vendredi, 19 octobre 2012
Le Coeur a sa Raison que la Folie ignore
Le Joker et Harley Quinn se retirèrent dans une planque connue d'eux seuls. Le clown avait organisé une réunion express avec un comité de scientifiques à son service afin qu'ils lui traduisent les éléments du dossier qui demeuraient hermétiques à son esprit pourtant féru de technologie hi-tech. La réponse ne s'était pas faite attendre : Bruce Wayne était en train de concevoir rien moins qu'une machine à voyager dans le temps. Dans le passé, avait même précisé l'un des cerveaux réquisitionnés. Ce qui n'avait pas manqué de faire grincer des dents le Joker. Dans un accès de colère, il avait renvoyé toute l'équipe et mis l'appartement sens dessus dessous. Maintenant assagi, il était allongé sur un canapé en cuir capitonné, la tête posée sur les cuisses de sa jeune protégée. Harley lui caressait maternellement les cheveux.
- Tu ne devrais pas être aussi jaloux de Wayne. Tu n'as rien à lui envier.
- Je suis pas jaloux. Je suis ulcéré. Comment un minable milliardaire comme lui peut se retrouver à la tête d'un projet aussi important ? C'est vraiment donner de la confiture à un cochon ! Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir faire d'un gadget pareil ? Le passé, pourquoi le passé ? Et quel passé ? Je ne dormirai pas avant de connaître le fin mot de cette histoire.
- Tu veux que j'aille faire un saut chez lui ?
- Ah, je reconnais bien là ton irremplaçable dévouement ! Tu me ferais effectivement un grand plaisir en allant rendre visite à ce cher Bruce Wayne. Emmène quelques hommes avec toi, au cas où.
Le Joker réfléchit avant d'ajouter :
- Cette chère Catwoman pourrait aussi t'épauler. La violation de domicile c'est sa spécialité, après tout. Et puis je lui ai promis un scoop.
Harley se leva sans crier gare, la tête du Joker tombant brusquement sur le canapé.
- Pas besoin de cette allumeuse ! Je travaille en solo, Mister J !
Le clown s'assit lentement en ajustant son noeud de cravate.
- Tu travailles pour moi. Et si je te dis de t'associer avec Catwoman, ce n'est pas négociable.
Son sourire se fit enjôleur tout en demeurant un modèle d'autorité.
- D'accord, ma petite reine ?
Harley n'était pas d'humeur à baisser les yeux.
- Tu ne veux pas coucher avec moi, mais elle, tu la prendrais bien sans hésiter !
Le Joker se leva et sa main partit comme une flèche. Harley arrêta son geste, causant une vive stupeur.
- Tu te rebiffes ?
- Pourquoi tu me traites comme ça ?
Son ton était inhabituel. Le Joker ne la reconnaissait pas. Cela ne l'intimida pas pour autant. Il en avait vu d'autres.
- Je t'ai sauvé la vie. Elle m'appartient désormais. Je ne fais qu'appliquer un précepte vieux comme le monde.
- Tu es philosophe quand ça t'arrange.
Harley tenait toujours fermement le poignet du Joker. Ce qui évidemment était loin de lui plaire.
- Tu as cinq secondes pour me lâcher et me faire tes excuses.
Il la fusilla du regard. Là, elle comprit qu'elle n'était pas de taille. Elle retira sa main.
- Désolé.
Le poing du Joker se ferma. Il lui tourna le dos et sans pouvoir l'anticiper Harley reçut un violent coup dans le ventre. Elle tomba à genoux en hoquetant.
- La prochaine fois que tu me manques de respect, je te brûle la cervelle. Tout ce que je fais pour toi, je le fais par amour. Il serait peut-être temps que tu le comprennes.
Recroquevillée dans un conduit d'aération, Catwoman se mordit les lèvres. Elle ne portait pas Harley dans son coeur, mais le fait est que le clown dépassait royalement les bornes. Il ne s'en fallut de peu qu'elle n'intervienne en faveur de la jeune fille. Mais elle avait ce qu'elle voulait. En partant dès maintenant, elle arriverait au Manoir Wayne avant Harley. Sans un bruit, elle rebroussa chemin vers l'extérieur. Elle ne vit pas alors le Joker s'approcher de sa jeune protégée prostrée au sol et commençait à défaire son pantalon.
- Tu vas l'avoir ta nuit de noces, ma petite reine. Mais je te garantis qu'après ça, tu vas marcher au pas !
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jeudi, 18 octobre 2012
Imaginaerum par Nigthwish [Trailer]
Le célèbre groupe de Métal Symphonique nous offre un véritable film concocté par ses soins et illustré bien sûr par sa musique qui, disons-le clairement, était faite pour tutoyer le 7ème Art. Et comme on est jamais si bien servi que par soi-même... Le film sortira dans les salles obscures finlandaises le 23 novembre prochain. Pas de sortie en salles prévue chez nous, mais on pourra compter sur une distribution DVD-BLue Ray digne de ce nom. La BO du film quant à elle arrivera dans les bacs dès le 9 novembre.
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Une Chatte sur un Toit Bouillant
Catwoman avait de bonnes raisons de vouloir se débarrasser du clown pervers. Mais sentant qu'elle pouvait aussi avoir le dessus sur lui, à tort ou à raison, elle choisit de se montrer docile et même flattée de faire l'objet de tant d'attention.
- Tu veux un autographe ?
Le Joker se fendit d'une élégante révérence.
- Ma foi, j'apprécierais beaucoup d'avoir ta griffe.
La lame d'un cran d'arrêt jaillit de sa main.
- Mais ta langue m'a l'air tout aussi aiguisée.
Catwoman déploya une batterie d'ongles affûtés comme des rasoirs.
- C'est à quel nom ?
Le Joker s'esclaffa sans retenue.
- Toi, tu me plais. J'ai su tout de suite qu'on allait s'entendre. Mais si on écourtait les préliminaires et que tu me disais plutôt ce que tu as volé à ce cher Bruce Wayne.
La voleuse allait ramasser le dossier lorsqu'elle s'aperçut qu'il avait disparu. Elle le retrouva dans les mains de Harley Queen, laquelle avait semble-t-il bien récupéré de leur récent affrontement. Elle donna le dossier au Joker ce qui eut le don de l'énerver :
- Gentil toutou qui aura droit à son susucre !
Harley ne fit rien non plus pour cacher son mépris. Elle la mit en joue, le regard aussi froid qu'une lame de couteau. Le clown fit tinter sa langue contre son palais. Harley baissa aussitôt son arme, ce qui amusa évidemment beaucoup la voleuse.
- La laisse te va à ravir !
- Je vais être bon prince, fit le Joker, pour détendre l'atmosphère. Tu as manifestement bien besogné pour obtenir ces informations de premier ordre. Et comme je dis toujours "Tout travail mérite salaire "!
Catwoman soufflait distraitement sur ses griffes comme pour faire sécher un vernis visible d'elle seule.
- Tu penses à de l'argent, vieux grippe-sou ?
Harley la menaça à nouveau avec son fusil :
- Que penses-tu d'un peu de plomb pour changer ?
Catwoman arbora derechef le métal de ses doigts :
- Un peu de chair fraîche ne serait pas de refus !
Le Joker jubila :
- Allons, mesdames, rangez l'artillerie. Votre serviteur a le coeur fragile. Il n'aimerait pas voir vos jolis minois finir dans un bain de sang. Dis-moi donc ce que tu voudrais en échange, mon petit chat ?
- J'aimerais que tu me dises à quoi sert la machine que Wayne est en train de fabriquer. Quand tu le sauras. Car ma main à couper que tu le sauras.
Le clown tendit sa main avec un grand sourire :
- Et bien marché conclu !
Jenna agita son index :
- Je vais me contenter de ta parole, c'est moins risqué. Fais-moi signe lorsque tu auras un scoop à m'annoncer.
- Je n'y manquerai pas.
Catwoman salua Harley d'un petit signe de la main avant de se jeter dans le vide.
Le Joker fouilla la nuit à la recherche de sa sculpturale silhouette.
- Sacré donzelle. Elle a pas volé son titre de Reine de la Nuit !
Harley croisa les bras.
- Et moi, je suis quoi ? Un accessoire ?
Le Joker la prit dans ses bras.
- Non ! Toi...Toi tu es la Reine de mes Nuits !
- Alors pourquoi on a toujours pas couché ensemble ?
Le Joker la gifla.
- Je t'ai déjà dit de ne plus aborder ce sujet !
Il l'enlaça à nouveau tout en ouvrant la chemise en cuir :
- Voyons voir ce que ce cher Bruce Wayne mijote dans sa tour d'ivoire.
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mercredi, 17 octobre 2012
Le Secret de la Tour Wayne
Les jours qui suivirent cette nuit mémorable, elle s'aperçut très vite qu'elle était changée pour toujours. Elle s'étonna de l'élasticité de ses muscles, de la souplesse de son corps et de sa formidable perception capable de s'affranchir d'obstacles auparavant insurmontables tels que la distance ou la nuit.
Elle comprit que son activité de voleuse n'avait été jusque-là que le prélude à sa véritable existence. Elle continuerait à voler, certes, seulement il lui faudrait revoir ses ambitions à la hausse. Le simple fait d'y penser la faisait ronronner de plaisir.
Elle commença par faire des riches propriétaires de Gotham une bonne carte de visite à l'intention d'éventuels commanditaires. Sa réputation se répandit comme une traînée de poudre dans les milieux de la pègre locale et bientôt elle put jouir de contacts privilégiés qui l'orientèrent sur des coups plus juteux encore. Les journaux oublièrent un temps cette adolescente en fugue, responsable du meurtre de ses parents et la menace constante du Joker.
Catwoman faisait désormais la une et l'intéressée avait bien l'intention de ne pas en rester là.
Après bien des aventures, elle commença à se lasser de ses succès. L'argent avait cessé d'être une motivation. Ces derniers temps, elle avait même travaillé pour rien, se délectant ainsi davantage des dangers encourus. "Après, tout, se disait-elle, j'ai neuf vies. Je peux bien en sacrifier une ou deux. Juste pour le plaisir." Ses nouvelles aptitudes au combat la poussèrent d'ailleurs à se mesurer aux fameux soldats tant redoutés gardant les lieux les plus convoités de la ville. Sa témérité croissante lui valut quelques pépins, ou plutôt quelques pruneaux. Dans ces moments-là, Midnight n'était jamais trop loin pour lui rappeler que son pouvoir était un don, un privilège qu'il ne fallait pas gaspiller de la sorte. Elle était une élue de Bastet. Ce n'était pas à prendre à la légère. Dans ces moments-là, elle fixait le chat aussi intensément pour lui rappeler : "Dis-donc, mon mignon, tu oublies que je suis une grande fille. J'ai passé l'âge de me faire sermonner."
Oui, dans sa soif de liberté et de plaisir immédiat, elle avait perdu plusieurs vies. Et dans sa volonté de ne pas s'en soucier, elle avait aussi volontairement perdu le compte de celles qui lui restaient. Vivre sur le fil du rasoir lui procurait une jouissance sans égale mesure. L'homme capable de lui procurait autant de plaisir n'était pas né.
Elle se faisait précisément cette réflexion lorsqu'un jour, assise à la terrasse d'un café dans le plus parfait anonymat, son regard accrocha une nouvelle fois la Tour Wayne. Elle sourit. "Si cet édifice n'est pas un symbole phallique déguisé, Monsieur Wayne, je ne suis qu'une voleuse à l'étalage." Elle se rappela alors la promesse qu'elle s'était faite, cette fameuse nuit où elle était morte. Ou plutôt revenue à la vie. Elle venait de trouver un challenge à sa convenance. Elle allait s'introduire dans les locaux de Wayne Enterprises et violer le système de sécurité réputé inviolable. Ce qu'elle volerait, elle l'ignorait encore et cela l'amusait follement. "Sur place, je trouverai bien quelque chose qui manquera à son propriétaire !"
Son oeil de lynx lui permit de repérer des dangers qui auraient sonné la fin de plus d'un être humain ordinaire. Et pour ce qui était de neutraliser les appareils de détection les plus sophistiqués, elle ne trouva rien de mieux que de dérober des gadgets dernier cri dans le bâtiment même et d'en user sans limite. Réflecteur, rayon laser miniature, lentilles à rayons X, régulateur thermique, tout y passa. Les caméras furent aveuglées, les détecteurs de mouvements pétrifiés et les gardes, envoûtés par une irrésistible paire de jambes croisées langoureusement autour de leur cou au détour d'un couloir.
"Fais de beaux rêves, mon gros". dit-elle au dernier vigile dans un murmure.
Elle avait décidé de ne tuer personne. C'était un principe auquel elle tenait. Un peu d'action ne lui déplaisait pas, surtout depuis qu'elle bougeait comme une tigresse, mais la violence gratuite et la mort, elle laissait ça aux mafieux. Une valeur qu'elle partageait avec la chauve-souris. Elle repéra un ordinateur qui semblait revêtir une importance particulière. Le pirater lui valut une bonne migraine, mais elle fut récompensée de sa ténacité. Elle découvrit que les six derniers mois, les employés faisaient des heures supplémentaires pour le moins conséquentes. Elle fouilla davantage les données et apprit que ce qui faisait l'objet d'un tel investissement était un projet top secret supervisé par Bruce Wayne en personne. Les travaux avançaient bien. Le projet en était à 90%. Il avait été baptisé "Innocence". Catwoman ronronna.
"Alors Monsieur Wayne, on a découvert un moyen d'éliminer une bonne fois pour toutes la criminalité qui ronge Gotham ? Intéressant. Je crois que j'ai trouvé mon bonheur."
Elle imprima les données. Des infos pertinentes, certes, mais qu'elle jugeait pour l'heure trop évasives et avares en révélations pour la satisfaire. Elle décida donc de poursuivre sa visite afin d'en savoir un peu plus. Elle finit par découvrir une étrange machine, une sorte de cylindre fait dans un alliage spécial, de la taille d'un homme et relié à une dizaine d'ordinateurs. Téléportation ? Transformation ? Destruction ? La fonction exacte lui échappait. En même temps, elle avait des circonstances atténuantes. Il faut dire que ce n'était pas vraiment son rayon. Elle songea qu'elle avait passé assez de temps dans la Tour et que de toutes façons, elle ne pourrait en savoir davantage. En quittant les locaux par une fenêtre et en courant souplement sur les toits, son précieux paquet sous le bras, elle se dit qu'elle trouverait sans peine un acheteur. Un poignard arracha la chemise en cuir de sous son bras et se ficha à quelques mètres. Sur le manche de l'arme se balançait presque sournoisement l'effigie d'un Harlequin miniature.
- C'est l'arme préférée de Mister J. Ca a son charme. Mais entre nous...
Catwoman se retourna. Une jeune fille en costume d'Harlequin la menaçait avec son fusil de sniper dernier cri.
-...moi je préfère les armes à feu.
En d'autres circonstances, une telle rencontre l'aurait sans doute bouleversée. Mais là...
- Halloween, c'est passé, ma petite ! Tu devrais regarder ton calendrier plus souvent!
- T'inquiète, je suis au courant. Mais dans le genre déguisement à deux balles, t'as rien à m'envier, je crois !
Catwoman caressa son masque et son justaucorps noirs, pas loin d'être vexée par un tel manque de considération.
- T'es vache. J'y ai mis tout mon coeur.
Puis, haussant les épaules :
- Tu comptes me tuer ?
Elle avait dit cela par pure curiosité, sans montrer que cela l'inquiétait plus que cela.
- Si j'avais dû te tuer, fit Harley, ce serait déjà fait, ma belle. Je t'ai dans ma lunette depuis que tu es entrée dans la tour.
L'intéressée lui dédicaça son plus franc sourire.
- Chouette ! De la concurrence !
Harley grimaça.
- Pas vraiment ! Je m'attaque pas aux vieilles !
Jenna sentit son sang ne faire qu'un tour.
- Ca, tu vas le regretter !
Harley fit feu. La femme-chat encaissa le coup sans broncher avant de rouler souplement au sol et de lui assener un coup de talon dans le creux des genoux.
- La vieille a quelques tours dans son sac, sale gamine !
Harley s'affaissa, mais se retint de tomber en usant de son fusil comme d'une béquille. Elle se redressa et dans le même mouvement la crosse de l'arme percuta la mâchoire de la voleuse dans une giclée de sang. Catwoman cracha sur le visage de son adversaire. Profitant de son aveuglement, elle la désarma d'un coup de pied avant de lui envoyer une manchette dans la poitrine qui lui coupa le souffle. Harley frappa au jugé. Elle toucha la voleuse à la pommette, mais cela ne suffit pas à la neutraliser. Catwoman frappa la jeune fille de la paume et la regarda tomber à genoux avec délectation.
- Je crois que la vieille a beaucoup de choses à t'apprendre ! Qu'est-ce que t'en dis ?
Une détonation coupa court à sa victoire. Un homme en costume violet, aux cheveux verts et au visage de clown hilare jaillit de l'ombre.
Cette fois, Jenna laissa l'étonnement se lire sur ses traits.
- C'est peut-être bien Halloween, finalement !
Le clown sourit. En fait, Jenna ne sut pas vraiment si c'était sa bouche qui s'étirait naturellement ou une sorte de cicatrice qui semblait s'allonger sous l'effet d'une certaine émotion. Ce détail sordide suffit à l'inquiéter. Les yeux de l'homme trahissaient un caractère lunatique coincé entre psychose dépressive et schizophrénie meurtrière. Rien de bon pour elle, à priori. Le clown sembla deviner son angoisse et s'en amuser totalement :
- Moi je dirais que c'est mon jour de chance !
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mardi, 16 octobre 2012
Raids in the Rainforest
Le combat quotidien de Ana Rafaela D'Amico pour préserver la forêt amazonienne, sans doute au péril de sa vie puisque ses efforts contrarient des réseaux criminels importants et influents.
Page facebook de Ana Rafaela D'Amico
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lundi, 15 octobre 2012
La Naissance de Catwoman
Il était presque minuit. Jenna venait de cambrioler son quatrième appartement. Cette nuit, rien ne semblait pouvoir l'arrêter.
Elle avait ses habitudes, les habitants du quartier aussi. Et elle connaissait les leurs aussi bien que les siennes.
Il faut dire que depuis qu'elle avait renoncé à dévaliser les boutiques de luxe et les bijouteries, les affaires étaient devenues plus faciles.
Au fil du temps, les agents de sécurité s'étaient transformés en véritables soldats et les systèmes d'alarme en machine de guerre.
Jenna avait vite compris qu'elle n'était plus de taille, malgré son entraînement. Il lui manquait encore quelque chose d'essentiel pour pouvoir affronter sans risque les dangers de telles entreprises. Dans ses rêves les plus fous, elle s'attaquait à des sociétés de renom, leur volant leurs plus précieux secrets. Agrippée à une échelle d'incendie, elle contempla la Tour Wayne se dressant comme une inaccessible oasis au-dessus des toits de Gotham.
- Un jour je t'aurai, promit-elle avec conviction.
En attendant, elle se glissa par la fenêtre. L'appartement semblait désert. Elle commença à prendre quelques objets de collection faciles à revendre et peu encombrants. Elle envisageait toujours la fuite comme sa meilleure option et sa priorité était d'être ralentie le moins possible par ses acquisitions. Son sac à dos était presque rempli. Encore une petite fournée et elle n'aurait plus qu'à rentrer au bercail. Une voix d'homme au téléphone l'informa qu'elle avait fait fausse route et qu'elle n'était pas seule. "Jenna, tu te ramollis" se tança-t-elle. Curieuse de connaître sa victime, elle se coula contre un mur à proximité de la porte entrebâillée de la chambre.
" Oui. C'est vraiment une sale histoire. Gordon la prend très à coeur. Il déteste voir la jeunesse de cette ville être autant pervertie. On a toujours aucune indice sur l'endroit où peut se trouver la fille. Mais si le Joker est de mèche, comme on le pense, sûr qu'il va nous faire faire des heures sup' le patron. Moi ça me dérange pas. En ce moment, je suis seul et...Attends, bouge pas, je crois que j'ai entendu quelque chose."
Jenna avait cogné son sac contre le mur. "oui, tu te ramollis, ma fille !"
Elle commença à rebrousser chemin. Elle repassa silencieusement par la fenêtre. La lumière jaillit brusquement dans la pièce qu'elle venait de traverser. Le locataire apparut devant elle. Il avait les cheveux grisonnants, portait la barbe et une robe de chambre mitée. Mais Jenna n'eut d'yeux que pour le pistolet dans sa main droite.
- Tu tombes mal, ma poulette ! Je suis un poulet, justement !
Elle voulut s'écarter de la trajectoire de l'arme et se laisser descendre le long de l'échelle, mais le flic fut plus rapide qu'elle. Il pressa la détente. La balle atteignit la jeune femme entre le cou et l'épaule gauche. Elle tomba comme une pierre. La balle seule ne l'aurait pas tué. Mais elle bascula du sixième étage et rien ne vint amortir sa chute. Lorsqu'elle toucha le sol, son coeur cessa aussitôt de battre. Au même instant, l'église de Gotham sonna les douze coups de minuit comme pour annoncer la tragédie. Peut-être dans l'intention de la concurrencer ou de l'accompagner, un groupe de chats postés sur les toits se lança dans un concert de miaulements. Leur leader était un Mau égyptien, aussi tacheté qu'imposant. Il s'appelait Midnight. D'un regard il fit cesser les jérémiades, puis fixa intensément l'un des chats de gouttière présent. La seconde d'après, le félin, comme hypnotisé, se laissa tomber du toit.
Il s'écrasa violemment sur le sol à côté du corps inerte de Jenna. Bientôt, d'autres chats vinrent le rejoindre dans un sinistre ballet. En quelques instants, pas moins de neuf chats furent ainsi poussés au suicide, leurs corps formant un cercle parfait autour de celui de Jenna. Le sang des félins coula, imbibant les vêtements puis la peau de la jeune femme.
Le flic ne vit rien du phénomène. Paniqué par son geste, il alerta son collègue au téléphone, puis les urgences. Lorsque l'ambulance arriva sur les lieux, le corps de Jenna n'était plus dans la ruelle. A sa place, neuf cadavres de chats, aussi secs que des momies égyptiennes. Vidés de leur sang, mais surtout, de leur âme.
Jenna avait envie de vomir. Elle avait l'impression d'avoir englouti une marmite de sang frais. Le coeur au bord des lèvres, elle avançait en titubant, se raccrochant au mobilier urbain présent sur son chemin. Elle devait rentrer chez elle. Encore fallait-il qu'elle se souvienne où elle vivait. Sa tête lui faisait atrocement mal, comme si elle avait gagné un concours de cible pour battes de baseball. Elle se rendit compte que des chats s'étaient mis en devoir de la suivre. Ou plutôt de la guider. Elle avait toujours eu des accointances avec la gent féline, plus qu'avec la gent masculine, un peu trop intéressée à son goût. Combien de chats abandonnés, meurtris, avaient-elle sauvé d'une mort certaine ? Visiblement, ils n'étaient pas ingrats.
Elle suivit ses compagnons de route et finit par retrouver le chemin de son appartement. "Merde, c'est quoi le code, déjà ?" Elle baissa la tête vers l'un des matous ronronnant contre ses chevilles.
- Dis-moi, mon mignon, tu connaitrais pas le numéro, par hasard ?"
Le chat arrêta aussitôt ses câlineries. Il la fixa intensément. C'était Midnight. Jenna sentit son esprit lui échapper, puis lui revenir comme métamorphosé.
Si elle avait été un poil moins cartésienne, elle aurait dit que l'animal lui avait ouvert la porte à un autre monde, profondément enfoui en elle.
Lorsqu'elle se mit à grimper le long de la façade du bâtiment sans aucun effort apparent, elle sut que la raison était désormais à prendre avec des pincettes. Tout du moins, en ce qui la concernait.
Une fois chez elle, elle jeta ses vêtements sales et sauta dans un bain dans lequel elle espéra s'endormir paisiblement. Mais elle apprendrait bientôt que tout comme la raison, la paix ne devait plus trop faire partie de son existence.
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dimanche, 14 octobre 2012
Mon Top 5 David Guetta
A l'occasion de la sortie du tube "She Wolf" du très productif David Guetta, je vous propose ce top 5 de mes chansons favorites du célèbre DJ qui, il faut bien l'avouer, a toujours su bien s'entourer vocalement pour nous offrir des titres mémorables. On peut d'ailleurs regretter pour certains le rythme techno/dance qui apparaît parfois un tantinet intrusif et altère l'atmosphère initiale, comme c'est le cas pour "She Wolf". Question de goût, évidemment :
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samedi, 13 octobre 2012
Inception par Michael Ortega
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Concours Les Masques
A l'occasion de la sortie du jeu Dishonored, j'ai participé à un concours sur le thème Les Masques. La forme était libre et l'on pouvait proposer plusieurs projets.
Les résultats sont tombés il y a peu et je n'ai pas la chance de faire partie des vainqueurs. Pas même un lot de consolation. C'est le jeu, ma pauvre Lucette, j'entends bien, mais malgré tout j'ai de bonnes raisons d'être un brin amer.
J'ai fait l'effort de ne pas tomber dans la facilité en ne créant aucune oeuvre à la gloire de l'univers de Dishonored, en m'éloignant des références du monde du jeu vidéo, et surtout en recherchant un point de vue original sur le thème et un traitement visuel très différent à chaque fois. Les gagnants ne se sont pas vraiment donnés cette peine :
Résultats-du-concours-de-septembre-les-masques
L'avantage c'est que dans le fond, je n'ai aucun regret à avoir. Vu les critères qui semblent avoir été choisis, c'est sûr, je suis hors sujet, hors concours !
Mes créations :
Un masque pour le moins artisanal pour l'ami Batman
Et si le mot "masqué" lui-même voulait passer incognito...
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vendredi, 12 octobre 2012
Survival [Thème J.O.2012] par Muse
Chanson extraite de leur sixième album : The 2nd Law
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Signe Charnel [Fanfic Far Cry 3]
Cette fois, ses dents s’enfoncèrent plus profondément encore dans ses lèvres, perçant la chair sous la pression exercée. Le sang perlant des gerçures de la muqueuse lui coulait lentement dans la bouche, agaçant ses papilles par son goût cuivré. Mais la vraie douleur n’était pas celle qu’il s’infligeait lui-même, du moins pas celle pour laquelle il priait afin de la voir cesser dans l’instant. Sous ses pieds, les braises achevaient de lui carboniser la voûte plantaire, et lui, faisait de son mieux pour retenir ses hurlements. Les larmes qui rigolaient sans un son le long de ses joues gouttaient sur les charbons ardents, se transformant en vapeur avec des sifflements aigus. Quand, face à lui, la prêtresse fit signe de faire cesser l’initiation, Rajatan se décida enfin à perdre connaissance.
Il l’avait fait. Le premier test. Sur son épaule gauche se dessinait déjà une spirale sombre habilement dessinée, l’encre du tatouage rougissant les contours du tracé. Cela représentait une épreuve, la première d’une longue série qui s’achèverait par sa consécration en tant que guerrier rakyat. Depuis sa naissance, depuis qu’il avait vu les ornementations fleurir sur les bras et le torse de son père, Rajatan avait toujours été fasciné pour ces écritures mystérieuses, au sens bien plus profond que celui de simples dessins. C’était un code, une identité. Une part même de l’individu, définissant la personne sans que celle-ci n’ait à prononcer le moindre mot. Elle imposait le respect, ou frappait de terreur le cœur de l’ennemi. Mais plus encore, elle rappelait les marquages des bêtes rôdant dans la forêt. Les seuls vrais seigneurs de l’île, qu’il avait toujours portés en adoration. L’un tout particulièrement : le tigre, et ses rayures si proches des marques ornant à présent son bras.
« Tu as passé le premier rite d’initiation… ; déclara la prêtresse rakyat qui s’avançait vers lui alors que deux des guerriers lui bandaient les pieds à l’aide de feuilles d’aloès ; Tu fais désormais partie des nôtres, tout comme ton père en son temps. Ta route sera longue et difficile : il te faudra suivre le chemin du chasseur et celui du guerrier, être aussi rapide que le vent, aussi silencieux que le serpent qui glisse sans bruit dans l’herbe. Tu vas devoir apprendre à te battre. A tuer. Repose-toi en prévision de ta prochaine épreuve. Alors tu apprendras quelles sont les vraies lois, et qui tu es réellement. ».
Alors que Citra et ses hommes quittait la hutte, Rajatan se remémora les phrases de la chamane. Son père lui avait également dit que tout était écrit, que nul n’échappait à son destin et que seuls les vrais guerriers en apprenaient la signification. Alors, il n’y avait plus de raisons de craindre la douleur ou la mort : on ne pouvait pas y échapper. Seule comptait sa place dans le cycle : proie ou prédateur. Mais sa place, Rajatan la connaissait déjà. Il en avait eu la preuve concrète un jour où la jungle elle-même avait décidé de communiquer avec lui.
Il était inconscient à l’époque. Des dangers, des menaces que recélait la forêt. Il avait suivi le macaque sans la moindre crainte, s’enfonçant dans les buissons après un animal presque aussi grand que lui. Quant le singe avait entreprit de grimper à un arbre, il l’avait regardé faire, assis au milieu des fougères sans porter la moindre attention aux alentours. Et puis le tigre était arrivé. Un vieux mâle, à l’épaisse crinière latérale. Le fauve s’était avancé vers lui, sans un son, alors que le garçonnet fermait les yeux pour se mettre à pleurer en silence. Le prédateur l’avait jaugé de ses yeux couleurs miel, balayant de ses larges moustaches le visage maculé de boue de l’enfant. Sa truffe humide avait lentement caressé son front, reniflant avec force afin de déterminer à quelle créature appartenait ce rejeton des plus inoffensifs. Quant son odorat avait eu la réponse, il avait tourné les talons, repartant au plus profond de la jungle. Tuer cette chose pathétique l’aurait sûrement nourri convenablement, mais alors on lui aurait donné la chasse. A lui, le seigneur de la jungle, comptant bien le rester pour quelques années encore. Bien entendu, Rajatan n’avait pas conscience des réelles motivations qui
animaient le félin, interprétant son comportement anormal à sa manière. La bête l’avait choisie, et son nom l’y prédestinait. Il était Rajatan. L’homme-tigre.
L’eau de la rivière était agréable, chauffée à blanc par les rayons ardents du soleil. Les algues rugueuses lui frôlaient les mollets alors qu’il évoluait au beau milieu du marécage, seul, sur un territoire n’appartenant pas à la tribu. Un coup de feu dans le lointain lui fit relever la tête. Les pirates, à n’en pas douter. Des individus sans scrupules ni morale, qui si considérés comme des hommes rabaisserait plus bas que terre la notion de genre humain. Ils étaient des bêtes, tuant pour des liasses de papier vert ou simplement pour le plaisir. Rajatan lui aussi avait apprécié le fait de leur ôter la vie, à quelques reprises, lui valant plusieurs nouvelles ornementations charnelles, disposées selon sa volonté comme de longues bandes sombres incroyablement détaillées. Il était en bonne voie. Bientôt, il serait devenu un tigre. Comme il l’avait toujours souhaité.
Un remous quasi imperceptible troubla la surface du marigot à un mètre à peine de Rajatan, faisant trembler la dense couverture de lentilles d’eau. La faible profondeur n’était pas un facteur rassurant, dans la mesure où des créatures bien plus dangereuses que de simples poissons vivaient dans ses eaux. Son couteau de plongée en main, le jeune homme fixa la surface du marais, son cœur battant la chamade. Il y en avait un, il en était sûr. Le tout était de ne pas se laisser surprendre. De toujours frapper le premier.
La gueule protubérante du saurien jaillit hors de l’eau sans prévenir, sur la gauche de Rajatan. Surpris, le guerrier bondit sur le côté, évitant l’étau mortel qui se referma en un claquement sonore. L’eau se mit alors à tourbillonner alors que le reptile le contournait, cherchant à le prendre à revers. La seconde fois où l’animal attaqua, Rajatan évita les mâchoires écailleuses pour ensuite les agripper, maintenant la gueule fermée à la seule force de ses bras alors que le crocodile marin entamait sa ronde de la mort. Les centaines de kilos de muscles du reptile tordaient ceux du jeune homme, le noyant à moitié alors que la créature effectuait des tonneaux sur le fond vaseux. A plusieurs reprises, Rajatan sentit son crâne heurter un rocher ou une branche enfouie dans le limon boueux, alors que peu à peu ses poumons se vidaient de l’oxygène qu’ils contenaient. Son arme toujours à la main, il la leva avant de l’enfoncer dans l’épais cuir dorsal du saurien, juste au niveau de l’une des arêtes osseuses. Sous les convulsions du crocodile, Rajatan sentit sa lame déraper sur sa main, lui arrachant un hurlement de douleur transformé en une nuée de bulles.
La large écaille en forme de plaque finit par lâcher, alors que le jeune guerrier émergeait la tête hors de l’eau, lâchant prise. Il sentit la queue puissante du reptile lui heurter violemment la jambe alors que l’animal disparaissait dans les profondeurs du marécage, surpris d’avoir eu affaire à une proie qui n’en était pas une. La vilaine entaille lui zébrant la main saignait abondement mais Rajatan n’y accordait aucune attention : entre ses doigts couverts de vase, l’énorme écaille vert sombre brillait d’une lueur étrange. La même que celle qui ne tarderait pas à s’ajouter à sa collection de tatouages.
« Tu as réussi la dernière épreuve… » concéda Citra alors qu’elle recevait le jeune homme dans sa hutte personnelle, enfumée par les senteurs étouffantes d’encens et de plantes locales occupées à brûler dans des vasques prévues à cet effet. Dans la semi pénombre qui baignait la case en bambou, l’ambiance était on ne peu plus mystique, les quelques flammèches des bougies de graisses éclairant juste assez pour que Rajatan puisse fixer la prêtresse dans les yeux. Elle avait un regard profond. Magnétique. Comparable à celui d’un serpent qui danse tout en hypnotisant sa proie, serpent à qui il fallait ajouter la grâce féline d’une de ces panthères mélanisées qui rôdaient parfois la nuit aux abords du village. Elle avait quelque chose d’envoûtant, qui donnait la chair de poule et faisait brutalement monter la tension. Quant elle effleura de sa main l’épaule de Rajatan, celui-ci ne put s’empêcher de s’imaginer des choses. Autant de scénarios impossibles qui lui coûteraient non seulement sa place dans le clan, mais peut-être aussi sa vie.
« Le temps est venu pour toi de découvrir ton symbole. Celui qui guidera ta vie. L’animal en qui tu trouveras la force, et que tu devras renoncer à tuer si tu veux rester en vie sur le chemin que tu as pris. Laissons les esprits nous dire qui tu es vraiment… ». D’un geste vif, elle attrapa une bourse en cuir dont elle vida le contenu sur sa table de bois sombre. Les os de chauve-souris chutèrent un à un avec un cliquetis quasi mécanique, dessinant quelque chose que Citra semblait être la seule à pouvoir décrypter. Quoi qu’elle puisse y voir, Rajatan connaissait déjà sa réponse. Le tigre. Le seigneur de la jungle. Le seul vrai roi de l’île, qui chasserait les pirates et ramènerait l’équilibre. Lentement, la prêtresse releva la tête, prononçant deux mots tout en regardant le visage de l’homme lui faisant face se décomposer. « Le cerf. ».
« Il a du y avoir une erreur… ». Les sourcils de la chamane se froncèrent. « Les esprits ne commettent pas d’erreur. S’ils t’ont désigné ainsi, alors c’est que le cerf sera ton seul totem. Tu en as l’agilité et la vigueur : soit fier de ce don qu’ils t’ont accordé… ». « Mais… ». « Renies-tu la pensée des anciens ? La voix même de la jungle ? Tu souhaitais si ardemment le tigre que les esprits ont voulu te mettre en garde. Le tigre n’est accordé qu’aux hommes capables de tout sacrifier pour sauver les leurs et ainsi accorder la paix et l’harmonie. Ta fougue et ton impatience n’étaient pas compatibles avec ce destin. Vis heureux ainsi, et suis les règles qui t’on été enseignées… ». Les dents serrées, Rajatan quitta la hutte de la chef de tribu, son sang bouillant dans ses veines. Les esprits s’étaient moqués de lui. Ils l’avaient désigné comme un cerf. Une simple proie…
C’était un test. Cela faisait partie des épreuves, il en était sûr. L’ultime rite de passage, veillant à prouver leur valeur à ceux suffisamment malins pour interpréter les dires des anciens. Tapi dans l’herbe, Rajatan fixait le cerf occupé à brouter à cinq mètres à peine de lui, inconscient de sa présence. N’étais-ce pas une énième preuve qu’il était bien destiné à être un tigre, que d’avoir réussi à s’approcher aussi près de l’animal sans l’avertir ? A moins que l’animal-totem ne craigne plus le porteur de son signe… Mais dans ce cas ; pensa Rajatan ; pourquoi le tigre m’a… Fatigué de réfléchir, le jeune guerrier banda son arc et tira. Un coup parfait. Le cervidé tomba au sol sans un son, le crâne percé d’une flèche : tué net. A lors qu’il s’approchait du cadavre encore chaud de l’animal, Rajatan soupira longuement. Il avait tué pour rien sans raison. Les esprits n’aimaient pas cela. C’était pour ça qu’on lui avait interdit de tuer le crocodile et tant d’autres créatures. Pour ne pas devenir comme les sous hommes qui revendiquaient la propriété de l’île.
Mais là, tout était différent. C’était leur volonté. Leur message. Citra n’en était pas consciente, elle n’avait pas vu le tigre. N’avait pas compris ce que ses actes avaient voulu signifier. Abandonnant la carcasse aux charognards, Rajatan repartit en direction du village, le cœur léger. Maintenant que son animal totem était mort, un autre lui serait accordé. Le tigre bien entendu. Pas une proie comme l’avait été le cerf. Et peu importaient les règles clamant que ceux qui tuaient leur animal-signe périraient par ces mêmes créatures. Rajatan le savait : jamais aucun cerf ne serait assez fort pour venir à bout d’un tigre, à moins d’être un cerf particulier. Pas comme les autres.
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lundi, 08 octobre 2012
Océans de Jacques Perrin
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Cloud Atlas [Vidéos/Trailers]
Quand les créateurs de la saga Matrix s'associent au réalisateur du Parfum et de Cours Lola Cours, on peut s'attendre à un film phénoménal. Ce trailer en tout cas nous en fait la promesse. On pense à des oeuvres majeures du genre comme Mr. Nobody et The Fountain, ce qui augure du meilleur. En tous les cas, l'émotion sera certainement au rendez-vous ! Et vous ?
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jeudi, 04 octobre 2012
Seven Devils par Florence and The Machine
Un nouveau joyau musical de celle qui avait déjà brillamment illustré Blanche-Neige et le Chasseur
Découverte de Seven Devils dans le trailer de Beautiful Creatures :
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mardi, 02 octobre 2012
Le Chat et La souris [Fanfic Far Cry 3]
La panthère fit un nouvel aller retour dans sa cage à peine assez grande pour elle, ses omoplates dansant l’une face à l’autre à chacun de ses pas. Les babines découvertes et en sang, elle se retint de feuler, ses crocs ébréchés lui entaillant les gencives. Les heures passées à essayer vainement de ronger les barreaux rouillés de sa prison s’étaient avérées aussi futiles que douloureuses, et elle avait à présent abandonné tout espoir de fuite. Elle qui trois jours plus tôt chassait au beau milieu de la jungle, reine incontestée d’un territoire d’une cinquantaine de kilomètres carrés se retrouvait à gouverner une geôle miteuse à peine assez spacieuse pour lui permettre de s’allonger. A tourner sans but dans sa cage, Darkness commençait lentement à devenir folle, la nervosité l’empêchant de rester immobile. Et il y avait cette créature qui la fixait. De l’autre côté. Il sentait le sang et la poudre. Il sentait la mort.
Les côtes lui saillaient davantage depuis sa capture : elle avait faim. Elle avait bien conscience du plan de Charogne, comme elle avait décidé de l’appeler. Il voulait la briser. Comme les autres prisonniers des cages voisines. Mais elle ne cèderait pas. Elle resterait sauvage, féroce. Elle le resterait dans un but unique : être à même de l’égorger elle-même quant il commettrait l’erreur de desceller le lourd cadenas la maintenant enfermée.
Charogne cessa de l’observer quelques secondes, alors que l’un de ses semblables déverrouillait l’écoutille supérieure de la cage. Darkness fixa le point d’ouverture, prête à bondir. Hélas, il s’avérait trop petit pour qu’elle puisse ne serais-ce qu’y passer la tête. Pas moyen de s’évader par là. Pas moyen de sortir. En revanche, il était possible d’entrer. C’est ce que prouva la petite masse informe qui s’écrasa sous le nez de la panthère, avant de pousser un petit couinement terrifié. Immédiatement, l’échine de Darkness se courba. La vue d’une proie la conditionnait, l’instinct lui insufflait les pulsions prédatrices inhérentes à sa race. Faim. Tuer. Manger.
Le macaque juvénile siffla alors que le fauve le faisait rouler d’un coup de patte. Bien qu’il n’en ait jamais vu auparavant, sa mémoire génétique savait qu’il s’agissait d’un ennemi. D’un danger. Nouveau coup de patte, le rapprochant du museau du félin mélanisé. Ce dernier avait pris soin de ne pas sortir les griffes, de sorte à garder son jouet en vie. Un jeu cruel, du chat et de la souris. Des pulsions contraires menaient une guerre sans merci dans son cerveau affaibli par les privations alors qu’elle continuer à s’amuser avec cet être qui ne lui ressemblait en rien. Pourtant, il y avait en lui des traits lui rappelant ses propres petits, perdus à peine un mois plus tôt à cause d’une averse trop violente. L’instinct maternel était puissant chez elle, et ce qu’il en restait ferait peut-être la différence entre un dîner et une nouvelle progéniture.
Amusé de voir la panthère jouer ainsi avec sa proie, Vaas s’approcha au plus prêt de la cage, à un demi-mètre à peine du fauve. Celui-ci avait enserré le bébé singe entre ses pattes avant et ne bougeait plus, replié sur lui-même. Que faisait-il ? Etait-il en train de manger ? Ou bien de montrer de la compassion pour une chose qui appartenait à un autre monde ? Le grondement rauque de l’ours prisonnier de la cage voisine lui fit relever la tête. « Ta gueule, toi… » lâcha-t-il à l’intention du plantigrade aux griffes rehaussées d’embouts métalliques. Il se tairait bien assez tôt, quant ce soir il lui ferait affronter dans l’arène un tigre ou un autres ursidé fraichement capturé. Ou peut-être même cette panthère, si elle se montrait trop maternelle…
« Hé, Boss ! ». Agacé, Vaas se retourna, passant une main le long de la longue strie qui marquait sa chair à la hauteur du sourcil. Un des nombreux tics dont il souffrait sans même sans rendre compte, même si celui-ci était bénin comparé à d’autres. « Quoi ? ». « Voyt dit que ses hommes en patrouille
sur la côte ont repéré un bateau. Il veut qu’on les ‘réceptionne’ une fois qu’ils seront sur la plage. On attend tes ordres... ». Voyt. On en revenait toujours à lui. Ce type avait beau fournir armes et munitions, sans compter les véhicules, il n’était pas de leur monde. Il vivait dans sa petite maison en briques, sirotant ses cocktails en empochant les liasses, sans avoir jamais mis le nez dans les bois. Il ne savait pas ce qu’était la crasse de la jungle, la puissance qu’elle accordait à ceux qui daignaient y vivre. S’il y avait bien une connerie que sa sœur lui avait appris et qui s’était révélée vraie, c’était que la jungle rend ses protégés plus forts. Plus puissants. Plus fous également.
« On attend que le bateau accoste et on voit comment ça se passe. ; reprit Vaas en faisant danser la lame de son poignard sur ses phalanges ; Normalement, comme d’habitude. Ces cabrones vont sûrement faire un petit tour sur la plage, s’envoyer une cuite et c’est là qu’on les réceptionnera. ». Il marqua une petite pause, imitant silencieusement le bruit d’un coup de feu avant de reprendre. « Ensuite, on les amène dans la cabane du flanc est et on voit ce qu’on peut en tirer. ». L’un de ses hommes, le visage masqué par un chèche, parut hésiter. « Heu Boss… Et Voyt ? ». D’un geste vif, Montenegro tira son 9mm hors de son étui, le braquant sur la tête de son subalterne avant de presser la détente.
Un cliquetis mécanique retentit, suivi du bruit, mat, de la chute de l’homme visé. Alors que Vaas rangeait son arme, l’un de ses pirates se pencha sur celui tombé au sol. « Il est mort, Boss… C… Comment ? ». Mort de peur. Tant mieux. Les minables n’ont pas leur place dans la jungle. « Jamais vu une fiotte pareille… ; rumina l’iroquois ; Balancez moi ce connard aux bestioles, mais pas à celles qui combattront ce soir. Faut qu’elles restent agressives. ». « Lesquelles ? » se risqua un autre homme, à l’épais foulard rouge. « Qu’est-ce que j’en ai à foutre ?; s’empourpre Vaas ; Les tigres, tiens. Et ferme la si tu veux pas être le prochain. ».
L’homme en question s’exécuta sans un mot, traînant le cadavre à bout de bras jusqu’aux enclos. « Pour répondre à notre ami qui vient de nous quitter, Voyt, on l’envoie se faire foutre. Ce connard se prend pour le roi des Rooks, mais c’est surtout le roi des enfoirés. Ma réponse sera donc la suivante : on attrape ces abrutis de touristes à la con, on les questionne un peu voire qui sont les plus friqués et on les garde pour une rançon. Les autres, on les envoie à Hoydker et il en fera ce qu’il veut. ». « Tu veux dire qu’on va lui mentir, Boss ?; lança un des pirates ; Mais Voyt… ». « C’est qui ton Boss ?; hurla Vaas en se redressant ; Moi ou ce connard d’allemand de mes deux ? Réponds ! ». Mais avant que l’intéressé n’ait le temps de prononcer le moindre mot, la lame de la machette lui avait déjà traversé la gorge. « Occupez vous de lui… ; grogna Vaas en regagnant ses quartiers ; Jorge, Ustillo… Préparez vous à partir dans vingt minutes. ». Bouillant de rage, le chef des pirates tâcha de se calmer en se disant qu’au moins, en ce jour, les bêtes de son zoo personnel seraient bien nourries.
La chaleur du sous-bois prenait à la gorge mais Vaas s’y était habitué au fil des années. L’air chargé d’humidité rafraichissait autant qu’il asséchait mais la déshydratation était loin d’être le cadet de ses soucis. La jungle était dangereuse, et malgré la sûreté relative de ce chemin qu’ils empruntaient souvent, ils n’étaient jamais à l’abri d’une embuscade de rakyats ou d’un animal en maraude. C’est pour cela que le molosse était là, tirant un peu plus fort sur sa laisse chaque fois qu’il percevait une nouvelle odeur. Il leur restait encore dix minutes de marche jusqu’au bar de la côte, là où semblaient s’être regroupés les touristes. Les gérants ne poseraient pas de questions ou alors ce seraient leurs dernières. Après tout, ils avaient l’habitude.
Brusquement, le chien se mit à s’exciter, aboyant avec force en direction des fourrés. Sans attendre, Vaas dégaina et tira plusieurs fois en l’air, jusqu’à entendre le bruit caractéristique du chargeur vidé de ses projectiles. Pourtant, le calme ne revint pas, le chien continuant de gronder furieusement. Un sourire se dessina alors sur le visage torturé de l’iroquois. Ce n’étaient pas des rakyats : ils auraient déjà lancé l’assaut depuis longtemps. Ce n’était pas non plus une bête, sans quoi elle aurait pris peur. Ou plutôt si, c’en était une. Une bête très particulière. Dont l’odeur lui titillait à présent les narines.
« Ohééé… Ma biche… Montre-toi… ». Pas de réponse. « Allez, je sais que t’es là… Tu pues à trois kilomètres… ». Cette fois-ci, la machette d’argent taillé se ficha dans le sol, entre les jambes de Vaas. Alors que le pitbull entrait dans une rage folle, un être dépenaillé émergea des buissons. La barbe drue couvrant ses joues était constellée de débris végétaux, tout comme sa veste anciennement bleue maculée de sang séché. Seul son torse restait impeccablement nettoyé, propre, épilé. Le chevreuil qui y trônait paraissait le fixer de ses yeux de chair, surplombant les quatre lettres écrites à l’encre noire. Buck.
« T’es sur mon territoire… ; grogna le sauvage ; Qu’est-ce que tu fous-là ? ». Le sourire de Vaas s’élargit. « Alors, ma gazelle, comment ça va ? Tu as apprécié mon petit cadeau ? Merci de m’avoir rendu mon émissaire en un seul morceau en tous cas… ». Buck se mit alors à ricaner. « L’était trop tendre de toutes façons… Et ouais j’ai apprécié ton cadeau. Mais c’est pas pour autant que je vais te laisser traîner dans le coin. On avait un accord. Le coin Est est à moi. C’est mon terrain de chasse. ». « Ok.Ok. ; fit Vaas ; Mais peut-être que tu devrais m’écouter avant, ma biche. J’ai un petit plan dans lequel tu pourrais jouer un rôle de choix. ».
« Je marche. » lâcha Buck en se passant un bras contre les lèvres, chassant la substance poisseuse qui les recouvrait jusque là. « Génial, hermano. Donc t’as compris ? Je vais t’en offrir un gracieusement et en échange, tu me promets de la garder vivant pendant un petit temps. ». « Vivant d’accord. En un seul morceau, je ne peux pas te le garantir… » sourit le sauvage alors que lui et Vaas échangeaient une poignée de main. « J’attends mon invité avec impatience… » lâcha-t-il en disparaissant dans les fourrés avec l’agilité d’un fauve. « C’est ça, ma gazelle… » répondit Vaas en reprenant sa route, le molosse tenu par Jorge retrouvant enfin son calme.
Cela avait été facile. Trop presque. Ils étaient pratiquement tous complètement saouls quant ils les avaient trouvés, et il avait suffi de les transporter jusqu’à la cabane où ils avaient été fourrés dans des cages en bambou en attendant les ordres. Observant ses nouveaux prisonniers ivres morts sous le halo blafard de la lune, le regard de Vaas s’arrêta sur un individu en particulier. Un jeune homme, mal rasé, qui semblait trouver encore la force de garder une paupière ouverte. « T’es… T’es qui toi… » souffla-t-il difficilement. « Moi ?; fit mine de s’étonner Vaas ; Mais je suis toi… Et toi, tu es moi… ». Le garçon haussa un sourcil, son cerveau embrumé par l’alcool coordonnant ses gestes avec difficulté. « Hmmm ? ». L’iroquois se mit à sourire. « Quel est ton nom, hermano ? ». Le jeune homme parut pris d’un éclat de rire soudain. « Ja…Jason… Je ». Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase, le contenu de son estomac lui remontant le long de la gorge pour finir sur ses genoux. Observant son prisonnier s’endormir couvert de son propre vomi, Vaas ne put s’empêcher de lâcher. « Jason, mon pote… je crois que tu me plais. ».
« Lesquels on garde ? » demanda Ustillo, occupé à planter son couteau dans le bois de la table sur laquelle il était assis. « Les filles ; précisa son chef ; plus un ou deux mecs. ». « Au hasard ? ». « Non. Prenez les deux au T-shirt bleu, plus celui habillé en rose. Celui-là, traînez le dans le bois, et Buck le réceptionnera. Ce connard est sûrement en train de nous observer. ». « Le reste, c’est pour Hoydker ? ». Vaas hocha la tête, avant de se reprendre. « Laissez celui qui s’est gerbé dessus dans sa cage. Je m’en occuperais moi-même. ».
Le dénommé Jason dormait toujours quant l’iroquois revint l’observer. Il avait lu quelque chose dans ses yeux. Quelque chose qui allait l’aider, lui. Sans un bruit, Vaas fit sauter le loquet de la cage en bambou sans réveiller le jeune homme occupé à ronfler. Il s’enfuirait. Il chercherait à sauver ses amis. C’était certain. Et surtout, il survivrait. Vaas le savait, dans un certain sens il lui ressemblait. Il serait son arme. S’il échappait à ses hommes et aux prédateurs, il tomberait sur Citra. Alors elle l’entraînerait comme elle avait entraîné son frère. Ce Jason allait régler ses problèmes : Buck, Hoydker… Autant de connards qu’il lui faudrait combattre pour espérer rester en vie et sauver ceux qu’il aimait.
Il serait son rat de laboratoire, et l’île serait le labyrinthe. Un labyrinthe truffé de pièges mortels, où seul Vaas tirerait les ficelles. Le tout serait de rester dans son rôle. De ne pas tomber le masque. Il faudrait que le garçon en vienne à le haïr, à souhaiter sa mort. Ses hommes seraient remplaçables et il pourrait concéder certaines pertes. Si Jason survivait, il ferait le ménage sur l’île, qui finirait enfin par lui revenir. C’était un plan de dingue, un pari un peu fou. Un jeu du chat et de la souris grandeur nature.
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Chaîne Alimentaire [Fanfic Far Cry 3]
La graisse fondue crépitait, bullant sous l’effet de la chaleur pour dégouliner le long des plaies. Les flammes, quant à elles, léchaient le museau en forme de groin du tapir, rôtissant la peau et la chair de l’animal, sous l’œil marqué par l’appétit des trois pirates.
Le trio, assis dans l’herbe grasse de la minuscule clairière, attendaient que leur repas ait fini de cuire, chacun vaquant à ses occupations alors que, masqué par les hauteurs de l’île et l’épaisse canopée couvrant la jungle, le soleil se couchait à l’horizon. Par acquis de conscience Cuchillo tourna la broche trois fois sur son axe, l’odeur de la viande grillée lui titillant les narines. A celle-ci se mêlait cependant l’autre. Celle de ce qui se consumait lentement parmi les braises du feu. Très désagréable. Cuchillo le savait, cela n’avait pas été une bonne idée. Ils auraient du s’en débarrasser autrement. Mais Samuel avait insisté, disant que ça leur éviterait d’attirer un tigre ou autre bestiole en maraude. Enfin, le morceau de tapir serait bientôt prêt et ce ne serait plus son problème. Pour une fois qu’ils avaient à manger sans se fatiguer. Pas besoin de traquer l’animal, juste de tuer son chasseur.
Alors qu’il plongeait ses dents jaunâtres dans la portion de tapir qu’on lui avait octroyée, Cuchillo jeta un œil à Samuel et Jonah. Seul le premier ne mangeait pas, toujours occupé à lustrer la chambre de son arme fétiche, un fusil à pompe rossmore 32. Plutôt rare sur l’île, car à vrai dire, Cuchillo n’en avait jamais vu dans d’autres mains que celles de Samuel. Il savait en revanche qu’il se procurait les cartouches spéciales de son arme à prix d’or, là où les balles de leurs AK-47 à lui et Jonah se trouvaient partout. Pour autant, Samuel conservait son précieux fusil et s’en occupait avec un soin presque maniaque, en oubliant presque de manger. Avalant une bouchée de tapir, Cuchillo était sur le point de lancer une discussion quant un sifflement brutal l’interrompit. Quasi immédiatement, Jonah bascula sur le côté, la flèche ayant pénétré à l’arrière de son crâne lui ressortant par l’orbite droite. Se relevant d’un seul geste, Samuel fit feu, tirant au hasard dans l’épais mur de végétation leur faisant face. Alors qu’au dessus de leurs têtes un vol d’oiseaux effrayé par les détonations filait à tir d’ailes, Cuchillo se plaqua au sol. Juste à temps pour éviter un second projectile mortel.
Ejectant la cinquième douille de la chambre de son arme, Samuel pressa une nouvelle fois la pompe de son arme, qui lui répondit par un cliquetis mécanique. Vide. Repérant alors à ses pieds l’arme de Jonah, encore pris de quelques spasmes post-mortem, il s’apprêtait à attraper le fusil mitrailleur quand une nouvelle flèche lui traversa le dos de la main, la clouant au sol. Le pirate poussa un hurlement déchirant, suivit d’un second au moment où un autre projectile s’enfonçait dans son épaule. Une seconde plus tard, la troisième flèche mettait fin à ses souffrances, lui perçant le haut du crâne en éclaboussant son foulard déjà rouge sang.
Voyant Samuel transpercé de toutes pars, Cuchillo fit sauter la sécurité de son arme et entreprit de mitrailler à l’aveugle, vidant son chargeur sur les fougères et arbres alentours. Les troncs explosaient en milliers d’esquilles tranchantes sous l’impact des balles alors que le pirate se vidait les poumons en hurlant, les muscles de son bras mis à rude épreuve par le recul de son arme. Une impression viscérale de puissance s’emparait de lui alors qu’il taillait en pièces la végétation, mélange de colère et de besoin de vengeance. Brutalement, quelque chose le fit chanceler, tomber en arrière. Alors qu’il heurtait le sol avec force, il eut juste le temps de jeter un œil au poignard enfoncé dans sa poitrine avant de voir surgir hors des buissons une forme à peine humaine. Ses lunettes à verres fumés lui glissèrent du nez alors que l’être approchait dans l’obscurité. Une petite seconde avant que ce dernier ne l’égorge, Cuchillo put voir son visage, à la lueur des flammes mourantes du brasier. C’était un tigre. Un tigre marchant sur deux pattes.
Retirant sa machette de la gorge du pirate, Rajatan contempla avec une certaine fierté le carnage qu’il venait d’accomplir. Il était moins fier d’avoir tué ces hommes en particulier que d’avoir vengé celui qu’ils avaient tué et dont les restes carbonisés se mêlaient à présent aux cendres du feu de camp. En temps qu’ami, cela avait été son devoir de lui rendre cet ultime service. Celui d’assassiner ses meurtriers un à un. Et ce, malgré le caractère officiel de sa mission. Citra devait certainement attendre son retour depuis des heures déjà, mais attendre le moment propice pour éliminer ces monstres nécessitait une certaine patience et surtout du temps. Du temps, Rajatan en avait justement à foison. Il n’était pas pressé : sa vraie proie n’allait pas s’envoler.
En guise de rituel, Rajatan attrapa l’une des griffes pendant autour de son cou et entreprit de s’en inciser la chair. A trois endroits différents, il effectua une nouvelle rayure rougeâtre, une goutte perlant systématiquement entre les marques tribales lui couvrant les bras et le visage. Les bandes noires lui barrant le visage rappelaient autant le prédateur qu’il s’efforçait d’imiter que ses dents, taillées en pointes. Il fallait frapper l’ennemi de terreur, insuffler la peur au plus profond de son cœur dès le premier regard. Et de toutes les bêtes de l’île, seul le tigre arrivait à faire trembler ses proies au seul son de son feulement.
Se penchant sur les cadavres des trois hommes, l’homme-fauve inspecta méticuleusement leurs armes, à la recherche de munitions pour ses compagnons rakyats. Un sourire naquit sur son visage en repérant le rossmore, tant l’arme soulignait la bêtise de son propriétaire. Sur l’île, il était sans doute le seul possesseur de ce type de fusil, d’où une rapide pénurie de cartouches. A l’inverse, les pirates malins gardaient plusieurs exemplaires du même fusil, un modèle assez commun aux cartouches faciles à trouver, pouvant ainsi cannibaliser un exemplaire au profit d’un autre. En conservant ce fusil à pompe, ce pirate avait quasiment signé son arrêt de mort. Plus encore que les deux autres, il avait été une proie facile.
Le léopard se signala par un grondement rauque, marchant à pas feutrés jusqu’au cadavre du premier mercenaire tué. Alors qu’il mordait avec force dans le gras du bras de l’homme que Rajatan avait abattu, le guerrier observa le fauve avec intérêt. Il n’avait pas manifesté le moindre signe d’agressivité envers lui, pas même un feulement d’avertissement. Pour lui, le guerrier rakyat n’était pas un ennemi. Rajatan en était à présent sûr : il avait enfin atteint le stade ultime de sa formation. Il ne faisait plus qu’un avec la jungle et ses habitants. Alors qu’il quittait le charnier à pas rapide, il continua d’observer le félin se nourrir, lui adressant un signe de respect de la main. Le prédateur, quant à lui, ne daigna même pas lever la tête. Il préférait éviter l’affrontement. Amené sur cette île par bateau, il avait vécu en compagnie des hommes suffisamment longtemps pour savoir qu’il devait s’en méfier. Et la seule raison qui l’avait empêché de provoquer en duel cette étrange créature était qu’elle exhalait le même fumet que son supérieur hiérarchique dans la chaîne alimentaire. Sans quoi, ce serait sans doute lui qu’il aurait dévoré, juste pour avoir le plaisir de ressentir le frisson des derniers instants de sa proie.
Alors qu’une branche lui fouettait les joues, Rajatan plissa les yeux, de sorte à accroître sa faible vision nocturne. Mieux valait rester méfiant car malgré la bienveillance de la jungle-mère, certains de ses rejetons reptiliens restaient dangereux par leur venin. Même le plus faible avait sa chance dans la forêt, comme le racontaient les légendes. Quant les cieux avaient pleuré pour la premières fois, chacune de leurs larmes avaient donné naissance à un être doté de caractéristiques propres, et dont le destin était immuable. C’était la raison pour laquelle le buffle était proie, le requin prédateur.
Leurs rôles ne pouvaient s’inverser : ils étaient inscrits dans leur chair. Chez les hommes en revanche, il leur fallait découvrir leur nature à travers les épreuves. Peu parvenaient à connaître leur destin à l’avance mais Rajatan le savait : il n’était pas une proie. Il était un chasseur.
Le reste du chemin le séparant du lieu où se terrait sa victime fut traversé sans encombre Alors qu’au loin les jappements d’une bande de chiens sauvages signifiaient le début d’une curée, l’homme-tigre se tapit au sol, observant entre les fougères ce qui se déroulait un peu plus bas, aux abords de la grande case de bambou. Un homme en traînait un autre, celui-ci ligoté pieds et poings liés. Apparemment inconscient. Aucun des deux n’était vêtu comme les pirates, mais Rajatan avait d’ores et déjà identifié celui qu’il lui faudrait tuer. Habillé d’une veste bleuâtre constellée de petits palmiers, il n’était pas particulièrement musclé et n’avait pas l’air très réactif. Etait-ce bien cet homme qui était venu à bout du précédent commando d’assassins rakyats ? Etait-ce lui qui avait réussi à tuer six guerriers parfaitement entraînés ? Si oui, alors Rajatan avait raison de se méfier de lui et de rester ainsi dans l’ombre alors qu’il emportait son prisonnier à l’intérieur de son antre.
Il se passa une petite minute avant que la cible ne sorte de sa demeure, observant les alentours avec attention. Faisant corps avec le sol, Rajatan le regardait sans bouger un muscle. L’espace d’un instant, il fut persuadé d’avoir vu sa future victime humer l’air, comme à la recherche d’une piste odorante. Impossible. Impossible qu’il l’ait repéré. Pas sans l’entraînement de la grande prêtresse et la bénédiction de la jungle-mère. L’homme-félin regarda rassuré sa proie regagner ses quartiers, inconsciente du danger qui pesait sur elle. Sortant de sa cachette, Rajatan se mordit les lèvres pour ne pas avoir écouté son instinct. Ne pas avoir décoché une flèche en pleine tête à un individu désarmé mais pourtant ennemi. La tradition l’en avait empêché, et stipulait une mise à mort par la lame de sa dague tribale. Comme le faisaient les ancêtres. La voie du guerrier… Il la suivrait, se répéta-t-il mentalement en descendant silencieusement la petite butte le séparant du refuge de sa victime. Il la suivrait ou du moins il essaierait. Car si l’occasion se représentait, les anciens tolèreraient sûrement une petite entorse à la règle millénaire.
Un éclairage rosâtre inondait la maison, où était entassé pêle-mêle un mobilier fabriqué à la main. Une table, des chaises, une bibliothèque garnie de quelques rares ouvrages aux couvertures gondolées par l’humidité ambiante… Mais pas de traces de sa proie. Sur un banc taillé dans le bois d’un banian, le jeune homme qu’il avait aperçu un peu plus tôt attendait, profondément endormi. Drogué sûrement, mais dans quel but ? Pas question de prendre le risque de pénétrer dans la pièce, bien trop éclairée. Sans un bruit, Rajatan fit le tour de la maison, sortant par la porte arrière en silence sans avoir repéré sa cible. Elle n’avait pourtant pas disparu… La nervosité faisant trembler ses sourcils broussailleux, l’homme-tigre regretta de ne pas avoir demandé à Citra plus d’informations concernant cet homme. Il était particulier, à n’en pas douter. Etait-il une proie, ou un prédateur ?
Au détour d’un mur de bambou, Rajatan le repéra enfin. Lui tournant le dos, sa cible clairement identifiable à sa veste bleue semblait contempler l’une des ses constructions, ressemblant fort à une forme de séchoir à viande. Alignées sur sa gauche, cinq carcasses pendaient, en trop mauvais état pour pouvoir dire à quel type d’animal elles appartenaient. La proie, quant à elle, ne l’avait pas aperçu : c’était le moment où jamais. Attrapant son arc, Rajatan décocha une flèche, qui alla se ficher dans le crâne de l’homme à la veste avec un bruit mouillé. Mais à la grande surprise du guerrier rakyat, il ne s’écroula pas, se contentant d’osciller. Sur le point de tirer un second projectile, Rajatan remarqua alors dans la pénombre la corde habilement dissimulée par le col de la veste, et nouée autour du cou de sa cible. Le temps qu’il comprenne qu’il était tombé dans un piège, l’homme-tigre fut brusquement assailli d’une sensation nouvelle pour lui. La morsure froide de l’acier, dans le bas du dos.
Baissant les yeux alors qu’un liquide épais lui remontait le long de la gorge, Rajatan vit l’extrémité ornée de la lame de la machette lui crever le ventre avant de faire rapidement le trajet inverse. Roulant sur le côté, il vit son meurtrier s’approcher lentement, ses yeux brillant dans l’obscurité. Les mots prononcés par l’individu parvenaient difficilement à ses oreilles, trop occupées par les tambourinements assourdissants de son cœur. « Salut mec… ; susurra l’être penché au dessus de Rajatan ; T’es venu rendre visite à tes petits copains ? Histoire de compléter ma collection ? Je pense pas que ton pote a apprécié ta flèche, vois tu ? ». Il s’arrêta un instant, prit d’un éclat de rire sardonique. « Mais où sont les bonnes manières ? C’est pas parce qu’on aura pas l’occasion de se revoir qu’il ne faut pas pour autant se présenter… Moi, c’est… ».
Rajatan ne put entendre la fin de la phrase. Son propre sang l’étouffait et ses paupières se fermaient lentement. Il ne put voir le visage de celui qui l’avait éventré mais avant qu’il ne close ses yeux, il vit distinctement un étrange dessin ornant la poitrine nue de son assassin. Cela rappelait un genre de cerf, presque souriant, entouré de roses rouge sang. Sous la représentation de l’animal, quatre lettres se succédaient, rédigées à l’encre noire à même la chair. B-U-C-K... Abandonnant tout contrôle sur son propre corps, Rajatan entendit cependant quelques mots alors que les battements de son cœur se faisaient moins réguliers. « Tu sais, mon gars, je sais pas si tu m’entends encore mais si c’est le cas, tu assistes à un putain de paradoxe. Ou plutôt deux d’ailleurs. Le premier, c’est que c’est sûrement la première fois qu’un chevreuil parvient à tuer un tigre. Le second et encore plus incroyable, c’est que c’est à coup sûr la première fois qu’on verra le premier manger le second… ».
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lundi, 01 octobre 2012
Forever [I am all Yours] par Eva Almer
A l'occasion du 50ème anniversaire de l'éternel James Bond 007, voici l'occasion idéale de réhabiliter une composition inédite rejetée pour le thème du film Quantum of Solace.
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dimanche, 30 septembre 2012
Le Goût du Sang [Fanfic Far Cry 3]
Tapi dans les herbes hautes, Stripes s’immobilisa soudainement, repérant enfin sa proie. Posté à seulement quelques mètres de lui, le cerf arrachait une énième touffe de fougères censée lui remplir une bonne fois pour toutes l’estomac, la faim ayant pris le pas pour un temps sur ses sens. Dommage pour lui.
Les muscles tendus, Stripes préparait son attaque, s’apprêtant à bondir. Il n’aurait qu’un seul essai, une tentative unique où les détails décideraient s’il pourrait savourer la fin d’après midi rassasié ou s’il lui faudrait repartir à la chasse le ventre vide. Le faible vent soufflant à travers l’épais couvert de la forêt jouait en sa faveur, lui apportant les effluves de sa future victime sans que celle-ci ne se doute de sa présence. Ses griffes rétractiles raclèrent l’humus sous l’effet de l’excitation, l’instinct du chasseur. Bientôt il accomplirait une fois de plus ce que lui imputait sa seule raison d’être. Tuer.
Le jeune cervidé releva la tête brusquement, sans cesser de ruminer. Ses deux oreilles s’étaient dressées : il était sur le qui-vive. C’était le moment clé : bondir ou ne pas bondir ? Attaquer prématurément ou patienter et risquer de voir la proie détaler. Stripes était jeune, presque autant que l’animal sur lequel il avait jeté son dévolu. Il était un prédateur, certes mais manquant d’expérience. Les années perfectionnerait sa technique s’il survivait jusque là mais il avait encore beaucoup à apprendre, notamment d’où venait cet étrange remugle qui lui agaçait les narines tout comme celles du cerf.
Le projectile jaillit des fourrés en sifflant, heurtant l’artiodactyle en pleine tête, juste au niveau des tempes. L’animal s’écroula sans autre bruit que celui, mat, de sa chute sur le sol boueux, un long filet de sang lui coulant le long des lèvres. Ce qui venait de se passer, Stripes ne l’avait pas compris : la bête devant lui était morte, il le sentait, mais pas à cause d’un de ces bâtons crachant bruyamment le feu que portaient les êtres à deux pattes. C’était quelque chose de différent. La seule chose que son esprit animal avait définitivement intégré, c’était que le cerf n’attendait que lui. La viande. La nourriture. Mais alors qu’il se relevait, une forme fluette émergea des taillis en grondant, lui arrachant un feulement de frayeur.
Cette chose puait. Elle sentait la pourriture. La mort. Bien décidé à s’approprier le cadavre encore chaud du cerf, Stripes gronda, dévoilant sa dentition effrayante en signe de défi. Que cet ennemi accepte son duel et le meilleur gagnerait le droit de vivre. Pour toute réponse, la créature poussa un cri assourdissant, tout en portant sa patte à la hauteur de sa cuisse. L’éclat luisant de l’objet mortel fit baisser la tête à Stripes alors que la morsure ardente de la balle lui frôlait le haut du crâne, brûlant sa chair et sa fourrure. Terrifié face à un pouvoir contre lequel il était inutile d’espérer vaincre, le tigre fit demi-tour la queue entre les jambes, disparaissant dans la végétation épaisse. Cette expérience lui avait au moins appris une chose : la prochaine fois qu’il sentirait cette odeur, il oublierait sa faim pour espérer rester en vie.
Le canon de son 9mm encore fumant, le sauvage regarda le fauve détaler avec un sourire cruel. Rien ne lui résistait, pas même le roi de la jungle. Rien de plus qu’un tas de chair pathétique, tout comme celui qu’il s’apprêtait à éviscérer. Récupérant sa machette solidement encastrée dans la boîte crânienne du cerf, l’homme passa sa main sur le dos de la créature, caressant le pelage doux qui couvrait le cou. A la hauteur de la gorge, il y enfonça la lame de son arme, perçant la chair pour arracher un gros morceau de viande. Portant l’amas gluant à sa bouche, il y mordit avec force, laissant le sang poisseux s’amalgamer aux poils hirsutes de sa barbe alors qu’il mâchait bruyamment. Une goutte lui glissa le long du cou, terminant sa course au niveau du torse là où se trouvait l’œil droit du chevreuil tatoué à même sa poitrine. Sous la représentation de l’animal, quatre lettres noires vaguement stylisées indiquaient son nom. Buck.
Sa vie n’avait pas toujours été facile. En particulier quant son père avait décidé de s’occuper de lui. Personnellement. Une brute, un véritable tyran trouvant plaisant de faire souffrir le fruit de ses propres entrailles. Coups, gifles, punitions dégradantes… Bradley avait tout subi. Combien de fois son géniteur l’avait-il rabaissé plus bas que terre, lui servant à dîner ce qu’il restait d’un rat trouvé mort dans un recoin de la cave. « On est ce qu’on mange.» ricanait-il en savourant son filet de porc, ravi de voir son fils contraint d’avaler ce qu’il daignait lui offrir, afin de ne pas mourir de faim. « Jamais tu ne seras un homme. ; s’empressait-il d’ajouter ; Tu es et resteras un immondice. Une merde de plus dans ce monde.». Un déchet humain auquel il avait eu le déshonneur de donner la vie.
Du haut de ses huit ans, Bradley Simons n’avait pas compris ce que sous entendait l’amabilité feinte de son père le jour où celui-ci lui avait proposé une balade en forêt. Une partie de chasse. La première fois que son père lui adressait la parole en prononçant autre chose qu’une insulte à son égard. Naïf, il avait accepté bien sûr, inconscient des motivations de son géniteur. Et ce même quant il avait repéré le fusil adossé au siège arrière une fois monté dans la voiture. Ils avaient roulé longtemps, jusqu’au plus profond des bois. Ensuite, il lui avait fallu marcher plusieurs heures dans une forêt où chaque arbre ressemblait à son voisin. L’endroit idéal pour se perdre. Ou se débarrasser définitivement de quelque chose.
Son père s’était finalement arrêté, essoufflé, reprenant sa respiration alors qu’avachi contre un arbre. Bradley l’avait regardé sans ciller, les doutes l’ayant assailli de plus en plus violemment au cours de la ‘promenade’. En découvrant son regard, son père avait levé son canon de son arbre, le portant à la hauteur à la tête de son fils. « J’aurais du avoir cette idée depuis longtemps… ; avait-il clamé, le doigt collé à la détente ; Qu’est-ce que j’ai été con de ne pas y avoir pensé… ». Et c’est au moment où il allait presser la gâchette qu’il avait surgi de nulle part.
Le chevreuil l’encorna avec force, probablement dans le but de défendre son territoire. Sous la puissance du choc et alors que les bois acérés du cervidé perçaient sa chair, le père de Bradley avait fait feu avant de lâcher son fusil. Surpris, l’herbivore avait pris la fuite aussi rapidement qu’il était apparu, effrayé par la détonation. Tout en gémissant, la main plaquée contre son flanc blessé, le père de Bradley avait cherché des yeux son arme. Après quelques secondes, il avait levé la tête, la découvrant entre les mains de son fils. Qui continuait à le fixer. La douleur imprimée sur son visage avait subitement fait place à la peur. Une frayeur viscérale face au monstre qu’il avait créé. Il eut beau ouvrir la bouche, le second coup de feu couvrit son hurlement.
Bradley avait observé durant de longues minutes les yeux morts de celui à qui il devait la vie, ses doigts comme rivés au manche du fusil de chasse. Terrassé par ses émotions, il s’était finalement écroulé et avait fondu en larmes. Quant, après quelques heures, la faim avait commencé à le faire souffrir, il avait contemplé les alentours, incapable de savoir comment retrouver son chemin. Paniqué, il avait fini par avouer que même mort, son père finirait par avoir raison de lui. Et c’était justement ce sentiment de désespoir qui avait brutalement tout changé. Oh, il survivrait à ces bois, il le savait. Pour cela, il lui fallait juste devenir un homme.
Le cuissot écorché du cerf sur l’épaule, Buck reprit la direction de sa cabane, habilement dissimulée sur le flanc est de la partie nord de l’archipel. Le sang dégorgé par la viande imbibait sa veste en jean délavé, et ne tarderait pas à agrémenter le remugle immonde qu’il charriait avec lui partout où il allait. Cette odeur de mort, il avait fini par l’apprécier. Elle faisait partie de son être. Une composante à part entière. Après cinq petites minutes de marche, il déboucha sur la clairière où trônait sa case, longée par les piliers à ciel ouvert où pendaient les restes pourrissants de ses précédentes victimes. Chassant d’un coup de pied un jeune komodo alléché par le fumet qu’exhalaient les carcasses en partie décomposées, Buck s’apprêtait à accrocher son gigot au milieu des dépouilles impossible à identifier quant un bruit le fit brusquement se retourner, machette à la main. Derrière lui, il découvrit le visage terrifié de Manuel, l’un des gosses du village de Rajanaki, sous la houlette de Vaas. Lisant la frayeur dans les yeux paniqués de l’émissaire du chef des pirates, Buck se mit à sourire.
La bouteille que présenta le môme déclencha une réaction brutale chez le sauvage, arrachant l’objet des mains du garçon pour en contempler l’étiquette. C’était du vrai. Du vrai alcool. Un bourbon. Venu d’au-delà des îles. Pas une de ces boissons de riz ou de fruits fermentés que produisaient les indigènes : un pur produit de la civilisation, dont le label rédigé en français garantissait la qualité et la provenance. Tendant le cuissot de cerf au gamin, il le regarda hésiter pour s’enfuir ensuite à toutes jambes, terrorisé. Tant mieux… pensa-t-il en regagnant sa demeure. Ainsi, il aurait à boire et à manger.
Deux randonneurs avaient fini par tomber sur lui. La police avait suivi et à chaque fois ces mêmes yeux effarés. Dégoûtés. Ils en auraient presque oublié le meurtre, seul avait compté l’acte. Persuadés qu’il avait basculé, les responsables l’avaient mis sous surveillance psychiatrique ou les questions se suivaient pour sans cesse se répéter. Pourquoi ? Et à chaque fois, Bradley restait muet. Ils n’auraient pas compris. Il avait survécu, et c’était tout ce qui comptait à ses yeux.
En âge de quitter le foyer, il avait erré sans but dans les rues de la petite ville où il avait vu le jour. Les ruelles étaient devenues son antre, son refuge. A la première occasion, il s’était tatoué lui-même le torse. Le dessin, finement réalisé, représentait un chevreuil, le même qui lui avait sauvé la vie. Quant aux quelques lettres griffonnées à même sa chair, elles ne décrivaient pas l’animal mais bien son nouveau nom. Le même que celui de son père. Un premier trophée auquel viendrait s’ajouter bien d’autres.
Portant la bouteille à ses lèvres, Buck en avala une gorgée, l’alcool lui brûlant agréablement la gorge. Son esprit déjà malade affaibli par l’alcool trouva cependant la force de régurgiter une unique question : d’où provenait cette boisson ? Comment Vaas se l’était-il procurée ? Les échanges auxquels se livraient les deux hommes n’étaient qu’un prétexte habile visant à les maintenir alliés. Tous deux étaient dangereux, deux prédateurs destinés à chasser sur le même territoire mais qui avaient trouvé le moyen de s’entendre. D’éviter une compétition fatale. Chacun savait de quoi l’autre était capable et gardait ses distances. Vaas avait raison de le craindre : il l’avait vu à l’œuvre. Sans attendre, il avala une nouvelle gorgée du liquide ambrée avant de succomber au sommeil.
Il avait fini par recommencer. Une seconde fois. Le type lui avait cherché des noises, lui disputant son recoin de crasse au fin fond d’une impasse. Une loque comme lui. Comme les douze autres auxquelles il avait déjà ôté la vie. Les hommes n’étaient pas si différents des porcs, en fait. Même bêtise, même prévisibilité. Même leurs cris se ressemblaient au moment de la mise à mort. Le seul vrai détail qui différait, c’était leur goût. Celui-ci avait été si savoureux. Il avait fait de lui un vrai homme. Après tout, « on est ce qu’on mange »…
Un bruit au loin tira Buck de sa somnolence. Les paupières encore collées, il émergea hors de sa cahute, observant l’horizon à travers les palmiers. Sur la mer d’huile, un gros bateau voguait lentement, se dirigeant de toute évidence vers l’île. Se massant la mâchoire Buck tâcha de conserver son équilibre, glissant sa machette dans on fourreau avant de s’enfiler une énième rasade de bourbon. Il était sur cette île depuis si longtemps. Il avait oublié à quoi cela ressemblait, là-bas. La civilisation. A force de vivre parmi les bêtes, il en était devenu une. Mais il en avait assez de s’en nourrir. Ce yacht lui apportait de nouvelles opportunités. Tout un panel de saveurs et de goûts qu’il était impatient de découvrir…
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samedi, 29 septembre 2012
James Bond 007 : Cold Blood
Dans l'Antarctique, des activités suspectes attirent l'attention du MI6. M envoie Bond enquêter pour connaître la nature exacte des entreprises d'un certain Glassgown. Ce mystérieux milliardaire est connu pour avoir financé des expériences douteuses sur la cryogénie. En plus de cette importante mission, M charge Bond de tester sur le terrain un nouvel agent, la sulfureuse Jill Bell, qui ambitionne de devenir elle aussi un double zéro. Après bien des péripéties, les deux espions rentrent victorieux de cette périlleuse opération et s'apprêtent à faire leur compte-rendu à M. dans une base secrète britannique annexée à l'agence.
Bond entra dans le bâtiment. Les quatre agents de sécurité le saluèrent. Bond ne leur adressa pas même un regard. L’un des hommes posa une main sur son épaule et sourit :
- Cette mission ne vous a pas rendu plus chaleureux !
Il allait rire, mais s’interrompit aussitôt.
Bond le fixait avec une détermination qui faisait froid dans le dos.
- Où est M ?
Son interlocuteur allait répondre lorsque quelque chose l’alerta. Il adressa un signe discret à ses collègues. Bond donna un coup de tête au plaisantin. Deux autres se jetèrent sur lui pour le neutraliser. Il cassa un bras sous son étreinte d’acier, plia une jambe sous sa semelle et pour finir plaça une méchante manchette dans le larynx du dernier. Les quatre hommes au sol, il continua son chemin tel un robot.
M discutait avec une grande rousse athlétique.
- Content que vous reveniez tous les deux en un seul morceau, en tout cas. Mais il demeure néanmoins un point d'interrogation : qu'est-il arrivé à Bond durant ces trois jours où vous avez été séparés ? Je n'ai encore aucune explication de sa part depuis son retour au pays. Rien. Silence radio.
La femme allait répondre lorsque trois hommes armés entrèrent brusquement dans la pièce.
M se leva. Elle sentit immédiatement que quelque chose de grave se passait. Ordinairement, on ne rentrait pas dans son bureau sans suivre un certain protocole, même en cas d’urgence.
Son visage se crispa et pour autant elle conserva le sang-froid qui la caractérisait :
- Straub, que se passe-t-il ? Nous sommes en alerte ?
- Maximum, madame. Bond a neutralisé trois de mes hommes et en a tué un quatrième. On ignore encore pourquoi. Tout ce qu’on sait c’est qu’il vous cherche.
M dévisagea l’agent. Elle savait ce qu’il s’apprêtait à dire.
- Il veut vous tuer.
Elle allait répondre quelque chose lorsque Straub posa une main sur son oreillette.
« Evacuez M immédiatement. Bond veut la tuer ! Je répète : Bond est passé dans le camp ennemi. Devons-nous tirer à vue ? »
M scruta les traits de Straub. Elle devina assez bien le contenu de l’appel. Elle soupira :
- Prenez-le vivant ; dans la mesure du possible.
Les couloirs de la base ressemblaient désormais à une fourmilière dans laquelle on aurait donné un bon coup de pied. Et ce coup de pied avait un nom.
Bond se savait recherché, mais cela ne changeait en rien sa mission. Le bureau de M était à cinq cent mètres en ligne droite. Ils penseraient qu’il ne serait pas assez fou pour tenter de l’atteindre par cette trajectoire. Et quand bien même, il était trop précieux pour qu’ils se permettent de l’abattre comme un vulgaire malfrat. Ce n’était plus comme au début. Il avait fait ses preuves. Ils le voulaient vivant car ce qu’il s’apprêtait à faire défiait leur raison. M exigerait des explications et par cette volonté même, elle signait son arrêt de mort.
Bond plissa les yeux pour se concentrer. Des silhouettes en profitèrent pour prendre position tout autour de lui, derrière des colonnes et des meubles.
Il s’élança sans crier gare. Aussitôt les armes automatiques parlèrent. Une balle lui troua l’épaule. Il n’interrompit pas sa course pour autant. Un garde se plaça devant lui pour mieux l’ajuster. Bond se laissa glisser au sol. Le parquet ciré lui donna l’élan idéal. Il faucha l’homme comme une quille et récupéra son arme au passage. Si un homme armé en valait deux, un homme armé tel que lui en valait sans doute dix.
Les corps commencèrent à tomber autour de l’espion. Son chargeur vide tomba sur le sol en même temps qu’un énième garde mortellement touché.
Dans le bureau de M, l’agitation était d’ordre psychologique, mais elle était tout aussi tangible.
Le front de Straub scintillait. Il secouait nerveusement la tête en recevant des nouvelles de plus en plus inquiétantes. M l’interrogea du regard.
- Bond est en train de passer la sécurité. Il n’est plus qu’à cent mètres d’ici.
La rousse athlétique produisit un 9 mm doté d’un silencieux.
- Je peux l’intercepter, déclara-t-elle avec une étonnante assurance.
M leva une main.
- Non, je vous veux ici. Car je sais qu’il viendra. S’il est venu pour me tuer, alors il arrivera jusqu’à moi. Rien ne peut l’arrêter. Je le connais.
Un sniper retranché derrière un balcon observait le carnage. Bond visait, se déplaçait et tirait avec une méthode qui ne laissait aucune place au hasard. Lui-même, pourtant expert, avait tout le mal du monde à le suivre. Il colla un œil dans la lunette de son fusil et au bout de quelques secondes frissonna de plaisir :
- Enfin !
« J’ai Bond dans ma ligne de mire, mais ça ne durera pas. J’attends vos ordres »
Straub se tourna vers M :
- L’un de mes hommes a une fenêtre de tir. C’est le moment ou jamais.
M soupira à nouveau :
- Dites-lui de se tirer.
Straub la fixa, incrédule :
- Quoi ? Mais…
M le fusilla du regard :
- Dites à votre homme de fuir s’il veut rester en vie !
Foster allait renoncer au feu vert tant attendu et agir de lui-même lorsque Bond le repéra. Ce dernier abattit le dernier garde encore en vie et ce faisant orienta son arme de manière insolite. Le sniper reçut une pluie de douilles brûlantes à la figure. Surpris, aveuglé, il ne vit pas sa cible grimper jusqu’à lui dans un silence terrifiant. Bond lui tordit le cou et s’empara de son arme comme il aurait versé du café dans une tasse. Sans la moindre éclaboussure.
Le front de Straub ruisselait à présent.
- Foster, tu m’entends ? Foster ?
- Laissez tomber, dit M sans s’émouvoir. Bond lui a fait son affaire.
Un coup de feu claqua. La porte du bureau s’ouvrit à la volée. Le temps qu’ils se mettent tous à couvert, l’un des agents de Straub reçut la deuxième balle de Bond en pleine tête.
La rousse athlétique bondit par-dessus le bureau et après avoir boulé au sol referma la porte d’un coup de pied et la maintint fermée. Une balle traversa le panneau, sifflant à quelques centimètres de sa joue. L’espionne posa le canon de son pistolet contre l’orifice encore fumant et tira plusieurs fois.
Foster jeta un siège à travers la seule fenêtre de la pièce, et par extension la seule issue possible.
- M ! Venez ! On a encore le temps de vous évacuer avant qu’il…
L'espionne observa les dimensions du trou de la balle qui l’avait effleurée. Elle évalua rapidement la portée.
- Laissez tomber. Il est juste derrière nous !
Un nouveau tir fit sauter son arme et elle sentit sa main droite comme broyée par la puissance de l’impact. La porte s’ouvrit de nouveau à la volée, lui percutant violemment le crâne. Bond se jeta sur l’homme de main de Straub avant qu’il ait pu le mettre en joue. De la crosse du fusil il écrasa son poignet contre le mur pour le désarmer et sitôt après lui porta un coup mortel à la gorge. Straub tira. Bond se jeta au sol et dans le même mouvement fit feu à son tour. Tirée à bout portant la balle du sniper envoya l’agent à travers la fenêtre comme une simple poupée de chiffon.
M resta aussi digne que possible devant l’approche de sa propre mort. Elle regarda Bond droit dans les yeux tandis qu’il la mettait froidement en joue avec le pistolet de Straub :
- Je déteste me faire doubler. Encore plus par le meilleur de mes agents.
Les yeux bleus de Bond ne cillèrent même pas. Un coup de feu claqua. Bond s’écroula dans les bras de M.
L’espionne se releva en observant l’arme dans sa main gauche.
- Vous avez bien fait de me tanner avec l’ambidextrie.
Puis elle dévisagea M avec une émotion palpable.
- J’espère vous ressembler quand j’aurais votre âge !
M posa le corps inerte de Bond sur la moquette et le contempla avec amertume :
- J'aurais préféré que ce soit quelqu'un de l'autre camp, tout comme vous. Mais le fait est que c'est la deuxième cible que vous abattez en service. Vous savez ce que cela signifie.
L'agent Jill Bell prit une longue inspiration avant de hocher la tête :
- Oui. Je suis désormais un double zéro.
à suivre
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20:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : james bond fanfiction, oo7, cold blood, skyfall, espionnage, agent secret
vendredi, 28 septembre 2012
L'Homme qui descend des Singes [Fanfic Far Cry 3]
Alourdi par le paquetage dans lequel il était engoncé, le macaque continuait cependant de lutter, bien décidé à défendre chèrement sa vie. Cela dit, il avait beau l’ignorer, tout effort était vain. Inutile. Il s’était fait avoir et devait en accepter le prix. Ses pattes lentement broyées par une force quasi mécanique, il tendit désespérément la main vers l’être lui faisant face. Celui qui le nourrissait, le choyait… Le même que celui qui l’avait dérobé à ses vrais parents à une période dont il n’avait plus de souvenirs. Le primate couina plus fort, la douleur montant crescendo à mesure qu’il s’enfonçait dans le piège. Il allait le sauver, il était son ami. Il l’avait toujours été. Et pourtant il ne bougeait pas. Le fémur émit un craquement sonore en se brisant, arrachant un nouveau cri au singe qui avait cessé de lutter. Il ne comprenait pas. Les raisons lui échappaient. Pourquoi son seul compagnon ne lui portait pas secours, restant là à sourire alors qu’il disparaissait au fond du gosier du reptile géant.
La gorge écailleuse du dragon de Komodo se dilata, faisant de la place en prévision de la seconde partie du corps du singe, qu’il s’apprêtait à avaler. Regardant calmement son assistant velu se faire dévorer, Hurk fit danser le détonateur entre ses mains, comme s’il s’agissait d’un simple jouet. Alors que le varan raffermissait sa prise sur le macaque, celui-ci lâcha un énième petit cri pathétique, l’homme se forçant à ne pas éclater de rire. « On ne parle pas quant monsieur a la bouche pleine, voyons… ». D’une contraction brutale du cou, le reptile ingurgita une bonne fois pour toutes le singe, dardant sa longue langue charnue et bifide. « Adieu Zaïus… Content de t’avoir connu et lui de t’avoir eu au menu ! ».
Sa proie s’étant enfin immobilisée à mi chemin entre sa gueule et son estomac, le varan se redressa, contemplant Hurk. Que faisait cet autre primate sur son territoire ? Il le défiait, à n’en pas douter. Malgré sa taille, le Komodo se savait parfaitement à même de le tuer, les bactéries proliférant dans ses abajoues écailleuses ayant déjà démontré leurs capacités sur les pirates infestant son terrain de chasse. Mais à la différence des individus cagoulés, celui-ci ne semblait pas avoir peur. Etrange. L’humain se remit à parler dans sa langue, que le varan ne comprenait pas. Cependant, il s’avança vers lui, ses lourdes griffes raclant le sol sableux avec force. Il aimait le goût des particules odorantes qui s’en échappaient, signifiant à ses sens que sa viande devait être bonne. Très bonne même.
« Tu as déjà eu des brûlures d’estomac, mon pote ? » ricana Hurk en voyant le saurien venir à lui. Alors que la bête n’était plus qu’à trois mètres de lui, il pressa de son pouce le gros bouton rouge ornant le détonateur avant de bondir en arrière. Atterrissant dans l’herbe grasse, il releva la tête pour regarder la gorge du varan se mettre à enfler. Brutalement, la déflagration pulvérisa le prédateur reptilien, projetant des quartiers de viande sanglants dans toutes les directions. En pleine extase, Hurk savoura la pluie rougeâtre inondant son visage, se mettant à exécuter une danse tribale des plus pittoresques. « Décidément, à chaque fois c’est un peu plus marrant… » avoua-t-il en s’essuyant le front d’un revers de sa manche, passant brusquement du bleu au rouge sang.
Etait-ce sa faute si personne n’avait jamais voulu être son ami ? Si personne n’avait jamais cherché à jouer avec lui ? Non, c’était de leur faute. A eux. Ils n’auraient pas pleuré leurs jouets brisés s’ils l’avaient autorisé gentiment à s’en servir ? Sales morveux. Du même genre que la gérante de sa résidence. Si elle s’était montrée plus "aimable" à son égard, son paillasson n’aurait pas pris feu… Et sa maison avec. « Mais ça, c’était du dégât collatéral… » se précisa Hurk à lui-même, la solitude ayant affermit ses barrières personnelles censées maintenir son équilibre mental. Dégât collatéral. Y avait bien que sur les chantiers où il avait pu apprendre ce mot, du temps où il faisait péter tout un immeuble avec deux-trois bâtons de dynamite. C’était le bon temps. Pas de problèmes, mais toujours pas d’amis. Et puis un jour il avait préparé sa petite sauterie alors que l’inspecteur en bâtiments était encore à l’intérieur. A partir de ce moment là, il n’avait bien sûr gagné aucun ami, mais les ennuis eux s’étaient empressés de frapper à sa porte.
Une retraite au vert. Une idée d’un de ses amis, un brin pyromane. Un brave type, chaud comme la braise et qui faisait des étincelles. Il avait parlé d’une île, loin de tout. Un coin peinard où l’on pouvait se plaquer sans risquer de croiser qui que ce soit de gênant. Le gars avait probablement oublié les marchands d’esclaves, producteurs de drogues et trafics en tous genres mais sur le fond, il avait raison : l’endroit était plutôt sympa.
Alors bien sûr, fallait se méfier des types obéissant aux ordres de l’iroquois autoproclamé roi de l’archipel mais leurs bêtises amusaient chaque fois un peu plus Hurk. Sans arrêt à se faire la guerre avec les rakyats, ces imbéciles tatoués et mystiques, cela dit un brin plus civilisés. Après tout, c’était eux qui l’avaient accueilli à son arrivée sur l’île, et qui lui avaient appris à « respecter la nature ». Les tatouages sur son bras continuaient encore de l’élancer malgré les années et s’il avait accepté qu’une aiguille d’os lui glisse de l’encre sur la peau, c’était seulement dans l’espoir que la mignonne à la tête de ses fanatiques se montre reconnaissante de ce qu’il avait bien voulu faire pour elle et son gang.
Il avait toujours eu un don avec les bêtes. L’île l’avait en quelques sortes concrétisé. Immédiatement, il avait jeté son dévolu sur les singes, que sa sous-culture érigeait en héros poilus tout droit sortis des perles que daignait offrir Hollywood. S’étaient ainsi succédés King Kong 1, 2, 3, 4… Ou alors les sobriquets des différents personnages de La planète des Singes. Toute une clique lui obéissant au doigt et à l’œil, le tout pour quelques bananes seulement.
C’étaient eux qui dérobaient grenades, C4 et autres engins explosifs si chers au cœur d’Hurk. Son passé dans la démolition n’avait pas mis longtemps à le rattraper, et sa santé mentale vacillante l’avait conduit à mettre en place quelques petits jeux amusants avec ses compagnons velus. Des jeux qui n’étaient pas du goût des rakyats. Ils étaient en froid à présent, aucun des deux partis ne daignant accorder la parole à l’autre. « Dommage… » pensa Hurk à voix haute. Sa prochaine sauterie, il l’aurait volontiers organisée avec Citra. Une fille au physique bouillant et au caractère hautement explosif.
Zaïus ne lui manquerait pas. Toute une armée attendait déjà de le remplacer. De fidèles petits guerriers tout en fourrure et aux crocs aussi acérés que des lames de rasoir. Alors qu’il descendait la faible pente à travers la jungle, rejoignant l’ancien bunker dont il avait fait son antre, Hurk repéra une colonne de fumée au loin, s’échappant de la haute cheminée d’un petit bateau de croisière. Des nouveaux. Des nouveaux arrivants qui venaient rejoindre l’île. Avec peut-être parmi eux un énième compagnon de jeu ! Alors qu’il observait le yacht encore à bonne distance de l’archipel, Un petit macaque grimpa sur l’épaule d’Hurk, lui mordillant amicalement le nez. « C’est ça, Cheetah. ; ricana le gros homme encore couvert de sang séché ; Ca te dirait de préparer avec moi un petit feu d’artifices pour l’arrivée de nos nouveaux invités ? ».
Des fois la vie, ça se goupille mal !
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