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jeudi, 26 février 2015

Predators [Cinéma/Critiques]

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La peur pas des masses, la déception, oui.

Un groupe de tueurs et de soldats aguerris se retrouvent dans une jungle inconnue pris en chasse par des créatures tout aussi mystérieuses. Mais il s'avère qu'il y a autant de secrets à l'extérieur qu'à l'intérieur de chacun d'eux.

Produit par Robert Rodriguez (Desperado, Une Nuit en Enfer, Sin City), Predators avait la lourde tâche de redorer le blason du mythe sérieusement corrodé après le navrant AVP Requiem en revenant aux fondamentaux de la saga. Le "s" rajouté au titre annonçant un épisode ambitieux qui puisse être ni plus ni moins l'équivalent de l'Aliens de Cameron.

Un Predator orchestré par Rodriguez, on y croyait vraiment, même si le bonhomme avait passablement sombré dans la nanardise avec son  Planète Terreur et ses Machete (dont on retrouve l'incarnation, Danny Trejo, fidèle au cinoche du réalisateur).

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"Promenons-nous dans les bois pendant que le loup y est pas...". Mais ne dit-on pas que l'homme est un loup pour l'homme ? On peut résumer Predators ainsi : Lost avec des Predators.

 Voulant fermement démontré son intention de retrouver l'âme perdue du Predator originel, le réalisateur insuffle un certain nombre d'ingrédients lui faisant référence plus ou moins directement. Ainsi on retrouve avec plaisir les thèmes musicaux de Alan Silvestri, d'autant plus adaptés que le cadre est quasi-identique. Les héros, même s'ils ne se connaissent pas, ne sont en rien des enfants de choeur et renvoient en cela au commando dirigé par Schwarzy. On a droit à la sulfateuse de Blain, à une chute vertigineuse dans un plan d'eau de même que l'attente fiévreuse dans un périmètre piégé.

On pourrait penser que le scénariste s'est contenté de reprendre fidèlement les séquences-clés du chef d'oeuvre de John McTiernan afin de brosser les fans dans le bon sens du poil. Mais à ce moment de l'histoire, on est pas trop inquiet. Il faut reconnaître que la majeure partie du film est incontestablement maîtrisée en brassant de manière intelligente nouveautés intrigantes et clins d'oeil respectueux.

On retrouve un Adrien Brody en mercenaire froid et solitaire très convaincant. On sait que le comédien cherchait depuis quelques années à renouveler son registre en incarnant des hommes d'action. Il avait déjà franchi un cap avec King Kong. Avec Predators, il tente carrément le grand saut en marchant dans les pas du Caporal Dutch Schaeffer. Et le fait est que même si le choix surprend au départ on en vient vite à l'apprécier tant l'acteur s'investit.

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Après Elpidia Carillo (Predator) et Maria Conchita Alonso ( Predator 2), Alice Braga est la troisième actrice sud-américaine à intégrer l'univers. Un héritage qu'elle honore comme il se doit.

A ses côtés, une actrice familière de la SF en la personne de Alice Braga (Je suis une Légende, Repo Men, Elysium) dont le visage avenant et expressif séduit toujours autant. On apprécie son tempérament de feu et la nature de son secret qui permet de faire un lien direct avec le premier épisode. (Oui, Predators reprend le concept de Secret Story).

En fait, les acteurs de renom qui avaient déserté les deux derniers épisodes au profit des seuls monstres iconiques, ont fini par revenir sur le devant de la scène ce qui permet d'éviter l'erreur de Requiem. Chaque personnage a une histoire, une psychologie qui sert celle des autres et leurs échanges sont aussi intéressants pour ce qu'ils sont en eux-mêmes qu'utiles pour nous faire patienter, comme à chaque fois, en attendant que les chasseurs décident de se montrer et d'agir.

Mais les rapports houleux entre les membres de ce commando improvisé ne sont pas le seul élément destiné à aiguiser notre appétit. On peut compter aussi sur une faune exotique et pour le moins hostile qui va servir d'amuse-gueule à notre joyeux peloton (ou l'inverse).

Le premier Predator qui est mis en scène l'est d'ailleurs d'une façon originale qui suscite immédiatement un gros intérêt.

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Le film ne manque pas de bonnes idées comme ce combat entre deux Predators. Seulement, la chorégraphie, elle, a été légèrement négligée.

Le film cultive savamment le mystère et les coups de théâtre, mais alors qu'il semble prendre véritablement sa dimension épique, on réalise que c'est déjà la fin !

Car le défaut de Predators c'est incontestablement sa durée : beaucoup trop courte. Au lieu de développer de concert l'intrigue liée aux Predators, les humains continuent d'être le seul centre d'intérêt au point que les créatures ne semblent faire que de la figuration et être présentes seulement pour justifier le titre. On peut donc résumer en disant que la première qualité du film finit par être son plus grand défaut. Les Predators sont peu présents et les combats les mettant en scène sont peu inspirés, de même que les effets sonores, l'affrontement final laissant, lui, un arrière-goût de déjà-vu.

Un film finalement fait plus à la gloire de la bestialité et de l'instinct de survie de l'homme qu'à autre chose, l'univers - trop peu exploité - des Predators servant simplement de support pour illustrer cette thématique. On réalise alors après coup que tous les empreints faits à Predator (et ils sont nombreux) n'étaient sûrement là que pour persuader le fan qu'il avait bien affaire à un vrai morceau de la saga et mieux camoufler le manque d'inspiration.

Etrange de constater que le film aurait bien mieux fonctionner sans les Predators, un peu à la manière de Cowboys et Envahisseurs qui aurait gagné à se passer des aliens dans son scénario.

Depuis Alien Versus Predators, le souci est que les Predators apparaissent bien trop lourdauds, leur corpulence leur interdisant de se mouvoir autrement que comme des mastodontes. Celui du premier opus a le mérite d'être puissant tout en se déplaçant de manière athlétique jusqu'à prendre des poses félines. Et puis au gré des films l'aspect monstrueux a pris nettement le dessus sur l'esthétique, les faciès devenant moins réalistes car privé de ce côté humide qui rendait le premier si vivant. Enfin, on déplore aussi leur vulnérabilité face aux humains qui finissent par devenir les véritables chasseurs. Un comble !

Et puis s'il y a un défaut commun à tous les épisodes ayant succédé au premier c'est qu'aucun d'eux n'a su d'une manière ou d'une autre retrouver cet aspect viscéral qui lui demeure propre et reste inégalé à ce jour. Sans doute pour longtemps encore. Car je doute fortement que la solution miracle soit de faire un reboot (je hais ce mot !!!), même par Shane Black (le réal d'Iron Man 3 et l'expert en blagues cochonnes de Predator, également scénariste de Au Revoir à Jamais entre autres).

Avec aussi Laurence Fishburne (Matrix, Man of Steel), Topher Grace (Spiderman 3)

Un angle intéressant et inédit (du moins au cinéma, car du côté des fans c'est déjà fait, voire ci-dessous) serait de confronter le Predator à une humanité différente en projetant l'action à une autre époque (j'ai ma petite idée là-dessus). Il y a aussi l'idée de voir un Predator évoluer de jeune initié (comme dans Alien VS Predator) jusqu'à devenir un véritable chasseur et avoir le privilège de le voir choisir les planètes et les proies. En jeu vidéo, ce serait bien aussi, non ?

 BONUS

 

 

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