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lundi, 24 mars 2014

Her [Cinéma/Critiques]

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Sur le point de divorcer, Theodore Twombly fait l'acquisition d'un système d'exploitation révolutionnaire (OS 1), une IA évolutive qui de simple secrétaire va progressivement prendre de plus en plus de place dans sa vie et surtout dans son coeur.

De Spike Jonze, réalisateur de Dans la Peau de John Malkovitch, on pouvait tout attendre. Et le fait est que Her ne ressemble encore une fois à aucun autre film. Pourquoi ? Parce qu'il parvient à faire fusionner les genres et les émotions avec un équilibre et une cohérence que peuvent lui envier bien des cinéastes. Her c'est tout aussi bien un excellent film d'anticipation, qu'un excellent drame et qu'une excellente comédie sentimentale. Résultat : une proximité avec le spectateur, une forme d'introspection intime qui est en quelque sorte le reflet de la relation symbiotique naissant entre Théodore et Samantha. Ce qui en soi est tout à fait logique avec la volonté du réalisateur de nous confronter à notre rapport à l'autre, à la complexité des émotions qu'elles viennent de nos rencontres dans la vie réelle ou bien via nos connexions avec le virtuel.

Si le scénario est réussi et là où Spike (également auteur) montre particulièrement son intelligence c'est aussi parce qu'il ne se place jamais en juge de ses personnages et des situations qu'ils expérimentent. Il ne fustige ni ne fait l'éloge d'aucun des comportements qu'il met en scène. Il fait simplement en sorte de nous questionner, de nous révéler à nous-mêmes. La société qu'il dépeint c'est la nôtre et les êtres qui y évoluent c'est nous, des gens que l'on connait, des amis, peu importe, mais ça nous ressemble de près ou de loin, ça nous parle. On s'implique donc naturellement très vite émotionnellement et à aucun moment on ne veut lâcher prise. On est connecté au film. 

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Le métier de Theodore ? Ecrire de belles lettres à la place des autres. Une simulation en quelque sorte. Dire qu'il va expérimenter le principe de l'arroseur arrosé n'est pas exagéré.

Dans la peau de Theodore, Joachin Phoenix. Le comédien nous avait déjà beaucoup ému dans des films comme Le Village ou Two Lovers. Dans Her, sa sensibilité explose à chaque instant. Il porte le film sur ses épaules et on fait littéralement corps avec lui. D'une humanité désarmante, il est le miroir qui nous renvoie à nous-mêmes, à nos forces, nos faiblesses, nos doutes et nos questionnements existentiels en lien avec la technologie ou non d'ailleurs tels que : qu'est-ce qui définit l'amour ? Où commence-t-il, quand s'arrête-t-il ? Qu'est-ce qui définit ce qui est réel ? Le toucher, l'élément physique sont-ils indispensables dans l'un comme dans l'autre ? A quel moment commence-t-on à être humain ? Qu'est-ce qui définit l'humanité ?

Si Scarlett Johansson (Iron Man 2, Captain America 2, Avengers, Lucy) n'est présente que par la voix, elle est n'est pas diminuée pour autant tellement elle se donne dans cet avatar qui se découvre au fil des jours et nous fait découvrir la personnalité de Theodore. A ce titre la VO est rudement recommandée pour apprécier l'authenticité du jeu autant que le timbre si particulier de l'actrice.

En complément de ce casting avisé, on retrouve également dans de solides prestations Amy Adams (Man of Steel), Rooney Mara (The Social Network, Millenium US) et Olivia Wilde (Cowboys et Envahisseurs, Time Out).

Spike Jonze maîtrise totalement son sujet et les bonne idées fusent constamment que ce soit dans l'intrigue ou dans la mise en scène tout en restant d'une exemplaire sobriété. Là où d'autres auraient perdu le fil, lui va jusqu'au bout sans jamais tomber dans le piège du grotesque ou du spectaculaire. L'idée originale a ce petit grain de folie qui suffit et l'avoir traitée de manière aussi réaliste, aussi sincère prouve combien elle lui tenait à coeur et à quel point il souhaitait la partager. On le remercie énormément de ce cadeau qu'il nous fait et dès lors on a qu'une seule envie : le partager avec tout le monde.

En résumé, Her est sans nul doute l'une des plus belles lettres d'amour d'un cinéaste aux spectateurs. Avouez qu'il serait criminel de passer à côté. Une fois n'est pas coutume, un film d'une grande intelligence qui n'a pas l'honneur des grandes salles. Comme si l'intelligence était nocive pour notre société...


 

 

 

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Commentaires

Très belle critique, à la mesure de ce film que l'on aime autant l'un que l'autre

Écrit par : virtuel rémy | mardi, 25 mars 2014

merci à toi, au plaisir !

Écrit par : Greg Armatory | mardi, 25 mars 2014

Les commentaires sont fermés.