Rechercher : le goût du sang
Winter's Tale [Cinéma/Critiques]
Je crois que ce film a agi sur moi comme une Madeleine de Proust, me ramenant à un état d'esprit que j'avais à une époque où le romantisme et le symbolisme étaient mon quotidien, où je vivais très concrètement d'Art et d'Amour. Du coup je suis rentré très facilement et avec beaucoup de plaisir dans cet univers naïf et très manichéen, comme on endosse une tenue qu'on affectionne et qu'on avait pas porté depuis longtemps.
Les personnages, bons ou mauvais, m'ont tout de suite plu, et j'ai suivi avec intérêt leurs aventures au sein d'un univers féerique très codifié, pas révolutionnaire en soi, mais très soigné et plein de bonnes intentions. Mais c'est aussi quelque part le point de faible de Winter's Tale. Car si certains éléments n'ont pas besoin de réelle explication, d'autres introduits brutalement comme coulant de source seront à l'origine d'une certaine confusion pour le spectateur peu familiarisé avec ce type de langage.
Jennifer Connelly a cotoyé plus directement la Fantasy traditionnelle dans le film Labyrinth de Jim Henson (Le Muppet Show) aux côtés de David Bowie.
On remarque une difficulté à équilibrer explications limpides et subtilités. En début et en fin de film, la voix-off s'invite, mais en délivrant platement le message, la morale, elle alourdit le propos et casse un peu la magie à la manière de l'épilogue de Sucker Punch. Il aurait peut-être mieux valu que les images parlent d'elles-mêmes, ce qui aurait fait gagner l'histoire en émotions sans avoir forcément à passer par un final un poil trop larmoyant.
Si la première partie fonctionne très bien dans l'ensemble, une fois à notre époque, tout semble plus balisé et téléphoné. Ainsi le personnage de Jennifer Connelly accepte un peu trop facilement le surnaturel dans sa vie et l'on ne peut s'empêcher de penser que le film est destiné à un public plus jeune. Heureusement, le concept du "Chacun porte un miracle en lui destiné à un autre" et l'importance accordée à la lumière et aux étoiles pour mieux accepter la mort sauront parler à tous les âges, une fois replacé dans la réalité d'un parcours de vie. (cf mon article Nourrir l'Espoir : notre mission à tous !). Bien sûr cela dépend aussi de ses croyances personnelles, de l'importance que l'on accorde à la destinée par exemple.
Un cheval blanc, un prince/voleur charmant au grand coeur, une jeune et jolie damoiselle porteuse d'une malédiction. Non je ne parle pas de Raiponce, mais il est un fait que Winter's Tale rassemble tous les ingrédients classiques du conte de fée. Pour certains ce sera sans doute l'overdose. En tout cas la spontanéité et la fraîcheur de Jessica Brown est pour beaucoup dans la réussite du film. Elle n'est pas sans rappeler la rousse Rachel Hurd-Wood dans l'adaptation du Parfum. Colin Farell (Total Recall) avait quant à lui déjà joué un amant éperdu et romantique dans Le Nouveau Monde. Mais bon sang qu'est-ce que c'est que cette horrible coupe de cheveux ???
Si vous aimez les ambiances enneigées, avec Winter's Tale (en français Un Amour d'Hiver), vous serez servi ! Quoi de plus romantique qu'une pluie de flocons et qu'un paysage à la blancheur virginale ?
Winter's Tale est adapté du best-seller de Mark Helprin.
Dans son exploitation des mythologies et d'une fantasy urbaine et contemporaine, Winter's Tale se rapproche par ailleurs pas mal de certaines histoires de Neil Gailman, auteur de Neverwhere et de Stardust lui-même adapté au cinéma et avec lequel Winter's Tale entretient une parenté certaine.
Russell Crowe incarne un agent de Lucifer (lui-même campé par un ténébreux Will Smith), s'offrant une énième performance qui comblera les cinéphiles. Charismatique, vraiment inquiétant, il est totalement crédible dans un rôle pourtant vu et revu, ajoutant sa griffe personnelle avec une diction et un accent particuliers qui subliment le personnage. A noter que le réalisateur, Akiva Goldsman, dont c'est ici le premier film, est à l'origine un scénariste réputé à Hollywood qui lui doit les scripts de Un Homme d'Exception et De l'Ombre à la Lumière, tous deux avec Russell Crowe.
Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :
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samedi, 01 août 2015 | Lien permanent | Commentaires (1)
Game of Thrones - Les Enfants Maudits [Fanfics]
Les Enfants Maudits
- Vous veillerez sur lui comme sur votre ombre. Il ne doit rien lui arriver.
Le garde se contenta d’incliner vaguement la tête. Sa réputation et sa fidélité faisaient le reste.
Elle n’avait rien de plus à lui dire, pourtant sa présence la rassurait et elle voulut prolonger l’entretien.
- Ce surnom qu’il vous a donné, ça ne vous dérange pas trop, j’espère.
Le garde savait que ce n’était là que pure formalité. Tout le monde se foutait bien de ce qui pouvait le gêner ou non. Mais elle, savait-elle comment on la surnommait ? Cela l’aurait-elle gênée de savoir que le peuple et pas seulement le peuple l’appelait la Putain du Régicide ?
- J’imagine que ça vient des origines de mon Clan.
- Oui, c’est vrai, votre grand-père était maître du chenil. Un jour il a sauvé le mien et en récompense il lui a donné des terres et un nom. Votre bannière et ses trois chiens ont une bien belle histoire. Ce n’est pas toujours le cas.
Elle se mit à jouer avec une lettre qu’elle venait de sceller.
- Les alliances devraient toujours naître et se raffermir ainsi, par des actes concrets, non par des promesses ou des postures. Mais les promesses et les postures ont du bon pour qui aime jouer. Et il se trouve que j’excelle dans ce jeu.
Le garde ne répondit rien. Il semblait tout ignorer des jeux politiques et vouloir que cela dure.
- En parlant de votre Clan, reprit la Lady, votre frère est aussi à notre service, comme vous le savez.
L’intéressé émit un bruit de gorge qui en disait long.
Elle détailla la brûlure qui avait ravagé la moitié droite de son visage. On aurait dit qu’il avait la lèpre.
- Je sais que vous n’êtes pas en très bons termes.
- J’ai l’épée qui me démange rien qu’en entendant son nom, si c’est ce que vous voulez dire.
- C’est regrettable. Nous avons autant besoin de vous que de lui. J’ose espérer que l’on pourra vous tenir à distance autant que possible. Vous n’envisagez pas de faire la paix, de toutes façons ?
Le garde resserra son poing sur la garde de son épée.
- Je comprends tout à fait. Je suis moi-même bien placée pour savoir qu’il y a certaines choses qu’on ne peut pardonner, même à un frère. Surtout à un frère.
Elle se confiait plus que de raison à ce qui n’était qu’un homme de main, aussi loyal fut-il à la Couronne. Mais elle avait peut-être plus de points communs avec lui qu’avec ceux qu’on jugeait proches d’elle.
- J’imagine que si vous avez refusé le titre de Chevalier c’est à cause de votre frère, pour ne pas avoir l’impression d’être comme lui.
- Si mon frère est chevalier, alors je chie sur la chevalerie.
Elle sourit. Elle aimait la franchise, cela devenait une denrée rare, surtout à Port-réal.
- On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses enfants. J’ai voulu les miens, je suis fière de chacun d’eux. Je les chéris autant qu’une mère peut les chérir. Ils sont mon sang, ma vérité. Le reste n’est que mensonge. Puisque vous ne souhaitez pas être chevalier, peut-être aurez-vous des enfants, un jour. Si cela arrivait, protégez-les au mépris de tout, au mépris des autres, au mépris de votre vie.
Et puis comme si soudainement elle se rappelait le motif de sa présence, elle répéta avec plus de conviction encore :
- Vous veillerez sur lui comme sur votre ombre. Il ne doit rien lui arriver.
- S’il meurt c’est que j’aurais moi-même décidé de ne plus le protéger.
Cela tomba comme un couperet. Le visage de la Lady pâlit et un rictus déforma son visage. Mais avant qu’elle ait pu s’exprimer, le garde ajouta :
- Mais je ne vois rien ce monde qui puisse me décider à faire cela.
Cersei afficha son soulagement et gratifia Sandor Clegane d’un sourire à la mesure de sa gratitude.
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vendredi, 13 janvier 2017 | Lien permanent | Commentaires (3)
The Dark Knight [Cinéma/Critiques]
Si dans un premier temps l'intrigue parait se disperser en présentant moult personnages et situations qui n'apparaissent pas forcément liés entre eux, il s'avère qu'au final tout est connecté et remarquablement cohérent. Comme un jeu de dominos (la fameuse pichenette évoquée par le Joker lui-même) l'équilibre des forces et même l'équilibre tout court se fragilise progressivement jusqu'à la chute fatidique.
La folie et le désordre finissent par gagner tout Gotham au grand dam du Batman. Oui dans The Dark Knight on dit LE Batman comme s'il s'agissait moins d'un personnage que d'une espèce. Certains tiqueront, mais bon on finit par s'y faire grâce donc à l'intensité du scénario qui monte crescendo. Plus regrettable en revanche, le personnage connu sous le sobriquet de Double-Face qui lui devient Pile ou Face. La première fois ça gâche vachement l'impact quand même.
A l'instar de Bruce Wayne, de son ami Gordon et des autres protecteurs de Gotham City, le spectateur assiste, impuissant, à des retournements de situation destructeurs qui finissent par gangrener la ville entière. La confiance deviendra un véritable terrain miné surtout quand les bons et les méchants changeront de camp sans crier gare.
Pour moi il est difficile voire impossible de voir The Dark Knight comme le second opus de la trilogie Batman de Nolan. Pour moi c'est un véritable film à part entière, une trilogie à lui seul tant il surpasse et éclipse les deux autres.
Tout y est si savamment introduit, équilibré. rarement Nolan (Inception, Interstellar) a su aussi bien mélanger les ingrédients, les émotions dans un seul et même film. Interprétation, scénario, mise en scène, psychologie, humour, action, émotion, réflexion : tout y est ! Nolan démontre ici une maîtrise telle qu'il s'est retrouvé incapable de l'égaler, de la prolonger sur l'opus suivant, The Dark Knight Rises qui souffre énormément de la comparaison. Si d'aucuns regretteront la disparition de tout élément gothique, de toute ambiance fantastique de l'univers, il est un fait que le réalisme proposé apporte beaucoup de sang neuf à l'oeuvre de Bob Kane tout en conférant une dimension particulièrement tragique qui ne trahit nullement le matériau originel, bien au contraire.
Le final aurait cependant gagné à être plus court, la séquence des deux ferrys, bien qu'intéressante, alourdit le propos et fait perdre de vue le face à face Batman/Le Joker qui retenait toute notre attention.
Lourde également, la sagesse imperturbable de Michael Caine/Alfred qui a réponse à tout et dont les interventions récurrentes enlèvent quelques moments de solitude bien torturés à Christian Bale (Terminator Salvation) qui aurait ainsi pu nuancer davantage son jeu.
Mais ces quelques défauts ne sauraient ternir l'éclat de ce joyau du septième art qui brille par sa noirceur.
Heath Ledger n'a pas volé son Oscar, hélas posthume. Totalement habité par son personnage, il fascine à chaque instant, à chaque mouvement, sa gestuelle aussi précise que naturelle ajoutant une énorme crédibilité au Joker.
Harvey Dent, le Chevalier Blanc de Gotham, ici aux bras de la fougueuse Rachel Dawes/Maggie Gyllenhaal (L'Incroyable destin de Harold Crick). Son évolution et ce qu'elle engendre est passionnante. Sa croisade contre le crime lui apportera beaucoup, mais lui coûtera plus encore.
Le Bat-pod de Batman, une moto dont l'apparition autant que l'exploitation restent dans les annales. Elle a tellement plu qu'elle est apparu à nouveau dans The Dark Knight Rises. Cf aussi Mon Top 5 Bécanes de Ciné
Nolan n'oublie pas de nous gratifier de quelques plans sublimes comme ci-dessus.
Plus de Batman ?
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lundi, 30 mai 2016 | Lien permanent | Commentaires (3)
Le Secret de la Tour Wayne
Les jours qui suivirent cette nuit mémorable, elle s'aperçut très vite qu'elle était changée pour toujours. Elle s'étonna de l'élasticité de ses muscles, de la souplesse de son corps et de sa formidable perception capable de s'affranchir d'obstacles auparavant insurmontables tels que la distance ou la nuit.
Elle comprit que son activité de voleuse n'avait été jusque-là que le prélude à sa véritable existence. Elle continuerait à voler, certes, seulement il lui faudrait revoir ses ambitions à la hausse. Le simple fait d'y penser la faisait ronronner de plaisir.
Elle commença par faire des riches propriétaires de Gotham une bonne carte de visite à l'intention d'éventuels commanditaires. Sa réputation se répandit comme une traînée de poudre dans les milieux de la pègre locale et bientôt elle put jouir de contacts privilégiés qui l'orientèrent sur des coups plus juteux encore. Les journaux oublièrent un temps cette adolescente en fugue, responsable du meurtre de ses parents et la menace constante du Joker.
Catwoman faisait désormais la une et l'intéressée avait bien l'intention de ne pas en rester là.
Après bien des aventures, elle commença à se lasser de ses succès. L'argent avait cessé d'être une motivation. Ces derniers temps, elle avait même travaillé pour rien, se délectant ainsi davantage des dangers encourus. "Après, tout, se disait-elle, j'ai neuf vies. Je peux bien en sacrifier une ou deux. Juste pour le plaisir." Ses nouvelles aptitudes au combat la poussèrent d'ailleurs à se mesurer aux fameux soldats tant redoutés gardant les lieux les plus convoités de la ville. Sa témérité croissante lui valut quelques pépins, ou plutôt quelques pruneaux. Dans ces moments-là, Midnight n'était jamais trop loin pour lui rappeler que son pouvoir était un don, un privilège qu'il ne fallait pas gaspiller de la sorte. Elle était une élue de Bastet. Ce n'était pas à prendre à la légère. Dans ces moments-là, elle fixait le chat aussi intensément pour lui rappeler : "Dis-donc, mon mignon, tu oublies que je suis une grande fille. J'ai passé l'âge de me faire sermonner."
Oui, dans sa soif de liberté et de plaisir immédiat, elle avait perdu plusieurs vies. Et dans sa volonté de ne pas s'en soucier, elle avait aussi volontairement perdu le compte de celles qui lui restaient. Vivre sur le fil du rasoir lui procurait une jouissance sans égale mesure. L'homme capable de lui procurait autant de plaisir n'était pas né.
Elle se faisait précisément cette réflexion lorsqu'un jour, assise à la terrasse d'un café dans le plus parfait anonymat, son regard accrocha une nouvelle fois la Tour Wayne. Elle sourit. "Si cet édifice n'est pas un symbole phallique déguisé, Monsieur Wayne, je ne suis qu'une voleuse à l'étalage." Elle se rappela alors la promesse qu'elle s'était faite, cette fameuse nuit où elle était morte. Ou plutôt revenue à la vie. Elle venait de trouver un challenge à sa convenance. Elle allait s'introduire dans les locaux de Wayne Enterprises et violer le système de sécurité réputé inviolable. Ce qu'elle volerait, elle l'ignorait encore et cela l'amusait follement. "Sur place, je trouverai bien quelque chose qui manquera à son propriétaire !"
Son oeil de lynx lui permit de repérer des dangers qui auraient sonné la fin de plus d'un être humain ordinaire. Et pour ce qui était de neutraliser les appareils de détection les plus sophistiqués, elle ne trouva rien de mieux que de dérober des gadgets dernier cri dans le bâtiment même et d'en user sans limite. Réflecteur, rayon laser miniature, lentilles à rayons X, régulateur thermique, tout y passa. Les caméras furent aveuglées, les détecteurs de mouvements pétrifiés et les gardes, envoûtés par une irrésistible paire de jambes croisées langoureusement autour de leur cou au détour d'un couloir.
"Fais de beaux rêves, mon gros". dit-elle au dernier vigile dans un murmure.
Elle avait décidé de ne tuer personne. C'était un principe auquel elle tenait. Un peu d'action ne lui déplaisait pas, surtout depuis qu'elle bougeait comme une tigresse, mais la violence gratuite et la mort, elle laissait ça aux mafieux. Une valeur qu'elle partageait avec la chauve-souris. Elle repéra un ordinateur qui semblait revêtir une importance particulière. Le pirater lui valut une bonne migraine, mais elle fut récompensée de sa ténacité. Elle découvrit que les six derniers mois, les employés faisaient des heures supplémentaires pour le moins conséquentes. Elle fouilla davantage les données et apprit que ce qui faisait l'objet d'un tel investissement était un projet top secret supervisé par Bruce Wayne en personne. Les travaux avançaient bien. Le projet en était à 90%. Il avait été baptisé "Innocence". Catwoman ronronna.
"Alors Monsieur Wayne, on a découvert un moyen d'éliminer une bonne fois pour toutes la criminalité qui ronge Gotham ? Intéressant. Je crois que j'ai trouvé mon bonheur."
Elle imprima les données. Des infos pertinentes, certes, mais qu'elle jugeait pour l'heure trop évasives et avares en révélations pour la satisfaire. Elle décida donc de poursuivre sa visite afin d'en savoir un peu plus. Elle finit par découvrir une étrange machine, une sorte de cylindre fait dans un alliage spécial, de la taille d'un homme et relié à une dizaine d'ordinateurs. Téléportation ? Transformation ? Destruction ? La fonction exacte lui échappait. En même temps, elle avait des circonstances atténuantes. Il faut dire que ce n'était pas vraiment son rayon. Elle songea qu'elle avait passé assez de temps dans la Tour et que de toutes façons, elle ne pourrait en savoir davantage. En quittant les locaux par une fenêtre et en courant souplement sur les toits, son précieux paquet sous le bras, elle se dit qu'elle trouverait sans peine un acheteur. Un poignard arracha la chemise en cuir de sous son bras et se ficha à quelques mètres. Sur le manche de l'arme se balançait presque sournoisement l'effigie d'un Harlequin miniature.
- C'est l'arme préférée de Mister J. Ca a son charme. Mais entre nous...
Catwoman se retourna. Une jeune fille en costume d'Harlequin la menaçait avec son fusil de sniper dernier cri.
-...moi je préfère les armes à feu.
En d'autres circonstances, une telle rencontre l'aurait sans doute bouleversée. Mais là...
- Halloween, c'est passé, ma petite ! Tu devrais regarder ton calendrier plus souvent!
- T'inquiète, je suis au courant. Mais dans le genre déguisement à deux balles, t'as rien à m'envier, je crois !
Catwoman caressa son masque et son justaucorps noirs, pas loin d'être vexée par un tel manque de considération.
- T'es vache. J'y ai mis tout mon coeur.
Puis, haussant les épaules :
- Tu comptes me tuer ?
Elle avait dit cela par pure curiosité, sans montrer que cela l'inquiétait plus que cela.
- Si j'avais dû te tuer, fit Harley, ce serait déjà fait, ma belle. Je t'ai dans ma lunette depuis que tu es entrée dans la tour.
L'intéressée lui dédicaça son plus franc sourire.
- Chouette ! De la concurrence !
Harley grimaça.
- Pas vraiment ! Je m'attaque pas aux vieilles !
Jenna sentit son sang ne faire qu'un tour.
- Ca, tu vas le regretter !
Harley fit feu. La femme-chat encaissa le coup sans broncher avant de rouler souplement au sol et de lui assener un coup de talon dans le creux des genoux.
- La vieille a quelques tours dans son sac, sale gamine !
Harley s'affaissa, mais se retint de tomber en usant de son fusil comme d'une béquille. Elle se redressa et dans le même mouvement la crosse de l'arme percuta la mâchoire de la voleuse dans une giclée de sang. Catwoman cracha sur le visage de son adversaire. Profitant de son aveuglement, elle la désarma d'un coup de pied avant de lui envoyer une manchette dans la poitrine qui lui coupa le souffle. Harley frappa au jugé. Elle toucha la voleuse à la pommette, mais cela ne suffit pas à la neutraliser. Catwoman frappa la jeune fille de la paume et la regarda tomber à genoux avec délectation.
- Je crois que la vieille a beaucoup de choses à t'apprendre ! Qu'est-ce que t'en dis ?
Une détonation coupa court à sa victoire. Un homme en costume violet, aux cheveux verts et au visage de clown hilare jaillit de l'ombre.
Cette fois, Jenna laissa l'étonnement se lire sur ses traits.
- C'est peut-être bien Halloween, finalement !
Le clown sourit. En fait, Jenna ne sut pas vraiment si c'était sa bouche qui s'étirait naturellement ou une sorte de cicatrice qui semblait s'allonger sous l'effet d'une certaine émotion. Ce détail sordide suffit à l'inquiéter. Les yeux de l'homme trahissaient un caractère lunatique coincé entre psychose dépressive et schizophrénie meurtrière. Rien de bon pour elle, à priori. Le clown sembla deviner son angoisse et s'en amuser totalement :
- Moi je dirais que c'est mon jour de chance !
T’as aimé…ou pas
T’as tout lu, tout vu, tout entendu…ou pas
Peu importe, post un com et like la page pour dire que tu existes car ton avis est important pour moi, mais aussi pour le futur de ce blog, un gros merci d’avance !
mercredi, 17 octobre 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)
Projets
- De La Plume à l'Epée (en collaboration avec Hervé"Tanis"Smagghe) [Roman mêlant réalité contemporaine et Fantasy] La base du récit est un rêve très troublant fait par mon meilleur ami. C'est un projet ambitieux au scénario complexe et qui recèle un succès potentiel. Alors à nous de jouer ! On a du mal à avancer !
- Lado L'Odyssée d'une âme [publication des journaux de ma soeur décédée le 21 décembre 2008] En cours
- Omega [Roman d'Anticipation] Une enquête musclée menée par un flic xénophobe et un cyborg sur fond d'immigration, d'intégration et d'enjeux politiques. Une simple analogie de la réalité. J'ai rapidement transposé cette histoire en jeu de rôle. Le joueur débarquait sur la planète Omega (jumelle de la Terre) Il devait se repérer et s'intégrer dans la mégalopole Technopolis. La liberté était entière et l'action souvent improvisée. L'inspiration de base est venue de l'ambiance du jeu Flashback. En attente
Sans le savoir, j'esquissais ce qui allait se nommer plus tard GTA et tous ses dérivés. Au lycée, j'avais déjà réalisé un jeu de rôle précurseur (égaré depuis. Argh!) Baptisé Earth 2354, il était proche de l'univers de Warhammer 40 000, incluant légions de Spaces Marines, créatures mutantes et décor apocalyptique. Une carte très détaillée permettait de générer de nombreux évènements aléatoires, missions secondaires et activités annexes. Tout ce que j'ai retrouvé dans le jeu vidéo Fallout 3 !!!
- Anticipations [Recueil de nouvelles basé sur les dérives du comportement humain : ambition, technologie, pouvoir, intolérance, matérialisme,...] Incluant Criminalité Intensive, Le Train de la Haine, Du Sommeil du Juste, Killer Scoop, Le Jour où l'Amour s'arrêta, L'Esprit Fantastique de Sylvester Synaptik, Le Dernier Poète, Le Billet Vert,... En cours
- Le Combat du Papillon Le projet qui me tient le plus à coeur : une histoire épique mêlant l'esprit des comics, la spiritualité, la psychologie, la poésie et le romantisme. J'ai déjà écrit une première version ( 7 cahiers de brouillon ! ) et réalisé de nombreuses illustrations mais je suis encore loin de la version définitive. En cours
Idéalement, je voudrais adapter cette histoire sous la forme d'un grand film d'animation. Ce serait une combinaison de X-Men (groupe de héros mettant leurs pouvoirs en commun pour améliorer le sort de l'Humanité et la faire évoluer) Matrix (élite qui tente de délivrer l'humanité d'une réalité aliénante) et de The Fountain (quête métaphysique) Autant dire que c'est ambitieux. Pour concrétiser davantage mon concept, j'ai réalisé un jeu de cartes en employant mes illustrations. Le joueur doit se débarrasser de ses cartes Vice en se servant de ses cartes Vertu. La poésie et le rêve sont des atouts supplémentaires. Le joueur gagne la partie s'il parvient à se libérer de son passé et à se construire un futur vierge de mauvaises pensées. La vie, en somme !] Les groupes qui m'inspirent : Nightwish (comme souvent), Within Temptation (idem), Epica
- Transylvania Autre frustration pour moi. Cette histoire racontait la romance contrariée entre un vampire et une jeune femme de la noblesse. Celle-ci se prénommait Sylvania, ce qui permettait d'introduire un jeu de mot dans le titre. Car c'était à travers (trans) elle que Rodolphe (le vampire) découvrait l'amour et la vie qui avec. Alors que le film Twilight fait un carton un peu partout, je suis évidemment tenté d'abandonner ce projet. J'avais déjà réalisé plusieurs illustrations et même écrit quelques chansons dont une love song ("Je suis vampire et je l'aime") interprétée par les deux personnages. Comme j'ai souvent envisagé cette histoire sous la forme d'une comédie musicale, je ne désespère cependant pas de la concrétiser un jour] Le groupe qui m'inspire : Stream of Passion avec la chanson Passion Reporté
- Devoir de Femme J'ai toujours aimé créer et mettre en scène des personnages féminins. Cette histoire d'espionne qui part retrouver les assassins de sa mère (elle-même espionne) est un autre projet qui me tient très à coeur. Le récit mêlerait étroitement psychologie, action et émotion et bien évidemment les ingrédients de l'espionnage : suspens, rebondissements. Comme j'ai souvent besoin de visualiser mes personnages, j'ai cherché qui pouvait incarner April Second (c'est le nom de l'héroïne) dans une éventuelle adaptation sur grand écran. Et je n'ai pas mis longtemps à trouver un visage et un nom : Catherine Zeta-Jones ! Elle devait d'ailleurs incarner pendant un temps Flint (d'après la trilogie littéraire mettant en vedette une espionne en quête de vengeance façon Au Revoir à Jamais. Chansons/musiques associées : Woman de Tina Arena et Senorita du groupe Bond] En attente
- Terre de Guerre intitulée initialement The Awakening[un autre hommage à l'univers de Warhammer 40 000 que j'affectionne particulièrement et dont je rêve de voir une transposition au cinéma ou en jeu vidéo façon Fallout 3. L'histoire de Terre de Guerre se déroule sur la Terre dans un futur lointain où l'humanité livre un combat acharné contre une race d'extraterrestres coriaces car capables de muter pour mieux résister aux armes ennemies. Plusieurs armées ou chapitres ont même fini par s'allier pour remporter la victoire. Il y a trois personnages principaux : Red Nex, le héros, en armure rouge et or. Il fait partie du chapitre des Tears of Sun et combat avec une épée tronçonneuse. Boustifaille Max, son ami, un chauve massif qui possède des organes cybernétiques et qui revêt une armure bleue et or. Il combat avec un marteau-tonnerre. Et enfin Jena, visage félin, cheveux noirs avec mèche violette et qui porte une armure noir et or et des griffes de combat. Au cours d'une bataille, Red Nex est blessé à la tête par l'une des créatures. Suite à cela, il va commencer à faire des rêves étranges où la réalité lui apparaît tout autrement. Cette histoire rappelle les scénarii de Final Fantasy : Spirit Within, Starship Troopers, Total recall,... Les groupes qui m'inspirent : Nigthwish (Long Lost Love), Linkin Park (Album Reanimation)] Reporté
- Tribal [Une histoire de clans qui s'affrontent aux moyens de tatouages magiques capables de prendre vie. Groupe de musique associé : Apocalyptica] En cours
- Space Squad et G-Force [Récit futuriste se déroulant à New York et mettant en scène un groupe de femmes flics aux tempéraments différents devant s'associer pour arrêter dans un premier temps un dealer de renom. L'histoire mêle Action, SF, psychologie, sentiments. Au départ proches d'un manga, les personnages et les situations évoluent progressivement vers le comics] En cours
- Le Sang des Etoiles [Space opera gothique mettant en vedette une aventurière prénommée Shaelin accompagnée de sa fidèle panthère noire, Ivy. Son passe-temps préféré : dénicher des trésors sur des planètes hostiles. Son rêve : mettre la main sur un artefact surpuissant : le mythique Sang des Etoiles. Tandis qu'elle parcourt l'univers, elle se lance également à la recherche de son père et de son passé. J'envisage cette histoire sous différentes formes : BD, Livre illustré et même jeu vidéo. C'est la chanteuse Amy Lee du groupe Evanescence qui a servi de référence au personnage et certaines de ses chansons (ceux des premiers albums, inédits dans le commerce) m'ont servi de Bande Originale pour créer l'atmosphère. En cours
- Dark Side of The Moon [Une histoire de Loup-Garou façon la Belle et la Bête. J'ai déjà traité un sujet de ce type avec la nouvelle Horreur à Slaughterfalls. Musiques associées : She is my Sin de Nightwish et Silhouette of a Dancer de Delain] Reporté
- Hollywood Panic [suite de Angelina Jolie et moi - d'après mon jeu de société du même nom] En cours
samedi, 24 janvier 2009 | Lien permanent
L'Eternité contre le Néant
Le temps est un corridor fermé que l’être humain arpente de long en large en croyant qu’il est infini.
- Seiko -
PROLOGUE
Il était 8h43. Noel Milkawn descendait l’escalier menant au bas du talus lorsqu’il vit l’homme jeter quelque chose à travers l’une des fenêtres de sa propriété. Son sang ne fit qu’un tour et il se lança à la poursuite du vandale. Il l’avait presque rejoint lorsque l’explosion les jeta tous deux au sol. Noel se redressa sur un bras et frissonna à la vue du trou béant qui avait constitué sa chambre dans un passé encore récent. L’instant d’après, il fusillait du regard le terroriste qui menaçait de lui échapper. D’un bond, il se jeta sur lui. L’autre le regarda comme s’il venait de voir un fantôme. Ils luttèrent, leurs poings frappant confusément tout ce qui se trouvait à leur portée. Noel se sentit soulevé du sol et il traversa la porte-fenêtre du salon. A demi groggy, il vint s’affaisser contre un secrétaire. Ses yeux s’écarquillèrent comme si une idée l’avait soudainement frappé. Sa main droite glissa vers l’un des tiroirs au moment où son agresseur s’écrasa sur lui. Des mains se nouèrent autour de sa gorge et il sut dès lors qu’il n’aurait pas le choix. D’une main, il tenta de repousser son adversaire, de l’autre, il ouvrit le tiroir. Il plongea ses doigts avides à l’intérieur, mais sa fouille se solda par un échec. Proche de l’asphyxie, son instinct de survie lui ordonna d’improviser. Alors d’un coup de tiroir, il assomma le tueur qui s’écroula lourdement.
Noel se redressa, exténué, la gorge endolorie. Mais qui pouvait bien être ce type pour lui en vouloir à ce point ? Il avait bien quelques ennemis et des détracteurs désireux de le voir en fâcheuse posture. Mais de là à vouloir l’éliminer chez lui et de manière aussi radicale…
Il s’avança vers son agresseur inerte et entreprit une fouille au corps minutieuse. Il trouva ses papiers et apprit qu’il se nommait Miguel Darras.
Evidemment c’était peut-être un nom d’emprunt. Il perçut un mouvement sur sa droite. Un homme élégant le mettait en joue. Il eut le temps de reconnaître le revolver caché habituellement dans son secrétaire avant que la détonation n’éclate.
PREMIERE PARTIE
Leon Wilkman ouvrit les yeux en soupirant bruyamment. L’incroyable intensité du rêve lui martelait le crâne. Epuisé – alors qu’il avait dormi huit heures d’affilée – il s’assit sur son lit en essayant douloureusement de regagner le présent calme et confortable de son existence. Une sonnerie retentit. Il fixa son réveil avant de se persuader que le bruit venait d’ailleurs. Il enfila un pantalon de pyjama et une chemise assortie. En sortant de la chambre, son regard caressa le sabre de collection, véritable antiquité, accroché au-dessus de la porte. Cet objet, lorsqu’il le contemplait, avait le don de l’apaiser. C’était donc devenu une sorte de rituel pour lui.
Un sourire aux lèvres, il se rendit dans le hall. Il pressa une commande sur le mur et la porte d’entrée devint transparente. Un homme en uniforme bleu et gris se tenait devant lui. Il portait un paquet anonyme sous le bras.
Leon vérifia son haleine et haussa les épaules avant d’ouvrir la porte.
L’employé lui dédicaça son sourire le plus vendeur.
- Bonjour Monsieur. Vous êtes bien Leon Wilkman ?
L’intéressé jaugea le paquet du regard en essayant d’imaginer ce qu’il pouvait contenir. Mais son cerveau de mercenaire retraité faisait le piquet de grève.
Il acquiesça.
Le facteur lui tendit un registre.
- J’ai un colis pour vous. Signez juste ici.
Leon ne sut pas pourquoi, mais il avait la conviction qu’il lui fallait gagner du temps.
- Un instant, s’il vous plaît. Je vais chercher mes lunettes. J’y vois rien sans mes lunettes.
Il s’éloigna et se dirigea vers le secrétaire.
« J’ai pas de lunettes, se dit-il. Pourquoi j’ai dit un truc pareil ? »
Le facteur pressa une main sur son oreille droite.
- Est-ce qu’il portait des lunettes ? murmura-t-il à un interlocuteur invisible. Réponds, ça urge. Il n’a pas l’air dans son assiette. Je veux un oui ou un non, c’est tout. Est-ce que dans ton rêve il portait des lunettes ?
- Je suis désolé, dit Leon en regardant autour de lui. Je ne sais plus où je les ai rangées.
L’employé redressa la tête en lui balançant son sourire de commercial.
« Ce n’est qu’un postier, songea Leon. Pourquoi je me méfie autant de lui ? C’est peut-être son sourire. On dirait qu’il veut me vendre quelque chose sans me le dire. Comme ces colporteurs du dimanche. C’est complètement insensé ! »
Le postier secoua la tête et lui fit signe de la main.
- Monsieur Wilkman. J’ai juste besoin d’une signature, vous savez. Vous n’avez pas besoin…
Leon revint sur ses pas.
- Vous avez raison. Ca n’en vaut vraiment pas la peine. Excusez-moi, vous m’avez tiré du lit et…
Leon prit le stylo et parapha l’endroit désigné.
L’employé lui remit le colis.
- Et voilà pour vous. Bonne journée, Monsieur Wilkman.
Leon l’observa monter l’escalier menant en haut du talus où l’attendait sa camionnette. Puis il reporta son attention sur le mystérieux paquet.
Il l’agita, mais n’entendit aucun bruit distinctif.
Il l’avait presque rejoint lorsque l’explosion les jeta tous deux au sol.
Leon frissonna. Il venait d’avoir un terrible pressentiment. C’était un piège.
Il regarda le facteur monter dans son véhicule.
L’instant d’après, il fusillait du regard le terroriste qui menaçait de lui échapper. Son sang ne fit qu’un tour et il se lança à la poursuite du vandale.
Comme dans un état second, Leon courut jusqu’au bas du talus.
L’employé mit le contact. Il adressa un dernier regard à la maison de Leon Wilkman. Et eut le souffle coupé en le voyant lui balancer le colis qu’il venait de lui remettre.
- L’enfoiré !
Le facteur éjecta la portière au moyen d’une commande et bondit hors de l’habitacle. Alors qu’il dévalait la pente, la camionnette disparut dans une explosion tonitruante.
- L’enfoiré ! éructa Leon.
Il regagna le hall et tenta de reprendre ses esprits. Son regard s’attarda sur le secrétaire. Il ouvrit un tiroir et plongea une main à l’intérieur.
…et il sut dès lors qu’il n’aurait pas le choix.