vendredi, 28 septembre 2012
L'Homme qui descend des Singes [Fanfic Far Cry 3]
Alourdi par le paquetage dans lequel il était engoncé, le macaque continuait cependant de lutter, bien décidé à défendre chèrement sa vie. Cela dit, il avait beau l’ignorer, tout effort était vain. Inutile. Il s’était fait avoir et devait en accepter le prix. Ses pattes lentement broyées par une force quasi mécanique, il tendit désespérément la main vers l’être lui faisant face. Celui qui le nourrissait, le choyait… Le même que celui qui l’avait dérobé à ses vrais parents à une période dont il n’avait plus de souvenirs. Le primate couina plus fort, la douleur montant crescendo à mesure qu’il s’enfonçait dans le piège. Il allait le sauver, il était son ami. Il l’avait toujours été. Et pourtant il ne bougeait pas. Le fémur émit un craquement sonore en se brisant, arrachant un nouveau cri au singe qui avait cessé de lutter. Il ne comprenait pas. Les raisons lui échappaient. Pourquoi son seul compagnon ne lui portait pas secours, restant là à sourire alors qu’il disparaissait au fond du gosier du reptile géant.
La gorge écailleuse du dragon de Komodo se dilata, faisant de la place en prévision de la seconde partie du corps du singe, qu’il s’apprêtait à avaler. Regardant calmement son assistant velu se faire dévorer, Hurk fit danser le détonateur entre ses mains, comme s’il s’agissait d’un simple jouet. Alors que le varan raffermissait sa prise sur le macaque, celui-ci lâcha un énième petit cri pathétique, l’homme se forçant à ne pas éclater de rire. « On ne parle pas quant monsieur a la bouche pleine, voyons… ». D’une contraction brutale du cou, le reptile ingurgita une bonne fois pour toutes le singe, dardant sa longue langue charnue et bifide. « Adieu Zaïus… Content de t’avoir connu et lui de t’avoir eu au menu ! ».
Sa proie s’étant enfin immobilisée à mi chemin entre sa gueule et son estomac, le varan se redressa, contemplant Hurk. Que faisait cet autre primate sur son territoire ? Il le défiait, à n’en pas douter. Malgré sa taille, le Komodo se savait parfaitement à même de le tuer, les bactéries proliférant dans ses abajoues écailleuses ayant déjà démontré leurs capacités sur les pirates infestant son terrain de chasse. Mais à la différence des individus cagoulés, celui-ci ne semblait pas avoir peur. Etrange. L’humain se remit à parler dans sa langue, que le varan ne comprenait pas. Cependant, il s’avança vers lui, ses lourdes griffes raclant le sol sableux avec force. Il aimait le goût des particules odorantes qui s’en échappaient, signifiant à ses sens que sa viande devait être bonne. Très bonne même.
« Tu as déjà eu des brûlures d’estomac, mon pote ? » ricana Hurk en voyant le saurien venir à lui. Alors que la bête n’était plus qu’à trois mètres de lui, il pressa de son pouce le gros bouton rouge ornant le détonateur avant de bondir en arrière. Atterrissant dans l’herbe grasse, il releva la tête pour regarder la gorge du varan se mettre à enfler. Brutalement, la déflagration pulvérisa le prédateur reptilien, projetant des quartiers de viande sanglants dans toutes les directions. En pleine extase, Hurk savoura la pluie rougeâtre inondant son visage, se mettant à exécuter une danse tribale des plus pittoresques. « Décidément, à chaque fois c’est un peu plus marrant… » avoua-t-il en s’essuyant le front d’un revers de sa manche, passant brusquement du bleu au rouge sang.
Etait-ce sa faute si personne n’avait jamais voulu être son ami ? Si personne n’avait jamais cherché à jouer avec lui ? Non, c’était de leur faute. A eux. Ils n’auraient pas pleuré leurs jouets brisés s’ils l’avaient autorisé gentiment à s’en servir ? Sales morveux. Du même genre que la gérante de sa résidence. Si elle s’était montrée plus "aimable" à son égard, son paillasson n’aurait pas pris feu… Et sa maison avec. « Mais ça, c’était du dégât collatéral… » se précisa Hurk à lui-même, la solitude ayant affermit ses barrières personnelles censées maintenir son équilibre mental. Dégât collatéral. Y avait bien que sur les chantiers où il avait pu apprendre ce mot, du temps où il faisait péter tout un immeuble avec deux-trois bâtons de dynamite. C’était le bon temps. Pas de problèmes, mais toujours pas d’amis. Et puis un jour il avait préparé sa petite sauterie alors que l’inspecteur en bâtiments était encore à l’intérieur. A partir de ce moment là, il n’avait bien sûr gagné aucun ami, mais les ennuis eux s’étaient empressés de frapper à sa porte.
Une retraite au vert. Une idée d’un de ses amis, un brin pyromane. Un brave type, chaud comme la braise et qui faisait des étincelles. Il avait parlé d’une île, loin de tout. Un coin peinard où l’on pouvait se plaquer sans risquer de croiser qui que ce soit de gênant. Le gars avait probablement oublié les marchands d’esclaves, producteurs de drogues et trafics en tous genres mais sur le fond, il avait raison : l’endroit était plutôt sympa.
Alors bien sûr, fallait se méfier des types obéissant aux ordres de l’iroquois autoproclamé roi de l’archipel mais leurs bêtises amusaient chaque fois un peu plus Hurk. Sans arrêt à se faire la guerre avec les rakyats, ces imbéciles tatoués et mystiques, cela dit un brin plus civilisés. Après tout, c’était eux qui l’avaient accueilli à son arrivée sur l’île, et qui lui avaient appris à « respecter la nature ». Les tatouages sur son bras continuaient encore de l’élancer malgré les années et s’il avait accepté qu’une aiguille d’os lui glisse de l’encre sur la peau, c’était seulement dans l’espoir que la mignonne à la tête de ses fanatiques se montre reconnaissante de ce qu’il avait bien voulu faire pour elle et son gang.
Il avait toujours eu un don avec les bêtes. L’île l’avait en quelques sortes concrétisé. Immédiatement, il avait jeté son dévolu sur les singes, que sa sous-culture érigeait en héros poilus tout droit sortis des perles que daignait offrir Hollywood. S’étaient ainsi succédés King Kong 1, 2, 3, 4… Ou alors les sobriquets des différents personnages de La planète des Singes. Toute une clique lui obéissant au doigt et à l’œil, le tout pour quelques bananes seulement.
C’étaient eux qui dérobaient grenades, C4 et autres engins explosifs si chers au cœur d’Hurk. Son passé dans la démolition n’avait pas mis longtemps à le rattraper, et sa santé mentale vacillante l’avait conduit à mettre en place quelques petits jeux amusants avec ses compagnons velus. Des jeux qui n’étaient pas du goût des rakyats. Ils étaient en froid à présent, aucun des deux partis ne daignant accorder la parole à l’autre. « Dommage… » pensa Hurk à voix haute. Sa prochaine sauterie, il l’aurait volontiers organisée avec Citra. Une fille au physique bouillant et au caractère hautement explosif.
Zaïus ne lui manquerait pas. Toute une armée attendait déjà de le remplacer. De fidèles petits guerriers tout en fourrure et aux crocs aussi acérés que des lames de rasoir. Alors qu’il descendait la faible pente à travers la jungle, rejoignant l’ancien bunker dont il avait fait son antre, Hurk repéra une colonne de fumée au loin, s’échappant de la haute cheminée d’un petit bateau de croisière. Des nouveaux. Des nouveaux arrivants qui venaient rejoindre l’île. Avec peut-être parmi eux un énième compagnon de jeu ! Alors qu’il observait le yacht encore à bonne distance de l’archipel, Un petit macaque grimpa sur l’épaule d’Hurk, lui mordillant amicalement le nez. « C’est ça, Cheetah. ; ricana le gros homme encore couvert de sang séché ; Ca te dirait de préparer avec moi un petit feu d’artifices pour l’arrivée de nos nouveaux invités ? ».
Des fois la vie, ça se goupille mal !
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13:58 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Oui j'ai bien aimé :D ! Et j'ai encore une fois tout lu ! Merci, c cool d'avoir fait l'histoire de Hurk ;)
Écrit par : Lina | mercredi, 10 avril 2013
moi j'ai très peu écrit sur la série c'est Julien Brethiot en fait qu'il faut remercier pour son investissement et son imagination
Écrit par : Greg Armatory | jeudi, 11 avril 2013
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