lundi, 27 octobre 2014
Terminator Renaissance [Cinéma/Critiques]
Terminator Renaissance porte bien son nom à plus d'un titre. Après un troisième épisode sympathique, mais poussif à bien des égards et surtout beaucoup trop proche du 2 dans sa structure, il était grand temps de relancer la saga sur de nouveaux rails. L'occasion était enfin donné aux fans de pouvoir être témoin de la lutte des humains contre les machines, cette fois dans le futur, là où finalement tout a commencé.
"Ici John Connor, si vous écoutez ce message, vous êtes la Résistance !" Christian Bale se glisse sans problème dans la peau du leader de la Résistance contre les machines de Skynet. Sa connaissance du passé et du futur qui en découle sera un don autant qu'une malédiction. La ferveur de ses fidèles ne sera pas de trop. J'avoue que j'aurais beaucoup aimé que sa phrase de ralliement clôture le film (effet d'interactivité avec le public en prime) plutôt que réentendre une qu'on connaît déjà.
C'est à McG (Charlie et ses Drôles de Dames 1 & 2, Target) qu'est revenu l'honneur de relever ce défi de taille : poursuivre l'oeuvre de James Cameron quelque peu malmenée et définir de nouveaux enjeux. Un choix qu'on peut estimer de prime abord assez inquiétant compte tenu de la filmo du réal. Mais c'est sans compter l'estime que l'intéressé porte à l'univers et le savoir-faire de l'équipe qui va le seconder efficacement sur ce projet.
En découvrant le nom de Christian Bale (The Dark Knight, The Dark Knight Rises, Equilibrium, The Prestige) dans le rôle très convoité de John Connor, les esprits échauffés se sont immédiatement apaisés. Connu pour ses prestations dans de nombreux film de genre très estimés (les Batman de Nolan en tête), sa présence au casting était déjà un bon gage de qualité. La venue de Bryce Dallas Howard (Le Village) finira sans doute de faire taire les mauvaises langues.
Entre John Connor et Marcus Wright ça souffle le chaud et le froid.
Bryce Dallas Howard (Le Village, La Jeune Fille de l'Eau) interprète Kate Connor, une infirmière jouée par Claire Danes dans Terminator 3. Même si elle n'agit pas sur le terrain, son action n'en est pas moins indispensable puisqu'elle est le soutien moral de John et l'autre moitié de sa conscience dans les moments de doute. Et dans une guerre comme celle-là, autant dire qu'il y en a souvent. On retrouvera la comédienne à l'affiche de Jurassic World.
Et puis question valeur ajoutée, il y a bien sûr Sam Worthington (Le Choc des Titans) tout droit venu de son Australie natale. C'est James Cameron lui-même qui l'a chaudement recommandé alors que le comédien venait de passer avec succès les essais pour Avatar.
Dans Terminator Renaissance, il impose dès le départ son charisme naturel dans la peau d'un homme en quête de rédemption et l'on s'attache immédiatement à son personnage. Ca tombe bien, car il va connaître pas mal d'épreuves qui ne le laisseront pas indemne. Mais le fait est que tous les nouveaux personnages (et ils sont nombreux) suscitent d'emblée la sympathie du spectateur. Petite revue en détails :
Pas un nouveau personnage, mais un nouveau visage : c'est à Anton Yelchin (Star Trek) que revint la lourde tâche de succéder à Michael Biehn dans le rôle iconique de Kyle Reese. Le jeune acteur s'en sort plus que bien. Déjà très débrouillard, mais encore vulnérable, il va découvrir en Marcus un professeur tout désigné qui va parachever son apprentissage.
La toute jeune Jadagrace ne démérite nullement aux côtés des hommes aguerris. Muette, la petite Star a malgré cela plus d'un tour dans son sac : son silence vaut d'ailleurs régulièrement de l'or, surtout lorsqu'il annonce un danger imminent que personne n'avait venu venir.
Dans sa quête, Marcus va croiser la route de Blair Williams, une pilote courageuse sous les ordres de John Connor. Entre eux va naître une idylle qui entraînera des conséquences inattendues pour tout le monde. La comédienne Moon Goodblood s'était déjà illustré dans un film de genre avec Pathfinder.
Barnes, incarné par Common (Wanted) est un soldat fidèle à Connor et aux idéaux de la Résistance qui sera comme beaucoup endeuillé par les atrocités de la guerre.
Michael Ironside interprète le Général Ahsdown, lequel ne va pas toujours être en accord avec la stratégie décidée par Connor. L'acteur est bien connu des amateurs de SF puisqu'il s'est illustré auparavant dans des références telles que la série V, Total Recall (avec Schwarzy) et Starship Troopers. Un vétéran du genre, quoi !
La mission de Connor de détruire Skynet et celle de Marcus pour comprendre ce qui lui est arrivé vont finir par se rejoindre. On apprécie énormément les plans (post)-apocalyptiques ainsi que la construction du scénario qui parvient à nourrir une intrigue originale tout en respectant les ingrédients et thèmes récurrents de la série sans oublier quelques clins d'oeil et liens logiques vers les épisodes précédents, mais toujours en bonnes proportions.
On regrette d'autant plus que la dernière partie du film souffre d'un manque d'inspiration et de cohérence en alignant notamment beaucoup trop de similitudes avec les deux premiers épisodes dans sa scène d'action finale au point de ressembler à une sorte de best of mal déguisé. Ce n'est pas désagréable en soi, cela fonctionne même, mais le fan-service ne doit pas servir non plus de prétexte pour déguiser une certaine paresse créative. Est-ce que le film méritait pour autant cet injuste échec ? Certainement pas. Son audace s'est au final retournée contre lui et c'est ainsi que le prochain épisode, baptisé Genysis, ne continuera pas sur la même voie. Schwarzy sera de retour, condamnant l'une des plus populaire sagas de SF à servir de sponsor au comédien. Car finalement, le plus grand mérite de Terminator Renaissance n'a-t-il pas été de prouver qu'un film Terminator pouvait fonctionner sans l'ex gouverneur et que s'obstiner à ne pas l'en dissocier pour assurer le succès était une bêtise sans nom ? Terminator, c'est d'abord et surtout un univers, il ne faudrait quand même pas l'oublier. De là à dire que le public s'est rendu complice de ce forfait ne serait pas que pure spéculation de ma part.
Les motos Terminator, l'une des grandes nouveautés de cet épisode, sont brillamment mises en scène lors d'une longue séquence d'action particulièrement jouissive de par son évolution. Particulièrement inspirées dans leur design et leur comportement, les amateurs apprécieront le fait que le fabricant Ducati ait participé à leur création. Pour autant on regrettera qu'elles soient capables d'éviter des obstacles mobiles et paradoxalement de percuter un câble déployé en travers de la route. Cherchez l'erreur !
Si le film a bénéficié d'une adaptation en jeu vidéo, ce n'est malheureusement pas pour de bonnes raisons. Techniquement dépassé, linéaire et dirigiste au possible, le jeu n'est qu'un prétexte marketing déguisé en bête shooter. Hormis l'intérêt d'incarner Connor et de découvrir un bestiaire enrichi, l'expérience est anecdotique. Très regrettable car étant donné la richesse du background, l'univers aurait pu être exploité via un monde ouvert post-apocalyptique dans la droite lignée d'un Fallout 3. On aurait incarné un membre de la Résistance ou pourquoi pas un Terminator, expérimentant l'affrontement mythique entre les deux camps à travers de simples escarmouches musclées ou bien des batailles stratégiques de grande ampleur, en solo comme en multi.
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