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samedi, 18 janvier 2014

Le Nouveau Monde [Cinéma/Critiques]

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Ayant causé une mutinerie à bord de l'un des bateaux en partance pour les futures Amériques, le Capitaine John Smith est fait prisonnier. Pour recouvrir sa liberté et sa réputation, il est sommé de traiter avec les autochtones du Nouveau Monde. En sachant que s'il n'y parvient pas, ils seront chassés de leur terres par la force.

Le destin lui fera faire bien plus que cela.

Il va finalement s'éprendre de Pocahontas et des moeurs de la tribu toute entière. Accepté, respecté, aimé, son devoir envers ses anciens semblables (les colons) n'en sera que plus difficile à assumer.

De retour au camp, une bien triste réalité l'attend et des responsabilités dont il se serait bien passé. Ou comment le Paradis va se transformer progressivement en Enfer, pour lui comme pour elle.

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Colin Farrell (Total Recall : Mémoires Programmées) incarne un John Smith volontaire et impétueux. Mais son armure ne lui sera d'aucun secours face à au sentiment qui va le transpercer en plein coeur comme la plus fatale des flèches.

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Comme il l'avait fait avant avec La ligne Rouge, Terrence Malick se sert d'un cadre historique précis, emblématique qu'il dépasse complètement par l'ambition de son sujet véritable. Ici il s'agit du conflit entre les instincts guerriers, conquérants de l'Homme (incarné solidement par Colin Farrell/John Smith) et son appartenance à la terre nourricière, à la Nature et à l'Amour pur et simple incarné par l'inoubliable Q'Orianka Kilcher/Pocahontas, jamais nommée dans le film ce qui démontre à quel point pour Malick la symbolique est plus importante que les faits dont elle se nourrit.

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Le choix de Q'Orianka Kilcher pour incarner Pocahontas est d'une justesse absolue. En plus de sa beauté troublante, son jeu transpire le naturel. Impossible ne pas être conquis.

Malick a beau se défendre d'avoir fait un film sur la perte de l'Innocence, c'est pourtant cette thématique qui transparaît le plus. Innocence à plus d'un titre puisque l'un comme l'autre de ces amants maudits sera coupable d'un crime, d'un péché envers ses pairs, envers sa moitié. Et qu'ils paieront tôt ou tard. Vivre le Paradis c'est déjà mettre un pied en Enfer. Il y a toujours un prix à payer. C'est le fondement de toute vie. Et la vie et les guerres intérieures que se livre chaque âme humaine c'est le coeur même de cette oeuvre résonnant en ce sens avec La Ligne Rouge qui se servait de la guerre pour mieux parler de la vie d'une manière générale et de la manière dont chacun la perçoit, la défend ou la sacrifie.

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En épargnant John Smith des représailles des siens, Pocahontas fait un choix décisif, pour elle comme pour lui.

D'une beauté formelle indéniable et d'une poésie visuelle désarmante (les crédos du cinéaste) on assiste à la naissance d'un amour trop beau pour être vrai. Environné par une nature triomphante, vibrante d'espoir, tour à tour complice et témoin de cette union contre-nature, les amants s'apprivoisent doucement tels Eve et Adam dans une sorte d'Eden alternatif. Ils apprennent à se comprendre en même temps qu'ils apprennent à s'aimer, les deux apprentissages fusionnant l'un avec l'autre. Avec une simplicité fantasmée par n'importe quel mortel de ce monde.

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On s'identifie. On aimerait vivre cet amour, on l'a même peut-être déjà vécu d'une manière ou d'une autre et c'est là qu'on se souvient qu'il y a effectivement un prix à payer à vivre au pays des anges et des fées. Toujours. Car nous ne sommes ni l'un, ni l'autre. Et la réalité se fait toujours un devoir de nous le rappeler.

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Mais le film, lui, nous rappelle aussi qu'il y a un après. Et que ce n'est pas parce qu'on croit avoir tout perdu qu'il ne nous reste pas encore de grandes et belles choses à vivre, inespérées. La douleur nous transforme et nous permet de nous ouvrir à d'autres expériences. Et ce que nous croyions être la fin se révèle au final une richesse inestimable qu'on échangerait pour rien au monde : une renaissance, le début d'une nouvelle vie.

La chanson du film, pourtant magnifique, n'a pas été incluse ni dans le film ni dans sa promotion. Malick n'ayant pas l'esprit commercial de James Cameron. A noter que la musique minimaliste de James Horner (Krull, Avatar, The Amazing Spiderman) sert très efficacement le propos et les images en retrouvant une pureté et une originalité que le compositeur, en dépit de son indéniable talent, a bien du mal à nous offrir en temps normal.

 

Mon poème hommage au film : Le Paradis

 

 

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Commentaires

Une bien belle musique avec de bien belles images. Ca me donne envie de voir le film. Je n'ai pas lu la critique, uniquement le pitch du début afin de ne pas me spoiler.

Écrit par : Hervé Smagghe | samedi, 18 janvier 2014

Je te le recommande car c'est une expérience émotionnelle connaissant ta sensibilité il y a forcément des choses qui te toucheront je suis resté très évasif exprès sur l'histoire mais tu as raison de te préserver un max de surprises.
J'apprécie d'autant plus ce film et Le Ligne Rouge vu que j'ai trouvé The Tree of Life (du même réal) très indigeste à trop faire dans le spirituel et le symbolique, je l'ai trouvé trop personnel et inaccessible contrairement aux deux autres.

Écrit par : Greg Aramatory | samedi, 18 janvier 2014

C'est le Hervé Smagghe qui m'intrigue !
Ce sont aussi mes noms et prénoms.
J'en ai trouvé 5 en France: on fait un club ?
Hervé Smagghe

Écrit par : herve smagghe | samedi, 22 février 2014

je transmets à mon ami il te répondra lol

Écrit par : Greg Armatory | samedi, 22 février 2014

Les commentaires sont fermés.