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lundi, 23 juillet 2012

Death Sentence de James Wan

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Un père de famille perd l'un de ses deux fils lors d'un braquage et en voulant faire justice lui-même, va progressivement entrer dans une spirale de violence qui va le dépasser totalement.

Si le thème de la vengeance a déjà été abordé plusieurs fois dans ce sens (on pense à Un Justicier dans la Ville, Au-dessus des lois, Liste Noire ou encore A Vif) le contexte, lui, rappelle davantage le percutant 187 code meurtre dont le final hante longtemps l'esprit du spectateur. Ici aussi, un adulte à la fois fragilisé et fortifié par un drame se retrouve face à un gang de jeunes sans aucune pitié et surtout à un choix fatidique : laisser la justice sceller le sort du criminel en prenant conscience que la sentence n'égalera pas la douleur ou châtier soi-même pour rétablir l'équilibre en prenant le risque de laisser rentrer davantage la violence dans sa vie. 

Il y avait deux façons de traiter un tel sujet : d'une manière réaliste et psychologique, avec un père à la fois ivre de colère et inconsolable, perpétuellement sur le fil du rasoir ou bien d'une façon plus simpliste en recourant à l'action choc et aux répliques qui fusent comme des balles. Et bien visiblement, James Wan n'a pas pu se résoudre à user d'une seule méthode. Cela est d'autant plus évident que le scénario est littéralement coupé en deux, donnant lieu à non pas un, mais deux films bien distincts.

Si les 2/3 sont incontestablement ancrés dans le réalisme et nous plonge avec efficacité dans une situation de tragédie tendue et inexorable, créant une proximité idéale avec le héros, la dernière partie fait figure de director's cut (inversé) tant elle semble vouloir anéantir l'effet et la réflexion atteints précédemment, comme si le cinéaste avait regretté le manque de violence graphique et avait voulu fournir un baroud d'honneur jusque-là absent. On peut regretter ce choix car la dimension du film n'est du coup plus du tout la même et son impact réduit par ce consensus. Mais pour autant un message limpide germe de tout cela : si la vengeance peut apparaître comme une solution payante, elle peut aussi devenir par son efficacité la plus séduisante des addictions en dépit d'inévitables dommages collatéraux. A commencer par se perdre et devenir celui que l'on combattait.

Reste un élément majeur dont la qualité est constante de bout en bout : la performance de Kevin Bacon (X-Men : Le Commencement), intense et bouleversant, qui prouve avec ce rôle qu'il peut jouer toutes les nuances avec une conviction exemplaire.

A l'heure où la tuerie d'Aurora relance le débat sur le port d'armes et l'accès contrôlé aux armes à feu il est terrifiant de voir que le gouvernement ignore totalement cet aspect élémentaire du problème et intolérable d'entendre les lobbys d'armes regretter la législation en cours qui a privé les spectateurs d'être eux-même armés pour se défendre. Un tel aveuglement montre à quel point la société est malade et ne veut pas guérir, préférant se complaire dans un idéal de sécurité qui est la source même de son incurable folie. Mais après tout que peut-on espérer d'un peuple qui a appris à se nourrir de la mort de son prochain ?


Pour connaître d'autres films sur le même thème : la Vengeance


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