mardi, 29 avril 2014
Time Out [Cinéma/Critiques]
Un duo...qui manque de saveur
Time is Money. Le temps c'est de l'argent. Cette maxime connue de tous est le parfait slogan pour ce film d'anticipation au concept aussi effrayant que passionnant : Et si le temps était devenu l'unique monnaie ? Imaginez qu'au lieu d'avoir des euros sur votre compte en banque, vous aviez votre temps de vie restant.
Dans Time Out une fois atteint l'âge de 25 ans vous ne vieillissez plus. Ce qui amène des paradoxes surprenants comme de voir vos parents aussi jeunes que vous. Revers de la médaille, pour continuer à profiter de votre éternelle jeunesse et des joie de l'existence il vous faut impérativement gagner du temps supplémentaire faut de quoi c'est la mort assurée en une seconde.
Tous les moyens sont bons : travail légal, vol, don.
Le problème c'est que les prix ont une fâcheuse tendance à augmenter du jour au lendemain, privant plus d'un honnête citoyen de sa vie même. Les prix s'envolent et les hommes tombent.
Will Salas (Justin Timberlake, The Social Network) va être à la fois victime et bénéficiaire de ce système. Mais comme c'est le héros et que c'est un film, il décidera de se venger en prenant soin de penser aux autres, convainquant dans sa croisade humanitaire Sylvia Weiss, (Amanda Seyfried, Jennifer's Body) la fille d'un opulent banquier avec laquelle ils s'improviseront Bonnie and Clyde du futur.
Olivia Wilde, reine de la SF (Tron Legacy, Cowboys et Envahisseurs, Her) participe à ce qui est sans doute la meilleur scène du film de par son caractère emblématique et émotionnel. Dommage que le film devienne aussi avare par la suite en la matière.
Grand spécialiste des questions éthiques, Andrew Niccol nous avait déjà régalé avec une critique juste et détonante d'une société élitiste (Bienvenue à Gattaca) de la télévision et des médias (Scénariste de Truman Show) du cinéma et de la célébrité (Sim0ne) et de la vente d'armes adoubée par l'Etat (Lord of War).
Avec un postulat de départ tel que celui de Time Out, on se dit naturellement que c'est une nouvelle fois un sujet en or pour un cinéaste aussi engagé et inspiré. Pour autant, Niccol est-il parvenu à exceller comme avant ? Malheureusement non, il faut en convenir.
Si le film, surtout dans sa première partie, dresse un portrait convainquant de cette dictature, il perd progressivement sa force malgré de bonnes idées tout du long. Une mise en scène trop convenue et des personnages manquant de profondeur en sont principalement la cause. Le fait notamment d'avoir attribué le premier rôle à Timberlake se révèle maladroit au final. L'acteur fait ce qu'il peut, mais sa prestation renvoie à d'innombrables autres sauveurs lambdas du septième art et son statut hollywoodien nuit à la crédibilité de son rôle de prolétaire rebelle. D'autant qu'une fois jeté dans l'action, il tire et frappe comme s'il avait fait ça toute sa vie. Un peu trop gros !
Cillian Murphy (28 jours plus tard, Batman Begins, Inception) incarne Leon, un Gardien du Temps opiniâtre lancé aux trousses du tandem. Le personnage est intéressant, mais là encore, on sent que la psychologie est survolée.
Le film est à voir car son propos original fait indubitablement écho à notre quotidien, mais ce n'est pas le grand film d'anticipation qu'on pouvait attendre légitimement de Niccol qui semble plus avoir été sur ce projet un artisan réalisant une simple commande. On doute que le cinéaste ait pu avoir un réel droit de regard sur le casting, le scénario et l'esthétique générale tant le tout manque d'intensité et de personnalité. Time Out ne manque pas d'intérêt, mais il manque de coeur, de passion. Et puis certaines erreurs ne sont pas pardonnables et tuent toute crédibilité comme ces banques du temps absentes de tout système de sécurité. Même pas un seule garde !
Puisqu'on parle de banque, l'analogie avec notre système actuel est évidente, notre équivalent en euros devenant bien trop souvent le baromètre de notre bonne santé, de notre bonheur à nos yeux et aux yeux de la société. Ajoutez à cela cette merveilleuse expression de "Pouvoir d'Achat" si chère à nos publicitaires et nos politiques (un pléonasme ?) et tout est dit.
A noter que le titre original In Time paraît pour une fois moins approprié que son équivalent français puisque dans le film une banque de don du Temps porte l'enseigne Time Out et que Time Out peut se traduire par A Court de Temps (bien connu des gamers).
Anecdote intéressante pour les cinéphiles, Justin Timberlake, Amanda Seyfried et Olivia Wilde avaient tous trois déjà partagé une affiche, celle du film Alpha Dog.
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14:29 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Merci pour tout, et pour Aznavour ! je préfère les films chiants. Celui-ci me semble sans grand relief.
Écrit par : kohnlili | mardi, 29 avril 2014
merci pour ton com et ton passage ! Ce n'est que mon avis tout dépend de ce qu'on attend du film et du cinéma en général !
Écrit par : Greg Armatory | mercredi, 30 avril 2014
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