jeudi, 22 août 2013
Hitman Absolution [Jeux Vidéo/Critiques]
Crâne glabre, costume noir et cravate rouge, nul doute, 47 est bel et bien de retour, pour notre plus grand plaisir !
En 2012, l'agent 47 faisait son come-back sous le titre Hitman Absolution. Le retour de l'assassin original comme l'annonçait le trailer promotionnel. Certains étaient plus que sceptiques quant à l'orientation de la série en découvrant des vidéos où l'action était mise en avant, Splinter Cell ayant déjà cédé à un gameplay plus nerveux par l'intermédiaire de Conviction. Alors la furtivité, toujours au rendez-vous ?
Après avoir exécuté un contrat très spécial, 47 est chargé de veiller sur une fillette dont le potentiel attise la convoitise de bon nombre d'énergumènes patibulaires qui inévitablement croiseront la route de notre tueur en costard.
L'histoire se suit sans déplaisir, mais sans passion non plus la faute à de nombreux personnages un peu trop fantasques (mention spéciale au texan Dexter) comparés au sérieux incarné par l'agent 47. 47 qui, d'ailleurs, s'adoucit considérablement, jouant un peu trop volontiers les bons samaritains dans cet épisode. Son image de tueur froid et implacable en prend un coup et il devient de ce fait un héros incontestablement plus propre et donc plus classique.
Quant à la fameuse séquence où il affronte seul les Saintes, ce fameux gang de nones (excessivement) sexy et armées jusqu'aux dents, et bien au lieu de l'apothéose, c'est plutôt la douche froide. Loin de constituer de véritables boss, elles ne représentent au final qu'une menace très relative, étant donné qu'elles sont dispersées sur trois zones bien distinctes et protégées elles-mêmes par des mercenaires. On est en somme loin de ce que le trailer aguicheur nous promettait en terme de challenge et d'intensité. 47 se retrouve néanmoins plusieurs fois en mauvaise posture, mais pris au piège par des ennemis qui ne lui arrivent guère à la cheville en terme de charisme. La qualité très discutable des cinématiques n'aidant pas le joueur à s'investir émotionnellement.
Si le doublage français est correct, la synchronisation l'est déjà moins de même que le mixage son dont les variantes vous obligeront régulièrement à jongler avec le volume pour comprendre les dialogues. A noter que les voix originales sont disponibles via une mise à jour gratuite, malheureusement sans sous-titres. Pour anglophiles avertis donc.
Vivica Fox - connue pour son rôle de Vernita Green dans Kill Bill - incarne à nouveau une tueuse d'élite, cette fois baptisée Lasandra Dixon, affrontant une fois encore un membre de sa profession. Belle ironie du sort !
Si le scénario est donc de ce fait assez anecdotique, il n'en est pas de même du gameplay qui a manifestement retenu toute l'attention de l'équipe, comme nous allons le voir, tant et si bien qu'on se dit que sans véritable intrigue le jeu aurait très bien fonctionné et se serait quand même suffi à lui-même.
Découvrir chaque nouvel environnement et la variété d'interactions possibles à l'intérieur est le premier grand plaisir du jeu. C'est bien simple, chaque zone est un véritable petit monde avec son ambiance propre, bourré de détails (Ah, les vibrations du métro à proximité !) qui nous font oublier l'espace d'un instant qu'on a un boulot à faire. Certains panoramas comme l'extérieur de l'usine sont tout bonnement grandioses et c'est là qu'on comprend que les développeurs, loin de livrer une banale suite capitalisant sur la popularité de la licence, ont élaboré chaque niveau comme s'il représentait un jeu à lui seul. Les différents PNJ vaquent à leurs occupations en lien étroit avec leur fonction, qu'ils soient des ennemis évidents ou des cibles potentielles, et on s'amuse beaucoup à les voir interagir entre eux en écoutant leurs nombreuses conversations qui apportent un crédit remarquable à l'ensemble. On se sent alors un peu comme un géant prêt à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Car chaque personnage a son cycle propre, cycle qu'il vous faudra apprendre parfois par coeur si vous comptez agir avec un maximum d'efficacité ou d'originalité. En brisant ces cycles par certaines actions, vous verrez alors les PNJ adopter de nouveaux comportements qui eux-mêmes influenceront votre stratégie et ainsi de suite. Diablement malin et efficace. San compter que vous pourrez de nombreuses fois accéder à des espaces difficiles d'accès via l'extérieur des bâtiments ou des conduits d'aération façon Bruce Willis dans Piège de Cristal, l'exploration dans Absolution étant loin d'être facultative.
Vous l'avez compris, l'éventail de possibilités en terme d'approches pour exécuter vos cibles et remplir vos différents objectifs est d'une richesse inouïe, il y en a véritablement pour tous les goûts. Que vous soyez du genre à faire dans la dentelle, à foncer dans le tas ou bien à mixer les deux méthodes selon votre humeur, vous trouverez forcément un challenge à la hauteur de vos ambitions et du fun en proportion.
Si vous kiffez les armes improvisées, Absolution va vous combler !
Même si certains sont plus limités, la plupart des environnements sont très ouverts et assurent une incroyable rejouabilité d'autant que bon nombre d'objets, d'armes et de costumes sont à dénicher afin de remporter différents défis et activités annexes. Ce qui augmente une durée de vie déjà très appréciable.
Ajoutez à cela une difficulté réglable et une assistance paramétrable et vous comprendrez que tout a été fait pour que n'importe quel joueur, qu'il soit gamer occasionnel, puriste ou carrément noob, puisse s'approprier les mécaniques du soft selon ses préférences. Et c'est là l'autre gros point fort de ce titre qui se révèle être un excellent jeu d'infiltration tout autant qu'un excellent jeu d'action. On prend autant de plaisir à se glisser derrière ses ennemis pour les éviter ou les éliminer en silence qu'à défourailler à tout-va. Rarement un jeu nous aura permis de nuancer autant notre style. Histoire de chipoter, on peut trouver dommage de ne pouvoir paramétrer plus précisément les aides de jeu, ce qui par exemple nous aurait permis de supprimer l'interface quelque soit le niveau de difficulté.
La ville de Chicago, décor déjà très graphique, est bien exploitée dans le jeu, mais l'histoire vous amènera à visiter des endroits plus exotiques et plus déserts.
Les environnements soignés et vivants, la jouabilité intuitive et souple et la dynamique générale rappellent fortement Splinter Cell Conviction précédemment cité. On est même surpris que ce ne soit pas Ubisoft qui se soit chargé de Absolution tant les deux jeux présentent le même feeling. La réalisation léchée n'empêche pas quelques défauts techniques heureusement mineurs comme des bugs de collision et des armes flottantes.
Pour autant Absolution est loin de simplement plagier Conviction. Si 47 a lui aussi accès à un bon éventail de mouvements et d'armes mortelles, s'il possède son équivalent du marquer/exécuter de Fisher, sa capacité à se déguiser et à se noyer dans une foule parfois très dense demeurent quelques-unes des nombreuses caractéristiques propres au titre de Square/Enix, préservant son identité tout en se rapprochant d'autres titres modernes.
Erreur de screen ? Et bien non, nous ne sommes pas dans un jeu de plateformes pour enfants, mais bel et bien dans Hitman Absolution qui démontre ici ses possibilités en matière de camouflage et de level-design.
Pour compléter ce bilan très positif, il faut bien évidemment mentionner le mode Contrats qui permet une fois connecté de créer ses propres contrats - choix du lieu, des cibles (max 3), de la tenue, des armes et des conditions - et de les partager, à condition que vous soyez en mesure de les remplir vous-même. Vous jouez ainsi une mission en même temps que vous la créez, incarnant simultanément le rôle du commanditaire et du tueur. Une idée très ingénieuse qui évite de surcroît des challenges impossibles. Vous pouvez tester bien sûr les créations des autres et tenter de faire un sans faute afin d'engranger un maximum d'argent, argent qui vous servira à débloquer les tenues et les armes que vous n'aurez pas encore dégoter dans la campagne solo et d'upgrader votre arsenal. On peut regretter tout de même que ce compte à l'étranger ne puisse être accessible que via la connexion internet car du coup il est impossible d'améliorer l'équipement une fois hors ligne même en jouant avec le même profil.
Un multi qui n'en est donc pas vraiment un, mais qui a l'instar de celui de Dragon's Dogma a le double mérite d'être gratuit (pas d'abonnement Microsoft requis) et d'étendre de manière simple, mais cohérente l'univers mis en place par le contenu de base.
Pour son retour, Hitman frappe donc très fort, dépassant même les espérances qu'on avait pu placer en lui. Nul doute que cet Absolution est le jeu à posséder absolument pour libérer le tueur virtuel qui sommeille en vous.
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