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samedi, 26 septembre 2015

Ma version de Assassin's Creed Syndicate [Jeux Vidéo]

Assassin's Creed : Les Brumes de Londres

ou comment j'ai crée Assassin's Creed Syndicate deux ans avant sa sortie

 http://4coinsdumonde.com/wp-content/uploads/2013/06/insolite-a-londre-tour-jack-eventreur.jpg

Quand on écrit une histoire alternative à un celle d'un jeu vidéo, on appelle ça une fanfic. Mais quand on découvre l'histoire d'un jeu vidéo dont on a soi-même écrit une version des années auparavant, ça s'appelle comment ?

C'est ce qui vient de m'arriver avec l'annonce du futur DLC Jack l'Eventreur du prochain Assassin's Creed Syndicate.

Tout a commencé lorsque j'ai lu dans l'un des guides officiels de la série que l'une des prochaines époques potentielles était l'Angleterre victorienne. Personnellement j'aime beaucoup ce contexte historique. Quand on y pense, deux personnages nous apparaissent presque instantanément, deux personnages qui d'ailleurs ont déjà été intimement liés à travers des livres, des films et aussi des jeux vidéo.

Je veux bien sûr parler de Sherlock Holmes et de Jack l'Eventreur.

Rapidement, je me suis mis à faire des recherches passionnantes sur les crimes du célèbre tueur en série et de fil en aiguille j'ai commencé à ébaucher une trame mêlant la lutte ancestrale Assassins/Templiers et les agissements du meurtrier, mais jusqu'à un certain point seulement. Car la facilité, et je l'ai vite compris, aurait été de faire de Jack l'Eventreur un simple Templier ou sympathisant à leur cause. Or je trouvais beaucoup plus intéressant de préserver son mystère et de l'employer d'une manière plus subtile.

Tout d'abord voici l'élément qui a particulièrement retenu mon attention dans la chronologie des faits et qui m'a aidé à construire les bases de mon projet (qui ne dépassera probablement pas cet état).

Source : Wikipédia

Elizabeth Stride, dite « Long Liz »

Née Gustafsdotter le 27 novembre 1843 à Torslanda, district de Göteborg, (Suède), mère de deux enfants et divorcée en 1876 de John Thomas Stride, elle fut retrouvée morte le 30 septembre 1888. Son corps fut découvert dans Dutfield's Yard, une courette qui s'ouvrait sur Berner Street, devenue Henriques Street, par un certain Louis Diemschutz. Elle fut enterrée dans le Cimetière Est de Londres (en) (tombe n° 15509).

Son corps fut découvert dans la cour d’un immeuble abritant des Juifs et des Allemands. Liz Stride ne présentait qu’une profonde entaille à la gorge ; selon le témoignage d'un cocher, le sang en coulait encore lorsqu’il la découvrit. La presse la surnomme ironiquement « Lucky Lizbeth », celle que l'assassin, dérangé par un témoin, n'a pas eu le temps d'éventrer.

Selon certains spécialistes, ce meurtre, qui a été commis très peu de temps avant le suivant et dans un lieu éloigné, ne peut pas être l'œuvre de Jack l'Éventreur. Il lui est pourtant attribué. Un témoin, Israel Schwartz, assiste à son agression par un homme ivre qui l'a jetée à terre en vociférant des insultes.

Après le double crime du 30 septembre, la police inspecta les lieux à la recherche d'indices ou de témoins. Vers 3 heures du matin, un inspecteur nommé Alfred Long découvrit un morceau de tablier taché de sang dans Goulston Street, à environ dix minutes à pied du lieu où Catherine Eddowes avait été assassinée. Cherchant d'autres indices, Long découvrit alors une inscription sur un mur près du morceau de tablier. Le texte en était : « The Juwes are the men That Will not be Blamed for nothing » (« Les juifs ne seront pas accusés pour rien » le mot "juifs" étant mal orthographié). On supposa que l'inscription était récente, car dans le cas contraire, une des nombreuses personnes vivant dans les appartements voisins l'aurait effacée. Afin de ne pas éveiller de mouvements antisémites, l’inscription fut immédiatement notée puis effacée.

Les « ripperologues », en particulier Stephen Knight, ont cependant relevé une curieuse corrélation entre la mauvaise orthographe du mot Juwes au lieu de Jews (juifs) et le nom de Jubelo, Jubela et Jubelum, (assassins de la légende d'Hiram) - cf le premier Asssassin's Creed.

Knight en déduit que Jack l’éventreur était franc-maçon, ou en tout cas proche d'eux.

 

Voici maintenant les détails de mon intrigue :

Le héros s’appelle Jonathan Pride. Il est policier à Scotland Yard. Son partenaire et ami se nomme Elliott Stingley.

Ils enquêtent sur les meurtres commis par Jack l’éventreur.

Jack l’Eventreur : création des Templiers pour détourner l’attention de la police ?

En vérité, deux de ses meurtres supposés seront perpétrés par les Templiers afin de maquiller leurs propres crimes, l’une des prostituées (Catherine Eddowes) servant d’informatrice pour le compte des Assassins et les renseignant sur les agissements des Templiers, la seconde (Liz Stride) ayant simplement été témoin du meurtre.

Au début de l’histoire, Jonathan ne connaît rien de ses aptitudes. Il découvre la vision de l’aigle en étudiant une scène de crime. Il voit en rouge l’itinéraire du tueur. Il décidera de suivre cette piste malgré les protestations de Elliott. Plus tard Jonathan verra la silhouette de Elliott en rouge. Il comprendra alors intuitivement que c’est un ennemi et pourquoi il a tenté de le dissuader. Elliott étant un Templier et de surcroît le meurtrier de Catherine et de Liz, la piste aurait conduit inévitablement à lui.

Quelques jours plus tard, de rouge sa silhouette va devenir dorée, signe pour Jonathan qu’il doit assassiner son ami. Elliott provoquera Jonathan pour qu’il le tue afin d’achever de révéler son statut d’Assassin. En mourant, Elliott lui révèlera qu’il n’était plus vraiment en accord avec les agissements des Templiers et que mourir de la main de son meilleur ami est pour lui une forme de délivrance. En guise de rédemption, pour racheter son âme, il  révèle des informations cruciales à Jonathan sur les projets et les repaires des Templiers et des Assassins dans Londres.

Comprenant que tout ceci le dépasse et qu’il n’est pas de taille, il décide d’abandonner l’enquête sur Jack l’Eventreur, qui n’est plus sa priorité, et de contacter la confrérie des Assassins pour la rejoindre... et bientôt assumer son destin.

https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2017/06/3fef3ee7-9334-48dd-9080-8ab9779360f6/738_gettyimages-537145147.jpg

Conan Doyle, ami et mentor du héros ?

C'est en effet un élément que je trouvais très intéressant à exploiter. Il aurait fallu faire une ellipse temporelle, mais c'était tout à fait possible. Je voyais bien Conan Doyle jouer le rôle qu'a tenu Da Vinci pour Ezio Auditore. Doyle n'ayant pas toujours été l'écrivain prolifique que l'on connait, il aurait rencontré mon héros lorsqu'il exerçait encore la profession  de médecin (oui, le métier de Watson !) et aurait servi de confident et de soutien à Jonathan. Il se serait inspiré de ses méthodes d'investigation pour créer son fameux Sherlock Holmes. Car une utilisation nouvelle et particulièrement intéressante de la vision d'Aigle aurait pu permettre à l'Assassin de déceler des indices et des informations cruciales sur les personnes interrogées et/ou soupçonnées.

https://fanparty.ru/fanclubs/sherlock-holmes/gallery/3696707_sherlock_holmes_pic.jpg

Wikipédia nous informe d'autres potentielles sources d'inspiration, forcément plus crédibles :

Son premier travail d'importance est Une étude en rouge, qui paraît dans le Beeton's Christmas Annual en 1887. C'est la première apparition de Sherlock Holmes, personnage en partie inspiré par son ancien professeur d'université, Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C'est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j'ai essayé de construire un homme. » Cette similitude n'échappe pas à l'écrivain Robert Louis Stevenson, qui écrit à Conan Doyle de la lointaine Samoa : « Mes compliments pour vos ingénieuses et intéressantes aventures de Sherlock Holmes… Peut-il s'agir de mon vieil ami Joe Bell ? » D'autres auteurs suggèrent des influences supplémentaires, par exemple, le fameux personnage Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe.

En Lien :

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Jouer RP à Assassin's Creed

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Assassin's Creed III

Assassin's Creed IV : Black Flag

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jeudi, 09 avril 2015

Assassin's Creed Rogue [Jeux Vidéo/Critiques]

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Shay se tape l'affiche !

C'est véritablement au moment où on attendait plus rien de la part d'Ubisoft - à part monopoliser le marché et assassiner ses fructueuses licences - que l'éditeur nous a proposé presque simultanément deux jeux rafraichissants dans tous les sens du terme.

En effet, après avoir déplacé l'action de Far Cry dans la région alpine du Kyrat pour nous servir un Far Cry 4 dynamique à souhait, Ubisoft met en scène son nouvel assassin dans la zone arctique de l'Amérique du Nord. Parce que les aventures de Edward Kenway nous ont laissé de glace ?

3 blockbusters pour le seul mois de novembre 2014 avec deux jeux de la même licence, on peut dire que Ubisoft a battu le record.

Forcément on se dit que la qualité peut difficilement être au rendez-vous quand l'éditeur échoue déjà à peaufiner une nouvelle grosse licence (cf Watch_dogs).

Après deux opus roboratifs, mais entachés par un personnage et une intrigue insipides en plus de soucis techniques de plus en plus accrus, voilà que sort un ultime épisode sur 360 dont on attendait franchement rien sinon la preuve ultime que la série était morte et plus que l'ombre d'elle-même Le seul intérêt d'incarner cette fois un Templier ayant bien du mal à convaincre de se lancer dans l'aventure.

Ayant acquis le jeu pour la somme dérisoire de cinq euros (merci l'occaz et le système d'échanges !), je me disais que c'était l'occasion de vérifier sereinement à quel point j'allais avoir raison. Et comme pour me contredire, voilà que Rogue me surprend quasiment sur tous les points en me redonnant un plaisir que je n'avais pas connu depuis la trilogie d'Ezio.

A l'instar de GTA V et de Far CRY 4, je vais aborder cette critique sous la forme d'un glossaire détaillé afin de mettre l'accent sur les nouveautés et les évolutions de l'univers et du gampelay.

 

A

Abordages : Il ne varie en rien dans la forme de ceux de Black Flag, la nouveauté venant du fait qu'on peut cette fois être nous-mêmes abordés dans le cadre d'une interception par un Chasseur.

Activités Annexes : La Chasse à la manière de Red Dead Redemption, c'est-à-dire tuer un nombre précis de spécimens en un temps limité. Les Interceptions d'Assassins : vous devez empêcher une cible d'être abattue par des assassins embusqués. Le temps limité ajoute une pression appréciable complètement illusoire lorsqu'on se rend compte à la fin du chrono que les Assassins ne font que se rapprocher. Rénovations, QG de Gangs, Raids sur Avant-postes, Camps de Ressources.
Recherche d'items : Fragments d'Animus, cartes des Templiers + reliques templières (donnant accès à la tenue de Croisé), totems (énigmes et mise en scène inspirées) donnant accès à la tenue Indigène, épée viking (donnant accès à la tenue éponyme, ma préférée), médailles de guerre (lettres). Il est regrettable que certaines de ces quêtes ne se renouvellent pas. On fera en sorte de s'en imaginer pour renouveler l'intérêt.

Animations : Ceux qui ont roulé leur bosse sur AC III et Black Flag  verront peu de différences. Dommage que chaque Assassin ne possède pas une panoplie de mouvements bien à lui, surtout en combat. D'autant que dans Rogue c'est un véritable copier-coller de l'opus précédent avec les mêmes soucis de finition concernant les collisions, la physique des corps et la synchro audio/vidéo. On regrette encore davantage que l'éditeur n'ait pas conservé la qualité des combats de AC III qui du coup demeure encore plus unique. Réussir une double contre-attaque (illustrée par une cinématique) est à ce titre un vrai challenge. Les plus acharnés se verront tout de même récompensés (Il faut être encerclé et se contenter de repousser les assaillants avec une brève pression de B jusqu'à ce que deux ennemis vous prennent pour cible).

Niveau gameplay, quelques nouveautés comme s'accrocher à une poulie (rappelant le crochet dans Revelations), à une liane ou escalader le tronc creux d'un arbre depuis l'intérieur.

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Le ragdoll (Physique des corps) des Assassin's Creed c'est comme une boite de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! Là c'est rigolo, mais quand on en est victime au moment crucial, ça l'est beaucoup moins.

Argent : non content de multiplier les activités lucratives et de mettre des coffres aux quatre coins des maps, Ubisoft n'a rien trouvé de mieux que d'ajouter des items (Prospérité) pour augmenter nos revenus. Si j'ajoute que via des options payantes on peut accélérer la découverte et l'évolution, on soupirera devant la formidable capacité d'Ubisoft à saborder ses ambitions. Y en a vraiment qui les achètent ? (*met sa capuche et aiguise ses lames d'Assassin*)

Armes : Le fusil a air comprimé a été très valorisé durant la promotion du titre. A raison. Très polyvalent, il permet de tirer des fléchettes soporifiques et furie ainsi que différents types de grenades. Certains lieux renfermant des items ne seront d'ailleurs accessibles qu'avec des grenades à fragmentation. Comme on peut l'imaginer, son utilisation excessive combinée aux améliorations des projectiles peut nuire gravement au plaisir et au challenge à long terme comme pour les bombes dans Revelations. Shay ne peut porter que deux pistolets et utilise simultanément une épée et une dague. Il peut récupérer un couteau de lancer sur certains ennemis.

Assassins : Si au départ Shay partage leur crédo, un rebondissement conséquent va finalement le faire rejoindre leurs ennemis jurés. Dès lors, les Assassins feront partie de ses adversaires récurrents. Ubisoft en a profité pour enrichir les situations. On sera régulièrement amené à débusquer des Assassins avec l'aide d'un effet sonore caractéristique  (murmures) et d'une teinte sur l'écran en guise d'avertissement. Une boussole semblable à celle du multi et la vision d'aigle feront le reste.

Atlantique Nord : Cette map faite d'océan et d'îles plus ou moins grandes est parsemée de glaces. Si elle est beaucoup moins vaste que celle de Black Flag, on a pas la sensation d'y perdre, le rendu et l'immersion étant très réussies.

B

Benjamin Franklin : sans être aussi indispensable que Leonardo Da Vinci dans Assassin's Creed II, le scientifique de renom hérite en quelque sorte de la même vocation, à savoir celui d'inventeur précurseur et bienveillant faisant bénéficier de son savoir le héros que l'on incarne.

Bugs : Fidèles au poste et dans toute leur monstrueuse diversité : collision, affichage, IA,...On est jamais au bout de nos surprises ! Si je vous dis par exemple qu'on sera parfois obligé de recommencer une mission parce qu'un boss a réussi à se tuer tout seul (à cause d'un violent bug d'animation de surcroît), mais que le jeu n'en a cure, vous le croyez ?

C

Campagne Navale : C'est l'équivalent de La Flotte de Kenway de Black Flag. Quelques modifications à noter : au nombre de 33, les missions - regroupées sous l'appellation de Guerre de 7 ans - se débloquent seulement au fur-et-à mesure, offrant régulièrement des objets de collection et quelques équipements pour Shay. On peut toujours capturer des navires ennemis pour étendre sa flotte et sécuriser les routes maritimes via des batailles simplifiées. Mais surtout on est plus obligé d'être connecté en ligne pour y accéder, contrairement à ce qui est spécifié dans le jeu. Lentement, mais sûrement Ubisoft corrige ses absurdités. Mieux vaut tard que jamais !

Chants Marins : Anciens et nouveaux, ils pourront rythmer vos voyages maritimes. On les trouvera cependant moins indispensables d'autant qu'on ne peut toujours pas les sélectionner selon sa convenance. On les récupère en les attrapant sur les toits comme dans le IV.

Chasse : Toujours présente et servant à la fabrication d'équipement et de tenues, elle est beaucoup plus anecdotique, les animaux étant beaucoup plus rares. Climat arctique oblige, on note de nouvelles espèces comme le renard et le lièvre arctiques, l'ours polaire et en mer le narval fait son apparition. Quand un prédateur terrestre nous attaque, on a droit au même système de QTE un poil moins évident. En mer, quelques nouveautés : on peut se protéger pour encaisser les impacts contre les bris de glace (et éviter ainsi que la corde ne se rompt). Le rythme plus lent sublime l'ambiance de ce qui n'est au départ qu'un mini-jeu en le transformant davantage en duel emblématique. Les cinéphiles penseront peut-être au magnifique film Orca qui exploite le même décor.

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Pour peu que vous n'ayez pas amélioré votre canot et vos harpons au maximum, la chasse au Narval constitue un affrontement mémorable car des plus incertains.

E

Evènements Aléatoires : La série a toujours été assez avare en la matière, Rogue ne fait, hélas, pas la différence en ce domaine. Sur terre, on aura droit à des affrontements frontaliers, à des libérations d'otages et à un rare messager à terrasser. Sur mer à des missions d'escorte et des attaques de navire-prisons comme dans le stand-alone de Black Flag : Le Prix de la Liberté. C'était pourtant l'occasion idéale, à la manière de Far Cry 4 ou de Skyrim, de doter la licence d'un système dynamique de quêtes annexes qui aurait donné plus de vie et d'intérêt en continu. Quand il ne se passe quelque chose que si on l'a nous-même décidé, ça devient quand même très frustrant. Un monde ouvert digne de ce nom se doit de vivre indépendamment de nos actions. N'est-ce pas GTA V ?

Exploration : Grâce à trois cartes très différentes et complémentaires et un level-design savamment élaboré, on parcourt les terres et les mers avec un plaisir et un sentiment de liberté paradoxalement plus enivrants encore que dans Black Flag. S'il y a encore des endroits à l'intérêt très sommaire, les lieux sont globalement plus ouverts et dépaysants, on a toujours la surprise de constater qu'on peut accéder à certains endroits là où Black Flag se faisait un plaisir de nous brider. L'exploration est même facilitée grâce à un système de bac reliant certaines îles et plages ou un autre permettant de faire apparaitre le Morrigan. Les grottes ont bénéficié d'un soin particulier. Plus nombreuses et étendues, l'ambiance qui y règne est réussie.

F

Français : Guerre de sept ans oblige, ils en prennent encore plus pour leur grade dans cet épisode. Mieux vaut s'en amuser. Les bouffeurs de grenouilles sont en effet les ennemis principaux de cet opus (Shay est allié aux anglais) et de ce point de vue jouer en VO permet d'apprécier davantage les dialogues dans notre langue.

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G

Gaz : une nouvelle arme employée aussi bien par le héros que par certains de ses adversaires, ce qui vous amènera à ajuster un masque sur votre visage au moment propice afin de ne pas être paralysé. La tenue Tueur d'Assassins, accessible uniquement via l'Uplay, permet de porter un masque en permanence.

J

Jeux : Les mêmes que dans AC III et Black Flag. Je ne vous surprendrai pas en vous disant qu'on s'en serait passé ou qu'on aurait préféré des nouveautés.

L

Level-design : c'est incontestablement le gros point fort de cet opus. Si la série a toujours été caractérisée par un soin à ce niveau, escalade oblige, dans Rogue le level-design franchit un nouveau seuil de maîtrise grâce à une mécanique et un esthétisme vraiment recherchés et inspirés. On a très souvent plusieurs itinéraires possibles offrant chacun un plaisir différent et on ressent toute l'expérience accumulée dans le passé par le studio comme une récompense offerte au fan de la première heure. On prend un énorme plaisir à évoluer dans l'univers grâce à des décors riches, variés, bénéficiant d'une grande crédibilité, le gameplay et le level-design se sublimant l'un l'autre en permanence. Mention spéciale aux épaves : le joueur contemplatif notera avec un brin de délectation la manière avec laquelle la nature et le temps ont altéré ce qui était autrefois de fiers navires voguant sur l'océan.

M

Mer : Si elle était déjà très convaincante dans Black Flag sur un plan visuel comme sur un plan technique, dans Rogue elle acquiert une animation encore plus poussée. Si les grosses déferlantes répondent aux abonnées absentes, la houle est constante et détruire des icebergs pour la voir s'amplifier est un vrai régal en plus de son action destructrice sur les navires ennemis. Dans l'Atlantique Nord, rester trop longtemps dans l'eau vous fera perdre de la vie, l'écran se couvrant de glace pour mieux vous le rappeler. On apprécie ce détail ma foi très RP dans l'âme qui, il faut le noter, existait déjà dans la mission Le Vaisseau fantôme de AC III. Oui Ubisoft, roi du recyclage !

Météo: Comme beaucoup d'autres éléments, Rogue cumule anciennetés et nouveautés bienvenues. Ainsi, on retrouve la pluie et le beau temps, mais cette fois accompagnées de bourrasques de neige (sur terre comme en mer) et d'une brume très bien rendue en mer qui ajoute une délicieuse atmosphère sépulcrale. C'est bien simple, parfois on ne voit plus rien devant soi. Et avec un peu de chance, vous pourrez voir de près une trombe marine !!! Par grand vent on note que les arbres restent assez statiques. Avec ceux de Watch_Dogs constamment pris d'épilepsie, ça doit faire une bonne moyenne :-)

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Morrigan : Le Navire de Shay s'acquiert dès le début du jeu. Si globalement il diffère peu de l'Aquila et du Jackdaw, il bénéficie d'ajouts comme le canon à tourelle pour détruire rapidement les points faibles des navires ennemis et d'un éperon très apparent capable de briser la glace. On peut également l'actionner pour obtenir un élan supplémentaire qui donne de bonnes sensations et de bons résultats niveau impact. Il est customisable à souhait avec des améliorations, de nouveaux équipements et d'autres présents dans les deux précédents opus. La lunette s'active non plus avec LB, mais avec la flèche du haut.

Musique : Le thème principal audible dans le menu d'accueil surprendra et ravira les fans d'Ezio puisque les première notes sont tirées directement de Ezio's Family. Un choix étrange et plutôt injustifié, même si je considère que Rogue est l'épisode qui se rapproche le plus des AC d'antan dans ses ingrédients. Au-delà de cette particularité, la composition générale est de qualité avec une couleur très irlandaise. Dans certaines tavernes, on a  droit à des chants de ce folklore que les amateurs apprécieront à leur juste valeur. Le thème durant les abordages est en revanche trop simpliste et redondant contrairement à celui de Black Flag qui flattait les oreilles. A noter que nous devons cette BO à Elitsa Alexandrova, une femme pour la première fois. C'est important de le souligner car dans le monde du jeu vidéo et plus précisément des blockbusters, c'est encore chose rare. Elitsa est une musicienne originaire de Sofia en Bulgarie, Ubisoft possédant une antenne dans ce pays.

N

New-York : Unique ville de cet épisode, on se dit forcément qu'Ubisoft ne s'est pas foulé en reprenant l'une des cartes de AC III. Sauf que - époque différente oblige, l'architecture et l'ambiance s'avèrent très différentes. Plus exotique, la ville lorgne parfois du côté de la Louisiane avec sa campagne aux couleurs chaudes. Tant et si bien qu'on a l'impression d'être véritablement dans une autre ville. On libère les quartiers du règne des Assassins via plusieurs objectifs à la suite renvoyant un peu au système des Tours Borgia de Brotherhood. Les tunnels et leur exploration ne sont, eux, plus de la partie.

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La Tenue de Croisé, qui requiert du temps et de la patience puisqu'il faut trouver 24 cartes et les 24 reliques associées.

R

Recherche : Le système a été quelque peu repensé. En mer, vous devrez impérativement vous débarrasser des chasseurs lancés à vos trousses pour baisser votre notoriété. Sur terre, tuer des innocents vous mettra en opposition avec des chasseurs de primes redoutables qui ne craindront pas vos tactiques habituelles. Appréciable. Bon sauf que comme d'habitude, une fois dans l'eau, on est à l'abri. A quand des ennemis qui savent nager ?

Récompenses : plutôt que de nous faire crouler sous des monceaux d'or, quelques petites idées de récompenses qui seraient beaucoup plus originales : débloquer de nouveaux mouvements (escalade, combat : lancer des couteaux en sautant d'un toit, ce serait stylé, non ?) des cinématiques, des animations, des interactions avec les PNJ, avec les animaux (dresser un chien, un loup), de nouveaux personnages avec lesquels interagir, des missions, des évènements aléatoires, des objets à crafter, des animaux à chasser,...

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Si seulement les montagnes de Far Cry 4 étaient aussi agréables à l'oeil et l'eau aussi bien modélisée dans Watch_Dogs (soupir).

River Valley : L'une des trois maps de Rogue qui, outre un cachet indéniable, a la particularité de conjuguer navigation et exploration terrestre. Excellente idée, cette combinaison offre au joueur l'occasion de s'amuser de bien des façons tout en profitant de paysages somptueux de jour comme de nuit.  Cet environnement tour à tour alpin, campagnard et côtier renvoie à la mission Martha's Vineyard de AC III qui nous avait déjà donné un aperçu savoureux.

S

Scénario : Si l'histoire était dans un premier temps la grande force de la licence, elle a fini par devenir son talon d'Achille à partir du III (sans mauvais jeu de mot). Cette fois, Ubisoft semble avoir revue sa copie. Plus courte (seulement 7 séquences) l'histoire gagne en lisibilité et en intensité, évitant le piège des intrigues et des personnages secondaires à foison qui finissaient par rendre la narration indigeste. Si Shay demeure conventionnel, son destin est particulièrement intéressant voire passionnant. A l'instar de John Marston dans Red Dead Redemption, il est amené, mais cette fois de son propre chef, à traquer ses précédents complices/mentors pour sauver le monde et assouvir sa vengeance, croisant régulièrement la route de personnages emblématiques de la série rajeunis ou vieillis pour l'occasion. Rogue se présente ainsi rien moins que comme le carrefour de AC III, de Black Flag et même de Unity, Assassin's Creed devenant par son biais une sorte d'équivalent vidéoludique du Marvel Cinematic Univers. On retiendra aussi côté mise en scène des séquences très spectaculaires comme la série nous en a rarement proposé : le séisme de Lisbonne (à couper le souffle) ou la destruction du temple sous la glace. On retrouve aussi l'ambiance unique de AC II le temps d'explorer une cathédrale portugaise au son de chants liturgiques. En parallèle, on a droit encore à une intrigue dans les bureaux d'Abstergo qui à part plomber le rythme des aventures de Shay et notre plaisir n'a  franchement rien de mémorable.

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 Shay et Liam son meilleur ami et son premier mentor.

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Shay, quelques années après, aux côtés de son commanditaire.

Shay Patrick Cormac : le héros de Rogue est un fougueux jeune Assassin qui termine son entraînement au moment où l'on commence le jeu. Son inexpérience va le conduire dans une situation tragique (doublée d'une réalité historique de surcroît) qui sera le point de départ d'une croisade personnelle pour juger et condamner sommairement tous les auteurs de cette trahison à son encontre. Un peu plus de dilemmes aurait pu dramatiser l'ensemble, mais on savoure son histoire du début à la fin.

Siffler : On peut toujours attirer l'ennemi ainsi que ce soit depuis l'angle d'un bâtiment ou dans un fourré à ceci près que la zone d'effet du sifflement apparaîtra visuellement à la manière de la zone d'espionnage des conversations des précédents épisodes.

T

Tenues : On les obtient directement à l'achat, en les fabriquant grâce à la chasse ou par les Missions Annexes. Mais même avec les bons ingrédients on ne pourra pas les fabriquer si on est pas assez avancé dans le scénario. Aucun rapport pourtant. Ah, Ubisoft et ses choix très discutables !

 

Skyrim RP : naviguer avec AC Rogue !

Et bien oui pourquoi ne pas lier ces deux jeux afin d'intégrer un système de navigation. Il y a quelques missions dans Skyrim qui mettent en avant les navires et les pirates dont une en particulier qui vous amène à défendre les intérêts de la Compagnie Orientale. Un bon moyen de la prolonger est de jouer des batailles navales dans AC Rogue qui pour le coup auront un intérêt nouveau. En cas d'échec, vous revenez sur Skyrim et démarrez la partie depuis l'une des nombreuses épaves...

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Partez de Solitude, de Vendeaume ou de Aubétoile et prenez enfin le large...

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 Avec la tenue Viking on peut se prendre pour un vrai nordique !!!

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Avec la hache piquée aux brutes, c'est encore mieux !!!

 

 

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lundi, 28 juillet 2014

L'Ironie d'un Gamer [jeux Vidéo]

Un petit coup de pub pour un blog et son auteur doté et dopé d'un humour ravageur et surtout d'une vision un peu en marge qui mérite le détour ! N'hésitez pas à échanger avec lui, il adore ça !!!

L'Ironie d'un Gamer

ou comment parler de jeux-vidéo d'une façon différente,

avec sérieux, mais humour

Retrouvez des critiques passionnées et des comparatifs sans langue de bois sur de grandes sagas vidéo-ludiques comme Assassin's Creed et Mass Effect, oui, rien que ça !

 

 

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dimanche, 27 juillet 2014

Jouer RP à Assassin's Creed [Jeux Vidéo]

Jouer RP à Assassin's Creed

Assassin's Creed II Assassin's Creed : Brotherhood Assassin's Creed : Revelations

La Trilogie d'Ezio Auditore Da Firence

La première règle RP qu'on peut introduire et ce dans tous les épisodes est ce que j'appellerai "la rentrée d'argent contrôlée". Au lieu de systématiquement vider tous les coffres, rénover tous les bâtiments et suite à cela vider son compte en banque bien rempli par des rentes et des dividendes de plus en plus faramineux tombant très régulièrement sans plus rien avoir à faire, je propose une alternative qui augmentera l'intérêt du joueur avide de plus d'immersion et d'exigence.

Comme d'habitude, le principe repose essentiellement sur des choses à ne pas faire, des limites à s'imposer, le refus et l'ignorance de certaines choses que le jeu nous invite à faire naturellement pour augmenter l'intérêt. Intérêt relatif à long terme. Si on se fera effectivement un plaisir de tout chercher, acheter, débloquer dans notre première partie, il arrivera peut-être un moment où l'on voudra expérimenter d'autres façons d'assimiler l'univers et le gameplay du jeu afin d'en exploiter d'autres subtilités.

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Dans Brotherhood comme dans Revelations, vous pouvez lancer votre épée bâtarde ainsi que l'épée longue et la hache barbue dans Brotherhood ce qui vous permet de libérer votre fourreau large (à acheter au préalable). Vous pourrez ainsi récupérer les armes de vos ennemis pour les faire vôtres. Une surprise constatée sur ces deux épisodes, la hallebarde et la lance des gardes peut se briser lors d'un combat et en récupérant la bonne moitié (cf photo) elle prendra la place d'une arme normale dans votre fourreau.

Pour commencer, oublier votre coffre personnel, ne le vider jamais et dans la continuité n'aller pas aux banques, ne les rénover même pas. Si rénover les commerces est toujours important pour l'achat et la revente de certains items, le rôle d'Ezio ne sera plus de contrôler la ville. Après tout, vous êtes un assassin. Vos ressources doivent refléter un train de vie plus incertain.

Dans Brotherhood par exemple, il vous faudra compter sur les items que vous looterez sur les ennemis et que vous pourrez revendre aux marchands en sachant que certains sont liés à des quêtes (donc ce sera un choix), mais d'autres non et selon où vous les revendrez ils pourront vous rapporter une somme très variable. Vous vous ferez également une joie de délester les courriers de Borgia, les voleurs et même les assassins furtifs (Revelations). Sachez aussi que plus les ennemis sont puissants et importants hiérarchiquement, plus ils vous donneront de récompenses.

L'incertitude voilà l'ingrédient primordial qui manque inévitablement aux mondes ouverts pour peu que leur système d'évènements aléatoire soit limité comme c'est justement le cas dans les AC. Cette incertitude peut être créée de plusieurs façons.

Dans Assassin's Creed Brotherhood et Revelations, vous avez l'opportunité de recruter et former des Assassins qui dans l'absolu finissent par tout faire à votre place. Il vous suffit de les solliciter en permanence et de les envoyer aux quatre coins du monde et le tour est joué. Pour éviter de vous retrouver dans la position d'un souverain blasé par sa richesse et la mécanique bien huilée de ces activités lucratives, il faut revoir la gestion desdits Assassins. Et ça commence par le début.

Le Recrutement des Assassins : Pour entrer dans la Confrérie, il va désormais falloir faire mieux que se trouver sur votre chemin. Un(e) citoyen(ne) désireux de rallier votre cause devra prouver sa valeur, l'arme à la main. Au lieu de le défendre comme à l'accoutumée une fois le conflit engagé, contentez-vous de réduire le nombre de ses assaillants et de l'observer ensuite se débrouiller. Il doit pouvoir se défaire d'au moins deux adversaires, de simples gardes. En général, il ne fera pas le poids face à un Capitaine dont il ne pourra que parer les assauts sans pouvoir le blesser. Le cas échéant, réduisez la vie du capitaine en lui lançant un couteau. Bref, l'assassin potentiel doit vous épater, vous, le joueur, d'une manière ou d'une autre et réellement afin de gagner le droit de servir vos desseins. Et il en sera ainsi de tous. Vous verrez qu'en agissant ainsi de manière contrôlée dans ces situations auparavant expédiées en quelques secondes vous garantirez beaucoup d'intérêt aux phases de recrutement, l'intérêt qu'elles méritent en fait, tout simplement. N'est pas assassin, qui veut, non ? Et puis, rappelez-vous toujours que le filon ne sera jamais épuisé. Si un assassin meurt, il y en aura toujours un pour le remplacer. A vous de trouver son digne héritier.

Les Assassins en Action : Puis vient le moment pour vos fraîches recrues de concrétiser tous les espoirs placés en elles. Mais plutôt que de les envoyer sur des missions où elles auront un maximum de chances de réussir, ce qui n'a aucun intérêt, introduisez une incertitude, un risque calculé en faisant en sorte que leurs chances de succès avoisinent les 50% ou plus si vous vous êtes pris d'affection pour elles. Lorsqu'elles réussiront seule une mission qui ne leur donnait qu'une chance sur deux de survivre et que vous l'apprendrez subitement, je vous garantis un sourire aux lèvres et une certaines euphorie. Et de surcroît la sensation de découvrir une nouvelle forme de plaisir dans un jeu qu'on croyait connaître par coeur, qui semblait ne plus rien avoir à nous révéler.

Dans Assassin's Creed III on peut faire de même avec les chariots et les navires envoyés pour faire du commerce. En introduisant cette notion de risques, on est alors amené de temps en temps à défendre les chariots attaqués dans la Frontière. Ce qui crée de l'aléatoire et une mission improvisée.  Et dans Black Flag, on peut pareillement au cours du mini-jeu La Flotte de Kenway expédier des bateaux modérément puissants ou affaiblis par des combats précédents (la réparation restant un choix). Leur survie et l'accomplissement de leur mission prend alors une toute autre importance comme c'est le cas ici avec les Assassins. Le principe étant de rendre mémorable et unique quelque chose de très machinal et routinier sur lequel au bout d'un moment on ne prête guère d'attention.

Il est un fait qu'un jeu a toujours des surprises en réserve, quelque soit les heures qu'on a passé dessus. C'est ce que je m'efforce d'exprimer depuis déjà quelques temps. Mais ces surprises vous pouvez en être le générateur. Vous n'avez pas accès aux mods, vous n'êtes pas/plus fan du multijoueur, vous n'avez pas les moyens de vous acheter de DLC et/ou vous refusez d'encourager cette pratique ? Alors n'hésitez plus un seul instant : sortez l'artillerie lourde, celle à laquelle encore beaucoup de monde ne songe même pas : l'imagination ! (et c'est gratuit en plus !!!)

Vous pensez connaître le jeu par coeur ? Très bien alors, vous avez tout ce dont vous avez besoin. Fixez votre attention sur les détails : comportement de l'IA, mécaniques de jeu. Inventez vos propres règles, repoussez les limites ! Et ce faisant vous réaliserez que le jeu a encore des choses à vous apprendre sur lui et sur votre capacité à exploiter votre créativité.

L'Evolution des Assassins :

Un autre intérêt de rendre vos Assassins plus vulnérables et de brider leur évolution (niveau, arme, armure) est de vous permettre de limiter leur durée de vie, de les rendre mortels et ainsi de les renouveler régulièrement. Si vous êtes un joueur comme moi particulièrement curieux et passionné des mécaniques internes des jeux, vous aurez peut-être envie de savoir jusqu'où s'étend la richesse de l'éventail des Assassins intégrés dans les AC ne serait-ce qu'au niveau des noms dont ils sont affublés. Prenez le temps de les lister, de noter leurs derniers faits d'armes et leur ultime niveau d'expérience afin d'en faire plus que de simples marionnettes. Car ce n'est certainement pas pour rien qu'Ubisoft à eu la bonne idée de donner l'occasion à Ezio de leur rendre un dernier hommage lorsqu'ils tombent près de vous au cours d'un combat. (Pour ce faire vous devez fouiller le cadavre de l'Assassin). Et pourquoi pas, leur trouver une sépulture décente...

Créer de l'aléatoire,  créer du challenge : Je parlais plus haut des évènements aléatoires limités dans la série. C'est un fait, mais là encore ce n'est pas définitif. Si au naturel le jeu peut agréablement surprendre sur la question grâce à l'intervention régulière et inopinée de différents PNJ (gardes, courriers, voleurs, alliés, citoyens, assassins rivaux), vous pouvez rajouter un peu de piment en organisant des rencontres. Il m'est ainsi arrivé de participer à un conflit passionnant entre différents clans : gardes à pied et montés, voleurs (venus me voler) et mes propres Assassins. Le choix de vos armes est également un élément déterminant dans l'intérêt des affrontements. L'épée bâtarde peut être lancée, profitez de cette chance pour récupérer l'arme de votre choix sur vos ennemis. N'hésitez pas à varier les combinaisons autant que possible. Inventez vos propres missions d'assassinat, de filature. Vous trouvez que vos Assassins sont devenus trop sûrs d'eux, trop redoutables ? Envoyez les affronter des Brutes et des gardes papaux, on verra s'ils font toujours autant les fiers ! Et s'ils se font laminer, c'est qu'il était sûrement temps pour eux de céder la place à de nouvelles recrues qui à leur tour devront prouver leur valeur.

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J'apprécie beaucoup dans Brotherhood qu'on puisse teindre la tenue et la cape indépendamment l'une de l'autre. Personnellement j'ai un faible pour l'olive qui se marie bien avec la couverture verte du cheval ! Le roleplay c'est ça aussi !

Trois jeux en un : On peut tenter de relier des jeux issus d'une licence différente comme avec Far Cry 3-GTA V ou bien d'une manière plus simple et évidente on peut concevoir une expérience vidéo-ludique inédite en se basant sur plusieurs épisodes issus du même univers et mettant en scène le même héros. Dans le cas des Assassin's Creed la trilogie d'Ezio constitue une excellente opportunité. Dans Brotherhood comme dans Revelations, vos Assassins peuvent être envoyés dans différentes villes. Il s'avère que certaines de ces villes sont présentes dans d'autres épisodes de la série. Ainsi dans Brotherhood vous pouvez envoyez des Assassins besogner à Venise (Assassin's Creed II), à Constantinople (Assassin's Creed Revelations) et à Rome, autrement dit où se situe l'action même de Brotherhood.

Tout cela ne vous donne-t-il pas une petite idée des possibilités ? Et si on s'amusait à matérialiser certaines de ces missions d'Assassin auparavant si abstraites en créant un pont entre trois jeux jusque-là dissociés ? Passer d'un épisode à un autre aurait désormais un sens nouveau puisqu'il s'agirait ni plus ni moins de les intégrer dans une seule et même expérience placée sous le signe du voyage.

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Assassin's Creed Brotherhood est quasiment le seul monde ouvert sur 360 autorisant le joueur à chevaucher dans une ville digne de ce nom aux côtés d'autres personnages également à cheval (citoyens, gardes), ce qui rend la ville particulièrement vivante et crédible. (les villes de Red Dead Redemption étant de moindre importance comparativement). Ce qui fait de Brotherhood un jeu assez unique lui conférant de surcroît grâce à cela un caractère Roleplay supplémentaire à mes yeux. Il faut rappeler qu'aucun RPG médiéval ne permet une telle chose à l'heure actuelle. The Witcher 3 devrait changer la donne l'année prochaine.

LA PHOTO BONUS

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 Michael Jackson, sors de ce corps !

 

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dimanche, 28 juillet 2013

Un Nouvel Horizon [Fanfics/Jeux Vidéo]

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 C'était censé être un beau jour, mon jour de gloire.

Nous venions de repérer une baleine isolée. Mieux, blessée. Elle avait dû être attaquée par un autre navire qui entre temps s'était fait lui-même harponner par un bâtiment ennemi.
Ce genre de situation était monnaie courante en mer. Une seule distraction pouvait entraîner la ruine de tout un équipage. Mais sans distractions, la vie en mer était parfois bien rude.

Aussi, quand cette baleine se profila à quelques encablures, sur le pont ce fut un véritable charivari. Dans un concert de clameurs, les hommes s'égaillèrent comme sortant d'un long sommeil. Moi-même je ne fus pas en reste et me mis à la tâche. Je connaissais mon affaire et me précipitais naturellement vers les cordages. Un marin avec qui j'avais sympathisé m'arrêta dans mon élan avec un grand sourire.
- Non, petit. Aujourd'hui, c'est ta chance.
Je le fixais, interdit.
- Quelle chance ?
Il me tendit un harpon.
- Celle de faire vraiment partie de cet équipage.
Je ne savais trop quoi dire. La perspective était on ne peut plus réjouissante, mais devant la difficulté de l'épreuve qui m'attendait, mes genoux s'affaissèrent subitement avant même que j'eus en mains le pesant harpon. Je n'avais pas vingt ans, j'avais peu vécu et pour achever ce triste tableau, j'étais maigre comme un clou. Vous comprendrez donc ma réserve quant à mes chances de succès.
- Mais qui a décidé ça ? finis-je par dire pour me donner une contenance.
- C'est moi, mon jeune ami.
C'était Silas Ford, le Capitaine de la Murène, mon patron et mon protecteur depuis qu'il m'avait recueilli sur feu le Saint George.

C'était mon quotidien depuis que j'avais quitté l'Angleterre en passager clandestin pour découvrir le monde et ses merveilles. Je ne restais jamais bien longtemps à bord du même bateau. Je m'y étais habitué. Mes rapports avec les autres étaient donc volontairement superficiels. S'attacher était exclu. J'avais assez souffert d'être séparé si jeune de mes parents bien aimés lors d'un incendie.


Silas caressa son impressionnante barbe. Il était de bonne humeur. A ses côtés, il y avait Stella, comme toujours. Trop près de lui, trop souvent. Ce beau brin de fille avait embarqué peu de temps après moi et elle m'avait immédiatement plu. Vous pensez. Une peau dorée, des yeux clairs comme l'océan, des cheveux noirs comme la nuit et une nature mystérieuse à souhait. Malheureusement, comme vous vous en doutez bien, elle m'ignorait autant que je la convoitais. Et qu'elle fut muette n'avait rien à voir. Nous étions de la même graine. Elle était pauvre et orpheline comme moi. Mais peut-être me fuyait-elle pour justement fuir son passé douloureux auquel je la renvoyais continuellement malgré moi.
Présentement, elle tenait le bras droit de Silas. Elle devait se sentir importante. Je la comprenais. Mais je lui en voulais de me traiter avec autant de dédain alors que nous étions plus proches elle et moi qu'elle ne le serait jamais de son maître.
- Oui, aujourd'hui est le jour où tu vas pouvoir enfin nous prouver ta valeur.
Silas m'offrit son plus beau sourire en dépit des dents qui lui manquaient.
- Ta valeur d'homme !
Il me donna une grande claque dans le dos, si forte que je chancelai et laissai tomber le harpon. Les hommes s'esclaffèrent et Stella me toisa avec un mépris qui me blessa plus que je n'aurais voulu.
Je ramassai mon arme avec toute la dignité qui me restait et je m'avançais vers le bastingage. La baleine était proche maintenant. Elle me semblait si accessible. J'assurai ma prise et bandai mes muscles. Le temps parut se suspendre. Le silence se fit autour de moi. Cette ambiance inattendue, cette attention sur moi me revigorèrent et je sentis une force insoupçonnée m'envahir.

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Sûr de lui, mon bras se tendit et c'est alors que la vigie s'écria :
- Pirates ! Pirates à bâbord !
En un instant tous les regards se détournèrent de moi et de mes possibles exploits pour se river sur la silhouette d'un navire fendant les flots et venant droit sur la Murène avec des intentions aussi sombres que le drapeau noir qu'il arborait fièrement. La mort dans l'âme, je troquais mon harpon contre ma fidèle longue vue pour découvrir l'identité de celui à qui je devais d'être retombé si brusquement dans l'anonymat.
- Sa silhouette m'est familière, dis-je sur un ton savant que j'espérais convaincant.
- Et comment, fit Silas, soudain beaucoup moins jovial. C'est le Jackdaw ! Même ceux qui ne l'ont jamais vu mouiller le connaissent assez pour trembler dans leurs bottes.
A cette annonce, mon coeur s'emballa.
- Le Jackdaw ! Ca alors ! Nous allons rencontrer le légendaire Edward Kenway !
Mon enthousiasme ne fut pas partagé. Et pour cause. Rencontrer Edward kenway en mer était plus dangereux que de nager au milieu de requins affamés.
Le branle-bas de combat fut aussitôt ordonné.
- Aux canons, aux canons !
- Toutes voiles dehors !
Les ordres vitaux n'étaient pas encore tous transmis que j'entendais déjà les premiers boulets siffler au-dessus de nos têtes. La distance était traîtresse. Le JackDaw était beaucoup plus proche qu'il n'en avait l'air.
Le danger imminent eut le don de saborder mon émotion inconvenante et je filai donner un coup de main aux hommes afin de préparer les armes à feu. Nous savions l'abordage inévitable pour ne pas dire préférable. Tout pirate qu'il était, Kenway était réputé méthodique avant tout. Les cales de la Murène étaient remplies de denrées exotiques, certaines très rares. Il le devinait certainement.
Une explosion terriblement proche écourta mes pensées. Plusieurs hommes furent tués sur le coup et on ne les déplaça que pour éviter à d'autres de trébucher. J'avais déjà vu la mort de près et même plus d'une fois. C'est terrible à dire, mais de cela aussi j'étais devenu familier. Cela ne m'empêchait pas d'avoir très peur. Nos propres canons se firent entendre.
La bataille fit rage. Le JackDaw s'était rapproché. Dans l'agitation générale, au milieu de la fumée, je reconnus la forme de sa proue si caractéristique, celle d'un oiseau, que j'avais vue sur un dessin rapporté par un négociant qui avait eu la chance de la voir lui aussi de ses yeux et d'en réchapper. J'espérais évidemment avoir la même veine. Je glissai les armes prêtes dans les ceintures des hommes qui s'époumonaient et s'activaient comme jamais. La mort planait sur nous et pourtant je ne pouvais m'empêcher de ressentir un frisson particulier qui n'était en rien dû à la peur.
Silas se tenait près du gouvernail. Il était terrifié. De le voir si impuissant me procurait une joie instinctive. Peut-être parce que Stella voyait enfin combien celui qu'elle avait idolâtré n'était plus que l'ombre de ce qu'il était. Une nouvelle explosion me les masqua tous les deux. Je fus jeté au sol, avec le goût du sang dans la bouche. En découvrant mon corps intact et plusieurs cadavres autour de moi, je compris rapidement que ce sang n'était pas le mien. Je me mis à l'abri derrière un mât. Juste à temps. Un boulet plus puissant que les autres traversa le pont sur toute sa largeur, creusant une véritable tranchée dans un geyser de débris. Je reçus plusieurs échardes aux bras et aux jambes et l'une d'elle me lacéra le front. Ma première cicatrice ! Je fus naturellement bien le seul à m'en soucier. Une pluie de projectiles détruisit plusieurs de nos pièces et clairsema considérablement les rangs de nos hommes. Le goût de la défaite se faisait clairement sentir.

Par un heureux réflexe je lâchais le mât que j'avais agrippé juste avant qu'il ne cède. Un autre l'imita bientôt et je compris alors que la Murène était sur le point d'être neutralisée. La proue du JackDaw nous percuta de plein fouet, annonçant un inévitable abordage. Des cris retentirent et les pirates envahirent le pont comme un essaim de frelons. Leurs dards décimèrent nos hommes. Je cherchais le Capitaine et Stella du regard. Au moment où j'aperçus enfin Silas, je remarquai également une silhouette encapuchonnée se balancer souplement dans le gréement. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine lorsque je compris de qui il s'agissait.
- Edward Kenway !
J'avais hurlé son nom si fort qu'en l'entendant, Silas se retourna. Une aubaine pour l'assassin car cette distraction imprévue lui laissa tout le loisir de se rapprocher furtivement de sa cible. Lorsqu'il se laissa tomber sur elle, ce fut terminé. Le chef des pirates se releva lentement, victorieux, à quelques mètres de moi, son visage masqué par sa capuche.
J'eus juste le temps de voir la lame rougie se rétracter sous son bras avant qu'il ne dégaine deux pistolets et n'abattent deux hommes de la Murène qui se ruaient sur lui. 

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D'un mouvement de tête que je trouvai extraordinaire, il esquiva un coutelas. Il roula sur le dos d'un ennemi, sabra la gorge d'un autre avant de transpercer un troisième. Cet homme n'avait pas usurpé sa légende. Il faisait toute mon admiration depuis que j'avais entendu ses exploits et en ce jour béni où il se dressait devant moi, aussi vivant que moi, mes yeux pleuraient de bonheur. Ce n'est que tardivement que je me rendis compte que la bataille était finie et que je comptais parmi les rares survivants. Les pirates investirent le navire et je dus faire de gros efforts pour me soustraire à leur vue. Ce fut sans une once d'hésitation que je me dissimulai sous un cadavre. Je vis alors un grand noir rejoindre Edward qui baissa alors sa capuche, offrant son visage durci et ses cheveux blonds au vent salé du large.

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Il avait vraiment fier allure et je pus me rendre compte à quel point il n'avait rien en commun avec les nombreuses crapules qui avaient croisé ma route. Je souris béâtement. J'étais si proche de lui que je pouvais entendre le cuir de sa tenue crisser au moindre de ses mouvements.
- Que fait-on du bateau ? s'enquit son fidèle second.
Deux hommes s'approchèrent. Ils tenaient fermement Stella qui s'agitait comme une lionne.
Elle aussi avait donc survécu. J'en fus soulagé, je dois l'avouer. Edward saisit une mèche de ses cheveux qu'il huma avec délice.
- Amenez-là à bord du JackDaw. J'ai toujours rêvé de caresser une sirène.
Les pirates emportèrent Stella. Le noir désigna les prisonniers.
- On les emmène aussi ?
Kenway les regarda à peine.
- Non, j'ai assez d'hommes et ceux-là ne méritent pas de faveur. Videz les cales et embarquez les pièces qui peuvent être utiles.
Le noir brandit un pistolet et les exécuta sans autre forme de procès. Je ne ressentis guère de pitié pour les malheureux. La loi du plus fort était plus que jamais en vigueur sous cette latitude.
Les deux pirates allaient s'éloigner lorsque le noir se mit à renifler l'air comme un chien. Il empoigna le bras de l'assassin qui s'alarma.
- Adé ?
L'intéressé se figea et se tournant lentement vers moi :

- Ca sent...
D'un bond il fut sur moi et d'une main de fer me souleva au-dessus du pont :
- La poule mouillée !
Lui et Edward s'esclaffèrent. Le dénommé Adewale arbora son pistolet encore fumant. J'adressai une prière improvisée à une éventuelle divinité connue pour sa clémence. C'est Edward qui intervint.
- Arrête ! J'ai changé d'avis. On a besoin d'une nouvelle vigie.
Le second s'exécuta sans broncher.

J'ignorais si je devais me réjouir de tant d'attention même de la part de mon idole. Le fait est que je prenais conscience que je n'allais peut-être pas gagner au change. On me reposa sur le pont.
- Quel est ton nom ?
J'étais maintenant assez près pour plonger mes yeux dans ceux de l'assassin.
C'était peu dire que j'étais intimidé.
- Jo...Jonas, Monsieur.
J'eus droit à un franc sourire.
- Et bien, Jonas...
Il fit une révérence en y ajoutant un geste élégant de la main vers son navire :
- Bienvenu à bord du JackDaw.
Je souris bêtement et c'est à ce moment là je crois que je me suis évanoui.

Un seau d'eau plus tard et j'étais de nouveau sur pied, debout sur le pont, mais cette fois du plus redoutable bateau des Caraïbes gouverné par le plus redouté des Capitaines.

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J'observais les hommes oeuvrer autour de moi comme dans un état second.
Quand Edward revint prendre de mes nouvelles, je dus me rendre à cette plaisante évidence : Non, je ne rêvais pas !
Il s'amusa de mon expression.
- Alors, Jonas, tu prends tes marques ?
Je ne fus pas surpris le moins du monde de trouver Stella à son bras. Edward était évidemment un plus beau parti que Silas Ford, dans tous les sens du terme. Et puis elle n'avait pas vraiment le choix, dirons-nous.
Je ramassai une pomme qui traînait sur un tonneau et mordit dedans à pleines dents. Oui, histoire de me donner une contenance.
- Oui, pas de souci.
Edward ne fut pas long à remarquer combien Stella me méprisait. Que je fus le seul survivant de la Murène à part elle ne me rachetait aucunement à ses yeux. C'était sans doute même rédhibitoire. Edward la jeta soudain contre moi.
- Très bien, dit-il. Puisque tu fais partie de l'équipage tu es en droit de goûter à toutes ses richesses.
Stella me repoussa ouvertement avant de faire mine d'enlacer notre nouveau maître. Ce qui ne fut pas de son goût. Il la repoussa à son tour.
Je tendis une main timide vers elle sur laquelle elle cracha avec colère. Edward fit un geste rapide de la main et aussitôt deux gaillards se saisirent de la jeune fille et l'amenèrent sans ménagement sur la planche. Edward produisit un pistolet et la mit en joue sans la moindre hésitation.
- En te refusant à lui, tu joues rien moins que ta vie, ma belle. L'estimes-tu si peu ?
Il fit mine de tirer. Je me plaçais alors entre elle et lui faisant de mon corps chétif un maigre rempart.
- Non, ne faites pas ça, je vous en prie. Elle ne mérite pas un tel sort.
La tournure des évènements aurait dû me satisfaire, mais mon humanité refaisant surface je ne pouvais décemment pas laisser une telle injustice se perpétuer même si j'en percevais tous les avantages.
Edward baissa le canon de son arme.
- Très bien.
Il me lança le pistolet que je rattrapais malgré moi.
- Je te fais seul juge. A toi de décider de son sort.
Je pus lire une peur bleue dans les yeux de Stella. Mais rapidement suivie par une incroyable résignation. Elle se sentait aussi acculée qu'on pouvait l'être.
S'offrir à moi, je le voyais bien, était pour elle impensable pour les raisons que j'ai déjà évoqué. Au vu de l'accueil qu'elle m'avait toujours réservé, elle était certaine que je profiterais de ma position de force pour enfin assouvir ma vengeance. Elle préférait mourir plutôt que de renoncer à ses principes. Et que ce fut de ma main était pour elle plus acceptable que de continuer à vivre en mêlant nos deux vies.
Je rendis le pistolet à Edward.
- Qu'elle vive.
L'assassin siffla. Grands amateurs de spectacles, les pirates assistaient au dénouement de cette tragédie sans en perdre une seule miette.
Edward sourit et quitta le pont sans un mot. Aussitôt ses hommes reprirent leur besogne.

Elle resta prostrée sur la planche toute la nuit, grelottant de froid, de faim, sous une pluie battante. Je restai à proximité, comme veillant seulement sur elle. En l'épargnant, j'avais gagné son respect et même son estime. En restant à ses côtés, en partageant sa solitude forcée alors que rien ne m'y obligeait, je gagnai bien plus en vérité.

Le lendemain, Edward Kenway apparut, aussi rayonnant que le soleil au zénith.
- Prochaine halte à la Havane, les amis et c'est moi qui paye la tournée.
Des clameurs de joie accueillirent cette annonce. Les pirates entonnèrent un chant vibrant et plein d'entrain :



Tandis que le JackDaw faisait route vers de nouvelles aventures, je respirai à pleins poumons l'air chargé d'embruns et de cet incomparable sentiment de plénitude et de liberté. D'un bond majestueux, une baleine fit surface à quelques encablures. Je souris immédiatement en la reconnaissant. 
Je sentis alors la douce main de Stella se glisser enfin dans la mienne et saisissant ma fidèle longue vue, je projetais mon regard vers l'horizon et toutes ses promesses.

C'était censé être un beau jour, mon jour de gloire.
Et ce le fut bel et bien, au-delà de tous mes espoirs.

 

 En Lien

Assassin's Creed IV : Black Flag

 

 

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dimanche, 18 novembre 2012

Assassin's Creed - Le Dernier Vol de L'Aigle

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L’Officier Donato Di Milano fit silence autour de lui d’un geste impérieux de la main. Ses douze hommes se turent et éclairée par quelques flambeaux, la cave prit soudain des allures d’église.
- Mes fidèles. L’heure est venue pour nous de rejoindre d’autres sympathisants, d’autres soldats, qui comme nous, ont cessé de croire à la politique de Cesare Borgia. Giuseppe…
L’intéressé – un grand sec au visage balafré – se fendit d’un sourire à l’écoute de son nom.
-… a appris de source sûre qu’un Capitaine Borgia du nom de Francesco Avvoltoio désirait rejoindre nos rangs. Son statut serait un atout majeur dans nos futures opérations. Nous devons le rencontrer cette nuit  au Colisée. Il viendra avec plusieurs de ses hommes. Nous mériterons bientôt le nom d’esercito !
Cette annonce reçut un accueil des plus enthousiastes. Mais l’heure n’était pas encore à la célébration. Ils le savaient. La lutte ne faisait que commencer.

La lune était pleine et comme désireuse de suivre les évènements de près, éclairait la petite armée progressant vers l’imposant amphithéâtre.
Parvenue au centre même de l’arène, la troupe se figea.
Donato caressa sa barbe.
- C’est une belle nuit pour conspirer.
Une silhouette se dressa sur le sommet de l’attique.
- Officier Donato Di Milano ?
Le susnommé émit un rire jovial.
- Francesco Avvoltoio ?
Le visiteur attendu se fendit d’une élégante révérence.
- En personne et pour vous servir.
- Vous êtes venu seul ?
- Rassurez-vous. Mes hommes ne sont pas loin.
Donato observa les siens. Leur nervosité était manifeste. Il espérait que la sienne l’était moins.
- Venez nous rejoindre que l’on puisse converser convenablement. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.
- Je ne suis pas venu pour converser.
Son ton glacial trancha net l’atmosphère.
- Archibugio ! hurla l’un des hommes de Donato.
Une dizaine d’arquebusiers apparurent comme par magie dans l’ouverture des arcades supérieures, les encerclant complètement.
Donato tira sa lame, le regard aussi noir que sa barbe :
- Qui a trahi ?
Ses yeux tombèrent sur Giuseppe.
- Bastardo ! Cela ne peut être que toi ! Tu nous as vendus aux Borgia ! Pour combien de Florins ?
- Pas du tout, reprit Francesco de son ton empathique. Il n’a fait qu’assurer sa promotion.
Il marchait nonchalamment sur le rempart. Sa silhouette se découpa sur le visage blafard de la lune.
- Car cette nuit, un Officier va mourir. Et un autre va naître.
Donato se rua sur Giuseppe, l’éclair de son épée levée au-dessus de sa tête.
Alors les arquebuses firent entendre leur chant funeste.
Des pigeons s’envolèrent non loin de là et leurs plumes vinrent s’échouer sur un tapis de sang.

1 mois plus tard

Le soldat fixa l’avis de recherche sur la porte en bois au moyen d’une flèche.
On pouvait y lire :

Ezio Auditore 50 000 f

L’inscription était surmontée du portrait d’un homme encapuchonné dont le visage demeurait caché dans l’ombre. Ses actes, eux, l’étaient beaucoup moins.
Depuis plusieurs années il malmenait les projets des Borgia et ce faisant, ridiculisait la garde de Rome. Le peuple le soutenait autant que possible et il avait rallié progressivement à sa cause toute une communauté d’ardents partisans mêlant courtisanes, voleurs et mercenaires. Récemment, sa lutte contre la tyrannie en place avait franchi un nouvel échelon. Désormais, il ne se contentait plus de simples complices. Il formait des assassins parmi les civils et les criminels qui à leur tour initiaient d’autres rebelles à l’art du meurtre furtif, soufflant sur les braises de la révolte.
Défait par Ezio Auditore en personne, Rodrigo Borgia avait cédé les rênes du pouvoir à son fils Cesare. Et ce dernier avait tôt fait de faire d’Ezio Auditore une priorité dans son programme pour le moins chargé.
Nul doute qu’en assiégeant Monterigioni, il n’avait fait qu’accélérer l’ascension des Assassins dans la capitale.
Rome faisait figure d’échiquier aux mains des deux hommes. Si Ezio avait déjà avancé de nombreux pions de manière menaçante, Cesare, loin d’être en reste, avait lui-même déployé des pièces maîtresses afin de contrer la stratégie de son adversaire.
Le secret et la surprise étaient pour eux des armes vitales. Et ils étaient tous deux prêts à tout pour s’assurer de l’un comme de l’autre.

Le garde qui affichait depuis une heure les avis de recherche était loin de se douter de tous les enjeux  de la lutte à laquelle il participait tant bien que mal à son niveau.
Il grimpa à une échelle et fixa un nouveau document sur le mur. Du coin de l’œil, il surprit un mouvement suspect dans la rue. Se retournant, il vit que l’avis placardé sur la porte venait de disparaître. Ce n’était donc pas un accident tout à l’heure ! Quelqu’un s’amusait délibérément à les enlever dès qu’il avait le dos tourné.
La rage au ventre, il se laissa tomber au bas de l’échelle et tirant son épée, commença à inspecter les lieux en interrogeant les passants de son ton le plus autoritaire. Voyant qu’il n’obtenait aucun résultat, un jeune garçon s’avança avec hardiesse. Il avait l’air d’un mendiant. Sans doute un orphelin comme il y en avait tant dans les rues.
- Moi je l’ai vu celui qui a fait ça !
Le garde le jaugea avec méfiance avant de s’enquérir :
- Tiens donc ! Et où est-il passé ?
- Je vous le dis pour cinq florins.
Le garde grimaça.
- Dis-le moi et tu conserveras ta langue.
Le garçon opina, une main plaquée sur sa bouche. Il s’élança au milieu de la foule et le garde eut tout le mal du monde à ne pas le perdre de vue. Ils arrivèrent dans une ruelle. Au bout de celle-ci, les eaux bleues du Tibre miroitaient sous le soleil à son zénith.
Le garçon pointa un doigt en direction du fleuve.
- Il a plongé, exactement là !
Tout à sa tâche de repérer le criminel, le garde ne vit pas son jeune informateur passer dans son dos. Un bon coup de pied dans le postérieur suffit et le garde se retrouva dans l’eau à gesticuler comme un forcené.
- Bastardo !
Le garçon riait tant qu’il pouvait. Il brandit ostensiblement un avis de recherche avant de le ranger dans sa besace.
- Je le mets avec les autres, vous en faites pas !
Il rit de plus belle et tout en détaillant le contenu de la bourse de l’infortuné, il s’en retourna vers la rue bondée. Il n’avait pas encore quitté la ruelle qu’un officier le soulevait de terre et le collait violemment contre le mur.
- Alors, c’est toi le détrousseur qui sévit depuis des semaines. Je t’imaginais plus vieux.
- C’est parce que vous n’avez pas beaucoup d’imagination !
L’officier leva la main pour frapper, mais une voix jaillie de nulle part l’interrompit.
- Lâche immédiatement ce gamin !
Le garçon et l’officier tournèrent la tête et aperçurent un homme élégant avancer dans leur direction. Une capuche blanche masquait ses traits. Son identité ne faisait aucun doute. C’était l’homme le plus recherché de Rome, celui qui précisément habillait les avis de recherche.
- Ezio Auditore ! firent-ils en chœur.
- Pour vous servir.
L’officier déglutit, mais ne lâcha pas sa prise pour autant.
- Si tu fais un pas de plus, je…
La lame d’un couteau lui transperça l’épaule. Il se recula et le garçon tomba au sol.
L’officier agrippa la poignée de son épée, mais la main d’Ezio se referma sur le manche du couteau.
- J’ai quelques notions d’anatomie et il me semble que la carotide n’est pas loin. Ce ne serait pas beau à voir.
Le garçon bondit sur ses pieds.
- Vas-y, Ezio, fais-lui une bonne saignée !
Sa joie manifeste fit sourire l’assassin.
- Mais ce ne serait pas un spectacle pour un bambino.
Le garçon perdit soudainement sa gaieté.
- Je suis pas un bambino !
Ezio enfonça un peu plus le couteau dans l’épaule de l’officier qui étouffa un cri.
- La prochaine fois, il n’y aura ni témoin, ni avertissement, ni échappatoire !
Il récupéra sa lame et envoya l’officier disparaître dans la cohue d’un coup d’épaule.
Il s’intéressa alors au garçon.
- C’est donc toi qui t’amuses à noyer les gardes de Cesare.
- J’y peux rien s’ils se noient. Leur armure est tellement lourde qu’ils plongent droit vers le fond.
- Ce n’est pas vraiment un jeu pour un bambino.
- Je suis pas un bambino.
Il redressa fièrement la tête.
- Je suis un assassino ! Et je sais tout de toi !
Ezio s’esclaffa.
- Tiens donc !
Il s’empara de sa besace et l’ouvrit.
- Parce que tu collectionnes mes avis de recherche. Intéressant, mais insuffisant.
Le garçon le défia du regard.
- Je sais que tu as perdu ton père et tes deux frères et aussi ton oncle Mario à Monteriggioni. Je sais que tu formes des assassins à devenir comme toi. Moi aussi je veux devenir un aquila, un assassino !
Ezio ne put cacher sa surprise.
- Et bien ! C’est vrai que tu en sais des choses. Mais de là à devenir un aquila comme tu dis ! D’abord comment t’appelles-tu et où se trouvent tes parents ?
- Je m’appelle Raphaëlo Di Milano. Je suis tout seul. Ma mère est morte en me mettant au monde et mon père a été tué par les hommes de Cesare.
Son visage d’adolescent fut tout à coup déformé par un violent sentiment.
Ezio lui-même ne fut pas insensible.
- Di Milano ? Donato Di Milano était ton père, c’est ça ?
Raphaëlo opina avec tristesse.
Ezio s’adoucit et observa le garçon avec un tout autre regard.
- J’ai entendu parler de ton père et de ses projets. Bien trop tard, il est vrai. Il s’est montré très courageux. Je pense que nous aurions pu travailler ensemble s’il n’avait pas manqué de chance. En tous cas, je comprends mieux tes motivations. Tu as des raisons de te venger, il est vrai.
Ezio posa ses mains sur les frêles épaules de Raphaëlo. Ce dernier ravala ses larmes pour mieux s’exprimer :
- Mon père n’a pas manqué de chance, il a été trahi par l’un de ses hommes qui voulait prendre sa place. Je sais comment il s’appelle et je connais aussi le nom de celui qui a tué mon père !
Il avait le plus grand mal à contenir sa colère. Mais si quelqu’un pouvait se mettre à sa place, c’était bien Ezio. Il devait avoir le même âge que lui quand il avait assisté à la pendaison de son père et de ses frères. Ils avaient eu tous deux un père brave et juste qui avait payé de sa vie son combat contre l’oppression. Pour autant, il avait d’autres préoccupations.
- Ecoute, Raphaëlo. Ce que tu fais est déjà d’une grande aide pour moi et pour le peuple de Rome. Ton père serait fier de toi.
- Mais tu ne comprends pas ! J’ai toujours rêvé de te rencontrer. Je veux faire plus que cela. Je veux devenir un assassin ! C’est toi qui m’as inspiré !
Ezio sentait que s’il restait en présence du garçon, il allait céder. Et dans l’état actuel des choses, il ne pouvait se le permettre.
- Je suis désolé. Tu es trop jeune pour devenir un assassin. Et la vengeance n’est pas une motivation suffisante. Je ne nie pas que cela a été pour moi un point de départ, mais j’ai dépassé ce stade depuis longtemps. J’ai d’autres raisons, maintenant, des raisons plus importantes qui ne concernent pas que moi. Tu dois grandir encore un peu. Tu dois vivre et avoir plus d’expérience.
Les yeux de Raphaëlo brillèrent d’une douleur contenue et son visage s’empourpra.
Il voulut dire quelque chose pour sa défense, mais il s’étrangla. Sa déception était immense. Il préféra s’enfuir plutôt que de perdre toute sa dignité. Ezio poussa un soupir en le regardant partir. Il avait le sentiment d’avoir commis une erreur, d’avoir trahi, pas seulement quelqu’un qui avait confiance en lui, mais aussi une partie de lui-même.
Et c’était sans doute cela le plus dur.

Lorsqu’il pénétra dans son repaire de l’île du Tibre, Machiavelli l’attendait déjà.
- Tu es en retard, fit ce dernier d’un ton sentencieux.
Ezio préféra s’en amuser.
- Je savais bien que tu allais finir par te prendre pour mon père.
Bartolomeo était présent lui aussi. Il alla droit au but.
- Mes hommes ont mis la main sur un document pour le moins précieux. Regarde.
Les trois hommes se penchèrent au-dessus de la table.
- On dirait un plan de Rome.
- C’est ce que nous avons cru aussi, révéla l’ancien condottiere.
Ezio prit la carte et la plaça devant la flamme d’une bougie.
- Il y a un tracé précis, comme un itinéraire. Mais à quoi peut-il correspondre ?
- Nous n’en sommes pas encore sûrs, dit Machiavelli, mais en discutant avec certains officiers j’ai appris qu’un convoi spécial allait traverser la ville dans quelques jours. Ils ignoraient sa nature exacte. Très peu de personnes doivent être au courant des détails de cette opération clandestine.
- Un chargement secret, murmura Ezio. Ca peut être de l’argent, des armes…
- Ou peut-être veut-on nous le faire croire, observa Machiavelli.
Bartolomeo secoua la tête.
- Les mercenaires ont dit que le document était en possession d’un courrier de Borgia ivre. Ils n’ont même pas eu à se battre pour l’obtenir. Plutôt curieux, non ?
- Ambigu, fit Ezio. Soit on nous incite à croire que ce convoi a peu d’importance, soit on essaie de nous tendre un piège. Dans les deux cas, il y a supercherie, ce qui est tout à fait digne de l’esprit tordu de ce cher Cesare.
- Que fait-on ? interrogea Bartolomeo.
- Dis à tes hommes de ramener le courrier. Nous allons l’interroger. Ce n’est qu’un pion, mais il en sait peut-être plus qu’il ne le croit lui-même. Surtout s’il est ivre. Continuez d’examiner cette carte, elle a peut-être d’autres informations d’importance à révéler.
Machiavelli toisa l’assassin :
- Et toi, que vas-tu faire ?
- Je vais trouver La Volpe. Il sait peut-être quelque chose à ce sujet. Il a une fâcheuse tendance à laisser traîner ses mains et ses oreilles là où c’est nécessaire.

En quittant le repaire, Ezio eut la surprise de tomber nez à nez avec Raphaëlo.
- Mais…que fais-tu ici ?
- Je t’ai suivi.
Le garçon avait visiblement retrouvé toute sa gouaille. Il avait sans doute préparé son argumentaire.
- Si tu m’as suivi, alors tu es doué. Je n’ai rien remarqué.
- Tu vois, je ferai un excellent assassino !
Ezio sourit, ému par la ténacité de l’adolescent.
- Têtu comme tu es, tu as tout pour être une mula, pas un aquila !
- Je serai une mule volante, pourquoi pas ? Ca peut servir aussi !
La volonté dont faisait preuve le garçon était désarmante, mais Ezio n’avait pas le temps de se prêter au jeu. Cesare préparait quelque chose et il devait agir au plus vite.
- Tu n’as pas quelques affiches à décrocher ?
Raphaëlo haussa les épaules.
- J’ai brûlé ma besace. Ce n’est plus à moi de faire ça. J’ai de plus grandes ambitions.
- Oui, fit Ezio avec un sourire. Je suis au courant, je crois. Assassino !
Le mot suffisait à faire étinceler les yeux du garçon comme des diamants.
Ezio ignora cette image. Elle lui faisait peur.
- J’ai du travail. Les gens qui ont besoin d’aide, ce n’est pas ça qui manque à Rome. Tu devrais te rendre utile auprès d’eux.
Ezio allait prendre congé, mais le garçon le retint par un bras.
- S’il te plaît, Ezio ! Laisse-moi ma chance ! Je suis sûr que je ferai un excellent assassin ! Laisse-moi faire mes preuves !
Voilà qu’il le suppliait, maintenant.
Raphaëlo était sans nul doute un gamin intelligent. Il finirait par comprendre de lui-même qu’il n’était pas de taille.
Ezio soupira.
- Très bien ! Rendez-vous sur le toit de l’Eglise de Santi Apostoli dans deux heures. Nous verrons si tes jambes sont aussi souples que ta langue !
Le garçon ne put contenir sa joie. Il poussa un grand cri et partit comme une flèche vers le lieu du rendez-vous. Difficile de trouver un élève plus zélé, songea Ezio.

Ezio ne trouva pas La Volpe. Un groupe de voleurs lui apprit qu’il avait quitté Rome pour quelques jours afin d’étudier une alliance avec une guilde siégeant à Milan.
Malgré ce triste constat, Ezio se sentait d’humeur enjouée. L’enthousiasme du jeune Raphaëlo devait être contagieuse. L’assassin se mit en marche vers l’église, le cœur étonnamment léger. Son devoir pouvait attendre un peu. Il avait besoin de se divertir et ce gamin lui offrait une occasion inespérée de le faire. Et surtout, il avait l’occasion de se racheter auprès de lui, ce qui valait son pesant d’or.

Raphaëlo l’attendait sagement depuis des heures sur le toit de l’église. Il bondit sur ses pieds lorsque Ezio atterrit souplement près de lui.
- Tu ne t’es pas fait remarqué au moins !
- Je sais semer les gardes mieux que personne, fit le garçon avec arrogance.
- Très bien, alors voyons si tu sais semer un véritable aquila !
Sur ces mots, Ezio s’élança dans le vide. Il boula sur un toit, bondit à nouveau et se raccrocha à une corniche. Il remonta et jeta un coup d’œil derrière lui pour voir où en était son protégé. Il ne le vit pas. Il eut soudain la terrible pensée qu’il l’avait surestimé et que le jeu était allé trop loin. Il regarda en contrebas en espérant ne pas voir son jeune corps écrasé sur les pavés Un grand bruit le fit se retourner. Raphaëlo se tenait debout devant lui.
- Mais à quoi tu joues, idiota ? Tu cherches à m’impressionner ?
Le garçon afficha un visage guilleret et Ezio comprit qu’il avait vu juste.

Ils passèrent le restant de la journée à escalader les toits de Rome avec un plaisir égal. Malgré son expérience, Ezio n’en finissait pas d’admirer les prouesses de Raphaëlo. Il était bien plus doué que lui au même âge. Et cette évidence lui donnait un pincement au cœur. S’il lui disait la vérité, le garçon ne le lâcherait plus d’une semelle au risque de compromettre sa mission actuelle. Et s’il niait son potentiel, il gâcherait ses espoirs et ses rêves les plus fous.
La nuit tombait déjà lorsque Ezio réalisa qu’il devait retourner au repaire.
- Il faut que je te laisse. J’ai affaire.
- Des trucs d’assassin, c’est ça ?
Ezio opina.
- Alors je suis toujours une mula ou je suis un aquila ?
L’assassin sourit.
- Tu es bien une mule volante !
- Alors quand est-ce que tu m’apprends à me battre ?
Le visage d’Ezio se rembrunit.
- Il n’a jamais été question de cela, Raphaëlo !
- Mais comment veux-tu que je devienne un assassin si je ne sais pas me battre ?
Ezio n’avait pas envie de se lancer dans un nouveau débat avec l’adolescent. Il coupa court en plongeant dans le Tibre. Le garçon ne savait pas nager. Il regarda son mentor disparaître, ombre parmi les ombres, écoeuré de la tournure des évènements.

Ezio trouva Machiavelli faisant les cents pas dans la salle principale.
- Où est Bartolomeo ?
- Il n’a pas eu ma patience. Et il avait surtout autre chose à faire qu’à t’attendre. Alors que t’a dit La Volpe ?
- Rien. Il n’est pas à Rome.
- D’autres contacts ?
- Non, aucun.
Machiavelli arbora un air contrarié.
- Je peux savoir ce que tu as fait de ta journée ?
- Tu te prends vraiment pour mon père.
Ezio s’assit et commença à se restaurer.
Son ami l’observa avec attention.
- Si je te connaissais pas, je dirais que tu as été voir une jolie signora en détresse et que les seules confidences que tu as récoltées ont été celles qu’elle t’a faites sur l’oreiller.
Ezio s’esclaffa.
- Machiavelli, pour une fois, tu fais fausse route. Je me suis bien dépensé, je le reconnais, mais ce n’était pas en compagnie d’une jeune signora. J’étais avec un gamin.
- Mon dieu, serais-tu tombé si bas ?
- Mais non, idiota ! Il veut devenir un assassin. Seulement, il est trop jeune et il ne veut pas l’admettre. J’ai toutes les peines du monde à lui faire entendre raison.
Machiavelli sourit.
- Quel heureux hasard. Cela me rappelle assez notre propre relation. D’ailleurs je crois devoir te rappeler que nous avons une affaire à traiter et que le délai est des plus courts.
- Je sais. Le courrier a-t-il parlé ?
Machiavelli haussa les épaules.
- Tout ce qu’on sait c’est qu’il ne le fera plus. Son corps a été retrouvé dans le Tibre.
Ezio bondit de son siège.
- Quoi ? Il a été assassiné ?
- Si seulement. Non, à en croire les témoins, il s’est contenté de faire un faux pas. Il faut dire qu’il n’avait pas dessaoulé.
Ezio secoua la tête.
- Maledizione !
Puis il vida son verre de vin.
- Et la carte ?
- Rien de nouveau, j’en ai bien peur.
Machiavelli la tendit à l’assassin qui la détailla à nouveau.
- On est dans une impasse. Je me demande si Leonardo ne pourrait pas nous filer un coup de main. S’il y a un code inscrit sur cette carte, il le trouvera.
- Soit, mais sans vouloir être ton père, évite les enfantillages cette fois. Cesare Borgia mérite toute notre attention. Tu le sais mieux que quiconque.
Ezio sourit.
- Machiavelli, la voix de la raison !
L’intéressé minauda.
- A laquelle tu prends plaisir à rester sourd.
Ezio lui tendit un verre de vin.
- Trinque à notre futur succès au lieu de dire des sottises !

Ezio partit de bonne heure le lendemain en direction de l’atelier de son ami Leonardo. Il essayait de ne pas penser à Raphaëlo. En vain. Le gamin lui rappelait trop sa jeunesse. Pour un peu il se serait senti père lui aussi à donner des leçons d’éducation comme il l’avait fait la veille. Il secoua la tête pour chasser ses pensées. Mais elles eurent tôt fait de se matérialiser à quelques mètres de lui. Il ne pouvait visiblement pas leur échapper à Rome.
Raphaëlo se tenait près d’un médecin au masque d’oiseau vantant les mérites d’un nouveau remède contre les furoncles et autres problèmes de peau disgracieux.
Ezio se dit qu’il avait peut-être finalement trouvé d’autres ambitions et un nouveau mentor pour les atteindre. Mais il faisait fausse route. Le garçon fit mine ne pas avoir vu l’assassin. Raphaëlo n’était pas seulement un agile coureur, c’était aussi un bon comédien à en croire son attitude. Ezio feignit aussi de ne pas l’avoir vu et continua à marcher, sa fidèle capuche facilitant son anonymat. Quelque chose le frappa dans le dos. Il se retourna. Le gamin lui faisait face, les larmes aux yeux, le visage haineux :
- Puisque c’est comme ça, je deviendrai un assassin tout seul !
Ezio le regarda s’éclipser derrière l’échoppe d’un forgeron. Il décida que l’histoire était close et qu’il n’avait plus à s’en soucier.
Au prix d’un effort, il parvint à se concentrer sur sa mission.

Arrivé devant la porte de l’atelier, il frappa plusieurs coups de sorte à composer un code établi entre lui et l’artiste.
- Tu es Ezio Auditore ?
Un homme aux allures de prêtre sortit d’une encoignure.
L’assassin le toisa avec méfiance.
- C’est exact.
- Leonardo n’est pas là. Une affaire urgente à traiter.
Ezio soupira.
- Décidément, tout le monde me fuit !
- Il a laissé ce paquet pour toi.
Le prêtre lui tendit un colis et se mêla à la foule sans plus de cérémonie.
Ezio choisit un coin discret et défit l’emballage.
Il trouva deux lames ainsi qu’un mot de l’artiste :

Ezio,

Voici deux nouvelles lames d’assassin conçues spécialement pour toi. En tant que peintre et inventeur, je sais que sans de bons outils, un artiste n’est jamais que la moitié de lui-même. J’espère qu’avec ceux-là, tu deviendras le meilleur de toi. Si ce n’est pas déjà le cas.

Ton ami Leonardo.


Ezio détailla les lames. A leur éclat, il comprit que le métal avait été renforcé et les côtés de chaque lame étaient nantis de petites dents sur toute leur longueur. De quoi faire du petit bois avec les armes des Brutes !
Ezio sourit.
- Tu es un maestro, Leonardo !
Il rangea les lames dentelées dans sa ceinture et c’est alors qu’il remarqua qu’il lui manquait plusieurs couteaux de lancer. Il était pourtant certain d’avoir complété son inventaire avant de partir de l’île du Tibre. En se remémorant ses actions passées pour expliquer cette absence, il se rappela sa rapide altercation avec Raphaëlo et c’est là qu’il comprit. Rempli de rancœur, le garçon lui avait dérobé ses lames.
- Idiota !
Ezio se dit que ça n’était pas bien méchant, un caprice d’adolescent. Il espérait juste qu’il ne ferait pas de bêtises plus grosses que lui avec ses nouveaux jouets.
Tout en cheminant au milieu de la rue déjà bondée à cette heure, il examina de nouveau la carte. Il étudia attentivement le tracé et réalisa que par un heureux hasard, il le suivait précisément. Je n’ai qu’à vérifier si cet itinéraire présente de lui-même des particularités, se dit l’assassin. Avec un peu de chance, la clé du document est peut-être là, tout près.
Il regarda les échoppes et les maisons bordant chaque côté de la rue. Il ne trouva rien qui méritât qu’on s’y attarde. Tant pis, songea-t-il. Peut-être que Machiavelli aura du nouveau de son côté. Le cri d’un aigle dans le ciel lui fit lever les yeux.
- Aquila !
Il était en train de repenser au garçon lorsqu’un détail le frappa brusquement. Le rapace était perché sur le sommet d’une grue. Les yeux d’Ezio s’agrandirent tandis qu’il suivait le tracé de la carte et découvrait à intervalles réguliers d’autres grues se profiler sur les toits.
La vérité le frappa alors d’un seul coup.
Il y aurait bien un convoi, mais convoité par Cesare lui-même. Ces grues constituaient assurément des postes d’observation idéals pour une embuscade. Il en savait quelque chose.
Cesare prévoyait une attaque savamment coordonnée. Le convoi – quelque fut sa nature – devait représenter aux yeux des Borgia une mine d’or ou bien une menace à leur soif de contrôle absolu.
Quelqu’un voulait faire sortir quelque chose de Rome dans le plus grand secret, à la barbe des Borgia. Ezio allait tout faire pour que le plan prévu fonctionne. Mais il aurait donné cher pour savoir ce qui motivait une telle organisation. Nul doute qu’il le découvrirait bien assez tôt. Ragaillardi par cette découverte, il s’élança sur le mur le plus proche et bondit de toit en toit en direction de son repaire.

L’officier Giuseppe Falsario finissait de donner ses instructions à ses hommes dans le quartier sud-est de Centro. Ezio Auditore avait encore fait parler de lui et la surveillance était désormais renforcée dans le quartier du Tibre.
Giuseppe attendait la visite du Capitaine Borgia Francesco Avvoltoio avec qui il entretenait d’excellents rapports depuis sa promotion. Mais il sentait bien que les méfaits perpétrés par le fils de feu Donato Di Milano – puisqu’on l’avait identifié - ternissait un peu l’image qu’il offrait à son supérieur. Il comptait donc bien effacer cette imperfection du tableau.
Il caressa sa cicatrice. Sa main se crispa. Quand on parlait du loup. Le rejeton de Di Milano venait d’apparaître devant lui, bondissant depuis une grue. Il le défia du regard. Son visage n’était qu’un masque de haine. Du haut de ses seize ans, rien ne semblait pouvoir l’intimider.
L’officier sourit, ce qui ne constituait pas un spectacle des plus attrayants.
- Bastardo, te voilà enfin !
Raphaëlo ne lui rendit pas son sourire. Il se contenta de lui balancer l’un des couteaux dérobés à Ezio. Giuseppe dégaina sa lame et dans le même mouvement renvoya le couteau vers son propriétaire. Le garçon l’esquiva de justesse et il trouva le cœur d’un innocent barde qui perdit la voix et la vie, à peu près dans cet ordre.
Les passants s’écartèrent. Des femmes crièrent.
Un brute imposant en armure se fraya un chemin dans la foule d’une seule épaule et arriva sur les lieux du combat. Alarmé par les cris, un traqueur armé d’une lance vint également en renfort.
Giuseppe sourit à nouveau.
- Je crois que tu as mal choisi ton jour pour régler tes affaires de famille, mon petit !
Cette fois Raphaëlo sourit.
- Tu diras ça à mon père, bastardo !
Le traqueur se tourna vers l’officier en écarquillant les yeux de stupeur.
- Vous…vous saignez.
Giuseppe baissa la tête. Une lame de couteau était plantée jusqu’à la garde dans son abdomen.
Le gamin avait été plus malin et plus rapide que lui. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’affaissa contre une porte.
- Tuez ce sale petit enfant de puttana!
Le traqueur jaugea l’adolescent avec sadisme.
- Avec plaisir.
Il brandit sa lance à l’horizontale. Raphaëlo l’esquiva d’une élégante pirouette avant de disparaître dans un chariot de foin.
- Idiota !
Le traqueur balança son arme dans la cachette. Le garçon bondit dans un grand envol de paille et se réceptionna sur le traqueur en lui piétinant la figure au passage. Au moment d’atterrir, il sentit la pointe d’une botte lui écraser les côtes. Le brute ne méritait pas son nom pour rien. Sa force n’avait d’égale que sa volonté de la prouver. Raphaëlo tenta de s’éloigner pour reprendre son souffle, mais la pique du traqueur lui troua l’épaule droite et le souleva de terre. Embroché comme un vulgaire insecte, il hurla et gesticula en tentant vainement de se libérer. La douleur était atroce. Il entendit les deux soldats s’esclaffer. Le traqueur le cloua contre une façade et commença à appuyer sur son arme sous les contestations de la foule.
- Vous n’avez pas honte, ce n’est qu’un enfant !
- Bourreaux, soyez maudits !
Certains badauds plus hardis jetèrent des pierres aux soldats et le brute se chargea de les rappeler à l’ordre avec force moulinets de sa hache. Raphaëlo profita de cette distraction inespérée pour saisir son dernier couteau. Il positionna  la lame au-dessus de la lance et se servant d’elle comme d’un support à sa trajectoire, il balança le couteau. La lame descendit en tournoyant au-dessus de la hampe avant de trouver la gorge du traqueur. Il lâcha son arme et s’écroula sur les pavés en émettant d’affreux râles. La foule émit une salve de hourras avant d’être dispersée par de nouveaux renforts dont un cavalier à la voix impérieuse.
Raphaëlo retomba au sol avec fracas. Il rampa vers un escalier, dans l’espoir fou de trouver un salut. Ce faisant, il eut la satisfaction de voir que Giuseppe n’avait pas survécu assez longtemps pour se réjouir de sa propre déveine. Il tendit une main vers l’épée du mort, mais le sabot d’un cheval lui brisa la main en même temps que sa dernière chance d’échapper à son destin. Le cavalier se pencha vers lui. La vue de Raphaëlo se brouillait, mais il eut le temps de reconnaître Francesco Avvoltoio en personne. Ce dernier arbora un rictus de mauvais augure au-dessus de sa barbiche.
- Qu’on en finisse avec la famille Di Milano !
Le brute s’avança vers le garçon moribond, sa hache à deux mains.
Francesco effectua un geste élégant :
- Ne partez pas, aimables citoyens. Soyez témoins d’une exécution comme seule Rome peut vous en proposer !
Raphaëlo réunit le peu de forces qui lui restaient pour cracher vers le Capitaine Borgia.
- Va en enfer, toi et les Borgia !
Francesco lui dédia son plus infâme sourire.
- Après toi, bambino !
Le brute leva sa hache.

Ezio venait de révéler sa découverte à Machiavelli ainsi qu’aux assassins présents au repaire.
Machiavelli n’avait pas perdu son temps, lui non plus. Grâce à son propre réseau d’informateurs, il avait appris que le convoi passerait finalement dès la tombée de la nuit. Sa nature, en revanche, demeurait toujours aussi mystérieuse.
Les membres de la confrérie étaient tous réunis autour de la table ainsi que de la carte prise au courrier. Ezio était en train d’établir leur plan d’attaque.
- Nous allons nous répartir sur tous ces points stratégiques.
Il avait indiqué sur la carte de Rome la position des différentes grues.
- Nous allons prendre Cesare à son propre jeu. Nous neutraliserons ces hommes et arrêterons le convoi. De sa nature dépendra ensuite notre ligne de conduite.
Malgré leur position de force, Machiavelli semblait toujours soucieux.
- Tu ne penses plus que c’est un piège déguisé ?
- Non. Je crois que Cesa…
La porte d’entrée s’ouvrit et un tumulte de voix se fit entendre derrière eux. Les assassins s’écartèrent et Bartolomeo apparut encadré par plusieurs courtisanes. Le capitaine tenait un jeune garçon dans ses bras. Ezio reconnut immédiatement Raphaëlo.
- Les courtisanes sont arrivées au moment où Francesco Avvoltoio s’apprêtait à l’exécuter en public. Pendant que mes hommes ont distrait les gardes, elles l’ont conduit en lieu sûr et ont essayé de le soigner.
Le visage de l’ancien condottiere se durcit :
- Il a tué Giuseppe falsario.
- Il avait déjà perdu beaucoup de sang, Ezio, ajouta Esmeralda, une courtisane dont l’assassin s’était entichée autrefois. Il répétait ton nom sans arrêt. On s’est dit que tu le connaissais sûrement.
Ezio prit le garçon dans ses bras. Il ne bougeait pas, ses yeux étaient fermés. On aurait dit qu’il dormait. Mais Ezio savait qu’il n’en était rien. Malgré les pansements, il vit bien l’étendue de ses blessures. Les gardes n’y avaient pas été de main morte avec lui.
L’assassin restait sans voix. De voir cet être auparavant si vif, si animé désormais réduit à l’état de statue était insupportable. La colère commença à monter en lui. Une colère qu’il ne connaissait que trop bien. D’une main il balaya les objets encombrant la table et déposa le corps frêle de l’adolescent sur cette couche improvisée. Il dut déglutir plusieurs fois avant de pouvoir parler à nouveau :
- Vous allez appliquer le plan à la lettre, dit-il aux assassins sans même les regarder. Et vous me rendrez compte dès que ce sera fait.
- Que vas-tu faire ? s’enquit Machiavelli tout en connaissant la réponse.
Ezio continuait de fixer le visage de l’adolescent comme d’en l’espoir fou de le voir sortir de son inertie. Mais sa pâleur tuait irrémédiablement cette possibilité.
- Ne songe même pas à m’en empêcher.
Il se rendit dans l’armurerie et remplaça ses lames habituelles par les nouvelles, conçues de main de maître par Leonardo.
- Ce soir, j’ai un concert à donner. Et de nouveaux instruments à tester.
Il ajusta sa capuche sur sa tête et prit le chemin de la sortie. Il entendit la voix de Machiavelli.
- Ce n’est pas ta vengeance, Ezio !
L’assassin continua sa route.
- Maintenant si.
Bartolomeo l’arrêta d’un geste.
- Le petit a ajouté quelque chose avant de…avant de s’envoler.
Ezio leva la tête. Ses yeux trahirent son émotion.
- Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il a dit que tu avais raison. Il a dit qu’il n’était encore qu’un bambino.
Ezio ouvrit la porte menant sur les toits.
- Je peux t’envoyer quelques mercenaires pour te faciliter la tâche, ajouta Bartolomeo.
- Je n’ai pas envie que ce soit facile.
Sur ces mots, l’assassin ferma la porte.

La nuit avait recouvert Rome d’un drap de soie et la pluie venait de s’abattre sur la capitale. Trempés jusqu’aux os, deux arbalétriers juchés sur un toit s’entretenaient des affaires récentes pour mieux supporter leur condition.
- Quelque chose se prépare en ce moment, dit l’un des soldats. J’ai entendu dire que des hommes avaient été réquisitionnés pour une opération spéciale directement orchestrée par Cesare lui-même.
- Quel genre d’opération ? s’enquit son compagnon.
L’autre décocha un carreau sur un pigeon en plein vol avant de répondre :
- Un détournement. Un convoi doit sortir de Rome. Il transporte des rebelles dont la tête est mise à prix. L’un des cochers est un de mes amis. C’est grâce à lui que Cesare a eu cette information. Sûr qu’après ça, il aura droit à une belle promotion.
Un éclair déchira la nuit, révélant la silhouette d’Ezio Auditore debout derrière les deux hommes. Deux secondes plus tard, ils gisaient aux pieds de l’assassin. Ce dernier contempla ses lames avec satisfaction.
- Comme dans du beurre.
Puis il ramassa les armes des deux gardes.
- Merci pour l’information.

Ezio se glissa sous l’arche et tendit ses bras de part et d’autre. Les deux gardes en faction reçurent un carreau  en pleine tête. Le bruit du tonnerre masqua celui de leur chute.
Un temps idéal pour agir librement.
L’assassin se coula derrière une caisse. Il repéra Francesco Avvoltoio dans une alcôve, près de la tour Borgia qui lui était assignée. Une tour qui n’avait pas encore été brûlée par ses soins. L’occasion pour lui de faire d’une pierre deux coups. Il repéra également deux soldats, un brute armé d’une hache aux côtés du capitaine ainsi qu’un officier dont le visage lui était familier. Et pour cause, c’était lui qui admonestait Raphaëlo le jour où il l’avait rencontré. Il n’aurait pas de seconde chance.
La colère d’Ezio remonta brusquement. Il se revit en train de courir sur les toits en compagnie du garçon et il sut enfin pourquoi il avait tant aimé partager de choses avec lui. Cela lui avait rappelé la complicité avec son grand frère Frederico.
Quelque chose coula sur sa joue. Il préféra se convaincre que c’était la pluie.
Il sortit de sa cachette et s’avança à découvert. Francesco le vit immédiatement. Les gardes se mirent aussitôt en alerte.
- Tiens, mais c’est décidément un jour faste ! Voilà un autre criminel d’envergure qui vient à nous sans que nous ayons besoin de le traquer.
Ezio continua d’avancer. Les mots n’avaient plus cours. Le sang seul parlerait.
Les deux soldats se ruèrent sur lui, l’épée au poing. Ezio plongea sous la rapière du premier. Il transperça son pied d’une de ses lames. Le garde se plia en deux dans un hurlement avant de sentir la deuxième lame d’assassin lui perforer la mâchoire.  Le second commença à faire de grands moulinets avec son cimeterre. Ezio poussa un soupir avant de lui loger une balle en pleine tête. Sur un ordre muet du capitaine, l’officier s’avança. Il pointa une lance en direction d’Ezio.
Ce dernier s’élança et ses deux lames exécutèrent un ballet fantastique devant lui, réduisant la lance en morceaux.
- Pas de témoin !
Avant que son adversaire ait pu réagir il lui transperça le corps une dizaine de fois.
- Pas d’avertissement !
L’officier tomba à genoux et une lame s’enfonça entre ses yeux.
- Pas d’échappatoire !
Le soldat s’écroula face contre terre dans une mare de sang bien vite diluée par la pluie torrentielle.
Le brute émit un grognement avant de balancer sa hache. L’arme tournoya avant de fracasser la caisse derrière laquelle Ezio s’était embusqué un peu plus tôt. L’assassin pointa son pistolet mais le brute souleva le corps sans vie de l’officier et s’en servit comme d’un bouclier. Les balles trouèrent le cadavre que le garde jeta sur Ezio. Celui-ci se plaqua au sol. Le brute avait prévu sa réaction et il se laissa tomber sur lui de tout son poids avant de lui assener une rafale de coups. Ezio chercha une faille, mais les poings de son adversaire  le harcelaient sans répit.
La pluie vint finalement à son secours. Le brute glissa sur les pavés détrempés et s’affala. Il n’en fallut pas plus pour l’assassin. Il se jeta sur le garde aussi impotent qu’un poisson hors de l’eau et lui logea ses deux lames sous le menton. Puis ramassant la hache, il décrivit un moulinet avant de la laisser tomber sur le cou de son adversaire.
Francesco en avait profité pour grimper sur sa monture. Il émit un bref sifflement et aussitôt une dizaine d’arquebusiers apparurent sur les toits formant un cercle dont Ezio était le centre.
- La fête est finie, assassino !
Il avait à peine achevé sa phrase que les arquebusiers étaient submergés par une horde d’assassins jaillis de nulle part.
- En effet, dit Ezio.
Le capitaine Borgia masqua sa frustration. Il tira son épée et s’élança au galop. Ezio resserra ses doigts sur le manche de la hache. Il attendit patiemment que son adversaire se rapproche avant de lancer son arme. Le corps décapité du cavalier tomba à bas de la monture et la tête de Francesco Avvoltoio roula sur les pavés avant de s’arrêter aux pieds de l’assassin.

Quelques instants après, les assassins se réunirent autour de leur meneur et lui racontèrent ce qui s’était passé. Mais ils ne firent que confirmer ce qu’Ezio savait déjà, grâce à la conversation surprise un peu plus tôt sur les toits. Les hommes mis en place par Cesare avaient été neutralisés et les rebelles avaient pu quitter la ville sans encombres.
Mais Ezio n’en demeurait pas moins soucieux.
- L’un des cochers est un traître infiltré. Il faudra le retrouver, c’est une priorité.
L’un des assassins posa une main sur l’épaule d’Ezio.
- Il s’est démasqué tout seul. Il a cru que nous venions pour lui et il a tenté de s’échapper. La seule issue qu’il a trouvée l’a conduit en Enfer.
Ezio afficha son plus large sourire.
- Bene. Vous avez tous fait de l’excellent travail. Je suis fier de vous.
- On peut encore faire quelque chose pour toi ? s’enquit un disciple.
Ezio leva les yeux.
- Oui, vous allez m’aider. J’ai encore quelque chose à accomplir.

Les assassins hissèrent le corps de Raphaëlo jusqu’au sommet de la Tour Borgia où Ezio attendait. L’assassin s’agenouilla près du garçon.
- C’est toi qui avais raison. Tu es un vrai assassino. Et tu l’as largement prouvé aujourd’hui.
Il ôta un flambeau de son logement. Il prit une profonde inspiration avant de le jeter à terre.
- Repose en paix, aquila !
Tandis que les flammes commençaient à lécher l’intérieur du bâtiment, Ezio s’élança du haut de la tour et effectua un magistral saut de la foi. Un aigle plana un instant dans le ciel comme pour accompagner l’envolée de l’assassin.

 


 

T’as aimé…ou pas

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samedi, 10 novembre 2012

Assassin's Creed III [Jeux Vidéo/Critiques]

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   Après un premier épisode novateur, mais très perfectible, mettant en scène Althaïr, un épisode II grandiose, suivi de deux opus consacrés toujours au personnage d'Ezio Auditore, Ubisoft nous livre enfin le très attendu IIIème chapitre de sa célèbre saga dans laquelle Assassins et Templiers s'affrontent pour le destin de l'Humanité. Sans oublier l'ombre de Divinités puissantes qui semblent manipuler Desmond afin d'accomplir leurs propres desseins.

C'est l'Histoire d'un Mec...

Une intrigue de plus en plus dense et complexe. Le résumé en début de partie n'est donc pas de trop pour nous remettre l'essentiel de l'histoire dans la tête. Les premières heures de jeu surprennent par la nature du personnage incarné. Une surprise qui prend des allures de cadeau empoisonné quand on pense à tout ce qui nous a été promis. On piaffe alors d'impatience et on ronge son frein à l'idée d'endosser le rôle de Connor Kenway l'amérindien, le nouvel assassin de cet (ultime ?) épisode. Du coup si on est familier de la série, on sera plus que tenté de rusher cette consistante mise en bouche qui offrira tout de même une rencontre déterminante ainsi qu'une chute inattendue.

Mais l'éditeur a clairement décidé de prendre le temps de nous présenter l'univers et son héros, puisque nous verrons et incarnerons Connor à plusieurs stades de sa vie. Libre au joueur de s'éterniser, mais tant qu'il ne sera pas adulte et proclamé assassin, Connor sera évidemment beaucoup plus limité dans ses possibilités.

Malheureusement, les développeurs n'ont pas été très inspirés pour la mise en scène et la narration. Outre des cinématiques fades, dépourvues d'émotions, l'histoire s'attarde sur des détails qui peinent à nous intéresser et quand vient les instants les plus emblématiques,  clichés et ellipses viennent supprimer tout le sel de l'aventure. Une totale incompréhension étant donné la qualité passée à ce niveau. Si les origines de Connor en elles-mêmes sont originales, elles sont desservies par des explications pour le moins succinctes et confuses. Et il en va de même pour la structure générale du jeu et de ses mécanismes. A ce niveau, on est loin du II qui parvenait brillamment à intégrer mission principale et activités annexes sans jamais perdre le joueur en cours de route. En voulant voir plus grand, le studio a manifestement ouvert des failles auxquelles on ne s'attendait pas : manque flagrant d'explications, bugs en tous genres et incohérences. Rassurez-vous, elles ne vous empêcheront pas d'apprécier son travail de titan qui flattera progressivement votre rétine et rentabilisera votre investissement. Mais une fois n'est pas coutume, il faudra être patient puisque ce n'est qu'à partir de la séquence 9 (oui, seulement) que l'intrigue gagne enfin en intensité et les dialogues en saveur.

Into The Wild...

Ce n'est donc véritablement qu'au bout d'une dizaine d'heures qu'on commence tout juste à mesurer l'étendue du soft en matière de contenu et d'immersion. Mais à ce moment-là, c'est la claque assurée. Et ce prologue/tutoriel qui nous avait semblé si contraignant et interminable est alors relégué au second plan. Face au gigantisme de la zone de jeu, du nombre de missions et d'activités annexes, on comprend alors qu'Ubisoft gardait en réserve sa botte secrète. Habitué à accoucher de grandioses reconstitutions, le studio signe ici son chef-d'oeuvre. A la manière d'un AC II qui avait mis la barre très haut pour se démarquer de la redondance de son prédécesseur, AC III repousse encore plus loin les limites et pose un nouveau jalon dans l'ère des jeux en monde ouvert. Découpé en plusieurs zones d'un intérêt égal, le monde de Connor est doté d'une autonomie exemplaire. Si l'assassin nous bluffe complètement par sa faculté à se mouvoir quelque soit le terrain et les circonstances, les animations des PNJ ne sont clairement pas en reste. Des tonnes et des tonnes de détails que seuls les joueurs les plus patients, curieux et contemplatifs auront plaisir à dénicher. Mais l'exploration étant plus que jamais au coeur du gameplay, tout est fait pour que vous ne passiez pas à côté de ces innombrables enjolivures qui forcent le respect et l'admiration.

On pourra ainsi allègrement grimper sur les ailes d'un moulin à vent, visiter le monumental chantier d'un navire en construction dans le port d'un Boston, vaste et criant de vérité ou encore escalader un phare, la nuit, sous une pluie battante. A ce propos, on pensait que Red Dead Redemption détenait la palme question rendu météo, mais AC III parvient l'exploit de rivaliser grâce à des effets tout aussi convaincants. C'est bien simple, lorsque les premières gouttent de pluie se mettent à tomber, on sourit d'avance à l'idée de voir l'environnement bénéficier d'une magnifique ambiance orageuse.

...and The Darkness

Les raccourcis ne seront donc pas de trop pour se rendre où l'on veut. La bonne idée, c'est que cette fois les tunnels des villes devront faire eux-même l'objet d'une exploration en temps réel afin de débloquer les différents accès rapides. Une phase fort sympathique puisqu'elle intègre une variété d'actions appréciables (orientation, énigmes, combat).

Qui va à la Chasse...

En ce qui concerne le comportement de la faune, le chef-d'oeuvre de Rockstar conserve la première place. On sent un aspect résolument plus arcade dans le titre d'Ubisoft dû à l'intégration discutable de QTE pour terrasser les plus grands prédateurs qui n'oseront par ailleurs jamais s'attaquer à vous, pourvu que vous soyez à cheval. Du coup on craint de moins en moins les effets d'une attaque surprise même quand elle vient d'un puma embusqué, ce qui ajoute encore au côté invincible de l'assassin que d'aucuns regretteront. On regrette surtout que les animaux rencontrés soient systématiquement mis en surbrillance, annulant l'intérêt de les pister, qui était en soi une bonne idée. On pourra cependant se consoler en les appâtant pour mieux les prendre au piège de nos collets. La déception la plus grande vient finalement de l'arc. Si vous comptiez démontrer toute votre dextérité en exécutant des tirs longue portée avec une précision chirurgicale, vous serez au regret d'apprendre que cette arme n'est utilisable qu'à une certaine distance et qu'en plus de cela, le ciblage automatique rendra la tache désespérément assistée. Une occasion ratée. Les archers dans l'âme se consoleront avec Skyrim et ses finish moves au ralenti du plus bel effet.

Le gibier n'est pas une denrée rare, loin de là, plusieurs espèces sillonnant l'immense et sauvage Frontière. Chacune vous rapportera de quoi alimenter votre empire commercial ou développer votre artisanat. Car si AC III n'est pas à proprement un RPG, c'est l'épisode qui se rapproche le plus du genre tant il regorge d'activités et d'interactions. Un contenu gargantuesque dans lequel on vient facilement à se noyer faute d'explications opportunes dans certains cas. Le fait est que le jeu ne se dévoile vraiment que progressivement au joueur, lui garantissant toujours de nouvelles choses à faire pour alimenter son intérêt. Certaines déjà connues des amateurs, d'autres venant enrichir un gameplay qui n'en finit pas de nous étonner par sa diversité. On peut d'ailleurs constater avec satisfaction que ce troisième opus est clairement la synthèse de toute la série. Un bon point à signaler.

Le Million !

Dans les bémols, on peut aussi pointer du doigt un défaut récurrent de la série : gagner de l'argent est toujours aussi facile. Les sources de richesse ne manquent pas. Que ce soit en commerçant, en déverrouillant des coffres, en attaquant des convois, en lançant ses recrues en mission ou bien encore en exploitant votre domaine, vous ne serez jamais à court de monnaie sonnante et trébuchante. Il aurait été judicieux, par exemple, de devoir réparer, entre deux batailles, les avaries de l'Aquila, notre navire et de recruter de nouveaux membres d'équipage afin de remplacer les matelots morts au combat. Des coûts importants qui auraient mieux équilibrer l'aspect économique du jeu tout en renforçant le background. En compensation, le joueur prendra beaucoup de plaisir à étendre son domaine et gérer ses convois de marchandises. Il verra même naître au fil du temps un véritable village animé par la vie courante de ses habitants, plutôt attachants, dont les tâches quotidiennes seront même exploitées dans le cadre d'un mini-jeu. Cette communauté grandissante donnera d'ailleurs lieu à plusieurs quêtes annexes destinées à enrichir l'artisanat ainsi que le background du jeu plutôt que d'offrir un challenge digne de ce nom.

Touché, Coulé !

Cela dit, puisqu'on aborde les batailles navales, c'est l'occasion ou jamais de saluer cette remarquable innovation. La maîtrise technique de ces séquences est hallucinante d'autant plus que la jouabilité est d'une simplicité enfantine. Connor est au gouvernail et peut virer de bord à tout moment tout en usant d'une batterie de canons de chaque côté. Le résultat à l'écran est spectaculaire. C'est immersif au possible tout en étant d'une fluidité exemplaire. Ce qui paraissait à première vue comme un gadget secondaire se révèle être au final l'une des plus grandes réussites du jeu.

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Les superbes animations sont dues à Jonathan Cooper récupéré par la suite par Naughty Dog (la saga Uncharted, The Last of Us)

FIGHT !

On ne peut parler décemment d'un Assassin's Creed sans aborder l'aspect du combat. Les affrontements seront bien évidemment nombreux et violents à souhait puisque vous aurez maintes fois l'occasion de vous dresser face à l'oppression de l'Empire Britannique. Le système a été revu pour s'aligner sur la référence en la matière depuis quelques années : le Batman de Rocksteady. Un bouton pour attaquer et un bouton pour parer, puis enchaîner de fatales contre-attaques. On peut faire difficilement plus simple. Mais là où AC III marque sa différence c'est dans le choix du coup de grâce qui varie selon l'arme équipée et qui donne lieu à de sympathiques animations. On se prend alors facilement pour Scorpion de Mortal Kombat avec la dague à corde ou Legolas lorsqu'on décoche une flèche à bout portant. Dans le même esprit, si Connor est placé entre deux ennemis lors d'une contre-attaque, une brève, mais plaisante cinématique en plan rapproché se déclenchera. On trucide ainsi en un éclair un peloton de fantassins dont certains se montreront parfois plus retors, bien heureusement. En ville, vos crimes vous vaudront régulièrement d'être traqué comme l'ennemi public numéro un et il faudra alors rivaliser d'astuce pour vous débarrasser de vos nombreux poursuivants et de leur feu nourri. Les affiches de prime font leur grand retour de même que les colporteurs, mais s'ajoutent à cela une nouvelle possibilité de recouvrer l'anonymat. En effet, les imprimeries vous permettront de réaliser vos propres affiches et ainsi de détourner la rumeur à votre avantage. Malin !

En tant qu'amérindien et assassin, Connor est naturellement expert avec des armes comme le tomahawk, l'arc et les lames secrètes. Il pourra aussi compter sur de nouveaux instruments de mort comme la dague à corde qui harponne l'ennemi et lui offre une pendaison en bonne et due forme pour peu que vous la lanciez depuis un arbre. Il bénéficiera aussi d'armes à feu d'époque telles que le pistolet et le mousquet qu'il devra recharger obligatoirement entre deux tirs à l'instar de ses adversaires.

IS THE END OF THE WORLD ?

Mais qu'en est-il de Desmond ? me direz-vous. Et bien, il est là et bien là. Et le voir évoluer dans différents environnements modernes au cours de phases d'action/plateforme pêchues fait plaisir à voir. La fin n'en sera sans doute que plus décevante pour beaucoup. A trop vouloir étoffer son scénario pour faire fructifier sa saga, Ubisoft nous laisse très dubitatif sur la finalité de tout cela. La saga est visiblement loin d'être terminée. Il faut pourtant savoir mettre un point final à une oeuvre pour la clore en beauté. Chose, que les studios, trop avides, ne sont, visiblement, plus capables de faire.

En conclusion, malgré des soucis techniques récurrents, Assassin's Creed III est un excellent monde ouvert, doté d'une aire de jeu et d'un gameplay riches et passionnants. On ne dira pas la même chose du scénario et du cadre historique beaucoup trop inégaux en terme d'intérêt pour remporter l'adhésion, d'autant que l'épisode se termine un peu trop en queue de poisson au vu de ce qu'on pouvait en attendre.

 

C'est le moment ou jamais
de passer à la postérité
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