Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 29 octobre 2014

Vie Sauvage [Cinéma/Critiques]

vie sauvage

Adapté de l'Affaire Fortin, Vie Sauvage de Cédric Khan raconte en premier lieu la déchirure d'un couple, puis l'existence en marge de Paco, le père, et de ses deux enfants jusqu'à l'âge adulte alors que faisant fi de la décision de justice, il décide de les emmener avec lui hors des sentiers battus, à tous points de vue.

Mathieu Kassovitz (L'Ordre et la Morale) n'a aucun mal a convaincre dans le rôle de ce père pétri de convictions, qui, se sentant acculé, décide de mettre la loi au pied du mur, quitte à se faire loi lui-même et à l'imposer jusqu'au bout, ce qui ne sera, bien sûr, pas sans conséquence, ni pour lui, ni pour sa famille.

L'interprétation juste de tous les comédiens suscite une vive émotion que les évènements soient porteurs d'espoir et d'une beauté euphorisante ou qu'ils soient de nature plus violente et dramatique.

115656.jpg-r_640_600-b_1_d6d6d6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

En fait dès les première minutes du film, le réalisateur prend le parti d'aller à l'essentiel et en allant ainsi dans le vif du sujet nous implique efficacement sans jamais nous lâcher en cours de route. On est rivé à chaque personnage dont le destin nous interpelle, nous révolte, nous émeut, mais jamais ne nous indiffère. On ne s'étonne donc pas de retrouver les frères Dardenne au générique en tant que producteurs, eux qui se sont spécialisés dans le cinéma vérité.

On comprend que l'idéal que cette expérience peut représenter au départ finit par ressembler à toute autre : un mélange intime d'enfer et de paradis, de délivrance et de résignation qui n'est jamais que le reflet de l'esprit humain altéré inéluctablement par le temps qui passe.

Malgré toutes ses qualités indéniables, le film de Cédric Khan peut souffrir cependant de deux lacunes heureusement relatives : une ellipse quant à l'apparition et la disparition de Céline dans la vie de Paco, même si dans le deuxième cas une scène particulièrement poignante laisse deviner facilement la suite des évènements. Et aussi et surtout le point de vue de Nora, la mère, pendant toutes ces années où elle a été privée de ses deux fils. On se dit que peut-être d'un point de vue cinématographique c'était un compromis à faire ou bien les informations à ce sujet n'étaient pas assez nombreuses. Le livre "Hors Système, Onze ans sous l'étoile de la liberté" écrit par Xavier Fortin et ses deux fils, Shai Yena et Okwari, apportent peut-être d'intéressants éclairages même si encore une fois la narration provient du côté paternel.

On ne peut en tout cas s'empêcher de songer que le fait que Nora ait elle-même enlevé les enfants à leur père au tout début lui a valu d'être punie au centuple. Le dénouement n'en est que plus bouleversant lorsqu'on imagine ce qu'elle a pu endurer. Impossible de ne pas y être sensible.

424733.jpg

La loi et la justice sont régulièrement remises en question au long du film dans le discours plutôt pertinent de Paco que reprendront d'ailleurs ses enfants à un moment fatidique. Si certaines règles sont essentielles pour préserver la sécurité, il est évident qu'elles ne peuvent s'appliquer à tous les cas de figure et que le libre-arbitre est mis à mal dans une société qui se veut pourtant démocrate. La scène où Paco dénonce la suprématie du carré dans un monde où naturellement il est banni sert facilement d'illustration. Mais en dépit de sa philosophie, on constate que Paco flirte très souvent entre liberté et dictature. Il lui arrivera d'ailleurs plus d'une fois d'être lui-même en contradiction avec ses principes.

Au-delà du cas véridique et exceptionnel que le film dépeint avec une force et une simplicité exemplaires, c'est aussi l'occasion pour chacun(e) de réfléchir sur les choix que ses propres parents ont fait dans l'intérêt de leurs enfants ou dans le leur, ce qui n'est pas si facile à démêler, même avec le recul qui s'impose. Et évidemment amène aussi à s'interroger sur les choix que nous pouvons faire à notre tour en tant que parents.

337001.jpg

L'enfance, quel qu'elle soit, est l'argile qui façonne le futur d'un être humain. C'est une responsabilité qui amène forcément des sacrifices et se souvenir que le modèle de vie dont on rêve n'est pas forcément celui de tous ceux qui nous entourent est primordial pour préserver la justice au sein de sa propre famille. Montrer l'éventail de choix, mais ne jamais en imposer un seul, reste sans doute l'attitude la plus sage à adopter. Une question plus que jamais d'actualité à l'heure où notre société est en pleine mutation.

 

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être aussi :

Into the WildLe Mur InvisibleLe Nouveau monde

 

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mardi, 28 octobre 2014

Game Lover : Jeux Vidéo et Handicap [Jeux Vidéo]

jeux vidéo et handicap

Quand on est joueur et qu'on a aucun souci pour jouer, on oublie facilement que ce n'est pas le cas de tout le monde.

Les handicaps étant divers et variés, il est dès lors très compliqué de pouvoir adapter les jeux en fonction d'eux, même si des progrès sont faits dans ce domaine. Il s'avère souvent plus facile de trouver des astuces personnelles ou de se rabattre sur des jeux plus accessibles.

Ces questions, le site Game Lover a décidé de les aborder de plein pied.

Si vous êtes concerné de près ou de loi n'hésitez donc pas à échanger avec ses auteurs et les différents intervenants, joueurs ou non joueurs. Et si vous êtes comme moi et que vous n'avez aucun handicap, vous pouvez toujours leur faire de la pub, c'est la moindre des choses.

Je leur souhaite en tout cas plein de bons contacts et je salue cette belle initiative qui fera très certainement des heureux. Car même si cela ne règle pas le problème du handicap, le simple fait de se sentir moins seul dans ce domaine et pouvoir partager avec d'autres peut aider à mieux vivre.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

La Plume de la Création [Dessins/Poésies]

La Plume de la Création.jpg

Phénix de l'Inspiration,

brûlant de la flamme créatrice

se vidant de son sang,

mais toujours renaissant

l'encre sur le papier

accouche d'une idée

et de la plume naît l'oeuf

source d'espoir d'un rêve neuf

La Plume de la Création N&B.jpg

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

lundi, 27 octobre 2014

Gouttelettes dans la Brume [Photos]

Dans deux mois c'est Noël et comme pour l'annoncer à sa façon, Dame Nature, dans sa grande inspiration, nous offre ce fabuleux spectacle qu'elle seule pouvait imaginer et réaliser. Cadeau !

PICT0317.JPG

PICT0324.JPG

PICT0385.JPG

PICT0320.JPG

PICT0346.JPG

PICT0367.JPG

PICT0374.JPG

PICT0371.JPG

PICT0389.JPG

Nous regarderons avec une candeur retrouvée

les gouttes de pluie briller sur les toiles d'araignée

glisser et rouler sur ces fragile réseaux

comme autant de perles nues pêchées du ruisseau

(Extrait de La Résurrection des Fleurs)

PICT0350.JPG

BONUS

PICT0309.JPG

Ce sont ces toiles d'araignée qui ont déclenché mon enthousiasme. Oui, de la vraie dentelle !

PICT0310.JPG

PICT0360.JPG

Quand j'ai pensé faire des photos avec en vedette cette brume matinale, j'ai immédiatement espérer que les cygnes feraient leur apparition pour sublimer le tout. Mon voeu a été exaucé ! 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

Terminator Renaissance [Cinéma/Critiques]

19095352.jpg

Terminator Renaissance porte bien son nom à plus d'un titre. Après un troisième épisode sympathique, mais poussif à bien des égards et surtout beaucoup trop proche du 2 dans sa structure, il était grand temps de relancer la saga sur de nouveaux rails.  L'occasion était enfin donné aux fans de pouvoir être témoin de la lutte des humains contre les machines, cette fois dans le futur, là où finalement tout a commencé.

terminator_salvation101.jpg

"Ici John Connor, si vous écoutez ce message, vous êtes la Résistance !" Christian Bale se glisse sans problème dans la peau du leader de la Résistance contre les machines de Skynet. Sa connaissance du passé et du futur qui en découle sera un don autant qu'une malédiction. La ferveur de ses fidèles ne sera pas de trop. J'avoue que j'aurais beaucoup aimé que sa phrase de ralliement clôture le film (effet d'interactivité avec le public en prime) plutôt que réentendre une qu'on connaît déjà.

C'est à McG (Charlie et ses Drôles de Dames 1 & 2, Target) qu'est revenu l'honneur de relever ce défi de taille : poursuivre l'oeuvre de James Cameron quelque peu malmenée et définir de nouveaux enjeux. Un choix qu'on peut estimer de prime abord assez inquiétant compte tenu de la filmo du réal. Mais c'est sans compter l'estime que l'intéressé porte à l'univers et le savoir-faire de l'équipe qui va le seconder efficacement sur ce projet.

En découvrant le nom de Christian Bale (The Dark Knight, The Dark Knight Rises, Equilibrium, The Prestige) dans le rôle très convoité de John Connor, les esprits échauffés se sont immédiatement apaisés. Connu pour ses prestations dans de nombreux film de genre très estimés (les Batman de Nolan en tête), sa présence au casting était déjà un bon gage de qualité. La venue de Bryce Dallas Howard (Le Village) finira sans doute de faire taire les mauvaises langues.

terminator1.jpg

Entre John Connor et Marcus Wright ça souffle le chaud et le froid.

tmtr-090513-12.jpg

Bryce Dallas Howard (Le Village, La Jeune Fille de l'Eau) interprète Kate Connor, une infirmière jouée par Claire Danes dans Terminator 3. Même si elle n'agit pas sur le terrain, son action n'en est pas moins indispensable puisqu'elle est le soutien moral de John et l'autre moitié de sa conscience dans les moments de doute. Et dans une guerre comme celle-là, autant dire qu'il y en a souvent. On retrouvera la comédienne à l'affiche de Jurassic World.

Et puis question valeur ajoutée, il y a bien sûr Sam Worthington (Le Choc des Titans) tout droit venu de son Australie natale. C'est James Cameron lui-même qui l'a chaudement recommandé alors que le comédien venait de passer avec succès les essais pour Avatar.

Dans Terminator Renaissance, il impose dès le départ son charisme naturel dans la peau d'un homme en quête de rédemption et l'on s'attache immédiatement à son personnage. Ca tombe bien, car il va connaître pas mal d'épreuves qui ne le laisseront pas indemne. Mais le fait est que tous les nouveaux personnages (et ils sont nombreux) suscitent d'emblée la sympathie du spectateur. Petite revue en détails :

Antonyelchin.jpg

Pas un nouveau personnage, mais un nouveau visage : c'est à Anton Yelchin (Star Trek) que revint la lourde tâche de succéder à Michael Biehn dans le rôle iconique de Kyle Reese. Le jeune acteur s'en sort plus que bien. Déjà très débrouillard, mais encore vulnérable, il va découvrir en Marcus un professeur tout désigné qui va parachever son apprentissage.

terminator_salvation72.jpg

La toute jeune Jadagrace ne démérite nullement aux côtés des hommes aguerris. Muette, la petite Star a malgré cela plus d'un tour dans son sac : son silence vaut d'ailleurs régulièrement de l'or, surtout lorsqu'il annonce un danger imminent que personne n'avait venu venir.

terminator11.jpg

Dans sa quête, Marcus va croiser la route de Blair Williams, une pilote courageuse sous les ordres de John Connor. Entre eux va naître une idylle qui entraînera des conséquences inattendues pour tout le monde. La comédienne Moon Goodblood s'était déjà illustré dans un film de genre avec Pathfinder.

fhd009TRS_Common_003.jpg

Barnes, incarné par Common (Wanted) est un soldat fidèle à Connor et aux idéaux de la Résistance qui sera comme beaucoup endeuillé par les atrocités de la guerre.

2009_terminator_salvation_049.jpg

Michael Ironside interprète le Général Ahsdown, lequel ne va pas toujours être en accord avec la stratégie décidée par Connor. L'acteur est bien connu des amateurs de SF puisqu'il s'est illustré auparavant dans des références telles que la série V, Total Recall (avec Schwarzy) et Starship Troopers. Un vétéran du genre, quoi !

La mission de Connor de détruire Skynet et celle de Marcus pour comprendre ce qui lui est arrivé vont finir par se rejoindre. On apprécie énormément les plans (post)-apocalyptiques ainsi que la construction du scénario qui parvient à nourrir une intrigue originale tout en respectant les ingrédients et thèmes récurrents de la série sans oublier quelques clins d'oeil et liens logiques vers les épisodes précédents, mais toujours en bonnes proportions.

On regrette d'autant plus que la dernière partie du film souffre d'un manque d'inspiration et de cohérence en alignant notamment beaucoup trop de similitudes avec les deux premiers épisodes dans sa scène d'action finale au point de ressembler à une sorte de best of mal déguisé. Ce n'est pas désagréable en soi, cela fonctionne même, mais le fan-service ne doit pas servir non plus de prétexte pour déguiser une certaine paresse créative. Est-ce que le film méritait pour autant cet injuste échec ? Certainement pas. Son audace s'est au final retournée contre lui et c'est ainsi que le prochain épisode, baptisé Genysis, ne continuera pas sur la même voie. Schwarzy sera de retour, condamnant l'une des plus populaire sagas de SF à servir de sponsor au comédien. Car finalement, le plus grand mérite de Terminator Renaissance n'a-t-il pas été de prouver qu'un film Terminator pouvait fonctionner sans l'ex gouverneur et que s'obstiner à ne pas l'en dissocier pour assurer le succès était une bêtise sans nom ? Terminator, c'est d'abord et surtout un univers, il ne faudrait quand même pas l'oublier. De là à dire que le public s'est rendu complice de ce forfait ne serait pas que pure spéculation de ma part.

terminator-salvation.jpg

Les motos Terminator, l'une des grandes nouveautés de cet épisode, sont brillamment mises en scène lors d'une longue séquence d'action particulièrement jouissive de par son évolution. Particulièrement inspirées dans leur design et leur comportement, les amateurs apprécieront le fait que le fabricant Ducati ait participé à leur création. Pour autant on regrettera qu'elles soient capables d'éviter des obstacles mobiles et paradoxalement de percuter un câble déployé en travers de la route. Cherchez l'erreur !

Terminator Renaissance

Si le film a bénéficié d'une adaptation en jeu vidéo, ce n'est malheureusement pas pour de bonnes raisons. Techniquement dépassé, linéaire et dirigiste au possible, le jeu n'est qu'un prétexte marketing déguisé en bête shooter. Hormis l'intérêt d'incarner Connor et de découvrir un bestiaire enrichi, l'expérience est anecdotique. Très regrettable car étant donné la richesse du background, l'univers aurait pu être exploité via un monde ouvert post-apocalyptique dans la droite lignée d'un Fallout 3. On aurait incarné un membre de la Résistance ou pourquoi pas un Terminator, expérimentant l'affrontement mythique entre les deux camps à travers de simples escarmouches musclées ou bien des batailles stratégiques de grande ampleur, en solo comme en multi.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

dimanche, 26 octobre 2014

Predator [Cinéma/Critiques]

18610572.jpg

Les années 80 ont représenté pour moi l'âge d'or d'Hollywood. Evidemment, c'est purement subjectif. Le cinéma de divertissement trouvait un souffle nouveau qui initia d'ailleurs la formule si chère aux blockbusters d'aujourd'hui. Donc objectivement parlant, y a du pour et y a du contre. Parallèlement aux productions Spielberg, nous avions droit régulièrement aux exploits de Stallone/Schwarzenegger et consorts (qu'ils tentent vainement de réitérer aujourd'hui !). Autant dire qu'on ne restait jamais sur notre faim.

Mais au-delà de la qualité des films de cette époque, ce dont chacun reste seul juge, il y a un élément indéniable qui a ajouté grandement à leur valeur : la patience dont il nous fallait faire preuve avant de pouvoir les déguster. Bah oui, années 80 obligent, aller au cinéma était encore un luxe, surtout pour les familles modestes, et comme internet n'existait pas, il fallait attendre un certain temps avant de pouvoir les découvrir en K7 VHS (un investissement là aussi) ou à la télé sur les grandes chaines publiques, parce que Canal + étant aussi un luxe, autant dire qu'on les voyait une éternité plus tard alors que le film était passé de mode depuis longtemps. Mais tout ce processus faisait grandir le désir et nourrissait la passion autour de l'univers dudit film. L'attente faisait partie intégrante du plaisir cinématographique. Et l'un des meilleurs exemples pour moi dans ce domaine a été Predator.

predator-1987 6.jpg

Une belle bande de mâles Alpha !

Predator conjugue à merveille les qualités d'un plaisir coupable (l'attaque du camp, les répliques) en cultivant allègrement l'aspect Badass de ses personnages à l'ambiance viscérale d'un pur film fantastique. Le réalisateur John Mc Tiernan (Last Action Hero, Le Treizième Guerrier) nous offrira Piège de Cristal un an après, révolutionnant le film d'action en huit-clos et lançant la carrière de Bruce Willis. Rétrospectivement, ça augurait du meilleur pour ce qui n'était alors que son premier gros film de studio !

Dans une première partie on suit ce commando semblant revenu de tout se frayer un chemin dans la jungle afin d'accomplir une mission qui a tout d'un voyage de plaisance. Bien évidemment, et on s'en doute, ce sera loin d'être le cas. Seulement, eux ne le savent pas, et sont très loin de se douter que la découverte de la véritable nature de leur opération ne sera que le cadet de leur souci quand ils comprendront (beaucoup trop tard sinon c'est pas drôle) qu'ils ont un plus gros chat à fouetter. Enfin c'est plutôt l'inverse !

schwarznegger_predator.jpg

Considéré comme un intrus, Dillon devra essuyer la méfiance du groupe et prouver qu'il est digne de confiance. Après s'être frité avec Stallone sur un ring, Carl Weathers titille Schwarzy dans la jungle. C'est ce qui s'appelle varier les plaisirs !

Un peu à l'image de Une Nuit en Enfer de Rodriguez (qui produira comble de l'ironie le maladroit Predators), le film prend ensuite un virage à 90° pour nous offrir donc une toute autre ambiance. Les enjeux ne sont alors plus les mêmes tout en continuant de nous passionner. Et c'est là l'une des grandes réussites du film : on a droit à deux films en un, deux intrigues qui, loin de se nuire, se fondent parfaitement, se sublimant respectivement.

predator-iseeyou.jpg

Billy est le seul qui parvient à percevoir la présence du Predator. Cela le sauvera-t-il ?

Predator aurait pu se contenter d'aller jusqu'au bout de son idée première, à savoir un film viril et décomplexé à la gloire de schwarzy comme dans Commando. Mais l'idée de génie des deux scénaristes (Jim et John Thomas) est d'avoir déconstruit ensuite toute cette mécanique savamment orchestrée. Et le fait est que ces mercenaires, plutôt attachants au demeurant, symboles de puissance, voire d'invulnérabilité, vont susciter chez le spectateur une sympathie toute particulière lorsqu'il assistera, impuissant, à leur extermination en bonne et due forme. Massacrés comme du simple bétail par un ennemi indéterminé, mais visiblement très déterminé, un frisson nous parcourt inévitablement l'échine. On a pas encore vu un poil de la bête et on sait déjà la menace qu'elle représente. Car pour s'attaquer à une vraie bande de crache-la mort (dixit Aliens), faut quand même en avoir une sacrée paire...

2407182,wENhz_thfdJhBgdiWFGDOVnVFwIK9XY2EIm6+lzuEKxw+7oNmxMioOI6kztYzm9gPGnkVBCfYYeZ3H8jcyq0DA==.jpg

Elpidia Carillo incarne Anna, la seule femme du film. Sa présence au sein du groupe est accidentelle, mais rien n'arrive par hasard. Au départ peu coopérative, elle finira par démontrer sa valeur : le Predator n'est pas un parfait inconnu pour elle !

L'apparition du Predator est tout d'abord très intelligemment mise en scène puisque très progressive, attisant la curiosité et faisant monter la tension crescendo. Un procédé cinématographique repris par quantité de films de série B (et Z) sans jamais l'égaler. Qui n'a pas tenté, souvent en vain, de déceler l'extraterrestre camouflé dans la jungle ? La première vision qu'on en a est particulièrement originale puisqu'il s'agit simplement de sa main vue à travers ses propres yeux si l'on peut dire, cette fameuse vision thermique que l'on associera à la créature à l'instar de nombreux autres gadgets et effets sonores eux aussi iconiques.

Le fait même de voir régulièrement les personnages avec ce spectre limité de couleurs permet moins de s'identifier au Predator que de mesurer à quel point il est maître de la situation. S'il n'attaque pas, c'est qu'il l'a décidé. Une nouvelle preuve de sa supériorité. Le Predator aime la chasse, mais pas n'importe comment. Il y a des codes, des rituels que l'on comprendra au fur et à mesure et qui feront pour beaucoup dans son succès en plus de son design inspiré, crée par le grand Stan Winston (Jurassic Park) qui, un an auparavant, avait déjà terrifié les cinéphiles avec la reine Alien d'Aliens. A noter que le faciès même du Predator (les mandibules) lui a été suggéré par James Cameron en personne.

Predator-600x287.jpg

Le Predator met longtemps à se montrer, mais on est pas déçu. Chacune de ses interventions est jubilatoire. Malgré sa discrétion, la créature a une vraie présence. La première fois que je l'ai vu, je me souviens que je trouvais son casque super cool et j'étais convaincu que c'était son visage en quelque sorte, qu'on en verrait pas davantage. Lorsqu'il se découvre à la fin du film, ça été comme d'ouvrir un oeuf Kinder après en avoir mangé le chocolat : une grosse surprise en prime ! Faut dire qu'à l'époque, sans Internet, on avait beaucoup moins de chance d'être spoilé ! A noter que le Predator a été incarné dans les deux premiers opus par Kevin Peter Hall (le grand noir de la série Superminds), malheureusement décédé depuis. A l'origine, c'est Van Damme qui devait endosser le costume. Mais le confort et le design n'étant pas aussi efficaces, la production a dû revoir ses plans.

Vient le moment où fatalement Schwarzy se retrouve seul face à sa Némesis. En même temps c'est le combat qu'on fantasme depuis un moment, ça aurait été dommage de s'en passer. Et là, le film de sombrer à nouveau dans une autre ambiance, crépusculaire, une sorte de retour à l'âge primitif. Le Major Dutch Shaeffer doit redevenir une bête pour pouvoir affronter la bête et sa technologie. La thématique est d'autant plus intéressante qu'elle était totalement inattendue. On passe d'un film gonflé à la testostérone pour ados boutonneux à un docu-fiction philosophique sur l'homme et les vertus de son instinct animal. Autant vous dire que le final est à la hauteur de nos espoirs. 

Arnold-Schwarzenegger-Predator.jpg

Avant d'être purement physique, le duel est avant tout psychologique, chaque adversaire piégeant l'autre, le provoquant, le poussant dans ses retranchements avant le fatidique face à face qui sera vite à l'avantage de l'un des deux guerriers.predator-arnold.jpg Film d'action, film fantastique, film de SF, Predator c'est la quintessence du cinéma, un modèle inégalé qui encore aujourd'hui se savoure avec le même plaisir. En localisant l'action dans la jungle, les scénaristes ont de surcroît protéger le film des affres du temps contrairement à sa suite qui vieillit beaucoup moins bien. Le blockbuster complice du spectateur qui ne le prend pas en otage et surtout le respecte. Un film comme ça forcément ça prend encore plus de valeur avec les années, comme un bon vin !

BONUS

one_of_the_best_scenes_in_an_action_movie-61577.gif

Contaaaaaaaaaaaaaact !!!

La musique de Alan Silvestri (La trilogie Retour vers le Futur, Abyss, Forrest Gump) est évidemment pour beaucoup dans la qualité de l'ambiance de Predator. Mêlant très habilement hymnes pêchus, sonorités tribales et thèmes d'action intenses, des premières images aux dernières, elle épouse la narration à la perfection. Tour à tour subtile, empreinte de mystère et sortant l'artillerie lourde aux bons moments, elle transcende chaque scène et insuffle l'émotion recherchée. Le Predator étant quasi muet, la BO est son principal langage et à ce titre elle assure méchamment !

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

samedi, 25 octobre 2014

Dans 1000 ans...De l'Humanité à l'Ame-Unité

De l’Humanité à l’Ame-Unité

 

Dans 1000 ans, les êtres humains cesseront de croire aux vertus de la technologie et du système monétaire. Ils voudront s’en affranchir. Définitivement.
Ils exploiteront enfin le plein potentiel de leur esprit.
Ils découvriront que par l’intermédiaire des rêves et de la méditation, ils peuvent connecter leurs esprits, leurs âmes mêmes et se révéler réellement tels qu’ils sont, pour mieux s’accepter et accepter les autres. Une nouvelle forme de communication et d’échange  apparaîtra.
On pourra partager son expérience, ses émotions avec une rapidité et une efficacité révolutionnaires. La connexion sera pour tout le monde de très haut débit.
Chacun aura de la valeur pour tous les autres. Un être humain ne sera plus son équivalent en euros ou en dollars. Il sera le fruit de ses erreurs et de ses victoires qu’il pourra enseigner.
L’Humanité franchira un pas décisif dans son évolution, mais il lui restera des combats à mener. Elle acquerra une énorme liberté dans son inspiration et son imagination qu’elle devra cependant apprendre à contrôler.  De mauvaises idées, de noires pensées – les Spâmes – feront leur apparition.  Les hommes développeront alors un esprit de ruche à la manière des fourmis et parviendront ainsi à rétablir un équilibre.  Cette grande victoire donnera d’ailleurs lieu à d’autres grands bonds en avant.
Les vivants pourront communiquer avec les personnes dans le coma et même les morts. La notion même de mort disparaîtra et avec elle nombre de superstitions, de peurs et d’idées reçues.
Cet internet de l’esprit sera baptisé Evolo (du latin s’envoler).
Les hommes finiront par pouvoir naître et vivre sans corps physique. Ils pourront dès lors explorer l’espace en toute sérénité et aller de planète en planète à la rencontre d’autres civilisations comme aujourd’hui nous surfons sur le net.

17.jpg

Illustration extraite de l'histoire Le Combat du Papillon

J'ai écrit ce texte dans le cadre d'un concours lancé par Bernard Werber. Je n'ai pas gagné, à mon grand regret, mais cela m'a permis de synthétiser des croyances et désirs personnels.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mardi, 21 octobre 2014

La Crise est salutaire [Méditations]

La Crise est salutaire

La crise est devenu un mot à la mode. On l'emploie à toutes les sauces comme pour l'apprivoiser, comme pour mieux accepter son existence au sein de notre quotidien qu'elle bouscule, parfois, sans crier gare. C'est un fait qu'elle n'a jamais été aussi [im]populaire.

Quand je parle de crise, je parle autant de celle qui semble paralyser le monde entier que celle qui survient à l'échelle de chaque individu. Parce qu'au final, les enjeux sont les mêmes. S'adapter ou mourir.

Le libre-arbitre, cette précieuse capacité qui nous a été offerte, révèle alors toute son importance de même que notre aptitude à prendre du recul sur les évènements et sur nous-mêmes.

Car qu'est-ce qu'une crise sinon l'occasion de faire un bilan digne de ce nom que nous n'aurions peut-être jamais fait autrement, l'occasion de se remettre en question, de s'interroger sur nos priorités, que nous soyons ou non à l'origine de ladite crise ?

Comme je l'ai dit, nous avons le choix de la manière de réagir face à la violence d'un changement qui ébranle nos convictions, nos habitudes, mettant en péril notre confort, qu'il soit matériel, physique, social, psychologique voire spirituel, quand il ne remet pas en cause tout cela à la fois.

Nous pouvons le nier, l'ignorer et même s'y opposer en se résignant à vivre comme avant en dépit des conséquences. Mais on se rend assez vite compte que cela nous mène droit dans une impasse. Nous sommes faits pour évoluer, premier message véhiculé par la crise.

La souffrance n'est jamais gratuite, elle est formatrice

autruche.jpg

La Crise ? Connais pas !

Nous pouvons faire la politique de l'autruche, c'est à dire l'ignorer, attendre que la crise passe comme une tempête passagère. Après tout, les tempêtes ne durent pas, il y a toujours une accalmie. C'est un fait. Mais ce n'est en vérité qu'une illusion. Car quelle expérience tirerons-nous de cette épreuve si nous refusons qu'elle nous traverse pleinement ? L'accepter ce n'est pas seulement se plaindre, ce n'est pas simplement s'apitoyer sur son sort, même si c'est notre droit le plus stricte.  Comme dit si bien le proverbe : "Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres". Ce n'est pas dans un livre que je l'ai lu, mais dans un jeu vidéo : Dragon's Dogma (et pan ! pour les détracteurs !)

Accepter ce tsunami dans nos vies c'est décider qu'il nous entraînera au fond de l'eau ou au contraire qu'il nous servira de bouée et même de tremplin pour atteindre des rivages jusque-là inexplorés, à savoir développer des ressources intérieures insoupçonnées et la capacité de les exploiter le moment venu lors de drames ultérieurs.

Je ne vois pas de meilleur exemple qu'une expérience très personnelle pour illustrer cet apprentissage de la vie.

Le coeur a ses raisons...qui nous font bien du tort.

A l'âge de 21 ans, je suis tombé fou amoureux d'une jeune femme avec laquelle je n'ai pu partager cet amour passionné. J'en ai souffert pendant des années tellement mes sentiments étaient forts. Par ce chagrin sentimental j'ai expérimenté pour la première fois la notion de deuil, le mot n'est pas trop fort. Car lorsque j'ai compris que je ne la reverrai plus, j'ai ressenti une sensation de perte presque physique. J'ai connu par la suite une grosse dépression et un sentiment de solitude très douloureux.

Ce qui m'a sauvé :

- Une forme d'espoir inexpliqué, même si à l'époque je ne le formulais pas ainsi. J'en profite pour rappeler que le suicide n'est pas une preuve de courage ou de lâcheté, c'est seulement la preuve d'un désespoir abyssal. Garder de la rancune envers quelqu'un qui en a été à cette extrémité indique seulement que le travail de deuil n'est pas achevé.

J'ai eu à cette période les pensées les plus noires de mon existence, il n'y avait véritablement rien pour me raccrocher à la vie et pourtant je suis resté, sans pouvoir l'expliquer. Je compris plus tard que par une forme d'intuition, dont nous pouvons tous être possesseurs, que c'est parce que j'avais au fond de moi la conviction que j'avais encore de belles choses à faire en ce monde et qu'elles étaient plus importantes au final que mon mal-être présent.

A cette période également, ma souffrance m'a fait expérimenté des niveaux de rêve différents, supérieurs en quelque sorte (sans aucun usage de drogues je tiens à le préciser) qui m'ont sans doute aidé, inconsciemment, à aiguiser cette intuition, ce lien avec mon futur, alors qu'ils ne représentaient pour moi à ce moment-là que mon unique échappatoire. Les rêves ont un pouvoir encore insoupçonné et il me tarde qu'il soit reconnu à sa juste valeur. Même le sommeil nous guérit de bien des tourments. Constatez les bienfaits d'une sieste alors que vous étiez  ô combien triste, contrarié et/ou confus juste avant. La nuit porte conseil, dit-on et c'est on ne peut plus vrai, que l'on dorme en plein jour ne change, bien heureusement, rien à ce constat.

Ce qui m'a sauvé aussi :

- L'art a prouvé a cette période de crise toute sa puissance thérapeutique. Tout d'abord exutoire, mes histoire, écrites, dessinées, m'ont permis d'enrichir un don naturel pour créer et raconter (à vous de juger sur l'étendue de ce blog); L'art et le rêve, deux bouées de sauvetage auxquelles je me suis accroché comme un forcené et qui ont donné naissance à bien des oeuvres dont mon roman graphique Dans l'Esprit de Morphée. (Cf aussi les illustrations). Je ne peux m'empêcher de songer que c'est un peu pour moi l'équivalent de The Crow pour James O'Barr, pas dans la forme, cela va de soit, mais en termes de valeur thérapeutique et d'expression artistique.

- Et puis il y a le temps, fatalement, encore faut-il en gagner suffisamment pour qu'il agisse sur nous et dans cette entreprise, l'entourage, les amis, la famille, est essentiel. A lui de trouver la bonne distance, le bon langage. Ce qui peut constituer un travail de longue haleine, chacun devant trouver le rôle qui est le sien afin de compléter celui des autres.

Un professionnel est bien sûr tout indiqué, car on ne s'improvise pas thérapeute. Il existe différentes méthodes qui ont prouvé leur valeur comme l'EMDR. En tous les cas bien choisir le thérapeute peut s'avérer vital afin qu'il mette en place un cadre adapté autour du patient. Car dans une phase de dépression, on est fragilisé et tous nos vieux démons n'attendront qu'une occasion pour se manifester et nous terrasser puisque nous n'avons jamais été aussi vulnérable.

Pendant longtemps j'en ai voulu à la vie de m'avoir permis d'éprouver des sentiments aussi beaux sans pouvoir les partager avec l'être qui me les avait inspirés. Mais j'ai fini par comprendre qu'un amour, ou un évènement quel qui soit, a parfois une finalité qui nous échappe, cela ne signifie pas pour autant qu'il doit être vécu comme une malédiction. C'est ce que j'ai exprimé dans ma nouvelle Le coeur dans les Etoiles.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus...vivant !

Pour en revenir aux faits, neuf ans plus tard, en décembre 2008, ma soeur Lado, dont j'étais très proche, met fin à ses jours suite à une dépression (la dépression fera l'objet d'une méditation tant elle est devenu elle aussi familière à nos vies). C'était la personne la plus proche de moi, plus qu'une soeur, plus qu'une amie, elle était la parfaite synthèse des deux. Vous imaginez la perte que j'ai pu ressentir. Et pourtant ma souffrance, mon deuil ont été de courte durée. Le deuil, on le sait, est pourtant un long cheminement qui requiert de passer par plusieurs étapes bien définies. Et bien, le deuil sentimental que j'avais expérimenté auparavant m'a permis, si je puis dire, de brûler les étapes de celui-ci. En gros je ne me voyais pas signer une seconde fois pour plusieurs années de souffrance et de solitude. C'était inconcevable. J'ai eu véritablement le sentiment d'avoir le choix, la liberté de mon avenir, chose qui n'était pas à ma portée la première fois, parce que je n'avais tout simplement pas acquis l'expérience. Et le fait est que si je n'avais pas connu ce drame personnel auparavant, la perte de ma soeur aurait peut-être pu m'emporter à mon tour. Je dis peut-être car l'intuition dont j'ai déjà parlé aurait pu encore une fois jouer son rôle. Mais on ne peut faire que des suppositions. Ce dont je suis convaincu, c'est que mon premier deuil m'a quasiment épargné le second. C'en est presque miraculeux.

L'Enfer c'est les autres...que l'on ignore

Plus récemment, j'ai connu quelqu'un qui a perdu sa soeur dans des circonstances particulièrement pénibles. Immédiatement j'ai su, de par mon expérience, que j'avais un rôle à jouer, rôle que j'ai pris très au sérieux et qui m'a fait comprendre encore un peu plus que si nous dépassons nos traumatismes, ils nous donneront à long terme le pouvoir d'aider les autres à dépasser les leurs. Notre vigilance vis à vis de nos proches comme d'inconnus dans le besoin deviendra alors instinctive.

S'il y a donc une leçon, à mon sens, à tirer de tout ça, c'est que les crises ne sont pas faites pour nous anéantir, bien au contraire, elles sont faites pour nous élever. Je crois qu'elles sont là aussi pour nous rappeler que c'est bien dans l'union avec les autres que naît la force de nous construire de meilleurs lendemains. La crise est faite pour nous éloigner non pas des autres, mais de l'isolement. Elle est faite pour nous rapprocher car nous sommes tous connectés. (cf le film Cloud Atlas). Et si le monde va si mal, c'est bien parce que nous n'avons pas encore pris cela au pied de la lettre et que nous avons encore tous du pain sur la planche dans ce domaine.

 

Note : merci à cet intervenant à la radio (dont hélas j'ignore le nom) qui a initié l'écriture de cet article.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

lundi, 20 octobre 2014

E.T. L'Extraterrestre [Cinéma/Critiques]

affet.jpg

De l'aveu même de Spielberg, E.T. est un film sur le divorce de ses parents. C'est dingue ce que les drames personnels peuvent inspirer comme belles histoires !

La trentaine bien entamée, on pense que revoir une énième fois E.T. nous fera doucement sourire, au mieux éveiller un brin de nostalgie. Evidemment on se trompe. Parce que revoir E.T. ce n'est pas seulement se reconnecter à son passé de cinéphile, c'est ni plus ni moins retrouver l'enfant qui survit toujours en nous et que l'on avait perdu de vue au fil du temps.

En assistant une nouvelle fois à la rencontre miraculeuse entre Elliott et le gentil bonhomme de la lune (dixit Gertie), on réalise à quel point les doux ronronnements d'E.T. nous sont familiers et combien ils nous ont manqué, de même que son faciès simiesque, sa voix enrouée, sa démarche pataude, sa silhouette difforme, ratatinée, presque pathétique. Mais il suffit que E.T. dresse son long cou et ouvre grand ses grands yeux pour qu'il nous rappelle son incroyable noblesse, avant même que son coeur-lumière n'éclaire le film d'un espoir sans commune mesure.

5-things-you-might-not-know-about-steven-spielberg-et-30th-anniversary.jpg

Seul un enfant pourrait accueillir comme il se doit un être venu d'un autre monde. Dans E.T. les hommes, les adultes sont présentés comme l'espèce intrusive, menaçante (cf la scène surréaliste des cosmonautes dans la maison). L'humanité est préservée tant qu'Eliott et E.T. leur survivent. La relation fusionnelle qu'ils partagent trouve son point d'orgue lors d'une scène cruciale. Lorsque Eliott dit "Je t'aime" à E.T. il ne fait pas qu'exprimer un sentiment, il transmet l'amour directement en lui, sans doute lui fait-il découvrir un sentiment inconnu sur sa planète au point que cela le tire de son odieux sommeil comme par magie. Oui, beau à pleurer !

Sur un plan plus technique, Spielberg nous régale constamment d'ambiances soignées, de plans inspirés où la lumière est souvent reine. Mais sa mise en scène n'hésite pas à s'affranchir des codes qu'elle semble avoir adoptés comme lors de cette scène anthologique où Elliott embrasse sa blonde dulcinée et que comme sous l'effet de ce baiser innocent, les grenouilles destinées à une autopsie en règle se voient libérées de leur sombre destin. Victoire !

Victoire de l'imagination également lorsque les enfants à vélo échappent à la police avec ce plan mythique s'il en est de leur silhouette en ombre chinoise portée sur le disque immaculé de la lune. L'enfance c'est l'imagination et l'imagination c'est la liberté absolue, l'un des messages de Spielberg (Jurassic Park, Indiana Jones et le Temple Maudit, Tintin : Le Secret de la Licorne) à travers ce plaidoyer et ce n'est sans doute pas pour rien que le temps d'une scène on entend la mère d'Elliott lire un extrait de Peter Pan que le cinéaste adaptera lui-même dans Hook avec le trépidant Robin Williams (RIP).

e-t--1982-64-g.jpg

Peter Coyote (Sphere) montre tardivement son visage pour entretenir le suspense sur son identité. Au départ présenté comme un méchant, il s'avère au final être un allié pour les deux héros, avouant lui-même avoir rêvé depuis longtemps d'un tel évènement et se félicitant qu'Elliott ait été choisi pour le vivre de manière si intime. Ce personnage incarne donc parfaitement l'adulte que le spectateur est devenu. 

Nous reviennent alors inévitablement des souvenirs inestimables de cette période chérie où à l'âge béni d'Elliott, nous rêvions, nous aussi, d'une telle Rencontre du Troisième Type, nous y croyions dur comme fer au point d'en faire une activité à temps plein : la culture de la magie, le goût du merveilleux, luxe suprême aujourd'hui terrassé par les préoccupations d'un monde adulte dominé par la peur. A ce titre, le film fait office de véritable cure de jouvence et on comprend encore mieux pourquoi un réalisateur tel que J.J. Abrams lui a offert un vibrant hommage à travers son Super 8.

E.T. c'est l'aventure suprême, celle qu'on a tous rêvée de vivre un jour, qui continue de manquer à notre vie et la rendra inachevée quoique l'on fera pour la remplir. 

et-saying-goodbye.jpg

Bon cette fois, je ne chialerai pas, je ne chialerai pas, je ne chialerai pas, je ne...Bouuuuh ! Merde, vite, un mouchoir, fais chier !!!

La Trahison

A l'instar de son ami George Lucas sur Starwars, Spielberg a cédé à la tentation "d'améliorer" E.T. afin de coller à sa vision première. Si l'intention est louable sur le papier (effets spéciaux dernier cri, scènes supprimées réintégrées), on voit vite les revers du procédé. Entre une VF incontestablement inférieure (les intonations, le rythme) malgré des voix proches des originales, des effets numériques trop présents et la fameuse disparition des armes durant le prologue au profit de lampes torches, on grimace, on rage et on a au final qu'une seule envie : revoir et conserver la version de 1982, avec tous ses défauts qui sont autant de chances de garder intacte la magie unique de ce chef-d'oeuvre.

e-1-g.jpg

- Dis, Papa, pourquoi tu m'as fait ça ?

 BONUS


E.T. ne serait bien évidemment pas E.T. sans la bouleversante musique qui lui donne vie. A l'image d'Elliott et d'E.T., Steven Spielberg et John Williams forment un duo en parfaite symbiose. Résultat : deux artistes au sommet de leur art !

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

dimanche, 19 octobre 2014

Far Cry 2 [Jeux Vidéo/Critiques]

fire-commando.jpg

Alors que Far Cry 4 sort le mois prochain, revenons en détail sur le deuxième épisode, celui qui a marqué plus d'un joueur, hélas pas pour de bonnes raisons.

Après un premier épisode mémorable tant par sa beauté graphique que par son gameplay, Ubisoft déplaçait la licence Far Cry en Afrique où l'alter-ego du joueur se retrouvait en pleine guérilla, confronté à deux factions antagonistes, avec en fil conducteur la poursuite d'un dangereux vendeur d'armes baptisé Le Chacal aussi insaisissable que manipulateur.

Rapidement on comprend que l'intrigue va nous amener à manger à tous les râteliers, manipulant à notre tour les deux factions rivales en tirant à chaque fois notre épingle du jeu, sans jamais être démasqué. Le concept renvoie à celui de classiques comme Le Garde du Corps d'Akira Kurosawa décliné plus tard en western dans le fameux Quelques Dollars de plus de Sergio Leone avec Clint Eastwood, lui-même adapté à l'époque de la prohibition dans Dernier Recours de Walter Hill avec Bruce Willis ou le but est toujours de mettre le feu aux poudres et d'assister à la curée.

L'idée était donc séduisante. Dans Far Cry 2, l'aspect répétitif des missions ("Va tout faire péter !" ou "Tue untel") allié à une mise en scène minimaliste en réduit malheureusement la portée, du moins dans la première partie du jeu. C'est donc ailleurs que le joueur trouvera son véritable intérêt.

farcry2_3.jpg

La grande originalité de cet épisode : la lecture de la carte se fait en temps réel, la radio servant à repérer la proximité des diamants.

Le plus gros point fort du jeu ne met pas longtemps à se dévoiler : l'ambiance africaine est superbement rendue. Les couleurs chaudes, ambrées sont du plus bel effet, les textures sont propres, que ce soit dans la jungle, la savane ou les marécages, l'immersion est totale, à pied ou en véhicule (conduite grisante) avec des armes très bien modélisées de surcroît, ce qui est évidemment très important pour un FPS. Rien à dire donc sur le plan visuel et ce même encore aujourd'hui au point qu'on trouvera objectivement ce second opus plus beau sur console car techniquement plus homogène (le choix du décor est hors sujet) que ne l'est Far Cry 3 qui montre lui clairement la limite du moteur notamment sur le rendu de la végétation et des personnages. On peut aussi noter que l'effet de propagation du feu est dans Far Cry 2 incontestablement plus saisissant au point qu'on  créera des feux de brousse rien que pour le plaisir des yeux. Le souffle des explosions et l'effet du vent dans les herbes sont également très convaincants de même que l'animation de la végétation accompagnant notre progression. Si de jour, le jeu flatte donc constamment la rétine avec en prime de sublimes soleils levant/couchant, de nuit le constat est plus mitigé, la nuit ayant le don d'affadir considérablement l'ensemble. Mais le cycle jour/nuit dans son ensemble est très convaincant surtout comparé au 3.

Revenons plus en détails sur l'arsenal qui constitue évidemment le nerf de la guerre tout autant que le coeur de la licence. Variées, visuellement très réussies (attendez sans rien faire avec chacune d'elle et vous aurez droit à une sympathique animation) elles procurent également d'excellentes sensations. Les armes se débloquent de deux façons : soit en accomplissant des missions simplistes pour les armuriers, soit en progressant dans le scénario. Une fois disponibles, vous les achetez avec des diamants récupérables dans la nature (dans des mallettes plus ou moins cachées) ou par la réussite des missions principales ou annexes. On peut également acheter toutes sortes d'améliorations qui permettront par exemple de porter plus de munitions, de réparer plus rapidement un véhicule ou de garder une arme intacte plus longtemps. On ne peut pas les customiser, on peut seulement en augmenter la précision. Trois coffres correspondant aux trois catégories d'armes du jeu, placés dans les armureries et les planques, permettent d'échanger des armes usées avec d'autres exemplaires neufs ou d'autres armes de la même catégorie, tout cela laissé à notre discrétion. Outre ce curieux système de téléportation qui casse nettement le réalisme du jeu, même s'il s'avère utile compte tenu de l'obsolescence du matériel, on regrettera que dans une même catégorie soient classées des armes au profil très différent, ce qui ne manquera pas d'occasionner de grosses frustrations. On ne peut porter que trois armes en plus de la machette obligatoire. A noter que cette dernière ne vous permettra pas de réelles attaques furtives comme dans Far Cry 3, au mieux un finish move lorsque votre adversaire est à terre. Elle  servira également à détruire certaines obstacles pour accéder à des diamants. A la différence du 3, l'outil de réparation des véhicules est intégré de base sans être visible dans l'inventaire.

Profitons-en pour aborder les autres points noirs du jeu qui ont beaucoup fâché les joueurs et gâté la réputation du soft, défauts, qui heureusement, ont été en grande partie gommés dans l'épisode suivant.

Les allers-retours : si Far Cry 2 justifie tout à fait son titre de monde ouvert, il est vrai que l'emplacement des objectifs, les routes et la topographie ne font pas toujours bon ménage. Mais plutôt que de subir cette forme de linéarité, le mieux est d'en tirer partie en acceptant que cela fait partie intégrante de l'expérience Far Cry 2. Planifier son itinéraire, exploiter chaque arrêt aux planques, aux armureries et aux arrêts de bus pour changer d'armes et/ou sauvegarder. Sans oublier de pister quelques diamants au passage. Au final, on s'aperçoit que ce qui pouvait être perçu comme ennuyeux et répétitif peut s'avérer plus tactique et ludique qu'on ne l'imaginait. Et puis, ce n'est pas comme si le paysage n'était pas agréable à regarder. C'est pas parce qu'on est pas venu en touriste, qu'il ne faut pas profiter du séjour.

farcry2.jpg

Les balades en bateau sont l'occasion d'apprécier la valeur contemplative du jeu. Dans ces moments-là, rythmé seulement par le bruit du moteur, le dépaysement est absolu !

Les ennemis : entre sa rapidité de respawn et son comportement totalement aléatoire, l'IA  de Far Cry 2 a fait couler beaucoup d'encre. Là, même en y rejouant des années après, le constat est identique : c'est du grand n'importe quoi ! En fait on réalise que l'IA de Far Cry 2 fonctionne à l'envers : plus vous serez discret et dissimulé, plus elle vous détectera et sera agressive et plus vous serez visible plus elle se montrera handicapée. Les dialogues eux-mêmes deviennent hilarants changeant du tout au tout en un instant, rarement, sinon jamais, en adéquation avec la situation. Au point qu'on se croirait dans une parodie ! Cela n'empêche pourtant pas les méchants d'absorber un chargeur de MP5 sans broncher même en mode Facile. On notera aussi une animation défaillante qui verra régulièrement les pilotes apparaître sur le toit (même s'il n'y en a pas) de leur véhicule pour vous canarder. Pour ce qui est des patrouilles mobiles très fréquentes, là encore je leur trouve des circonstances atténuantes puisqu'elles cassent la monotonie des trajets en même temps qu'elles offrent l'opportunité de récupérer un véhicule parfois en meilleur état que le nôtre (on s'abstient ainsi de réparer) et de faire le plein de munitions voire de changer d'arme, en gardant à l'esprit que les armes des ennemis ont une durée de vie très limitée. 

La malaria : si souffrir de la malaria dans un jeu vidéo n'a à priori rien d'insurmontable, appliqué aux mécaniques d'un jeu vidéo où les fusillades intenses sont monnaie courante, c'est une toute autre paire de manches. Sans prévenir, on est victime de tremblements, l'action est figée et il nous faut recourir à une dose de médicaments qui forcément s'amenuisent au fil du temps. Comme tous les joueurs, j'ai gardé un souvenir traumatisant de cette expérience, si bien qu'en me relançant dans l'aventure, j'avais de sérieuses raisons de croire que cet élément pouvait me décourager rapidement de poursuivre. Et bien, je ne sais pas si j'ai été particulièrement chanceux ou si ma mémoire a fortement exagéré cette contrainte, mais le fait est que je n'ai jamais été embêté durant un combat et que les crises ont été suffisamment espacées pour ne jamais s'avérer punitives,  juste assez présentes pour alimenter l'immersion. J'ai par contre bien pensé à me réapprovisionner régulièrement à l'église, condition sinequanon pour ne pas subir un malencontreux game over.

windowslivewriterfarcry2pcreview-66c8farcry2-2008-11-16-14-58-30-77-2.jpg

Les incendies ne se limitent pas à un intérêt purement graphique, ils peuvent jouer aussi un rôle stratégique si vous vous retrouvez encerclé par des ennemis ou si vous voulez transformer les véhicules en bombes.

Un élément de gameplay fort appréciable qui disparaîtra dans le troisième épisode est la présence de partenaires et d'un système de réputation. Loin d'être anecdotique, leur influence  est grande puisqu'elle vous permettra de choisir dans chaque mission principale entre deux objectifs différents et donc deux challenges différents. Si votre choix n'altèrera pas votre rapport avec les deux factions commanditaires, vous ranger du côté de votre partenaire aura pour effet de renforcer votre lien avec lui. En conséquence vos planques seront améliorées et votre acolyte vous sera d'autant plus secourable lorsque vous vous retrouverez en fâcheuse posture allant jusqu'à vous préserver carrément d'un game over. Bien pensé donc. Mais il faut savoir que vos partenaires aussi vous demanderont parfois de l'aide et là le résultat est un peu plus mitigé. Si au début, on les tire facilement d'un mauvais pas, rapidement, ils se révèlent très vulnérables et leur mort apparaîtra comme inévitable malgré tous nos efforts pour l'éviter. Et pourquoi faut-il que notre partenaire nous refile systématiquement un pistolet à la place de l'arme qu'on tenait juste avant qu'il vienne nous secourir ? Surtout qu'on gagne rarement au change !

L'artisanat n'est pas présent. On se soignera donc exclusivement avec des seringues dont on renouvellera facilement le stock via les boites à pharmacie.

Les animaux, quant à eux, sont rares, mais c'est paradoxalement ce qui fait que leur présence constitue une valeur ajoutée. Pas de prédateurs au programme du safari, mais de paisibles herbivores (zèbres, antilopes, gnous) qui mènent leur vie insouciante, souvent en troupeaux. Si on peut les tuer, leur dépouille ne vous rapportera rien, l'artisanat étant, comme je l'ai dit plus haut, inexistant. Leur mort sera donc purement gratuite sinon accidentelle.

lord-of-war-2005-photo.jpg

Un Ak 47 en or, l'une des armes cachée de Far Cry 2. Mais c'est surtout le personnage du Chacal qui renvoie à Yuri, l'anti-héros du film Lord of War de Andrew Nicchol.

18458444.jpgJe disais qu'il n'y avait pas de prédateur, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Ce fameux Chacal, même s'il est de nature humaine, est loin d'être insignifiant malgré son absence durant quasiment tout le jeu. Disséminés sur la map, plusieurs enregistrements audio révèlent la psychologie du personnage et sa perception sur la nature du monde et des hommes. Et autant vous dire que ça vaut son pesant de diamants. En prenant le temps de les écouter, non seulement on découvre un discours très pertinent sur des sujets aussi variés que la vente d'armes, la morale ou la folie, mais cela enrichit en plus considérablement le background. Ce bougre arrive même à expliquer pourquoi les armes sont si fragiles dans le jeu, c'est pour vous dire !

FC2FP01.jpg

Le Pack Fortune ajoute de nouvelles armes et de nouveaux véhicules. Il est gratuit, autant en profiter !

screenshot2.jpg

En conclusion, si les mécaniques de jeu de Far Cry 2 apparaissent nettement plus rigides et déficientes que celles de son successeur, ses qualités immersives et le sens de l'organisation qu'il implique peuvent tout à fait s'équilibrer avec ses travers et pour peu qu'on ait le recul suffisant, rendre l'expérience beaucoup plus jouissive que la première fois. Personnellement en lui redonnant sa chance, je me suis réconcilié avec le jeu et je ne le regrette vraiment pas !

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

samedi, 11 octobre 2014

JB & M [Fanfics Cinéma]

fanfic,fanfic james bond,james bond,james bond oo7,emily deschanel,benedict cumberbatch

Nouvelle vie, nouveau visage et nouveau nom pour 007 et Moneypenny

 

 Après des années de silence, le S.P.E.C.T.R.E. ressuscite. Plus que jamais désireux d'anéantir le MI6, il en kidnappe le véritable directeur à savoir Miss Moneypenny, l'authentique M, les autres n'étant que de simples leurres destinés à tromper l'ennemi. Après moult péripéties, James Bond parvient à la délivrer. Mais le choc émotionnel causé par la véritable identité de la secrétaire de son patron supposé le fait quitter l'agence du jour au lendemain et le plonge dans une profonde dépression. Se sentant coupable et désireuse de vivre enfin au grand jour son amour réel pour 007, Moneypenny démissionne à son tour et part s'installer avec lui.

Désormais, ils font équipe sous le nom de JB & M [prononcé djibi and M], une agence de détectives privés siégeant à Londres. Elle est toujours sa secrétaire. Il est toujours sur le terrain. Mais désormais plus rien ne sera  comme avant.

 

Ils l'ont déjà lu, ce qu'ils en pensent :


Un bijou d'humour - Les Diamants sont éternels

Une série en or ! - Auric Goldfinger & Francisco Scaramanga 

Mon chat adore ! - Blofeld

Il me doit toujours une Aston Martin ! - Q

L'espion qui m'aimait (soupir) - Anya Amasova

007 remis à neuf dans un huit-clos ? J'abonde ! Le Chiffre

 

JB entra dans le bureau, vêtu de son impeccable smoking. D'un geste du poignet maîtrisé à la perfection il envoya son chapeau orner le porte-manteaux. Ce qu'il n'avait jamais avoué et ce qui n'a jamais été raconté, c'est qu'entre deux échanges musclés, il avait pris ses leçons auprès de Oddjob, le garde du corps de Auric Goldfinger. Question lancer de chapeaux, le bougre s'y connaissait et son expérience en la matière valait de l'or. Cela ne l'avait pas empêché de finir foudroyé, à cause de son propre couvre-chef de surcroît.

M sourit.

- Vous n'avez pas perdu la main, mais vous ne savez toujours pas faire vos lacets.

Le sourire de JB s'effaça. Il baissa les yeux.

- Oui, et cela m'a valu une belle chute inopinée.

Il posa son pied sur les genoux de M qui s'exécuta avec zèle en tirant la langue avec exégération.

- J'ai l'impression d'être votre mère. On se demande pourquoi l'agence ne s'appelle pas M & JB.

- Allons, M, vous connaissez mon égo. Et je n'ai jamais été un vrai gentleman.

- Mais j'ai toujours eu l'espoir que vous le deveniez un jour.

- Et c'est pour ça que je vous aime.

Il l'embrassa.

- Vous espérez comme ça je n'ai nul besoin de le faire.

Le visage de M se rembrunit. Elle le toisa froidement.

- Alors je n'ose espérer que vous me serez fidèle.

- Là-dessus, vous faites bien. Cela je m'en charge et à dire vrai je m'en charge très bien. Je vais manger un morceau, vous venez ?

M contempla une pile de dossiers en soufflant.

- Non, j'ai du travail à finir. Vos exploits, vous voyez.

- Le revers de la médaille. Alors on se voit plus tard.

 

M sortit des toilettes. Elle allait retourner dans le bureau lorsqu'elle entendit un vacarme à l'autre bout du couloir. Elle ouvrit la porte du débarras et eut la surprise de trouver Q au milieu d'un fatras de vieux gadgets.

- Mais qu'est-ce vous faites là ?

- J'ai mes entrées ici, vous ne saviez pas ?

- Depuis quand, je vous prie ?

- Depuis qu'il y a un tunnel qui relie le sous-sol du MI6 à votre agence.

- Quoi ? Vous avez creusé un tunnel jusqu'ici ?

- Dites-donc, M, j'ai l'air d'en avoir les moyens ?

- C'est vous le roi des gadgets, non ?

- Peut-être, mais j'ai le respect de la vie d'autrui.

- Alors qui l'a creusé ?

- Hum. Je ne suis pas autorisé à divulguer cette infor...

Le regard de M se durcit. Celui de Q l'imita.

- Il pourrait me tuer !

M empoigna rudement Q par le col :

- Parce que vous croyez peut-être que je n'aurai pas le cran de le faire ? Vous oubliez que j'ai été à la tête du MI6 pendant un paquet d'années !

- Très bien, calmez-vous. Pas besoin d'en arriver à ces extrémités. De toutes façons, je pense que vous savez très bien qui est responsable.

- Non, ne me dites pas que c'est...

Q esquissa un sourire peiné. M s'empourpra.

- Oh, le...

Elle posa ses mains sur ses hanches et soupira.

- Je ne trouve même pas de mot !

- Chenapan ? hasarda Q.

M l'ignora.

- Et dans quel but ?

- Je crois qu'il aime toujours garder un oeil et une oreille chez nous. Histoire de se tenir à jour, vous voyez. Certainement pas par nostalgie, ce n'est pas son genre.

- Pas son genre, ah ouais ! Et vous, alors, qu'est-ce qui peut bien vous attirer ici comme un voleur ?

- Et bien, pour être honnête avec vous, depuis que James, enfin depuis que JB est parti, je suis presque au chômage technique. Les autres agents sont très aimables, brillants, mais ils ne cassent rien ou si peu que mon planning est désespérément vide. Je me suis rendu compte que dans l'ancien temps je m'occupais finalement beaucoup plus à réparer les dégâts de double zéro sept qu'à autre chose. N, le nouveau directeur, a bien essayé de me filer deux-trois bricoles à faire en plus, mais...

Q s'énerva subitement :

- Qu'est-ce que vous voulez que je foute d'un aspirateur ?

- Je vois. Et vous pensiez en vous réfugiant ici que je vous trouverais deux-trois bricoles à faire, moi aussi ?

- Je ne sais pas. Je n'avais pas d'idée préconçue en tête. Tout ce que je voulais c'était fuir mon atelier. Je crois que je déprime sérieusement.

- Ah, non, vous n'allez pas vous y mettre vous aussi ! Si ca continue ca va bientôt devenir une vocation chez moi de remettre tous les hommes du MI6 sur pied ! C'est pas une clinique, ici, Q. Vous avez lu l'enseigne ?

Le viel homme afficha un air de chien battu. Très réussi.

- Bon. Vous savez taper à l'ordinateur ? J'ai justement une bonne raison d'aller manger avec JB maintenant.

 

M retrouva JB au Casino Royale, un bar-restaurant assez classe, sans trop en mettre plein la vue. Le salaire n'était plus le même et puis il fallait faire profil bas.

 - Et bien, tu avais drôlement faim, dis-moi. C'est sûr que le boulot ça creuse !

JB suspendit sa fourchette devant sa bouche.

- On se tutoie maintenant ?

- Oui, j'ai décidé ça. On a plus rien à se cacher, pas vrai ?

- Si tu le dis.

- A moins que tu planques un ou deux cadavres dans le placard.

JB faillit s'étrangler.

- Mais qu'est-ce que tu veux dire ?

- Rien. Juste que en tant qu'amants et partenaires, on se doit de tout se dire. C'est le meilleur moyen de voir le bout du tunnel, pas vrai ?

JB cracha le contenu de son verre.

- T'as découvert le passage secret ?

- Oui, grâce à Q.

- Q ? Mais qu'est-ce qu'il...

- Pour l'instant c'est de toi qu'on parle. Qu'est-ce que c'est que ces cachoteries dans mon dos ?

- Ce ne sont pas des cachoteries. C'est juste que par sécurité j'ai préféré garder un lien avec mes anciens employeurs.

- Et tu avais l'intention de me mettre au courant à quel moment ?

- C'est compliqué, M. Tu imagines bien qu'après avoir appris qui tu étais vraiment, ma confiance a été mise à rude épreuve. J'ai vraiment eu le sentiment que tout le monde s'était joué de moi. J'avais l'impression d'être le dindon de la farce et crois-moi, un truc pareil pour un homme comme moi, ça ne se digère pas comme ça !

- Ok, je peux comprendre, c'est justifié. Mais ça ne t'empêchait pas de me mettre au parfum. On est ensemble, maintenant. Pour le pire et pou...

- On est pas encore marié, M.

- Et alors ? Ca te donne le droit de faire des coups en douce ? Sans m'expliquer, sans m'impliquer ?

JB posa ses couverts sur la table.

- Un instant, tu veux bien.

Il avait remarqué un type louche qui venait d'entrer. Lorsque ce dernier sortit un pistolet pour menacer le barman, JB avait déjà tout planifié. Il désarma le braqueur d'une manchette au poignet et lui saisissant le bras lui fit embrasser le comptoir.

JB regarda le corps inanimé s'effondrer et adressa un grand sourire au barman.

- Secoué, non agité.

 

De retour à l'agence.

JB ouvrit la porte du bureau. Il prit son chapeau et tordit le poignet comme lui avait apprit Oddjob. En voyant Q assis devant l'ordinateur, il eut une crampe. Le chapeau alla dinguer contre le mur.

- Raté ! fit Q en passant timidement la tête au-dessus de l'écran.

JB ramassa son feutre et le déposa comme il se doit sur le porte-manteaux.

- J'imagine que je ne dois pas être surpris de vous voir ici.

- J'imagine que Madame vous a tout dit.

JB opina avec une expression qui en disait long.

- Désolé pour le savon.

- Ne vous inquiétez pas, Q, j'en verrai d'autres. Dites-moi plutôt ce que vous faites ici...

A suivre...

 

 Découvrez également :

james bond, oo7, espionnage,

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

vendredi, 10 octobre 2014

Nature Treks [Jeux Vidéo/Critiques]

virtual-nature-treks-relax-1-0-s-386x470.jpg

Se faire du bien en quelques clics !

Il pleut ? Vous êtes malade ? déprimé ? Vous êtres coincé à la maison pour x raisons ? Vous voulez vous détendre avec un minimum de moyens ?

Il fait nuit ? Vous avez du mal à trouver le sommeil ? Une certaine sérénité ? Ou bien vous avez un besoin pressant d'être dépaysé là, maintenant tout de suite, mais vous vous rappelez que la téléportation n'existe pas encore ? Voici peut-être un remède qui pourra suffire dans certains cas.

Nature Treks est un jeu contemplatif dans lequel tout est réuni pour vous offrir un moment d'évasion sans pour autant vous déconnecter totalement de la réalité.

Quelques minutes suffisent à installer le jeu et hop c'est parti pour une balade en forêt aux couleurs automnales ou bien une promenade sur une plage paradisiaque, bercée par une musique pour le moins relaxante et éventuellement aussi par le chant lointain de quelque baleine.

Vous pouvez vous contenter d'explorer le paysage ou bien aussi compléter votre panel de couleurs, ce qui ne vous prendra guère de temps. En effet, plusieurs couleurs sont disséminées dans les différents paysages disponibles et à chaque fois que vous obtiendrez une nouvelle couleur, une voix féminine vous expliquera ce qu'elle symbolise et quels sont ses effets.

Nature Treks n'a pas pour vocation de vous tenir des heures en haleine. Non. Son but est tout autre et il est aussi simple qu'essentiel : restaurer en vous cette paix, cette quiétude perdue en revenant naturellement à la source.

 

Les +

- Gratuit

- Très rapide à installer (quelques minutes)

- Gameplay et objectifs minimalistes (un jeu pour tous !)

- Joli (pas besoin d'un PC de compétition)

- Intérêt : se faire du bien au sens le plus noble

 

Les -

- Uniquement en anglais (heureusement ce n'est pas rédhibitoire)

- L'eau constitue une barrière infranchissable

- Trop peu d'animaux

 

Télécharger Nature Treks

 

Petit aperçu : 

NatureTreks6.png

NatureTreks1.png

NatureTreks7.png

NatureTreks3.png

NatureTreks4.png

NatureTreks5.png

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mercredi, 08 octobre 2014

Les Gardiens de la Galaxie [Cinéma/Critiques]

gotg.jpg

Après le succès ravageur de la phase 1, Marvel est passé à la phase 2 de son carnet de route (notamment avec Captain Amercia : The Winter Soldier), repoussant ses ambitions et du même coup multipliant la richesse exponentielle d'un univers en croissance constante à l'image d'une excellente série télé. Que cela se produise sur grand écran n'en est que plus appréciable, les suites étant pour une fois justifiées et loin d'être réduites à cela.

C'est dans cette optique que voit le jour une nouvelle franchise en devenir, l'adaptation des Gardiens de la Galaxie qui, comparé à la renommée des autres super héros de l'écurie, font figure de parfaits outsiders. En théorie, seulement. Le fait est que Marvel n'a maintenant plus grand-chose à prouver et c'est sur un savoir-faire désormais incontestable qu'elle porte à notre connaissance ce space-opera rafraîchissant qui pose un nouveau jalon dans son irrépressible ascension vers un triomphe planétaire vertigineux.

Guardians-of-the-Galaxy-Photo-Star_Lord+Rocket-Raccon+Groot+Drax+Gamora.jpg

Avant...

Les-Gardiens-de-la-Galaxie-le-film-sera-lié-à-lintrigue-dAvengers-3-e1397485325660.jpg

Après !

Tous les ingrédients semblaient réunis pour assurer un nouveau succès au studio : un groupe de gentils anti-héros atypiques, bourrés d'humour et de folie ainsi qu'un contexte SF qui n'est pas sans rappeler le meilleur de Starwars et de la trilogie Mass Effect (les gamers fans de la série devraient trouver leur compte). On ajoute une belle brochette de stars (visibles ou non), le compositeur du moment, Brian Tyler (Assassin's Creed IV : Black Flag, Insaisissables) et on file les rênes de cette grosse production à un réal peu connu, mais estimé, James Gunn, qui a toutes les raisons de ne pas gâcher la marchandise.

les-gardiens-de-la-galaxie-photo-nebula.jpg

Le design de Nebula est très réussi, une sorte de mélange entre Jack (déjà clin d'oeil aux Chroniques de Riddick) et Liara de la série de jeux Mass Effect, une référence SF, s'il en est. Dommage que ce personnage soit simplifié et sous-exploité. La suite la réhabilitera peut-être.

960x540_9451_Mass_Effect_2_SubjectZero_3d_character_girl_woman_sci_fi_cyborg_picture_image_digital_art.jpg12-1-1386203671.jpg

Pourtant ça commence étrangement, c'est le moins qu'on puisse dire. Années 80, une famille dans un hôpital. Ambiance intimiste, dramatique. Quoi ? Comment ? Je me serais trompé de salle ? Le film a l'air très bien, ce n'est pas le problème, mais je n'ai pas payé pour ça et... boum ! En un plan me voilà rassuré. Il n'y a pas d'erreur de ma part, ni du réalisateur. C'est juste la première preuve que Les Gardiens de la Galaxie ne mange pas aux mêmes râteliers que les autres blockbusters.

Cette originalité de l'époque dont est issu Peter Jason Quill/Star-Lord accompagne l'histoire tout du long sous la forme d'une BO aussi dynamique que faussement anachronique et donne énormément de personnalité au film, ce qui n'est pas sans rappeler l'une des qualités de l'infortuné et prématuré Titan AE (avec son excellente BO pop/rock) qui partage justement avec Les Gardiens de la Galaxie la même ADN. Il est quand même très regrettable de constater que ce qui a peut-être contribué au sort funeste du premier fait sans doute partie intégrante du succès du second. Aucune reconnaissance pour les avant-gardistes. Et ce n'est pas l'accueil réservé à Tron premier du nom lors de sa sortie en salles qui me donnera tort.

les_gardiens_de_la_galaxie_focus_sur_drax_gamora_et_star-lord_2.jpg

Dans Star Trek, Zoe Saldana côtoyait une alien à la peau verte. Dans les Gardiens de la Galaxie, elle incarne Gamora, une tueuse à la peau verte. Contagion ? La belle avait auparavant arboré une peau bleue sous les traits de Neytiri dans Avatar. Décidément, quel caméléon ! L'actrice en tout cas continue de briller dans le registre de la SF.

LES-GARDIENS-DE-LA-GALAXIE-walkman-Sony-Go-with-the-Blog.jpg

Gamora et Star-Lord, sur la même longueur d'ondes. A noter que le nom Gamora n'est pas sans rappeler les Gamorréens de Starwars, eux-mêmes caractérisés par un épiderme verdâtre. On se rappelle de Chris Pratt dans un autre rôle mémorable, celui du "meilleur pote" de James McAvoy dans Wanted.

Le film se scinde selon moi en trois parties très apparentes d'un intérêt malheureusement décroissant.

La première nous familiarise avec l'univers et les personnages. C'est à mon sens la plus réussie. L'équipe n'est pas encore constituée et on sent qu'il y a du boulot avant que les cinq compères soient unis comme les doigts de la main.  On jubile devant leurs maladresses autant que leurs faits d'armes et on se réjouit de la suite des évènements.

Une fois les cinq compagnons redevenus libres, l'intrigue et ses enjeux apparaissent plus clairement. Mais leurs limites aussi. L'humour et les situations deviennent redondants et le manque cruel de rebondissements commence à se faire sentir. L'ennui s'installe alors. Etrange paradoxe quand on sait que la qualité visuelle est pourtant permanente et nous gratifie de plans souvent somptueux, que les acteurs font le taf, que les ingrédients dans l'ensemble répondent toujours présents. Mais il n'empêche qu'on décroche inexorablement, et ce, malgré la promesse d'un final explosif. Comme s'il n'avait plus rien à prouver, le film s'essouffle et retombe dans un classicisme décevant. Les gags ne nous font même plus sourire et on observe le baroud d'honneur avec indifférence.

guardians-of-the-galaxy-drax-the-destroyer.jpg

Le catcheur Dave Bautista s'en sort très bien dans le rôle de Drax Le Destructeur, un être brutal, qui plus est épris de vengeance, mais dont l'humanité ne demande qu'à être dévoilée. Aura-t-il droit à une carrière à la The Rock ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Le film semble en fait tourner en rond et cultiver progressivement les défauts de la plupart des autres grosses productions : l'action est trépidante, mais pas toujours visible, la faute à une caméra trop rapprochée de l'action. Les chorégraphies des combats qui étaient travaillées au début du film deviennent anecdotiques dans la dernière partie. Tout devient assez prévisible et caricatural : le méchant à force de vouloir faire le méchant tout en épargnant la vie des héros finit par perdre toute crédibilité, et même nos cinq attachants gardiens perdent de leur saveur en dépit des évènements qui visent à les souder et à nous émouvoir. On sent qu'il ne leur arrivera rien de fâcheux, la preuve est que malgré certaines situations critiques, ils s'en sortent toujours sans la moindre cicatrice.  C'est là qu'on se rappelle qu'entretenir l'illusion qu'il peut arriver malheur aux personnages principaux est essentiel pour l'implication. Heureusement un twist final que n'aurait pas renié Shyamalan ainsi qu'une révélation concernant Star-Lord permettent de redonner in extremis un coup de fouet à l'ensemble.

On réalise alors que le manque d'explications sur l'enlèvement de Peter Quill et la linéarité apparente sont délibérés puisque résultant de l'intention de faire des Gardiens de la galaxie une trilogie. Ce qui relativise ces défauts et en même temps nous interroge sur la valeur du film en tant que tel. L'efficacité du procédé narratif emprunté aux séries télé lorsqu'il est transposé au cinéma avec son propre rythme de diffusion est donc un poil remis en cause lorsque, comme dans ce cas, l'équilibre des deux composants est mis à mal. D'autant que la suite n'est pas prévue avant deux bonnes années.

Les personnages secondaires et les doubleurs originaux ont eu droit à un casting en or. Petite revue en détails :

guardians-of-the-galaxy-john-c-reilly.jpg

John C. Reilly dans le rôle de Rhomann Dey

247676.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Glenn Close incarne Nova Prime

les-gardiens-de-la-galaxie-poster-collectionneur-700x367-1405862557.jpg

Benicio Del Toro qui après Sin City et Wolfman, confirme son goût pour la métamorphose. Dans le rôle du collectionneur, il nous offre une version futuriste de Karl Lagerfeld. Ce personnage était introduit dans la première scène post-générique de Thor 2 qui nous permettait de comprendre où Marvel voulait en venir au final. Je ne saurais donc trop vous conseiller de la visionner pour une totale compréhension du puzzle scénaristique surtout si, comme moi, vous avez fait l'impasse sur la suite des aventures du grand blond.

Michael-Rooker-Guardians-of-the-Galaxy-Yondu.jpg

Question interprétation, c'est sans doute Michael Rooker, assez vite reconnaissable, qui détient la palme. Il est manifeste que le comédien s'est fait plaisir dans la peau (bleue) du sournois et cupide Yondu.

Rocket-Raccoon-Bradley-Cooper-Guardians-of-the-Galaxy.jpg

L'acteur Bradley Cooper (Limitless) fait merveille en donnant vie à Rocket même si on attendait une voix plus en adéquation avec le caractère farfelu et cartoonesque du personnage.

Guardians_of_the_Galaxy_-_Meet_Groot.jpg

Vin Diesel prête sa voix à Groot, autant dire qu'on oubliera vite ce détail. Si le personnage se caractérise par une unique réplique qui alimente (un peu trop) l'humour du film, l'identité de son doubleur s'avère au final une fausse bonne idée puisqu'on ne l'entend quasiment pas et le spectateur de ne pas profiter de son timbre caverneux d'ordinaire si appréciable. Cependant il faut savoir que suite au décès de Paul Walker, son ami et partenaire sur la série Fast and Furious, Vin Diesel, profondément touché, désirait s'éloigner du show business. Ce rôle minimaliste et dépaysant (l'acteur a enregistré la version dans toutes les langues) lui permettait un compromis intéressant (Merci véver pour l'info). A noter que Groot est à l'origine de quelques scènes visuellement très poétiques.

josh brolin header.jpg

Josh Brolin (Gangster Squad) double quant à lui un personnage que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même.

Ressenti donc plutôt mitigé, en tout cas pour mon premier avis. La faute peut-être à une surexploitation des meilleures idées au détriment de vraies surprises, une noirceur et une violence trop édulcorées par l'étiquette film grand public et l'impression plus ou moins consciente d'avoir déjà vu un certain nombre d'éléments ailleurs, sous une forme plus ou moins proche. Après Star Trek : Into Darkness qui m'avait un peu laissé de marbre, la question se pose : serais-je devenu imperméable à la SF ?

Et puis d'un point de vue tout à fait personnel, mais qui bien heureusement ne rentre pas en ligne de compte dans ma critique, il y a aussi l'amer constat de retrouver dans ce film plusieurs ingrédients de mon histoire Le Sang Des Etoiles, écrite des années auparavant, qui perd du coup une certaine part de son originalité. Ce n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière que je sentirais mon imaginaire "pillé par Hollywood". Le statut d'auteur amateur et anonyme n'est pas toujours facile à porter surtout quand on assiste, impuissant, à la perte de ses (bonnes) idées.

Si seulement, le film entier avait su conserver cette dynamique !

Il reste que, objectivement, Les Gardiens de la Galaxie est une grosse bouffée d'oxygène qu'on attendait pas et qui, on l'espère, servira de tremplin au prochain Starwars. En espérant un peu moins de légèreté de la part de Disney. Mais ça, c'est pas gagné !

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

Tron Legacy Soundtrack par Daft Punk [Musiques]

dp-sound.jpg

Malgré le succès du groupe, sa renommée et son talent, j'avoue n'avoir jamais été complètement séduit par les compositions du tandem casqué. Certains tubes ont retenu mon attention, bien sûr, et j'appréciais l'originalité de leur travail et leurs ambitions artistiques. Mais c'est véritablement la sortie et la vision de Tron Legacy qui m'a fait entrer de plein pied dans la dimension Daft Punk. Alors bien sûr on peut d'emblée me rétorquer que la BO du film n'est que partiellement leur oeuvre étant donné qu'elle obéit à des directives plus commerciales et que par voie de conséquence des compositeurs de renom tels que Hans Zimmer (Man of Steel, Inception) ont apporté leur contribution. Mais ne sachant dans quelle mesure, on peut au mieux supposer qu'ils ont agencé la partie orchestrale pour faciliter le travail du duo. Le fait est que le résultat - une sorte d'opéra techno-symphonique à la fois épique, lyrique et hautement récréatif - est une totale réussite et un vrai renouveau de la musique de films à une période où justement elle commençait sérieusement à manquer de souffle. 

Mais la beauté de l'oeuvre met en évidence un autre constat que je ne suis pas le seul à avoir fait : la BO de Tron Legacy est tellement envoûtante, tellement inspirée qu'elle s'apprécie naturellement encore plus une fois dissociée des images qu'elle illustre... jusqu'à se révéler être un bien meilleur film que le film lui-même. Oui, à ce point. Pourquoi ? Parce que les émotions que génère la musique de Daft Punk ne trouve pas d'écho, pas d'équivalent ni dans le scénario, ni dans la mise en scène, pas plus que dans les personnages traités à l'écran ou à de trop rares occasions. On a bien quelques frissons lorsque le héros se lance pour la première fois sur sa light cycle ou lorsque le morceau End Of Line annonce un combat dantesque dans la boite de nuit (caméo de Daft Punk en bonus), mais qui, au final, se verra réduite à une anecdotique échauffourée. Un moindre effet donc en regard de l'intensité potentielle.

En résumé, on pourrait dire que le film n'est clairement pas à la hauteur de sa BO laquelle a pour effet secondaire de pointer du doigt les défauts déjà très apparents du travail de Jospeh Konsiski (Oblivion). Et en l'écoutant encore et encore, on finit par se faire progressivement une autre idée de ce que Tron Legacy aurait pu être s'il en avait été digne. Et notre coeur de cinéphile de se serrer face à ce regrettable rendez-vous manqué.

 Mon projet de fanfic : Heroes of the Grid

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mardi, 07 octobre 2014

Le Mur Invisible [Cinéma/Critiques]

20428129.jpg

De nos jours, dans les Alpes autrichiennes. Du jour au lendemain, une femme se retrouve coupée du monde par la présence d'un mur invisible qu'elle ne parvient pas à expliquer et qui va changer sa vie à jamais.

2636845_8a79b330-8b67-11e2-b610-00151780182c_640x280.jpg

Le chien n'usurpe pas son titre de meilleur ami de l'homme

Adapté du roman éponyme de l’écrivaine autrichienne Marlen Haushofer, le Mur Invisible est une fable fantastique au sens le plus noble du terme. A des années-lumières des grosses productions hollywoodiennes (on pense à Je suis une Légende ou Seul au Monde) le film raconte avec une grande économie de moyens la survie d'une femme dans tous les sens du terme alors qu'elle semble être la dernière de son espèce. Sa solitude forcée va la rapprocher inévitablement de la nature et donc d'une certaine sagesse tout en lui faisant jouer le rôle d'une divinité pouvant semer la mort ou préserver la vie selon sa volonté.

Le Mur invisible_4.jpg

Ecrire pour exister, le nouveau crédo de Martina Gedeck (La Vie des Autres)

Peu de musique et d'effets sonores (celui rappelant la présence du mur est subtilement placé) la voix off de l'héroïne accompagne tout du long les images  - paradoxalement magnifiques - de ce chemin de croix. Si on pourra lui reprocher d'être un peu trop bavarde par moment, c'est en même temps cohérent puisqu'on entend ni plus ni moins ce qu'elle couche sur le papier, son journal intime, seul rempart contre le désespoir et la folie qui la menacent. Autre garde-fou : la proximité de quelques animaux fidèles. Si bien qu'on a le sentiment que l'enfer de sa solitude et de son ignorance (d'où vient le mur ? Pourquoi elle ?)  est contrebalancée par le paradis d'une harmonie retrouvée, la résurrection de valeurs essentielles auparavant perdues.

lemuriin.jpg

La splendeur des Alpes ou comment concevoir un éden parfait sans aucun trucage. Les effets spéciaux du film (relatifs au mur) étant, quant à eux, rares, mais très efficaces.

roman.jpg

De ce récit jaillissent donc régulièrement sans qu'on s'y attende de fulgurantes vérités sur la nature humaine et le sens de la vie qui participent avec la beauté des paysages à l'essentiel de l'émotion, les scènes - même les plus dramatiques - n'étant pas aussi bouleversantes qu'elles pourraient l'être.

Amoureux de cinéma contemplatif, de récits initiatiques et de contes philosophiques, jetez-vous sur cette pépite !

LA PHRASE QUI TUE 

"Je plains les animaux et je plains les hommes car ils n'ont pas demandé à être jetés dans cette vie. Peut-être que les hommes sont les plus à plaindre. Car ils ont assez de jugement pour s'opposer à l'ordre naturel des choses. Cela les a rendu aigris et désespérés et peu dignes d'être aimés. Et pourtant, il leur aurait été possible de vivre autrement. Il n'existe pas de sentiment plus raisonnable que l'amour. Il rend la vie des amoureux et des aimés plus supportable. Mais nous aurions dû reconnaître à temps que c'était notre seule chance, notre unique espoir d'une vie meilleure. Pour une éternelle armée de morts la seule chance de l'humanité perdue à jamais. Je dois y penser sans arrêt. Je ne comprends pas pourquoi nous avons fait fausse route. Je sais seulement que c'est trop tard."

 

Si vous avez aimé, peut-être aimerez-vous aussi :

CashbackInto the WildMichael Kohlhaas

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

lundi, 06 octobre 2014

Chandelier par Sia [Vidéos/Clips]

Si bien souvent lorsqu'on aime un titre, on doit chercher du côté des covers et donc des "amateurs" pour bénéficier d'une version acoustique comme ce fut le cas pour She Wolf, cette fois on a la chance d'avoir une version intimiste de Chandelier directement par Sia, l'interprète originale. Et autant vous dire que c'est du lourd à tous points de vue, confirmant ainsi tout le bien qu'on pensait de la chanteuse et de son tube, émotions garanties !

 

Sans doute comme tout  le monde, ou presque, je me suis fait avoir en entendant cette chanson à la radio : j'ai cru qu'il s'agissait du dernier tube de Rihanna. Et bien non, il s'agit du dernier tube de Sia, connue pour son She Wolf avec David Guetta.

Au-delà du trouble important généré par cette similitude vocale assez poussée, il faut reconnaître la qualité de la chanson et aussi celle du clip (d'une réjouissante sobriété). La jeune Maddie Ziegler livre une performance physique et artistique qui fait forte impression du haut de ses 11 ans. Il semble qu'elle incarne la chanteuse (même coupe de cheveux) afin d'illustrer des paroles à priori autobiographiques et pour le moins sombres. Le choix de l'interprète et du style n'en est que plus audacieux.

 

Découvrez un magnifique cover : piano/violoncelle

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

vendredi, 03 octobre 2014

Mon Pote [Cinéma/Critiques]

19528632.jpg

Victor (Edouard Baer) est le directeur d'un illustre magazine automobile. Le jour où il accepte de rendre visite à Bruno (Benoît Magimel/Les Petits Mouchoirs), un détenu fan de bagnoles et de son travail, à sa demande, il ne sait pas que cela va être le début d'une grande et belle amitié...avec son lot de surprises.

Avec une telle affiche et un tel titre, on pouvait craindre le pire, à savoir la caricature de l'amitié virile, décomplexée, machiste, un peu à l'image du Coeur des Hommes du même Marc Esposito. Et bien il n'en est rien. On est même carrément dans une autre catégorie.

19458434.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100603_023630.jpg

L'ambiance au niveau de la rédac est particulièrement bien rendue et participe à la réussite du film

Le film, d'une grande simplicité, nous dépeint la relation croissante entre deux hommes que tout semble opposer : origines, statut social, expérience, caractère. La filiation avec Intouchables (réalisé après) est assez évidente d'autant que là encore l'histoire est adaptée d'une situation réelle que le réalisateur lui même a vécu alors qu'il était directeur du magazine Première.

Rapidement on est séduit par le tandem campé à la perfection par deux acteurs particulièrement attachants. Parce que les deux hommes sont très différents, on sent qu'ils sont faits pour se compléter et apprendre l'un de l'autre. Les dialogues enlevés, soignés, les personnages (principaux comme secondaires) incarnés avec un naturel vraiment appréciable nous font rentrer sans problème dans l'intimité de cette amitié qui nous émeut et nous fait rire sans se forcer.

Mon-Pote-film-Marc-Esposito-Edouard-Baer-Benoît-Magimel-photo-10.jpg

Les femmes ne sont pas mises de côté, loin de là, et démontrent rapidement leur importance. Anna (Léonie Simaga) cimente l'envie de Bruno de construire une nouvelle vie et Agathe (Diane Bonnot) tient la dragée haute à Victor, pimentant leur couple (heureux) avec bonheur

mon-pote-01-12-2010-16-g.jpg

Et si l'on voit venir d'assez loin le rebondissement, la grosse ficelle du film, on relativise grâce à l'apport humain que le périple génère avec au final un dénouement plutôt audacieux dans sa morale et qu'on espérait pas. Dommage que le film fasse complètement l'impasse sur des détails d'enquête, ridiculisant la police française et ruinant le réalisme du film. On sent bien que ce n'était pas du tout la priorité de Marc Esposito.

Pour autant on a droit à un bel exemple de cinéma sincère, humain, sans fioriture et qui touchera sans nul doute le coeur des hommes et des femmes aussi.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

jeudi, 02 octobre 2014

Godzilla [Cinéma/Critiques]

Godzilla-2014-HD-Wallpapers.jpg

Le design du monstre emblématique de la Toho a de toute évidence été repris de son homologue nippon. Le scénario, assez malin, l'explique très simplement

Les remakes et reboots poussent plus vite que le chien-dent. Maintenant que le processus est lancé, plus rien ne peut l'arrêter. Malgré cette surexploitation et ce manque cruel d'originalité, on est parfois amené à être surpris dans le bon sens du terme. En témoigne la dernière version de Total Recall. Comme de par hasard Total Recall et Godzilla 2014 ont un point commun : le héros de la série Breaking Bad.

godzilla-2014-bryan-cranston.jpg

 Bryan Cranston saura-t-il convaincre les autorités de l'ampleur de la menace ?

Si l'annonce de ce remake était loin de susciter l'enthousiasme, et à raison, le fait est que plusieurs éléments venaient titiller la curiosité. En premier lieu, la présence au générique de pas moins de quatre acteurs renommés : Bryan Cranston donc, Ken Watanabe (Inception, Le Dernier Samouraï), Aaron Taylor-Johnson (Kick-Ass) et the last but not the least notre Juliette Binoche (Le Patient Anglais), excusez du peu, qui n'a pas la réputation de s'exporter pour n'importe quoi, encore moins pour des blockbusters insipides !

Il paraissait déjà très étonnant que quatre comédiens aussi talentueux et à priori un peu exigeants sur leur rôles puissent soutenir un projet simplement opportuniste. Deuxième point d'intérêt : l'ambiance qui transparaissait dans le trailer :  dramatique, presque crépusculaire sans pour autant négliger l'aspect spectaculaire, inévitable bien sûr, mais bien loin de la saveur pop-corn de la version 98 de Roland Emmerich. Et enfin le choix du réalisateur, Gareth Edwards, spécialiste des effets spéciaux,  qui avec Monsters (titre prophétique) avait fait une entrée remarquée en tant que metteur en scène malgré de modestes moyens.

Pour autant tous ces ingrédients pouvaient fort bien accoucher d'un blockbuster sans âme, un autre navet navrant dans la veine de Battleship ou Transformers. On a déjà vu plus d'un casting en or au service d'une histoire en toc.  Et bien il faut croire que Bryan Cranston porte chance aux remakes car encore une fois on a droit à une excellente surprise. 

godzilla-ken-watanabe-sally-hawkins-600x399-578x384.jpg

Ken Watanabe incarne totalement l'esprit japonais du film dans sa perception de Godzilla, mais la sagesse a toujours du mal à se faire entendre.

Ca commence par une intro dramatique où l'émotion et l'élément humain sont particulièrement mis en avant. Premier bon point qui nous rassure sur le sérieux de l'entreprise et l'orientation donnée. La construction est très progressive, mais à celui qui ne sait rien du scénario (ce qui était mon cas), l'attente est récompensée. Si on pouvait craindre un simple décalque de la précédente version, c'est vite oublié, car on a clairement pas les même enjeux ici. On comprend rapidement que l'ambition est de retourner aux sources du film de monstres par excellence, aux Kaïjû Eiga pour reprendre le terme japonais, le Japon qui avec son Godzilla national a alimenté le genre pendant des décennies avec des résultats certes très variables, mais avec toujours une certain passion et un respect de cette culture.

Si vous espérez un Godzilla omniprésent qui détruit tout sur son passage comme pour mieux catalyser la haine naturelle des hommes envers tout ce qui diffère d'eux, il est clair que vous serez déçu. Si cette fois la justification des essais nucléaires est tout autre et pourra faire tiquer, cette très libre interprétation permet néanmoins de changer complètement l'angle de vue sur le lézard géant surtout en ce qui concerne la culture occidentale de ce phénomène. Ainsi Godzilla 2014 n'est ni plus ni moins la fusion parfaite de l'esprit japonais avec la technique américaine, notamment dans sa dimension cathartique, fidèle en cela à l'épisode originel de 1954 qui lui cristallisait la terreur atomique. Impossible de ne pas déceler un condensé des traumatismes de la dernière décennie à travers les images de l'explosion d'une centrale nucléaire, d'un tsunami ou encore d'un avion percutant de plein fouet un building.

Godzilla - 2014 Official Movie Trailer-Elizabeth Olsen.jpg

Elizabeth Olsen incarne une infirmière et une mère très investies ainsi que la compagne de Aaron Taylor-Johnson lui-même fortement impliqué dans les évènements puisqu'il est soldat de carrière. A noter que les deux acteurs sont connus pour avoir joué ensemble une scène bonus à la fin de Captain America, Le Soldat de l'Hiver.

EJk.1280x720.jpeg

Cloverfield avait déjà bien ouvert la voie au renouveau des films de monstres dans la mise en scène et la dramatique de même que le King Kong de Peter Jackson. Le film de Gareth Edwards de poursuivre dans cette voie puisqu'il dynamite cette fois le fond. Niveau visuel, c'est spectaculaire sans en faire trop et aux bons moments, ce qui donne des séquences assez ébouriffantes sans verser dans l'habituelle surenchère, lorgnant parfois plus du côté du film catastrophe avec l'aspect survie. Niveau sonore, un travail conséquent a été fourni qui donne lui aussi sa personnalité au film. On a droit ici et là à quelques emprunts ou clins d'oeil notables (le train en feu de La Guerre des Mondes, la main qui essuie la vitre comme dans Jurassic Park) comme pour rappeler que Spielberg a énormément apporté au genre, lui aussi.

En tous les cas, un équilibre très risqué, mais au final très réussi, sorte de synthèse idéale du Godzilla d'hier et de demain. Surprenant et jouissif en ce sens. On pourra évidemment clamer que le film n'a rien inventer et n'a fait que piocher chez nos amis nippons, il est vrai. Mais quitte à faire un remake autant s'inspirer du meilleur, non ?

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mercredi, 01 octobre 2014

Budapest par George Ezra [Vidéos/Clips]

 Actuellement sur les ondes et on ne s'en lasse pas !

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air