vendredi, 12 février 2016
Films vus en janvier-février 2016 [Cinéma/Critiques]
Après un Rocky VI intimiste qui achevait la saga en beauté, on n'attendait pas un retour de Stallone dans la peau de l'étalon italien. Certes dans Creed il ne boxe pas, mais il est bel et bien là dans le rôle qui l'immortalisera à coup sûr.
Loin d'être un un spin-off comme je l'ai lu ailleurs, Creed est un film à part entière qui réussit le pari fou d'être là la fois une suite, l'amorce d'une nouvelle saga potentielle et de se placer comme la synthèse de la saga Rocky.
Creed oblige on pense plus particulièrement à l'épisode IV (mon préféré) avec Dolph "Drago" Lundgren étrangement absent du film, jamais évoqué (il est quand même responsable de la disparition du père d'Adonis) et c'est le seul reproche que je ferais au film qui sinon est totalement maîtrisé que ce soit dans la narration ou l'interprétation (golden globe du meilleur second rôle amplement mérité pour Sly) avec un Michael B. Jordan métamorphosé (Chronicle) impressionnant en cocotte-minute prête à exploser à chaque instant, dont l'héritage est autant un poids qu'un tremplin.
Le combat final manque peut-être d'intensité, mais tous les ingrédients sont là pour nous filer le frisson qu'il faut sans jamais verser dans le fan-service outrancier. Un cadeau inespéré. En anglais creed signifie créneau, on peut dire que ce créneau là est réussi.
Un film qui a eu un succès retentissant. Déjà que je suis peu friand du cinéma français en salles, alors en plus quand tout le monde en parle...Mais rien n'est jamais certain dans le domaine du 7ème art, pas plus que dans mon ressenti. Là où un Bienvenue chez les Ch'tits ne m'a pas paru mériter sa renommée, un Intouchables m'a en revanche montré que le succès peut faire écho à une vraie réussite.
Je n'attendais donc rien de ce Prénom sinon une comédie tournée autour du choix d'un prénom. Si on retrouve bien cette intrigue au début du film, elle est finalement minime car c'est bien ce qu'elle entraîne et sa raison d'être qui valent largement le détour. Si on ajoute des personnages bien croqués qui ne cessent de se dévoiler au gré de rebondissements et de mystères savamment entretenus, cela peut devenir un incontournable.
Peut car certains pourront être découragés par plusieurs obstacles qui m'ont moi-même refroidi à quelques occasions. On sent bien que c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre et que dans ce format la condition du huit-clos entre parfois en contradiction avec la cohérence, obligeant tous les personnages à rester ensemble quand bien même certains ont toutes les raisons de prendre congé. (Le film Carnages démontre clairement cette faille). Si l'interprétation est globalement d'un haut niveau (mention spéciale à Patrick Bruel) on remarque d'autant plus quand elle ne l'est pas (réactions peu crédibles). Certains dialogues semblent trop peu naturels comme tout droit sortis d'un bouquin. On prendra alors en compte au maximum le rang social des protagonistes pour excuser cette théâtralité supplémentaire. Sans oublier un épilogue qui, s'il a son intérêt, semble désamorcer de manière trop importante la dramatique soulevée tout du long.
Mais même malgré ses faiblesses, le Prénom demeure une oeuvre solide, surprenante à plus d'un titre et qui ne manque pas de nous interroger sur la complexité de l'être humain.
BONUS
Présenté comme une simple comédie d'action dans la veine des Taxi et des buddy movies à l'ancienne (deux flics que tout oppose), Anti-gang se révèle être une excellente surprise. De film cool pour djeuns il devient un drame poignant et un solide thriller grâce à une évolution des personnages et de l'intrigue et au moyen notamment d'une scène-clé d'une redoutable efficacité. C'est drôle, rythmé et soigné de bout en bout. Jean Reno retrouve un rôle à sa mesure, mais il est éclipsé par un Alban Lenoir (Kaamelott, Hero Corps) décontracté et charismatique à souhait qui crève l'écran dans la peau d'un kamikaze fort en gueule.
Et de trois pour Ethan Hawke. Après l'époustouflant Predestination et l'étouffant Good Kill, l'acteur revient au premier plan dans un autre film mémorable par rien moins qu'Alejandro Amenabar, le réal du percutant Les Autres.
Dans cette enquête policière riche en surprises, il devra faire la part du vrai et du faux alors que les victimes, les témoins et les accusés semblent changer constamment de visage au point que lui-même sera amené à douter de sa santé mentale et de sa moralité.
Interprétation magistrale de l'acteur autant que des rôles secondaires (La sensible Emma Watson est loin d'être la seule à applaudir), ambiance angoissante et malsaine au possible (ou comment déranger profondément sans rien montrer ou presque), le spectateur devient lui-aussi rapidement la proie de la peur. Peur de s'être trompé sur toute la ligne ou au contraire d'avoir tout compris ? Une seule façon de le savoir !
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12:01 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : creed film, rocky, film boxe, drame
Commentaires
Tu t'es trompé dans le titre, c'est 2016 et non 2015 ! ;)
Et sinon, j'ai difficilement regardé "Le prénom", j'ai trouvé que les personnages confinés dans la même pièce manquaient de dynamisme, et les situations n'étaient pas si surprenantes que ça à mon goût. Je m'attendais à mieux, mais je suis contente de t'en avoir parlé et que tu aies eu la curiosité de le découvrir, puisqu'il t'a plu !
Écrit par : Elo | lundi, 22 février 2016
ah merci je vais corriger oui tu as bien fait de m'en parler !
Écrit par : Greg Armatory | lundi, 22 février 2016
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