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jeudi, 06 novembre 2014

127 Heures [Cinéma/Critiques]

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L'histoire vraie d'Aaron Ralston, piégé dans un canyon lors d'une excursion. Une expérience qui va lui faire repousser ses limites, à tous points de vue. A compter qu'il en réchappe...

Danny Boyle fait partie de ces cinéastes qui changent constamment d'univers et de genre avec une facilité déconcertante. On lui doit Trainspotting, La Plage, 28 jours plus tard, Sunshine ou encore Slumdog Millionnaire. Ca force le respect.

Avec 127 heures, il nous offre un véritable huit-clos haletant de bout en bout et propulse James Franco (le Harry Osborne de la trilogie Spiderman de Raimi) en aventurier chevronné, pris au piège de sa propre témérité et de son insouciance.

Le bras coincé sous un rocher suite à une chute dans une sorte de cheminée naturelle, il doit trouver l'énergie et les ressources nécessaires pour survivre en attendant un éventuel secours. Sauf que, fidèle à lui-même, il a omis délibérément de renseigner ses proches sur son expédition, histoire de booster sa dose d'adrénaline. Un élément brillamment mis en scène lors d'un sketch radio improvisé par le héros qui permet de mesurer tout le talent de James franco dans l'exercice de la prestation solitaire tragi-comique. On comprend d'ailleurs que par le biais de sa caméra et de ses témoignages, il parvient à supporter la réalité de son état, comme vue à travers un filtre, cette caméra devenant un véritable garde-fou à l'image du journal écrit par l'héroïne du film Le Mur Invisible.

Parce qu'il arrivera fatalement un moment où l'ennemi d'Aaron sera moins ce rocher immuable que son propre esprit. Le canyon fera alors figure de purgatoire dans lequel il verra défiler toute sa vie et ses proches avec lesquels il règlera ses comptes - sans s'extraire de l'équation - comme pour mieux préparer son entrée dans l'autre monde.

Mais ce travail d'introspection ne sera pas aisé, car - manque de nourriture, d'eau, de sommeil et d'espoir oblige - s'ajouteront d'inévitables hallucinations, délires, fantasmes et flashbacks  qui seront autant de surprises pour le spectateur quant au salut du personnage. A ce titre il faut saluer l'inspiration de Danny Boyle qui est parvenu malgré la contrainte espace-temps de l'histoire à renouveler constamment l'intérêt grâce à des procédés simples, mais efficaces comme de filmer du point de vue des objets utilisés par Aaron ou de les filmer en gros plan afin de souligner leur caractère vital alors qu'au demeurant ils sont parfaitement anodins.

Discrète, la bande-son est remarquable aux moments cruciaux comme lors de cette séquence clé à la limite de l'insoutenable ou durant la dernière séquence, sublimant l'émotion que le film semblait avoir contenu tout du long avant de la faire éclater, à l'image de celle ressentie par le spectateur qui pourra difficilement retenir quelques larmes pour évacuer la tension accumulée.

Un film donc viscéral, un vrai tour de force, superbement mis en scène et interprété, à voir absolument en précisant toutefois qu'une scène visuellement sanglante et violente psychologiquement le réserve à un public adapté. Mais là encore, malgré la difficulté de trouver l'équilibre, le réalisateur a su ne pas tomber dans la facilité ou l'excès. Admirable !

 

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Le Mur InvisibleInto the WildBuried

 A noter que c'est le héros réel de Into The Wild qui a inspiré à Aaron Ralston son propre esprit d'aventure et de liberté.  Les deux histoires ont donc plus de points communs qu'on aurait pu l'imaginer.

 

 

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