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jeudi, 14 mai 2015

L'Ombre du Mordor [Jeux Vidéo/Critiques]

l'ombre du mordor 360, le seigneur des anneaux jeu vidéo

Après un tuto/intro aussi court qu'efficace et plutôt exemplaire grâce à une mise en scène immersive et inspirée (quoique étrangement sage question violence), le joueur est lâché dans les terres stériles et hostiles du Mordor où les orques préparent le réveil de rien moins que Sauron.

Epris de vengeance, le rôdeur Talion rappelle énormément Ezio Auditore (Assassin's Creed II) et sa propre croisade dans l'Italie de la Renaissance. Il perd des êtres chers et désire tuer le responsable de son malheur, celui qui tire les ficelles, mais qui est aussi un mal en soi pour tous les hommes libres. Mais avant de pouvoir l'atteindre, il devra éclaircir quelques mystères et éliminer les subalternes et intermédiaires qui se dresseront sur sa route, devenant des cibles prioritaires ou non selon le choix du joueur.

Ce qui change la donne c'est son association avec un esprit, la raison même de sa mort. Grâce à lui, il bénéficiera de pouvoirs fort utiles comme un arc et une vision spectrale dans la droite lignée d'une vision d'aigle.

Heureusement, le studio a innové sur plusieurs points fort réjouissants. Le souci c'est que la première nouveauté qui saute littéralement aux yeux des joueurs c'est le nouveau standard en matière de honte graphique, d'arnaque, de vol, de violation des droits du gamer. J'ai déjà évoqué ce scandale à la sortie du jeu dans mon article : 360/PS3 : Les Poubelles des Editeurs.

Je vais donc cette fois entrer un peu plus dans les détails :

Si sur nouvelle génération les terres du Mordor sont déjà peu séduisantes à cause de leurs immenses étendues rocailleuses et ne font pas franchement honneur au potentiel graphique des machines, sur 360 c'est carrément à vomir. On ose à peine faire un tour d'horizon tant le panorama oscille entre rendu PS1-PS2. Et pour ce qui est des éléments de décor en particulier, c'est comme si on jouait à une alpha. On voit à peu près ce que c'est, mais l'habillage il est encore en chemin.

Les textures s'affichent quand elles veulent (comme dans Dragon Age Inquisition) et quand elles le font on regrette presque qu'elles le fassent tant elles sont indignes, une véritable bouillie de pixels. Quand on a vu tourner le jeu sur One juste avant et qu'on a pu admirer le design inspiré et la modélisation des Uruks de Sauron, on pleure devant la régression. Et le fait que ce soit une version old-gen n'est pas et ne devra jamais être une excuse. Le jeu n'a tout simplement pas été travaillé et optimisé en conséquence. Un peu comme si on avait voulu faire rentrer de force un objet carré dans une boite ronde sans prendre la peine de redéfinir la forme. Forcément y a des dégâts à l'arrivée.

Mais outre l'aspect visuel et le tearing il y a un gros problème qui va vraiment nuire au plaisir qu'on pourra trouver dans cette version au rabais : des chargements inévitables dès lors qu'on bascule dans les menus et qu'on en sort. J'ai compté : 7-8 secondes pour l'aller et 7-8 secondes pour le retour. Vous devez donc patienter pas moins de 15 secondes juste pour jeter un coup d'oeil dans l'armée de Sauron, dans vos compétences ou l'amélioration de vos armes. Dans le genre c'est quand même un sacré foutage de gueule. La console a dix ans d'existence tout ça pour en arrivé là ??!! Comme si les éditeurs avaient cherché par tous les moyens à nous convaincre de passer sur la nouvelle génération. Quitte à oublier la subtilité et à s'asseoir sur le respect. Comme pour nous dire de manière complaisante : regardez, amis joueurs, la 360 est morte, faites vous une raison, malgré toute notre bonne volonté, nous ne pouvons pas faire plus. Et mon cul, c'est du poulet ?

Mais la technique de l'Ombre du Mordor est aussi repoussante que son gameplay et ses mécaniques sont jouissifs, puisqu'à l'instar des cinématiques et du rendu de Talion, ce sont les seules choses qui ont passé avec succès l'épreuve de la transition sur console old-gen. Et après avoir croisé le fer un certain temps, on a qu'une seule envie : enchaîner les combats.

Si le coup assommant suivi du combo à l'épée devient vite imparable et nous garantit une victoire facile, on peut compter sur le nombre et l'agressivité des adversaires ainsi que sur la santé qui ne se régénère pas automatiquement pour rééquilibrer la difficulté.

Avouons-le dans, un premier temps, le plaisir des affrontements vient essentiellement de leur dynamique et de l'aspect intuitif ouvertement copié sur les Batman de Rocksteady. Mais c'est devenu visiblement une telle référence pour les joueurs et les développeurs que placé dans n'importe quel contexte et pour peu qu'il soit bien adapté (cf Captain America), on a pas très envie de faire la fine bouche.

Cela dit ce n'est pas le seul élément. Les déplacements rappellent furieusement ceux d'un Assassin's Creed tant et si bien qu'on passe son temps à appuyer sur la gâchette droite pour courir. Sauf que dans l'Ombre du Mordor cette touche correspond au mode furtif. Du coup cette erreur répétée - surtout aux moments cruciaux - finira par nous rappeler à l'ordre. Mais la série d'Ubisoft a inspiré également d'autres aspects comme les tours de forge qui se transforment en point de déplacement rapide et permettent de faire apparaître les quêtes et points d'intérêt d'une zone (comme dans Far Cry aussi). On pourra même effectuer une sorte de saut de la foi depuis leur sommet. Hum, ça fonctionne, mais bon on a quand même le sentiment que les éditeurs se foulent plus trop.

Le système Nemesis, lui, tient toutes ses promesses et heureusement. L'évolution de l'armée orque constitue à elle seule un véritable petit scénario à part entière pour lequel on se passionnera très vite, quitte à délaisser pendant un long moment la trame principale. Entre les quêtes de vengeance, les promotions et les conflits internes, c'est un véritable microcosme qui vit, s'agite et meurt sous nos yeux. Rarement la mort dans un jeu a été aussi peu punitive, puisqu'en conséquence ce qui change c'est uniquement la montée en grade et en puissance de notre meurtrier souvent accompagnée de l'entrée de nouvelles recrues comme lorsqu'on terrasse un Capitaine.

Les renseignements associés à un orque sont répartis en deux phases : tout d'abord son identité, si elle n'est pas déjà connue, puis la liste de ses forces et faiblesses. On peut obtenir ces infos en interrogeant un orque, une fois affaibli, en trouvant des documents ou grâce à des prisonniers.

L'oeuvre de Tolkien, si elle ne bénéficie pas d'une fidélité aussi poussée que dans La Guerre du Nord, trouve ici suffisamment d'échos pour satisfaire le fan. D'autant qu'on retrouve certaines voix de l'adaptation ciné (Galadriel, Gollum).

En gros pour apprécier un tant soi peu L'Ombre du Mordor sur old-gen il faut y jouer de préférence gratuitement (merci les médiathèques) ou à prix très très réduit en considérant avant tout le jeu comme une simple démo de gameplay. Parce que pour le reste, l'Ombre du Mordor n'est que l'ombre d'elle-même.

 

 

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jeudi, 27 novembre 2014

360/PS3 : Les Poubelles des Editeurs [Jeux Vidéo]

360/PS3 : Les Poubelles des Editeurs

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Sur 360/PS3, on ne joue plus, on recycle !!!

J'évoquais récemment la fin de vie des consoles 360/PS3 et étant joueur 360 je faisais un récap de mes plus grosses désillusions sur ce support. Mais le fait est que la désillusion sera visiblement entretenue jusqu'au bout par les éditeurs. Là on ne parle même plus de contenus supplémentaires payants et abusifs, de bugs impardonnables, d'oublis, mais bien de sous-exploitation, de délit délibéré de régression, en un mot : d'escroquerie.

Pour faire simple, les jeux qui sortent sur les dernières générations (PS4/One) ont droit à des adaptations ultra allégées, des portages au rabais sur PS3/360 complètement indignes du potentiel connu de ces machines. Les studios sous-traitent, délèguent et au final c'est comme s'ils commandaient un blockbuster à un petit studio indépendant sans leur donner les moyens de le concrétiser.

L'Ombre du Mordor est tellement laid qu'il fait l'objet d'un lapsus du testeur (PS2 au lieu de PS3) et d'un concours de photos. Idéal pour mesurer l'ampleur du désastre.

Watchdogs avait déjà constitué une sonnette d'alarme avec sa texture de l'eau, son rendu catastrophique de la pluie et des arbres.

Mais désormais c'est tout le jeu qui transpire cette volonté d'en avoir rien à foutre des joueurs jouant sur ces supports en nous balançant des graphismes et des optimisations complètement dépassés. C'est au-delà de la déception, c'est du vol qualifié. Car le prix, évidemment, n'est pas ajusté en fonction de la qualité technique.

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Images extraites de Dragon Age Inquisition (cliquez pour agrandir). A gauche sur PS4, à droite sur 360. Comparez la finition des vêtements, le motif doré sur le couvre-chef. Sans commentaire.

Une fois n'est pas coutume, c'est à nous, joueurs, de nous opposer farouchement à cette forme de hold-up, de prise d'otages. On le sait bien que cette abomination n'est là que pour nous convaincre de casser notre tirelire et de nous payer la PS4 ou la One. Mais puisque nous le savons, ne jouons pas le jeu des éditeurs en leur offrant ce qu'ils veulent à savoir faire de nous leurs jouets, leurs instruments, leurs marionnettes. Arrêtons de fermer les yeux en priant pour ce ne soit pas trop moche à l'arrivée et nous rassurer en nous répétant "Finalement c'est moins pire que ce que je croyais" juste pour ne pas avoir honte d'avoir investi 60 ou 70 euros dans un produit qui est très loin de les valoir. Avons-nous si peu d'estime de soi pour se laisser aller à une telle forme de soumission ? En achetant ces sous-produits, on encourage leur prolifération, on se rend complice de cette malfaçon.

C'est nous qui avons le pouvoir, alors cessons de subir cette dictature et boycottons ces immondices qu'ils appelles jeux, exigeons la qualité, exigeons le respect et la dignité que nous méritons en tant que gamers, en tant que passionnés. Exigeons qu'ils nous donnent le meilleur d'eux-mêmes comme ce fut le cas. Car à force de ne plus voir que le pire, nous ne nous souviendrons du meilleur du jeu vidéo qu'en jouant à nos anciens jeux, qu'en faisant appel à nos souvenirs et ce sera notre faute. Je pense que le jeu vidéo mérite mieux que ça et nous aussi.  Le monde du jeu vidéo c'est comme le monde en général, il est ce qu'on en fait, chacun a sa part de responsabilités dans les choix qu'il fait ou ne fait pas. Vous voulez qu'il ressemble à quoi, vous ?

L'organisme de défense des consommateurs UFC - Que Choisir avait déjà mis en évidence fin 2011 les problèmes actuels de ce secteur,  la baisse de la qualité et de la fiabilité en tête des doléances : Des jeux vidéo qui n'en valent plus la chandelle.

 

 

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