mardi, 18 septembre 2012
Tant va la Cruche [Fanfics/Skymelott] Saison 1-Episode 6
La Forêt Automnale non loin de Faillaise.
Les arbres arborent cette somptueuse parure rouge et jaune, caractéristique de la région. Les oiseaux émettent leur chant mélodieux, l’air est empli de saveurs d’écorce et d’herbe. Un véritable poème vivant. Comme enivré par ce constat, un être civilisé se met à siffler comme pour exprimer son sentiment de totale symbiose avec la nature.
Léodagan est en train d’uriner dans un fourré.
- Ah bah il était moins une ! La bière de Bordeciel, elle est pas dégueu, certes, mais faut vidanger deux fois plus !
Tandis qu’il philosophe ainsi, une silhouette se faufile sournoisement vers son paquetage laissé à terre ainsi que vers le cerf qu’il a abattu quelques instants plus tôt.
Littéralement la main dans le sac, le voleur entend un grondement tout près de lui.
- Encore un ours, c’est bien ma veine !
Léodagan empoigne fermement le criminel :
- Oui, et je peux vous dire qu’il est pas prêteur celui-là !
Il fait basculer la capuche de l’homme et ses yeux s’écarquillent lorsqu’il reconnaît son prisonnier :
- Venec ? Mais qu’est-ce vous foutez là ? J’ai failli vous buter figurez-vous !
- Bah justement je me demande bien ce que je fous là, moi aussi ! J’étais avec mes gars peinards dans la forêt, on ne demandait rien à personne. Et puis d’un coup un ours qui nous tombe sur le paletot. Pas de quoi faire les fiers !
Léodagan sourit avec ironie :
- Bah, non, aucune raison de changer vos habitudes. Ensuite ?
- Vous pouvez me lâcher, peut-être ?
- Non. J’attends de voir si la suite est convaincante.
Venec déglutit :
- Et bien on s’est éparpillé sans demander notre reste. A un moment, je regarde derrière moi pour voir si la bête m’a suivi et boum ! Je me retrouve dans un coin que je reconnaîs pas du tout. Comme si j’avais…
- Passé un portail dimensionnel ? Et bah c’est pas de bol, c’est justement ce qui nous est arrivé aussi. J’imagine que notre disparition doit faire tout un foin en Bretagne ! A Kaamelott, comment ça se passe ? Ils sont pas trop dérangés par notre absence ?
Venec le dévisage, perplexe :
- Je suis pas sûr de comprendre, là. On s’est vu y a deux jours, vous vous souvenez pas ? Les nouveaux instruments de torture ? Vous m’avez commandé le nouveau, là, vous savez, le petit qui…
Léodagan s’esclaffe.
- Oui, celui qui arrache les oreilles et étire la langue en même temps ! Sûr que j’ai hâte de le voir à l’œuvre, celui-là !
Son visage se rembrunit soudainement.
- Mais au risque de vous faire passer pour un attardé, question d’habitude là aussi, cet entretien s’est passé y a au moins un mois. Etant donné que ça fait un bon mois qu’on est bloqué ici, en Bordeciel !
Il réfléchit et ce faisant, sa poigne se fait moins ferme.
- A moins que…
Tout en se libérant progressivement, Venec complète :
- A moins que le temps passe plus vite ici que là-bas. Mais là c’est plus de mon ressort, faudrait plutôt voir ça avec votre druide. Les trucs bizarres, c’est son rayon, non ?
- Ouais et je peux vous dire que depuis qu’on a atterri ici, il a fait des progrès. Moi aussi d’ailleurs. Qu’est-ce que vous faisiez au juste à part essayer de me tirer ma tambouille ?
- J’ai les crocs, figurez-vous ! Ca fait des plombes que je marche. J’ai vu personne à part des loups qu’ont essayé de me becqueter !
Léodagan hausse les épaules.
- Bon, y a une ville pas très loin. J’allais justement y retourner pour vendre mon gibier. C’est qu’ici ils ont leur monnaie, rien à voir avec chez nous.
Venec, soudain très intéressé.
- C’est quoi son petit nom ?
- Le Septime.
- Ah, ouais. Ca sonne bien. Genre ça vaut sept fois plus ?
Léodagan se plante devant lui, les poings sur les hanches.
- Genre que si vous décidez d’en ramener chez nous dans l’espoir de vous enrichir vaudrait mieux pas qu’ils viennent de mes poches. On se comprend ?
Venec prend l’air offusqué.
- Attendez, vous me connaissez. Je suis pas un renard. Je tape pas les copains.
- L’amitié chez les voleurs, ce serait une première !
- Mais, sinon, les clopins du coin, y a moyen de leur tirer quelque chose ou…
- Vous verrez par vous-même. Mais si j’étais vous, je ferais gaffe, je crois qu’y a de la concurrence.
Léodagan ramasse ses affaires. Venec sourit de toutes ses dents :
- Super, je vais vite faire mon trou, alors !
Faillaise. A l’auberge du dard de l’Abeille, Perceval et Karadoc sont absorbés dans une tâche délicate qui requiert toutes leurs ressources de chevalier.
Karadoc :
- J’avais pas encore goûté ce fromage ! Ca se laisse manger ! Ca vaut pas un de chez nous, mais…
Perceval vidant sa chopine :
- Par contre leur hydromel, là, c’est du petit lait ! Le meilleur vin de Bretagne à côté c’est de la pisse de bouc !
Karadoc, perplexe :
- Pourquoi, vous en avez déjà bu ?
Les deux compères se dévisagent avant d'éclater de rire, puis Perceval désigne l’aubergiste du menton :
- Puisqu’on en est à comparer, je sais pas vous, mais moi, notre tavernier, il commence à me manquer. On se marrait bien avec lui et puis quand on pouvait pas payer, on réglait ça à l’amiable. Ici, les arrangements c’est pas le genre de la maison. Et puis je crois que nos têtes leur reviennent pas.
- Ouais. Je crois que moi aussi je commence à déprimer. On a pris nos habitudes ici, mais bon, on en a quand même laissé de meilleures à Kaamelott. Et puis je pense à ma femme.
- Elle vous manque ?
- Je dirais pas ça. C’est plutôt que le fait qu’elle soit pas là, bah j’ai pas l’impression d’être complètement moi. D’habitude elle me dispute pour des conneries et de plus avoir ça, ça fait comme un manque, vous voyez ?
- Non. Moi à votre place, je pèterais de joie.
Karadoc secoue la tête.
- C’est sûr que tant qu’on aura pas mis la main sur ce machin magique, on aura aucune chance de rentrer.
Perceval se penche vers lui, comme pour lui confier un secret :
- Et mais si on réfléchit bien, on cherche un truc magique pour pouvoir revenir en Bretagne chercher un autre truc magique. C’est pas un peu con ça ?
Karadoc avale une tartine et tout en mâchonnant :
- J’avais pas vu ça comme ça ! C’est vrai que c’est con !
Léodagan et Venec arrivent sur ces entrefaites :
- Regardez qui j’ai trouvé en chemin !
Perceval :
- Mais qu’est-ce que vous foutez là ?
Karadoc tandis qu’ils s’installent à leur table :
- C’est drôle on était justement en train de penser à ceux qui étaient restés là-bas.
Venec, attendri :
- Ah ! Alors vous pensiez à moi ?
Perceval et Karadoc se dévisagent :
- Non.
Léodagan :
- Bon, on va commencer notre petite réunion. Venec, vous aurez qu’à faire comme si vous étiez là depuis le début, je vais pas vous raconter tous les épisodes.
Venec n’écoute pas, trop occupé à se goinfrer.
Léodagan :
- Bon, on a une piste sérieuse. Les bandits de Blancherive n’avaient pas le parchemin qu’on recherche, mais on a retrouvé un message sur l’un d’eux. Et c’est pour ça qu’on est ici.
Perceval :
- Ah, bon. Moi je croyais que c’était pour trouver une cachette assez grande pour Grüdü.
Léodagan :
- Quoi ? Il est là, lui aussi ?
Karadoc :
- Mais, non, c’est comme ça qu’on a appelé le géant. Fallait bien qu’on lui donne un nom. Alors comme en ce moment on a un peu le mal du pays…
Léodagan :
- Bon, je continue, mais vous me laissez causer sinon on va encore y passer la nuit ! Donc le message disait que le parchemin était en possession d’un certain Delvin, un membre de la Guilde des Voleurs. La bonne nouvelle c’est que je sais où elle est cette fameuse guilde.
Léodagan, jubilant, ouvre de grands yeux et point un index vers le bas.
Perceval examine le plancher :
- A la cave ? Doivent être serrés comme des sardines !
Léodagan souffle de dépit :
- Mais non ! Dans les égouts. Y a tout un réseau de tunnels et la guilde a complètement pris possession des lieux. Un sorte de ville sous la ville, si vous préférez. Mais tout sauf officielle.
Karadoc :
- Et la mauvaise nouvelle ?
- Pour les infiltrer, ça va être coton ! Pire que pour les bandits !
Venec s’arrête soudain de mâcher et souriant jusqu’aux oreilles :
- Bah, maintenant je sais pourquoi je suis là !
Le lendemain matin, Léodagan attend seul à une table de l’auberge. Perceva et Karadoc sont encore au lit, cuvant leur hydromel. Lorsqu’il voit entrer Venec, son visage s’illumine.
- Alors, vous l’avez ?
Venec s’installe et commence à se restaurer :
- Bah, c'est-à-dire, c’était pas aussi simple que je croyais.
Léodagan grimace.
- Que vous disiez ça par contre c’était tout sauf imprévisible. Ils vous ont demandé de crocheter une serrure et vous aviez pas la bonne clé ?
Venec, dépité, se venge sur un morceau de viande.
- Même pas ! Figurez-vous que je devais foutre le feu à des abeilles.
- Des abeilles ? Pour quoi faire ? Pour leur piquer du miel ?
- Même pas ! Soi-disant que c’est un test pour être accepté parmi eux. Moi qui peux pas blairer les insectes, vous imaginez que c’était pas le truc à me demander.
- On se demande bien ce qu’il faut vous demander pour être servis justement !
- La vérité c’est que c’est des amateurs et qu’ils ont rien trouvé de mieux pour le cacher !
- La vérité c’est que vous êtes pas plus voleur que moi ! Ah, non, mais je vous jure !
Puis Léodagan se crispe :
- J’espère que vous leur avez pas dit en face que c’était des blaireaux ! Parce que ce parchemin c’est notre seule chance de revenir à Kaamelott au cas où vous auriez pas saisi le scénario !
- Mais non, je suis pas con ! J’en pensais pas moins, mais je suis resté correct. Je leur ai même dit que pour me faire pardonner de leur avoir fait perdre leur temps, je leur enverrai un prince de la cambriole, un vrai furet, un as, quoi !
Léodagan bombe le torse et se fend d’un sourire :
- A un moment donné, faut se rendre à l’évidence.
Venec déglutit avant d’ajouter :
- J’ai dit que je leur enverrai Perceval !
Léodagan vire au rouge :
- Non, mais ça va pas bien la tête !
- J’avais pas beaucoup de temps avant qu’ils me foutent dehors alors j’ai improvisé.
- Et bah, on aura au moins appris une chose : vous êtes aussi doué pour cramer des ruches que pour improviser. Et on peut savoir pourquoi vous avez choisi Perceval plutôt que le vrai cerveau de l’équipe ?
- J’avais peur que vous leur rentriez dans le lard. Comme ils sont pas du genre commode et vous non plus, j’imaginais le tableau.
- Je vous propose un autre tableau, moi : si Perceval se plante, ce dont je ne doute pas une seconde, je vais effectivement leur rentrer dans le lard, mais faudra pas vous étonner si vous ramassez un ou deux gnons dans l’histoire. On se comprend ?
L’air triste, Venec acquiesce.
A cet instant, Perceval les rejoint avec un grand sourire.
- Alors, vous avez de bonnes nouvelles ?
Cela fait plusieurs heures que Perceval s’est aventuré dans les égouts. Il fait presque nuit.
Venec tente de dédramatiser :
- Il avait l’air heureux d’y aller.
Léodagan, moins optimiste :
- Forcément, il savait pas où il mettait les pieds. Remarquez quand il le sait, ça change rien. C’est même pire.
Puis il pointe un doigt accusateur :
- J’espère seulement pour vous qu’ils l’ont pas enlevé pour nous demander une rançon.
Venec prend un air offusqué :
- Attendez, on est des voleurs, on a une éthique quand même !
- Otez-moi d’un doute, c’est bien vous qui faites dans la vente d’esclaves, hein ? Alors pour l’éthique vous repasserez !
- Vous êtes mauvaise langue, le voilà ! On va vite être fixé !
Léodagan :
- Alors, vous êtes entier ?
Perceval sourit et tout en s’asseyant, pose un Parchemin des Anciens sur la table avant de commander une tournée. Les autres le regardent, bouche bée.
- Alors, j’ai assuré ou j’ai assuré ?
Léodagan, incrédule, détaille le rouleau :
- Quoi ? Mais comment vous avez fait ? Me dites pas que vous leur avez piqué, je vous croirais pas !
- Ah, mais j’ai pas eu besoin. C’est eux qui me l’ont donné.
Venec :
- Qu’est-ce que vous leur avez fait ? Vous leur avez chanté une chanson ?
- Même pas ! Je leur ai demandé s’ils connaissaient un jeu sympa, histoire qu’on fasse connaissance et figurez-vous qu’ils en connaissaient aucun. A Bordeciel, ils sont peut-être à la pointe question magie et compagnie, mais niveau distraction c’est zéro. Je leur ai donc proposé un cul de chouette. C’est mon jeu préféré. Ils avaient aucune chance. Je suis super bon.
Léodagan secoue la tête en souriant.
- Vous les avez plumés à un jeu de hasard !
Se tournant vers Venec :
- Ah, c’est très fort, faut reconnaître !
Venec, soulagé :
- Vous voyez bien. J’ai eu du flair sur ce coup-là !
Léodagan, curieux :
- On peut savoir ce que vous avez misé, vous ?
Perceval tout en se rinçant le gosier :
- Excalibur !
Venec et Léodagan en chœur :
- Quoi ?
Léodagan :
- Vous êtes gonflé ! Et si vous aviez perdu ?
Perceval :
- J’étais sûr de mon coup. Et puis fallait un appât qui ait de la gueule. J’allais pas les titiller avec une babiole qu’ils ont déjà en dix exemplaires. J’avais pas l’épée sur moi, mais quand je leur ai décrit, j’ai compris que j’avais flairé le gros poisson. On a fait plusieurs parties en l’air pour qu’ils se fassent la main et moi j’ai fait style qu’ils avaient leurs chances. Quand on a joué pour de vrai, j’ai arrêté de faire le poissard et j’ai sorti tout ce que j’ai voulu. Ils en revenaient pas.
Il s’esclaffe au souvenir de la partie.
Léodagan :
- Et bien on peut dire que depuis que j’ai atterri ici, je vais de surprise en surprise. Vous allez voir que l’ami Perceval va finir par retrouver le Graal !
Léodagan fixe à nouveau le parchemin.
- En tout cas, j’en connais un qui va sauter comme un cabri en voyant ça !
Plus tard, à l'écurie de Faillaise.
Léodagan, remonté :
- Où sont passés les chevaux ?
Perceval, crispé :
- Je savais bien que j’avais oublié de vous dire un truc ! En revenant des égouts, je me sentais tellement en veine, que j’ai parié avec un clodo que je pouvais toucher mon coude avec ma langue.
Venec à Léodagan :
- Je voudrais pas vous casser la baraque, mais pour le Graal, je pense que c'est mort !
Ca vous suffit pas ? Tous les épisodes de la saison 1 : ICI
T’as aimé…ou pas
T’as tout lu, tout vu, tout entendu…ou pas
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