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vendredi, 20 avril 2012

Hollywood Panic [Recueil/Humouroïd]

ou le voyage déjanté d'un cinéphile français dans la mémoire du 7ème Art

 Pour (re)découvrir ce qui s'est passé avant

 

    On venait de quitter les côtes françaises et on survolait le tapis bleu de l’Océan Atlantique. Depuis notre départ en hélico, j’avais pratiquement rien dit. Faut dire que depuis que Tom Cruise m’avait annoncé que je pourrai revoir Angelina Jolie en vie, mon cerveau tournait comme un lion en cage dans mon crâne qui avait tout le mal du monde à le contenir. J’observai  Tom piloter  l’appareil avec une aisance des plus enviables. Ma vie avait bien changé depuis ma rencontre fatidique avec Angie. J’évitais de trop ressasser mes souvenirs avec elle, mais j’avais quand même régulièrement besoin de me pincer pour m’assurer que tout ce qui m'était arrivé était réel. Alors que le silence nous avait pris en otage depuis un bon moment, j’ai quand même fini par lâcher :

- Alors pour toi aussi le cinéma est une couverture ?

Tom m’a fait son fameux sourire enjôleur :

- Mieux que ça. C’est une vraie formation d’espion. Tu peux pas imaginer tout ce que j’ai pu apprendre en faisant des films.

- Comme lire sur les lèvres ?

- Tiens, un cinéphile.  Ca a dû plaire à Angie, ça !

Ma pomme d’Adam a confirmé. J’ai poussé un soupir pour éviter de chialer comme un môme à qui on aurait piqué sa sucette et j’ai poursuivi une interview que m’aurait enviée le gratin des journalistes :

-  Ca faisait longtemps que tu bossais avec elle ?

Parler d’elle au passé était un véritable crève-cœur, mais Tom m’avait assuré  que je pourrai la revoir bientôt alors je me consolais en me disant que c’était provisoire.

A notre altitude, c’était l’heure de pointe : Un banc de mouettes est arrivé brusquement en sens inverse et droit sur nous, sans crier gare ou même quelque chose d’approchant dans leur langue. Tom a usé de tout son savoir-faire pour éviter le carnage. L’hélice a épilé quelques volatiles, mais il y a eu plus de peur que de mal. Comme si rien ne s’était passé, il a répondu :

- On s’est rencontré il y a trois ans sur le tournage d’un film, une parodie de James Bond.

J’en eus le souffle coupé. Moi qui ai toujours pris soin de m’informer dans ce domaine…

- J’en ai jamais entendu parler !

- Le projet a été abandonné. On a malgré tout sympathisé et on a fini par découvrir notre identité secrète.

- Ah, oui ! Comme dans Mr and Mrs Smith avec Brad Pitt ! Quel putain de bon film, aussi celui-là !

Là, Tom a eu un sourire un peu bizarre. Comme si j’avais une verrue sur le nez. Sauf que c’était pas ça.

- Quoi ? Me dis pas que Brad Pitt est un espion lui aussi !

- Si je te répondais, il faudrait que je te tue après.

- Ok, laisse tomber alors. Je lui poserai la question quand je le verrai.

Je disais cela avec le plus grand sérieux. Cette éventualité ne m’apparaissait plus impossible étant donné le virage à 180 ° qu’avait effectué mon existence ces derniers jours. Il y avait du bon, et même du très bon comme ma complicité grandissante avec Angie et ce baiser fugace dans la voiture pour me remercier de l’avoir aidée. Et puis il y avait eu du moins bon, du très moins bon même comme quand mon salaud de père avait flingué Angie. J’avais eu sa peau, mais ses sombres projets n’en étaient pas pour autant terminés.

- Mon père a parlé d’une sorte d’opération baptisée Hollywood Panic. Qu’est-ce que c’est ?

- Une très mauvaise nouvelle pour les Etats-Unis. Et donc forcément pour le monde entier.

Ca ressemblait trop à une réplique standard pour blockbuster. Ca me suffisait donc pas.

- Mais encore ?

- C’est le nom de code d’un super virus. Ton père l’a lancé juste avant que tu ne l’affrontes. Je ne pourrai pas t’en dire davantage avant qu’on ait atteint notre destination.

- Justement, où est-ce qu’on va exactement ?

- Nouveau-Mexique.

J’émis un long sifflement. Enfin, je fis du bruit avec ma bouche.

- C’est pas la porte à côté, dis-moi !

Tom exhiba une seringue.

- Si tu veux, tu peux faire un somme.

- Non, merci. La dernière piqûre qu’on m’a faite m’a pas trop réussi.

Oui, je sais que la traversée de l’Atlantique en hélico n’a rien de passionnant, mais figurez-vous que…

- Bon, ça va, je vais la prendre cette piq…

L’aiguille me traversa le bras sans crier gare elle non plus.

J’ai ouvert la bouche pour hurler, mais mon cri s’est vautré sur ma langue.

-… fait mal cette connerie !

Tom a dû avoir pitié de moi et de ma curiosité. A moins que parler de me tuer l’ait fait furieusement fantasmé.

- Si je te dis qu’on se rend dans l’endroit le mieux gardé au monde.

La piqûre devait déjà faire effet car je répondis avec une grande assurance :

- Disneyworld ?

- Bon, le deuxième alors.

Entre deux noyades, mon cerveau prit une longue inspiration :

- La Zone 51 !!!

Tom opina du chef, ravi de l’effet que cela provoqua sur moi.

Etant d’une nature très brave, je me suis immédiatement mis à paniquer :

- Tu veux dire que mon père trafiquait avec l’armée ?

- Non.

- Tu veux dire que mon père trafiquait avec les extraterrestres ?

- Non !

- Tu veux d… Non, en fait, je vois plus !

Tom parut affecté par mon manque d’imagination. Autrement dit par ma déplorable naïveté.

- La Zone 51, l’armée, les prototypes d’avions, les extraterrestres, tout ça n’est qu’une couverture !

- Une couverture, ça aussi ? C’est moi ou l’espionnage est la plus grande literie au monde ?

Tom ignora ma raillerie.

- La vraie raison de l’existence de cette base est souterraine. A des kilomètres de profondeur. On y a stocké l’intégralité du cinéma américain. Tu imagines ?

A ma tête d’ahuri, il comprit finalement que j’avais quand même un peu d’imagination.

Il poursuivit :

- Dès que ça été possible, on a tout converti en données informatiques. Le problème c’est que ton père, avec sa saloperie de virus, vient de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière.

Je grimaçai :

- Il se prenait sûrement pour un artiste et il pensait sans doute que de faire ça revenait à créer son chef-d’œuvre ultime. Sauf que quand on est con c’est pour la vie !

Tom me fixa quelques instants avec un intérêt nouveau qui flatta mon égo :

- Tu n’as rien en commun avec lui. Mais ça, je crois que tu le sais déjà.

Je hochai la tête autant pour approuver sa déclaration que pour le remercier de sa franchise.

- Comment peut-on régler le problème ?

- Actuellement, la crème des experts essaie de localiser le virus, mais il a déjà fait pas mal de dégâts.

- C’est-à-dire ?

- Les films se mélangent. C’est un vrai foutoir. Plus rien n’est à sa place. Ca crée des paradoxes totalement flippants. A l’heure où je te parle le Loup de Tex Avery essaie sûrement de violer Marylin Monroe.

J’ai souri bêtement en imaginant la scène, avant que le regard de Tom ne me rappelle que ce n’était vraiment pas une bonne nouvelle. Surtout pour Marylin.

- On a étudié plusieurs solutions, mais le plus simple serait d’envoyer un homme à l’intérieur.

- Ah, ouais ?

- Plus précisément un esprit.

- Ah, ouais ?

- Plus précisément ton esprit.

- Ah, ouais !

Là, j’ai pris comme une décharge :

- Mon esprit ? Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ?!!

Je me frappai le front de la paume :

- Y a pas écrit USB !

Je pétais un câble, mais Tom ne s’est pas démonté pour autant.

- Le cerveau humain est une vraie pile électrique. Et le tien est une vraie centrale à lui tout seul. Depuis qu’on a décollé, l’ordinateur de bord effectue un scan complet de ton cortex cérébral. Tu es exactement l’homme que nous recherchons pour cette opération. Tu comprends ?

- J’ai vu Matrix environ 101 fois, ça compte ? Je suis flatté, mais est-ce que c’est sans danger ?

- Si t’as vu Matrix, tu connais la réponse.

- Ok. Si mon esprit meurt dans l’ordinateur, je suis bon pour nourrir les asticots.

Tom me dédia son plus beau sourire.

- Ils en auront de la chance !

Puis il s’esclaffa comme si je lui avais raconté la blague de l’Ours Bleu.

Moi je riais jaune. Même pas. Blanc cassé.

- Et qu’est-ce que j’y gagne, moi, à part sauver le monde encore une fois et blablabla ?

- Tu vas pouvoir revoir Angie. Je te l’ai promis et c’est pour ça que tu m’as suivi.

Là, il marquait un point.

- Attention, reprit-il avec gravité, tu ne seras pas là pour te payer du bon temps. Le temps nous est compté justement. Nous n’avons que quelques heures pour localiser et neutraliser le virus avant qu’il ait tout détruit.

- Sinon ?

- Sinon c’est le retour à l’Age de Pierre pour Hollywood.

J'osais à peine imaginer la catastrophe et heureusement pour moi la piqûre a fait effet à ce moment là.

 

 

 à suivre...

 

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