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jeudi, 02 octobre 2014

Godzilla [Cinéma/Critiques]

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Le design du monstre emblématique de la Toho a de toute évidence été repris de son homologue nippon. Le scénario, assez malin, l'explique très simplement

Les remakes et reboots poussent plus vite que le chien-dent. Maintenant que le processus est lancé, plus rien ne peut l'arrêter. Malgré cette surexploitation et ce manque cruel d'originalité, on est parfois amené à être surpris dans le bon sens du terme. En témoigne la dernière version de Total Recall. Comme de par hasard Total Recall et Godzilla 2014 ont un point commun : le héros de la série Breaking Bad.

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 Bryan Cranston saura-t-il convaincre les autorités de l'ampleur de la menace ?

Si l'annonce de ce remake était loin de susciter l'enthousiasme, et à raison, le fait est que plusieurs éléments venaient titiller la curiosité. En premier lieu, la présence au générique de pas moins de quatre acteurs renommés : Bryan Cranston donc, Ken Watanabe (Inception, Le Dernier Samouraï), Aaron Taylor-Johnson (Kick-Ass) et the last but not the least notre Juliette Binoche (Le Patient Anglais), excusez du peu, qui n'a pas la réputation de s'exporter pour n'importe quoi, encore moins pour des blockbusters insipides !

Il paraissait déjà très étonnant que quatre comédiens aussi talentueux et à priori un peu exigeants sur leur rôles puissent soutenir un projet simplement opportuniste. Deuxième point d'intérêt : l'ambiance qui transparaissait dans le trailer :  dramatique, presque crépusculaire sans pour autant négliger l'aspect spectaculaire, inévitable bien sûr, mais bien loin de la saveur pop-corn de la version 98 de Roland Emmerich. Et enfin le choix du réalisateur, Gareth Edwards, spécialiste des effets spéciaux,  qui avec Monsters (titre prophétique) avait fait une entrée remarquée en tant que metteur en scène malgré de modestes moyens.

Pour autant tous ces ingrédients pouvaient fort bien accoucher d'un blockbuster sans âme, un autre navet navrant dans la veine de Battleship ou Transformers. On a déjà vu plus d'un casting en or au service d'une histoire en toc.  Et bien il faut croire que Bryan Cranston porte chance aux remakes car encore une fois on a droit à une excellente surprise. 

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Ken Watanabe incarne totalement l'esprit japonais du film dans sa perception de Godzilla, mais la sagesse a toujours du mal à se faire entendre.

Ca commence par une intro dramatique où l'émotion et l'élément humain sont particulièrement mis en avant. Premier bon point qui nous rassure sur le sérieux de l'entreprise et l'orientation donnée. La construction est très progressive, mais à celui qui ne sait rien du scénario (ce qui était mon cas), l'attente est récompensée. Si on pouvait craindre un simple décalque de la précédente version, c'est vite oublié, car on a clairement pas les même enjeux ici. On comprend rapidement que l'ambition est de retourner aux sources du film de monstres par excellence, aux Kaïjû Eiga pour reprendre le terme japonais, le Japon qui avec son Godzilla national a alimenté le genre pendant des décennies avec des résultats certes très variables, mais avec toujours une certain passion et un respect de cette culture.

Si vous espérez un Godzilla omniprésent qui détruit tout sur son passage comme pour mieux catalyser la haine naturelle des hommes envers tout ce qui diffère d'eux, il est clair que vous serez déçu. Si cette fois la justification des essais nucléaires est tout autre et pourra faire tiquer, cette très libre interprétation permet néanmoins de changer complètement l'angle de vue sur le lézard géant surtout en ce qui concerne la culture occidentale de ce phénomène. Ainsi Godzilla 2014 n'est ni plus ni moins la fusion parfaite de l'esprit japonais avec la technique américaine, notamment dans sa dimension cathartique, fidèle en cela à l'épisode originel de 1954 qui lui cristallisait la terreur atomique. Impossible de ne pas déceler un condensé des traumatismes de la dernière décennie à travers les images de l'explosion d'une centrale nucléaire, d'un tsunami ou encore d'un avion percutant de plein fouet un building.

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Elizabeth Olsen incarne une infirmière et une mère très investies ainsi que la compagne de Aaron Taylor-Johnson lui-même fortement impliqué dans les évènements puisqu'il est soldat de carrière. A noter que les deux acteurs sont connus pour avoir joué ensemble une scène bonus à la fin de Captain America, Le Soldat de l'Hiver.

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Cloverfield avait déjà bien ouvert la voie au renouveau des films de monstres dans la mise en scène et la dramatique de même que le King Kong de Peter Jackson. Le film de Gareth Edwards de poursuivre dans cette voie puisqu'il dynamite cette fois le fond. Niveau visuel, c'est spectaculaire sans en faire trop et aux bons moments, ce qui donne des séquences assez ébouriffantes sans verser dans l'habituelle surenchère, lorgnant parfois plus du côté du film catastrophe avec l'aspect survie. Niveau sonore, un travail conséquent a été fourni qui donne lui aussi sa personnalité au film. On a droit ici et là à quelques emprunts ou clins d'oeil notables (le train en feu de La Guerre des Mondes, la main qui essuie la vitre comme dans Jurassic Park) comme pour rappeler que Spielberg a énormément apporté au genre, lui aussi.

En tous les cas, un équilibre très risqué, mais au final très réussi, sorte de synthèse idéale du Godzilla d'hier et de demain. Surprenant et jouissif en ce sens. On pourra évidemment clamer que le film n'a rien inventer et n'a fait que piocher chez nos amis nippons, il est vrai. Mais quitte à faire un remake autant s'inspirer du meilleur, non ?

 

 

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