mardi, 14 avril 2015
I Origins [Cinéma/Critiques]
Et si les yeux étaient vraiment le miroir de l'âme ?
Ian Gray a toujours été fasciné par les yeux. Lors d’une fête d’Halloween il rencontre ceux d’une inconnue qu’il prend naturellement en photo tant ils sont exceptionnels. Sur le point de céder à leurs pulsions respectives, la jeune femme se dérobe sans que Ian ait la moindre information à son sujet. Autre que l’empreinte de ses yeux.
Il s’avère que Ian est un scientifique et les yeux n’ont pas simplement pour lui un attrait esthétique. A l’aide de son assistante, Karen, aussi passionnée que lui, ils vont soulever rien moins qu’un nouveau pan des origines de l’humanité que ses retrouvailles avec l’inconnue vont pousser encore plus loin… jusqu’à la révélation ultime.
Le réalisateur de Another Earth, déjà avec Brit Marling, s'attaque avec I Origins à un sujet aussi fascinant qu'ambitieux.
Si la théorie au coeur du film prend de l'ampleur au point de devenir un croisement intime entre la science et la croyance spirituelle, elle n'offre malheureusement pas le frisson et l'émotion qu'elle promettait.
Les deux scientifiques en pleine ébullition. Karen (Brit Marling) se révèlera être rapidement une assistante indispensable à plus d'un titre pour Ian. Son personnage bénéficie d'ailleurs d'un traitement très intéressant. Michael pitt a beau vieillir et changer de rôle, il traîne toujours cette image de jeune homme mal dans sa peau, solitaire dans l'âme qui limite sans doute la portée de son interprétation.
Si dans un premier temps, l'aspect sentimental et plus tard dramatique prend clairement le dessus, on comprend par la suite à quel point c'est justifié. Mais là où on approuve moins c'est quand Mike Cahill utilise de grosses ficelles et des astuces téléphonées pour redynamiser son récit et susciter l'empathie.
Ainsi, malgré un sujet en or et des personnages crédibles et fouillés, le film manque cruellement de souffle et d'intensité. Son cachet de film indépendant finit par étouffer le propos malgré d'excellentes idées (le plan où Gray retrouve les yeux, la scène tragique).
On sent un manque de maîtrise, de subtilités et l'on ne peut s'empêcher de penser qu'entre les mains d'un autre cinéaste, le film aurait eu un tout autre impact. Tous les ingrédients sont là, mais Cahill ne parvient pas à les équilibrer et à leur insuffler la force qu'ils requièrent.
Sofi (Astrid Bergés Frisbey) va imprimer en Ian une empreinte durable, autre que celle de ses yeux. Aussi spirituelle que lui est pragmatique.
En résumé, plus l'intrigue progresse, plus le film décrédibilise ses arguments, ce qui fait qu'à la fin, on a l'impression d'avoir été un peu baladé. Au lieu d'un vertigineux envol, on a droit qu'à un saute-mouton.
On voulait croire au film autant qu'à la théorie et aucun des d'eux ne nous aura convaincu au final. Grosse déception. A voir quand même pour l'intention de départ et parce que malgré tout, c'est une formidable histoire.
Cette fameuse photo du National Geographic a été l'une des sources d'inspiration du film.
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12:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : i origins, réincarnation, spiritualité, âme, métaphysique, drame
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