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Batman VS Superman [Cinéma/Critiques]

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BATMAN VS SUPERMAN

Fantasmée depuis longtemps, alimentée par une affiche aperçue fugitivement au début du film Je Suis une Légende, la confrontation entre Batman et Superman est enfin devenue une réalité. Hélas, si l'on en croit les nombreuses critiques acerbes. Forcément un film aussi espéré, attendu, ne pouvait pas satisfaire tout le monde surtout quand les enjeux se multiplient : faire une suite à Man of Steel, rebooter Batman peu de temps après The Dark Knight Rises, initier l'Aube de la Justice et lancer concrètement le DCU.

Zack Snyder (Watchmen, Sucker Punch) avait donc de quoi se faire des cheveux autant que les fans. Surtout quand le choix des acteurs principaux ne fait clairement pas l'unanimité. Ben Affleck avait laissé un souvenir très mitigé dans la peau de Daredevil pour la plupart et Gal Gadot (Fast 5) en Wonder Woman avait du mal à convaincre en dépit de ses efforts (physiques) pour rassurer les inconditionnels de l'Amazone.

https://uproxx.files.wordpress.com/2016/02/alfred_batmanvsuperman.jpg?quality=95&w=650

Jeremy Irons campe un Alfred sarcastique voire cynique, ce qui apporte un équilibre savoureux avec la froideur et le désespoir sans nuances de Bruce Wayne.

Le majordome est devenu une sorte de Q pour Batman, ce qui lui permet d'assister toujours fidèlement son protégé malgré ses méthodes discutables. J'avoue préférer cette interprétation à celle de Michael Caine (The Dark Knight, The Dark Knight Rises) qui manquait de sobriété à mon goût.

Je dois avouer que le début ne m'a pas franchement séduit, bien au contraire. L'introduction de Bruce Wayne dans l'univers de Superman est digne d'une fanfic amateur. Là où le scénario aurait pu amener subtilement Bruce Wayne à s'intéresser à Metropolis, puis à Superman et sa toute-puissance (pourquoi pas en pistant ce fameux Portugais Blanc), on voit le playboy débarquer manu militari dans Metropolis au moment où la ville sert de ring à Superman et Zod et parallèlement de couveuse pour futurs kryptoniens. Bon on comprend après que Gotham et Metropolis ne sont séparées que par un fleuve. Mais justement déjà ça, c'est un peu trop gros à avaler.

On a droit dans la foulée à des clichés hollywoodiens en veux-tu en voilà : la voiture du héros qui slalome entre les immeubles qui s'écroulent sans subir le moindre dégât, le sauvetage d'une fillette perdue au milieu des ruines, etc... Autant dire que ça ne rassure pas pour la suite. Et ce n'est pas Jesse Einsenberg (Insaisissables, The Social Network) cabotinant à mort dans la peau de Lex Luhor qui va nous faire changer d'avis. L'ennemi iconique de Superman aurait en effet mérité une interprétation plus nuancée afin de le rendre plus effrayant. La scène très réussie du procès au Capitole apporte heureusement un bon équilibre à ce niveau.

http://media.comicbook.com/2016/03/lex-luthor-kryptonite-172560.jpg

Jesse parvient parfois à donner un ton glaçant à son personnage, mais c'est hélas trop rare, la plupart du temps il se perd dans des méandres poétiques et philosophiques. Je sais que ça a toujours été l'essence du personnage (en attestent les versions Gene Hackman et Kevin Spacey). Mais le fait est que Superman autant que Batman demeure bien trop impassible face à ses facéties même lorsqu'il a toutes les raisons de l'interrompre pour lui assener un bon bourre-pif.

Ceci étant dit, Lex Luhtor est très bien employé, jetant de l'huile sur le feu aux moments fatidiques pour attiser la haine mutuelle des deux sauveurs et préparer un mémorable pugilat. 

Grâce à ce fil conducteur le scénario trouve sa cohérence en réunissant des personnages et intrigues au départ séparés et l'intérêt grandit, de même que l'intensité. La soif de justice de Batman trouve en Superman une cible idéale puisqu'au-dessus des lois humaines et les pouvoirs de Superman viendront facilement à bout de la discrétion de Wayne et feront le lien avec ses méfaits.

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J'ai sans doute fait partie de la minorité des cinéphiles qui se réjouissait de voir Ben Affleck dans la peau du Chevalier Noir. Et j'ai eu le plaisir de ne pas être déçu. Tour à tour torturé par son passé, blasé, hargneux, Batman a une vraie présence, magnifiée par des combats très physiques et soigneusement chorégraphiés, dignes des jeux vidéo de Rocksteady.

On peut regretter le nouveau design du symbole de la chauve-souris qui ne ressemble plus à grand-chose, la taille des ailes rendant la tête presque invisible, le bat-signal perdant par la même occasion de sa superbe.

https://espngrantland.files.wordpress.com/2014/05/batsuit_snyder-e1399998857312.jpg?w=1017

Pour ce qui est de la tenue c'est autre chose, on apprécie le retour aux origines. Plus épurée et gothique dans le style, la tenue du Chevalier Noire est autrement plus appréciable que celle de The Dark Knight Rises qui se perdait en détails. La batmobile a également beaucoup gagné en finesse, de même que la batwing.

https://cdn-media.rtl.fr/cache/gI3AojzV_IM_N58XzgfBRA/880v587-0/online/image/2015/0730/7779264324_ben-affleck-en-batman-et-henry-cavill-en-superman-dans-le-nouveau-film-de-snyder.jpg

Pour donner rendez-vous, Batman a un outil imparable.

Lors de l'affrontement contre Superman, il bénéficie d'un nouveau modèle qui lui donne un aspect futuriste, voire robotique. Le parallèle est intéressant étant donné qu'il apparait dépourvu de sentiments, tel un Terminator, guidé par sa seule idée fixe de neutraliser Superman à tout prix.

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J'ai toujours aimé la version dark de Superman depuis Superman III. Et je dois avouer que la revoir sous une nouvelle forme dans Batman VS Superman me ravit. Et permet dans le même temps de renouveler l'intérêt d'un super héros qui peut vite manquer de complexité. Il est un fait que Superman sert plus ici de noyau à l'intrigue et d'objectif valable à un Batman revenu de tout que de véritable héros. La plupart du temps il apparaît comme bouc émissaire et incapable de voir les menaces les plus proches. Cela dit Snyder n'omet pas quelques scènes très réussies rappelant l'aspect iconique de l'Homme d'Acier.

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Tu saignes ? Tu vas saigner !

Le duel tant attendu est bien amené et visuellement réussi. Snyder évite de reproduire le foutoir final de Man of Steel et parvient à émouvoir via une très astucieuse pirouette scénaristique que d'aucuns ne verront pas venir.

http://img.cinemablend.com/cb/8/8/1/7/4/3/88174300ac7225710fd4195b2a652cda9e39b8e2c772098786b6c90bb9c211f8.jpg

Wonder Woman distille le mystère, mais elle est là surtout pour annoncer la Justice League. On la voit combattre dans sa tenue de guerrière et user de ses armes fétiches, c'est déjà ça !

Malgré des maladresses, Batman Vs Superman passionne grâce à un scénario malin, une richesse de thématiques et de symboliques portée par deux personnages toujours emblématiques qui voient chacun en l'autre l'occasion inespérée de retrouver un visage humain.

On est d'autant plus navré de voir qu'avec un matériau aussi dense, Warner a saboté les beaux projets de Snyder sur Justice League, réduisant ce qui s'annonçait comme l'égal de son Watchmen en un vain et indigeste film pop-corn.

https://i0.wp.com/explicationdefilm.com/wp-content/uploads/2018/07/hollywoodland.jpg?resize=970%2C632&ssl=1

Ironie du sort, Ben Affleck et Diane Lane, qui incarne Martha Kent la mère adoptive de Superman, ont partagé l'affiche de Hollywoodland, film dans lequel Ben est George Reeves, interprète authentique d'une série télé sur Superman.

 https://www.thestar.com.my/~/media/online/2013/09/25/23/55/str2_gx_02409_6col_ben_inset.ashx/?w=620&h=413&crop=1&hash=811AFDAC47262F7FDE94E34EF276F6BD2CDE2AD6

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Callan Mulvey : Un Coeur à Vif

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L'acteur Callan Mulvey ne vous dit peut-être rien, mais il a été Drazic, l'un des héros de la série australienne Hartley Coeurs à Vif. Tombé dans le coma et gravement défiguré suite à un accident de voiture, il a bénéficié de soins particuliers qui lui ont permis de recouvrer un visage décent (importante chirurgie, nombreuses plaques en titane, oeil de verre), sa mobilité et de pouvoir ainsi poursuivre sa carrière au-delà sans doute de ses espérances et des nôtres. Car non content de figurer dans des Blockbusters dignes de ce nom (300 La Naissance d'un Empire), il parvient l'exploit de figurer au casting des franchises Marvel (Captain america : Winter Soldier) et DC (Batman VS Superman). Un exploit digne d'un super-héros, non ?

 

 

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lundi, 20 août 2018 | Lien permanent

L'Odyssée [Cinéma/Critiques]

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Depuis les succès mérités de films comme La Môme, Cloclo et Yves Saint Laurent, les biopics sont désormais devenus incontournables dans le cinéma français.

L'Odyssée, qui relate les péripéties du commandant Jacques-Yves Cousteau en privé comme en public, fait-il lui aussi partie de ces indispensables ? Oui, à plus d'un titre.

J'avoue avoir été au départ peu enclin à faire le déplacement, malgré de bons souvenirs de jeunesse (j'avais une collection de livres richement illustrés), convaincu que l'aspect drame familial serait moins intéressant que le côté aventures sous-marines. Et puis à la vue de la bande-annonce, de la qualité probable de la mise en scène, j'ai cédé aux sirènes du large. Et bien m'en a pris. Merci également à ma moitié pour m'avoir communiqué son enthousiasme.

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Au départ pilote, Jacques-Yves Cousteau (JYC pour les intimes) est contraint de changer de rêve suite à un accident de voiture. On garde l'exploration, la liberté, on les déplace simplement. Il ne perdra pas au change. Amoureux transi du Monde du Silence, il n'aura de cesse de partager ses merveilleuses découvertes, à commencer par transmettre sa passion à ses deux fils, Philippe et Jean-Michel, secondé efficacement, il faut bien le dire, par sa femme Simone, aussi habitée que lui, si ce n'est plus, par ce rêve démesuré.

C'est d'ailleurs grâce à elle que la Calypso, le bateau emblématique de JYC et de son équipe, véritable microcosme, pourra prendre le large et rendre possible plus d'un périple sur et sous la mer.

Emporté par ses ambitions, aveuglé par les possibilités technologiques, JYC finit par oublier l'aspect écologique et humain de l'aventure, jusqu'à sacrifier sa propre humanité. Plusieurs évènements viendront témoigner de son indifférence à l'égard des autres, ses proches y compris, qu'il trahira de bien des façons.

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Audrey Tautou est Simone, complice parfaite de JYC qui va mener la barre du projet avant de faire cabine à part. Les maquillages de vieillissement du couple sont admirables de crédibilité servant l'interprétation de deux excellents comédiens et vice versa.

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Les rêves demandent de l'argent et l'argent alimente les rêves. Un cercle vicieux dont JYC va faire les frais, mais pas que lui. Vingt Mille Lieues sous les Mers, qu'il aimait lire à ses enfants, sera pour lui une grande source d'inspiration aux moments les plus cruciaux. Pour l'anecdote geek, c'est Lambert Wilson qui double le pote d'Arnie dans Christine de John Carpenter.

La première réussite du film est évidemment d'avoir trouvé l'angle parfait pour présenter le personnage de manière complexe, nuancée, sans en faire ni un héros, ni un diable, juste un génie en avance sur son temps, mais qui nécessairement va laisser une part de lui-même dans son sillage sans trop avoir le temps de se retourner.

Mais lorsqu'il sera amené à le faire, l'histoire va prendre une tournure tout aussi passionnante en amenant progressivement l'émotion jusqu'à ce qu'une tragédie la décuple et bouleverse le spectateur (c'est peu dire) au détour de quelques scènes dont une franchement réussie (celle du cours de musique) qui m'a rappelé, question intensité, la meilleure scène à mes yeux de la Môme.

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Pierre Niney (Five), lui aussi impeccable dans le rôle de Philippe, fils marginal, kamikaze, mais les pieds sur terre, qui va tirer la sonnette d'alarme quand il comprendra que son père n'a plus de limite pour satisfaire l'audimat.

Ca faisait un moment que je n'avais pas éprouvé une tel sentiment de maîtrise et de perfection dans un film, qui plus est français, étant plus difficile à contenter dans le cinéma hexagonal. Là c'est du grand art. Que ce soit l'image, la narration ou l'interprétation, j'ai été totalement immergé, chevillé aux personnages, à leurs épreuves, à ce mélange subtil entre fresque grandiose et drame intimiste.

Le seul défaut véritable, c'est la séquence d'ouverture qui nous prive d'un rebondissement conséquent, même si elle ne m'a pas empêché d'être ému jusqu'aux larmes de par le contexte dans lequel la nouvelle est apprise et ses conséquences sur les intéressés.

Exceptée cette maladresse, le film est beau et réussi de bout en bout. A voir absolument à condition d'accepter de voir le courage d'un homme aussi populaire autant que sa lâcheté.

L'Odyssée : Photo Vincent Heneine

Vincent Heneine est Falco, le second de JYC, fidèle parmi les fidèles, témoin privilégié des vicissitudes d'une famille éclatée, malgré lui à l'origine d'une scène particulièrement émouvante.

A noter que les trois comédiens principaux ont tous incarné une célébrité dans un biopic, qui plus est, un bon : Audrey Tautou dans Coco avant Chanel, Pierre Niney dans Yves Saint Laurent et donc Lambert Wilson dans L'Odyssée. Ca augurait déjà du très bon.

 

 

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mercredi, 19 octobre 2016 | Lien permanent | Commentaires (3)

Anticorps : la Défense Ultime [Nouvelles/Anticipations]

 

 Bagdad. Dans un futur pas très lointain.

 

 

- Je vois le témoin.

- Il a ses gardes du corps ?

- Non, il est seul.

- Bien, tu arrives au bon moment, alors.

La voix dans son oreillette était celle de Jürgen Slot, chef de l’organisation anti-terroriste ANTICORPS.

- Le tueur engagé par Sergeï Vladinov doit déjà être sur les lieux. Regarde autour de toi.

Kurt Stetson, dit « Le Muscle », observa la foule du marché. C’était un jour faste à Bagdad.

Il y avait beaucoup de bruit, de mouvements et de couleurs, ce qui ne facilitait pas le repérage.

La chaleur suffocante n’arrangeait rien. Kurt transpirait sous les vêtements civils qui camouflaient sa tenue d’espion dernier cri.     

- Pas si vite ! intervint Dan Douglas dit  « l’œil ». La Flèche est peut-être l’un des satellites les plus rapides au monde, mais quand même. Laisse-moi le temps de scanner tous ces types.

A des kilomètres de là, dans la salle d’opérations d’ANTICORPS, Dan Douglas contrôlait une mosaïque d’écrans et de claviers. Au centre de la salle, Jürgen Slot dit « Le Cerveau » supervisait l’opération en cours, légèrement appuyé sur sa canne, toujours impeccablement vêtu.

Kurt jura.

- J’ai pas besoin de ton foutu satellite pour repérer un gus. Je connais mon boulot, l’intello !

Dan se tourna vers Jürgen, dans l’espoir d’obtenir un soutien quelconque. Il l’obtint rapidement.

- Kurt, te rappelles-tu à quel point la synergie est importante dans une entreprise comme la nôtre?

- Comment je pourrais l’oublier ? Vous me le rabâchez tous les jours.

- Cela ne semble pas inutile étant donné ta facilité à la négliger. Dan est tout aussi compétent que toi dans sa fonction. Laisse-le donc œuvrer comme il l’entend. Il ne t’a jamais mis de bâtons dans les roues, il me semble, c’est même plutôt le contraire. Pourquoi continuer à rejeter le soutien qu’il peut t’apporter sur le terrain ?

Dan sourit, ravi de l’intervention de son supérieur en sa faveur.

Kurt sourit. Mais c’était plus une grimace qu’autre chose.

- Sur le terrain ? Sur le terrain, je suis seul et je l’ai toujours été. Et ça me va très bien comme ça. De savoir que ce machin est greffé à mes faits et gestes presque 24 h sur 24, ça me file la gerbe. J’ai l’impression d’avoir une épée de la Dame aux Clefs au-dessus de ma tête.

- Damoclès, rectifia Slot.

- Quoi ?

- Une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

- Ouais, c’est ce que j’ai dit.

- Ca y est ! s’écria Dan. J’ai repéré un type qui correspond à la photo.

- C’est lequel ?

A deux heures, près du stand de fruits. Le grand type chauve.

- Y a trop de monde devant. Je vois rien.

- Attends, je te le surligne.

La silhouette du tueur se découpa brièvement à travers la foule.

Kurt entendit le rire familier de Jürgen Slot dans son oreillette.

- Tu as des yeux qui valent de l’or, mon cher Muscle !

- Puisqu’on parle de ça, je me souviens pas avoir signé pour cette opération. J’ai d’autres organes reliés à ce foutu satellite ?

Un silence s’ensuivit.

 - Quoi ? Vous pouvez quand même pas me faire pisser quand vous voulez ?

- Non, répondit hâtivement Dan, bien sûr que non !

Il échangea un regard paniqué avec son supérieur, visiblement amusé de la situation.

- Tu rigoles, reprit Dan de son ton le plus rassurant. On en est quand même pas là !

- Y a intérêt. Si j’apprends que vous pouvez faire joujou avec moi sans que je le sache, je vous jure que ça va chier.

- Le témoin bouge, annonça Dan, ravi de pouvoir détourner la conversation.

- Surveille-le, moi je file le tueur.

- Non, Kurt ! Tu te charges du témoin. Et rappelle-toi qu’il nous faut ce tueur vivant, insista Slot. Lui seul peut nous conduire à Sergeï.

- C’est marrant ! Pourquoi il faut que vous m’appeliez par mon prénom seulement quand vous êtes en rogne contre moi ?

Dan décida que c’était le bon moment de rendre l’ascenseur à son supérieur.

- Le témoin a l’air paniqué. Je crois qu’il vient de se rendre compte qu’il a perdu ses gorilles.

Kurt le rejoignit discrètement.

- Suivez-moi sans dire un mot, je viens vous sortir de ce merdier.

Le témoin avait tout du touriste.

- Quoi ? Mais qui me dit que vous n’êtes pas un tueur à la solde de Vladinov ?

Mais il avait oublié d'être idiot.

Kurt se racla la gorge.

- Parce que le tueur est derrière moi. Le grand type chauve près du stand de fruits.

- Je…je ne vois rien. Il y a beaucoup trop de monde.

- Dommage que je ne puisse pas vous prêter mes yeux.

- Pardon ?

- Rien. Suivez-moi, c’est tout.

- Mais, non, je n’ai aucune…

- Ecoute, ducon, si j’avais voulu te tuer…

- Kurt, t’es repéré ! le prévint Dan. Dégage, mais fais en sorte que le tueur vous suive !

Kurt empoigna le témoin et fonça vers une destination connue de lui seule, bousculant les passants et certains étals. Une balle de silencieux siffla au-dessus de son épaule.

- Fais chier !

- Prends à droite dans la ruelle ! dit Dan, les yeux rivés sur un écran.

Kurt s’engagea dans l’étroit passage, entraînant le témoin dans son sillage. Il en profita quand même pour se débarrasser promptement de ses habits civils, révélant une combinaison ajustée faite de sangles, d’étuis et d’accessoires plus ou moins identifiables.

Le témoin s’alarma.

- Vous êtes un espion ?

- Tout juste, Auguste !

- Comment vous connaissez mon nom ?

- Coup de bol !

Le tueur apparut à l’entrée de la ruelle.

- Baissez-vous ! hurla Dan.

Kurt s’exécuta, ce qui permit aux deux hommes d’éviter un chapelet de balles.

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mercredi, 20 juillet 2016 | Lien permanent

Chute Libre [Cinéma/Critiques]

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Affiche mensongère : à ce point du récit, Michael Douglas n'est pas encore en possession du fusil :-)

Il y a des journées comme ça où tout va de travers, où l'on se retrouve dans une spirale infernale dont on ne parvient pas à sortir et lorsqu'on essaie de le faire, on ne fait que s'enfoncer encore un peu plus.

Ce genre de journée (de merde, donc !) un homme va la vivre, de manière radicale, au point de se métamorphoser et d'altérer "légèrement" son environnement et son avenir.

Michael Douglas a incarné magistralement le cinéma américain durant les années 80/90. Lui faire jouer un américain moyen qui pète un plomb est aussi inattendu que réjouissant.

Un an seulement après Basic Instinct, l'acteur franchissait une nouvelle fois la limite de l'interdit et cette fois pas qu'un peu !

Se rendant chez son ex-femme, William "Bill" Foster se retrouve bloqué dans sa voiture au milieu d'un embouteillage et des autres conducteurs anonymes. Contraint de continuer son trajet à pied, ce qui s'apparentait à une visite de courtoisie va devenir un véritable périple au sein d'une jungle urbaine où le plus dangereux prédateur porte une chemise blanche et une cravate.

Ce temps lui permettra de réaliser à quel point il haït le monde dans lequel il vit et par extension de réaliser à quel point il se haït lui-même de s'être si bien adapté à ce monde malgré tout ce qui l'a toujours dérangé. Plus qu'une admirable faculté d'adaptation, il serait plus juste de parler de résignation, de soumission. Un esprit de soumission que notre héros va se faire un devoir de se débarrasser. Libéré de sa conscience - ou encouragé par elle - il va laisser libre cours à ses pulsions physiquement, verbalement et parfois en usant d'un humour noir, pince-sans-rire aussi inquiétant que savoureux. Dans ces moments-là, Michael Douglas excelle particulièrement, voire la scène de l'épicerie ou du fast-food pour s'en convaincre !

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Robert Duvall incarne un flic sur le point de partir en retraite. Sa dernière enquête va être pour lui l'occasion de se réconcilier avec le travail de terrain et ses risques inhérents.

Extériorisant les vices et problématiques de la société (américaine) moderne (le culte des armes, le patriotisme exacerbé, l'omniprésence de la publicité, la recrudescence des gangs, la surconsommation, la discrimination), Chute Libre permettait grâce à son anti-héros cathartique de dresser un bilan peu flatteur de l'humanité : matérialiste, raciste, égoïste, manipulatrice,... j'en passe et des meilleures. Est-ce que cela a profondément changé ? Pas vraiment en vérité. Si les moeurs ont assurément évolué, on sait aussi que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Apprivoisée par les lois tel un prédateur aux abois, l'intolérance notamment n'est muselée qu'en apparence et à la première occasion elle n'hésite pas à montrer les dents et même à mordre. Sous le déguisement d'une apparente respectabilité citoyenne, anonyme criminel quotidien de nos rues, de nos quartiers. Et ce n'est pas l'actualité de ces derniers jours qui me fera mentir, malheureusement.

Parallèlement à cette critique, il y a un autre aspect intéressant dans le film : sa mécanique. Le héros progresse (physiquement) dans la ville (autant qu'il régresse mentalement !) et au gré de ses rencontres, des missions qu'il s'impose et des évènements aléatoires, son assurance augmente et il accède progressivement à une puissance de feu de plus en plus destructrice. (il passe du simple journal tueur de mouches au bazooka !!!) Les amateurs de jeux vidéo, notamment de la série GTA, verront peut-être mieux où je veux en venir. En effet, on retrouve là les bases mêmes de la série phare de Rockstar qui n'existait même pas à l'époque (quatre ans séparent le film du premier jeu). Et pourtant, bien plus que les références cinématographiques auxquelles on l'associe d'emblée, s'il y a bien un film qui partage l'ADN de GTA c'est bien Chute Libre, (Dans un tout autre style, je pense aussi au foutraque Hyper Tension avec Statham) puisque même dans le propos (satire sociale) les deux oeuvres se rapprochent énormément (cf la séquence dans le surplus militaire).

Pour conclure disons qu'avec ce drame social aussi pertinent que percutant, le réalisateur Joel Schumacher montre le meilleur de lui-même, une réussite tant dans le fond et la forme qu'il réitérera des années plus tard avec Phone Game dans lequel il ajoutera une tension encore plus insoutenable. (Il est d'ailleurs amusant de voir Michael Douglas mitrailler une cabine téléphonique en une sorte de clin d'oeil prophétique). C'est toujours bon à savoir quand on sait de quoi il est capable aussi dans le pire (Qui a dit Batman ?)

 

 

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lundi, 21 juillet 2014 | Lien permanent

Kill Bill 1&2 [Cinéma/Critiques]

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L'anecdote est maintenant bien connue : c'est sur le tournage de Pulp Fiction que Quentin Tarantino et Uma Thurman ont commencé à bâtir l'intrigue de ce qui allait devenir le diptyque Kill Bill. Bien leur en a pris puisque je considère ce film (en deux parties) comme son chef d'oeuvre (surtout comparé à ses dernières productions), car il lui a permis de sublimer son propre cinéma et celui dont il s'est nourri durant toute sa jeunesse, et ce, avec une générosité et une inspiration exemplaires.

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Une succession de combats qui va rentrer dans les annales, grâce en premier lieu à la tenue portée par Uma qui renvoie directement au film Le Jeu de la mort avec Bruce Lee. Les masques de ses adversaires, quant à eux, sont une référence directe à Kato, le fidèle acolyte du Frelon Vert joué par Bruce Lee lui-même dans la série éponyme qui l'a fait connaître à Hollyood. Evidemment plus le spectateur est cultivé et curieux, plus il sera en mesure d'apprécier le cinéma de Tarantino. Kill Bill en est une autre parfaite illustration.

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Dans Kill Bill la parole n'est pas d'argent, mais d'acier et La Mariée le fait parler comme personne.

Kill Bill c'est tout d'abord Uma. Dire qu'elle crève l'écran dans le rôle de cette Mariée laissée pour morte et éprise de vengeance est un doux euphémisme.

Passant tour à tour de la vulnérabilité de mère endeuillée à celle de tigresse déchaînée en passant par une sorte de candeur enfantine (la rencontre avec Hattori Hanzo), Uma crédibilise parfaitement toutes les nuances de son personnage, lui conférant une dimension iconique immédiate, mais lui donnant une épaisseur qui va bien au-delà de la simple caricature que la thématique traitée pouvait engendrer. L'actrice, totalement investie dans ce rôle sur-mesure taillé rien que pour elle, va ainsi rejoindre naturellement le panthéon des guerrières du 7ème art aux côté de Sigourney Weaver/Helen Ripley, Linda Hamilton/Sarah Connor et d'autres qui ont démontré de bien belle manière que la femme au cinéma ça pouvait être autre chose que la belle de service qui crie et gesticule ou qui sourit bêtement dans les bras du bellâtre de service.

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Vivica Fox est sublime en tueuse aguerrie qui reflète malgré elle le futur littéralement avorté de la Mariée. A noter que quelques années plus tard, l'actrice doublera une autre tueuse dans le jeu Hitman Absolution en un clin d'oeil sobre, mais tout de même savoureux. Après avoir longtemps annoncé un épisode centré sur la vengeance de la fille de Vernita green, Tarantino a renoncé à l'entreprise,  laissant les fans sur leur faim. Je ne désespère pas d'imaginer moi-même cette suite sous forme de fanfic, car j'ai quelques idées sous le coude.

Car évidemment le thème de la vengeance porte tout le film, mais encore une fois il est ici mis en scène à merveille, car il se place en héritage direct de la culture cinématographique revendiquée par Tarantino, lequel avec Kill Bill rend un hommage aussi vibrant que personnel à tout un pan du 7ème art qui l'a façonné : films de samouraïs, Blaxpoitation, films de kung-fu, westerns, de la série B voire Z, mais pour lui rien n'est à jeter. Ce cinéma Bis il l'a exploré via Boulevard de la Mort sur lequel il a fait fausse route malgré de bonnes idées (Kurt Russell en bad guy et le final). Le western, il l'abordera enfin franchement dans Django Unchained, puis plus récemment encore dans Les 8 Salopards (en reprenant Kurt Russell justement) sans pour autant parvenir à ne serait-ce qu'égaler ce doublé gagnant.

Tarantino persévère dans le film choral, mais sa griffe s'est émoussée et il serait peut-être bon de revenir à quelque chose de plus épuré, tranchant en se focalisant davantage sur un seul personnage.

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Un casting hétéroclite fait de stars en plein essor, de fidèles compagnons et de réjouissants come-backs et caméos (le shérif de Une Nuit en Enfer) que Tarantino va exploiter magnifiquement en concevant pour chacun un personnage emblématique qu'on aura plaisir à voir confronté à la vengeance sans pareille de la Mariée. Le fameux Bill du titre restera quant à lui dans l'ombre tout au long du premier film avant d'apparaître sous les traits d'un comédien choisi avec une précision d'orfèvre par un cinéaste qui connaît ses classiques sur le bout des doigts et n'a eu de cesse de les régurgiter à sa sauce. Dans Kill Bill 1 & 2, la sauce prend et elle prend vachement bien !

Car si Kill Bill 1 & 2 sont présentés comme deux films séparés, ils ne font en vérité qu'un et vouloir les dissocier comme les comparer est une monumentale erreur qui prive du plaisir d'apprécier et de comprendre l'oeuvre dans son ensemble.

Interprétation, écriture et mise en scène travaillés de concert, mais impossible de ne pas mettre en avant la BO que Tarantino a toujours énormément soigné, la cerise sur le Kato en quelque sorte, avec une prédilection pour la musique western de Ennio Morricone qui a justement remporté récemment son premier oscar grâce a son travail sur les 8 Salopards de Tarantino. La boucle est bouclée !

 

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dimanche, 06 mars 2016 | Lien permanent | Commentaires (2)

Ladyhawke [Cinéma/Critiques]

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Une affiche attrayante dans le plus pur style Fantasy

Jaloux de l'amour né entre le Capitaine de la Garde Etienne Navarre (Rutger Hauer) et Isabeau d'Anjou (Michelle Pfeiffer), qu'il convoitait en secret, l'Evêque d'Aquila (John Wood) maudit les deux êtres, les condamnant à revêtir pour le premier la forme d'un loup uniquement la nuit et pour la seconde celle d'un faucon exclusivement de jour. Ainsi les deux amants vivent éternellement séparés et trop conscients de l'être pour ne pas en souffrir. Mais l'évasion du jeune Phillipe "La Souris" Gaston (Matthew Broderick) des geôles du château est peut-être enfin le signe d'une promesse, d'un espoir en tout cas...

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Connu pour avoir réalisé le tout premier Superman et surtout la série des Arme Fatale, Richard Donner l'est beaucoup moins pour ses autres productions qui méritent pourtant autant si ce n'est plus le détour. Ladyhawke fait partie de ces films méconnus en grande partie à cause de son échec à sa sortie. Une fois n'est pas coutume, il n'est pas trop tard pour se pencher à nouveau sur une petite perle, histoire de la réhabiliter comme il se doit.

Fantasy ou pas Fantasy ? Telle est la question. Si on sait qu'à l'origine le scénario de Edward Khmara devait être très orienté médiéval-fantastique avec moult créatures de ce répertoire, c'est Donner lui-même qui a tenu a conserver un registre réaliste. Hormis la malédiction pesant sur les deux amants, il n'y a donc aucun élément surnaturel. Cela n'empêche pas le film de conserver un esprit que les rôlistes dans l'âme sauront apprécier. Si on peut comprendre que le scénariste se soit senti trahi, il faut bien avouer que le parti pris du cinéaste permet à l'oeuvre d'être préservé un maximum des affres du temps.

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Le film a été tourné en grande partie en Italie, mais les noms employés ont des consonances françaises évidentes, ce qui ajoute à la personnalité du film. Ci-dessus le Château d'Aquila, d'où normalement personne ne s'échappe.

Tourné majoritairement en extérieur, le film bénéficie de décors naturels somptueux que ce soit une forêt aux teintes automnales, une lande à perte de vue, des édifices médiévaux ou bien encore des montagnes enneigées (paysages qu'on apprécie de voir réunis dans le jeu Skyrim).

L'histoire est donc centrée sur les quelques protagonistes du film, Etienne et Phillipe en tête et c'est tant mieux car ils le valent bien. Leur relation pleine de nuances est approfondie et les rend particulièrement attachants. Ils seront rejoints en cours de route par un troisième larron, le prêtre Imperius (Leo McKern), qui aura à coeur de se faire pardonner sa responsabilité dans la tragédie du couple. Il trouvera un complice digne de lui en Phillipe, amateur comme  lui de bons mots et aussi sensible au destin des deux amants, surtout lorsqu'il comprend comment contrer le sort.

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Le charismatique Rutger Hauer crève l'écran, mais la mise en scène met tout autant en valeur son épée (héritage familial ô combien sacré) et son magnifique destrier noir répondant au nom de Goliath, les amateurs de chevalerie apprécieront. Quand on se penche sur la filmographie de l'acteur, il est amusant d'y trouver deux films au titre prophétique surtout lorsqu'on les assemble : Femme entre Chien et Loup et Les Faucons de la Nuit (avec Stallone).

Rutger Hauer campe avec un panache exemplaire ce héros à la fois épique et romantique. L'acteur avait déjà oeuvré dans un film médiéval (beaucoup plus violent) dans La Chair et Le Sang de Paul Verhoeven et s'était fait connaître trois ans auparavant dans le rôle du mythique répliquant Roy Batty de Blade Runner, face à Harrison Ford.

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Phillipe Gaston, "L'ami le plus fidèle dont on puisse rêver", dixit Isabeau. Pour autant, Navarre devra parfois user d'autre chose que de louanges pour le convaincre de l'accompagner dans sa croisade contre l'évêque.

Matthew Broderick, quant à lui, poursuivait une carrière très prometteuse lancée par Wargames et il faut reconnaître que dans Ladyhawke sa prestation est remarquable. Très présent, il est totalement crédible dans la peau de ce jeune voleur tour à tour débrouillard et maladroit, sans honneur - comme il le dit lui-même - mais pour autant plein d'humanité et de bravoure. Par ailleurs ses monologues et ses répliques pleine d'humour font mouche à chaque fois donnant un contrepoids indispensable à l'ambiance du film qui sinon aurait trop vite sombré dans le mélo.

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On pourra trouver la performance de Michelle Pfeiffer plutôt insignifiante au vu de ce qu'on connaît d'elle, le contexte limitant de surcroît sa présence à l'écran, mais cela ne l'empêche pas d'être éblouissante, nul doute qu'on se damnerait pour elle. L'évêque, lui, a préféré la damner. Pas bien ! Dans Wolf, l'actrice tombera sous le charme d'un Jack Nicholson lui aussi atteint de lycanthropie qu'elle aura auparavant envoûté dans Les Sorcières d'Eastwick. Dans Stardust elle jouera la méchante sorcière adepte de magie noire dans un univers cette fois totalement orienté Fantasy.

Dans le rôle de Ladyhawke alias Isabeau d'Anjou, Michelle Pfeiffer, elle aussi inconnue ou presque à l'époque, et dont la beauté éthérée sert énormément son personnage et la force de cette histoire d'amour aussi belle que tragique. J'en profite pour saluer la qualité du doublage français de haute volée, chaque voix particulièrement bien adaptée au caractère et au physique des différents acteurs et donnant beaucoup d'épaisseur à leurs personnages. 

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L'évêque d'Aquila (John Wood) par qui le mal est arrivé. Que Dieu ait pitié de lui...ou pas ! En tous les cas, il pourra compter sur la fidélité et la ténacité de Marquet (Ken Hutchison), son homme de main et le nouveau Capitaine de la Garde.

La mise en scène de Richard Donner est toute en sobriété. Les combats manquent parfois de saveur et les transformations feront tiquer les amateurs d'effets spectaculaires, mais l'ensemble demeure cohérent et c'est sa plus grande force. Visuellement c'est très poétique voire onirique comme en témoigne la scène du lever de soleil sur la glace. On sent que le réalisateur avait à coeur de nous faire partager les vicissitudes de cette union contrariée. Il faut dire que Rutger Hauer et Michelle Pfeiffer sont tellement beaux (et blonds) dans ce film, tellement faits pour être ensemble, qu'on a qu'une seule envie, c'est de les voir à nouveau réunis.

En 2002, Richard Donner retrouvera l'ambiance médiévale avec Prisonniers du Temps, adapté du roman de feu Michael Crichton, mettant en vedette Gerard Butler (le Léonidas de 300) et le regretté Paul Walker (La saga Fast and Furious).

 

La BO du film est composée par Andrew Powell (à ne pas confondre avec John Powell) membre du groupe Alan Parson Project (producteur de la musique) ce qui nous vaut une partition pour le moins étrange et anachronique, mélange parfois discutable de classique et de moderne. Cependant elle n'empêche pas d'apprécier le film et on a droit à un thème principal très agréable pourvu de belles déclinaisons. Certains passages de l'orchestration ne sont pas sans rappeler le son de Rondo Veneziano (mon premier amour musical).

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A noter la présence d'Alfred Molina (L'Apprenti Sorcier) dans le rôle de Cezar, un vilain chasseur de loups qui se fera prendre à son propre piège, littéralement. Quatre ans auparavant, il faisait lui aussi des misères à Harrison Ford dans le cultissime Les Aventuriers de l'Arche Perdu.

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

Le Pacte des loups Michael Kohlhaas Solomon Kane Krull

 

 

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lundi, 17 novembre 2014 | Lien permanent | Commentaires (3)

Les Gardiens de la Galaxie [Cinéma/Critiques]

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Après le succès ravageur de la phase 1, Marvel est passé à la phase 2 de son carnet de route (notamment avec Captain Amercia : The Winter Soldier), repoussant ses ambitions et du même coup multipliant la richesse exponentielle d'un univers en croissance constante à l'image d'une excellente série télé. Que cela se produise sur grand écran n'en est que plus appréciable, les suites étant pour une fois justifiées et loin d'être réduites à cela.

C'est dans cette optique que voit le jour une nouvelle franchise en devenir, l'adaptation des Gardiens de la Galaxie qui, comparé à la renommée des autres super héros de l'écurie, font figure de parfaits outsiders. En théorie, seulement. Le fait est que Marvel n'a maintenant plus grand-chose à prouver et c'est sur un savoir-faire désormais incontestable qu'elle porte à notre connaissance ce space-opera rafraîchissant qui pose un nouveau jalon dans son irrépressible ascension vers un triomphe planétaire vertigineux.

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Avant...

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Après !

Tous les ingrédients semblaient réunis pour assurer un nouveau succès au studio : un groupe de gentils anti-héros atypiques, bourrés d'humour et de folie ainsi qu'un contexte SF qui n'est pas sans rappeler le meilleur de Starwars et de la trilogie Mass Effect (les gamers fans de la série devraient trouver leur compte). On ajoute une belle brochette de stars (visibles ou non), le compositeur du moment, Brian Tyler (Assassin's Creed IV : Black Flag, Insaisissables) et on file les rênes de cette grosse production à un réal peu connu, mais estimé, James Gunn, qui a toutes les raisons de ne pas gâcher la marchandise.

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Le design de Nebula est très réussi, une sorte de mélange entre Jack (déjà clin d'oeil aux Chroniques de Riddick) et Liara de la série de jeux Mass Effect, une référence SF, s'il en est. Dommage que ce personnage soit simplifié et sous-exploité. La suite la réhabilitera peut-être.

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Pourtant ça commence étrangement, c'est le moins qu'on puisse dire. Années 80, une famille dans un hôpital. Ambiance intimiste, dramatique. Quoi ? Comment ? Je me serais trompé de salle ? Le film a l'air très bien, ce n'est pas le problème, mais je n'ai pas payé pour ça et... boum ! En un plan me voilà rassuré. Il n'y a pas d'erreur de ma part, ni du réalisateur. C'est juste la première preuve que Les Gardiens de la Galaxie ne mange pas aux mêmes râteliers que les autres blockbusters.

Cette originalité de l'époque dont est issu Peter Jason Quill/Star-Lord accompagne l'histoire tout du long sous la forme d'une BO aussi dynamique que faussement anachronique et donne énormément de personnalité au film, ce qui n'est pas sans rappeler l'une des qualités de l'infortuné et prématuré Titan AE (avec son excellente BO pop/rock) qui partage justement avec Les Gardiens de la Galaxie la même ADN. Il est quand même très regrettable de constater que ce qui a peut-être contribué au sort funeste du premier fait sans doute partie intégrante du succès du second. Aucune reconnaissance pour les avant-gardistes. Et ce n'est pas l'accueil réservé à Tron premier du nom lors de sa sortie en salles qui me donnera tort.

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Dans Star Trek, Zoe Saldana côtoyait une alien à la peau verte. Dans les Gardiens de la Galaxie, elle incarne Gamora, une tueuse à la peau verte. Contagion ? La belle avait auparavant arboré une peau bleue sous les traits de Neytiri dans Avatar. Décidément, quel caméléon ! L'actrice en tout cas continue de briller dans le registre de la SF.

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Gamora et Star-Lord, sur la même longueur d'ondes. A noter que le nom Gamora n'est pas sans rappeler les Gamorréens de Starwars, eux-mêmes caractérisés par un épiderme verdâtre. On se rappelle de Chris Pratt dans un autre rôle mémorable, celui du "meilleur pote" de James McAvoy dans Wanted.

Le film se scinde selon moi en trois parties très apparentes d'un intérêt malheureusement décroissant.

La première nous familiarise avec l'univers et les personnages. C'est à mon sens la plus réussie. L'équipe n'est pas encore constituée et on sent qu'il y a du boulot avant que les cinq compères soient unis comme les doigts de la main.  On jubile devant leurs maladresses autant que leurs faits d'armes et on se réjouit de la suite des évènements.

Une fois les cinq compagnons redevenus libres, l'intrigue et ses enjeux apparaissent plus clairement. Mais leurs limites aussi. L'humour et les situations deviennent redondants et le manque cruel de rebondissements commence à se faire sentir. L'ennui s'installe alors. Etrange paradoxe quand on sait que la qualité visuelle est pourtant permanente et nous gratifie de plans souvent somptueux, que les acteurs font le taf, que les ingrédients dans l'ensemble répondent toujours présents. Mais il n'empêche qu'on décroche inexorablement, et ce, malgré la promesse d'un final explosif. Comme s'il n'avait plus rien à prouver, le film s'essouffle et retombe dans un classicisme décevant. Les gags ne nous font même plus sourire et on observe le baroud d'honneur avec indifférence.

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Le catcheur Dave Bautista s'en sort très bien dans le rôle de Drax Le Destructeur, un être brutal, qui plus est épris de vengeance, mais dont l'humanité ne demande qu'à être dévoilée. Aura-t-il droit à une carrière à la The Rock ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Le film semble en fait tourner en rond et cultiver progressivement les défauts de la plupart des autres grosses productions : l'action est trépidante, mais pas toujours visible, la faute à une caméra trop rapprochée de l'action. Les chorégraphies des combats qui étaient travaillées au début du film deviennent anecdotiques dans la dernière partie. Tout devient assez prévisible et caricatural : le méchant à force de vouloir faire le méchant tout en épargnant la vie des héros finit par perdre toute crédibilité, et même nos cinq attachants gardiens perdent de leur saveur en dépit des évènements qui visent à les souder et à nous émouvoir. On sent qu'il ne leur arrivera rien de fâcheux, la preuve est que malgré certaines situations critiques, ils s'en sortent toujours sans la moindre cicatrice.  C'est là qu'on se rappelle qu'entretenir l'illusion qu'il peut arriver malheur aux personnages principaux est essentiel pour l'implication. Heureusement un twist final que n'aurait pas renié Shyamalan ainsi qu'une révélation concernant Star-Lord permettent de redonner in extremis un coup de fouet à l'ensemble.

On réalise alors que le manque d'explications sur l'enlèvement de Peter Quill et la linéarité apparente sont délibérés puisque résultant de l'intention de faire des Gardiens de la galaxie une trilogie. Ce qui relativise ces défauts et en même temps nous interroge sur la valeur du film en tant que tel. L'efficacité du procédé narratif emprunté aux séries télé lorsqu'il est transposé au cinéma avec son propre rythme de diffusion est donc un poil remis en cause lorsque, comme dans ce cas, l'équilibre des deux composants est mis à mal. D'autant que la suite n'est pas prévue avant deux bonnes années.

Les personnages secondaires et les doubleurs originaux ont eu droit à un casting en or. Petite revue en détails :

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John C. Reilly dans le rôle de Rhomann Dey

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Glenn Close incarne Nova Prime

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Benicio Del Toro qui après Sin City et Wolfman, confirme son goût pour la métamorphose. Dans le rôle du collectionneur, il nous offre une version futuriste de Karl Lagerfeld. Ce personnage était introduit dans la première scène post-générique de Thor 2 qui nous permettait de comprendre où Marvel voulait en venir au final. Je ne saurais donc trop vous conseiller de la visionner pour une totale compréhension du puzzle scénaristique surtout si, comme moi, vous avez fait l'impasse sur la suite des aventures du grand blond.

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Question interprétation, c'est sans doute Michael Rooker, assez vite reconnaissable, qui détient la palme. Il est manifeste que le comédien s'est fait plaisir dans la peau (bleue) du sournois et cupide Yondu.

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L'acteur Bradley Cooper (Limitless) fait merveille en donnant vie à Rocket même si on attendait une voix plus en adéquation avec le caractère farfelu et cartoonesque du personnage.

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Vin Diesel prête sa voix à Groot, autant dire qu'on oubliera vite ce détail. Si le personnage se caractérise par une unique réplique qui alimente (un peu trop) l'humour du film, l'identité de son doubleur s'avère au final une fausse bonne idée puisqu'on ne l'entend quasiment pas et le spectateur de ne pas profiter de son timbre caverneux d'ordinaire si appréciable. Cependant il faut savoir que suite au décès de Paul Walker, son ami et partenaire sur la série Fast and Furious, Vin Diesel, profondément touché, désirait s'éloigner du show business. Ce rôle minimaliste et dépaysant (l'acteur a enregistré la version dans toutes les langues) lui permettait un compromis intéressant (Merci véver pour l'info). A noter que Groot est à l'origine de quelques scènes visuellement très poétiques.

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Josh Brolin (Gangster Squad) double quant à lui un personnage que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même.

Ressenti donc plutôt mitigé, en tout cas pour mon premier avis. La faute peut-être à une surexploitation des meilleures idées au détriment de vraies surprises, une noirceur et une violence trop édulcorées par l'étiquette film grand public et l'impression plus ou moins consciente d'avoir déjà vu un certain nombre d'éléments ailleurs, sous une forme plus ou moins proche. Après Star Trek : Int

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mercredi, 08 octobre 2014 | Lien permanent

GTA IV [Jeux Vidéo/Critiques]

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Faire la critique de GTA IV après le succès phénoménal de GTA V et mon comparatif largement en défaveur du premier peut sembler inutile. Et pourtant...

En recommençant le jeu à zéro, je ne sais franchement pas ce que j'espérais surtout que mes dernières tentatives s'étaient soldées à chaque fois par un profond dépit. Mais le miracle a eu lieu. J'ai kiffé comme si j'y jouais pour la première fois, une totale redécouverte. Due essentiellement à une chose qui pour moi le place carrément devant sa suite : sa mécanique basée sur les relations et toutes les interactions et connexions qui en découlent donnant une profondeur et une cohérence admirables, une vie et une immersion dont le cinquième opus est désespérément dépourvu. Il y a aussi d'autres aspects et détails qui rendent cet épisode plus séduisant et agréable. Non je ne parle pas de sa jouabilité qui demeure une tare avec laquelle il faut apprendre à composer. Mais le fait est que si on persévère un tant soi peu, ce défaut finit par être moins punitif qu'il peut l'être de prime abord et alors on peut tranquillement savourer la richesse d'un jeu rempli d'opportunités comme dirait si bien l'ami Roman.

En passant d'un personnage à un autre, on réalise à quel point Rockstar s'est servi des épisodes de Liberty City pour concevoir son cinquième opus en réunissant en un seul jeu ce qui était alors décomposé en trois parties distinctes. Petit tour d'horizon avec le glossaire de vigueur :

Ambulances Si vous avez joué à GTA V vous devez savoir que se faire soigner par elles relève du challenge étant donné qu'elles se contentent de vous passer sous le nez à tout allure. Dans le IV, c'est la révolution : non seulement elles s'arrêtent, mais en plus l'interaction est possible. Mais ce n'est pas tout, les ambulanciers parviennent même à réanimer des PNJ. J'ai vu ainsi un motard bedonnant se relever et monter carrément à l'arrière de l'ambulance avant qu'elle ne reparte.

Amitiés Fonctionnant sur un système de pourcentage (tout comme le Respect) c'est incontestablement l'aspect le plus poussé et le plus accrocheur de ce quatrième épisode. Au gré de notre progression dans le scénario, Niko tisse des liens avec différents personnages dont certains finiront par rester proches. Au joueur de les solliciter régulièrement pour des sorties entre potes ou de répondre positivement à leurs appels afin de bénéficier d'un atout spécial. Associée au téléphone, l'interaction est quasi permanente avec parfois des appels humoristiques en pleine mission aux moments les plus cruciaux (n'est-ce pas Roman ?). Après certaines actions, certains vous appelleront même pour vous faire par de leur ressenti comme Jacob après une course urbaine réussie alors que ce n'est pas son domaine. Le joueur sent qu'il n'est pas tout seul à agir dans la ville, et quand ça semble être le cas, il apprend régulièrement par différents moyens que ses actes sont connus d'un tiers. (Lisez les news sur Internet). Il lui faudra donc composer avec les autres faute de quoi il se privera d'avantages de différentes natures. Si on ajoute à cela les e-mails (très bien exploités et durablement) vous comprendrez que l'hyper-connexion est aussi une réalité à Liberty City, mais que loin d'être rébarbative elle ouvre d'innombrables possibilités. La ville porte décidément bien son nom. Pour connaître tous les détails sur les potes de Niko c'est ICI

Animations Avec la jouabilité c'est ce qui pêche le plus dans cet épisode malgré d'évidentes améliorations comparé à San Andreas. Globalement elles sont réussies, mais certaines manquent nettement de finition. Voir Niko descendre un escalier en tirant la jambe fait toujours autant rire...jaune. Et pourquoi ne pas avoir intégré de couvert avec le snipe ???

Armes Peu nombreuses, il est vrai, elles se complètent néanmoins. L'inventaire plus réaliste, mais forcément plus restrictif, nous empêche de posséder plusieurs armes d'une même catégorie, il faut faire un choix. Pas de menu spécifique, on fait défiler les armes à l'écran dans le coin supérieur droit via les flèches directionnelles. Mais le grand défaut du système est qu'une fois qu'une arme n'a plus de munitions, elle quitte notre inventaire et on est obligée de la racheter. A noter aussi que le fait de récupérer certaines armes au cours d'une mission ou en exploration ne garantit pas qu'elle soient disponibles en magasin par la suite. La seule condition est d'avoir suffisamment avancé dans le scénario. C'est le cas entre autres du lance-roquettes qui se débloque tardivement. Pas d'Ammunation dans cet épisode. Les armes sont accessibles dans des magasins plutôt discrets qui fleurent bon la contrebande. On peut également grâce à l'ami Jacob obtenir des prix avantageux en se servant dans le coffre de sa voiture.

Choix Certaines missions vous proposeront une forme de dilemme comme tuer un personnage ou le laisser s'enfuir. Si vous choisissez de l'épargner, vous pourrez le retrouver plus tard dans le cadre d'une mission annexe. Plutôt bien vu. On regrette que Rockstar n'ait pas poussé plus loin la logique. Quand on échoue à une mission, le commanditaire nous appelle en nous faisant espérer une conclusion différente avec un probable arc narratif secondaire même à court terme. Mais ce n'est qu'un effet de mise en scène, il faudra bel et bien recommencer la mission jusqu'à la réussir comme prévu au départ.

Combat Si de prime abord les animations un poil rigides et leur nombre restreint le rendent anecdotique, avec un peu de pratique, on s'aperçoit qu'il est très suffisant. Contre-attaquez un maximum en variant les touches pour voir Niko effectuer des attaques plus originales comme un coup de pied retourné du plus bel effet. La contrainte c'est de devoir systématiquement locker l'adversaire avec la caméra.

Courses Urbaines Le système est mieux pensé que dans le V puisqu'une fois toutes les courses remportées dans chaque île un simple appel à Brucie permet de les déclencher  à n'importe quelle heure du jour et de la nuit et ce au volant de n'importe quel véhicule. La nature des véhicules adverses, elle, peut varier du tout au tout. Les courses en elles-mêmes sont faciles si on arrive rapidement à se placer en tête car l'IA est très agressive et la physique des véhicules peut être très punitive comme on le sait. Mais dès lors qu'on est en pôle position et qu'on ne joue pas les kamikazes, la victoire est assurée et c'est une simple promenade de santé. Quand il faut se taper cinq tours, ça devient même franchement ennuyeux. Une astuce pour récupérer une voiture de course adverse : Bloquer la contre un obstacle, tuer le pilote. La course sera terminée pour vous, mais vous pourrez alors prendre le véhicule. Quand c'est une Infernus, ça ne se refuse pas.

Flics Dès que vous êtes repéré, une zone s'affiche sur la mini-map de laquelle vous devez vous échapper pour réussir votre fuite. Plus vous accumulez d'étoiles, plus la zone est grande et plus les flics sont nombreux, sachant que dès qu'une voiture se trouve à proximité de vous, le cercle de poursuite réapparait si votre fuite n'est pas complète. Mais là où clairement la police du IV se démarque de celle du V c'est qu'elle n'a pas ce comportement binaire qu'on peut déplorer. Si vous vous faites attaqué par un ou plusieurs PNJ elle arrêtera vos agresseurs. Vous pouvez d'ailleurs vous amuser à déclencher une rixe et à appeler la police après pour voir avec délectation votre adversaire se faire coffrer.

De plus grâce à l'ordinateur inclus dans chaque voiture de police, on peut s'amuser à jouer les justiciers de la rue sans craindre de se faire soi-même arrêter via un système de missions infinies (gang, vol de voiture, piéton en fuite). Je vous recommande les opérations de Gang avec l'aide des hommes de Dwayne en Renforts. Planquez-vous sans rien faire et appréciez le spectacle d'une fusillade d'anthologie. Vous pouvez appeler la police sur votre téléphone si vous sentez que les malfaiteurs prennent le dessus. Si le chrono est justifié (les malfrats ne vont pas attendre de se faire arrêter) le délai qui nous est imposé est ridicule compte tenu de la distance à faire pour rejoindre la mission, ce qui contraint à réessayer plusieurs fois. Regrettable.

Hôpitaux Point de respawn incontournable après la mort du personnage. Mais ici on peut les visiter ce qui accentue l'immersion.

Interactions Indéniablement plus nombreuses que dans le V. Que ce soit avec la ville ou les PNJ. On peut notamment se raccrocher à une surface après avoir sauté là où dans le V le personnage s'écrase lamentablement contre la paroi. On peut ramasser quelques objets au sol qu'on peut jeter ensuite où on veut (contre un élément du décor, sur un PNJ). Un chauffeur de taxi peut jeter son gobelet par la fenêtre. Si vous sortez du taxi tout de suite, vous pourrez le ramasser sur le trottoir. On peut ramasser aussi des briques et même un appareil photo si le citoyen en possède un. Il suffit souvent de bousculer un passant pour qu'il laisse tomber ce qu'il a en main. Dommage que les objets n'aient pas d'utilité en soi ou qu'on ne puisse pas les revendre, cela aurait ajouté de la profondeur comme faire un commerce parallèle en mettant des objets en vente sur le net avec un système d'enchères. Le V aurait pu récupérer l'idée et la développer. On peut s'arrêter à un stand de hod-dogs, à une sandwicherie, il y a de nombreux distributeurs de boissons. On peut parfois donner de l'argent à un SDF si l'interaction apparaît en haut à gauche de l'écran. Il y a les prostituées évidemment.

Intérieurs Si comparés à la taille de la ville, les intérieurs accessibles sont rares, on a la surprise de pouvoir entrer librement dans beaucoup plus d'endroits que le V. Ce n'est pas grand-chose, mais pouvoir ne serait-ce que traverser un immeuble, monter jusqu'à son sommet ou en descendre intégralement et sans chargement procure un petit plaisir d'autant que les étages sont habités. Il y a surtout tous les lieux liés aux activités entre potes comme les restos, les salles de spectacles, les bowlings, les salles de billards, les bars à ambiance. On peut également entrer dans les fast-foods qui ont totalement disparus dans le V. Il y a également quelques lieux découverts au cours du scénario qui peuvent être à nouveau visités pour peu qu'on ait repéré l'endroit.

Jouabilité Le gros point noir de ce GTA. Entre une rigidité à pied et une souplesse extrême en voiture, apprivoiser le gameplay mettra les nerfs du joueur à rude épreuve. La physique des corps et des véhicules souffre du parti pris des développeurs d'avoir opté pour un traitement réaliste. L'intention est bonne, mais résultat : on lutte constamment pour un peu de maîtrise car on comprend vite que le moindre choc fait chuter les personnages et chahuter les véhicules. Cela dit cela occasionne aussi de bons moments de rigolade hors missions. En comparaison, les fusillades sont plus agréables grâce à un système souple entre lock auto et visée libre.

Liberty City Décomposée en trois îles, la ville de GTA IV si elle propose peu de variantes, possède un charme bien à elle avec ses différents quartiers, ses lumières, son imposant pont suspendu et son trafic dense. A la manière de San Andreas, les deux dernières îles  sont bloquées par un pont barré et se débloquent au gré du scénario, la dernière plus tardivement, suite à un important braquage.

Météo Le travail à ce niveau a toujours été de très grande qualité sur cette génération. La pluie et les orages sont très crédibles ainsi que l'atmosphère froide et brumeuse. Si les saisons dans GTA IV se cantonnent plutôt à l'automne et l'hiver, elles sont remarquablement restituées et contribuent énormément au réalisme de l'ensemble.

Métro L'accès souterrain est possible sans aucun chargement. Contrairement à Watch_Dogs, Niko ne rentre pas dans le métro en temps réel. Une fois à l'intérieur, on ne peut plus diriger le perso, mais on peut suivre l'itinéraire de A à Z en alternant avec plusieurs angles de caméra dont une particulièrement immersive qui fait vraiment apprécier la balade.

Missions Très nombreuses, elles vont pourtant vite suivre le même schéma jusqu'à l'overdose malgré une forme variable. On finit par zapper les cinématiques sachant que le trajet jusqu'au point de rendez-vous sera lui incontou

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vendredi, 20 mars 2015 | Lien permanent

Assassin's Creed II [Jeux Vidéo/Critiques]

assassin's creed II, ezio auditore

Jouer à Assassin's Creed II et mourir...

Très difficile pour moi de parler de Assassin's Creed II de manière objective tant il a comblé mes rêves et espoirs de gamer allant même jusqu'à les dépasser. C'est pourtant ce que je vais m'efforcer de faire aujourd'hui. Cette critique ne se contentera donc pas de miser sur l'aspect nostalgique, mais tentera d'offrir le regard le plus large possible au vu de l'expérience que ce jeu peut proposer aujourd'hui replacée au sein de toute la saga.

 

Architecture : Dire qu'AC II possède les plus belles villes de la saga, ce n'est pas mentir, exagérer ou sombrer dans la nostalgie, c'est un fait. Pas seulement pour la richesse du level-design, mais pour la reconstitution et aussi et surtout pour la réussite technique. Les textures encore aujourd'hui sont magnifiques surtout comparées aux derniers épisodes sortis sur 360. C'est propre, détaillé, c'est ancré dans son temps : toute la culture et l'art d'un pays et d'une époque flattent la rétine à chaque pas. On s'émerveille de certains intérieurs (Les Tombeaux d'Assassin), on est littéralement transporté. Florence et Venise sont bluffantes, surtout au moment du Carnaval. Dépaysement et magie garantis. 

assassin's creed ii,ezio auditore

Armes : Plutôt nombreuses et variées avec pas mal de gadgets fort utiles pour se tirer de situations délicates comme la lame empoisonnée, les bombes fumigènes, le gant d'escalade. Dommage que la visée dirigiste du pistolet et des couteaux gâchent quelque peu le plaisir de leur utilisation. Si dans le III, l'occasion de l'améliorer sera ratée (l'arc), à partir de Black Flag on aura enfin droit à une visée totalement libre. A noter que pour changer d'arme et d'armure, il faudra impérativement retourner au repaire d'Ezio à Monteriggioni. A partir de Brotherhood, les échoppes nous permettront de modifier notre arsenal directement.

 

Cheval : Déjà présent dans le premier opus, il est de retour. Plaisant, il demeure optionnel puisqu'on peut voyager d'une ville à une autre via des relais. On ne peut pas chevaucher en ville. Brotherhood apportera cette possibilité. A noter qu'à cheval comme à pied, on bénéficie de deux vitesses de course très distinctes ce qui ne sera plus vraiment le cas à partir du III.

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Les cinématiques faites avec le moteur du jeu font parfois peine à voir.

 

Comme de coutume dans les AC, attendez quelques minutes sur le menu d'acceuil et une magnifique cinématique d'introduction se lancera.

Cinématiques : Nombreuses, elles mettent globalement bien en scène les personnages.  Mais s'il y a quelque chose qui a bien vieilli dans le jeu, c'est bien elles à cause notamment de la modélisation des visages. Voire aussi les séquences suivant l'assassinat d'un personnage (le fameux Requiesquat in pace) où les vêtements font parfois tache.

 

Combats : Si le système paraît maintenant dépassé, obsolète avec ses profils défensif et offensif à alterner au bon moment, il est aussi vrai que malgré ses contraintes on s'y refait très vite. Moins dynamique et intuitif certes, mais les animations bénéficient sans doute d'une meilleure finition que dans Black Flag et Rogue. Tout est relatif donc.

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Eau : c'est sans doute l'élément le moins réussi visuellement. C'est particulièrement flagrant quand on navigue sur une gondole. On a plutôt l'impression à cause du rendu et surtout de l'absence d'éclaboussures et de sillage de glisser sur de la glace. Mais quand on se souvient que dans le premier on mourrait dès qu'on touchait l'eau, on relativise.

 

Enigmes : si les glypes à découvrir et les énigmes liées sont à priori secondaires, elles s'avèrent au final un ingrédient majeur par l'aspect historique et mystique qu'elles recèlent avec en point d'orgue cette fameuse vidéo du Sujet 16 dont la reconstitution s'avère aussi passionnante qu'un scénario. Leur absence par la suite, sans équivalent digne de ce nom, se fera cruellement ressentir.

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Ezio Auditore Da Firence : apprendre le nom complet du héros avé l'accent italien bien sûr, le scandant, le répétant comme un mantra. AC II c'est ça aussi. S'imprégner de l'identité du personnage comme dans un Jeu de Rôle papier. La quête de vengeance, la tenue emblématique (la meilleure ?), la formation d'Assassin, le contexte spatio-temporel (nom de Zeus, c'est le pied !). Jamais les développeurs n'ont été aussi bien inspirés et ne l'ont aussi bien prouvé.

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Leonardo Da Vinci : Tour à tour mentor, ami, confident d'Ezio, il sera aussi et surtout son armurier personnel. Equivalent de Q pour James Bond, il lui fournira le dernier cri de la technologie en décryptant les fameux Codex. Sans oublier une séquence mémorable avec la mythique machine volante qu'on retrouvera dans un honteux DLC et dans Brotherhood. La présence de ce génie fait pour beaucoup dans la réussite de l'intrigue.

 

Loot : L'une des innovations de cet épisode (et elles sont nombreuses). Si on ne ramassera que des florins, des soins et des munitions, on apprécie grandement de pouvoir fouiller les PNJ surtout quand il s'agit d'un voleur aux poches bien garnies.

 

Musiques : Impossible évidemment de parler du jeu sans louer la contribution de taille de Jasper Kyd. Que ce soit le thème principal "Ezio's Family" ou encore "Dream of venice", la magnificence d'une époque et ses tragédies intimement liées nous sont contées avec maestria par un compositeur au sommet de son art. Il suffit d'écouter l'un des morceaux de la bande originale pour avoir envie de se replonger immédiatement dans le jeu et savourer son atmosphère vraiment unique.

Parkour : indissociable de la série, la course et l'escalade sur les toits des bâtiment aussi accessibles et grisantes soient-elles ont toujours souffert de problèmes de collision et de précision. AC II n'échappe pas à la règle. Ezio semble vouloir régulièrement disposer de sa propre liberté de mouvements, ce qui se traduit par des sauts et des blocages dans le décor qui ruinent nos actions, nos missions. Quand le temps est compté c'est encore plus punitif.  Sans oublier ce détestable mouvement de caméra automatique au bord d'un toit qui le fait regarder en contrebas alors que tout ce qu'on voulait c'était poursuivre notre route.

 

Rénovations : cette activité secondaire permettant d'accéder à des magasins et d'augmenter ses bénéfices de manière régulière et automatique est cantonnée à Monteriggioni. Dans Brotherhood, ce sera carrément Rome qui pourra profiter intégralement de cette reconstruction. Elle sera reprise de manière plus ou moins développée dans les épisodes suivants.

 

Requiescat in Pace : cette réplique culte indissociable d'Ezio est sa signature lorsqu'il vient d'assassiner un personnage important et que ce dernier passe l'arme à gauche. Elle subira au long des épisodes peu de variantes si bien que le "Requiescat in Pace, Bastardo !" lancé au début de Revelations restera lui aussi dans les annales. Par la suite, aucun des héros ne bénéficiera d'un rituel équivalent. On aurait pourtant bien vu Connor, le héros du III, employer quelque cérémoniel lié à sa nature indienne... avec un aigle comme animal-totem bien sûr.

 

Sauvegarde : La série a toujours fonctionné sur le même système de sauvegarde automatique. Cela peut paraître dépassé aujourd'hui surtout dans le cadre d'un monde ouvert, mais le fait est que c'est toujours un modèle du genre. Non seulement les sauvegardes sont très fréquentes, mais dès que l'on a fait un achat ou vider un coffre, notre progression est enregistrée de ce fait on ne craint jamais de perdre les changements effectués et de devoir recommencer une action.

 

Scénario : Progressif au niveau des ambiances et des émotions, il est remarquablement bien équilibré avec la découverte du gameplay, des mécaniques et de l'univers du jeu. On passe régulièrement de l'insouciance au drame et vice versa, l'Italie de la Renaissance dévoilant avec autant de conviction son faste et sa barbarie aux yeux d'Ezio et du joueur qui ne font rapidement plus qu'un et c'est là le grand mérite de ce deuxième opus. 

Si l'histoire se focalise ensuite plus particulièrement autour du complot, de la recherche et de l'assassinat des différents complices de l'Espagnol, de nouveaux personnages et découvertes viennent raviver l'intérêt.

On regrette par contre certaines facilités comme vaincre un boss en duel et le voir s'échapper à l'issue du combat ou l'épilogue inutilement bavard qui s'éternise.

Mais ce qui manque finalement le plus c'est l'émotion liée au drame personnel qu'a vécu Ezio et qu'il semble oublier beaucoup trop rapidement alors qu'il est censé nourrir sa quête de vengeance et sa vocation même d'Assassin. Cela aurait pu donner lieu à des séquences poignantes sans pour autant tomber dans le larmoyant. On aurait pu par exemple débloquer des souvenirs personnels d'Ezio suite à chaque assassinat réussi. Dommage. Cette absence sera comblée dans Assassin's Creed Origins avec les séquences des constellations.

 

Les épisodes d'Assasin's Creed se sont suivis et se succèdent toujours, de plus en plus vite, tentant de diversifier l'expérience. Mais jamais le savoir-faire du studio n'a autant éclaté que sur AC II comme si le jeu avait cristallisé l'esprit créatif de chaque membre de l'équipe d'Ubisoft. Au vu du résultat, on ne peut que s'en persuader.

C'était aussi une époque charnière, idéale : il fallait transformer l'essai du premier et renouveler l'intérêt, repousser les ambitions, les enjeux. Une fois la popularité  et la fanbase acquises, AC est alors vite devenu un synonyme de marketing. Il n' y avait plus rien à prouver. Il n'y avait qu'à continuer pour prospérer en toute sérénité. Le revers de la réussite.

 

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