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jeudi, 29 novembre 2012

Skymelott : Quand Skyrim rencontre Kaamelott ! [Fanfics]


A l'occasion de la sortie de Dragonborn, la nouvelle extension du jeu vidéo Skyrim qui sort le 4 décembre, voici pour vous l'occasion de découvrir ou de re-découvrir ma série réunissant ces deux univers que sont Kaamelott et Skyrim et qui ont plus de points communs qu'il n'y paraît. Quant à savoir qui souffre le plus de la présence de l'autre, je vous laisse seul juge :

Prologue : Introduction à la série pimentée de quelques gags en guise d'avant-goût.

1. La Chasse au Mammouth : Quand Perceval et Karadoc décident de partir à la chasse, on peut être certain qu'ils vont se tromper quelque part.

2. Les Tourments de la Griffe d'or : Un souterrain, un trésor et bien sûr un bon paquet d'imprévus en perspective pour nos chevaliers.

3. Le Chevalier Dragon : Arthur et ses compagnons font la connaissance du plus grand héros de Bordeciel. Une vraie rencontre au sommet !

4. Merlin à Fortdhiver : Le calamiteux enchanteur saura-t-il démontrer son pouvoir à la prestigieuse Académie des Mages ?

5. Le Bon Gros Géant : Après la Chasse au Mammouth, la Chasse au Géant. Evidemment, que ça va mal tourner ! Mais ça dépend pour qui...

6. Tant va la Cruche : Les chevaliers font escale à Faillaise où règne la Guilde des Voleurs. Un vieil ami de Bretagne en profite alors pour faire surface.

7. Perceval - Fils de Dragon : Où le plus gaffeur des chevaliers de la Table Ronde hérite d'un bien lourd fardeau.


Besoin d'infos sur la série Kaamelott et tous ses acteurs ? C'est par ici :
L'Auberge Des Deux Renards



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mercredi, 28 novembre 2012

La Magie du Cosmos : Univers ou Multivers ? [Documentaire]

Un doc passionnant sur la théorie des univers parallèles. Le sujet est présenté avec humour et imagination par Brian Greene, le rendant particulièrement accessible. La série Sliders ou le film The One avec Jet Li n'apparaissent alors plus comme des histoires farfelues.

Si vous aimez ce concept, je ne saurais trop vous conseiller la lecture des écrits de Philip K. Dick ainsi que ma nouvelle :  L'Eternité contre le Néant  inspirée justement des théories de Dick.

 

 

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mardi, 27 novembre 2012

Far Cry 3 [Jeux Video/Critiques]

http://image.jeuxvideo.com/images/jaquettes/00026421/jaquette-far-cry-3-xbox-360-cover-avant-g-1333184989.jpg

A l'Abordage !!!

Après une intro immersive à souhait qui sert autant de tuto qu'à donner le ton, vous êtes lâché en pleine jungle à la mercie des multiples périls de l'île : prédateurs terrestres ou aquatiques, patrouilles mobiles ou pirates stationnés, le choix est vaste, tout comme votre manière d'aborder les conflits et de faire évoluer Jason, votre alter-ego dans le jeu.

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Vous incarnez Jason Brody. Jason comme le célèbre tueur en série et Brody comme le héros chasseur de requins des Dents de la Mer ? Un bon résumé d'une certaine manière.

On se rend vite compte que le monde et le gameplay qui s'offrent à nous vont nous offrir une expérience très riche, diversifiée au maximum. La liberté totale est grisante et les multiples activités possibles se fondent les unes dans les autres, qualité intrinsèque d'un bon monde ouvert avec des aspects roleplay qui ajoutent à l'intérêt de ce titre.

C'est Tatoué ou c'est à Moué ?

Trois arbres de compétences, chacun associé à un animal (Héron, Requin et Araignée) vous permettront de vous spécialiser ou au contraire d'être un chasseur très polyvalent (et pas multivalent, hein, Julien ?) Pour symboliser votre évolution, un tatouage tribal se déploiera progressivement sur votre bras gauche. Original. Les amateurs de chasse au trésor se réjouiront de savoir qu'il y a un grand nombre d'artefacts et d'objets divers à découvrir au cours de notre exploration. On apprécie aussi le système d'artisanat qui permet d'uiliser les peaux des animaux pour se confectionner des rangements supplémentaires et les plantes pour concevoir des remèdes et des bonus divers.

L'un des bémols est l'aspect visuel inégal. On a la sensation de jouer sur un vieux moteur (le Dunia Engine de Far Cry 2) et ce n'est pas l'ombre disgracieuse qui entoure les personnages qui me fera mentir. Techniquement, on pouvait s'attendre légitimement à plus d'évolution, le 2ème opus remontant quand même à 2008. On ressent les limites assez vite comme quand il pleut, l'effet météo n'étant pas des plus convaincants. Cela dit, globalement les graphismes sont corrects et la géographie des lieux promet beaucoup de dépaysement. Les animations, quant à elles, sont réussies, surtout celles de Jason comme lorsqu'il escalade un surplomb ou une tour radio, ce qui donne lieu parfois à des séquences de plateforme rafraîchissantes. On jubile aussi de voir les ennemis projeter en arrière lorsqu'ils ingèrent notre généreux calibre 12. La diversité est de rigueur et l'on ne va certainement pas s'en plaindre. Par contre on se serait passé de devoir éteindre systématiquement les flammes de notre avatar lorsqu'il en est victime, d'autant plus que la commande ne répond pas toujours au doigt dans ce cas là et vous vaudra plus d'une fois une mort franchement contrariante.

Varié, le bestiaire l'est tout autant, mais il s'avère aussi sauvage et imprévisible : on essaie de tirer sur des oiseaux (des vautours ?) et voilà qu'un dragon de Komodo en profite pour nous embrasser la jambe. Heureusement, il digère très mal le calibre 12, lui aussi !

Puisqu'on parle d'armes, vous aurez accès à un large éventail depuis les magasins des avant-postes que vous aurez au préalable libérés des hommes de Vaas. A noter un choix pour le moins curieux, la possibilité de customiser en premier lieu un fusil 1887 type winchester avec des viseurs contrairement à un fusil à pompe moderne. Cherchez l'erreur ! Les p'tits gars d'Ubisoft aurait-il cédé, eux aussi, à la folie ?

Il vous sera permis de vous poser la question au long des 38 missions qui composent la trame principale. Bien des fois après un échec, vous respawnerez après un checkpoint que vous n'aviez justement pas pu atteindre, d'où un sentiment troublant d'avoir profité d'un cheat intempestif. L'IA s'avèrera aussi très aléatoire dans son comportement, vous facilitant la tâche ou au contraire vous repoussant dans vos derniers retranchements. Mais comme dirait un certain Darwin : s'adapter ou mourir. Dans Far Cry 3, on fera allègrement les deux !

21604-far-cry-3.jpg

La faune locale pourra se révéler un précieux allié avec ou sans votre intervention

QUAD NEUF ?

Question déplacement, les voyages rapides sont de la partie pour aller et venir plus facilement sur une carte réellement immense. Mais vous aurez aussi à votre disposition un bon nombre de véhicules, de la vieille guimbarde à la jeep, en passant par le quad, le jet-ski et le deltaplane qui fait son grand retour. La conduite est très agréable et procure même de bonnes sensations de vitesse comme avec le quad. Vous aurez le loisir de réparer vos véhicules, ainsi que ceux des civils en panne sèche, mais cette-fois il vous faudra vous équiper d'un outil (dispo à l'armurerie dans armes spéciales).

La carte et son contenu (activités, animaux, lieux, trésors) se dévoileront au fur et à mesure que vous piraterez les antennes radio, un système qui rappelle fortement les points d'observation des Assassin's Creed. Normal, c'est le même développeur ! La visite de quelques grottes et d'une mine augurent du meilleur pour l'exploration qui devrait réserver de bonnes surprises.

Intelligence vraiment Artificielle (le retour !!!)

Vos trajets seront très régulièrement perturbés par les patrouilles encore une fois très présentes. A noter que l'IA semble elle aussi avoir été reprise directement du 2 malgré les promesses et annonces faites, c'est à dire qu'elle est toujours aussi aléatoire. Il m'est arrivé plusieurs fois d'être debout, clairement exposé à côté de la route sans que la voiture ennemie passant à proximité ne me repère. Heureusement, une fois caché, les pirates ne vous débusquent pas d'emblée comme ça pouvait être le cas dans le précédent opus. Une jauge d'alerte est d'ailleurs là pour vous indiquer l'état de votre furtivité. C'est qu'on a vite fait de trahir sa présence. On chasse le casoar et boum ! Voilà que la détonation attire un trio de pirates mal intentionnés. Tant pis pour eux, je les ajoute à mes trophées de chasse ! On réalise que des armes silencieuses dotées d'une bonne portée commencent à devenir indispensables. Ca tombe bien, peu de temps après, je débloque un sniper et le fameux arc digne de Rambo ! Mais loin de vouloir épuiser dès le départ de telles ressources, je fais l'achat d'un pistolet à silencieux. Et en attendant, je conserve mon AK et ma winchester en espérant dénicher très bientôt une famille de sangliers dont la précieuse peau me fournira une réserve de munitions plus importante !

far-cry-3-stealth.jpg

Les attaques furtives deviendront de plus en plus variées et tactiques grâce à certaines compétences spécifiques comme : pouvoir traîner un corps et le cacher, lancer la machette d'un mort sur un ennemi plus distant ou encore transformer un cadavre en piège explosif avec une grenade !

Scène à Rio

Abordons maintenant un élément majeur du jeu : le scénario et les personnages. Indiscutablement, c'est l'une des grandes qualités du jeu et on comprend pourquoi Ubisoft les a autant mis en avant lors de la promotion. Le revers de cette stratégie marketing, c'est qu'elle a privé beaucoup de joueurs de découvrir certaines séquences parmi les plus mémorables. Heureusement, l'intrigue est suffisamment riche en rebondissements pour offrir jusqu'au bout des moments intenses en émotions et en surprises. On se délecte évidemment de la folie de Vaas (incarné à merveille par Michael Mando lequel va sûrement profiter grandement de cette popularité) du physique avantageux de la troublante Citra, d'une galerie de portraits particulièrement fournie en matière de psychopathes et d'une mise en scène très inventive et cinématographique. On aurait sans doute aimé que Vaas soit le grand méchant de l'histoire, plutôt qu'un sous-fifre, aussi charismatique soit-il, mais l'intérêt demeure jusqu'au bout avec - cerise sur le gâteau - deux fins possibles. Votre serviteur en a choisi une qui lui a particulièrement plu et qui finit de conférer au jeu un statut hollywoodien dans le bon sens du terme, c'est à dire à la fois explosif, provocateur et malin car loin d'être manichéen. On aurait peut-être juste apprécié qu'à l'instar de Red Dead Redemption, le gameplay puisse prolonger de manière cohérente le choix effectué.


En résumé :


Qualités :

1- Scénario soigné jusqu'à la fin et persos mémorables
2- Map gigantesque et topographie très réussie
3- Bestiaire varié
4- Les compétences, celles en furtivité sont originales
5- Evènements aléatoires très présents qui donnent beaucoup de vie, d'intérêt et de personnalité au jeu
6- Contenu riche (collectibles, activités annexes, défis)
7- Pilotage très agréable
8- Possibilité de grimper via des animations immersives
9- Le map editor permet cette fois d'intégrer de l'IA en solo (pour une fois que le solo est avantagé par rapport au multi)
10- Le manuel qui permet de voir en un clin d'oeil notre progression et le type de récompenses pour chaque activité

11- Missions en coop et en local

Défauts :

1- Moteur graphique limité
2- Armes trop faciles d'accès (la gratuité ?????)
3- Manque d'interactions avec les autochtones
4- Les chutes qui font très mal même de faible hauteur et avec la compétence
5- IA meilleure, mais encore perfectible
6- Les armes à signature pas assez originales et séduisantes
7- Le raccourci maladroit des armes, à revoir
8- L'appareil photo ne prenant pas de photos, il aurait mieux valu le remplacer par des jumelles
9- Beaucoup d'objets inutilisables hors vente (alors que cela aurait pu donner lieu à un système de craft intéressant. Cf Jouer RP à Far Cry 3)
10- Absence de trésors et d'artefacts vraiment uniques qui auraient pu ajouter des compétences ou des missions

11- La délimitation WTF de l'océan (trop dur de faire un carré ?)

8568193751_077e9f9c95_h.jpgEtre ou ne pas être fou, telle est la question ?

Michael Mando, qui a prêté sa voix, son physique et ses gestes au déjà culte Vaas Montenegro, l'un des bad guys les plus réussis et les plus mémorables.

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Faye Kingslee, l'interprète de Citra, qui marquera, elle aussi, l'esprit de plus d'un joueur (masculin en particulier !)

 

BONUS

Jouer RP à Far Cry 3

Découvrez également toute une série de Fanfics consacrée à l'univers et aux personnages du jeu ainsi qu'un crossover inédit.

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Les Bâtisseurs de France par Toma [Clip/Vidéo]

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samedi, 24 novembre 2012

L'ame en Sang - PTSD ou le Cancer de l'Esprit

Un docu indispensable sur les séquelles psychologiques de la guerre d'Irak. A l'heure où la nouvelle génération s'éclate en réseau sur COD, il est quand même de bon ton de rappeler que la guerre, la vraie, même quand on y survit, détruit irrémédiateblement ceux qui l'ont vécu de près, d'autant plus vite qu'aucune aide digne de ce nom ne leur ait fournie avant, pendant et surtout après. Loin du front, la chair à canons ne vaut plus rien pour son pays.


 

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jeudi, 22 novembre 2012

Mon Top 5 Rihanna

Une fois n'est pas coutume, voici une nouvelle petite sélection perso, cette fois de la mondialement célèbre et talentueuse et infatigable chanteuse barbadienne (j'ai pas dit qu'elle était belle, mais c'est évident, non ?)

Une nouvelle coupe qui fait son effet tout comme ce clip très graphique !

 Ah ! J'aurais tellement préféré retrouver Rihanna dans ce genre de rôle au cinéma plutôt que dans un blockbuster sans âme en pâle ersatz de la musclée Vasquez d'Aliens !

Bon, c'est vrai, dans ce clip, Rihanna fait de la pub pour un format de lit très en vogue aux Etats-Unis. Mais bon, avant ça, elle a bien fait de la promo pour des parapluies !

Ne vous fiez pas au monologue du début : le rythme est hyper festif !

 Bah oui, comme tout le monde ou presque, j'ai craqué sur ce titre et ce clip. Comme quoi, ouvrir un parapluie dans une maison, ça rapporte pas que des pépins, mais aussi des pépettes. Pas vrai, Rihanna ?

 

Et si vous voulez voir la belle en super héroïne, c'est par ici : http://dartetdamour.hautetfort.com/archive/2012/06/08/rihanna-as-storm.html

 

 

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lundi, 19 novembre 2012

Sang et Sable [Nouvelles/Fantastique]


Il ne tiendra plus bien longtemps. Je l’ai lu dans ses yeux. Ils sont de plus en plus rouges, et ce n’est pas à cause de la fatigue. Du moins, j’aurais pu y croire s’il ne s’était pas fait mordre. Il est foutu, je le sais. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne se retourne contre moi. Entre lui et la chaleur, j’ignore ce qui me tuera en premier. Cela dit, je préfèrerais si possible choisir. Et ce sera la chaleur. Pas question de me faire avoir moi aussi.

Je rajuste ma chèche, en fait les restes d’un vieux T-shirt délavé mais encore assez blanc pour dévier les rayons du soleil. Sous cette protection précaire, j’inspire sans cesse le même air. Celui qui traverse mes poumons en circuit fermé. J’ai arrêté de regarder devant moi, la réverbération sur le sable risquant peu à peu de me rendre aveugle. Manquerait plus que ça… Je me retourne pour jeter un œil à Sagabe. Lui a perdu son turban. Depuis longtemps déjà. J’aurais pu le ramasser ou le lui rajuster avant ça, mais j’ai pas osé. Sa démarche est de plus en plus maladroite. Hésitante. Bientôt, il faudra que je fasse un choix.

Je lui pose une question mais il ne me répond pas. Je vois sa tête se relever légèrement, et il se met à me fixer de ses yeux à présent recouverts d’un voile opaque. Rouge sang. Il s’est arrêté de marcher : il a l’air de renifler. Il ne ressemble plus à rien. En tout cas, certainement plus à mon grand frère…

Il a fait quelques mètres avant de s’écrouler. A présent, il est là, allongé de tout son long dans le sable, et j’hésite à faire ce qui est nécessaire. M’occuper de lui avant qu’il ne devienne l’un des leurs.

En temps normal, c’est plutôt rapide. Entre cinq et dix minutes. A peine le temps de pleurer le ‘défunt’. En tâtonnant dans mon paquetage, j’attrape le fusil mitrailleur ramassé à la hâte sur la carcasse d’un milicien. Instantanément, je me brûle les doigts sur la chambre en métal, chauffée à blanc par le soleil saharien, jusqu’à trouver enfin la crosse. Pas besoin de vérifier l’état du chargeur, je connais déjà trop bien la vérité. A mes pieds, une sorte de spasme vient de faire tressaillir le cadavre de Sagabe. Il ne me reste plus beaucoup de temps. En soupirant avec force, je soupèse l’arme : elle me paraît bien moins lourde que quant je l’ai soulevée la première fois. Mais ça n’a plus importance. Sagabe vient de relever la tête. Ses yeux morts me dévisagent alors qu’il ouvre la bouche, ses dents enduites d’une salive pâteuse. Je lui fais alors un ultime honneur : celui de gâcher pour lui ma toute dernière cartouche.

J’ignore si c’est le bruit ou l’odeur qui l’a attiré. En tout cas, il a fait vite. A peine dix minutes après que Sagabe ait rendu l’âme une seconde fois, il est arrivé et je l’ai regardé décrire de grands cercles au dessus de ma tête. Le soleil me brûle la rétine alors qu’il descend lentement vers moi, son ombre rétablissant brièvement ma vision entre deux éblouissements. Il finit par se poser, à quelques mètres de moi. Le sable ardent ne semble pas le déranger outre mesure alors qu’il avance le long de la dune, s’approchant peu à peu. Quant ses yeux croisent enfin les miens, je comprends pourquoi. C’en est un lui aussi.

Immédiatement, je me redresse, serrant mon AK-47 comme une batte de base-ball en prévision de l’attaque. Une seule blessure suffirait à me faire partager son sort, probablement pire que la mort. Mais il ne bouge pas. Sa tête disparait un instant dans son épais plumage brun-roux, le temps de se débarrasser de quelques plumes superflues. J’en profite pour tenter de l’atteindre du bout de mon arme mais il bondit sur le côté avec une étonnante vivacité avant de s’envoler à nouveau. Il a eu peur. J’ai alors la preuve qu’il n’était pas l’un d’eux.

Eux non pas peur. Pas mal. Pas sommeil. Juste faim. Une faim dévorante, transcendant toutes les règles, tous les liens. L’amitié, la famille… Plus rien ne compte. Seule la faim compte. La viande. La chair. Le bruit d’un cœur qui bat, pulsant un sang encore frais dans les veines d’un être qui, dès lors qu’il a été repéré, n’est plus rien d’autre qu’une source de nourriture. Simplement, jusque là, c’était resté cantonné aux humains. Tous avaient sombré rapidement. Trop rapidement. Les uns après les autres. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.

Mes lèvres sont jointes, collées par un résidu de salive qui fait office de joint parfaitement hermétique. Pas question de les desceller : j’ai déjà assez soif comme ça. Trois jours que nous errions dans le désert… Au moins, je me contentais du ‘nous’… Ma main glisse au fond de l’une de mes poches, furetant à la recherche d’un des objets glanés à la va-vite pendant la fuite. Je sens les contours ébréchés de celui qui m’intéresse et le sort immédiatement, le soulevant pour que les rayons solaires le traversent. Très vite, le verre de lunettes fait son office, remplissant son rôle de loupe improvisée. Les frusques couvrant le corps sans vie de Sagabe prennent feu et je regarde ce qui reste de mon frère se consumer. L’odeur est écœurante et la fumée m’assèche un peu plus encore, mais je me sens obligé de rester jusqu’à ce que ce soit terminé. Afin de m’assurer qu’il ne reste plus rien pour celui qui tourne dans le ciel, trente mètres au dessus de moi. Si je dois crever de faim, alors lui aussi.

Je reprends ma route. J’ai tué mon frère au milieu du désert. Je suis maintenant le dernier humain de la Terre.

J’ignore où je vais. Vers où j’avance. Une chose est sûre, je ne risque pas d’en croiser. Le soleil, la chaleur… Ca ne leur réussit pas. Quant Sagabe et moi avons quitté la route pour les dunes, les cinq qui nous suivaient n’ont pas tenu longtemps. Le premier, un qui avait bien dix jours, est rapidement tombé en morceaux, ses membres desséchés se déchirant suite aux efforts qui l’avaient jusque là maintenu debout. Il a rampé quelques mètres avant de s’arrêter de bouger définitivement. Une seconde fois. Les autres qui l’accompagnaient n’ont également pas fait long feu. Au début, on maintenait une distance de sécurité de cinquante mètres, distance dont le nombre de mètres s’est raccourci pareillement à celui des poursuivants. Le soleil les a cuits sur place, asséchant leur chair et leurs muscles pour les transformer en momies. Quant il n’y en a eu plus qu’un, je l’ai achevé d’une balle dans la tête et enfin nous avons pu dormir.

Une ombre passe à ma droite. Pas celle d’un nuage, juste la sienne. Lui aussi a faim, et il m’a probablement mentalement ajouté au menu. Maintenant que j’y repense, je revois ses yeux, dont on discernait encore les pupilles. Il n’en était pas un, malgré l’irrigation sanguine caractéristique des rétines. Peut-être que cette merde n’agit que sur nous. Un privilège dont on se serait bien passé. En attendant, il me suit et je ne m’en plains pas. Ca me fait toujours un compagnon de voyage.

Je finis par jeter un coup d’œil à ma montre. Elle a rendu l’âme dans l’accident de voiture à la sortie de la ville et pourtant le petit sigle affichant l’année reste allumé. Quelle blague… Me remettant à marcher, je sens mes pieds s’enfoncer dans le sable, sans opposer de résistance. L’espace d’un instant, je me plais à m’imaginer subitement avalé par cette masse mouvante et chaude, qui constituera probablement mon linceul d’ici peu. Sauf si je trouve de l’eau, mais il ne faut pas y compter.

J’attrape l’une de mes deux gourdes. Pas celle pleine d’huile de moteur, l’autre. Celle que j’avais remplie d’eau et dont j’ai vérifié le contenu peut-être vingt fois depuis deux heures. Toujours le même constat. Vide. Pas même une dernière goutte restant collée au culot de métal du thermos. Je ne suis pas surpris. Depuis les trois derniers jours, mon esprit me conditionne. Me prépare à l’inévitable. En attendant, je savoure la lente descente du soleil à l’horizon, alors que le ciel se pare de tons roses orangés. Bientôt la nuit, et la fin de cette chaleur étouffante. Celle qui ne devra attendre quelques heures de plus avant d’avoir ma peau.

Le froid s’installe rapidement. Bien trop. On passe d’un extrême à l’autre en moins d’une trentaine de minutes. On ne savoure la disparition de la morsure ardente du soleil que pour se retrouver accablé par celle, plus tenace, de la froide obscurité. Mon compagnon de route m’a semble-t-il abandonné et c’est tant mieux. Pas question que quelque chose s’approche de moi quant je serais endormi et donc impuissant. Avec la nuit, le désert prend vie. A l’inverse du reste du monde où tout semble être déjà mort…

Je n’ai pas dormi longtemps. Je n’ai pas pu. Depuis les derniers mois, je me réveille tous seul à peu près toutes les heures, adoptant des cycles de demi-sommeil comme les animaux conscients de leur nature de proies. J’ai donc préféré me remettre à marcher, avec toujours en tête l’espoir de trouver un point d’eau ou quelque chose qui me permettrait de me désaltérer d’une manière quelconque. J’ai soif. Trop pour pouvoir penser à autre chose.

Le goût amer de l’huile de vidange m’agace la bouche, s’avérant encore pire que celui de ma propre urine. La sensation d’avoir du liquide dans la bouche est cependant agréable, et m’a permis de me sentir bien l’espace de quelques secondes. J’ai même pu admirer le lever du soleil avec un certain plaisir. C’était beau, presque trop pour ce monde, ou du moins ce qu’il est devenu.

Mon compagnon de voyage est revenu. Il a toujours faim, je pense, et il ne me lâchera pas. Entre lui et moi, c’est à qui mourra le premier. Qu’il ne compte pas sur moi.

Je ne comprends toujours pas pourquoi ce n’en est pas un. Pourquoi ça ne semble pas le toucher. Peut-être que les saloperies qui lui permettent de digérer les charognes ont eu raison de la merde en question… Il a l’air en bonne santé et vole normalement : il ne s’est pas fait mordre. Pourtant, ils chassent aussi les bêtes. C’est d’ailleurs grâce à ça que Sagabe et moi avons réussi à quitter le poste de police abandonné, en leur lâchant un poulet qu’ils poursuivent peut-être encore. Tout ce qui est vivant les attire comme un aimant, nous comme le reste. Et à partir du moment où l’on est mordu, on rejoint la horde. Aucune exception.

Je me suis arrêté de marcher un instant, découvrant un insecte au sol. Un genre de gros scarabée noir, qui se dandinait sur le sable. La bestiole profitait sans doute des dernières secondes de fraîcheur de l’aurore avant de s’enfouir sous les dunes pour passer la journée. C’est alors que j’ai remarqué ce qui pendait de son abdomen. Une goutte d’eau. J’ai attrapé le stenocara et je lui ai léché le ventre. Lui agitait ses pattes griffues contre ma langue mais je m’en fichais : je lui volais sa flotte. En produisait-il souvent ? Dans le doute, je l’ai glissé dans mon thermos vide, avec un peu de sable. Les parois encore fraîches du conteneur le stimuleraient peut-être à nouveau pendant la journée. Je reprends ma route, cette goutte d’eau m’ayant revigoré. En fait, elle m’a apporté plus que ça. A présent, je sens qu’il me reste un espoir.

J’ai tué le vautour. Il m’agaçait. Je me suis décidé à faire le mort en m’allongeant dans le sable encore frais, puis j’ai arrêté de bouger. J’ai pas attendu bien longtemps. Quant il est venu me filer deux-trois coups de bec, je lui ai attrapé une patte et l’ai plaqué au sol. Ensuite, je l’ai matraqué à coups de fusil, jusqu’à ce que ses longues ailes brunes cessent de battre. Puis j’ai du le tuer une seconde fois, son organisme ayant enfin succombé à l’épidémie. Bouffer des charognes ne lui a pas réussi. C’est pour ça que j’y ai pas touché. En attendant, je continue ma route seul. Enfin pas vraiment : au fond de ma gourde, mon nouvel ami me tient compagnie.

La semelle de l’une de mes chaussures a lâché. Le sable entre à présent en contact avec ma voûte plantaire et me brûle atrocement. Ca me ralentit et me force à produire des efforts inutiles. La soif est revenue, la faim aussi. Au loin, derrière une dune, j’aperçois une image floue. Sombre. Je ne me berce pas d’illusions : le désert est déjà assez habile à en produire comme ça.

Je crois que je ne rêve pas. Il y a bel et bien des palmiers, au moins une trentaine, là devant moi. A même pas cinquante mètres. Et à leurs pieds, ce qui ressemble à une vaste mare, entourée de joncs bien verts. Pour autant, je ne me précipite pas. C’est trop beau pour être vrai. Mais à mesure que je m’approche, je me rends à l’évidence. C’est réel. C’est la fin du cauchemar.

L’eau est tiède mais potable. Au milieu du bassin, large d’une vingtaine de mètres, dansent des crevettes et des petits poissons, là où dans les palmiers, des grappes de dattes pendent, n’attendant que d’être cueillies. Une oasis. J’en ai rêvé depuis si longtemps. Après m’être bien giflé une douzaine de fois, je suis enfin assuré que je ne délire pas. Ma bonne étoile m’a enfin souri.

La datte a une chair charnue, sucrée. Délicieuse. Mon estomac rempli, c’est au tour de mes gourdes. Je vide celle contenu l’huile de moteur et l’autre, abandonnant le scarabée dans une touffe de brins d’herbes où il sera probablement à son aise. Ainsi paré, je me dis que je vais peut-être rester un peu plus longtemps dans ce véritable jardin d’Eden. Le temps de retrouver complètement mes forces. Et je compte bien savourer chaque instant de ce rêve éveillé.

Un bonheur n’arrive jamais seul. Alors que je cherchais un endroit à l’ombre pour me reposer, j’ai repéré le dromadaire. Sa bride lui pendait encore le long du cou, et une selle richement décorée ornait encore sa bosse unique. Sans doute s’était-il enfui et son odorat l’avait mené jusqu’ici. En tous cas, il fera un bon moyen de transport, si je parviens à l’attacher sans qu’il ne s’enfuie. Je m’approche lentement, sans gestes brusques. Il n’a pas l’air d’avoir peur : parfait. Quant je suis assez prêt pour le toucher, je caresse la selle en cuir. Il reste calme, il a l’habitude des hommes. Je me décide à l’escalader, grimpant sur son dos pour caler mes fesses sur la selle. Brusquement, celle-ci se dérobe sous mon poids, ainsi que la bosse toute entière. Je roule dans le sable et pousse un gémissement de douleur. Le lourd équipement m’écrase les jambes, m’empêchant de bouger. L’énorme paquet de graisse moisie,lui, se délite sur mon torse, masse gélatineuse et puante. Mais alors que je cherche à me relever, je vois le dromadaire se tourner vers moi. Je remarque alors ses yeux et sa gueule grande ouverte qui approche de mon visage. Les humains ne sont plus les seuls concernés. Et merde…



 

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dimanche, 18 novembre 2012

Assassin's Creed - Le Dernier Vol de L'Aigle

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L’Officier Donato Di Milano fit silence autour de lui d’un geste impérieux de la main. Ses douze hommes se turent et éclairée par quelques flambeaux, la cave prit soudain des allures d’église.
- Mes fidèles. L’heure est venue pour nous de rejoindre d’autres sympathisants, d’autres soldats, qui comme nous, ont cessé de croire à la politique de Cesare Borgia. Giuseppe…
L’intéressé – un grand sec au visage balafré – se fendit d’un sourire à l’écoute de son nom.
-… a appris de source sûre qu’un Capitaine Borgia du nom de Francesco Avvoltoio désirait rejoindre nos rangs. Son statut serait un atout majeur dans nos futures opérations. Nous devons le rencontrer cette nuit  au Colisée. Il viendra avec plusieurs de ses hommes. Nous mériterons bientôt le nom d’esercito !
Cette annonce reçut un accueil des plus enthousiastes. Mais l’heure n’était pas encore à la célébration. Ils le savaient. La lutte ne faisait que commencer.

La lune était pleine et comme désireuse de suivre les évènements de près, éclairait la petite armée progressant vers l’imposant amphithéâtre.
Parvenue au centre même de l’arène, la troupe se figea.
Donato caressa sa barbe.
- C’est une belle nuit pour conspirer.
Une silhouette se dressa sur le sommet de l’attique.
- Officier Donato Di Milano ?
Le susnommé émit un rire jovial.
- Francesco Avvoltoio ?
Le visiteur attendu se fendit d’une élégante révérence.
- En personne et pour vous servir.
- Vous êtes venu seul ?
- Rassurez-vous. Mes hommes ne sont pas loin.
Donato observa les siens. Leur nervosité était manifeste. Il espérait que la sienne l’était moins.
- Venez nous rejoindre que l’on puisse converser convenablement. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.
- Je ne suis pas venu pour converser.
Son ton glacial trancha net l’atmosphère.
- Archibugio ! hurla l’un des hommes de Donato.
Une dizaine d’arquebusiers apparurent comme par magie dans l’ouverture des arcades supérieures, les encerclant complètement.
Donato tira sa lame, le regard aussi noir que sa barbe :
- Qui a trahi ?
Ses yeux tombèrent sur Giuseppe.
- Bastardo ! Cela ne peut être que toi ! Tu nous as vendus aux Borgia ! Pour combien de Florins ?
- Pas du tout, reprit Francesco de son ton empathique. Il n’a fait qu’assurer sa promotion.
Il marchait nonchalamment sur le rempart. Sa silhouette se découpa sur le visage blafard de la lune.
- Car cette nuit, un Officier va mourir. Et un autre va naître.
Donato se rua sur Giuseppe, l’éclair de son épée levée au-dessus de sa tête.
Alors les arquebuses firent entendre leur chant funeste.
Des pigeons s’envolèrent non loin de là et leurs plumes vinrent s’échouer sur un tapis de sang.

1 mois plus tard

Le soldat fixa l’avis de recherche sur la porte en bois au moyen d’une flèche.
On pouvait y lire :

Ezio Auditore 50 000 f

L’inscription était surmontée du portrait d’un homme encapuchonné dont le visage demeurait caché dans l’ombre. Ses actes, eux, l’étaient beaucoup moins.
Depuis plusieurs années il malmenait les projets des Borgia et ce faisant, ridiculisait la garde de Rome. Le peuple le soutenait autant que possible et il avait rallié progressivement à sa cause toute une communauté d’ardents partisans mêlant courtisanes, voleurs et mercenaires. Récemment, sa lutte contre la tyrannie en place avait franchi un nouvel échelon. Désormais, il ne se contentait plus de simples complices. Il formait des assassins parmi les civils et les criminels qui à leur tour initiaient d’autres rebelles à l’art du meurtre furtif, soufflant sur les braises de la révolte.
Défait par Ezio Auditore en personne, Rodrigo Borgia avait cédé les rênes du pouvoir à son fils Cesare. Et ce dernier avait tôt fait de faire d’Ezio Auditore une priorité dans son programme pour le moins chargé.
Nul doute qu’en assiégeant Monterigioni, il n’avait fait qu’accélérer l’ascension des Assassins dans la capitale.
Rome faisait figure d’échiquier aux mains des deux hommes. Si Ezio avait déjà avancé de nombreux pions de manière menaçante, Cesare, loin d’être en reste, avait lui-même déployé des pièces maîtresses afin de contrer la stratégie de son adversaire.
Le secret et la surprise étaient pour eux des armes vitales. Et ils étaient tous deux prêts à tout pour s’assurer de l’un comme de l’autre.

Le garde qui affichait depuis une heure les avis de recherche était loin de se douter de tous les enjeux  de la lutte à laquelle il participait tant bien que mal à son niveau.
Il grimpa à une échelle et fixa un nouveau document sur le mur. Du coin de l’œil, il surprit un mouvement suspect dans la rue. Se retournant, il vit que l’avis placardé sur la porte venait de disparaître. Ce n’était donc pas un accident tout à l’heure ! Quelqu’un s’amusait délibérément à les enlever dès qu’il avait le dos tourné.
La rage au ventre, il se laissa tomber au bas de l’échelle et tirant son épée, commença à inspecter les lieux en interrogeant les passants de son ton le plus autoritaire. Voyant qu’il n’obtenait aucun résultat, un jeune garçon s’avança avec hardiesse. Il avait l’air d’un mendiant. Sans doute un orphelin comme il y en avait tant dans les rues.
- Moi je l’ai vu celui qui a fait ça !
Le garde le jaugea avec méfiance avant de s’enquérir :
- Tiens donc ! Et où est-il passé ?
- Je vous le dis pour cinq florins.
Le garde grimaça.
- Dis-le moi et tu conserveras ta langue.
Le garçon opina, une main plaquée sur sa bouche. Il s’élança au milieu de la foule et le garde eut tout le mal du monde à ne pas le perdre de vue. Ils arrivèrent dans une ruelle. Au bout de celle-ci, les eaux bleues du Tibre miroitaient sous le soleil à son zénith.
Le garçon pointa un doigt en direction du fleuve.
- Il a plongé, exactement là !
Tout à sa tâche de repérer le criminel, le garde ne vit pas son jeune informateur passer dans son dos. Un bon coup de pied dans le postérieur suffit et le garde se retrouva dans l’eau à gesticuler comme un forcené.
- Bastardo !
Le garçon riait tant qu’il pouvait. Il brandit ostensiblement un avis de recherche avant de le ranger dans sa besace.
- Je le mets avec les autres, vous en faites pas !
Il rit de plus belle et tout en détaillant le contenu de la bourse de l’infortuné, il s’en retourna vers la rue bondée. Il n’avait pas encore quitté la ruelle qu’un officier le soulevait de terre et le collait violemment contre le mur.
- Alors, c’est toi le détrousseur qui sévit depuis des semaines. Je t’imaginais plus vieux.
- C’est parce que vous n’avez pas beaucoup d’imagination !
L’officier leva la main pour frapper, mais une voix jaillie de nulle part l’interrompit.
- Lâche immédiatement ce gamin !
Le garçon et l’officier tournèrent la tête et aperçurent un homme élégant avancer dans leur direction. Une capuche blanche masquait ses traits. Son identité ne faisait aucun doute. C’était l’homme le plus recherché de Rome, celui qui précisément habillait les avis de recherche.
- Ezio Auditore ! firent-ils en chœur.
- Pour vous servir.
L’officier déglutit, mais ne lâcha pas sa prise pour autant.
- Si tu fais un pas de plus, je…
La lame d’un couteau lui transperça l’épaule. Il se recula et le garçon tomba au sol.
L’officier agrippa la poignée de son épée, mais la main d’Ezio se referma sur le manche du couteau.
- J’ai quelques notions d’anatomie et il me semble que la carotide n’est pas loin. Ce ne serait pas beau à voir.
Le garçon bondit sur ses pieds.
- Vas-y, Ezio, fais-lui une bonne saignée !
Sa joie manifeste fit sourire l’assassin.
- Mais ce ne serait pas un spectacle pour un bambino.
Le garçon perdit soudainement sa gaieté.
- Je suis pas un bambino !
Ezio enfonça un peu plus le couteau dans l’épaule de l’officier qui étouffa un cri.
- La prochaine fois, il n’y aura ni témoin, ni avertissement, ni échappatoire !
Il récupéra sa lame et envoya l’officier disparaître dans la cohue d’un coup d’épaule.
Il s’intéressa alors au garçon.
- C’est donc toi qui t’amuses à noyer les gardes de Cesare.
- J’y peux rien s’ils se noient. Leur armure est tellement lourde qu’ils plongent droit vers le fond.
- Ce n’est pas vraiment un jeu pour un bambino.
- Je suis pas un bambino.
Il redressa fièrement la tête.
- Je suis un assassino ! Et je sais tout de toi !
Ezio s’esclaffa.
- Tiens donc !
Il s’empara de sa besace et l’ouvrit.
- Parce que tu collectionnes mes avis de recherche. Intéressant, mais insuffisant.
Le garçon le défia du regard.
- Je sais que tu as perdu ton père et tes deux frères et aussi ton oncle Mario à Monteriggioni. Je sais que tu formes des assassins à devenir comme toi. Moi aussi je veux devenir un aquila, un assassino !
Ezio ne put cacher sa surprise.
- Et bien ! C’est vrai que tu en sais des choses. Mais de là à devenir un aquila comme tu dis ! D’abord comment t’appelles-tu et où se trouvent tes parents ?
- Je m’appelle Raphaëlo Di Milano. Je suis tout seul. Ma mère est morte en me mettant au monde et mon père a été tué par les hommes de Cesare.
Son visage d’adolescent fut tout à coup déformé par un violent sentiment.
Ezio lui-même ne fut pas insensible.
- Di Milano ? Donato Di Milano était ton père, c’est ça ?
Raphaëlo opina avec tristesse.
Ezio s’adoucit et observa le garçon avec un tout autre regard.
- J’ai entendu parler de ton père et de ses projets. Bien trop tard, il est vrai. Il s’est montré très courageux. Je pense que nous aurions pu travailler ensemble s’il n’avait pas manqué de chance. En tous cas, je comprends mieux tes motivations. Tu as des raisons de te venger, il est vrai.
Ezio posa ses mains sur les frêles épaules de Raphaëlo. Ce dernier ravala ses larmes pour mieux s’exprimer :
- Mon père n’a pas manqué de chance, il a été trahi par l’un de ses hommes qui voulait prendre sa place. Je sais comment il s’appelle et je connais aussi le nom de celui qui a tué mon père !
Il avait le plus grand mal à contenir sa colère. Mais si quelqu’un pouvait se mettre à sa place, c’était bien Ezio. Il devait avoir le même âge que lui quand il avait assisté à la pendaison de son père et de ses frères. Ils avaient eu tous deux un père brave et juste qui avait payé de sa vie son combat contre l’oppression. Pour autant, il avait d’autres préoccupations.
- Ecoute, Raphaëlo. Ce que tu fais est déjà d’une grande aide pour moi et pour le peuple de Rome. Ton père serait fier de toi.
- Mais tu ne comprends pas ! J’ai toujours rêvé de te rencontrer. Je veux faire plus que cela. Je veux devenir un assassin ! C’est toi qui m’as inspiré !
Ezio sentait que s’il restait en présence du garçon, il allait céder. Et dans l’état actuel des choses, il ne pouvait se le permettre.
- Je suis désolé. Tu es trop jeune pour devenir un assassin. Et la vengeance n’est pas une motivation suffisante. Je ne nie pas que cela a été pour moi un point de départ, mais j’ai dépassé ce stade depuis longtemps. J’ai d’autres raisons, maintenant, des raisons plus importantes qui ne concernent pas que moi. Tu dois grandir encore un peu. Tu dois vivre et avoir plus d’expérience.
Les yeux de Raphaëlo brillèrent d’une douleur contenue et son visage s’empourpra.
Il voulut dire quelque chose pour sa défense, mais il s’étrangla. Sa déception était immense. Il préféra s’enfuir plutôt que de perdre toute sa dignité. Ezio poussa un soupir en le regardant partir. Il avait le sentiment d’avoir commis une erreur, d’avoir trahi, pas seulement quelqu’un qui avait confiance en lui, mais aussi une partie de lui-même.
Et c’était sans doute cela le plus dur.

Lorsqu’il pénétra dans son repaire de l’île du Tibre, Machiavelli l’attendait déjà.
- Tu es en retard, fit ce dernier d’un ton sentencieux.
Ezio préféra s’en amuser.
- Je savais bien que tu allais finir par te prendre pour mon père.
Bartolomeo était présent lui aussi. Il alla droit au but.
- Mes hommes ont mis la main sur un document pour le moins précieux. Regarde.
Les trois hommes se penchèrent au-dessus de la table.
- On dirait un plan de Rome.
- C’est ce que nous avons cru aussi, révéla l’ancien condottiere.
Ezio prit la carte et la plaça devant la flamme d’une bougie.
- Il y a un tracé précis, comme un itinéraire. Mais à quoi peut-il correspondre ?
- Nous n’en sommes pas encore sûrs, dit Machiavelli, mais en discutant avec certains officiers j’ai appris qu’un convoi spécial allait traverser la ville dans quelques jours. Ils ignoraient sa nature exacte. Très peu de personnes doivent être au courant des détails de cette opération clandestine.
- Un chargement secret, murmura Ezio. Ca peut être de l’argent, des armes…
- Ou peut-être veut-on nous le faire croire, observa Machiavelli.
Bartolomeo secoua la tête.
- Les mercenaires ont dit que le document était en possession d’un courrier de Borgia ivre. Ils n’ont même pas eu à se battre pour l’obtenir. Plutôt curieux, non ?
- Ambigu, fit Ezio. Soit on nous incite à croire que ce convoi a peu d’importance, soit on essaie de nous tendre un piège. Dans les deux cas, il y a supercherie, ce qui est tout à fait digne de l’esprit tordu de ce cher Cesare.
- Que fait-on ? interrogea Bartolomeo.
- Dis à tes hommes de ramener le courrier. Nous allons l’interroger. Ce n’est qu’un pion, mais il en sait peut-être plus qu’il ne le croit lui-même. Surtout s’il est ivre. Continuez d’examiner cette carte, elle a peut-être d’autres informations d’importance à révéler.
Machiavelli toisa l’assassin :
- Et toi, que vas-tu faire ?
- Je vais trouver La Volpe. Il sait peut-être quelque chose à ce sujet. Il a une fâcheuse tendance à laisser traîner ses mains et ses oreilles là où c’est nécessaire.

En quittant le repaire, Ezio eut la surprise de tomber nez à nez avec Raphaëlo.
- Mais…que fais-tu ici ?
- Je t’ai suivi.
Le garçon avait visiblement retrouvé toute sa gouaille. Il avait sans doute préparé son argumentaire.
- Si tu m’as suivi, alors tu es doué. Je n’ai rien remarqué.
- Tu vois, je ferai un excellent assassino !
Ezio sourit, ému par la ténacité de l’adolescent.
- Têtu comme tu es, tu as tout pour être une mula, pas un aquila !
- Je serai une mule volante, pourquoi pas ? Ca peut servir aussi !
La volonté dont faisait preuve le garçon était désarmante, mais Ezio n’avait pas le temps de se prêter au jeu. Cesare préparait quelque chose et il devait agir au plus vite.
- Tu n’as pas quelques affiches à décrocher ?
Raphaëlo haussa les épaules.
- J’ai brûlé ma besace. Ce n’est plus à moi de faire ça. J’ai de plus grandes ambitions.
- Oui, fit Ezio avec un sourire. Je suis au courant, je crois. Assassino !
Le mot suffisait à faire étinceler les yeux du garçon comme des diamants.
Ezio ignora cette image. Elle lui faisait peur.
- J’ai du travail. Les gens qui ont besoin d’aide, ce n’est pas ça qui manque à Rome. Tu devrais te rendre utile auprès d’eux.
Ezio allait prendre congé, mais le garçon le retint par un bras.
- S’il te plaît, Ezio ! Laisse-moi ma chance ! Je suis sûr que je ferai un excellent assassin ! Laisse-moi faire mes preuves !
Voilà qu’il le suppliait, maintenant.
Raphaëlo était sans nul doute un gamin intelligent. Il finirait par comprendre de lui-même qu’il n’était pas de taille.
Ezio soupira.
- Très bien ! Rendez-vous sur le toit de l’Eglise de Santi Apostoli dans deux heures. Nous verrons si tes jambes sont aussi souples que ta langue !
Le garçon ne put contenir sa joie. Il poussa un grand cri et partit comme une flèche vers le lieu du rendez-vous. Difficile de trouver un élève plus zélé, songea Ezio.

Ezio ne trouva pas La Volpe. Un groupe de voleurs lui apprit qu’il avait quitté Rome pour quelques jours afin d’étudier une alliance avec une guilde siégeant à Milan.
Malgré ce triste constat, Ezio se sentait d’humeur enjouée. L’enthousiasme du jeune Raphaëlo devait être contagieuse. L’assassin se mit en marche vers l’église, le cœur étonnamment léger. Son devoir pouvait attendre un peu. Il avait besoin de se divertir et ce gamin lui offrait une occasion inespérée de le faire. Et surtout, il avait l’occasion de se racheter auprès de lui, ce qui valait son pesant d’or.

Raphaëlo l’attendait sagement depuis des heures sur le toit de l’église. Il bondit sur ses pieds lorsque Ezio atterrit souplement près de lui.
- Tu ne t’es pas fait remarqué au moins !
- Je sais semer les gardes mieux que personne, fit le garçon avec arrogance.
- Très bien, alors voyons si tu sais semer un véritable aquila !
Sur ces mots, Ezio s’élança dans le vide. Il boula sur un toit, bondit à nouveau et se raccrocha à une corniche. Il remonta et jeta un coup d’œil derrière lui pour voir où en était son protégé. Il ne le vit pas. Il eut soudain la terrible pensée qu’il l’avait surestimé et que le jeu était allé trop loin. Il regarda en contrebas en espérant ne pas voir son jeune corps écrasé sur les pavés Un grand bruit le fit se retourner. Raphaëlo se tenait debout devant lui.
- Mais à quoi tu joues, idiota ? Tu cherches à m’impressionner ?
Le garçon afficha un visage guilleret et Ezio comprit qu’il avait vu juste.

Ils passèrent le restant de la journée à escalader les toits de Rome avec un plaisir égal. Malgré son expérience, Ezio n’en finissait pas d’admirer les prouesses de Raphaëlo. Il était bien plus doué que lui au même âge. Et cette évidence lui donnait un pincement au cœur. S’il lui disait la vérité, le garçon ne le lâcherait plus d’une semelle au risque de compromettre sa mission actuelle. Et s’il niait son potentiel, il gâcherait ses espoirs et ses rêves les plus fous.
La nuit tombait déjà lorsque Ezio réalisa qu’il devait retourner au repaire.
- Il faut que je te laisse. J’ai affaire.
- Des trucs d’assassin, c’est ça ?
Ezio opina.
- Alors je suis toujours une mula ou je suis un aquila ?
L’assassin sourit.
- Tu es bien une mule volante !
- Alors quand est-ce que tu m’apprends à me battre ?
Le visage d’Ezio se rembrunit.
- Il n’a jamais été question de cela, Raphaëlo !
- Mais comment veux-tu que je devienne un assassin si je ne sais pas me battre ?
Ezio n’avait pas envie de se lancer dans un nouveau débat avec l’adolescent. Il coupa court en plongeant dans le Tibre. Le garçon ne savait pas nager. Il regarda son mentor disparaître, ombre parmi les ombres, écoeuré de la tournure des évènements.

Ezio trouva Machiavelli faisant les cents pas dans la salle principale.
- Où est Bartolomeo ?
- Il n’a pas eu ma patience. Et il avait surtout autre chose à faire qu’à t’attendre. Alors que t’a dit La Volpe ?
- Rien. Il n’est pas à Rome.
- D’autres contacts ?
- Non, aucun.
Machiavelli arbora un air contrarié.
- Je peux savoir ce que tu as fait de ta journée ?
- Tu te prends vraiment pour mon père.
Ezio s’assit et commença à se restaurer.
Son ami l’observa avec attention.
- Si je te connaissais pas, je dirais que tu as été voir une jolie signora en détresse et que les seules confidences que tu as récoltées ont été celles qu’elle t’a faites sur l’oreiller.
Ezio s’esclaffa.
- Machiavelli, pour une fois, tu fais fausse route. Je me suis bien dépensé, je le reconnais, mais ce n’était pas en compagnie d’une jeune signora. J’étais avec un gamin.
- Mon dieu, serais-tu tombé si bas ?
- Mais non, idiota ! Il veut devenir un assassin. Seulement, il est trop jeune et il ne veut pas l’admettre. J’ai toutes les peines du monde à lui faire entendre raison.
Machiavelli sourit.
- Quel heureux hasard. Cela me rappelle assez notre propre relation. D’ailleurs je crois devoir te rappeler que nous avons une affaire à traiter et que le délai est des plus courts.
- Je sais. Le courrier a-t-il parlé ?
Machiavelli haussa les épaules.
- Tout ce qu’on sait c’est qu’il ne le fera plus. Son corps a été retrouvé dans le Tibre.
Ezio bondit de son siège.
- Quoi ? Il a été assassiné ?
- Si seulement. Non, à en croire les témoins, il s’est contenté de faire un faux pas. Il faut dire qu’il n’avait pas dessaoulé.
Ezio secoua la tête.
- Maledizione !
Puis il vida son verre de vin.
- Et la carte ?
- Rien de nouveau, j’en ai bien peur.
Machiavelli la tendit à l’assassin qui la détailla à nouveau.
- On est dans une impasse. Je me demande si Leonardo ne pourrait pas nous filer un coup de main. S’il y a un code inscrit sur cette carte, il le trouvera.
- Soit, mais sans vouloir être ton père, évite les enfantillages cette fois. Cesare Borgia mérite toute notre attention. Tu le sais mieux que quiconque.
Ezio sourit.
- Machiavelli, la voix de la raison !
L’intéressé minauda.
- A laquelle tu prends plaisir à rester sourd.
Ezio lui tendit un verre de vin.
- Trinque à notre futur succès au lieu de dire des sottises !

Ezio partit de bonne heure le lendemain en direction de l’atelier de son ami Leonardo. Il essayait de ne pas penser à Raphaëlo. En vain. Le gamin lui rappelait trop sa jeunesse. Pour un peu il se serait senti père lui aussi à donner des leçons d’éducation comme il l’avait fait la veille. Il secoua la tête pour chasser ses pensées. Mais elles eurent tôt fait de se matérialiser à quelques mètres de lui. Il ne pouvait visiblement pas leur échapper à Rome.
Raphaëlo se tenait près d’un médecin au masque d’oiseau vantant les mérites d’un nouveau remède contre les furoncles et autres problèmes de peau disgracieux.
Ezio se dit qu’il avait peut-être finalement trouvé d’autres ambitions et un nouveau mentor pour les atteindre. Mais il faisait fausse route. Le garçon fit mine ne pas avoir vu l’assassin. Raphaëlo n’était pas seulement un agile coureur, c’était aussi un bon comédien à en croire son attitude. Ezio feignit aussi de ne pas l’avoir vu et continua à marcher, sa fidèle capuche facilitant son anonymat. Quelque chose le frappa dans le dos. Il se retourna. Le gamin lui faisait face, les larmes aux yeux, le visage haineux :
- Puisque c’est comme ça, je deviendrai un assassin tout seul !
Ezio le regarda s’éclipser derrière l’échoppe d’un forgeron. Il décida que l’histoire était close et qu’il n’avait plus à s’en soucier.
Au prix d’un effort, il parvint à se concentrer sur sa mission.

Arrivé devant la porte de l’atelier, il frappa plusieurs coups de sorte à composer un code établi entre lui et l’artiste.
- Tu es Ezio Auditore ?
Un homme aux allures de prêtre sortit d’une encoignure.
L’assassin le toisa avec méfiance.
- C’est exact.
- Leonardo n’est pas là. Une affaire urgente à traiter.
Ezio soupira.
- Décidément, tout le monde me fuit !
- Il a laissé ce paquet pour toi.
Le prêtre lui tendit un colis et se mêla à la foule sans plus de cérémonie.
Ezio choisit un coin discret et défit l’emballage.
Il trouva deux lames ainsi qu’un mot de l’artiste :

Ezio,

Voici deux nouvelles lames d’assassin conçues spécialement pour toi. En tant que peintre et inventeur, je sais que sans de bons outils, un artiste n’est jamais que la moitié de lui-même. J’espère qu’avec ceux-là, tu deviendras le meilleur de toi. Si ce n’est pas déjà le cas.

Ton ami Leonardo.


Ezio détailla les lames. A leur éclat, il comprit que le métal avait été renforcé et les côtés de chaque lame étaient nantis de petites dents sur toute leur longueur. De quoi faire du petit bois avec les armes des Brutes !
Ezio sourit.
- Tu es un maestro, Leonardo !
Il rangea les lames dentelées dans sa ceinture et c’est alors qu’il remarqua qu’il lui manquait plusieurs couteaux de lancer. Il était pourtant certain d’avoir complété son inventaire avant de partir de l’île du Tibre. En se remémorant ses actions passées pour expliquer cette absence, il se rappela sa rapide altercation avec Raphaëlo et c’est là qu’il comprit. Rempli de rancœur, le garçon lui avait dérobé ses lames.
- Idiota !
Ezio se dit que ça n’était pas bien méchant, un caprice d’adolescent. Il espérait juste qu’il ne ferait pas de bêtises plus grosses que lui avec ses nouveaux jouets.
Tout en cheminant au milieu de la rue déjà bondée à cette heure, il examina de nouveau la carte. Il étudia attentivement le tracé et réalisa que par un heureux hasard, il le suivait précisément. Je n’ai qu’à vérifier si cet itinéraire présente de lui-même des particularités, se dit l’assassin. Avec un peu de chance, la clé du document est peut-être là, tout près.
Il regarda les échoppes et les maisons bordant chaque côté de la rue. Il ne trouva rien qui méritât qu’on s’y attarde. Tant pis, songea-t-il. Peut-être que Machiavelli aura du nouveau de son côté. Le cri d’un aigle dans le ciel lui fit lever les yeux.
- Aquila !
Il était en train de repenser au garçon lorsqu’un détail le frappa brusquement. Le rapace était perché sur le sommet d’une grue. Les yeux d’Ezio s’agrandirent tandis qu’il suivait le tracé de la carte et découvrait à intervalles réguliers d’autres grues se profiler sur les toits.
La vérité le frappa alors d’un seul coup.
Il y aurait bien un convoi, mais convoité par Cesare lui-même. Ces grues constituaient assurément des postes d’observation idéals pour une embuscade. Il en savait quelque chose.
Cesare prévoyait une attaque savamment coordonnée. Le convoi – quelque fut sa nature – devait représenter aux yeux des Borgia une mine d’or ou bien une menace à leur soif de contrôle absolu.
Quelqu’un voulait faire sortir quelque chose de Rome dans le plus grand secret, à la barbe des Borgia. Ezio allait tout faire pour que le plan prévu fonctionne. Mais il aurait donné cher pour savoir ce qui motivait une telle organisation. Nul doute qu’il le découvrirait bien assez tôt. Ragaillardi par cette découverte, il s’élança sur le mur le plus proche et bondit de toit en toit en direction de son repaire.

L’officier Giuseppe Falsario finissait de donner ses instructions à ses hommes dans le quartier sud-est de Centro. Ezio Auditore avait encore fait parler de lui et la surveillance était désormais renforcée dans le quartier du Tibre.
Giuseppe attendait la visite du Capitaine Borgia Francesco Avvoltoio avec qui il entretenait d’excellents rapports depuis sa promotion. Mais il sentait bien que les méfaits perpétrés par le fils de feu Donato Di Milano – puisqu’on l’avait identifié - ternissait un peu l’image qu’il offrait à son supérieur. Il comptait donc bien effacer cette imperfection du tableau.
Il caressa sa cicatrice. Sa main se crispa. Quand on parlait du loup. Le rejeton de Di Milano venait d’apparaître devant lui, bondissant depuis une grue. Il le défia du regard. Son visage n’était qu’un masque de haine. Du haut de ses seize ans, rien ne semblait pouvoir l’intimider.
L’officier sourit, ce qui ne constituait pas un spectacle des plus attrayants.
- Bastardo, te voilà enfin !
Raphaëlo ne lui rendit pas son sourire. Il se contenta de lui balancer l’un des couteaux dérobés à Ezio. Giuseppe dégaina sa lame et dans le même mouvement renvoya le couteau vers son propriétaire. Le garçon l’esquiva de justesse et il trouva le cœur d’un innocent barde qui perdit la voix et la vie, à peu près dans cet ordre.
Les passants s’écartèrent. Des femmes crièrent.
Un brute imposant en armure se fraya un chemin dans la foule d’une seule épaule et arriva sur les lieux du combat. Alarmé par les cris, un traqueur armé d’une lance vint également en renfort.
Giuseppe sourit à nouveau.
- Je crois que tu as mal choisi ton jour pour régler tes affaires de famille, mon petit !
Cette fois Raphaëlo sourit.
- Tu diras ça à mon père, bastardo !
Le traqueur se tourna vers l’officier en écarquillant les yeux de stupeur.
- Vous…vous saignez.
Giuseppe baissa la tête. Une lame de couteau était plantée jusqu’à la garde dans son abdomen.
Le gamin avait été plus malin et plus rapide que lui. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’affaissa contre une porte.
- Tuez ce sale petit enfant de puttana!
Le traqueur jaugea l’adolescent avec sadisme.
- Avec plaisir.
Il brandit sa lance à l’horizontale. Raphaëlo l’esquiva d’une élégante pirouette avant de disparaître dans un chariot de foin.
- Idiota !
Le traqueur balança son arme dans la cachette. Le garçon bondit dans un grand envol de paille et se réceptionna sur le traqueur en lui piétinant la figure au passage. Au moment d’atterrir, il sentit la pointe d’une botte lui écraser les côtes. Le brute ne méritait pas son nom pour rien. Sa force n’avait d’égale que sa volonté de la prouver. Raphaëlo tenta de s’éloigner pour reprendre son souffle, mais la pique du traqueur lui troua l’épaule droite et le souleva de terre. Embroché comme un vulgaire insecte, il hurla et gesticula en tentant vainement de se libérer. La douleur était atroce. Il entendit les deux soldats s’esclaffer. Le traqueur le cloua contre une façade et commença à appuyer sur son arme sous les contestations de la foule.
- Vous n’avez pas honte, ce n’est qu’un enfant !
- Bourreaux, soyez maudits !
Certains badauds plus hardis jetèrent des pierres aux soldats et le brute se chargea de les rappeler à l’ordre avec force moulinets de sa hache. Raphaëlo profita de cette distraction inespérée pour saisir son dernier couteau. Il positionna  la lame au-dessus de la lance et se servant d’elle comme d’un support à sa trajectoire, il balança le couteau. La lame descendit en tournoyant au-dessus de la hampe avant de trouver la gorge du traqueur. Il lâcha son arme et s’écroula sur les pavés en émettant d’affreux râles. La foule émit une salve de hourras avant d’être dispersée par de nouveaux renforts dont un cavalier à la voix impérieuse.
Raphaëlo retomba au sol avec fracas. Il rampa vers un escalier, dans l’espoir fou de trouver un salut. Ce faisant, il eut la satisfaction de voir que Giuseppe n’avait pas survécu assez longtemps pour se réjouir de sa propre déveine. Il tendit une main vers l’épée du mort, mais le sabot d’un cheval lui brisa la main en même temps que sa dernière chance d’échapper à son destin. Le cavalier se pencha vers lui. La vue de Raphaëlo se brouillait, mais il eut le temps de reconnaître Francesco Avvoltoio en personne. Ce dernier arbora un rictus de mauvais augure au-dessus de sa barbiche.
- Qu’on en finisse avec la famille Di Milano !
Le brute s’avança vers le garçon moribond, sa hache à deux mains.
Francesco effectua un geste élégant :
- Ne partez pas, aimables citoyens. Soyez témoins d’une exécution comme seule Rome peut vous en proposer !
Raphaëlo réunit le peu de forces qui lui restaient pour cracher vers le Capitaine Borgia.
- Va en enfer, toi et les Borgia !
Francesco lui dédia son plus infâme sourire.
- Après toi, bambino !
Le brute leva sa hache.

Ezio venait de révéler sa découverte à Machiavelli ainsi qu’aux assassins présents au repaire.
Machiavelli n’avait pas perdu son temps, lui non plus. Grâce à son propre réseau d’informateurs, il avait appris que le convoi passerait finalement dès la tombée de la nuit. Sa nature, en revanche, demeurait toujours aussi mystérieuse.
Les membres de la confrérie étaient tous réunis autour de la table ainsi que de la carte prise au courrier. Ezio était en train d’établir leur plan d’attaque.
- Nous allons nous répartir sur tous ces points stratégiques.
Il avait indiqué sur la carte de Rome la position des différentes grues.
- Nous allons prendre Cesare à son propre jeu. Nous neutraliserons ces hommes et arrêterons le convoi. De sa nature dépendra ensuite notre ligne de conduite.
Malgré leur position de force, Machiavelli semblait toujours soucieux.
- Tu ne penses plus que c’est un piège déguisé ?
- Non. Je crois que Cesa…
La porte d’entrée s’ouvrit et un tumulte de voix se fit entendre derrière eux. Les assassins s’écartèrent et Bartolomeo apparut encadré par plusieurs courtisanes. Le capitaine tenait un jeune garçon dans ses bras. Ezio reconnut immédiatement Raphaëlo.
- Les courtisanes sont arrivées au moment où Francesco Avvoltoio s’apprêtait à l’exécuter en public. Pendant que mes hommes ont distrait les gardes, elles l’ont conduit en lieu sûr et ont essayé de le soigner.
Le visage de l’ancien condottiere se durcit :
- Il a tué Giuseppe falsario.
- Il avait déjà perdu beaucoup de sang, Ezio, ajouta Esmeralda, une courtisane dont l’assassin s’était entichée autrefois. Il répétait ton nom sans arrêt. On s’est dit que tu le connaissais sûrement.
Ezio prit le garçon dans ses bras. Il ne bougeait pas, ses yeux étaient fermés. On aurait dit qu’il dormait. Mais Ezio savait qu’il n’en était rien. Malgré les pansements, il vit bien l’étendue de ses blessures. Les gardes n’y avaient pas été de main morte avec lui.
L’assassin restait sans voix. De voir cet être auparavant si vif, si animé désormais réduit à l’état de statue était insupportable. La colère commença à monter en lui. Une colère qu’il ne connaissait que trop bien. D’une main il balaya les objets encombrant la table et déposa le corps frêle de l’adolescent sur cette couche improvisée. Il dut déglutir plusieurs fois avant de pouvoir parler à nouveau :
- Vous allez appliquer le plan à la lettre, dit-il aux assassins sans même les regarder. Et vous me rendrez compte dès que ce sera fait.
- Que vas-tu faire ? s’enquit Machiavelli tout en connaissant la réponse.
Ezio continuait de fixer le visage de l’adolescent comme d’en l’espoir fou de le voir sortir de son inertie. Mais sa pâleur tuait irrémédiablement cette possibilité.
- Ne songe même pas à m’en empêcher.
Il se rendit dans l’armurerie et remplaça ses lames habituelles par les nouvelles, conçues de main de maître par Leonardo.
- Ce soir, j’ai un concert à donner. Et de nouveaux instruments à tester.
Il ajusta sa capuche sur sa tête et prit le chemin de la sortie. Il entendit la voix de Machiavelli.
- Ce n’est pas ta vengeance, Ezio !
L’assassin continua sa route.
- Maintenant si.
Bartolomeo l’arrêta d’un geste.
- Le petit a ajouté quelque chose avant de…avant de s’envoler.
Ezio leva la tête. Ses yeux trahirent son émotion.
- Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il a dit que tu avais raison. Il a dit qu’il n’était encore qu’un bambino.
Ezio ouvrit la porte menant sur les toits.
- Je peux t’envoyer quelques mercenaires pour te faciliter la tâche, ajouta Bartolomeo.
- Je n’ai pas envie que ce soit facile.
Sur ces mots, l’assassin ferma la porte.

La nuit avait recouvert Rome d’un drap de soie et la pluie venait de s’abattre sur la capitale. Trempés jusqu’aux os, deux arbalétriers juchés sur un toit s’entretenaient des affaires récentes pour mieux supporter leur condition.
- Quelque chose se prépare en ce moment, dit l’un des soldats. J’ai entendu dire que des hommes avaient été réquisitionnés pour une opération spéciale directement orchestrée par Cesare lui-même.
- Quel genre d’opération ? s’enquit son compagnon.
L’autre décocha un carreau sur un pigeon en plein vol avant de répondre :
- Un détournement. Un convoi doit sortir de Rome. Il transporte des rebelles dont la tête est mise à prix. L’un des cochers est un de mes amis. C’est grâce à lui que Cesare a eu cette information. Sûr qu’après ça, il aura droit à une belle promotion.
Un éclair déchira la nuit, révélant la silhouette d’Ezio Auditore debout derrière les deux hommes. Deux secondes plus tard, ils gisaient aux pieds de l’assassin. Ce dernier contempla ses lames avec satisfaction.
- Comme dans du beurre.
Puis il ramassa les armes des deux gardes.
- Merci pour l’information.

Ezio se glissa sous l’arche et tendit ses bras de part et d’autre. Les deux gardes en faction reçurent un carreau  en pleine tête. Le bruit du tonnerre masqua celui de leur chute.
Un temps idéal pour agir librement.
L’assassin se coula derrière une caisse. Il repéra Francesco Avvoltoio dans une alcôve, près de la tour Borgia qui lui était assignée. Une tour qui n’avait pas encore été brûlée par ses soins. L’occasion pour lui de faire d’une pierre deux coups. Il repéra également deux soldats, un brute armé d’une hache aux côtés du capitaine ainsi qu’un officier dont le visage lui était familier. Et pour cause, c’était lui qui admonestait Raphaëlo le jour où il l’avait rencontré. Il n’aurait pas de seconde chance.
La colère d’Ezio remonta brusquement. Il se revit en train de courir sur les toits en compagnie du garçon et il sut enfin pourquoi il avait tant aimé partager de choses avec lui. Cela lui avait rappelé la complicité avec son grand frère Frederico.
Quelque chose coula sur sa joue. Il préféra se convaincre que c’était la pluie.
Il sortit de sa cachette et s’avança à découvert. Francesco le vit immédiatement. Les gardes se mirent aussitôt en alerte.
- Tiens, mais c’est décidément un jour faste ! Voilà un autre criminel d’envergure qui vient à nous sans que nous ayons besoin de le traquer.
Ezio continua d’avancer. Les mots n’avaient plus cours. Le sang seul parlerait.
Les deux soldats se ruèrent sur lui, l’épée au poing. Ezio plongea sous la rapière du premier. Il transperça son pied d’une de ses lames. Le garde se plia en deux dans un hurlement avant de sentir la deuxième lame d’assassin lui perforer la mâchoire.  Le second commença à faire de grands moulinets avec son cimeterre. Ezio poussa un soupir avant de lui loger une balle en pleine tête. Sur un ordre muet du capitaine, l’officier s’avança. Il pointa une lance en direction d’Ezio.
Ce dernier s’élança et ses deux lames exécutèrent un ballet fantastique devant lui, réduisant la lance en morceaux.
- Pas de témoin !
Avant que son adversaire ait pu réagir il lui transperça le corps une dizaine de fois.
- Pas d’avertissement !
L’officier tomba à genoux et une lame s’enfonça entre ses yeux.
- Pas d’échappatoire !
Le soldat s’écroula face contre terre dans une mare de sang bien vite diluée par la pluie torrentielle.
Le brute émit un grognement avant de balancer sa hache. L’arme tournoya avant de fracasser la caisse derrière laquelle Ezio s’était embusqué un peu plus tôt. L’assassin pointa son pistolet mais le brute souleva le corps sans vie de l’officier et s’en servit comme d’un bouclier. Les balles trouèrent le cadavre que le garde jeta sur Ezio. Celui-ci se plaqua au sol. Le brute avait prévu sa réaction et il se laissa tomber sur lui de tout son poids avant de lui assener une rafale de coups. Ezio chercha une faille, mais les poings de son adversaire  le harcelaient sans répit.
La pluie vint finalement à son secours. Le brute glissa sur les pavés détrempés et s’affala. Il n’en fallut pas plus pour l’assassin. Il se jeta sur le garde aussi impotent qu’un poisson hors de l’eau et lui logea ses deux lames sous le menton. Puis ramassant la hache, il décrivit un moulinet avant de la laisser tomber sur le cou de son adversaire.
Francesco en avait profité pour grimper sur sa monture. Il émit un bref sifflement et aussitôt une dizaine d’arquebusiers apparurent sur les toits formant un cercle dont Ezio était le centre.
- La fête est finie, assassino !
Il avait à peine achevé sa phrase que les arquebusiers étaient submergés par une horde d’assassins jaillis de nulle part.
- En effet, dit Ezio.
Le capitaine Borgia masqua sa frustration. Il tira son épée et s’élança au galop. Ezio resserra ses doigts sur le manche de la hache. Il attendit patiemment que son adversaire se rapproche avant de lancer son arme. Le corps décapité du cavalier tomba à bas de la monture et la tête de Francesco Avvoltoio roula sur les pavés avant de s’arrêter aux pieds de l’assassin.

Quelques instants après, les assassins se réunirent autour de leur meneur et lui racontèrent ce qui s’était passé. Mais ils ne firent que confirmer ce qu’Ezio savait déjà, grâce à la conversation surprise un peu plus tôt sur les toits. Les hommes mis en place par Cesare avaient été neutralisés et les rebelles avaient pu quitter la ville sans encombres.
Mais Ezio n’en demeurait pas moins soucieux.
- L’un des cochers est un traître infiltré. Il faudra le retrouver, c’est une priorité.
L’un des assassins posa une main sur l’épaule d’Ezio.
- Il s’est démasqué tout seul. Il a cru que nous venions pour lui et il a tenté de s’échapper. La seule issue qu’il a trouvée l’a conduit en Enfer.
Ezio afficha son plus large sourire.
- Bene. Vous avez tous fait de l’excellent travail. Je suis fier de vous.
- On peut encore faire quelque chose pour toi ? s’enquit un disciple.
Ezio leva les yeux.
- Oui, vous allez m’aider. J’ai encore quelque chose à accomplir.

Les assassins hissèrent le corps de Raphaëlo jusqu’au sommet de la Tour Borgia où Ezio attendait. L’assassin s’agenouilla près du garçon.
- C’est toi qui avais raison. Tu es un vrai assassino. Et tu l’as largement prouvé aujourd’hui.
Il ôta un flambeau de son logement. Il prit une profonde inspiration avant de le jeter à terre.
- Repose en paix, aquila !
Tandis que les flammes commençaient à lécher l’intérieur du bâtiment, Ezio s’élança du haut de la tour et effectua un magistral saut de la foi. Un aigle plana un instant dans le ciel comme pour accompagner l’envolée de l’assassin.

 


 

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samedi, 17 novembre 2012

L'Auberge des Deux Renards [Site Kaamelott]

J'ai le plaisir de vous informer de l'existence d'un site particulièrement bien fourni sur la série Kaamelott ainsi que sur l'actu de tous les acteurs. Que vous recherchiez un épisode précis ou que vous souhaitiez vous tenir au courant des futurs projets d'Alexandre Astier & Co, vous trouverez votre bonheur en quelques clics. 

L'Auberge Des Deux Renardshttp://www.auberge-des-deux-renards.com/


http://blog.yannguern.com/wp-content/uploads/2010/03/kaamelott2livre10.jpg

Léodagan - Alors eux, ils ont carrément tout bité au tableau !!!

Arthur - Sans déc ???

Perceval - Paraît qu'on a plus aucun secret pour personne.

Karadoc - Ouais. Ca pue du cul !


 

 

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lundi, 12 novembre 2012

Adultes, Enfants et Jeux Vidéo Violents

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Quand l'éducation des parents n'est pas en cause, c'est leur naïveté qui est à mettre au banc des accusés. Un enfant, quel qu'il soit, aura toujours la tentation d'atteindre ce qui n'est pas fait pour lui et qu'on a pourtant eu la sagesse de lui refuser.

Ce n'est plus un secret pour personne. Les jeux vidéo sont devenus au fil du temps le divertissement N°1 dans le monde devant la musique et le cinéma. Si on peut louer aujourd'hui la démocratisation de cette activité ludique, on a dans le même temps mis en évidence plusieurs effets secondaires beaucoup moins réjouissants. Parmi eux, l'âge de plus en plus jeune des joueurs ayant accès aux titres les plus violents.

Il existe un organisme officiel, le PEGI, dont le rôle est de classer les jeux selon la sensibilité de leur contenu et par extension de prescrire l'âge des joueurs pour lesquels il sont recommandés. Si cette initiative a son importance, elle est, hélas, loin de suffire pour empêcher les plus jeunes d'être prématurément exposés aux images les plus choquantes.

Dès l'enfance, un être humain ressent le besoin d'expérimenter tout ce qui passe à sa portée, surtout ce qui lui est défendu. Il est tout aussi naturel que nous, adultes, soyons présents, conscients et actifs face à cet éveil qui peut mener à bien des égarements. La vie de nos enfants est un vaste champ de possibilités, mystérieux, séduisant, mais qui peut rapidement se changer en champ de mines si nous ne faisons pas preuve d'assez de vigilance. A nous donc de tracer les repères capables de les orienter convenablement, car personne, surtout pas eux, n'est en capacité de le faire à notre place.

Cette attention que nous devons porter instinctivement est d'autant plus indispensable qu'en dehors du cadre familial, il est difficile voire impossible de s'assurer que nos petits anges ne soient pas abusivement exposés à des contenus agressifs. On le sait, une simple connexion Internet et un cercle d'amis débrouillards et influents suffisent à briser bon nombre de barrières de sécurité mises en place. Il n'en faut pas moins persévérer dans la prévention. Nous ne pouvons pas tout contrôler, certes, alors raison de plus de faire ce qui est en notre pouvoir. En plus du dialogue, il existe des applications et des moyens techniques (contrôle parental, codes d'accès) alors utilisons-les.

Les arguments qui reviennent le plus pour alléger la gravité de ce constat sont la banalisation de la violence dans les médias et que peu importe l'âge du moment qu'on a la maturité. La violence est omniprésente, c'est un fait, mais dans ce cas, ne jetons pas de l'huile sur le feu. Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est parce que d'autres avant nous se sont ainsi voilés la face. La maturité, quant à elle, est tout sauf un gadget à la mode dispo au supermarché du coin. En oubliant cela, on oublie que l'éducation a son mot à dire et qu'elle a un rôle primordial à jouer dans cette problématique. La solidité d'un esprit se construit progressivement, en l'ouvrant petit à petit au monde qui l'entoure, certainement pas en le bombardant aveuglément.

Loin de vouloir relancer le débat jeux vidéo = violence, je viens rappeler, par cet article, qu'au même titre que le cinéma, avec lequel il partage nombre d'affinités, le jeu vidéo doit faire l'objet d'une surveillance pour le bien-être de tous. Aucun parent sensé ne laisserait ses chérubins devant un film gore ou pornographique. Il en va de même des jeux à caractère violent. C'est une question de responsabilisation. En tant qu'adultes, nous avons le devoir de préserver autant que faire ce peut l'innocence de nos enfants. Car de l'issue de ce combat quotidien dépendra un enjeu de taille : leur future maturité, celle-là même que les plus jeunes se vantent de posséder faute d'être convenablement encadrés.

Il y a un âge pour chaque chose, de même que chacun doit rester à sa place. Si nous, adultes, ne respectons pas ces principes, nous nous rendons ni plus ni moins coupables d'un crime. A bon entendeur...

Afrika, un jeu de safari photo contemplatif, véritable ode à la nature. Cette oeuvre a été réalisée en étroite collaboration avec le National Geographic, un gage supplémentaire de qualité. Une exclu PS3, malheureusement introuvable chez nous sauf en import et seulement en langue japonaise. Un comble d'autant que le personnage est français. De tels jeux souffrent évidemment de l'assommant marketing des grosses productions qui monopolisent l'attention du public et orientent la demande.

 

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dimanche, 11 novembre 2012

"On en a Gros"... du très Gros même !

J'ai le plaisir de vous annoncer ma collaboration sur un nouveau projet avec mon meilleur ami Hervé Smagghe. Il s'agit d'une nouvelle série de Fanfics sur l'univers de Kaamelott (pour changer !!!).
Mais quand je dis Fanfic, c'est peut-être un peu réducteur tant le sujet est ambitieux et complémentaire à la série. Vous me direz : "Oui, c'est pas nouveau ! On l'a déjà entendu plein de fois, ça !". Et pourtant, ce coup-ci, la surprise sera de taille, les révélations nombreuses et le plaisir de les découvrir tout aussi conséquent.

Nous avons finalisé le trailer vidéo que nous avons mis en ligne sur le blog : Merlin ou le Mensonge d'un Destin et YouTube : Merlin ou le Mensonge d'un Destin. Nous avons également écrit les synopsis des 18 épisodes qui consitueront la série.

Nous avons terminé l'écriture du premier épisode. Nous prévoyons de publier chaque épisode en plusieurs parties.

En attendant de vous en dire plus, merci de votre fidélité et bon séjour sur d'Art & d'Amour !

 

 Bientôt, Merlin sera lui aussi un héros...

 

 

 

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samedi, 10 novembre 2012

Assassin's Creed III [Jeux Vidéo/Critiques]

assassin's creed,assassin's creed 3,connor kenway,ubisoft,jeu vidéo,révolution américaine,amérindien

   Après un premier épisode novateur, mais très perfectible, mettant en scène Althaïr, un épisode II grandiose, suivi de deux opus consacrés toujours au personnage d'Ezio Auditore, Ubisoft nous livre enfin le très attendu IIIème chapitre de sa célèbre saga dans laquelle Assassins et Templiers s'affrontent pour le destin de l'Humanité. Sans oublier l'ombre de Divinités puissantes qui semblent manipuler Desmond afin d'accomplir leurs propres desseins.

C'est l'Histoire d'un Mec...

Une intrigue de plus en plus dense et complexe. Le résumé en début de partie n'est donc pas de trop pour nous remettre l'essentiel de l'histoire dans la tête. Les premières heures de jeu surprennent par la nature du personnage incarné. Une surprise qui prend des allures de cadeau empoisonné quand on pense à tout ce qui nous a été promis. On piaffe alors d'impatience et on ronge son frein à l'idée d'endosser le rôle de Connor Kenway l'amérindien, le nouvel assassin de cet (ultime ?) épisode. Du coup si on est familier de la série, on sera plus que tenté de rusher cette consistante mise en bouche qui offrira tout de même une rencontre déterminante ainsi qu'une chute inattendue.

Mais l'éditeur a clairement décidé de prendre le temps de nous présenter l'univers et son héros, puisque nous verrons et incarnerons Connor à plusieurs stades de sa vie. Libre au joueur de s'éterniser, mais tant qu'il ne sera pas adulte et proclamé assassin, Connor sera évidemment beaucoup plus limité dans ses possibilités.

Malheureusement, les développeurs n'ont pas été très inspirés pour la mise en scène et la narration. Outre des cinématiques fades, dépourvues d'émotions, l'histoire s'attarde sur des détails qui peinent à nous intéresser et quand vient les instants les plus emblématiques,  clichés et ellipses viennent supprimer tout le sel de l'aventure. Une totale incompréhension étant donné la qualité passée à ce niveau. Si les origines de Connor en elles-mêmes sont originales, elles sont desservies par des explications pour le moins succinctes et confuses. Et il en va de même pour la structure générale du jeu et de ses mécanismes. A ce niveau, on est loin du II qui parvenait brillamment à intégrer mission principale et activités annexes sans jamais perdre le joueur en cours de route. En voulant voir plus grand, le studio a manifestement ouvert des failles auxquelles on ne s'attendait pas : manque flagrant d'explications, bugs en tous genres et incohérences. Rassurez-vous, elles ne vous empêcheront pas d'apprécier son travail de titan qui flattera progressivement votre rétine et rentabilisera votre investissement. Mais une fois n'est pas coutume, il faudra être patient puisque ce n'est qu'à partir de la séquence 9 (oui, seulement) que l'intrigue gagne enfin en intensité et les dialogues en saveur.

Into The Wild...

Ce n'est donc véritablement qu'au bout d'une dizaine d'heures qu'on commence tout juste à mesurer l'étendue du soft en matière de contenu et d'immersion. Mais à ce moment-là, c'est la claque assurée. Et ce prologue/tutoriel qui nous avait semblé si contraignant et interminable est alors relégué au second plan. Face au gigantisme de la zone de jeu, du nombre de missions et d'activités annexes, on comprend alors qu'Ubisoft gardait en réserve sa botte secrète. Habitué à accoucher de grandioses reconstitutions, le studio signe ici son chef-d'oeuvre. A la manière d'un AC II qui avait mis la barre très haut pour se démarquer de la redondance de son prédécesseur, AC III repousse encore plus loin les limites et pose un nouveau jalon dans l'ère des jeux en monde ouvert. Découpé en plusieurs zones d'un intérêt égal, le monde de Connor est doté d'une autonomie exemplaire. Si l'assassin nous bluffe complètement par sa faculté à se mouvoir quelque soit le terrain et les circonstances, les animations des PNJ ne sont clairement pas en reste. Des tonnes et des tonnes de détails que seuls les joueurs les plus patients, curieux et contemplatifs auront plaisir à dénicher. Mais l'exploration étant plus que jamais au coeur du gameplay, tout est fait pour que vous ne passiez pas à côté de ces innombrables enjolivures qui forcent le respect et l'admiration.

On pourra ainsi allègrement grimper sur les ailes d'un moulin à vent, visiter le monumental chantier d'un navire en construction dans le port d'un Boston, vaste et criant de vérité ou encore escalader un phare, la nuit, sous une pluie battante. A ce propos, on pensait que Red Dead Redemption détenait la palme question rendu météo, mais AC III parvient l'exploit de rivaliser grâce à des effets tout aussi convaincants. C'est bien simple, lorsque les premières gouttent de pluie se mettent à tomber, on sourit d'avance à l'idée de voir l'environnement bénéficier d'une magnifique ambiance orageuse.

...and The Darkness

Les raccourcis ne seront donc pas de trop pour se rendre où l'on veut. La bonne idée, c'est que cette fois les tunnels des villes devront faire eux-même l'objet d'une exploration en temps réel afin de débloquer les différents accès rapides. Une phase fort sympathique puisqu'elle intègre une variété d'actions appréciables (orientation, énigmes, combat).

Qui va à la Chasse...

En ce qui concerne le comportement de la faune, le chef-d'oeuvre de Rockstar conserve la première place. On sent un aspect résolument plus arcade dans le titre d'Ubisoft dû à l'intégration discutable de QTE pour terrasser les plus grands prédateurs qui n'oseront par ailleurs jamais s'attaquer à vous, pourvu que vous soyez à cheval. Du coup on craint de moins en moins les effets d'une attaque surprise même quand elle vient d'un puma embusqué, ce qui ajoute encore au côté invincible de l'assassin que d'aucuns regretteront. On regrette surtout que les animaux rencontrés soient systématiquement mis en surbrillance, annulant l'intérêt de les pister, qui était en soi une bonne idée. On pourra cependant se consoler en les appâtant pour mieux les prendre au piège de nos collets. La déception la plus grande vient finalement de l'arc. Si vous comptiez démontrer toute votre dextérité en exécutant des tirs longue portée avec une précision chirurgicale, vous serez au regret d'apprendre que cette arme n'est utilisable qu'à une certaine distance et qu'en plus de cela, le ciblage automatique rendra la tache désespérément assistée. Une occasion ratée. Les archers dans l'âme se consoleront avec Skyrim et ses finish moves au ralenti du plus bel effet.

Le gibier n'est pas une denrée rare, loin de là, plusieurs espèces sillonnant l'immense et sauvage Frontière. Chacune vous rapportera de quoi alimenter votre empire commercial ou développer votre artisanat. Car si AC III n'est pas à proprement un RPG, c'est l'épisode qui se rapproche le plus du genre tant il regorge d'activités et d'interactions. Un contenu gargantuesque dans lequel on vient facilement à se noyer faute d'explications opportunes dans certains cas. Le fait est que le jeu ne se dévoile vraiment que progressivement au joueur, lui garantissant toujours de nouvelles choses à faire pour alimenter son intérêt. Certaines déjà connues des amateurs, d'autres venant enrichir un gameplay qui n'en finit pas de nous étonner par sa diversité. On peut d'ailleurs constater avec satisfaction que ce troisième opus est clairement la synthèse de toute la série. Un bon point à signaler.

Le Million !

Dans les bémols, on peut aussi pointer du doigt un défaut récurrent de la série : gagner de l'argent est toujours aussi facile. Les sources de richesse ne manquent pas. Que ce soit en commerçant, en déverrouillant des coffres, en attaquant des convois, en lançant ses recrues en mission ou bien encore en exploitant votre domaine, vous ne serez jamais à court de monnaie sonnante et trébuchante. Il aurait été judicieux, par exemple, de devoir réparer, entre deux batailles, les avaries de l'Aquila, notre navire et de recruter de nouveaux membres d'équipage afin de remplacer les matelots morts au combat. Des coûts importants qui auraient mieux équilibrer l'aspect économique du jeu tout en renforçant le background. En compensation, le joueur prendra beaucoup de plaisir à étendre son domaine et gérer ses convois de marchandises. Il verra même naître au fil du temps un véritable village animé par la vie courante de ses habitants, plutôt attachants, dont les tâches quotidiennes seront même exploitées dans le cadre d'un mini-jeu. Cette communauté grandissante donnera d'ailleurs lieu à plusieurs quêtes annexes destinées à enrichir l'artisanat ainsi que le background du jeu plutôt que d'offrir un challenge digne de ce nom.

Touché, Coulé !

Cela dit, puisqu'on aborde les batailles navales, c'est l'occasion ou jamais de saluer cette remarquable innovation. La maîtrise technique de ces séquences est hallucinante d'autant plus que la jouabilité est d'une simplicité enfantine. Connor est au gouvernail et peut virer de bord à tout moment tout en usant d'une batterie de canons de chaque côté. Le résultat à l'écran est spectaculaire. C'est immersif au possible tout en étant d'une fluidité exemplaire. Ce qui paraissait à première vue comme un gadget secondaire se révèle être au final l'une des plus grandes réussites du jeu.

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Les superbes animations sont dues à Jonathan Cooper récupéré par la suite par Naughty Dog (la saga Uncharted, The Last of Us)

FIGHT !

On ne peut parler décemment d'un Assassin's Creed sans aborder l'aspect du combat. Les affrontements seront bien évidemment nombreux et violents à souhait puisque vous aurez maintes fois l'occasion de vous dresser face à l'oppression de l'Empire Britannique. Le système a été revu pour s'aligner sur la référence en la matière depuis quelques années : le Batman de Rocksteady. Un bouton pour attaquer et un bouton pour parer, puis enchaîner de fatales contre-attaques. On peut faire difficilement plus simple. Mais là où AC III marque sa différence c'est dans le choix du coup de grâce qui varie selon l'arme équipée et qui donne lieu à de sympathiques animations. On se prend alors facilement pour Scorpion de Mortal Kombat avec la dague à corde ou Legolas lorsqu'on décoche une flèche à bout portant. Dans le même esprit, si Connor est placé entre deux ennemis lors d'une contre-attaque, une brève, mais plaisante cinématique en plan rapproché se déclenchera. On trucide ainsi en un éclair un peloton de fantassins dont certains se montreront parfois plus retors, bien heureusement. En ville, vos crimes vous vaudront régulièrement d'être traqué comme l'ennemi public numéro un et il faudra alors rivaliser d'astuce pour vous débarrasser de vos nombreux poursuivants et de leur feu nourri. Les affiches de prime font leur grand retour de même que les colporteurs, mais s'ajoutent à cela une nouvelle possibilité de recouvrer l'anonymat. En effet, les imprimeries vous permettront de réaliser vos propres affiches et ainsi de détourner la rumeur à votre avantage. Malin !

En tant qu'amérindien et assassin, Connor est naturellement expert avec des armes comme le tomahawk, l'arc et les lames secrètes. Il pourra aussi compter sur de nouveaux instruments de mort comme la dague à corde qui harponne l'ennemi et lui offre une pendaison en bonne et due forme pour peu que vous la lanciez depuis un arbre. Il bénéficiera aussi d'armes à feu d'époque telles que le pistolet et le mousquet qu'il devra recharger obligatoirement entre deux tirs à l'instar de ses adversaires.

IS THE END OF THE WORLD ?

Mais qu'en est-il de Desmond ? me direz-vous. Et bien, il est là et bien là. Et le voir évoluer dans différents environnements modernes au cours de phases d'action/plateforme pêchues fait plaisir à voir. La fin n'en sera sans doute que plus décevante pour beaucoup. A trop vouloir étoffer son scénario pour faire fructifier sa saga, Ubisoft nous laisse très dubitatif sur la finalité de tout cela. La saga est visiblement loin d'être terminée. Il faut pourtant savoir mettre un point final à une oeuvre pour la clore en beauté. Chose, que les studios, trop avides, ne sont, visiblement, plus capables de faire.

En conclusion, malgré des soucis techniques récurrents, Assassin's Creed III est un excellent monde ouvert, doté d'une aire de jeu et d'un gameplay riches et passionnants. On ne dira pas la même chose du scénario et du cadre historique beaucoup trop inégaux en terme d'intérêt pour remporter l'adhésion, d'autant que l'épisode se termine un peu trop en queue de poisson au vu de ce qu'on pouvait en attendre.

 

C'est le moment ou jamais
de passer à la postérité
Laisse un com qui détend qui détone
Mon blog s'en portera mieux
Et tu feras un heureux

vendredi, 09 novembre 2012

MatriX-Men [Fanfic Crossover]

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Jenna courait à perdre haleine, désespérée, terrifiée. En réalité, tout cela n’était qu’en partie vrai étant donné que sa respiration et tout ce qui était lié à son corps n’étaient qu’une projection virtuelle. Comme tout ce qui l’entourait d’ailleurs. Son sentiment de mort imminente, en revanche, était tout sauf illusoire.
« Si on meurt dans la matrice, on meurt aussi pour de vrai » se répétait-elle malgré elle.
Un moyen comme un autre de développer l’instinct de survie surtout lorsqu’on a deux agents hargneux aux trousses. « J’suis qu’une ado ! J’ai même pas 18 ans ! » Une balle siffla et ricocha contre le mur. Prendre cette ruelle n’était peut-être pas une bonne idée. Sauf si elle était complètement déserte. Elle pria pour que ce fut le cas. Elle ne connaissait que trop bien le pouvoir des agents de phagocyter n’importe quelle pilule bleue. C’est comme cela qu’on appelait affectueusement tous ceux qui n’avaient pas atteint le stade d’éveillé. Ce qu’elle était récemment devenue par l’entremise d’un certain Neo. Depuis les choses s’étaient gâtées pour elle. Heureusement il y avait des compensations.
Un clochard jusqu’alors recroquevillé derrière une poubelle se redressa brusquement porteur d’un smoking et d’un brushing impeccables. L’agent contempla la bouteille dans sa main d’un air perplexe avant de la lancer brusquement sur sa cible. Il fit feu juste après. Jenna sentit le danger poindre à vitesse grand V. Pour autant elle se sentit capable de l’affronter. Elle sauta et colla un talon contre chaque paroi dans un admirable grand écart facial. Le projectile improvisé destiné à l’étourdir fila entre ses jambes avant de frôler la tête de son deuxième poursuivant qui l’esquiva d’une simple torsion du cou avant de faire feu lui aussi. Le temps fut alors comme ralenti. Jenna effectua un salto inversé avant de plonger et de bouler au sol, esquivant ainsi les balles. Sans temps mort, elle fonça tête baissée vers un affrontement inévitable avec le pire ennemi de la résistance humaine.
Non, elle était plus qu’une ado. Surtout depuis sa rencontre fatidique avec Neo et son entraînement accéléré. Neo, le maître d’œuvre de la Révolte contre les Machines et leurs émissaires dans la Matrice. Les redoutables et mortels Agents.
Une main sur son oreillette, l’ex-clochard écouta de brèves instructions de l’Agent Smith, le super Agent, leur leader et accessoirement la Némesis de Neo. Elle ne vit pas son adversaire arriver sur elle. Il franchit la distance qui les séparait d’un seul bond la projetant à l’autre bout de la ruelle. Une aubaine pour l’autre agent qui la renvoya d’un coup de pied comme une balle humaine. Jenna percuta violemment le sol.
Dans l’hovercraft « L’Icare », clouée sur un siège, son crâne encore rasé vissé à la Matrice, la vraie Jenna, yeux clos, cracha une giclée de sang, alertant les membres de l’équipage alentours sur sa délicate situation.
Jenna se redressa, le regard embrumé par la violence du choc. « Ce n’est pas réel ! C’est comme un rêve lucide ! Je peux tout contrôler. Je peux tout c… » Une pluie de coups de poing s’abattit sur elle. Elle rebondit contre un mur avant de s’écrouler comme une marionnette privée de fils. « Merci Neo, je te revaudrai ça dans une autre vie ! » Une voix grave jaillie de nulle part fit avorter le coup de grâce :
- Dis-donc, le costard, t’as pas honte de t’en prendre à une gamine ?
Le visiteur sauta du toit et atterrit avec un aplomb exemplaire face à l’Agent.
Il avait le cheveu ébouriffé et le regard enfiévré du type qui a bu, mais qui même sans ça est peu enclin à causer. Mais il avait aussi et surtout les rouflaquettes impeccables de même que l’éternel cigare vissé au coin des lèvres. Logan jeta un regard à Jenna avant de sortir ses griffes dans un froissement métallique de mauvais augure.
- T’as assez de couilles pour…
Logan reçut un bombardement de parpaings – ou d’enclumes au choix – dans la figure et le torse. Il chancela et recula sous l’assaut avant de scruter son adversaire. Non, le costard avait juste utilisé ses poings et ses pieds. Il comprit qu’il avait affaire à une pointure.
- D’accord, fit-il en serrant les dents.
La seconde d’après, ses griffes entraient en action. Il eut beau lui faire un rasage de près sur toute la surface, la logique resta sourde à sa performance.
- Merde, c’est un mutant !
- Non, c’est pire !
Jenna avait retrouvé ses esprits. Elle emprisonna l’Agent d’un ciseau. L’occasion idéale pour Logan :
- Evite celle-là !
Il le décapita sauvagement. Mais à sa grande stupeur, le corps entier disparut dans une étrange série d’éclairs avant de réapparaître sous la forme d’un cadavre de clochard…sans tête.
Logan leva un sourcil :
- D’habitude ça fait pas ça !
Il dressa ses griffes à temps pour repousser une série de 9 mm dans un concert d’étincelles.
Il se tourna pour faire face à l’autre Agent venant à leur rencontre, mais Jenna l’entraîna avec elle vers l’autre bout de la ruelle :
- Laisse tomber. Ces mecs repoussent plus vite que mon acné !
- Si c’est pas des mutants, c’est quoi ?
- Ce serait trop long à t’expliquer ! Mais tes griffes, j’avoue, c’est très pratique. J’y aurais jamais pensé. Avec un pouvoir pareil, tu peux pas être une pilule bleue ! Hein ? T’es sorti depuis quand de la Matrice ? T’as rencontré Neo ?
Logan grogna.
- Dis, c’est normal si je pige rien à ton charabia ?
Jenna sourit comme pour couper court à de trop longues explications :
- Je m'appelle Jenna. Et toi ?
- Logan.

Ils finirent par déboucher en pleine rue. Jenna les orienta vers une zone moins peuplée à cette heure.
- Faut éviter les lieux publiques !
- Pourquoi ? T’es une geek ?
Jenna s’amusa de l’ignorance du baroudeur bourru :
- Disons, pour que tu comprennes, qu’ils peuvent se téléporter.
- Ouais bah c’est un truc de mutant.
Jenna sourit avant de prendre le temps de réfléchir. « Peut-être que tous ces fameux mutants étaient des éveillés qui s’ignoraient ! » Un bon point pour la résistance. La jeune fille se félicita de cette nouvelle rencontre. Neo serait fier d’elle !
Encouragée par cette pensée, une idée lui traversa l'esprit :
- On va aller chez Josepha !
- C'est qui ?
- C'est un bar dans un quartier défavorisé.
- T'avais dit pas de lieux publiques.
- C'est pas un lieu publique, c'est un refuge. Et justement, on a besoin de se poser. Je vais appeler une amie.
- T'as pas de portable ?
- J'ai plus confiance dans ces machins depuis un moment.
Après avoir emprunté une enfilade de rues à l'écart de la foule, le tandem parvint à destination.
Enseigne incomplète, vitres sales et murs bardés d'affiches et de tags : la devanture du bar affichait clairement sa nature de refuge pour marginaux. Logan haussa un sourcil de perplexité avant de renifler bruyamment comme un animal.
- Je suis pas difficile, mais là... J'ai peur de perdre un orteil si j'y mets un pied. Et comme les miens repoussent pas. S'ils servent à boire, j'ose pas imaginer le goût de la bière.
- Entre au lieu de jouer les saintes nitouches.
Logan regarda Jenna pousser la porte et entrer. La gamine avait de l'aplomb pour son âge signe qu'elle avait dû en baver. Il ne pouvait qu'apprécier. Il la suivit.
La salle était déserte. Personne pour les accueillir.
Logan passa un index sur une table aussi crasseuse que le sol.
- Y a quelqu'un ?
- Te fatigue pas. Y a jamais personne à cette heure.
Logan jaugea l'épaisseur de la poussière qui recouvrait le mobilier dans son ensemble.
- A cette heure seulement ?
Jenna ne lui répondit pas. Elle avait disparu derrière un rideau.
Logan chercha quelque chose à boire, sans succès. Ce taudis avait l'air plus factice qu'un décor de cinéma. Il haussa les épaules et s'assit sur une chaise...qui ne résista pas à son poids et l'envoya durement sur le postérieur.
- C'est une blague ou quoi ?
Il se releva en grognant.
- Bon, ça suffit les conneries ! J'en ai plein le cul de cet endroit ! Je vais attendre dev...
Un vrombissement de moteur l'interrompit. D'instinct, il sortit les griffes et se coula contre la porte. Une moto venait de se garer à proximité. Une silhouette tout de noir vêtue s'approcha. Elle portait des lunettes boires. Mauvais signe.
- Eh, gamine, on a de la visite !
Encore une fois, Logan n'eut pas de réponse.
Lorsque la porte s'ouvrit il porta un coup puissant qui aurait transpercé un boeuf. Mais ses griffes ne firent que lacérer le vide. Le visiteur avait boulé au sol. Logan enchaîna avec une autre attaque aussi mortelle, mais ses griffes se fichèrent dans le parquet soulevant un nuage de poussière. La seconde d'après il sentit l'extrémité d'un pistolet contre ses testicules.
- Range tes ongles si tu veux encore chanter comme un ténor sous la douche.
Un genou au sol, la femme toisait son adversaire sans la moindre once d'étonnement. A croire qu'elle en avait déjà vu d'autres. Ce qui était bien évidemment le cas.
Jenna choisit ce moment pour réapparaître.
- Trinity ? Tu as fait super vite !
- J'étais pas loin. Qui c'est celui-là ? Encore un clochard dont tu as eu pitié.
- Eh, la Catwoman du pauvre, si tu me traites encore de clodo, je te fais un joli décolleté.
Trintiy l'ignora superbement. Avec ses lunettes, elle avait des allures d'insecte. Logan aurait penché pour une mante religieuse. Elle ne releva pas sa provocation :
- A en croire ses...aptitudes, c'est pas une pilule bleue, mais rappelle-toi que cela ne veut parfois rien dire. Néo et moi, on en sait quelque chose. Ce taré de Cypher a bien failli avoir notre peau.
- T'inquiète, il est clean. Il m'a filé un coup de main tout à l'heure ou plutôt un coup de griffes. Je serais peut-être pas là en train de te parler s'il était pas intervenu.
Logan s'autorisa à sourire.
- Je veux bien accepter tes excuses.
Trinity se redressa tout en continuant à le menacer.
- Il faut qu'on discute, mais pas devant lui.
Profitant d'une seconde d'inattention de sa part, Logan la désarma d'un coup de griffe, la poussa contre le comptoir d'un coup de pied avant de bondir sur le zinc les lames toutes prêtes à l'égorger :
- J'aime pas tes façons, ma belle !
Ce qui mit Jenna dans tous ses états :
- Arrête, tu fais n'importe quoi ! On est tous dans le même camp !
Une fenêtre explosa, vomissant un Agent sur le sol de la salle qui se releva en un éclair, l'arme au poing, l'autre main sur son inséparable oreillette.
- J'ai retrouvé la jeune fille. Non, elle n'est pas seule. Mlle...
- Je t'interdis de prononcer mon vrai nom !
Au comble de l'exaspération, Trinity logea un genou dans l'entrejambe de Logan avant de le repousser d'un coup de pied. Assez violemment pour qu'il passe à travers l'autre fenêtre du bar qui vu son état ne demandait de toutes façon qu'a être remplacée. Trinity se plaça ensuite de façon protectrice devant Jenna tout en faisant vaillamment face à l'Agent :
- Tu ferais mieux d'appeler des renforts. Je suis vraiment pas d'humeur.
L'Agent sourit :
- Ils sont déjà là.
Logan ne prit même pas la peine d'essuyer le sang de ses blessures. Sa cicatrisation naturelle se chargea de préserver son charme naturel. Mais alors qu'il se relevait en grimaçant plus de rage que de douleur, il eut la vision de deux souliers d'homme juste devant lui, parfaitement noirs et lustrés.
- Monsieur Logan. Ravi de vous rencontrer enfin. J'ai beaucoup entendu parler de vous.
L'Agent Smith esquissa un sourire qui fit passer son exemplaire courtoisie pour une condamnation à mort.
Logan lui fit face.
- T'es qui, toi ?
Le bras de l'Agent se détendit à la vitesse d'un serpent. Il saisit Logan à la gorge et le souleva de terre avant de l'envoyer éclater l'extrémité d'un réverbère. Logan se reçut sur le ventre. Il sentit ses côtes cassées se restructurer instantanément. Habitué au phénomène, il n'y prêta guère plus d'attention.
- Ok, t'es super costard.
Smith l'étudia comme un vulgaire insecte.
- Croyez-vous avoir une chance contre moi, Monsieur Logan ?
L'intéressé fit jaillir ses griffes.
- Pas une, six !
Puis il se rua sur son adversaire en hurlant.
A l'intérieur du bar, le combat faisait rage également. En fâcheuse posture malgré sa hargne et son expérience, Trinity hurla :
- Jenna, sur les toits, je te rejoins !
Elle n'avait pas plus tôt dit ça que l'Agent la projetait à travers la porte. Une seconde plus tard, c'est Logan qui empruntait malgré lui ce passage improvisé.
Il cracha une giclée de sang :
- Eh, j'aime pas jouer les balles de flipper !
L'autre Agent l'ignora et commença à se diriger vers les escaliers, par là même où Jenna venait de s'enfuir.
Smith s'empressa d'accueillir la compagne de Neo.
- Ravi de vous revoir. Cela faisait longtemps, Mlle...
D'un simple coup de pied la jeune femme fit basculer le lampadaire qui s'écrasa contre la façade du bar.
Smith reçut un message de l'Agent dans son oreillette et il comprit ce qu'elle s'apprêtait à faire. Alors qu'un combat mortel semblait inévitable, il disparut sans crier gare.
Trinity en profita pour se ruer sur sa moto et démarrer dans la foulée. Elle fit crisser le pneu arrière dans un nuage de fumée avant de s'élancer. La moto roula sur le lampadaire et ce pont improvisé lui permit de bondir au-dessus des toits.
L'Agent avait presque rejoint Jenna lorsqu'il fut écrasé par une moto lancée à pleine vitesse.
Trinity atterrit superbement juste devant la jeune fille.
- Tout va bien ?
- Oui, tu es arrivée à temps. Sympa, le coup de la moto.
Trinity esquissa un sourire.
- Je pense que je m'en resservirais.
Ne se sentant pas encore hors de danger, Trinity entraîna Jenna dans sa course.
- Mais Logan ?
- Oublie-le. C'est peut-être un éveillé, mais il nous ralentirait.
Jenna n'était évidemment pas de cet avis, mais elle ne protesta pas davantage.
Comme elle voyait que cette décision l'avait peinée, Trinity eut une idée pour la distraire :
- Fais-moi voir ce que tu vaux en saut en longueur !
Les deux amies se lancèrent alors dans un concours hors du commun. Bondissant de toit en toit, elles rivalisèrent d'efforts. Trinity était bien sûr plus à son avantage, mais Jenna ne démérita nullement et elle reçut de vives félicitations quant à ses progrès en la matière.

Le soir commençait à tomber. Les deux femmes pouvaient se laisser convaincre d'avoir échappé à leurs poursuivants. Du moins pour un temps. Jenna connaissait les toits de la ville par coeur et elle se faisait un plaisir de montrer à Trinity des chemins et des planques connues d'elle seule. Elle voulait que Trinity soit fière d'elle et Trinity ne la déçut pas.
Un peu plus loin, devant eux, une vieille dame assise sur un banc donnait à manger aux pigeons.
Sa silhouette était familière à Jenna. Son visage s'éclaira aussitôt lorsqu'elle la reconnut.
- C'est Josepha !
- Une amie à toi ?
- Oui.
Jenna allait s'élancer joyeusement vers la vieille dame qui venait de se lever pour sceller leurs retrouvailles, mais Trinity la retint pas l'épaule.
- Ce n'est pas ton amie.
Le visage débonnaire de Josepha se tordit atrocement et son corps disparut au profit de celui d'un Agent. Le plus dangereux de la Matrice.
Jenna paniqua :
- C'est Smith, il nous a retrouvé !
- A nous deux on peut l'avoir !
Trinity apprécia de voir autant d'assurance et de confiance en Jenna. Mais pour autant elle n'était pas dupe. Une seule personne avait pu vaincre l'agent Smith : Néo. Parce que c'était l'Elu. Et depuis, les Machines avaient procédé à quelques mises à jour afin de rendre son programme de défense encore plus performant.
Smith bondit sur elles sans crier gare.
Trinity se prépara au choc lorsque de puissantes lumières les aveuglèrent. Quelque chose de massif percuta Smith de plein fouet l'envoyant se perdre dans la nuit.
Une sorte d'avion furtif venait d'apparaître. Une ouverture se dessina dans le flanc de l'appareil et Logan les invita à monter à bord :
- Discutez pas !
Jenna fut trop heureuse de retrouver le mutant pour hésiter. Voyant Trinity faire la fine bouche, il ajouta :
- Allez, sans rancune !

Le Professeur Xavier était à bord, lui aussi. Ayant capté de bien étranges signaux alors qu'il usait du Cérébro, il n'eut qu'à ancrer son esprit sur le mutant en maraude pour comprendre la gravité des évènements.

- J'avoue, avec une certaine angoisse, que leurs pouvoirs me dépassent.  Ce ne sont pas des mutants.

- Techniquement, vous non plus, leur apprit Jenna, quelque peu ravie de jouer les enseignantes à son âge. En fait les mutants n'existent pas. En fait, rien n'est réel.

- Donc tout est permis, fit Wolverine sceptique à souhait, tout en dardant une lame telle une pointe d'Assassin.

Blasée, Trinity soupira.

- J'aimerais tout vous expliquer, mais nous manquons de temps.

Xavier lui adressa ce sourire apaisant dont il avait le secret.

- En savoir beaucoup en un minimum de temps, ma chère, c'est ma spécialité.

Il apposa ses mains sur les tempes de la guerrière et la vérité fut comme un ouragan dans son esprit. Rompant brutalement le contact, il se recula dans sa chaise roulante.

- Mon dieu, tout ceci n'est donc qu'un rêve et la réalité un tel cauchemar !

Pour Xavier le choc était terrible. Il fit un effort visible pour reprendre la parole :

- Je ne sais pas ce qui est le pire. Savoir que la guerre humains-mutants n'a pour ainsi dire jamais eu lieu et que ce conflit n'a aucune raison d'être, qu'il n'est qu'une chimère comme tout le reste ou savoir que le vrai combat a toujours été ailleurs, hors de notre portée.

Il contempla ses jambes, inertes depuis des années.

- Je devrais me réjouir de savoir que mon infirmité n'est qu'une illusion. Pourtant, je n'y parviens pas.

- C'est possible d'être au parfum ? fit Logan avec sa courtoisie légendaire.

Xavier, encore tout retourné de ce qu'il avait vu, s'approcha de lui et tendit ses mains. Logan les repoussa vivement en émettant un son de gorge.

- Je me contenterais d'un résumé oral.

Xavier possédait l'art de bien choisir bien ses mots et il en fit la démonstration une fois de plus. Pour autant, les révélations qu'il fit furent comme une chape de plomb sur les épaules de son protégé.

Logan passa une main dans sa crinière avec une grimace abominable :

- Merde, alors, on est vraiment tous chauves ?

Xavier parvint à sourire :

- Personnellement, je crois que je m'en remettrai.

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à suivre...

 

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jeudi, 08 novembre 2012

L'Odyssée de Mercedes [Fanfic Dragon's Dogma]


 

L’issue de son combat contre Julien lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle dévisagea l’Insurgé. Sa présence et sa compassion ne faisaient qu’accentuer son sentiment de faiblesse. Elle le laissa quitter les lieux sans rien dire et baissa la tête, la rapière vierge de sang tremblant dans sa main d’habitude si ferme.

Mercedes porta ses grands yeux bleus vers l’océan, donnant l’illusion fugitive qu’ils en étaient le reflet fidèle. Elle avait promis à l’Insurgé de revenir à Gransys. Elle en avait fait le serment. Mais elle devait d’abord retrouver son assurance perdue. L’Insurgé avait eu sa Rédemption, à elle, désormais, d’obtenir la sienne.
- C’est de la folie, Capitaine. Le Kraken va tous nous emporter !
Le regard de la guerrière se durcit.
- Il ne le fera pas. J’ai quelque chose à lui offrir.
- Votre vie ? hasarda le soldat.
Les mâchoires de la femme se crispèrent. Ses sourcils fondirent sur ses paupières comme deux oiseaux de proie :
- Mieux que cela !

Le navire quitta la côte avec à son bord sept hommes aguerris et bien sûr Mercedes, libérée de ses obligations envers le Duc avec plus ou moins son consentement. Quand elle reviendrait, son blason serait redoré comme jamais et l’Insurgé lui-même envierait ses exploits au point de la solliciter dans ses plus dangereuses quêtes. Mais d’ici là, l’Insurgé aurait peut-être changé de visage. Qu’importait. Elle comptait bien forger son propre destin et s’il lui fallait plusieurs années pour cela, elle était prête pour ce sacrifice. Comme elle aimait se le dire « Je ne suis pas un Pion, mais j’ai aussi mes failles ». Des failles qu’elle se faisait fort de corriger rapidement. Se reposer sur ses lauriers ne l’intéressait pas. Alors quand l’humiliation pointait le bout de son nez, le défi et la motivation n’en étaient que plus grands pour elle.
Le gréement grinçait sous le vent et la brise maritime charriait dans l’air des relents d’algues et de poisson frais. L’eau scintillait sous le soleil à son zénith et les cris des mouettes venaient comme saluer le départ triomphal du bâtiment. En d’autres circonstances, le voyage eut été appréciable à plus d’un titre. Les soldats s’improvisaient marins, vaquant de ci de là, mais gardant toujours en tête leur périlleux objectif. Aussi évasive et déterminée qu’avait pu être leur Capitaine, les sept hommes de bord lui avaient juré fidélité jusqu’à la mort. Mercedes était un leader né. Sa beauté ensorcelante n’était pour rien dans cet état de fait. Elle savait inspirer la foi quand elle l’avait elle-même. Et en ce jour où elle partait en croisade, rien ne semblait pouvoir lui résister. Pas même le légendaire et si redouté Kraken, la malédiction s’étendant sur les mers depuis si longtemps. Pouvait-elle y mettre un terme, elle, une simple femme, même pas une Insurgée ? En vérité, elle savait que non. Mais elle pensait avoir les moyens d’apaiser son courroux suffisamment longtemps pour atteindre sa destination. C’était tout ce qui lui fallait. Du temps. Postée à l’avant du navire « La Rédemption », elle faisait figure de déesse, de sculpture vivante, semblant ne faire qu’un avec la proue du bateau.
Le rivage derrière eux était encore en vue lorsque la vigie se manifesta :
- Mouvement droit devant, Capitaine !
- C’est le Kraken ! lâcha un soldat près d’elle.
- Je sais.
Son calme olympien tranchait avec la nervosité de ses hommes qui ne savaient à quoi s’attendre.
- Vous ne voulez toujours pas nous dire ce que vous comptez faire ?
Mercedes fixait l’horizon avec intensité.
- Vous croyez en moi, Sir George ?
L’intéressé dégaina sa lame.
- Bien sûr.
- Alors vous n’avez pas besoin de savoir.
Les mouettes qui avaient accompagné le navire se dispersèrent brusquement. Les eaux rougirent, signe caractéristique de la présence du monstre.
- Bouchez-vous les oreilles ! rugit-elle.
Elle s’empara d’un havresac duquel elle sortit une sorte de happeau dans lequel elle souffla. Une étrange mélodie raisonna, très familière aux aventuriers sillonnant les plaines du nord de Gransys. D’aucun avait succombé suite à l’écoute de cette voix douce et envoûtante, de ce chant maudit.
- Des Harpies ! s’étonna Sir George tout en plaquant ses mains sur ses tympans.
Mercedes portait, quant à elle, une Boucle d’Impatience, lui épargnant de sombrer dans un sommeil nocif pour la santé. Le Kraken étendait son ombre écarlate de toutes parts, menaçant le navire et son équipage. Impassible à l’imminence du péril, Mercedes continuait de souffler dans son instrument dont l’origine et la nature exacte étaient secrètement gardées. Le monstre darda plusieurs tentacules herculéens, menaçant de briser le voilier comme un jouet d’enfant. Mais au moment même où son œil titanesque et maléfique émergeait lui-même des eaux ensanglantées, Mercedes se colla contre la proue, comme pour le défier, et brandit face à lui sa seconde arme : une glande de Cocatrix ! Elle la jeta sur l’œil grand ouvert, qui se referma rapidement, mais pas assez pour éviter le sort de pétrification de faire son œuvre. Le Kraken était omnipotent, à plus d’un titre, on pouvait le considérait comme un dieu. Mais ce pouvoir venait en grande partie de sa vision. Mercedes avait obtenu cette information après un périple mémorable qui pourrait constituer à lui seul un roman. L’entité paralysée, les eaux redevenaient fréquentables. Pour combien de temps, cela, elle l’ignorait. Il était donc plus sage d’estimer que ce serait de courte durée. Il ne fallut pas longtemps à l’équipage pour comprendre la stratégie. Passé l’effet de surprise, les sept soldats reprirent leurs esprits, leur poste et leur cohésion (à peu près dans cet ordre) et « La Rédemption » fendit les flots ténébreux, laissant derrière elle le Kraken prisonnier d’une gangue de pierre à la résistance inconnue.

A bon nombre de kilomètres de là, sur la plage du village de Cassardis, un pêcheur glissa d’un embarcadère. Emporté par une lame et voyant qu’il n’avait plus pied, il crut sa dernière heure arrivée. Quelle ne fut pas sa joie de constater que le Kraken ne se manifestait pas. Quelqu’un avait-il fini par en avoir raison ? L’Insurgé ? Le Dragon, peut-être ? Ou bien avait-il décidé de lui-même d’aller hanter d’autres lieux ? Trop heureux de sa chance, l’homme se mit à crier et à gesticuler, attirant rapidement un groupe de villageois.
- Le Kraken est parti ! Il est parti ! Nous sommes libres !
Les badauds, incrédules, attendirent de voir le bougre finir en charpie avant de se jeter à leur tour dans l’eau avec force clameurs de joie et éclaboussures. Un miracle inespéré pour Cassardis encore sous le choc des méfaits du Dragon.

En regardant ses hommes à leur insu, Mercedes comprit qu’elle avait gagné un peu plus leur confiance. Ce ne serait pas de trop. Car le plus dur restait peut-être à faire. Qui sait ce que l’océan allait leur réserver comme surprises ? Des surprises de taille, à n’en pas douter. L’aventure qui s’annonçait était grisante et le danger tout autant. C’était à cela qu’on reconnaissait un héros et une héroïne, non ? Mercedes en était convaincue. Et c’est avec un grand sourire, presque un rire, qu’elle ordonna :
- Toutes voiles dehors !

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