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mardi, 25 décembre 2012

Matthew's Laws [Vidéos/Documentaires]

Portrait sans concession d'un homme par son meilleur ami.

Sous forme d'un journal vidéo, Matthew est filmé sous tous ses aspects : calme, inspiré, en crise de colère (mais il a des raisons ce n'est pas gratuit), désespéré, joyeux. Le fait qu'il soit autiste est presque secondaire, c'est avant tout le portrait d'un être humain qui a un rêve et qui va être confronté à la réalité des hommes et au regard sans pitié des autorités. Une chronique crève-coeur qui montre bien à quel point les êtres différents, quand ils ne sont pas montrés comme des bêtes curieuses, sont jugés comme des criminels par une société avide de normalité.

 

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lundi, 24 décembre 2012

Inception [Cinéma/Critiques]

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Après le très réussi et acclamé The Dark Knight, Christopher Nolan (Memento, The Prestige) signe un nouveau film complexe et passionnant mélangeant habilement thriller, espionnage, drame et fantastique.

Ceux qui s'intéressent de près aux rêves devraient être comblés, le scénario exploitant brillamment les possibilités en la matière et les mécanismes du subconscient. 

Inception n'est pas un film à effets spéciaux - bien qu'il réserve plusieurs scènes inédites et spectaculaires - la construction de son intrigue est sa principale force car d'une rare densité. Elle nécessitera certainement plusieurs visions pour être comprise et appréciée dans sa totalité. A l'heure des blockbusters sans âme, on ne peut que se réjouir de cela !

Une opération délicate, une équipe de spécialistes et un plan génial, tout cela et plus encore dans un monde où les règles se plient à la volonté de l'esprit...

INCEPTION ou quand Mission Impossible rencontre Matrix et Au-delà de nos Rêves !!!

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LE POURQUOI DU COMMENT - SPOIL
 
En ce qui concerne la finalité, le fait de l'avoir vu plusieurs fois en VO m'a carrément livré un indice de taille sur le sens qu'a pu vouloir donné Nolan. Vers le début, au moment où Saito propose le boulot à Cobb dans l'hélico et qu'il hésite, pour le convaincre, il emploie une expression bien précise "So do you want to take a leap of faith ?" (traduit par "Alors vous êtes prêt à me faire confiance ?") que sa femme Mall réutilise (chapitre 8) quand elle veut sauter dans le vide en disant : "I'm asking you to take a leap of faith." (traduit par : " je te demande de me faire confiance.") ce qui nourrit l'explication suivante : Cobb subit une énorme Inception (toute l'opération) à seule fin d'être délivré de ses traumas.
D'ailleurs on peut se dire que pour qu'il accepte le contrat (et donc implicitement la guérison) Saito utilise cette phrase à dessein sachant qu'elle va lui rappeler Mall et le faire fléchir.
A noter que l'expression "take a leap of faith" peut se traduire par "faire un saut de la foi", tout un symbole ! (Non, je ne parle pas d'Assassin's Creed quoique question rêve lucide, Desmond en connait sûrement un rayon, lui aussi )
 
On peut aussi être surpris de la présence de Saïto en Afrique au moment même où Cobb a réellement besoin d'aide. La scène de la ruelle qui se resserre étant une métaphore assez parlante sur la situation du héros. Les hommes à sa poursuite pourraient donc être aussi bien des projections de l'inconscient de Cobb pour exprimer son sentiment de persécution, l'interdiction de rentrer chez lui étant, elle, on ne peut plus réelle. L'omniprésence de Michael Caine (dans le rôle du beau-père de Cobb) est elle aussi très intrigante. On le voit à Paris, lui présentant Ariane, puis on le retrouve à l'aéroport aux USA à la fin du film, renforçant la conviction que c'est sans doute lui (le père de Mall) qui est à l'origine de l'inception de Cobb, de sa thérapie par le rêve.

Je précise que l'interprétation que je donne est la seule que Nolan n'approuve ni ne réfute catégoriquement se contentant de dire que ce serait une explication intéressante...
 
 
 

T’as aimé…ou pas

T’as tout lu, tout vu, tout entendu…ou pas

Peu importe, post un com et like la page pour dire que tu existes car ton avis est important pour moi, mais aussi pour le futur de ce blog, un gros merci d’avance !

L'Odyssée de Pi de Ang Lee [Cinéma/Critiques]

Ang Lee est de ces cinéastes dont chaque film est l'occasion d'un nouveau défi à relever et pour le spectateur la faveur d'une nouvelle expérience riche en spectacle et/ou en émotion. L'Odyssée de Pi - adapté du best seller de Yann Martel - ne déroge pas à la règle, bien au contraire.

L'Odyssée de Pi c'est l'histoire de Pi Patel (originellement Piscine, mais ça c'est une autre histoire). Le Héros raconte sa propre histoire à un romancier dans une première partie tragi-comique visuellement très inspirée, qui n'est pas sans rappeler la griffe de Jean-Pierre Jeunet, le Roi de l'anecdote. Que le réalisateur français ait été attaché au projet durant un temps se conçoit alors tout à fait. On perçoit alors facilement l'aspect quête initiatique amorcée par cette introduction réussie.

Au moment du naufrage, le film bascule (sans mauvais jeu de mot) dans une autre direction où la survie et l'isolement sont au coeur du récit avec en exergue la cohabitaion houleuse car forcée entre Pi et un Tigre du Bengale dénommé Richard Parker (encore une autre histoire).

Si dans un premier temps, on est littéralement happé par l'imagerie éblouissante du film et les enjeux dramatiques, la fable perd son souffle en chemin, et la monotonie s'installe. En gros, après un raz-de-marée de sensations, c'est le calme plat. L'épilogue qui justifie ce voyage incroyable nous fait bien comprendre que ce que nous avons vu est une métaphore et qu'il y a plus de matière qu'il n'y paraît, mais elle le fait un peu trop maladroitement pour que cela nous affecte et on se retrouve un peu trop le bec dans l'eau quand le générique vient clore l'aventure. Un peu comme si Ang Lee avait voulu mixer le meilleur de Seul au Monde et de Big Fish, sauf que sa narration n'est pas idéalement adaptée pour obtenir l'effet escompté.

Une oeuvre qui mérite, cependant, d'être vue et certainement revue car elle demeure trop rare pour être boudée en dépit de ses imperfections.

 

 

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samedi, 22 décembre 2012

Mon Top 5 Caisses de Cinoche [Cinéma]

Tom Cruise as Jack Reacher in busted-up Chevrolet Chevelle SS
Chevrolet Chevelle SS

A l'occasion de la sortie le 26 décembre de Jack Reacher de Christopher Mcquarrie avec Tom Cruise, une petite compil' perso des bagnoles les plus CINEGENIQUES  !

Plymouth Fury 1958

Christine de John Carpenter - L'héroïne de ce chef-d'oeuvre du fantastique se contemple comme une véritable femme fatale : une robe d'un rouge démoniaque, des formes stylisées à outrance avec en prime un pur son Rock des 50's en guise de langage. En un mot : DANTESQUE !

 
Ford Falcon XB GT Coupé, V8 351

Mad Max 2 de George Miller - Poussiéreuse, rafistolée, l'Interceptor noire de Mel Gisbon pourrait faire peine à voir et pourtant, la regarder s'élancer à pleine vitesse sur le bitume au milieu du désert fait toujours son effet, même 30 ans après. Une vraie icône du post-apo : INOXYDABLE !

La Batmobile

BATMAN de Tim Burton - Véritable OVNI, ce prototype a marqué l'esprit de plus d'un cinéphile par son esthétisme léché. Et lorsque l'on sait que la vitesse de pointe affichée par la bête était tout sauf artificelle, on en est que plus admiratif. Un modèle délicieusement GOTHIQUE !

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DeLorean DMC-12

RETOUR VERS LE FUTUR de Robert Zemeckis - Cette star planétaire a marqué magistralement de son empreinte le 7ème art. Transformée en machine à voyager dans le temps pour les besoins de la trilogie, elle sera plebiscitée par les spectateurs au même titre que le duo Marty Mc Fly/Doc Brown, boostant les ventes des concessionnaires de l'époque. Encore aujourd'hui, elle demeure une valeur sûre et mérite largement son statut d' INTEMPORELLE !

Lotus Esprit S1

L'ESPION QUI M'AIMAIT de Lewis Gilbert - Non, ce n'est pas une baleine blanche, mais l'un des gadgets les plus mémorables de James Bond 007. En plus d'un profil racé et d'un armement redoutable, la belle cache une nature pour le moins INSUBMERSIBLE !

 

 

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vendredi, 21 décembre 2012

Total Recall - Mémoires Programmées [Cinéma/Critiques]

On le sait, Hollywood a beaucoup de mal à trouver de nouvelles idées, ou plutôt les nouvelles idées ne l'intéressent pas forcément, car souvent jugées trop risquées financièrement. A coups de suites, de remakes et de reboots omniprésents, elle tente désespérément de nous offrir du neuf avec du vieux. Parmi ce déluge de photocopies d'un intérêt forcément très inégal, est sorti Total Recall annexé d'un sous-titre afin de se démarquer de l'original avec l'ami Schwarzy, culte au demeurant pour de nombreuses raisons. Au-delà de l'assurance de voir une oeuvre bien inférieure à la version Verhoeven, pouvait-on espérer au moins un honnête divertissement ? La réponse est un grand OUI. Mais c'est loin d'être tout et ça , c'est la bonne surprise.

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 Comme dirait l'ami Beetlejuice : " En avant pour la grande éclate !!!"

En revenant vers la base même du récit de Philip K. Dick, le film offre déjà une variation intéressante. Relative évidemment, puisque les fans de la Planète Rouge seront navrés d'apprendre que Mars n'est plus au programme. L'histoire générale, elle, reste globalement la même. Se rêvant agent secret, Doug Quaid va finir par céder aux sirènes de la technologie Rekall qui permet de se façonner des souvenirs sur mesure. Mais à peine commencée, l'expérience va virer au cauchemar : son véritable passé va le rattraper brutalement. Le fantasme visant à briser la monotonie de sa vie va devenir pour lui si réel qu'il aura tout le mal du monde à démêler le vrai du faux, et à dissocier ses alliés de ses ennemis. Heureusement, il va se découvrir un redoutable talent pour rallier les premiers à sa cause et se débarrasser des seconds.

Evidemment, lorsqu'on connait la première version, on est en terrain connu et on se dit qu'il serait bien bête de vouloir nous repondre les mêmes rebondissements. Si la narration est sensiblement la même (des rebelles luttant contre une corporation totalitaire, le héros mangeant aux deux râteliers) on découvre avec bonheur qu'elle jongle habilement entre séquences incontournables et nouveaux angles de vue. Il faut dire que l'auteur n'est pas un inconnu. Kurt Wimmer est le réalisateur/scénariste de Equilibrium (une autre référence SF) et celui à qui l'on doit aussi l'adaptation de Sphere ainsi que le script de Salt, le mémorable thriller d'espionnage avec Angelina Jolie. Avec ce remake, Wimmer se montre donc à la hauteur de la tâche en évitant largement le copié/collé et en parvenant malgré tout à honorer son modèle et à nous passionner jusqu'au bout.

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"La confiance ça se mérite", le crédo de Doug Quaid pour rester en vie !

Mais un autre élément de taille vient renforcer l'intérêt du film : l'action ! Celle-ci est d'une intensité et d'une inventivité qu'on avait pas vues depuis un moment. Len Wiseman (Die Hard 4) a su pleinement exploiter des éléments comme la verticalité des décors, la technologie ou encore la pesanteur pour donner aux nombreuses fusillades et course-poursuites une intensité et une originalité exemplaires. Dans cette entreprise, nul doute qu'il a été une nouvelle fois secondé avec brio par Patrick Tatopoulos. Le designer français n'est pas lui aussi un novice dans son domaine. On lui doit l'aspect visuel et les créatures de rien moins que Stargate, Independance Day, Godzilla et la saga Underworld créee - je vous le donne en mille - par Wiseman himself et dont Tatopoulos a dirigé le troisième épisode. On ne change pas une équipe qui gagne !

Et justement, le réalisateur a su enrichir son casting d'acteurs chevronnés vus notamment dans Underworld. La féline Kate Beckinsale joue avec beaucoup d'ardeur une garce impitoyable, reprenant parfaitement le rôle de Sharon Stone tout en intégrant également dans son personnage celui de Richter, le chasseur de têtes incarné par Michael Ironside dans la version 90's. On retrouve également Bill Nighy (le vampire Viktor de Underworld) dans le rôle du mystérieux Matthias malheureusement beaucoup moins mémorable que Kato, son homologue version mutante. Le vilain Cohaagen, lui, est incarné par Brian Cranston (Godzilla) dont les amateurs de série télé ont reconnu depuis longtemps le talent dans Malcolm et surtout Breaking Bad. Au centre de tout ce beau monde, Colin Farell (Le Nouveau Monde), convaincant en homme traqué qui doute - beaucoup - et dessoude - beaucoup aussi. A ses côtés la belle et athlétique Jessica Biel (The Secret, Furtif) qui lui prête main forte et dont le duel avec Kate aurait d'ailleurs mérité plus de soin.

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Kate Beckinsale en mode chien de chasse. La poursuite en aérocars est très réussie tant du point visuel que chorégraphique, rassasiant notre vision fantasmée du futur. (Au fait c'est pour quand les voitures volantes en vrai ???)

Tous ces ingrédients se mêlent donc habilement pour constituer un film d'espionnage et de SF fort recommandable, bourré d'idées et d'adrénaline, le tout servi par un visuel particulièrement bien léché. A ce titre la mégalopole avec sa pluie diluvienne, ces publicités géantes et ses enseignes lumineuses n'est pas sans rappeler celle du mythique Blade Runner. On regrette juste les lens flare répétés et inutiles qui ne semblent être là que pour appuyer l'esthétique et l'aspect SF. Ce n'est pas J.J. Abrahms qui dira le contraire.

L'humour est également au rendez-vous avec plusieurs clins d'oeil à la version 90's et en prime un gag furtif sur l'actuel président américain. Quand on se souvient à quoi on pouvait s'attendre, on apprécie encore plus le résultat, une sorte de chaînon manquant entre Minority Report (déjà avec Farell) et Demolition Man.

Pas toujours facile de repérer l'arbre caché par la forêt. Mais ce Total Recall se révèle aussi indispensable que son aîné, qu'il complète parfaitement dans un tout autre style.

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Des robots au look épuré, très esthétiques, mais c'est pas une raison pour laisser le méchant Cohaagen les répandre sur Terre !

 

 


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Ta Place dans mes Rêves [L'Auteur/Hommages]

Ta place dans mes Rêves


Le meilleur de moi
Je te le dois
en grande partie
Car tu m’as enrichi
Oui, tu m’as enrichi

C’est vrai que tu es partie
Mais je ne t’en veux pas
Je t’envie
Car je te sens si heureuse
Car je te sais si heureuse

Il n’y a qu’à voir le sourire sur tes lèvres
Quand je te vois, te retrouve dans mes rêves

Car tu as su trouver ta place
Ta place dans mes rêves
Et tu auras toujours ta place
Ta place dans mes rêves
Je te garderai toujours
Un coin de ciel bleu
Pour que nous puissions voler
Voler tous les deux

Tu es absente de ma vue
Mais pas de ma vie
Tu es absente de mes jours
Mais pas de mes nuits

Et toujours tu m’enrichis
Oui, tu m’enrichis



A ma soeur Lado (17 janvier 1975-21 décembre 2008)

Un seul être.jpg
 

mardi, 18 décembre 2012

All Your Gold par Bat For Lashes [Vidéos/Clips]

 Une chanteuse qui ne manque pas de charisme pour un clip qui ne manque pas d'esthétisme

 

 

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mercredi, 12 décembre 2012

Mon Top Lacuna Coil [Musiques/Vidéos]

Un groupe de métal italien peu médiatisé que je suis depuis pratiquement le début et dont j'apprécie énormément les mélodies et les sonorités.

Kill The Light extrait de l'album Dark Adrenaline, véritable source d'inspiration

Une chanson qui m'avait servi à illustrer un montage d'images sur le film The Crow

Musique ayant servi d'illustration pour le final de ma nouvelle Criminalité Intensive

BONUS

La chanteuse du groupe, Christina Scabbia, s'associe avec Apocalyptica, un autre groupe que j'affectionne énormément pour nous offrir un morceau explosif, un duo véritablement rêvé !

 

 

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dimanche, 09 décembre 2012

IDEAS - Projet Philanthropique [Société]

IDEAS, un projet d'intérêt général pour encourager la philanthropie et soutenir le développement des associations et des fondations.

IDEAS, est une association d’intérêt général qui a pour vocation de favoriser les convergences philanthropiques, c'est-à-dire de faire se rencontrer les attentes des philanthropes et celles des associations et des fondations faisant appel au don.

  Notre mission

- proposer aux organismes éligibles au mécénatun accompagnement les aidant à optimiser leurs modes de fonctionnement et leur permettant d’être candidats au Label IDEAS. Ce Label, décerné par un comité indépendant est un vecteur de confiance fort entre le monde associatif et les donateurs.

- proposer aux donateursune démarche d'accompagnement et des rencontres afin d’éclairer leur démarche et de les aider dans le suivi de l’impact de leurs dons.

  Notre vision

Par notre action, nous aidons le secteur non lucratif à accroître son impact envers ses bénéficiaires et éclairons les donateurs dans leurs réflexions et prises de décision.

Ainsi, nous participons au renforcement du lien social entre ceux qui sont en position de donner et ceux qui ont besoin d’aide.

Ce lien constructif né de l’échange, et d’une meilleure connaissance et reconnaissance des uns et des autres, peut être le ferment d’une solidarité de cœur et de raison qui peut alors s’inscrire dans la durée.

Texte extrait du site IDEAS

 

 

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mercredi, 05 décembre 2012

Horreur à Slaughterfalls [Nouvelles/Epouvante]

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La nuit tombait sur Slaughterfalls. Une nuit qui promettait d'être chaude. Très chaude. Malgré cela, Cliff Hanger buvait son café brûlant. Cela faisait bientôt une heure qu'il attendait Ute, sa petite amie. Elle et lui s'étaient rencontrés un dimanche de février dans l'antique bar de Thad Marshall où avait lieu le concours annuel de fléchettes. Après un mémorable duel acharné, Ute avait battu Cliff en finale. Et justement, aujourd'hui il comptait bien prendre sa revanche.

Il adressa un signe de la main à Thad, occupé à rincer un verre, qui lui répondit par un sourire complice. A cette heure, la salle était déserte et Cliff savait que Thad ne tarderait pas à fermer le Cocktail Club. C'est sans doute ce qui incita l'individu à rentrer dans le bar à ce moment là. Cette apparition aurait peut-être paru anodine à Thad, si l'individu en question n'avait brusquement sorti un fusil à coulisse de sous son imperméable marron.

- Tu sais ce que je veux, alors ne me fais pas perdre mon temps, lança-t-il à l'intention de Thad.

Avant que ce dernier n'ait eu le temps de s'exécuter, Cliff se rua sauvagement sur l'homme armé en poussant un cri bestial. Mais le gangster aguerri anticipa l'attaque. D'un coup de crosse, il expédia Cliff sur la table avoisinante qui céda sous son poids. Cette impressionnante démonstration convainquit Thad de se soumettre à la volonté du braqueur. Sans plus attendre, il ouvrit son tiroir-caisse et commença à fourrer les billets dans un sac en papier. Un cri de rage l'interrompit, et levant la tête, il vit Cliff s'avancer de nouveau vers le gangster, un filet de sang coulant de la blessure reçue à la tempe. Une fois encore, la rapidité fit défaut à Cliff. En effet, l'homme armé fit volte-face et tira une première fois. Sous l'impact, Cliff vacilla étrangement comme si la seule volonté de survivre l'empêchait de tomber. La seconde cartouche l'atteignit à l'épaule, le faisant reculer. L'individu, non satisfait, tira encore trois balles qui amenèrent Cliff devant la vitrine du Cocktail Club dans un artifice sanglant. Le sixième et dernier projectile troua la poitrine vulnérable de Cliff et l'envoya violemment traverser la vitrine du bar dans un déluge de verre. Le tueur se retourna vers Thad. Un sourire narquois déformait son visage patibulaire. Thad, terrorisé, continua de remplir le sac d'une main tremblante, priant pour que son sort diffère de celui de son ami.

Cliff ouvrit les yeux. Il était allongé sur le dos. Malgré ses multiples blessures faites au calibre douze, la douleur semblait s'atténuer d'elle-même. Il regarda l'état de son épaule gauche et découvrit avec stupéfaction une parcelle de chair abondamment velue recouvrir peu à peu sa plaie. C'est alors que mû par un pressentiment, il leva la tête vers le ciel étoilé que la pleine lune spectrale rendait insignifiant.

Le tiroir-caisse étant vide, Thad était persuadé que son cauchemar allait prendre fin. Mais il se trompait. L'homme à l'imperméable n'en avait pas encore fini avec lui.

- Malin comme tu es, tu dois bien avoir un coffre caché quelque part, dit-il d'un ton amusé.

Le dos de Cliff se déforma dans un bruit effrayant de craquement d'os et de vêtements déchirés. Des griffes monstrueuses jaillirent de ses mains, à présent difformes et noircies par un poil rêche. La douleur provoquée par ces transformations morphologiques fut si intense qu'aucun cri ne parvenait même à sortir de sa bouche. Les articulations de ses jambes se modifièrent tant et si bien qu'elles n'eurent bientôt plus rien d'humain. Sa face hirsute s'allongea jusqu'à devenir un museau proche de celui d'un loup, tandis que ses babines retroussées par la souffrance laissaient entrevoir des dents admirablement acérées. Il fallut en tout et pour tout moins d'une minute pour que la totalité de la métamorphose s'opère. Un ricanement, qu'il perçu quelque peu déformé par sa nouvelle ouïe, le poussa alors à se diriger vers les deux hommes face à face de part et d'autre du comptoir.

Thad se pencha afin d'accéder à son coffre et, ce faisant, il découvrit avec horreur la créature qui fondait littéralement sur eux à présent. Le gangster remarqua l'expression horrifiée du barman et entendit au même moment dans son dos les crissements de verre brisé produits par des pas qu'il était bien loin d'imaginer inhumains. Alerté par cette nouvelle menace, il se retourna sans crier gare tout en ouvrant le feu à deux reprises... le temps de réaliser que ce qui se présentait devant lui n'était autre qu'un LOUP-GAROU ! Les deux balles que reçut la créature ne parvinrent même pas à le freiner dans son élan de rage bestiale, si bien que lorsqu'elle arriva à la hauteur de l'individu armé, elle lui arracha d'un seul coup son fusil et le bras qui le tenait. L'instant d'après, un second coup de griffes tranchait la tête de l'individu à présent désarmé, ont le visage révulsé traduisait toute l'étendue de sa terreur. Sa carrière de criminel venait de prendre fin dans un geyser pourpre tandis que son corps acéphale s'écroulait au bas du comptoir tout en aspergeant le parquet de sang. Aux yeux de Thad, le comportement sanguinaire de la créature lui semblait justifié... jusqu'au moment où celle-ci se détourna de sa première victime pour s'en prendre à lui. D'un revers de main, le lycanthrope projeta le barman au-dessus du comptoir et l'envoya s'écraser au milieu des tables. Le monstre ne lui laissa même pas le temps de se relever et, l'empoignant cette fois par le cou, lui fit décrire un arc de cercle qui le ramena derrière son comptoir aussi vite qu'il l'avait abandonné précédemment, pour finir sa course en percutant de plein fouet les étagères qui cédèrent sous le choc, dans une pluie de verre brisé. En retombant, la nuque de Thad heurta violemment le comptoir ; dans un effroyable craquement d'os, il s'y brisa les cervicales et mourut sur le coup.

Son instinct meurtrier poussa Cliff, ou du moins ce qu'il était devenu à présent, à sortir du bar en quête de nouvelles proies. il n'avait pas fait dix pas à l'extérieur, qu'une nouvelle victime potentielle se présenta justement à lui. Il marcha sur elle avec une surprenante vélocité. Arrivé à sa hauteur, le monstre l'empoigna fermement par le cou comme il l'avait déjà fait avec sa précédente victime. Il la souleva aussi aisément que s'il s'était agi d'une vulgaire poupée de chiffon. Il s'apprêtait à lui administrer le coup de grâce lorsqu'une partie inconsciente de son esprit l'empêcha de frapper. Son bras se raidit, son regard s'adoucit et il reposa lentement Ute à terre. Une partie infime de son être qui demeurait encore humaine lui avait permis de reconnaitre sa petite amie. Cette dernière resta pétrifiée d'effroi devant la créature cauchemardesque qui lui faisait face. Tout son corps lui criait de fuir aussi vite que possible, mais quelque chose en elle lui ordonnait de n'en rien faire. Comme le loup-garou la dévisageait avec un semblant d'humanité et une curieuse insistance, Ute put deviner en lui celui qui, il y a peu encore, se nommait Cliff Hanger. Ce fut pour la jeune femme la plus terrible des révélations. Son petit ami était un monstre sanguinaire guidé par son seul instinct : celui de la tuerie sauvage. Le loup-garou continuait de la dévisager comme si sa mémoire humaine lui revenait par bribes. Il existait entre elle et lui un lien confus, diffus, qui reprenait progressivement tout son sens à l'examen détaillé de ce visage. Brusquement, alors que toute sauvagerie semblait le quitter peu à peu, le regard de Cliff fut capté par un éclat lumineux dans l'oeil de Ute. La pupille du lycanthrope se dilata lorsqu'il reconnut en cette étrange lueur le reflet fidèle de la lune, source-mère de son état. Son bras droit se dressa alors vers l'astre de la nuit, avant de s'abattre et de décapiter de sa main griffue la malheureuse Ute. La tête de la jeune femme vola dans les airs dans un nouveau geyser pourpre, avant de retomber aux pieds d'un villageois qui, réveillé par le vacarme du bar, avait fini par sortir voir ce qui se tramait. Malgré la scène d'horreur qui venait de se jouer devant ses yeux, l'homme ne fut pas frappé de stupeur comme l'avait été feue Ute. Il prit ses jambes à son cou et tenta de fuir, hurlant à tue-tête afin de déclencher l'alerte générale. Absorbé qu'il était à dévorer avec acharnement la dépouille sa petite amie, le lycanthrope perçut néanmoins ses hurlements grâce à sa nouvelle ouïe. Il se mit alors en devoir de faire taire le misérable auteur de ces cris incongrus.

Le villageois se rapprochait de plus en plus de sa destination : le bureau du shérif. Il prit malgré tout le temps de jeter un coup d'oeil par dessus son épaule, pour finalement s'apercevoir qu'il faisait manifestement partie des projets de festin de la bête qui était à présent à ses trousses. L'homme atteignit finalement les marches du bureau du shérif. Il les grimpa plus vite qu'il n'eut jamais cru pouvoir le faire, tout en continuant à hurler tel un dément qu'on conduirait de force vers l'asile. Alors qu'il gravissait la dernière marche, la porte du bureau s'ouvrit sur le shérif Bloomfield.

Ce dernier vit John Harris fondre sur lui, puis se figer l'instant d'après tandis qu'une main inhumaine lui transperçait le corps. Le shérif fut pris de nausées quand il fut aspergé du liquide corporel d'Harris. Pour Cliff, ou du moins pour l'espèce d'ignominie qu'il était devenu, la proie avait été facile et il ne lui restait plus qu'à la dévorer. La patte armée de griffes étonnamment acérées se redressa d'un coup sec, sectionnant littéralement en deux le buste de John Harris. Mais le loup-garou ne put jouir longtemps de ce sanglant spectacle, car devant lui se tenait à nouveau une autre proie, agenouillée et alors occupée à vomir. Quand Rutger Bloomfield relava la tête et découvrit la bête qui se tenait au seuil de sa porte, il tomba à la renverse et paniqua. Il recula précipitamment tandis que la créature, elle, pénétrait lentement dans le bureau. Le shérif se trouva rapidement acculé contre la grille d'une de ses cellules. Tranquillement, le lycanthrope leva une patte en l'air pour achever sa nouvelle victime. Prendre son temps n'était pas dans la nature de son être, mais la bête y trouvait une forme de jouissance. Le shérif ferma les yeux, n'espérant plus qu'une seule chose : une mort rapide.

Mais soudain, une balle siffla aux oreilles de Rutger Bloomfield, tandis que la patte de la créature s'abattait sur lui. Le shérif adjoint Madigan venait de faire usage de son calibre 38 à moins de quatre mètres de sa cible. La balle atteignit la patte du loup-garou qui déviée dans sa course ne fit que lacérer l'épaule gauche de sa cible. Le lycanthrope fut projeté en arrière et tomba lourdement sur le sol. La violence du choc fut telle qu'il traversa le plancher et fut précipité au sous-sol de la bâtisse qui abritait le bureau du shérif. Ce dernier tenta péniblement de se relever, tandis que Jerry Madigan inspectait la béance du parquet dans laquelle la bête avait été littéralement engloutie. L'adjoint se pencha, commettant ainsi sa dernière erreur. Une gueule affutée se referma sur son visage, produisant un atroce craquement d'os. Quand le monstre se replia dans sa cavité, les crocs toujours fermement plantés dans la tête de sa nouvelle victime, il entraina à sa suite le corps entier de l'infortuné Jerry.

S'ensuivit alors un bruit écoeurant d'os broyé et de viande déchiquetée. Rutger Bloomfield eut à nouveau la nausée, mais ne se laissa pas abattre pour autant. Il se précipita sur l'armoire sécurisée renfermant les armes de plus gros calibre. Il l'ouvrit en cinq sec, tandis que le loup-garou continuait à dévorer son adjoint. Une fois l'armoire ouverte, le shérif saisit la première arme qui lui tomba sous la main : un fusil à pompe calibre 12. Mais, au dernier moment il se ravisa car son regard venait de croiser une autre arme qui, elle, ferait indéniablement plus de dégâts : un fusil-mitrailleur AK-47. Bloomfield s'empara de l'arme et reposa le fusil à coulisse sur le bureau. Bien que sa blessure le fit souffrir, il l'ignora et s'approcha lentement du trou d'où jaillissaient par intermittence de grandes giclées de sang.

Une fois qu'il estima être assez proche, le shérif fit feu et balaya le plancher de plusieurs rafales. Il ne s'arrêta de tirer que lorsque son chargeur fut entièrement vidé. Il s'empara alors du fusil à pompe qu'il venait de déposer sur son bureau, et s'approcha derechef du trou d'où ne s'échappait plus le moindre son à présent . Au moment où il se pencha pour constater l'étendue des dégâts causés, il tira tout de même un dernier coup de feu pour prévenir une éventuelle attaque de la bête... juste au cas où...

Hélas pour lui, seuls les restes de Jerry Madigan jonchaient le sol. Il se demanda alors comment cette chose qu'il avait vue pouvait, non seulement être toujours en vie, mais qui plus est être suffisamment valide pour parvenir à s'échapper. Se saisissant alors rapidement d'une torche électrique - le temps était compté - Bloomfield descendit très précautionneusement dans le trou et balaya les lieux de son faisceau lumineux. Ses soupçons se confirmèrent lorsqu'il découvrit une ouverture pratiquée dans le mur de la cave et donnant directement sur l'extérieur. Il dut alors se rendre à l'évidence : le loup-garou s'était évanoui dans la nature...


Rutger Bloomfield se redressa et embrassa derechef du regard l'intérieur du bar. Il avait beau reconstituer la scène, tourner et retourner des dizaines de fois dans sa tête les morceaux du puzzle, un élément manquait toujours. Un mystère demeurait.

Il avait trouvé trois corps sur le lieu de la tragédie. Le premier, mutilé, appartenait à un individu inconnu dont la main étreignait encore la crosse d'un fusil à pompe, des liasses de billets éparpillés tout autour de lui. Le second, affreusement disloqué, gisait sur le comptoir. Il s'agissait de Thad Marshall. Le troisième, découvert dans la rue non loin de la porte, était à moitié éviscéré ; la tête intacte, projetée à quelques mètres de là était à coup sur celle de Ute Wellington. Pour son plus grand malheur, la jeune femme s'était trouvée au mauvais endroit, au pire des moments.

En fait, il n'y aurait pas eu de réel mystère si durant son investigation le shérif n'avait trouvé les papiers de Cliff Hanger dans des hardes qui visiblement lui appartenaient elles aussi. Des papiers, des hardes, du sang même. Mais aucune trace de lui, pas même un lambeau de chair. Son corps semblait s'être bel et bien évanoui, fondu dans la nature. Dans la nature, certes, mais dans quelle nature ?

La brèche dans la vitrine ainsi que les haillons de Cliff situés devant celle-ci indiquaient que le jeune homme avait été projeté violemment hors du bar. Ces indices attestaient donc de sa présence lors du braquage.

Le shérif revint s'agenouiller près des lambeaux de vêtements du disparu. La créature avait massacré trois personnes à cet endroit ; leurs cadavres, même fortement mutilés étaient là pour en témoigner. Il eut été logique d'ajouter une quatrième victime à la liste, seulement le corps de Cliff demeurait introuvable. Ni dans le bar, ni dans les rues avoisinantes. En retraçant le parcours de la bête d'après ses empreintes et quelques autres détails sordides, il avait été facile de voir qu'elle avait quitté l'établissement pour se rendre directement à son office, le regretté John Harris lui ayant servi bien involontairement de guide. Mais si Cliff avait été attaqué en dernier par le monstre, celui-ci serait arrivé à lui comme il l'avait fait, le corps du jeune homme entre les dents ou tout au moins une partie de son corps, le reste ayant été disséminé en chemin.

Mais cela n'avait pas été le cas !

De toutes façons, il y avait un détail troublant, beaucoup plus troublant en fait que la disparition de Cliff Hanger et qui pouvait même l'expliquer si on osait aventurer son esprit dans le surnaturel. Car, comme l'a si bien formulé l'illustre Sherlock Holmes : Si vous avez épuisé toutes les solutions logiques, celle qui reste, aussi improbable soit-elle, est forcément la bonne.

Les empreintes faites dans la terre ou dans le sang versé avaient permis au shérif de reconstituer les faits et gestes ainsi que l'itinéraire de la créature. Et surtout son point d'origine. C'est là que l'affaire prenait une tournure démentielle. Car les empreintes propres à la bête avaient pris naissance à l'endroit où le corps de Cliff Hanger aurait du se trouver présentement.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé, Cliff ? S'interrogea Rutger à mi-voix.

C'est alors que mû par un pressentiment, il leva la tête vers le ciel étoilé que la pleine lune spectrale rendait insignifiant.

Maintenant, je sais, ajouta-t-il.

Mais il avait tellement de mal à y croire.

Il vérifia son fusil et se releva, son regard exprimant une détermination qu'il n'avait pas connue depuis longtemps.

- Cliff ou pas, je jure de tous vous venger !

 

La grand-place de Slaughterfalls n'avait pas connu pareil rassemblement depuis des années, pas même depuis la kermesse annuelle qui voyait se réunir la population dans presque toute sa totalité.

Le shérif Rutger Bloomfields trônait au centre de la foule sur une estrade improvisée. Sa présence avait coutume de retenir l'attention des plus dissipés. Et cette nuit là, les circonstances la rendait bien plus imposante encore.
Les femmes avaient fait le chemin, mais c'étaient essentiellement les hommes que le discours du shérif visait.
- A l'heure qu'il est, " elle " est en dehors de la ville, à la périphérie, là où les fermes abondent. " Elle " trouvera du gibier en quantité. et pas seulement des animaux, je le crains.
- Mais qu'est-ce que c'est, Rutger ? interrogea un homme barbu près de lui;
Rutger adressa un coup d'oeil particulier à la lune planant majesTUEUSEment au-dessus du village en effervescence. il ne pouvait pas leur dire la vérité. Impossible. dans le meilleur des cas, ils ne le croiraient pas, avec tout ce que cela impliquait. Dans le pire, ils seraient trop ébranlés pour réagir convenablement. Et il avait absolument besoin d'eux. d'un côté, s'ils leur occultait la véritable nature du tueur, il prenait le risque de le faire paraître moins dangereux qu'il ne l'était réellement. Il choisit de faire un compromis.
- Je ne sais pas exactement, Kurt. Ce dont je suis certain, c'est qu' " elle " est énorme et plus redoutable qu'une horde de chiens enragés. et surtout qu' " elle " a une faim de loup.
- T'es incapable de nous dire ce que t'as vu !?
- On voudrait bien savoir ce qui nous attend !
- Si nous devons mourir, nous voudrions savoir de quoi est faite la main de notre bourreau !
Les villageois s'en donnaient à coeur joie, pour le plus grand malheur de Rutger. mais il ne pouvait pas décemment les en blâmer. Il aurait dû se douter qu'ils ne se contenteraient pas de si peu. Comme l'avait très justement souligné l'un d'eux, ils risquaient tous leur vie en allant traquer la bête.
- Je vous comprends, dit le shérif. Mais de votre côté comprenez aussi que si je ne vous dis pas ce dont il s'agit précisément, c'est que... à vrai dire... il m'est impossible de le faire. Tout ce que je puis néanmoins vous affirmer c'est que de nouvelles espèces animales sont découvertes chaque année à travers le monde. Certaines inoffensives, d'autres non. Imaginez seulement que vous ayez affaire à la pire espèce et armez-vous en conséquence...
Un homme brandit ostensiblement son fusil de chasse à canon scié.
- M'étonnerait qu'il résiste à ça !
Rutger le fixa froidement.
- Je voulais parler de courage, Carl. Nos armes nous seront indispensables, c'est certain, mais si nos esprits flanchent, alors elles se révèleront inutiles.
- A t'entendre, cette " bête "... c'est le diable incarné ! gémit une femme terrorisée par cette oraison.
Rutger la dévisagea, perplexe, avant de se retourner vers son auditoire.
- Les femmes et les enfants sont invités à regagner leur domicile et - par précaution - à s'y barricader. Je n'ose envisager qu' "elle " revienne par ici, mais j'ignore encore de quoi " elle " est capable.
Il y eut un mouvement de retraite perceptible dans la foule, tandis que s'élevait un brouhaha de réflexions, la plupart moins encore intelligentes qu'intelligibles, certaines remettant en cause directement la compétence du shérif.
Rutger les ignora et commença à donner ses instructions aux hommes.
- Equipez-vous, certes, mais ne vous chargez pas inutilement. Vous aurez besoin de courir, soyez-en sûr. Et vite !
- Courir ? fit Mac, l'aîné, qui se tenait en retrait de la foule. Il plaisante ! Avec nos bécanes, on aura vite fait de le rattraper ! Et sans suer la moindre goutte.
L'autre, le cadet, exhiba un fusil avec fierté.
- Et mon père s'apercevra pas qu'on lui a piqué sa carabine. Il rentre pas avant trois jours.
- On va se " la " faire, Tod !
Les deux copains échangèrent un sourire complice et une poignée de main secrète.
- Quand on leur rapportera la peau de cette " bête ", reprit Mac, ils arrêteront enfin de nous prendre pour des petits cons à motos.
Quelqu'un passa à côté d'eux en trombe avant de fendre la foule. L'homme ne s'arrêta qu'une fois parvenu devant l'estrade.
- Shérif ! dit-il hors d'haleine. La " bête "...
A la seconde, tout le monde se tût en retenant son souffle... on aurait entendu une mouche voler.
- ... " elle " a massacré les Hanson. Les voisins viennent d'appeler. Ils ont entendu des cris. Ils sont arrivés en force et ont trouvé les corps déchiquetés de Mary et de ses trois enfants. La bête s'était déjà enfuie... et Jim manque à l'appel.
- Qu'en a-t-"elle " fait ? questionna Will, le droguiste.
- " Elle " a du vraisemblablement l'emporter dans le forêt pour finir de le dévorer.
Le shérif s'était exprimé cette fois à mi-voix, comme absorbé par ses plus profondes et obscures pensées. Il semblait possédé.
- C'est notre chance ! s'écria-t-il soudain. La forêt est vaste mais dense. " Elle " ne progressera pas facilement. Avec les voitures, nous pourrons rapidement nous rendre sur place. Une partie d'entre nous encerclera la forêt, tandis que l'autre s'aventurera à l'intérieur. " Elle " se  retrouvera acculée. Fatalement. C'est notre chance ! répéta-t-il à présent en proie aux plus vifs espoirs. Partons sans plus attendre !
 

Carl Robertson attendait dans la clairière depuis ce qui lui semblait une éternité.

Il aurait pu facilement croire que cette histoire de monstre n’était qu’un prétexte pour raviver l’esprit fédérateur et guerrier d’une communauté d’hommes depuis longtemps endormis par la banalité du quotidien.

Oui, il aurait pu facilement le croire. S’il n’y avait pas eu des morts. Autant de morts.

Comme pour le convaincre davantage, le monstre jaillit brusquement d’un fourré devant lui. Sa taille et sa férocité lui firent dresser les cheveux sur la tête. Ses yeux lupins jetaient des éclairs sanglants. La peur au ventre, Carl le mit en joue et fit feu. La balle sembla ricocher sur son épaule. Au moment où la bête reprit contact avec le sol, il entendit un violent craquement de branches suivit d’un formidablement grondement. Elle venait de tomber dans son piège. Il faillit presque hurler de joie. Il regretta de se trouver seul à ce moment précis. Il aurait tellement aimé partager cet instant de gloire avec les autres. Mais cela viendrait bien assez tôt. Tandis qu’il s’approchait du piège, il voyait déjà le shérif Bloomfield lui décerner une médaille et les autres habitants s’émerveiller de sa hardiesse. La reconnaissance qui lui avait tant manqué durant toute sa vie, il allait enfin la trouver grâce à cette maudite bête.

- Eh les gars, je l’ai eue cette satanée bestiole ! Elle est énorme ! Un vrai monstre ! Venez voir !

Il s’arrêta au bord du trou. Même un animal de cet acabit ne pouvait réchapper d’un tel piège. Les pieux acérés dont il avait garni le sol et les parois étaient de taille à transpercer un ours dans la force de l’âge. Le trou était silencieux. La bête n’avait même pas eu le temps d’agoniser. Carl alluma sa torche et la braqua dans les ténèbres s’étendant sous ses pieds.

Ce qu’il vit l’estomaqua. La bête n’était pas morte. Elle n’était même pas tombée. Agrippée à l’un des pieux, elle avait attendu sagement qu’il commette une imprudence. Le faisceau de la lampe éclaira son sourire aiguisé de prédateur avant qu’elle ne se jette sur l’infortuné chasseur.

Kurt Meyers venait d’entendre quelqu’un hurler. Il courut, le cœur battant à tout rompre. Cette chasse avait toutes les apparences d’un  jeu de massacre. Ils étaient en nombre, mais quelque chose lui disait que c’était une bien piètre consolation. Leur ennemi n’avait qu’à se tapir dans les ténèbres et jaillir au bon moment. Sa nature ferait le reste.

Lorsqu’il arriva à proximité du piège de Carl Robinson, il regretta d’avoir formulé une pensée aussi juste. La bête était là. Elle tenait le malheureux Carl qui faisait figure de poupée entre ses monstrueuses mâchoires.

- Mon dieu, aidez moi !

Kurt tressaillit. Carl était encore en vie.

Il pointa son fusil vers le loup-garou.

D’un coup de griffes, ce dernier éventra le corps de Carl dont les entrailles se répandirent sur le sol. La seconde d’après il jeta le cadavre éviscéré sur Kurt qui ouvrit le feu. Déséquilibré par le poids mort, il manqua sa cible. A peine remis de cette attaque, il vit la bête se ruer sur lui. Il lança son fusil vers elle. D’un coup de mâchoires, elle brisa l’arme comme un cure-dents. Kurt comprit que son sort n’allait pas différer de celui de Carl. Alors qu’il sentait sa dernière heure arriver, une détonation retentit. Le monstre fut repoussé et tomba derechef dans le trou.

Kurt en profita pour se réfugier derrière un arbre. Il porta son regard vers son sauveur. Ils étaient deux. Le bruit de leurs motos et leurs beuglements furent suffisants pour les identifier.

- Mac ! Todd ! Vous êtes cinglés ! Vous n’avez aucune chance contre lui !

- On aurait peut-être dû le laisser crever, fit Todd. Je le trouve plutôt rancunier pour un mec qui a failli servir de bifteck !

Mais Mac ne l’écoutait pas. Il était encore sous le choc de ce qu’il venait de voir.

- T’as vu sa taille ! Putain, il est énorme !

- Ouais et il a pas l’air d’humeur à jouer à cache-cache.

Mac se posta près de Kurt dont le regard ne se détachait pas de la cavité.

- Vous allez bien, M’sieur Meyers ?

L’intéressé tentait tant bien que mal de se remettre de ses émotions.

- Vous allez me faire le plaisir de foutre le camp d’ici ! Que dirait votre père s’il vous savait ici ?

Mac lui adressa un regard noir :

- Ce n’est pas la gratitude qui vous étouffe.

Kurt réalisa combien sa réaction était inadaptée. Mais il devait se focaliser sur l’essentiel. Et l’essentiel était de fournir le moins de victimes possibles au prédateur.

- Excusez-moi, je sais que je vous dois beaucoup. Mais vous ne devez pas rester là.

Un craquement sonore les fit tous les trois sursauter. Le bruit provenait du trou.

Kurt s’affola.

- Donne-moi ton fusil ! Vous ne devez pas rester ici. Dépêchez-vous. Vous ne savez pas à quoi nous avons affaire !

Mac le dévisagea avec une gravité surprenante pour son âge :

- Je crois que personne ne le sait vraiment.

A contre cœur, il laissa sa carabine à Kurt qui l’épaula aussitôt.

Mac fit un signe à Todd qui avait rapproché sa moto du trou.

- Non, on reste, fit-il avec humeur. On avait dit qu’on se le faisait.

Quelque chose jaillit du trou à une vitesse stupéfiante puis disparut dans les frondaisons des arbres.

- Merde ! fit Todd en écarquillant les yeux de stupeur.

Mac le rejoignit.

- Viens on se tire de là ! M’sieur Meyers a raison. C’est de la folie.

Todd visa la cime des arbres.

- Je te retiens pas.

Mac lui agrippa l’épaule.

- Je partirai pas sans toi !

Kurt ne supportait pas cette situation qui l’obligeait à veiller sur trois vies en même temps.

- Mais merde, c’est pas un jeu ! Vous avez vu Carl ?

Au moment où les deux garçons portaient leur regard sur les restes du chasseur, une main griffue se referma sur l’arme de Kurt. Soulevé comme une plume, il disparut dans le feuillage, qui l’instant d’après résonna d’un horrible bruit d’arrachement. Les deux garçons furent paralysés. C’était plus effrayant que le pire de leurs cauchemars.

Le corps sans vie de Kurt retomba à quelques mètres d’eux. Malgré la pénombre, ils purent voir nettement le trou béant qui remplaçait son visage. Là où les crocs de la créature avaient fait leur œuvre.

La bête retomba au sol. Les contours  fantastiques de son corps hybride fascinèrent autant qu’ils terrifièrent les deux adolescents. Les reflets de la lune semblaient jouer sur ses muscles puissants et tendus. Sa face hirsute éclaboussée de rouge, ses yeux au reflet spectral, sa gueule débordante de canines avides en faisaient la parfaite incarnation du mal.

Un mal que personne n’était préparé à affronter.

Todd donna un coup de gaz et s’élança sur le monstre à toute vitesse.

Mac poussa un cri.

Le loup-garou s’élança sur ses quatre membres. Todd sauta sur le côté. Tel un insolite projectile, sa moto poursuivit sa course. La bête la balaya de sa trajectoire d’un revers de main.

Todd s’élança vers Mac en évitant de regarder derrière lui.

Mac démarra. La bête bondit. Sa gueule se referma à dix centimètres du cou de Todd qui prit place adroitement derrière Mac. C’était l’un de leurs jeux favoris au village. Sauf que d’habitude, c’était les hommes du shérif Bloomfield qui leur couraient après.

Le deux roues s’enfonça dans la forêt, les grondements hargneux du lycanthrope accompagnant sa course.

La bête semblait combler l’écart. Elle mettait à profit le moindre élément du terrain. Une pierre, un tronc d’arbre devenaient pour sa solide mais souple carcasse un tremplin des plus efficaces.

Todd s’attendait à tout instant à sentir les monstrueuses mâchoires se refermer sur son fragile corps d’adolescent.

- Plus vite, Mac !

Mac tenait leurs deux vies entre ses mains. C’était beaucoup de responsabilités pour un garçon de son âge. Mais il avait toujours aimé relever les défis. Il n’en trouverait jamais d’aussi grand. La récompense valait sûrement le coup. Si jamais on s’en sort, se répétait-il.

La bête fulminait de voir ses proies lui échapper. Lorsqu’elle avisa une branche colossale un peu plus loin, un rictus retroussa ses babines luisantes. D’un bond elle se colla contre l’arbre – qui plia presque sous son poids - et arracha d’une main sa massue improvisée qu’elle envoya dans la roue arrière de la moto. Celle-ci fut projetée au sol dans un nuage de terre et de feuilles mortes. Les deux garçons roulèrent au sol. La bête reprit instantanément sa charge. Elle avait presque rejoint ses deux proies neutralisées lorsqu’un déluge de lumière l’aveugla.

- On la tient !

Le shérif Bloomfield et ses hommes venaient d’allumer les phares de leurs véhicules. Le guet-apens avait fonctionné.

- Tuez-moi cette saloperie !

Les armes détonèrent dans un concert assourdissant. Les balles déchiquetèrent le torse du loup-garou. Il tenta une esquive, mais d’autres hommes vinrent à la rescousse et firent parler la poudre à leur tour. La bête se jeta contre une camionnette dans un effort désespéré. Plusieurs chasseurs furent jetés au sol. Elle en piétina un, décapita un autre tandis que son corps pleuvait des rigoles de sang. Lorsque son regard se posa sur le shérif, elle se redressa et sembla trouver un regain d’énergie. D’un coup de griffes, elle rejeta un autre véhicule et s’élança. Le shérif n’eut aucune peine à l’avoir dans sa ligne de mire.

- Désolé, Cliff !

La balle transperça l’œil gauche de la bête qui s'écroula, encastrant sa carcasse dans une jeep.

Tous les hommes se regroupèrent autour du corps, s’attendant à le voir se relever à tout instant. Jack l’étudia des pieds à la tête en hochant la tête.

- C’est pas croyable une chose pareille !

Todd et Mac les rejoignirent, bouleversés par leur aventure.

Bloomfield les considéra avec un mélange de respect et d’étonnement.

 

***

 

Les femmes terminaient d’inhumer les corps de la famille Hanson.

Emily Atkins monta dans la chambre à coucher.

Elle contempla avec une immense tristesse les portraits encadrés décorant les murs de la pièce.

C’est ainsi qu’elle remarqua une lettre laissée en évidence sur le bureau. Intriguée, elle s’approcha et lut :

Cette nuit sera sans doute ma dernière ainsi que la dernière de beaucoup d’habitants de Slaughterfalls. Je profite de ces derniers instants de lucidité et surtout d’humanité pour confier un lourd et terrible secret. Une bête innommable m’habite depuis quelques jours, un démon que je devine et qui se fortifie dangereusement. Cette chose est en moi depuis mon altercation avec Cliff Hanger. Un évènement qui est resté sous silence. Pour notre plus grand malheur. Ce jour-là, il était particulièrement agressif et  nous nous sommes sévèrement empoignés. Il a dû me mordre pour se libérer. Cliff cache la même malédiction que moi, j’en suis convaincu. J’ignore par qui elle lui a été transmise. Sans doute l’ignore-t-il lui-même. Je ne sais. Mais ce que je sais, c’est que cette nuit, la pleine lune va briller au-dessus de Slaughterfalls et  je ne serai bientôt plus moi-même. J’espère seulement être en mesure de détruire la bête qui sévit en Cliff et que vous détruirez la bête qui sévit en moi. Que Dieu me pardonne.

                                                                                     Jim Hanson


Un cri sauvage déchira la nuit. Les regards des chasseurs se portèrent sur une falaise qui dominait la forêt. Une silhouette animale s’avança jusqu’au bord et se dressant sur ses membres postérieurs produisit un nouveau hurlement. Derrière elle, la lune resplendissait.

- Putain de merde, y en a un autre !

Cette nouvelle déclencha un mouvement de panique. Personne ne se sentait de taille à affronter le Diable une deuxième fois.

Le shérif fit feu, obtenant immédiatement l’attention requise.

- Ecoutez-moi ! Nous avons eu celui-ci. Nous aurons celui-là. Tout repose sur nous. Il n’y a pas d’autre alternative.

- Mais on a presque plus de munitions !

Bloomfield adopta une posture qui à elle seule exprimait toute sa détermination.

- Si nous devons fabriquer des balles pour avoir sa peau, nous les fabriquerons. Je n’irai pas me coucher tant que respirera cette chose !

La jeep émit un craquement et dans la seconde qui suivit les crocs du loup-garou se refermèrent sur le bras désarmé du shérif. Des coups de feu retentirent, mais la bête ne lâcha pas prise pour autant. Surmontant sa douleur, Bloomfield plaça le canon de son fusil entre les yeux du monstre et pressa la détente. Les mâchoires le relâchèrent  enfin.

Tandis qu’on lui confectionnait un pansement de fortune, il scruta la créature :

- Brûlez-moi cette saloperie ! Et brûlez tous les cadavres que vous trouverez, hommes, bêtes, peu importe !

Alors que les chasseurs commençaient à se disperser, quelqu’un poussa un cri.

- Regardez !

Le loup-garou abattu par le shérif finissait de reprendre forme humaine. Avec sa boîte crânienne éclatée et son corps criblé de balles, le cadavre était difficilement reconnaissable. Mais tout le monde put se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de Cliff Hanger.

Le shérif s’agenouilla près du cadavre.

- Merde alors !

- Qui est-ce ?

Jack se baissa à son tour. Il repéra un tatouage qui ne lui laissa aucun doute.

Il se redressa :

- C’est Jim Hanson.

Des exclamations de stupeur répondirent à sa déclaration.

Le shérif prit une profonde inspiration.

- Alors c’est Hanger qui est là-haut.

Il ôta son chapeau et posa son arme.

Jack le dévisagea, stupéfait.

- Qu’est-ce que vous faites, Rutger ?

- Je vais en finir. Seul un loup-garou peut venir à bout de Cliff.

Il observa son pansement.

- Et bientôt, j’en serai un.

Un silence s’ensuivit qui en dit long.

- Vous allez survivre, Rutger, osa l’un des chasseurs. Vous allez nous revenir.

Bloomfield le regarda avec une terrifiante froideur.

- Si je survis, descendez-moi. Et je vous conseille de ne pas hésiter. Ne me faites pas de cadeau car moi je ne vous en ferai pas.

Le courage dont avait fait preuve Rutger Bloomfield tout au long de sa carrière avait toujours été reconnu par la population qui voyait en lui un justicier providentiel.

Il allait donc mourir comme il avait vécu. Avec ce sang-froid sans pareille.

Les hommes s’écartèrent pour le laisser rejoindre son véhicule. Le shérif sentit l’émotion le submerger tandis que des mains amicales pleines de ferveur saluaient son départ.

Sans se retourner, il grimpa dans sa jeep et démarra.

Tandis qu’il roulait, il observa le rond plein de la lune, spectatrice privilégiée de tout ce carnage. Il la maudit.

Lorsqu’une douleur aiguë lui vrilla la poitrine, il sut que son destin était scellé.

 

***

 

Cliff Hanger – ou plutôt la forme animale qui l'avait investi depuis le début de cette histoire – dévalait la pente abrupte de la falaise, ses griffes redoutables se plantant dans la roche aussi sûrement que des piolets.

Il avisa un véhicule se rapprochant rapidement en contrebas. Un être humain était à bord.

Le lycanthrope accéléra l’allure.

La jeep du Shérif Bloomfield commença à rouler de façon désordonnée comme si son conducteur pilotait en état d’ivresse. Mais le shérif Bloomfield était loin d’être saoul : il était ivre de rage.

La voiture s’encastra violemment dans le mur.

Le lycanthrope courut de plus belle. Sa proie était immobilisée. Il salivait déjà.

Une forme terrifiante perfora le toit de la jeep et bondit à une hauteur vertigineuse.

Dans un grand envol de lambeaux de vêtements et de peau humaine, le shérif Rutger Bloomfield – ou tout du moins la créature bestiale qu'il était à présent – se jeta sur celle non moins bestiale de Cliff.

Le choc fut terrible. Les deux monstres percutèrent la paroi - faisant éclater la roche en mille morceaux - avant de chuter eux-même comme deux pierres.

Sous le poids conjugué des deux bêtes, la jeep s’écrasa comme un jouet. Les deux monstres libérèrent leur furie destructrice dans un duel sans merci. Les griffes et les crocs oeuvrèrent dans la plus parfaite démonstration de sauvagerie animale. Les muscles épais lacérés, déchiquetés, continuaient pourtant de s’animer, éternisant cette boucherie. Au lieu de les réfréner, leurs blessures avaient le don de décupler leur insatiable appétit.

Comme la plus infâme drogue, la soif de sang leur brûlait les entrailles, leur interdisant toute idée de reddition, de fuite.

L’un des lycanthropes mordit à pleines dents dans l’épaule de son rival. Il secoua la tête et l’envoya contre la paroi, provoquant un mini éboulement. L’autre ignora le sang jaillissant de sa plaie. D’une détente puissante, il bondit sur son adversaire et le percuta de plein fouet. Les deux monstres s’agrippèrent et tombèrent derechef dans le vide.

La chute fut vertigineuse. Ils plongèrent dans la forêt, arrachant au passage quantité de branches, avant de s’abattre au sol dans un épouvantable fracas.

Un corps remua légèrement. Celui qui se trouvait au-dessus avait bien évidemment moins souffert de la chute. Le vainqueur se traîna, abandonnant la dépouille inerte de son adversaire.

Il  était en sursis. Il devait rapidement se refaire une santé. Et il n’y avait qu’une seule chose capable de réaliser ce miracle.

Sur son chemin, il dévora  tout le gibier qu’il fut en mesure d’attraper. Mais cela n’allait pas suffire. Sa condition réclamait des proies plus nombreuses et plus imposantes.

Il parvint à atteindre la lisière de la forêt. Et c’est là qu’il vit les lumières. Pas celle d’un hameau, pas celle d’un village insignifiant comme Slaughterfalls. Non. C’était une véritable ville qui venait de lui apparaître. Une ville remplie d’habitants, confiants, insouciants, tranquillement endormis. Des proies idéales. La nuit ne faisait que commencer pour Cliff. Son instinct bestial venait seulement de se réveiller.

Se réveiller. Oui, il fallait absolument qu’il se réveille. Qu’il sorte de ce cauchemar interminable.

Cliff Hanger ouvrit les yeux...

 

***

 

Thad nettoyait son comptoir. Lorsqu’il vit Cliff se redresser, il sourit :

- Ca y est, tu émerges enfin ! J’espère que t’as fait de beaux rêves, au moins.

Cliff n’avait pas bu une seule goutte d'alcool. Pourtant il avait une gueule de bois carabinée. Des bribes de son rêve s’accrochaient à sa raison comme un mollusque à un rocher.

Il comprit que rien de ce qu’il avait entrevu ne s’était encore produit, que tout pouvait être encore évité. Mais pour combien de temps ?

- Dis-moi, reprit Thad. Puisque Ute n’est pas encore là, tu pourrais pas me tirer les cartes. En ce moment avec Lily, y a de l’eau dans le gaz. J’aimerais vraiment savoir si on va rester ensemble. C’est pas que j’ai quelqu’un d’autre en vue, tu vois, mais ce ser…

Cliff s’était levé. Il s’approcha du comptoir et scruta Thad avec un regard hébété.

- Ca va pas, Cliff ?

- Est-ce que c’est la pleine lune ?

- Hein ? J’en sais rien.

Puis Thad parut comprendre quelque chose.

- Ah, je vois. C’est un bon présage pour le couple, c’est ça ? Plus elle est pleine, mieux c’est.

Le regard de Cliff lui apprit qu’il faisait fausse route.

- Imbécile, tu comprends rien ! On est sûrement tous en danger !

Cliff se rua au-dehors et leva les yeux au ciel.

La lune était là, semblant le contempler, elle aussi. Elle était ronde, pleine, parfaite.

Cliff crut qu’il allait vomir. Hypnotisé par l’astre, il ne vit pas un personnage vêtu d’un imperméable s’approcher de l’entrée du bar. Mais son sixième sens exacerbé se chargea de le prévenir. Il se jeta sur le visiteur. Celui-ci produisit un fusil à pompe. Les deux hommes luttèrent pour sa possession. Thad les observa, complètement dépassé par les évènements.

Le visiteur parvint à repousser Cliff qui s’écroula dans la salle. Thad s’approcha.

Cliff se releva. Il avait récupéré l’arme.

- Ce type était venu piquer ton fric.

Il pointa le fusil en direction du voleur et l’arma.

Thad secoua la tête.

- Non, ne fais pas ça. Je vais appeler Bloomfield et…

Le voleur était à genoux dans l’entrée. Il agitait les mains.

- Non, ne tirez pas ! C’est vrai, je voulais l’argent, mais je ne ferai de mal à personne !

L’expression de Cliff était d’une inquiétante fermeté.

Lorsqu’il sentit la métamorphose s’annoncer en lui, il sut qu’il pouvait tout changer d'un seul geste.

- Moi, si.

Il retourna le canon du fusil vers lui et appuya sur la détente. 

 

***

 

Rutger Bloomfield regarda les hommes emporter le corps de Cliff Hanger. Madigan, son assistant, repoussa une fois de plus deux jeunes intrépides à moto avant de venir le rejoindre.

- Sale nuit. Qu’est-ce qui a bien pu lui prendre à lui aussi?

Bloomfied ôta son chapeau, se peigna furtivement les cheveux, avant de se recoiffer.

- Aucune idée. Ca me dépasse complètement. Hanson qui se pend une heure plus tôt. Si ça continue, cette ville va vraiment mériter son nom.

Madigan fixa le ciel avant de déclarer :

- C’est sûrement à cause de la pleine lune. Elle influe sur les marées. Alors quand on sait que le corps humain est constitué d’eau à quatre-vingt pour cent…

Le shérif lui décocha un regard qui lui ôta toute envie de développer sa thèse.

- Au lieu de raconter des conneries, va dire à Ute de venir me voir. Elle est sûrement la seule à pouvoir nous mettre sur la voie.

- Ok, Chef. Elle vient d’arriver justement.

Thad enlaçait Ute. Mais il avait autant besoin de réconfort qu’elle. Il avait dû se changer et même se laver. Le sang de Cliff, il le sentait pourtant encore sur lui. Comme une encre indélébile.

Ute n’arrivait pas à comprendre, encore moins à accepter. Le pourrait-elle un jour ?

Cliff était ce qu’il lui était arrivé de mieux dans sa vie d’aventures et d’errance. Elle ne pourrait pardonner une telle tragédie. Elle avait besoin d’étancher sa soif de justice. Mais contre qui se venger ?

A sa peine se mêla une sourde colère, un sentiment indomptable qu’elle semblait connaître pour la première fois. Elle leva ses beaux yeux bleus vers le ciel d’un noir d’encre dans lequel la lune faisait comme une tache de lumière. Insolente. Elle la trouva particulièrement belle.

Ute se serra davantage contre Thad. D’un seul coup, elle se sentit plus forte. Elle ne put s’empêcher de produire un sourire carnassier.

 

A Slaughterfalls, la nuit promettait d’être chaude... très chaude !

 

 

 FAIM

 

 

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mardi, 04 décembre 2012

Premier Double Flipback Mondial en Fauteuil Roulant

Plus de jambes, mais un mental d'acier !

 

 

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Dans Mes Yeux par Toma [Clip/Vidéo]

L'interprète des Bâtisseurs de France nous offre une nouvelle chanson pleine de vie. Pour connaître son actualité et le contacter :

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lundi, 03 décembre 2012

Call Story : le Devoir de Protéger et de Servir [Société]

"Hey Joe, where you goin' with that gun in your hand."

- Jimi Hendrix (Paroles Billy Roberts) -

 

 

Cette histoire est tirée de faits réels.

Son contenu peut s'avérer extrêmement dérangeant pour certains parents qui risqueraient de découvrir que leur progéniture, encore trop jeune, est passée du côté obscur du jeu vidéo...

Vous avez été prévenus/You've been warned !

 

Samedi 1er décembre 2012, Avenue de la République, Paris, 11h35

Le dénommé J. se rend dans une boutique vendant des produits à caractère vidéoludique. Il passe la porte, sans se douter du drame sur le point de se passer.

Ses yeux errent sur les rayons de l’échoppe, s’arrêtant un instant sur un écran retransmettant un "trailer" d’un des derniers jeux à la mode, que nous résumerons à ses initiales : C.O.D.B.O.2.

Une voix retentit alors subitement dans son dos. D’après son timbre, son propriétaire a entre dix et douze ans.

L’enfant, que nous appellerons ici "le morveux", pénètre à son tour dans la boutique, accompagné apparemment de son géniteur, qui semble n’avoir que peu profité de sa nuit.

Immédiatement les yeux du morveux se portent sur l’écran, et c’est le drame…

Morveux : "Whoooa ! "

Père Pas Réveillé : "Hmmm ? "

M. : "Tu as vu, Papa ? C’est Kalofduti (écrit au vu du niveau d’anglais du personnage, c'est-à-dire phonétiquement) ".

P.P.R : "Et alors, c’est quoi ? "

M. : "C’est le meilleur jeu du monde ! "

A cet instant précis, J. se masse les sourcils, ébranlé face à pareil égarement. Mais le pire reste à venir alors qu’à l’écran, ce qui ressemble à un milicien angolais se fait brutalement trancher la gorge à coup de machette. Alors que son père fronce les sourcils, le morveux prépare la contre-attaque…

Père un peu plus réveillé : "Oulà… Mais c’est quoi ça ?"

Morveux : "C’est trop bien, j’te dis. Tu contrôle des machines et tout… "

Le passage d’un tank quadrupède semble soutenir ses arguments un bref instant avant qu’une grenade n’explose, réduisant en charpie plusieurs mercenaires apparemment chinois.

M : "C’est super, tu verras. J’y ai joué chez N. (préservons son anonymat). Lui il l’a acheté le jour de la sortie. C’est dément… ".

Cette fois-ci, J. ne peut se retenir, il se tourne face au père du morveux, les dents serrées.

J. : "A dément, rajoutez "brements" après. Monsieur, vous l’ignorez peut-être, mais ce que vous montre votre fils, c’est un jeu de guerre extrêmement violent. Vous l’avez bien vu. Il est classé Pegi 18, soit réservé aux joueurs majeurs. Après, je ne voudrais pas m’avancer mais votre petit m’a l’air un peu jeune. "

Le père a relevé les paupières alors que le gnome fusille J. du regard : cet inconnu va tout mettre à plat.

M. : "Papa, on parle pas aux étrangers !"

Sourire de la part de J.

P. : "Vous êtes du magasin ?"

J. : Non. Mais je connais assez bien cette série donc j’ai jugé bon de vous mettre en garde. La banalisation de la violence, c’est pas forcément bon, vous savez. Hors, ce jeu compte parmi ce qui se fait de pire."

M. : "Il ment ! Papa il raconte n’importe quoi, viens on s’en va ! On va l’acheter à côté ! "

Mais le géniteur est à présent totalement réveillé, il hésite et fixe J. d’un air dubitatif. Connaissant bien les gérants de la boutique, parmi lesquels il compte certains amis, J. prend l’un des vendeurs à parti.

J. : "S. (il a préféré ne pas donner son nom) S., je pourrais te poser une question ? "

S. : "Ouais, no problem. A quel propos, J. ?"

J. : "Monsieur voudrait que tu lui expliques un peu le système PEGI."

Etonné, S. dévisage le morveux avant de faire mine de renifler haut et fort. Le père fronce les sourcils, tout comme l’enfant.

S. : "Mmm… Ca sent le C.O.D… ?"

P. : "Mais c’est quoi en fait ce jeu ?"

S. : "C’est un jeu de guerre, extrêmement violent, que de toutes façons, je ne vendrais pas à votre fils s’il me le demande.

M. : "T’as entendu Papa ! Ici c’est tous des c***, on va ailleurs ! "

P. : "Non mais, G. ! Mais tu es fou ? Excusez-le, je ne l’ai jamais entendu dire ça avant !"

J. "Peut-être un effet secondaire… ?"

S. et J. échangent un sourire à demi masqué.

S. : "Je vous montre la boîte… "

Pendant que les yeux du morveux rougissent, S. explique le rôle de la PEGI et des logos représentés à l’arrière de la jaquette. Petit à petit le visage de l’enfant se décompose, et celui de son géniteur s’empourpre. Finalement, il dévisage son enfant et le foudroie du regard.

P : "Alors écoute moi bien, G…. Tu vas t’excuser auprès de monsieur et je t’interdis de retourner chez N., tu m’entends ! "

M. : "Noooonn…. Papa…. " (il se met à pleurer).

P : "Tu vas me montrer tous tes jeux à la maison et je vais m’assurer que tu n’as aucun jeu de ce genre. Monsieur, vous me reprendrez ceux que je trouverais ".

S. : "D’habitude, on fait ça au détail mais pour vous je ferais une exception… "

P. : "Au revoir messieurs. Et merci. J’espère que vous excuserez le comportement intolérable de mon fils… "

J./S. : "No problem " (Coordination parfaite).

Le père sort, traînant son mioche en pleurs derrière lui.

S.: "Captain PEGI à la rescousse… "

J.: "Tu l’as dis…"

S. : "Moi je te dis, la prochaine génération, j’ai pas envie de la rencontrer de sitôt… "

J. : "Mmmmh…."

S. : "Bon sinon mon vieux, t’es là pourquoi ? J’ai ton FC3 en Edition Insane, tu sais. Tu le prends de suite ?"

Un sourire se dessine sur les lèvres de J..

J. "Garde le encore deux semaines, tu veux. Sinon je vais craquer…"

 

Fin

 

S. a continué à vendre des jeux vidéos et à déclarer aimer son travail.

Le père est revenu une demi heure plus tard avec cinq jeux, dont C.O.D M.W.2 et 3 et B.O., atterré.

Son fils n’était pas avec lui, présumé chez lui en pleurs.

J. a acheté une peluche ‘Connor’ pour son frère pour Noël et est retourné écrire des histoires extravagantes. Il a envoyé son témoignage à l'auteur de ce site, aujourd’hui.


Les personnages de cette histoire ne sont pas fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes serait avérée.

J.B.productions. (trademark deposed)



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