elle prend vachement bien !

Car si Kill Bill 1 & 2 sont présentés comme deux films séparés, ils ne font en vérité qu'un et vouloir les dissocier comme les comparer est une monumentale erreur qui prive du plaisir d'apprécier et de comprendre l'oeuvre dans son ensemble.

Interprétation, écriture et mise en scène travaillés de concert, mais impossible de ne pas mettre en avant la BO que Tarantino a toujours énormément soigné, la cerise sur le Kato en quelque sorte, avec une prédilection pour la musique western de Ennio Morricone qui a justement remporté récemment son premier oscar grâce a son travail sur les 8 Salopards de Tarantino. La boucle est bouclée !

 

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dimanche, 28 février 2016

John Wick/Crossing Guard [Cinéma/Critiques]

La vengeance, un thème pour le moins associé au 7ème art, qui a connu bien des visages. Il m'a été donné de voir deux nouveaux films traitant de ce sujet, diamétralement opposés dans la forme, mais aussi intéressants chacun dans leur genre.

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John Wick a perdu sa femme. Il semble donc n'avoir plus rien à perdre. Et pourtant, deux mafieux font l'erreur de lui arracher la dernière chose qui pouvait encore remplir sa vie et lui donner un sens.

John Wick sort alors de ses gonds et ne s'arrêtera que jusqu'à ce que justice soit faite. John Wick démarre intelligemment en nous présentant son héros du point de vue émotionnel, de façon fort simple, mais efficace. De ce fait la violence qui s'ensuivra sera facile à comprendre surtout quand son passé sera dévoilé.

Si ce film ne révolutionne pas vraiment le thème de la vengeance (le déclencheur a tout même son originalité) et l'aborde essentiellement sur le plan de l'action, on peut dire qu'il le fait avec une bien belle maîtrise qu'on n'avait pas vu depuis belle lurette. Les amateurs apprécieront un Keanu Reeves en grande forme dans des fusillades soigneusement chorégraphiées. Sous ses apparences de simple action movie John Wick recèle malgré tout une profondeur intéressante dévoilée par le grand méchant (Michael Nyqvist, largement plus présent que dans Mission Impossible : Protocole Fantôme).

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Jack Nicholson (Vol au-dessus d'un nid de coucous), en père meurtri et déchu. La sortie de prison du meurtrier de sa fille, incarné à merveille par David Morse (Contact), sera pour eux deux le début d'un tortueux affrontement.

La vengeance adopte souvent un point de vue pour le moins manichéen, cela facilite la narration, l'identification, mais cela réduit fortement l'impact et limite la portée. The Crossing Guard fait justement partie de ces rares films à adopter différents points de vue de sorte que chaque protagoniste apparaît avec des zones d'ombre et de lumière, en tant qu'être humain réaliste et donc complexe. Sean Penn réalise un film bouleversant, surprenant, loin des poncifs du genre, en développant son récit autour des failles des personnages, livrant d'appréciables rebondissements et de purs moments de grâce. A voir absolument.

Spéciale dédicace à ma fleur pour m'avoir fait découvrir cette petite perle dramatique.

 

 

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vendredi, 12 février 2016

Films vus en janvier-février 2016 [Cinéma/Critiques]

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Après un Rocky VI intimiste qui achevait la saga en beauté, on n'attendait pas un retour de Stallone dans la peau de l'étalon italien. Certes dans Creed il ne boxe pas, mais il est bel et bien là dans le rôle qui l'immortalisera à coup sûr.

Loin d'être un un spin-off comme je l'ai lu ailleurs, Creed est un film à part entière qui réussit le pari fou d'être là la fois une suite, l'amorce d'une nouvelle saga potentielle et de se placer comme la synthèse de la saga Rocky.

Creed oblige on pense plus particulièrement à l'épisode IV (mon préféré) avec Dolph "Drago" Lundgren étrangement absent du film, jamais évoqué (il est quand même responsable de la disparition du père d'Adonis) et c'est le seul reproche que je ferais au film qui sinon est totalement maîtrisé que ce soit dans la narration ou l'interprétation (golden globe du meilleur second rôle amplement mérité pour Sly) avec un Michael B. Jordan métamorphosé (Chronicle) impressionnant en cocotte-minute prête à exploser à chaque instant, dont l'héritage est autant un poids qu'un tremplin.

Le combat final manque peut-être d'intensité, mais tous les ingrédients sont là pour nous filer le frisson qu'il faut sans jamais verser dans le fan-service outrancier. Un cadeau inespéré. En anglais creed signifie créneau, on peut dire que ce créneau là est réussi.

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Un film qui a eu un succès retentissant. Déjà que je suis peu friand du cinéma français en salles, alors en plus quand tout le monde en parle...Mais rien n'est jamais certain dans le domaine du 7ème art, pas plus que dans mon ressenti. Là où un Bienvenue chez les Ch'tits ne m'a pas paru mériter sa renommée, un Intouchables m'a en revanche montré que le succès peut faire écho à une vraie réussite.

Je n'attendais donc rien de ce Prénom sinon une comédie tournée autour du choix d'un prénom. Si on retrouve bien cette intrigue au début du film, elle est finalement minime car c'est bien ce qu'elle entraîne et sa raison d'être qui valent largement le détour. Si on ajoute des personnages bien croqués qui ne cessent de se dévoiler au gré de rebondissements et de mystères savamment entretenus, cela peut devenir un incontournable.

Peut car certains pourront être découragés par plusieurs obstacles qui m'ont moi-même refroidi à quelques occasions. On sent bien que c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre et que dans ce format la condition du huit-clos entre parfois en contradiction avec la cohérence, obligeant tous les personnages à rester ensemble quand bien même certains ont toutes les raisons de prendre congé. (Le film Carnages démontre clairement cette faille). Si l'interprétation est globalement d'un haut niveau (mention spéciale à Patrick Bruel) on remarque d'autant plus quand elle ne l'est pas (réactions peu crédibles). Certains dialogues semblent trop peu naturels comme tout droit sortis d'un bouquin. On prendra alors en compte au maximum le rang social des protagonistes pour excuser cette théâtralité supplémentaire. Sans oublier un épilogue qui, s'il a son intérêt, semble désamorcer de manière trop importante la dramatique soulevée tout du long.

Mais même malgré ses faiblesses, le Prénom demeure une oeuvre solide, surprenante à plus d'un titre et qui ne manque pas de nous interroger sur la complexité de l'être humain.

BONUS

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Présenté comme une simple comédie d'action dans la veine des Taxi et des buddy movies à l'ancienne (deux flics que tout oppose), Anti-gang se révèle être une excellente surprise. De film cool pour djeuns il devient un drame poignant et un solide thriller grâce à une évolution des personnages et de l'intrigue et au moyen notamment d'une scène-clé d'une redoutable efficacité. C'est drôle, rythmé et soigné de bout en bout. Jean Reno retrouve un rôle à sa mesure, mais il est éclipsé par un Alban Lenoir (Kaamelott, Hero Corps) décontracté et charismatique à souhait qui crève l'écran dans la peau d'un kamikaze fort en gueule.

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Et de trois pour Ethan Hawke. Après l'époustouflant Predestination et l'étouffant Good Kill, l'acteur revient au premier plan dans un autre film mémorable par rien moins qu'Alejandro Amenabar, le réal du percutant Les Autres.

Dans cette enquête policière riche en surprises, il devra faire la part du vrai et du faux alors que les victimes, les témoins et les accusés semblent changer constamment de visage au point que lui-même sera amené à douter de sa santé mentale et de sa moralité. 

Interprétation magistrale de l'acteur autant que des rôles secondaires (La sensible Emma Watson est loin d'être la seule à applaudir), ambiance angoissante et malsaine au possible (ou comment déranger profondément sans rien montrer ou presque), le spectateur devient lui-aussi rapidement la proie de la peur. Peur de s'être trompé sur toute la ligne ou au contraire d'avoir tout compris ? Une seule façon de le savoir !

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dimanche, 10 janvier 2016

Gothika [Cinéma/Critiques]

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Après le succès de l'adaptation des Rivières Pourpres de Jean-Christophe Grangé, Mattieu Kassovitz, en véritable touche à tout, s'offrait un blockbuster hollywoodien avec quelques stars au casting et une histoire pour le moins surprenante.

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Dans Gothika, Penelope Cruz (Vanilla Sky) se dévoile sans fard, et ce, dans tous les sens du terme. Grâce à son interprétation et son face à face intense avec Halle Berry, les premières minutes du film nous captivent et nous immergent efficacement dans l'univers psychiatrique qui sert de cadre principal au film.

Le scénario de Gothika commence très simplement. On entre dans le quotidien du Dr Miranda Grey campée avec beaucoup de conviction par une Halle Berry (Cloud Atlas) alors au faite de sa renommée. On visite du même coup l'institut psychiatrique dans lequel elle travaille consciencieusement et on fait connaissance avec le personnel et ses collègues, plus ou moins intimes.

Et puis un évènement singulier va venir bouleverser cette mécanique bien huilée et nous faire voir tous ces repères assez anodins sous un nouvel éclairage.

On s'arrêtera là pour le résumé car question rebondissements, il y a ce qu'il faut et c'est l'une des nombreuses qualités de ce film pour le moins captivant. Pas trop de gros effets, une ambiance qui progressivement et subtilement va s'épaissir tout comme l'intrigue et les personnages. Un premier gros retournement de situation va d'un seul coup nous happer et la suite ne nous fera jamais lâcher prise grâce conjointement à une mise en scène, une interprétation et une écriture très inspirées.

Le mélange des genres est également très bien équilibré ce qui laisse planer longuement le mystère sur la réelle nature des évènements et de la personnalité de l'héroïne et faisant de Gothika un film pouvant être apprécié d'un large public (à condition d'avoir l'âge requis).

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Le Dr Miranda Grey pourra compter sur le soutien de son collègue, le Dr Pete Graham. Cinq ans avant le premier  Iron Man, Robert Downey Jr (Iron Man 2, Avengers, L'Ere d'Ultron) nous faisait apprécier son jeu unique tout en décontraction, mais pas dénué d'intensité. Le comédien est connu pour improviser et le stéthoscope par exemple c'est son idée.

Pour sa première réalisation outre-atlantique, on peut dire que Kassovitz a fait très fort. Le réalisateur a su pleinement exploiter toutes les ressources mises à sa disposition pour créer un thriller angoissant à l'ambiance surnaturelle particulièrement efficace, original et donc mémorable.

Ce n'était pourtant qu'un film de commande qu'il a accepté en partie pour financer un futur projet plus personnel. Cela a donné lieu à Babylon AD, autre adaptation littéraire, cette fois avec Vin Diesel, Mélanie Thierry et Michelle Yeoh. Hélas de gros problèmes sur le tournage (bras de fer avec la production) ainsi que de mauvais choix de Kassovitz lui-même (la voix française de Vin Diesel) ont fait échoué sa seconde tentative de s'imposer à Hollywood. Quant à Halle Berry elle se fourvoyait juste après dans le Catwoman de Pitof notoirement célèbre.  On appréciera donc encore bien plus leur collaboration sur Gothika. 

 

 

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mardi, 22 décembre 2015

Sicario [Cinéma/Critiques]

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Un thriller pertinent, percutant et intense dans la lignée de Le Royaume et Green Zone.

Au cours d'une opération en apparence banale, une escouade du SWAT fait une découverte sordide.

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Kate Macer va mettre un certain temps avant de comprendre clairement son rôle exact dans une opération de grande envergure menée par deux hommes pétris de secrets.

La première et pas la moindre excellente idée du film est que l'intrigue naît à l'occasion d'un fait complètement aléatoire et anecdotique. Sicario démarre donc très fort et nous cloue d'emblée sur notre siège. Si la tension redescendra par la suite, l'intérêt, lui, ne faiblira jamais grâce à trois comédiens parfaitement calibrés pour leur rôle qui donnent toute la mesure de leur talent.

Emily Blunt (L'Agence), qui avait déjà joué un personnage rompu aux situations musclées dans Edge of Tomorrow aux côtés de Tom Cruise, démontre une nouvelle fois son aptitude à incarner des femmes crédibles, complexes, à la fois fortes et fragiles. Sicario lui permet de retrouver Benicio Del Toro avec lequel elle partageait l'affiche de Wolfman. Del Toro (Les Gardiens de la Galaxie), acteur caméléon s'il en est, déborde de charisme dans la peau d'un mystérieux agent recruté par Josh  Brolin (Gangster Squad), lui-même particulièrement mémorable en homme de terrain.

Ajoutons à cela une intrigue prenante, pleine de mystères et de rebondissements. La séquence de l'embouteillage tout comme le final attestent d'une vraie qualité de cinéma. Il faut dire que le réalisateur n'est autre que Denis Villeneuve, qui avait déjà frappé très fort sur le plan émotionnel avec Prisoners. Certains personnages prennent une importance inattendue qui permet au scénario de surprendre le spectateur et de sublimer l'oeuvre dans son ensemble. Un film à découvrir d'urgence pour ceux qui recherchent l'originalité et les révélations sur la manière dont peut fonctionner la sécurité dans notre société.

 

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mardi, 27 octobre 2015

Poker Night [Cinéma/Critiques]

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Un jeune flic tout juste promu participe à une partie de poker très spéciale en compagnie de vétérans. En effet, ces derniers profitent de l'occasion pour raconter leurs meilleurs exploits et transmettre ainsi des enseignements pour le moins vitaux.

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Après le strip-poker, le speak-poker, où l'art de mêler intimement l'amour du jeu et celui de la discussion.

Une fois n'est pas coutume, un film complètement inconnu en France qui n'a pas eu l'honneur des salles et qui est pourtant une véritable perle.

Avec plusieurs lignes temporelles intelligemment entremêlées, le réalisateur Greg Francis (dont c'est le premier film) parvient à passionner le spectateur du début à la fin et à l'impliquer totalement dans une intrigue qui ne cesse de s'enrichir et de surprendre.

Ceux qui aiment les films avec une identité forte seront aux anges avec Poker Night qui bénéficie d'un soin exemplaire quant à l'écriture, à la mise en scène et au montage.

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Profite, profite, car après tu rigoleras moins...

Les acteurs se donnent à fond avec une mention spéciale à Beau Mirchoff, le héros, totalement investi et dont on suit les mésaventures avec une grande émotion.

Dommage cependant que l'épilogue soit si précipité, dénotant quelque peu avec la maîtrise de l'ensemble et conduisant à une conclusion qui fait son effet, mais qui en décevra peut-être certains par son partis pris.

Thriller malin, captivant et effrayant, mâtiné d'un savoureux humour noir, Poker Night est à ranger à côté de références comme Mi$e à Prix.

Avec Ron Perlman (Hellboy) et Ron Eldard (Super 8),...

 

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samedi, 12 septembre 2015

La Fin [Nouvelles/Drame]

LA FIN

 inspiré par des faits rêvés

 

Je n’arrive plus à me souvenir comment s’est arrivé. Le pourquoi du comment.

Il faut dire que la nature même des évènements me laisse peu de temps pour ça.
Je n’y arrive pas car tout s’est enchaîné je crois en l’espace de quelques jours.
La coupure brutale des télécommunications n’a fait qu’accélérer notre isolement, notre ignorance et par extension notre folie. On s’est alors raccroché à tout ce qu’il restait : les rumeurs, nos espoirs, nos angoisses, ce qui revenait souvent au même. Car quelle que soit notre curiosité, notre crédulité, au final on était pas plus avancé. Les questions continuaient de se bousculer dans notre crâne autant que les habitants dans les rues de la ville.

La peur a monté d’un cran lorsqu’on a compris que sortir de la ville serait compliqué. Des patrouilles aux desseins ambigus circulaient constamment. Des véhicules et des hommes en uniforme ni vraiment tout à fait de la police, ni vraiment tout à fait de l’armée, quelque chose entre les deux. Mais c’est ce quelque chose justement qui avait le don de nous inquiéter.

En dépit de cette peur, moi comme beaucoup d’autres, on a voulu connaître la vérité. Parce que c’est bien connu, rien n’est plus terrifiant que de ne pas savoir.
On a rempli quelques voitures, histoire de se convaincre qu’on pourrait peut-être aller ailleurs, et on est monté à plusieurs pour se donner plus de force. J’ai même ressenti au moment de notre départ une sorte d’ivresse en découvrant une ombre de sourire sur les visages crispés, une ombre de noblesse sur les silhouettes fatiguées. J’ai tenté de m’y accrocher pour que cette sensation ne me quitte pas. Mais la vérité c'est que nous n’étions pas de taille face à ce qui nous attendait. L’ignorance a du bon, au final. Si nous avions su dès le départ, nous aurions sans doute préféré en finir nous-mêmes.

La ville a pris des allures de labyrinthe lorsque nous avons réalisé que les patrouilles étaient partout. Ces blindés noirs ne faisaient parfois que rouler en nous menaçant simplement de leur taille et de leur silence, mais il arrivait qu’ils effectuent des opérations plus précises comme bloquer délibérément des quartiers ou projeter des fumées et des liquides dont on ne se lassait pas de débattre la nature.

A force de circuler, de tourner en rond sans pouvoir trouver une faille dans ce filet, on a fini par se dire que le plus grand danger se trouvait dans la ville elle-même. Nous étions impuissants, enfermés avec ces blindés comme avec des tortionnaires inactifs qui se contenteraient de vous laisser imaginer la pire des tortures. Et l’esprit humain peut vraiment imaginer le pire, j’en suis témoin.

Il est bien arrivé un moment où on a cru pouvoir forcer le passage. Il y avait un espace suffisant entre un blindé et le côté d’une rue pour pouvoir passer. Avec un peu de casse de notre côté, mais c’était faisable. Il se trouve que c’est moi qui tenais le volant. J’ai foncé, encouragé par mes passagers. C’était le moment ou jamais, on avait conscience que la chance ne se reproduirait pas une seconde fois. Alors que j’arrivais à toute vitesse, un homme cagoulé et tout de noir vêtu est apparu sur le toit du blindé en pointant une lance sur nous. J’ai hésité une seconde, puis j’ai serré les dents pour raffermir ma résolution. Un bébé derrière a pleuré. Je crois que c’est ça qui m’a fait renoncer. J’ai croisé le regard de la mère dans le rétroviseur intérieur et j’ai lu sa peur. Qui n’a fait que raviver la mienne. Je me suis arrêté à moins d’un mètre du blindé et j’ai fait demi-tour. Personne ne me l’a reproché. Je crois que c’est ce qui m’a fait le plus mal. Je crois que c’est ce qui m’a fait pleurer.

La voiture nous a lâché quelques heures après. Pourtant après vérifications, tout paraissait en ordre. On avait pas la force de s’éterniser, pas après ce qu’on venait de vivre. On a continué à pied, sans mot dire, tous pliés en deux, chacun portant une part du fardeau de notre échec.

On ne pouvait être plus vulnérable et le destin a voulu qu’elle arrive précisément à ce moment. Elle est arrivée sans crier gare, face à nous, ce qui a fait qu’on a pu en un regard en mesurer toute la monstruosité. Elle a fait fi de la hauteur et de l’épaisseur des immeubles qui auraient pu constituer un rempart entre elle et nous. Elle les a avalé purement et simplement. Mais ce qui a été le plus terrifiant ce n'est ni sa taille, ni sa force, mais le silence avec lequel elle se déplaçait. On a même pas pensé à fuir. C’était trop énorme, trop rapide, trop inéluctable.

C’était LA FIN.

 

J'ai été réveillé conjointement par les cris des enfants de ma voisine et la perceuse de l'étage au-dessus. Pour la première fois de ma vie, j'ai souri en les entendant.

 

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dimanche, 02 août 2015

Spring, Automata, Faults [Cinéma/Critiques]

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Un jeune californien perd en peu de temps tout ce qui pouvait le raccrocher à son existence. Sur les conseils de ses proches il décide de refaire sa vie en Italie. Là-bas, il va faire la connaissance d'une mystérieuse et troublante autochtone qui va lui faire oublier définitivement son infortune.

Dès la première scène (et quelle scène !) le film nous prend aux tripes. Le destin du héros nous bouleverse instantanément et l'on s'attache à lui, espérant qu'il trouvera le bonheur qu'il est en droit de mériter malgré un penchant pour l'alcool et les mauvaises fréquentations.

Ce petit caïd des banlieues va progressivement se métamorphoser sous nos yeux au contact des beautés de l'Italie et en particulier d'une. On assiste alors à la naissance d'une belle love-story qu'on suit avec intérêt grâce au charme de ce couple inattendu.

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Très crédible grâce à une narration fluide et une interprétation très naturelle, Spring est le type de film dont il est difficile de cerner les intentions si on ne sait rien à son sujet sans pour autant nous lasser ou nous ennuyer et c'est là l'une de ses grandes qualités.

Aussi lorsque l'ambiance s'altère quelque peu, l'aspect intimiste a tellement bien été retranscrit qu'on accepte d'emblée l'intrusion du surnaturel. On accepte d'autant mieux le fantastique lorsque le cadre dans lequel il apparait est hyper-réaliste. C'est vraiment le cas ici. Mais malheureusement un malaise survient lorsque c'est le surnaturel qui prend clairement le dessus, revoyant les ambitions des réalisateurs brutalement à la hausse, mais plombant le crédit de l'histoire et des personnages.

Ce n'est pas visuellement que cela pose problème puisque les effets spéciaux sont bien dosés et de qualité, mais c'est bien à cause de la révélation et du devenir du couple que naît une incrédulité croissante. Le concept est fort attrayant, mais on passe du coq à l'âne et au même titre que les personnages on nous demande d'y croire dur comme fer en quelques instants. Un peu trop grosses à avaler ces couleuvres d'autant que la fin se termine en queue de poisson (oui il est question d'animalité, mais je ne vous en dirai pas plus).

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Les premières minutes plantent immédiatement le décor : une mégalopole pluvieuse, des hologrammes géants, un homme armé vêtu d'un imperméable transparent brandit son arme vers un androïde... Les amateurs de SF sont en terrain connu, l'ombre de Blade Runner plane sur ce film. Hommage appuyé ? Certainement. Ambition de faire aussi bien ? Mieux ? On attend de voir, car le sujet a déjà été maintes fois abordé et même très récemment (Ex-Machina) et cela a donné lieu à quelques chefs d'oeuvre et de bonnes exploitations.

Qui dit robot, dit Asimov ? Pas forcément, pourtant l'auteur culte se voit régulièrement associé au septième art directement ou non. Les fameuses lois de la robotique, c'est lui et c'est un peu devenu la bible en matière d'interaction homme/humanoïde en témoignent les adaptations de I, Robot et de L'Homme Bicentenaire.

 

Dans Automata, elles sont citées d'une certaine façon et constituent le point de départ de l'intrigue. Un robot commet un acte qui remet en question les directives auxquelles il est censé être soumis. A partir de là, un simple agent d'assurance va se transformer en détective privé afin d'éclaircir ce mystère qui, bien entendu, va prendre des proportions croissantes au fur et à mesure de son enquête avec son lot de menaces et de révélations.

Oui ça rappelle énormément le pitch de I, Robot. Mais pas que. Le film renvoie également à Intelligence Artificielle. Ca aurait pu n'être qu'anecdotique, sauf que Automata, après nous avoir bien émoustillé, finit par nous mettre le doute sur sa capacité à s'inscrire dignement parmi toutes les références précitées. Et puis après c'est carrément l'autoroute pour l'ennui.

En fait la traversée du désert que subit littéralement Antonio Banderas pendant un très long moment, le spectateur la vit aussi d'un point de vue émotionnel. Car rien ne se passe. Exceptés une phrase ou deux et des envolées poétiques rapidement avortées, le film passe à côté de son potentiel, tourne en rond, pour nous offrir un final abracadabrant qui finit de nous convaincre que tout a été dit avant et beaucoup mieux. Banderas s'implique totalement (mais en vain) et c'est ce qu'on retiendra le plus. (ah et il partage quelques scènes avec sa femme Melanie Griffith).

Et les robots dans tout ça ? Un design intéressant car atypique, mais pourquoi les avoir rendus aussi impotents physiquement alors qu'ils sont censés pouvoir défendre un humain lors d'un affrontement ? D'ailleurs ils n'y parviennent pas. La script devait être en congé maladie, de même que les techniciens...

En même temps quand je vois à quel point j'ai changé d'avis sur Looper, je préfère annoncer que cette critique n'est peut-être pas définitive. C'est ça qui est bien avec le cinéma.

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Leland Orser fait partie depuis des années des éternels seconds rôles que chérit Hollywood. Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais vous l'avez certainement déjà vu, pas longtemps, mais à chaque fois dans des prestations mémorables : l'infortuné porteur du godemichet de Se7en ? C'était lui.  La bombe à retardement de Alien Resurrection ? Lui à nouveau. Le pote de Liam Neeson dans la trilogie Taken ? Encore lui !

Le genre d'acteur qui aligne les bons points, mais qui squatte pourtant désespérément le fond de la classe. Heureusement la roue tourne.

Dans Faults, il a le premier rôle et c'est pour lui l'occasion rêvée de montrer tout ce qu'il a et il ne s'en prive pas. Le film prend ainsi des allures tragi-comiques malgré son sujet ô combien délicat. Le sujet du film ? La mission de Leland : déconditionner une jeune femme suite à son séjour dans une secte, à la demande de ses parents. Et résoudre en parallèle un problème financier avec son agent littéraire.

La performance de l'acteur suffirait à rendre Faults indispensable, mais il y a encore deux arguments de poids pour vous convaincre de vous jeter sur cette pépite majoritairement en huit-clos (à vos risques et périls, on en sort pas indemne).

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Mary Elizabeth Winstead est bien connue elle aussi (Die Hard 4, Boulevard de la Mort, Scott Pilgrim) comme l'éternelle fiancée idéale dira-t-on. Adorable, mais d'un tempérament de feu. Dans Faults (dont elle est également productrice, oui elle est intelligente en plus !) elle incarne Claire, victime donc d'une secte qui lui a implanté un paquet d'idée bien débiles. La manière dont elle y croit fait froid dans le dos et l'actrice de nous bluffer elle aussi par un contre-emploi qu'on ne pouvait que lui souhaiter.

Troisième argument : le rebondissement et le message du film qui du coup peut difficilement être plus percutant. Là je me tais, car ça se mérite pas autrement qu'en les découvrant soi-même. Vous savez ce qu'il vous reste à faire. Moi j'en ai encore la nausée.

A noter la présence de Beth Grant dans le rôle de la mère de Claire connue des cinéphiles pour avoir incarné la directrice d'école de Donnie Darko ainsi que Lance Reddick connu des amateurs de séries grâce à son rôle de Broyles (le patron d'Olivia) dans Fringe, ici dans la peau d'un homme de main dissuasif.

 

 

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vendredi, 24 juillet 2015

The Purge 2 : Anarchy [Cinéma/Critiques]

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Une fois par an, le gouvernement américain autorise les citoyens à commettre les crimes de leur choix durant une nuit. Chacun est libre de participer ou non à la purge, mais tout le monde est potentiellement une cible.

Bien que le concept m'attirait, je n'ai pas vu le premier film en apprenant que l'action se déroulait en huit-clos. Je trouvais cela trop limité, étouffant pour un tel propos.

Le deuxième m'a séduit pour deux raisons : le fait qu'il se déroulait en grande partie en extérieur avec des personnages très différents et l'affiche promotionnelle (ci-dessus) avec ce clown lugubre, sorte de The Crow passé du côté obscur. Il se dégage une atmosphère particulière de cette image qui semblait donner une identité forte au film.

Avec un tel sujet, on peut se dire d'emblée que tout est permis aussi question narration et mise en scène. On peut d'ailleurs craindre à juste titre beaucoup de violence gratuite, de surenchère. Curiosité malsaine ? Oui sans doute, surtout si on est un spectateur sensible à la base. Mais au-delà de cet aspect, on peut aussi espérer un fond pertinent, qui pointerait du doigt pas mal de dérives dans le pays de l'Oncle Sam comme son incapacité à renoncer aux armes à feu et son pseudo-puritanisme même si cela a déjà été fait et bien fait. Mais surtout on pense aux pulsions de l'être humain qui dans un tel contexte seraient pour le moins tentées de se libérer pleinement. Parce que forcément, selon ce qu'on a vécu, on peut se dire : et moi, est-ce que je n'en profiterais pas un peu de cette impunité ? Mais la liberté de faire du mal, même sous l'impulsion de la justice, est-elle vraiment une liberté ?

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Entre Mad Max et The Punisher, le personnage du justicier solitaire est au coeur de l'histoire et c'est tant mieux. Très présent, charismatique, mystérieux, on s'attache très vite à lui. Mais le fait d'aller contre l'esprit de la Purge ne lui attirera peut-être pas que les bonnes grâces. A noter que son interprète, Frank Grillo, s'était fait remarqué quelques mois plus tôt dans Captain America : The Winter Soldier.

La première partie nous présente les personnages quelques heures avant le début de la purge. Des gens ordinaires, proches de nous, dont on ne sait à quelle sauce ils vont être mangés. Leur vulnérabilité est évidente et elle ne fera que croître face aux menaces qui vont les cerner de toutes parts sous les formes les plus diverses : bandes organisées, snipers solitaires, gangs, escouades militaires.

On suit avec beaucoup d'intérêt le périple des héros, le réalisateur trouvant un bon équilibre entre la psychologie, la tension et l'action. Dommage qu'il tombe dans certaines facilités pour tenter de nous surprendre car certains rebondissements sont en comparaison très réussis.

Le film prend une tournure assez inattendue dans sa dernière partie :  de survival il se transforme alors en une sorte de lutte des classes. Si sur le fond, c'est plutôt une bonne idée, dans la forme, hélas, le film perd son originalité et sa subtilité en se présentant comme un action movie lambda, déconstruisant un peu trop tout ce qui avait été mis en place avant.

Finalement, la violence dont on pouvait craindre la démesure est moindre, puisque plus souvent suggérée que montrée. Elle est davantage psychologique. On a le sentiment du coup d'un film sage, classique, qui colle paradoxalement au politiquement correct de la plupart des films hollywoodiens. Mais si c'était cela la véritable audace de The Purge 2 ?

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être aussi :

Death Sentence18403154.jpgMad Max 2

 

 

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mercredi, 22 juillet 2015

Dream House [Cinéma/Critiques]

dream house, thriller, drame, fantastique,

Will Atenton quitte son emploi d'éditeur pour retrouver sa femme et ses deux filles dans une maison pittoresque au coeur d'une paisible bourgade. Mais la bourgade et en particulier la demeure cache un passé douloureux connu de tous qui va lentement resurgir jusqu'à bouleverser l'existence de la famille.

Ma critique sera volontairement concise afin de vous épargner le moindre spoil assassin. A ce titre, je vous déconseille, non je vous interdis de voir la bande-annonce qui vous révèle carrément l'une des plus grosses révélations du film (à ce niveau c'est un crime !).

Avec un cinéaste de renom comme Jim Sheridan  aux commandes (My Left Foot, Au Nom du Père, Brothers), connu pour son cinéma exigeant, dramatique, humain, Dream House promettait beaucoup évidemment. Malheureusement, comme c'est régulièrement le cas à Hollywood, le tournage n'a pas été une partie de plaisir (plutôt un bras de fer) et Jim de finir par jeter l'éponge face au refus des producteurs de lui laisser le champ libre. Au final, Dream House est-il un mauvais film comme on peut le lire un peu partout sur le net ? Et bien j'ose dire que non et j'irais même jusqu'à vous le recommander chaudement (non pas de bande-annonce !!!)

Tout d'abord parce que c'est l'occasion pour Daniel Craig (Cowboys et Envahisseurs, Casino Royale, Skyfall) de casser son image de héros indestructible, de nuancer davantage son jeu et d'incarner ainsi un personnage complexe, très complexe, l'une des forces de cette histoire qui je vous le dis tout de suite est à mille lieux de celle qu'elle paraît être de prime abord. (oui, mon résumé ressemble à des tas d'autres).

Si vous être cinéphile, il est vrai que Dream House vous fera sûrement penser à d'autres films, des classiques, mais qu'importe, l'angle de vue demeure très original et le sujet même ainsi mis en scène délivre une émotion très forte, rare, qui permet en outre de marier différents genres d'une manière inédite.

Il manque sans nul doute de la profondeur dans certains personnages, de la matière à différents endroits, de la richesse dans l'écriture et la mise en images, la preuve d'un projet qui a souffert du départ d'un réalisateur intègre et investi, mais Dream House a su malgré tout conserver une identité forte et si pour vous un bon film est avant tout une bonne histoire alors foncez, vous ne serez pas déçu ! (non toujours pas de bande-annonce, je vous ai à l'oeil !!!)

 

 

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lundi, 06 juillet 2015

Collision [Cinéma/Critiques]

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par le réalisateur de Puzzle/Third Person

Chaque décision entraîne des conséquences pour soi et pour les autres...

Los Angeles. En l'espace de quelques jours, plusieurs hommes et femmes vont influencer leur destin, directement ou indirectement, parfois jusqu'au drame, mais parfois aussi jusqu'au miracle. 

Sur fond de racisme omniprésent, le réalisateur/scénariste oscarisé Paul Haggis brosse le portrait d'une société américaine sur le fil du rasoir, où la haine et la frustration peuvent embraser l'âme et le coeur à la moindre étincelle.

Personne n'est ni tout blanc, ni tout noir. Au sens propre comme au figuré, pourrait-on dire en découvrant la complexité des personnages luttant autant contre les autres que contre eux-mêmes dans une jungle urbaine qui encourage facilement la loi du talion.

Mais malgré les difficultés à se préserver et à respecter l'autre, il y a toujours l'espoir de se découvrir meilleur qu'on ne le pensait. A ce titre la scène de l'accident de voiture offre un moment d'émotion d'une intensité rare.

Paul Haggis choisit des situations délibérément précises, inhabituelles pour titiller là où ça fait mal, n'hésitant pas à malmener ses héros dans ce qu'ils ont de plus intime et aussi de plus destructeur : leur égo.

Car tout vient de là au final, qu'on parle de guerre, de bagarres de rue, de terrorisme ou encore de conflits domestiques, c'est toujours de là que vient le mal : cet égo, démesuré, insatiable qui nous fait devenir monstre et voir les autres comme des ennemis, instinct primaire du barbare conquérant qui perçoit le monde de manière binaire : si tu n'es pas comme moi, si tu ne penses pas comme moi, alors tu es contre moi.

L'égo et l'argent, nos deux némésis, parfois si intimement liés, deux amants maudits, deux cadeaux empoisonnés dont il nous faudra trouver nécessairement le remède pour (re)trouver notre humanité.

Avec Sandra Bullock (Gravity), Brendan Fraser (La Momie, Endiablé), Matt Dillon, Thandie Newton (Mission Impossible 2, Les Chroniques de Riddick), Michael Peña (Gangster Squad), Ludacris (La saga Fast and Furious), Ryan Phillippe (Franklin), Jennifer Esposito, William Fichtner (Contact), Tony Danza (Don Jon),...

A noter que Terrence Howard et Don Cheadle ont incarné le même personnage à savoir le Lieutenant-Colonel Jim Rhodes, le premier dans Iron Man, le second dans Iron Man 2 et 3.

 

 

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lundi, 29 juin 2015

Puzzle/Third Person [Cinéma/Critiques]

third person film

Tout le monde a droit à une seconde chance.

Pour ceux qui désespéraient de revoir Liam Neeson dans autre chose qu'un film d'action nerveux, Third Person devrait leur apporter satisfaction. D'autant que le personnage complexe incarné par l'acteur n'est pas le seul ingrédient susceptible de combler le spectateur avide d'émotions et de surprises. Loin de là.

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Liam Neeson (Krull) et Olivia Wilde (Cowboys et Envahisseurs, Time Out, Her). L'écrivain et sa muse. Une relation d'amour/haine avec laquelle chacun apprend à composer. Mais pour combien de temps ?

Third Person s'inscrit dans un genre très populaire aux Etats-Unis : le film choral. Intimement lié à la comédie sentimentale, ce type d'histoire se caractérise par plusieurs histoires narrées en parallèle.

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Avant Jupiter Ascending, Mila Kunis (Le Livre d'Eli, Blood Ties) jouait déjà les femmes de ménage esseulées.

Doté d'un casting déjà fort séduisant, Third Person (rebaptisé Puzzle en français...) ne se contente heureusement pas de miser sur son affiche.

Si deux histoires en particulier se détachent rapidement de par leur plus grande exploitation, il vient un moment où l'on comprend que rien n'a finalement été négligé. Sans égaler Cloud Atlas en terme de connexions, ceux qui ont aimé la structure si particulière du chef-d'oeuvre des Wachowski devraient apprécier dans Third Person sa complexité qui se laisse dévoiler lentement et subtilement.

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James Franco (127 Heures) a bien besoin de réconfort pour se remettre d'un drame mettant en cause son ex-compagne. Mais aura-t-il la force de se mettre un peu à sa place ?

Il faut dire que le réalisateur n'est franchement pas un amateur. Scénariste également sur rien moins que Million Dollar Baby, Casino Royale ou encore Terminator Renaissance, Paul Haggis connait son affaire pour ce qui est d'écrire des histoires matures où intensité, réflexion et sensibilité s'équilibrent parfaitement. Il l'avait prouvé avec son premier film, Collision, un drame dans lequel déjà plusieurs personnages se télescopaient, impactant réciproquement leur destin.

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Adrien Brody (Le Village, Predators) et Moran Atlas font banc d'à part. Une rencontre fortuite qui va bouleverser leur existence.

A ce titre, on peut dire que Third Person est l'aboutissement de cette formule. Mais pas forcément comme on s'y attend et c'est ce qui en fait une oeuvre vraiment remarquable.

 Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

Cloud Atlas Contagion Men, Women & Children

Les petits mouchoirs

 

 

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samedi, 16 mai 2015

La dernière fée [Nouvelles/Fantasy]

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 Je l’appelais ma petite fée.

Elle m’appelait son petit prince.

Tous les matins j’allais à la chasse. Et tous les midis je rentrais pour déguster le savoureux repas qu’elle avait pris le soin de nous concocter. En retour, je lui lisais les poèmes qu’elle et la nature m’avaient inspirés conjointement durant mon périple forestier.

Bien sûr la chasse était un terme ironique, puisqu’en réalité je ne faisais que capturer les rimes soufflées par la beauté des paysages et l’image de celle qui partageait mon existence depuis quelques mois déjà.

On était heureux et on ne s’en lassait pas. Comme si nous nous rappelions constamment sans jamais l’évoquer la dureté de notre passé. Nous méritions cette vie tout comme nous nous méritions l’un l’autre.

Je glissais une plume d’oiseau dans l’or de ses cheveux et j’eus droit à son regard le plus enjôleur. Je n’avais jamais vu des yeux comme les siens. Ils semblaient refléter la lumière alentours si bien que leur couleur pouvait varier du tout au tout. Mais la fascination qu’ils exerçaient sur moi était invariable.

Elle m’avait regardé ainsi des centaines de fois au bas mot, mais ce jour-là je sentis que le moment que nous attendions impatiemment tous les deux allait avoir lieu : la nuit de notre union véritable.

Nous la préparâmes longuement et tendrement à grands renforts de caresses, de mots doux, d’attentions diverses. Ce fut un jeu dans lequel nous excellâmes au-delà de nos propres attentes.

Si bien que le soir quand nous nous mîmes au lit, nos corps furent naturellement les réceptacles de notre amour et de nos désirs les plus intimes. Dans nos étreintes passionnées, c’est à peine si je prêtais attention aux cicatrices de ses omoplates dont elle avait toujours tu l’origine. Un mystère entier que j’avais toujours respecté. Elle ne m’en aimait que davantage et c’était une récompense suffisante pour ne rien y changer. Tandis qu’elle me comblait de bonheur je fus à même d’apprécier à sa juste valeur sa reconnaissance.

 

Je fus éveillé avant elle. Je soufflai tendrement sur sa nuque. Elle dormait encore profondément. Je choisis de ne pas la réveiller et de partir à la chasse. J’étais encore enivré de notre nuit de noces.

Je partis en sifflotant, les oiseaux croisés sur ma route faisant écho à mon chant joyeux.

La nature elle–même semblait comprendre et louer ma béatitude. L’inspiration me vint encore plus facilement que de coutume et ma gibecière se remplit en un rien de temps de poésies dédiées à ma moitié. L’encre finit par me manquer et j’écourtais ma balade à seule fin de pouvoir me réapprovisionner.

 

Je rentrais plut tôt que d’habitude, mais je fus surpris de ne pas trouver ma petite fée occupée aux fourneaux. Peut-être s’apprêtait-elle encore, désireuse de m’apparaître encore plus belle qu’avant, à compter que cela fut possible. 

Je déposais mon équipement sur la table vierge de toute préparation culinaire et explorer notre gentilhommière, le cœur battant, comme étreint par…par un terrible présage. Mon visage se crispa, je m’en aperçus sans vraiment en saisir la cause. Le soleil semblait s’être tout à coup retiré et une ombre froide et étouffante était soudainement descendue sur la maisonnée.

Je sus intuitivement qu’elle était toujours dans la chambre, toujours endormie et je pus le vérifier rapidement. Mais pourquoi une telle angoisse, dans ce cas ? Elle était exactement dans la même position que quand je l’avais quittée quelques heures plus tôt. A cela près que sa peau semblait avoir perdu l’éclat rayonnant qui la caractérisait. L’ombre semblait peser sur elle plus que sur toute autre chose. Je tendais une main tremblante dans sa direction. Je caressais ses longs cheveux d’or maintenant éteints. Ils me restèrent dans les mains. Son corps glissa alors du lit et je poussai un cri déchirant en découvrant ce qu’il m’était forcé de reconnaître comme un cadavre pourrissant.

Une main se plaqua sur ma bouche et une force irrésistible m’emporta à l’extérieur de la demeure. Le souffle coupé je tombais à genoux une fois libéré de la formidable poigne de l’inconnu. Je redressais la tête avec un air ahuri.

Un homme aux allures de sauvage, bâti comme un lion aux muscles saillants et à la longue chevelure d’ébène me toisait avec un inquiétant mélange de mépris et d’admiration. Il portait une large épée ceinte à la taille. Ses nombreuses cicatrices témoignaient d’une existence pour le moins mouvementée.

- Il faut la brûler tout de suite.

Je ne compris pas immédiatement qu’il ne s’adressait pas à moi, mais à un autre personnage resté dans la maison. Mais je ne devinais que trop bien leurs intentions. Et je ne pouvais pas, au nom de mon amour, les laisser commettre un tel forfait sous mes yeux sans je fasse rien pour les en empêcher.

Je me levais, les poings serrés, l’air mauvais. Un simple coup de pied émoussa en un instant ma volonté la plus farouche.

- Laisse tomber, cul-terreux. C’est ce qu’il y a de mieux à faire. T’as déjà fait assez de mal comme ça. Enfin, elle t’a bien aidé, j’imagine.

Cette fois, le barbare s’adressait bel et bien à moi. Mais pour ce qui était de comprendre le sens de ses paroles, c’était autre chose. Mon expression traduisit assez bien ma stupéfaction.

Cela le fit sourire.

- T’as baisé une fée, mon gars. Et la dernière en plus. Tu sais ce que ça veut dire ?

- Quoi ?

Mon esprit était embrumé. Je vivais un vrai cauchemar qui ne paraissait pas vouloir finir. Bien au contraire. Je sus que ce n’était que le début de mes tourments lorsque la gentilhommière fut la proie des flammes et que l’auteur de cette sauvage incinération vint rejoindre son acolyte.

Il n’avait pas ses manières rustres, en cela il était son parfait opposé. Elégant, gracieux même, son visage avait une beauté androgyne. Je remarquai avec un hoquet de surprise ses deux oreilles terminées en pointe. Il me fixa à son tour avec espièglerie.

- Le mal n’est pas venu d’une armée d’orcs ou d’un sorcier maléfique. Les temps changent, semble-t-il.

On venait de me priver de l’amour de ma vie, de ma vie-même et ces deux personnages semblaient rire de mon malheur. C’était insupportable.  Ignorant un probable second coup de pied, je me redressai et hurlai :

- Allez-vous me dire  qui vous êtes et ce qui m’arrive ?

L’elfe ouvrit de grands yeux avant de se tourner vers son compagnon :

- Tu ne lui as rien dit ?

- Si, j’ai même été très clair. Les métaphores c’est pas mon truc. J’ai déjà eu du mal à retenir le mot…

A nouveau ce sentiment d’être le dindon de la farce.

- Il a l’air vraiment innocent, fit l’autre. Tu me diras, comment approcher une fée autrement.

Le barbare s’esclaffa avec exagération.

- Tu appelle ça approcher ? Il l’a culbuté, oui, et pas qu’un peu.

- Quoi ? Tu as tenu la chandelle, peut-être.

- Si on avait pris mon chemin, ça aurait pu se faire je te signale et on serait peut-être pas autant dans la merde.   

- Un peu tard pour pleurer.

Là c’était sans doute de moi qu’il parlait. La tristesse me tomba dessus sans crier gare. Ma colère ne pouvant apaiser ma douleur, mes yeux versèrent des cascades de larmes à en noyer un troupeau de vaches.

- Et arrête ça tout de suite tu veux.

L’elfe se moqua ouvertement du barbare.

- Dis plutôt que tu es jaloux car tu n’as jamais su t’émouvoir.

- Vrai et c’est pourquoi je suis toujours debout pour le dire, espèce de danseuse !

Il balança son poing vers l’elfe, mais celui-ci esquiva avec une pirouette de son crû.

- Encore raté !

La seconde d’après il reçut une pointe de botte dans l’estomac qui lui coupa l’envie de renchérir.

Le corps aussi endolori que si j’avais dévalé une falaise, je rampai gauchement vers la gentilhommière en flammes.

L’elfe me désigna du menton.

L’intéressé grogna avant de m’empoigner rudement par le col.

Avant de réaliser ce qui m’arrivait, je me retrouvais sur la croupe d’un cheval, derrière le sauvage et nous partions au galop laissant ma vie se consumer dans la plus totale indifférence.

J’entendis l’elfe élever la voix pour couvrir le tumulte de notre cavalcade :

- Si tu as quelques mots à dire c’est maintenant ou jamais.

Ils me vinrent naturellement. Et je me remis à pleurer en les prononçant :

- Je l’appelais ma petite fée. Elle m’appelait son petit prince.

Ils n’entendirent rien et ce fut sûrement mieux ainsi.

 

Pressentant que le voyage allait être long et monotone, j’ai tenté de m’assoupir. Mes yeux se sont fermés, mais pour ce qui est du sommeil, ce n’en fut que l’ombre. Son visage angélique et la découverte de son cadavre ne cessaient de me hanter. Je sortis épuisé de cette lutte.

Nous ralentîmes. Le jour tombait et comme indifférent à la nature tragique des évènements, le soleil m’offrit son plus beau coucher.  Je retenais mes larmes de crainte de faire l’objet de nouvelles railleries.

Nous finîmes par nous arrêter près d’un vieil arbre racorni qui semblait veiller sur la plaine tel un vigile séculaire. Je ne sentais plus mon postérieur, mais je m’assis quand même contre le tronc.

Experts en campements de fortune, les deux compères firent un feu avec de la mousse et quelques branches mortes glanées à proximité. Je les regardais, totalement détaché, comme perdu entre deux mondes desquels je me sentais dissocié.

Ou plutôt qui m’effrayaient autant l’un que l’autre.

L’elfe déposa la carcasse d’un herbivore. Il en retira une flèche aussi belle que mortelle entre ses doigts…je faillis dire de fée.

- Avec tout ça, je n’ai même pas eu le loisir d’apprécier notre rencontre. J’ai toujours pourtant rêvé de me retrouver face à un membre de ton peuple.

Tandis qu’il préparait un breuvage à base de plantes et d’eau croupie, l’elfe se permit son premier sourire. J’en fus ému.

- T’as entendu, le sauvage ? Il a dit peuple en parlant de mon espèce. Lui au moins a du respect.

Seul un grognement lui répondit. Le barbare préféra se concentrer sur le découpage de la viande.

- Comme tu l’auras remarqué, nous avons quelques divergences plutôt tenaces.

Il rit doucement. Son rire sonna cette fois comme le tintement d’une rivière. C’était bel et bien un elfe, malgré la première image peu flatteuse que j’en avais eu.

- Vous n’avez rien en commun, c’est peu dire. Pourquoi une telle association ?

- Nous avons tous deux été affectés à cette mission par nos propres commanditaires. Notre association comme tu dis si bien est le fruit du hasard ou bien la volonté des dieux, comme tu voudras.

Je me rendis compte que parler d’eux m’aidait à oublier mon sort et surtout celui de…

Je secouai la tête pour chasser son souvenir aussi aigu qu’une lame de poignard.

L’elfe me tendit alors une coupe de son mystérieux breuvage.

Confiant, je bus sans le questionner. Je sentis une certaine amertume, mais l’arrière–goût était agréable, et une douce chaleur envahit mon corps et mon esprit. Je me sentis instantanément plus léger, plus libre, mes tourments comme relégués au second plan. Je profitais enfin du moment présent.

- Merci.

- Ne le remercie pas, tonna la voix du barbare. Il a endormi plus d’une catin comme ça à seule fin de perdre son pucelage.

L’elfe sourit tristement.

- Ca n’a jamais marché.

Le barbare se rapprocha et me tendit une belle brochette de viande :

- Mais peut-être que tu sera l’exception, déclara-t-il avec ce que j’espérais être de l’humour. Sauf qu’il ajouta après :

- Il n’est pas très regardant sur le sexe, contrairement à moi.

Visiblement mal à l’aise, l’elfe tenta de sourire pour diminuer son trouble.

- Ne l’écoute pas, il se plait à m’humilier. Il connaît mon inconfort à ce sujet. Mais je connais aussi ses failles alors…

 

La tête appuyée sur sa selle, le barbare mordait à pleines dents dans une cuisse dégoulinante. Je préférai penser que c’était de la sauce plutôt que du sang.

L’elfe ramena du bois.

- J’ai repéré quelques prédateurs qui pourraient venir nous importuner cette nuit. On fera des tours de garde.

Le barbare éructa sans retenue.

- Fais la garde si ça te chante. Moi j’ai besoin de roupiller. Si une chose s’approche de moi je l’empale et j’en fais une brochette.

Je le crus sur parole.

L’elfe me rassura.

- Ne t’en fais pas. Je veillerai sur nous trois.

Le barbare suça l’os avec un bruit écoeurant.

- Fais quand même gaffe à ton cul. Il est chaud comme la braise.

Puis il s’installa pour dormir comme s’il avait lancé une banalité.

L’elfe secoua les épaules, m’incitant à ignorer les attitudes de son compagnon d’une manière générale. Ce que je fis bien volontiers tant elles me répugnaient. Et puis je sentais naître entre l’elfe et moi une complicité qui n’était pas pour me déplaire.

- Tu as parlé de mission tout à l’heure. Tu peux être plus précis ? Vous me cherchiez ?

Il s’assit d’une étrange manière et ferma les yeux.

- C’est la fée que nous cherchions. Nous avons eu vent de la mort de toutes les autres. Si aucune fée ne vit en ce monde, alors notre protection contre le mal est pour le moins fragile. Le problème c’est que le mal est au courant.

Il ne me voyait pas et pourtant alors que je comprenais ma responsabilité dans cette sombre affaire, il ajouta :

- Ne culpabilise pas. Tu ignorais qui elle était vraiment. Elle a tout fait pour te le cacher. Elle a coupé ses ailes et s’est comporté comme une simple humaine.

- A la perfection, complétai-je en même temps que lui, comme dans un état second.

- Mais ce n’est pas le pire, hélas. Elle savait très bien ce qui l’attendait si elle faisait l’amour avec toi. Ca aussi, elle ne t’en a rien dit. Elle a fait ce choix pour elle et je l’espère pour toi aussi. Elle voulait connaître et partager ce bonheur éphémère. Mais en faisant cela, elle a ni plus ni moins lancé une malédiction dont nous allons bientôt tous être victimes si ce n’est pas déjà fait.

N’eut été les propriétés du breuvage et ma position, les bras m’en seraient tombés.

Je n’avais encore rien vu du mal à l’œuvre, mais malgré moi je m’en sentais déjà complice.

J’ouvris la bouche, mais l’elfe fit avorter ma question en posant son index sur ses lèvres.

Je compris qu’il était temps de dormir. Et aussitôt je m’endormis.

 

Je fus tiré de douces rêveries par des bruits de lutte. Je pensais immédiatement aux prédateurs évoqués par l’elfe. Mais j’eu la surprise de voir mes deux compagnons engagés dans un authentique pugilat, leurs piétinements et la poussière qu’ils soulevaient menaçant à tout instant d’éteindre le feu déjà moribond.

- Mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes des compagnons !

Comme mon intervention ne parut pas les raisonner, je sortis ma botte secrète :

- Vous êtes des héros !

Pour mon plus grand soulagement, j’obtins l’effet escompté. Ils se figèrent et me dévisagèrent. Mais ce fut pour éclater de rire. Le barbare se tenait même les côtes :

- Des héros ? Elle est bien bonne, celle-là ! Je passe mon temps à empocher de l’or en tuant des inconnus pour le compte de riches salopards et quand je tue des innocents ça me rapporte généralement dix fois plus. Quand à ton ami l’elfe, il tue l’ennui en droguant tout ce qui bouge pour arrondir ses fins de mois et…

- Merci, mais le reste tu l’as déjà dit.

Le barbare grimaça.

- C’est vrai.

La seconde d’après ils se rouaient à nouveau de coups. J’aurais voulu vous dire que l’elfe attaquait et esquivait avec toute l’agilité qui le caractérisait, dansant comme un chat, mais ce n’était pas le cas. Il était ivre de fureur et se battait comme un fauve enragé à l’instar du barbare. Lorsque ce dernier reçut un coup au visage qui le fit saigner du nez, ses yeux faillirent sortir de leur orbite. Il dégaina son épée sans réfléchir pour s’apercevoir qu’une flèche était plantée dans son cou. Il écarta l’elfe d’un vigoureux coup de pied avant de lui trancher la tête sous mon regard horrifié. Il retira la flèche d’un coup sec et grogna en en détaillant la pointe.

- Fumier !

Il tituba et s’affala lourdement contre l’arbre duquel je m’éloignai vivement. La mort semblait se faire un plaisir de ma compagnie. Evidemment ce n’était pas réciproque.

Le barbare me dévisagea gravement. Mais ce n’est pas sa propre fin qui semblait le perturber :

- Tu ne comprends donc pas. Je t’ai sauvé de ses griffes. Je venais de comprendre ses intentions à ton sujet. Il murmure souvent dans son sommeil. Une chance, moi j’ai l’ouïe fine. Il voulait t’amener à son roi pour que tu payes ton crime et ainsi obtenir la main de sa fille. Il était tout sauf désintéressé.

Mes yeux s’embuèrent à cette annonce.

- Tu vas me dire que tu valais mieux que lui, c’est ça ?

J’étais paradoxalement plein d’espoir.

- Non. Mais moi je n’ai jamais essayé de faire croire le contraire.

Il sourit tendrement, puis fut secoué par un violent spasme. Il cracha une grosse giclée de sang avant de s’abattre sur le sol. Sa tête chevelue réanima le feu dans un crépitement sinistre.

Sans réfléchir je saisis une selle et enfourchais l’une des deux montures. Qui m’expédia au sol en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Alors qu’impuissant, j’observai les deux chevaux s’éloigner vers l’horizon, un nouveau tandem des plus insolites fit son apparition : un nain chevauchant un centaure. Dit comme ça, ça peut faire rire, mais ma situation était telle que son comique m’échappa.

Le nain répondait bien à la description fantasmée que je m’en faisais. Petit, mais costaud, recouvert d’une armure toute en dorures et motifs angulaires, la barbe blanche fournie tressée par endroits et une crête hérissant son crâne bruni enjolivé de tatouages symboliques. Une hache à double tranchant ornait son dos.

Le centaure me fit plus forte impression encore. Il était musclé et son torse d’homme prolongeait si naturellement sa partie chevaline que j’avais grand mal à savoir qui de l’un ou de l’autre prenait le dessus. En vérité, c’était inutile. Le centaure était un tout et le meilleur de chaque espèce à ce qu’il semblait. C’est sans doute pour cette raison qu’il portait aussi bien la queue de cheval.

- Dragonstorm, enfin !

Le nain interrompit mes réflexions en sautant à bas de sa monture. Il ramassa l’épée du barbare dont il embrassa la lame encore couverte du sang de l’elfe.

- Ce crétin de Crom n’avait aucune idée de sa valeur sinon crois-moi qu’il aurait fait graver une ou deux runes. Il cracha sur le cadavre du barbare :

- C’est pas grave, tout le plaisir est pour moi !

Il s’esclaffa avant que son attention ne soit retenue par la dépouille de l’elfe :

- Nom de…Butin de merle ! Mais c’est mon jour de chance, Ram !

Il récupéra l’arc en bois jusque-là privé de propriétaire.

- Vifif ! L’arc légendaire qui aurait occis le géant Slag n’a-qu’un-œil.

Le dénommé Ram planta sa javeline dans le sol. Il croisa les bras sur sa poitrine et me fixa avec amusement.

- C’était un cyclope. Tout le monde fait l’erreur.

- C’est une impression où tout le monde se fiche éperdument de moi et du fait que je viens de tout perdre.

L’impression était d’ailleurs si forte que je l’avais émise à voix haute malgré moi.

- Plait-il ? fit le nain.

Il remarqua enfin ma présence et cela m’embarrassa plus que je n’aurais su le dire.

- Vous n’êtes pas là pour moi, je veux dire, vous n’étiez pas à la recherche de la dernière fée ?

Les deux compères se dévisagèrent. J’ai cru qu’ils allaient se mettre à rire, mais ils se contentèrent de hausser les épaules. Le nain brandit l’épée.

- Au risque de te faire perdre tes illusions, ceci était ma seule motivation. On pistait Crom depuis un moment déjà. Quant à ton histoire de fée, et bien, la dernière fois que j’en ai vu une, c’était…

- Dans un pichet de bière, compléta Ram avec un sourire. Je m’en souviens car au même moment je fricotais avec une licorne.

Cette fois ils éclatèrent de rire. Mais c’était plus à l’écoute de vieux souvenirs que dans l’intention de me blesser.

J’eus alors le sentiment d’être victime d’une mauvaise blague. Et ce, depuis le début. C’était une forme de protection contre la dramatique tournure des évènements j’en conviens, mais avouez qu’il y avait de quoi se pendre. Comme je n’avais pas de corde sous la main, dans l’immédiat j’ai préféré prendre ça à mon tour avec légèreté. Et je me suis mis à rire avec eux, c’était nerveux donc forcément au bout d’un moment comme je ne m’arrêtais pas, ils se sont demandés si je n’étais pas fou.

- On devrait peut-être le laisser, suggéra Ram. Il a l’air d’avoir subi un choc.

Le nain sembla approuver avant de considérer les deux armes fraîchement acquises.

- En étudiant la question, je serais plutôt d’avis de l’emmener avec nous. Je ne sais pas s’il a toute sa tête, mais reconnais qu’il nous a sacrément porté chance. Et la chance est une force dont personnellement je ne tiens pas à me passer étant donné son caractère des plus aléatoires.

Le centaure aida le nain à grimper sur son dos avant de me tendre la main :

- On se rend à la cité de Brokenfield. On a des provisions pour la route et le plein de blagues grivoises.

Je ne pouvais décemment pas accepter la compagnie de gredins aux intentions aussi incertaines.

- D’accord, fit ma couardise.

Et voilà comment je me suis retrouvé embarqué dans de nouvelles aventures. Vous me direz, il y a des façons moins originales de faire son deuil.

 

On chevauchait dans une lande rocheuse. Pas âme qui vive. Ca commençait à devenir une habitude. Au moins je pouvais savourer le voyage.

- Au fait, je ne me suis pas présenté. Pik l’Epique et voici Ram de Stolenfish. Et toi ?

- Je m’appelle…

Ma réponse fut couverte par un rugissement formidable au-dessus de nous. Une rafale de vent faillit nous renverser.

- Bord d’aile de merle ! Ram, c’est bien ce que je crois ?

- Oui, Pik, c’est bien ça.

- C’est pas un dragon ? fis-je alors que mes yeux se concerter à voix basse pour vérifier l’information.

- Un Crasse-feu, ou un Sanguerre. Vu d’ici, difficile de faire la différence.

Pik se mit à se trémousser.

- Et bien si ça vous dit, je peux aller lui demander. Ca fait un bail que je me suis pas fait un trophée digne de ce nom.

- Euh, c’est pas un peu risqué ?

- Le revoilà !

Ram s’écarta à temps pour nous éviter une incinération prématurée.

Mais il faut croire que le dragon trouva d’autres chats à fouetter car il s’éloigna à tire d’ailes.

Je commençais enfin à réaliser dans quel monde je vivais. Et à dire vrai, ce n’était pas vraiment fait pour me rassurer.

- Dites, maintenant que j’ai retrouvé tous mes esprits, je peux vous poser une question très sérieuse ?

Pik se tourna vers moi :

- Tu sais le sérieux, c’est pas trop notre fort, mais dis toujours.

- Vous êtes quand même au courant pour le mal ? Je veux dire par rapport à la mort de la dernière fée et tout ?

Le silence qui suivit fut assez éloquent c’est pourquoi je me permis une autre question :

- Dites, vous êtes bien des héros ?

- Ah, ça pour sûr, mon gars, t’as pas à en douter !

- Pourquoi ? s’enquit Ram.

- Au cas où j’aurais encore une mauvaise surprise.

- Tu pensais qu’on allait te vendre à un esclavagiste à Brokenshield ?

Pik se râcla la gorge.

- Alors là, franchement, ce serait mal nous connaître. On est peut-être pas des saints, mais de là à profiter d’un innocent fermier.

- D’un innocent fermier ?

- Quoi ? T’es pas innocent ?

- Bah, euh…je…Si, enfin je veux dire, oui, il me semble bien, mais je suis pas vraiment fermier, même pas du tout. J’habitais la campagne et j’étais un peu isolé, c’est tout.

- Bah alors je sais où on va aller en premier une fois arrivé à Brokenshield.

Evidemment ils s’esclaffèrent. Evidemment c’était à mes dépens.

 

Le paysage s’altéra. La végétation environnante annonçait des terres plus fertiles et la proximité d’une civilisation digne de ce nom. Je m’en réjouissais autant que cela m’inquiétait.

Qui sait sur quels énergumènes j’allais tomber dans un futur proche ?

Nous fîmes une halte pour nous reposer et nous restaurer.

Je pensais naïvement que Ram était végétarien du fait de sa double nature. Mais quand je le vis dévorer un steack de cheval, je compris qu’il fallait définitivement que je perde mes illusions. Après un repas fait de viande séchée et de bière, le centaure s’octroya un somme bien mérité et Pik redevint bavard.

- Et tu vivais seul dans ta ferme, enfin dans ta campagne ?

Je me curais les dents avec une esquille d’os.

- Non, j’étais avec ma femme.

- Et pourquoi n’est-elle pas avec toi ?

- Elle est morte récemment.

Cela ne l’émut pas le moins du monde et il ne fit rien pour le cacher.

- Ah ? Et de quoi peut-on bien mourir à la campagne, à part d’ennui ?

Il n’y avait aucune ironie dans sa voix. Il était vraiment curieux.

C’est à cet instant précis que je compris qu’il valait mieux en dire le moins possible sur mon histoire. Je n’ai jamais été partisan du mensonge. Mais cultiver le secret, ça, c’était dans mes cordes. J’avais le sentiment de me protéger tout en restant sincère.

- On peut parler d’autre chose ? C’est encore dur à accepter, tu comprends.

Ce qui était on ne peut plus vrai.

Il  n’avait visiblement jamais perdu un être cher, mais il fit comme s’il comprenait, ce qui me toucha  particulièrement.

A mon tour, je voulus le connaître un peu mieux. Mais il devina mon intention et s'allongea sur sa hache en guise de réponse. Il fallut bien que je me résigne.

à suivre

 

 

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mardi, 14 avril 2015

I Origins [Cinéma/Critiques]

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Et si les yeux étaient vraiment le miroir de l'âme ?

Ian Gray a toujours été fasciné par les yeux. Lors d’une fête d’Halloween il rencontre ceux d’une inconnue qu’il prend naturellement en photo tant ils sont exceptionnels. Sur le point de céder à leurs pulsions respectives, la  jeune femme se dérobe sans que Ian ait la moindre information à son sujet. Autre que l’empreinte de ses yeux.

Il s’avère que Ian est un scientifique et les yeux n’ont pas simplement pour lui un attrait esthétique. A l’aide de son assistante, Karen, aussi passionnée que lui, ils vont soulever rien moins qu’un nouveau pan des origines de l’humanité que ses retrouvailles avec l’inconnue vont pousser encore plus loin… jusqu’à la révélation ultime.

Le réalisateur de Another Earth, déjà avec Brit Marling, s'attaque avec I Origins à un sujet aussi fascinant qu'ambitieux.

Si la théorie au coeur du film prend de l'ampleur au point de devenir un croisement intime entre la science et la croyance spirituelle, elle n'offre malheureusement pas le frisson et l'émotion qu'elle promettait.

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Les deux scientifiques en pleine ébullition. Karen (Brit Marling) se révèlera être rapidement une assistante indispensable à plus d'un titre pour Ian. Son personnage bénéficie d'ailleurs d'un traitement très intéressant. Michael pitt a beau vieillir et changer de rôle, il traîne toujours cette image de jeune homme mal dans sa peau, solitaire dans l'âme qui limite sans doute la portée de son interprétation.

Si dans un premier temps, l'aspect sentimental et plus tard dramatique prend clairement le dessus, on comprend par la suite à quel point c'est justifié. Mais là où on approuve moins c'est quand Mike Cahill utilise de grosses ficelles et des astuces téléphonées pour redynamiser son récit et susciter l'empathie.

Ainsi, malgré un sujet en or et des personnages crédibles et fouillés, le film manque cruellement de souffle et d'intensité. Son cachet de film indépendant finit par étouffer le propos malgré d'excellentes idées (le plan où Gray retrouve les yeux, la scène tragique).

On sent un manque de maîtrise, de subtilités et l'on ne peut s'empêcher de penser qu'entre les mains d'un autre cinéaste, le film aurait eu un tout autre impact. Tous les ingrédients sont là, mais Cahill ne parvient pas à les équilibrer et à leur insuffler la force qu'ils requièrent.

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Sofi (Astrid Bergés Frisbey) va imprimer en Ian une empreinte durable, autre que celle de ses yeux. Aussi spirituelle que lui est pragmatique.

En résumé, plus l'intrigue progresse, plus le film décrédibilise ses arguments, ce qui fait qu'à la fin, on a l'impression d'avoir été un peu baladé. Au lieu d'un vertigineux envol, on a droit qu'à un saute-mouton.

On voulait croire au film autant qu'à la théorie et aucun des d'eux ne nous aura convaincu au final. Grosse déception. A voir quand même pour l'intention de départ et parce que malgré tout, c'est une formidable histoire.

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Cette fameuse photo du National Geographic a été l'une des sources d'inspiration du film.

 

 

 

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samedi, 21 mars 2015

Predestination [Cinéma/Critiques]

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 Le meilleur de Nolan et Shyamalan réunis !

Adapté d'une histoire de Robert A. Heinlein (l'auteur de Starship Troopers), Predestination démarre de manière intense en nous présentant un agent en pleine mission, mais, qui, suite à une douloureuse issue, réapparait en tant que simple barman dans les années 70. Là, il fait la connaissance d'un écrivain désabusé. Au départ distant, ce dernier finit par sympathiser jusqu'à lui confier son extraordinaire passé.

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Totalement inconnu en France, Predestination fait partie de ses perles qu'on cherche souvent en vain au cinéma et qu'on traque désespérément en parallèle puisque l'on sait depuis longtemps que bon nombre de bons films sinon de chefs d'oeuvre sont boudés par la grosse distribution faute de moyens et/ou d'audace de la part des studios. Il arrive aussi que pour avoir le final cut, les réalisateurs préfèrent le circuit du direct to DVD afin de préserver leur intégrité artistique.

Bonne nouvelle : Ne cherchez plus ! (merci véver au passage !)

Je vais aller droit au but : il est tout bonnement criminel qu'un tel film n'ait pas eu l'honneur des salles tant il témoigne d'un travail approfondi de la part de tous ceux qui ont contribué à son existence. Il est indéniable que les frères Spierig ont su beaucoup mieux mêler le drame et le fantastique en une seule et même intrigue que n'a su le faire le réalisateur de Looper.

Je vais volontairement être très évasif sur le contenu tant il est important de ne rien savoir ou presque du film pour l'apprécier.

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Au début j'avoue avoir eu un peu peur. On parle de voyage temporel, de terroriste, je voyais déjà planer l'ombre de Déjà-vu, de Source Code ou bien encore de Fréquence Interdite. Et puis comme pour confirmer mes craintes, un dialogue et un récit entremêlés se prolongent au-delà de ce qu'on imaginait, à mille lieux des thèmes et de l'ambiance de départ, ce qui forcément  inquiète un peu quant à la suite de l'histoire. Comme dit plus haut, on a encore en mémoire le maladroit Looper et son grand écart narratif .

Il faut seulement savoir - dans l'espoir d'en rassurer un maximum qui pourrait décrocher - que le film est délibérément lent à se mettre en place, mais que l'évocation du passé de l'écrivain - au-delà d'être une pièce majeure de l'intrigue - est à elle seule un véritable film à part entière, un drame d'une grande puissance émotionnelle, l'interprétation remarquable de Sarah Snook (qui aurait largement mérité une statuette) y étant évidemment pour beaucoup. Une deuxième partie va lancer une nouvelle dynamique et tout alors prendra sens, sublimant chaque élément introduit au préalable, modifiant totalement notre perception. Et dès lors on comprend qu'on ne pouvait pas raconter cette histoire très singulière d'une autre façon.

Ceux qui regrettent de ne pas voir plus souvent Etan Hawke (Bienvenue à Gattaca, Lord of Ward, Daybreakers) seront comblés avec ce film qui lui permet de déployer tout son talent à travers un rôle complexe.

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Noah Taylor (Vanilla Sky, Tomb Raider 1 & 2) incarne Mr Robertson, énigmatique recruteur d'une organisation secrète.

Loin des blockbusters tape-à-l'oeil, le film réussit pourtant à nous époustoufler par la découverte progressive des multiples révélations, la première étant à ce titre un modèle de twist qui aurait pu à elle seule constituer la fin du film. Un montage travaillé (qui pourra peut-être désorienter vers la fin) allié à des effets spéciaux aussi sobres qu'efficaces complètent cette oeuvre qui transpire l'amour du grand cinéma, partageant conjointement l'ADN de celui de Nolan (Inception) et de Shyamalan (Incassable), c'est dire son importance.

Si vous aimez les films percutants, qui parviennent à mêler différents genres avec la même qualité, n'hésitez pas. Le souci c'est qu'après cela, vous aurez du mal à retrouver chaussure à votre pied : Predestination met la barre vraiment très haut !

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

Donnie Darko Le PrestigeThe Box 

Minority ReportThe Jacket Cloud Atlas

 

 En Lien

Le Voyage dans le Temps

 

 

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mardi, 21 octobre 2014

La Crise est salutaire [Méditations]

La Crise est salutaire

La crise est devenu un mot à la mode. On l'emploie à toutes les sauces comme pour l'apprivoiser, comme pour mieux accepter son existence au sein de notre quotidien qu'elle bouscule, parfois, sans crier gare. C'est un fait qu'elle n'a jamais été aussi [im]populaire.

Quand je parle de crise, je parle autant de celle qui semble paralyser le monde entier que celle qui survient à l'échelle de chaque individu. Parce qu'au final, les enjeux sont les mêmes. S'adapter ou mourir.

Le libre-arbitre, cette précieuse capacité qui nous a été offerte, révèle alors toute son importance de même que notre aptitude à prendre du recul sur les évènements et sur nous-mêmes.

Car qu'est-ce qu'une crise sinon l'occasion de faire un bilan digne de ce nom que nous n'aurions peut-être jamais fait autrement, l'occasion de se remettre en question, de s'interroger sur nos priorités, que nous soyons ou non à l'origine de ladite crise ?

Comme je l'ai dit, nous avons le choix de la manière de réagir face à la violence d'un changement qui ébranle nos convictions, nos habitudes, mettant en péril notre confort, qu'il soit matériel, physique, social, psychologique voire spirituel, quand il ne remet pas en cause tout cela à la fois.

Nous pouvons le nier, l'ignorer et même s'y opposer en se résignant à vivre comme avant en dépit des conséquences. Mais on se rend assez vite compte que cela nous mène droit dans une impasse. Nous sommes faits pour évoluer, premier message véhiculé par la crise.

La souffrance n'est jamais gratuite, elle est formatrice

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La Crise ? Connais pas !

Nous pouvons faire la politique de l'autruche, c'est à dire l'ignorer, attendre que la crise passe comme une tempête passagère. Après tout, les tempêtes ne durent pas, il y a toujours une accalmie. C'est un fait. Mais ce n'est en vérité qu'une illusion. Car quelle expérience tirerons-nous de cette épreuve si nous refusons qu'elle nous traverse pleinement ? L'accepter ce n'est pas seulement se plaindre, ce n'est pas simplement s'apitoyer sur son sort, même si c'est notre droit le plus stricte.  Comme dit si bien le proverbe : "Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres". Ce n'est pas dans un livre que je l'ai lu, mais dans un jeu vidéo : Dragon's Dogma (et pan ! pour les détracteurs !)

Accepter ce tsunami dans nos vies c'est décider qu'il nous entraînera au fond de l'eau ou au contraire qu'il nous servira de bouée et même de tremplin pour atteindre des rivages jusque-là inexplorés, à savoir développer des ressources intérieures insoupçonnées et la capacité de les exploiter le moment venu lors de drames ultérieurs.

Je ne vois pas de meilleur exemple qu'une expérience très personnelle pour illustrer cet apprentissage de la vie.

Le coeur a ses raisons...qui nous font bien du tort.

A l'âge de 21 ans, je suis tombé fou amoureux d'une jeune femme avec laquelle je n'ai pu partager cet amour passionné. J'en ai souffert pendant des années tellement mes sentiments étaient forts. Par ce chagrin sentimental j'ai expérimenté pour la première fois la notion de deuil, le mot n'est pas trop fort. Car lorsque j'ai compris que je ne la reverrai plus, j'ai ressenti une sensation de perte presque physique. J'ai connu par la suite une grosse dépression et un sentiment de solitude très douloureux.

Ce qui m'a sauvé :

- Une forme d'espoir inexpliqué, même si à l'époque je ne le formulais pas ainsi. J'en profite pour rappeler que le suicide n'est pas une preuve de courage ou de lâcheté, c'est seulement la preuve d'un désespoir abyssal. Garder de la rancune envers quelqu'un qui en a été à cette extrémité indique seulement que le travail de deuil n'est pas achevé.

J'ai eu à cette période les pensées les plus noires de mon existence, il n'y avait véritablement rien pour me raccrocher à la vie et pourtant je suis resté, sans pouvoir l'expliquer. Je compris plus tard que par une forme d'intuition, dont nous pouvons tous être possesseurs, que c'est parce que j'avais au fond de moi la conviction que j'avais encore de belles choses à faire en ce monde et qu'elles étaient plus importantes au final que mon mal-être présent.

A cette période également, ma souffrance m'a fait expérimenté des niveaux de rêve différents, supérieurs en quelque sorte (sans aucun usage de drogues je tiens à le préciser) qui m'ont sans doute aidé, inconsciemment, à aiguiser cette intuition, ce lien avec mon futur, alors qu'ils ne représentaient pour moi à ce moment-là que mon unique échappatoire. Les rêves ont un pouvoir encore insoupçonné et il me tarde qu'il soit reconnu à sa juste valeur. Même le sommeil nous guérit de bien des tourments. Constatez les bienfaits d'une sieste alors que vous étiez  ô combien triste, contrarié et/ou confus juste avant. La nuit porte conseil, dit-on et c'est on ne peut plus vrai, que l'on dorme en plein jour ne change, bien heureusement, rien à ce constat.

Ce qui m'a sauvé aussi :

- L'art a prouvé a cette période de crise toute sa puissance thérapeutique. Tout d'abord exutoire, mes histoire, écrites, dessinées, m'ont permis d'enrichir un don naturel pour créer et raconter (à vous de juger sur l'étendue de ce blog); L'art et le rêve, deux bouées de sauvetage auxquelles je me suis accroché comme un forcené et qui ont donné naissance à bien des oeuvres dont mon roman graphique Dans l'Esprit de Morphée. (Cf aussi les illustrations). Je ne peux m'empêcher de songer que c'est un peu pour moi l'équivalent de The Crow pour James O'Barr, pas dans la forme, cela va de soit, mais en termes de valeur thérapeutique et d'expression artistique.

- Et puis il y a le temps, fatalement, encore faut-il en gagner suffisamment pour qu'il agisse sur nous et dans cette entreprise, l'entourage, les amis, la famille, est essentiel. A lui de trouver la bonne distance, le bon langage. Ce qui peut constituer un travail de longue haleine, chacun devant trouver le rôle qui est le sien afin de compléter celui des autres.

Un professionnel est bien sûr tout indiqué, car on ne s'improvise pas thérapeute. Il existe différentes méthodes qui ont prouvé leur valeur comme l'EMDR. En tous les cas bien choisir le thérapeute peut s'avérer vital afin qu'il mette en place un cadre adapté autour du patient. Car dans une phase de dépression, on est fragilisé et tous nos vieux démons n'attendront qu'une occasion pour se manifester et nous terrasser puisque nous n'avons jamais été aussi vulnérable.

Pendant longtemps j'en ai voulu à la vie de m'avoir permis d'éprouver des sentiments aussi beaux sans pouvoir les partager avec l'être qui me les avait inspirés. Mais j'ai fini par comprendre qu'un amour, ou un évènement quel qui soit, a parfois une finalité qui nous échappe, cela ne signifie pas pour autant qu'il doit être vécu comme une malédiction. C'est ce que j'ai exprimé dans ma nouvelle Le coeur dans les Etoiles.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus...vivant !

Pour en revenir aux faits, neuf ans plus tard, en décembre 2008, ma soeur Lado, dont j'étais très proche, met fin à ses jours suite à une dépression (la dépression fera l'objet d'une méditation tant elle est devenu elle aussi familière à nos vies). C'était la personne la plus proche de moi, plus qu'une soeur, plus qu'une amie, elle était la parfaite synthèse des deux. Vous imaginez la perte que j'ai pu ressentir. Et pourtant ma souffrance, mon deuil ont été de courte durée. Le deuil, on le sait, est pourtant un long cheminement qui requiert de passer par plusieurs étapes bien définies. Et bien, le deuil sentimental que j'avais expérimenté auparavant m'a permis, si je puis dire, de brûler les étapes de celui-ci. En gros je ne me voyais pas signer une seconde fois pour plusieurs années de souffrance et de solitude. C'était inconcevable. J'ai eu véritablement le sentiment d'avoir le choix, la liberté de mon avenir, chose qui n'était pas à ma portée la première fois, parce que je n'avais tout simplement pas acquis l'expérience. Et le fait est que si je n'avais pas connu ce drame personnel auparavant, la perte de ma soeur aurait peut-être pu m'emporter à mon tour. Je dis peut-être car l'intuition dont j'ai déjà parlé aurait pu encore une fois jouer son rôle. Mais on ne peut faire que des suppositions. Ce dont je suis convaincu, c'est que mon premier deuil m'a quasiment épargné le second. C'en est presque miraculeux.

L'Enfer c'est les autres...que l'on ignore

Plus récemment, j'ai connu quelqu'un qui a perdu sa soeur dans des circonstances particulièrement pénibles. Immédiatement j'ai su, de par mon expérience, que j'avais un rôle à jouer, rôle que j'ai pris très au sérieux et qui m'a fait comprendre encore un peu plus que si nous dépassons nos traumatismes, ils nous donneront à long terme le pouvoir d'aider les autres à dépasser les leurs. Notre vigilance vis à vis de nos proches comme d'inconnus dans le besoin deviendra alors instinctive.

S'il y a donc une leçon, à mon sens, à tirer de tout ça, c'est que les crises ne sont pas faites pour nous anéantir, bien au contraire, elles sont faites pour nous élever. Je crois qu'elles sont là aussi pour nous rappeler que c'est bien dans l'union avec les autres que naît la force de nous construire de meilleurs lendemains. La crise est faite pour nous éloigner non pas des autres, mais de l'isolement. Elle est faite pour nous rapprocher car nous sommes tous connectés. (cf le film Cloud Atlas). Et si le monde va si mal, c'est bien parce que nous n'avons pas encore pris cela au pied de la lettre et que nous avons encore tous du pain sur la planche dans ce domaine.

 

Note : merci à cet intervenant à la radio (dont hélas j'ignore le nom) qui a initié l'écriture de cet article.

 

 

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mercredi, 13 mars 2013

Les Petits Mouchoirs [Cinéma/Critiques]

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Après le très réussi et acclamé Ne le dis à Personne, Guillaume Canet revenait devant la caméra avec un film choral sur l'amitié.

Après que l'un de leurs amis ait eu un grave accident de la route, une bande de potes décide malgré tout de partir en vacances comme à l'accoutumée, pour le meilleur et aussi pour le pire...

Au début, avouons-le, le film fait un peu peur. On y voit plusieurs acteurs jouer des personnages qu'on leur a toujours plus ou moins associé. Une facilité qui déçoit de prime abord. Et puis au rythme des conversations, des activités sportives et ludiques, des coups de gueule et des éclats de rire, on se surprend à faire partie de cette joyeuse bande dont les membres sont tous à des degrés divers des écorchés de la vie. Et c'est alors que le film commence à dévoiler toute sa force. Les personnages gagnent progressivement en épaisseur et en complexité cassant l'image initiale (et disons-le simpliste) qu'on pouvait avoir d'eux. Ils en deviennent alors plus humains et attachants et leur conflit intérieur nous émeut fatalement. Car tous, en effet, ont des secrets qu'ils arrivent à garder, bon gré mal gré, quitte à se mentir à eux-mêmes. Ces vacances, qui s'annonçaient dépaysantes, se transforment alors progressivement en confessionnal improvisé. Mais ne vous méprenez pas, le film est une comédie dramatique et à ce titre il réserve aussi des moments extrêmement drôles d'autant qu'on ne les voit pas forcément venir. Et c'est aussi ça la qualité de ces petits mouchoirs, nous surprendre alors qu'on se laisse tranquillement bercer par le quotidien de ses protagonistes et ce qu'on pense savoir d'eux. Avec en prime une réflexion importante sur l'amitié qui, à l'instar de l'amour, doit se prendre au sérieux et être cultivée, faute de quoi elle ne fera qu'élargir les failles de chacun au lieu de les colmater.

En dépit d'une fin un peu larmoyante, mais qui assène une ultime scène bouleversante, Guillaume Canet démontre avec ce troisième long sa capacité à exprimer les sentiments humains dans toute leur ambiguité tout en offrant un divertissement digne de ce nom. On a donc qu'une seule hâte, découvrir son prochain : Blood Ties, son premier film américain avec Clive Owen, Billy Crudup Mila Kunis et Marion Cotillard, remake des Liens du Sang dans lequel il tenait le premier rôle aux côtés de François Cluzet (Ne le dis à personne, Intouchables).

 

 

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dimanche, 10 mars 2013

Love at First Sight [Vidéos/Court-Métrages]

Une histoire magnifiquement écrite et interprétée.


 

 

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mercredi, 16 janvier 2013

Le Secret de Térabithia [Cinéma/Critiques]

Deux enfants voisins se lient d'amitié et conçoivent ensemble un monde imaginaire dans une forêt afin de s'évader de leur quotidien pas toujours rose.

On s'attendait en toute logique à un film dans la droite lignée de Jumanji (avec intrusion de l'imaginaire dans le réel) ou encore à Narnia (intrusion de héros de notre monde dans un univers parallèle), mais au final le secret de Térabithia prend le genre à contre-pied et surprend le spectateur par une orientation plus adulte et dramatique.

Durant les 3/4 du film, on ne sait pas vraiment où le réalisateur veut nous emmener ou plutôt on doute fortement que ce soit hors des sentiers battus.

La structure du récit est basique au possible : enfants un peu abandonnés à la maison, un peu martyrisés à l'école, de ce fait l'évasion par l'imaginaire trouve sa justification la plus simple.

L'univers fantasmé par les deux héros est peu développé comparé à ce qu'on pouvait en attendre. La réalité et la manière d'y faire face est finalement beaucoup plus exploitée et de manière plutôt intelligente en gommant l'aspect naïf et manichéen - du moins dans une certaine mesure - tel qu'il apparaissait au départ.

Et puis vient le dernier quart d'heure où un évènement majeur vient bousculer l'existence des personnages et notre regard sur leur rapport à l'imaginaire.

L'intention est alors claire et le message limpide : si l'imagination n'a pas pour vocation de remplacer le réel, elle est un complèment et un compagnon indispensables et inestimables pour nous aider à affronter les affres de l'existence. Et dès lors, la cultiver et la partager deviennent des actes d'une grande richesse.

Les deux héros sont très attachants et servent au mieux cette histoire qui s'adresse finalement autant aux enfants qu'aux adultes.

 

 

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