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mardi, 25 septembre 2012

L'Odyssée de Vaas [Fanfic Far Cry 3]

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- Il est dans son état normal, là ?
Le fourgon roulait depuis une bonne heure en direction de la prison de haute-sécurité. A l’intérieur les trois hommes armés jusqu’aux dents regardaient le punk aux yeux fous avec un sentiment de malaise dont ils n’étaient pas coutumiers.
Johnson était pourtant un vétéran. Des tarés, des illuminés, il en avait côtoyé un paquet. Cela avait d’ailleurs été très formateur. Mais face à ce type, ce fêlé, c’est comme s’il perdait brusquement tous ses repères. Il commençait à le faire entrer dans une catégorie que deux secondes après l’autre réagissait de telle manière qu’il était forcé de revoir en bloc tout son profil psychologique. Le pénitencier allait avoir un hôte de valeur avec lui.
Vaas les dévisageaient intensément, pas intimidé le moins du monde, ni par eux, ni par le destin qui l’attendait au bout de la route. Son regard semblait transpercer tous les obstacles.
Wilder, le plus jeune, le fixait avec un mélange de mépris et de fascination. C’est lui qui avait posé la question. Il savait que Vaas se droguait. Et ça l’aurait rassuré de savoir qu’actuellement il était sous l’emprise de quelque puissant psychotrope. Dans le cas contraire…Non, il ne valait mieux pas y penser. D’ailleurs, personne ne lui répondit.
Il réalisa que le criminel le scrutait aussi, comme s’il lisait dans ses pensées. Comme s’il se savait au cœur de ses pensées.
Wilder frissonna. Même captif, ce type semblait garder un pouvoir sur toute chose, sur tout homme.
Vaas regarda ensuite ses poignets. Il portait deux bracelets brillants. Leur éclat s’intensifia soudainement. Ils commencèrent à grossir et à se colorer de teintes vives au point de prendre la forme de deux magnifiques papillons exotiques. Le punk sourit lorsqu’il les vit s’envoler.
- L’homme n’est jamais libre.
Il avait un accent, qui ne faisait que rajouter au malaise de ses paroles et de son expression.
Gutierrez le fusilla du regard.
- Quoi ?
- Il ne fait que changer de prison.
Gutierrez s’épouvanta en voyant les poignets du tueur.
- Putain, il a pété ses menottes !
Oui, Vaas était bel et bien sous l’effet d’une drogue. Et pas des moindres.
Au même moment, un choc terrible venant de l’extérieur coucha le fourgon sur la route.
Juste après l’accident, des bruits de lutte se firent entendre. Quelques coups de feu, des cris.
Plusieurs hommes armés firent sauter la porte. Une silhouette sortit du véhicule en titubant.
Vaas protégea ses yeux de sa main gauche ensanglantée.
Le jour était sur le point de se lever. A part eux, la route était déserte. Ils avaient laissé derrière eux la grande ville.
Vaas respira l’air comme pour en extraire d’insoupçonnables saveurs.
- Certains disent que l’argent n’a pas d’odeur. La liberté, mes frères, elle, elle en a une. Mon parfum préféré !
Il se mit à rire. L’un de ses hommes voulut examiner sa blessure. Vaas l’écarta de l’autre main.
Dans sa main droite il tenait un imposant couteau dérobé à l’un de ses geôliers. La lame était plantée jusqu’à la garde dans la main droite du geôlier en question et Vaas l’exhibait tel un trophée de chasse.
- On a tué les hommes à l’avant, informa un sbire.
Puis il désigna l’intérieur du fourgon.
- Il sont tous morts ?
Vaas secoua la tête.
Les hommes sortirent les trois corps et s’apprêtèrent à achever la besogne de leur chef lorsque celui-ci émit un sifflement.
-Laissez-les en vie.

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Lorsque Wilder reprit connaissance, il sentit son corps comprimé comme dans un étau. Il sentit aussi l’air frais du matin sur son visage qui ne fit hélas que raviver ses blessures.
Il comprit qu’il avait été enterré debout, sa tête seule émergeant du sol d'un vaste terrain vague. Il distingua les silhouettes torturées d’arbres le long de la route. Il pouvait même voir le fourgon renversé. A côté de lui, ses deux partenaires étaient dans le même état d’inconfort. Mais contrairement à lui, ils n’avaient pas repris connaissance. Il en était à se demander comment la situation avait pu virer en un tel cauchemar lorsque Vaas s’agenouilla près de lui. Il mâchonnait l’extrémité d’une allumette.
Se sachant condamné, Wilder choisit de braver la mort jusqu’au bout. Il lui cracha au visage.
- T’es fou à lier !
Le visage de Vaas s’illumina :
- Connais-tu bien la définition de la folie, mon ami ?
L’un de ses hommes posa une main sur son épaule.
- Il faut qu’on y aille, Vaas. L’hélico nous attend.
L’intéressé caressa les cheveux de Wilder avant de se redresser, comme à contre-cœur.
- On reparlera de ça une autre fois.
La seconde d’après, la tête des trois hommes était aspergée d’un liquide poisseux.
Wilder se secoua, mais c’était peine perdue. L’odeur écoeurante de l’essence le fit vomir. Autant que l’avenir qui s’annonçait pour lui et ses collègues. Il entendit le craquement d’une allumette hors de son champ de vision. Puis le sol s’embrasa devant lui. Il vit le feu glisser vers lui à toute vitesse comme un serpent de lumière.
Vaas assistait bien sûr au spectacle.
- Car le Diable est toujours heureux de revoir des amis.
Les deux camions prirent la route, des hurlements d’agonie saluant le départ de Vaas et ses hommes vers de nouveaux horizons.

Tandis qu’ils quittaient le continent à bord de l’hélicoptère, l’un des fidèles s’adressa à Vaas :
- Là-bas, ils te trouveront jamais. Et les perspectives sont immenses. On est déjà bien implanté sur l’île.
- Je sais. Ma sœur vit là-bas.
Les hommes se dévisagèrent, l’air sombre.
- On dirait que tu vas accomplir ton odyssée, fit l’un d’eux pour détendre l’ambiance qui s’était sensiblement refroidie. Tu sais, comme tous ces héros grecs : Hercule, Ulysse et…comment il s’appelle l’autre déjà ?
Vaas l’écoutait distraitement. Il semblait n’avoir d’yeux que pour le ciel bleu étendant son immensité tout autour d’eux. Mais là encore ce n’était qu’une illusion.
Il se tourna brusquement vers son homme de main :
- Jason ?

Quelques minutes plus tard, Vaas se laissait gagner par un sommeil réparateur. Effet secondaire de la drogue ou simple fatigue due à l'agitation de ces dernières vingt-quatre heures ? Vaas s'en moquait bien. Ses rêves furent pour le moins agités. Il rêva de Citra, sa soeur. Cela faisait un bail qu'ils ne s'étaient pas vus. Leurs ambitions n'avaient jamais été les mêmes. Au point qu'elles allaient bientôt devenir opposées. Le destin allait à nouveau les réunir sans toutefois pouvoir leur offrir des rapports fraternels dignes de ce nom.

Dans son rêve, Vaas demandait à sa soeur de le tuer. Un réflexe réccurent chez lui, pour tester la volonté des autres et son propre courage face à la mort. Il détestait le peur plus que tout au monde et avait toujours tout fait pour s'en préserver. C'est sûrement pour cela qu'il aimait autant cultiver sa propre folie et celle des autres. Dans son rêve, sa soeur tenait un pistolet contre sa tempe. Vaas l'exhortait à presser la détente.
- C'est ce que tu as toujours voulu, pas vrai, soeurette ? Tire et tu connaîtras enfin la paix, celle dont je t'ai toujours privée.
Citra serrait les dents, son doigt se rapprochant nerveusement de la détente.
- Tire et tu seras enfin libre. Tu n'as pas le choix si tu veux vivre. Tire. Tire. TIRE !!!
Une détonation éclata. Vaas ouvrit les yeux.
- Vaas ! On nous a pris en chasse !
Un hélico les canardait. Vaas plissa les yeux. A son bord, des pirates, comme eux. Mais pas des amis, pour autant. A peine réveillé, Vaas empoigna un AKA-47 en or et arrosa l'appareil ennemi qui riposta de plus belle. Il jura dans sa langue natale.
- On a rien de plus costaud ?
L'un des trois guerilleros plongea la main sous son siège, puis tendit un lance-roquettes à son chef. Le visage de Vaas s'illumina et un sourire carnassier fendit son visage. Il visa l'hélicoptère et hurla :
- Et la priorité, connard !
Il éclata de rire avant de faire feu. Le projectile explosa en atteignant sa cible. Les débris de l'appareil s'éparpillèrent aussitôt. L'hélice ne trouva rien de mieux à faire que s'encastrer dans le cockpit, tuant net le pilote. L'hélico de Vaas perdit rapidement de l'altitude.
- Merde ! fit l'un des hommes. On est touché !
Vaas sortit la tête avant d'annoncer :
- Miguel est plus en état de conduire ! Va falloir sauter. On a des parachutes ?
Chacun fouilla la cabine. Sans succès.
Vaas haussa les épaules avant de sauter, rapidement imité par ses hommes. Heureusement pour eux, l'hélico était suffisamment bas pour leur épargner une chute fatale. L'océan les accueillit malgré lui. Mais comme pour exprimer sa contrariété, il leur envoya un comité d'accueil.
A peine remis de leur chute, les guérilleros s'alarmèrent :
- Des requins !
Quatre ailerons fendaient la surface dans leur direction avec des intentions aussi limpides que l'eau elle-même. Vaas ne trouva rien de mieux à faire que s'en amuser.
- Pas de dispute, y en a un pour chacun !
Il exhiba son couteau de chasse, celui pris à l'un de ses geôliers.
Les autres s'armèrent de leur machette.
- Qui connait bien l'île ? s'enquit Vaas.
Deux mains se levèrent rapidement. Le dernier homme leva tardivement le bras. Vaas le dévisagea avec un sourire candide avant de hausser les épaules :
- T'as perdu !

Une seconde plus tard la lame de son couteau lui transperçait la figure dans un bruit écoeurant. Vaas n'eut que le temps de récupérer son arme avant que les requins ne se jettent sur le corps inerte, leur donnant un précieux gain de temps. Dans leur malheur, ils purent compter sur l'arrivée d'une embarcation alliée attirée par le crash de l'hélico. A peine montés à bord et les présentations faites, ils furent tous alertés par l'attaque de nouveaux squales, plus féroces encore que les précédents.

Une seconde. Une seule seconde d’hésitation et sa main aurait fini comme la proue inondée de la petite barge à moteur. Broyée, brisée en morceaux et promptement ingurgitée. La marque de la morsure se découpait nettement au niveau de la planche de bois ayant subi l’attaque, maintenant percée et depuis laquelle s’infiltrait un énième flot d’eau salée. A l’arrière, le moteur crachota bruyamment une dernière fois avant de cesser de ronronner définitivement, le mélange de fuel et d’eau de mer lui ayant fait rendre l’âme. Sentant l’embarcation ployer sous ses pas, Vaas jeta un coup d’œil en direction de la cabine, où Manuel s’efforçait de faire redémarrer l’ensemble du système électrique. « Bordel !; cracha l’iroquois ; Tu veux nous faire boire la tasse ou quoi ? Fais marcher ce tas de rouille ! ». En dessous de lui, dans la cale, Vaas perçut très distinctement le bruit du bois qui éclate sous la pression, alors que la coquille de noix sur laquelle ils se trouvaient basculait légèrement sur le flanc, sur le point de couler. Alors que lui et ses hommes se plaquaient du côté où l’embarcation se surélevait de sorte à rétablir l’équilibre, le chef des pirates eut le temps d’apercevoir une forme furtive, nageant sous la surface rendue huileuse par la perte du moteur.

Massif, l’être aquatique n’attendit pas que la barge se stabilise à nouveau pour entamer son attaque. Propulsé par sa queue colossale, le requin tigre heurta violemment la coque du navire de fortune. L’épais cartilage de son museau absorba le gros du choc alors que ses récepteurs sensoriels surdéveloppés surchargeaient son cerveau d’informations olfactives. Alors qu’il plongeait de sorte à accumuler suffisamment de vitesse pour un second assaut, il sentit le marquage odorant d’un être tombé à l’eau, à l’endroit même où il se trouvait une fraction de seconde plus tôt. Par réflexe, il couvrit ses yeux de sa seconde paupière protectrice et fonça vers sa proie, gueule grande ouverte.

Sous les yeux ébahis de Vaas, Llomo poussa un hurlement déchirant alors que le squale ratait sa cible, se contentant de le frôler. Le tégument rugueux du poisson carnassier lui déchira la peau là où elle avait eu le malheur d’entrer en contact avec un membre, faisant prendre à l’eau dans laquelle se débattait le pirate une couleur rosâtre. Détournant le regard, Vaas entendit les cris de Llomo se muer en un gargouillis immonde avant de cesser brutalement. A sa droite, toujours plaqué contre le pont de la barge, Ustillo semblait occupé à prier un Dieu quelconque, le suppliant de lui pardonner ses crimes qu’il énumérait un à un au beau milieu des hurlements et des bruits d’eau. Brusquement, manuel s’extirpa hors de la cabine de pilotage, criant à s’en arracher les cordes vocales. « Tout va péter ! Tir… ».

L’embarcation explosa d’un seul coup avant qu’il n’ait le temps de finir sa phrase, la nappe d’essence déversée par le moteur ayant par hasard rencontré une étincelle. Le souffle coupé, Vaas se sentit brutalement soulevé de terre alors que le bateau volait en éclats, emportant avec lui deux de ses hommes situés à l’arrière du bâtiment. La déflagration les brûla vifs sur le coup, avant de disperser leurs membres calcinés de part et d’autres de la barge. La chaleur torride de l’explosion rôtit brièvement les joues de Vaas alors qu’il s’enfonçait sous l’eau, avalant malgré lui une grande quantité d’eau de mer.

Alors qu’il nageait vers la surface, l’iroquois vit distinctement l’un des mercenaires à sa solde couler dans les profondeurs du lagon, assommé ou tué par le choc. S’il n’était pas encore mort, alors il se noierait d’ici quelques minutes. Rien ne servait de plonger à son secours : il était déjà condamné. Sans compter que pour Vaas, seule comptait sa propre survie, et elle dépendrait de la vitesse qu’il mettrait à attendre la surface avant que l’oxygène ne lui fasse défaut.

Les poumons en feu, l’iroquois inspira une grande goulée d’air frais, remuant frénétiquement ses membres de sorte à garder la tête hors de l’eau. Aveuglé par le liquide salé qui lui brûlait la rétine, il repéra cependant la côte rocheuse de l’île qu’il comptait atteindre, à moins de cinq cent mètres de sa position. Sur sa droite émergea brusquement Manuel, dont la partie droite du visage était entièrement roussie, ses vêtements amples rendant la nage difficile. A côté de lui, Ustillo semblait lui aussi avoir survécu, remerciant sa divinité de lui avoir sauvé la vie. L’espace d’un instant, Vaas sourit purement par bonheur, savourant sa chance d’être encore de ce monde. La réalité reprenant vite le dessus, il fit signe à ses hommes de nager le plus vite possible vers la plage. De sorte à atteindre le récif avant que les requins, dispersés par l’explosion, ne reviennent tirer parti du festin.

Se déchirant la plante des pieds sur les arêtes calcaires tranchantes des coraux, Vaas s’accorda un profond soupir de soulagement. Il s’en était sorti. Peu importait que ses quatre autres hommes y soient restés, lui avait survécu. Rien d’autres ne comptait. Alors qu’Ustillo vomissait abondement, Manuel dispersa de quelques balles la demi douzaine de requins pointe noire attirés par le sang distillé par ses éraflures. Réduisant en miettes l’aileron de l’un des squales, le pirate éclata de rire. « Ca, c’est pour Llomo… C’était un vrai salopard, mais même cette ordure ne méritait pas de finir dans le bide de votre gros pote à rayures ! ». Alors qu’il rentrait son arme dans son étui étanche, Vaas vérifia sa ceinture. Seul son couteau y pendait, attendant calmement au fond de son fourreau. Les autres armes étaient restées à bord et avaient sûrement contribué à la puissance de l’explosion. Merde… pensa-t-il se mordant les lèvres, tout en observant la plage, toute proche. Au loin, une épaisse colonne de fumée s’élevait depuis la canopée de la jungle, et on devinait aux rares endroits déboisés les contours familiers d’habitations sommaires. Ils n’étaient donc pas seuls ici, mais c’était prévu. Cela faisait même partie du plan. En attendant, mieux valait que son subalterne conserve ses munitions : un flingue bien chargé valait tous les arguments de négociation…

Ils nagèrent comme si leur vie en dépendait. Ce qui, bien entendu, était loin d'être exagéré. Ils se jetèrent sur la plage, à bout de forces.
Manuel indiqua la végétation abondante à proximité :
- L'océan, ce n'est rien. Cette jungle a mille façons de te tuer.
Vaas se releva et sourit.
- Alors on va très bien s'entendre, elle et moi.

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Un insecte piqueur arracha à Manuel un nouveau grognement alors que lui et Ustillo avançaient péniblement à la suite de leur chef, au beau milieu de la jungle. Emoussant la lame de sa machette improvisée sur l’épais mur de végétation ralentissant leur progression, Vaas continuait de tailler avec force les multiples plantes lui barrant la route, ses sens maintenus constamment en éveil. Son expérience ne mentait pas, les jungles de ce type abritaient bien des occupants, dont certains qu’il valait parfois mieux éviter de courroucer.

Brusquement, un mot de Manuel le fit se retourner. « Hé ! Chef ! ». Agacé, Montenegro fit volte face, découvrant à ses pieds une large pierre d’un bleu éclatant, trônant au beau milieu d’un écrin de brindilles. « Qu’est-ce que… » lâcha Ustillo alors qu’il se penchait sur l’œuf. Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase.

Le mâle jaillit brusquement hors des buissons avec un gloussement strident, chargeant tête baissée. Le mercenaire ne put réagir assez vite pour éviter le casque osseux qui le heurta au niveau du thorax, lui brisant les côtes sous la puissance de l’impact. Roulant à terre en hurlant, il ne chercha même pas à se relever alors que l’animal lui assénait une grêle de coups au niveau du visage. Sentant son propre sang l’étouffer, Ustillo se décida à fermer les yeux alors que le géant lui enfonçait le crâne d’un coup de bec une bonne fois pour toutes.

Statufié, Vaas vit Manuel porter la main à sa hanche pour se saisir de son arme alors que la femelle apparaissait à son tour, colossale masse de plumes d’un noir luisant. Des trois griffes surdimensionnées terminant les orteils de la bête, une seule atteignit sa cible, éraflant le pirate à la hauteur du front. La lame naturelle se fraya sans mal un passage à travers son arcade sourcilière, raclant douloureusement  la peau de la tempe.

Chutant à terre, Vaas releva les yeux pour voir son second vider son arme sur la créature avant que celle-ci ne le plaque au sol. Manuel eut un petit cri terrifié, brutalement écourté alors que les serres géantes de l’oiseau réduisaient sa tête en charpie. C’est alors qu’ils se tournèrent vers lui, bien décidés à en finir avec ceux qui avaient osé déranger leur progéniture.

Alors que le mâle faisait un pas en avant, une flèche enflammée se ficha dans le sol boueux, faisant reculer l’animal. Du sang lui gouttant du bec, le géant couvert de plumes lançant une série de gloussements d’intimidation, incapable de repérer son nouvel agresseur. Un second projectile embrasé lui frôla la tête pour aller se planter contre le tronc d’un banian et cette fois-ci, le couple de casoars prit la menace au sérieux. Sans comprendre, Vaas regarda les deux ratites prendre la fuite, muet de stupeur.

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Alors qu’il se relevait, deux hommes s’interposèrent. Deux colosses aux muscles saillants, arborant fièrement de multiples tatouages tribaux le long des bras et sur les joues. Du coin de l’œil, Vaas chercha à les évaluer, alors qu’ils continuaient de le viser de leurs arcs. Brusquement, une voix les fit s’écarter, et une silhouette familière se glissa entre les deux montagnes de muscles. Alors que naissait un sourire sur le visage du pirate, ce dernier observa la jeune femme lui faisant face desserrer les lèvres. « Bonjour Vaas… » susurra-t-elle. L’intéressé s’empressa de répondre. « Salut, hermana. Ca faisait longtemps… ».

« Tu n’as rien à faire ici… ; gronda Citra, entourée de ses guerriers ; Retourne d’où tu viens. ». « C’est bien le problème, ma belle. ; ricana Vaas ; A ce propos, c’est vrai que t’es devenue mignonne. Et tes admirateurs, là, ce sont tes petits amis ? ». La jeune femme fronça davantage les sourcils, alors que les membres de son groupe serraient les manches de leurs armes avec nervosité : ils attendaient les ordres et un seul geste de sa sœur suffirait à faire clouer Vaas sur place. « Va t’en. ; reprit-t-elle ; Je sais ce que toi tu es devenu. Jamais plus je ne veux te voir croiser ma route, ou alors ce sera pour la dernière fois. Tu entends ? Je te tuerais si tu ne quittes pas cette île. Notre île ! ». Les guerriers tatoués crièrent alors à l’unisson, ravivant l’hilarité de Vaas. « Bien dressés tes toutous ! Ils te lèchent l’entrejambe et remuent la queue quant ils sont contents ?» lâcha-t-il alors que sa sœur entrait dans une colère noire. Prononçant quelques mots dans une langue que le pirate ne comprenait pas, elle désigna son cadet du doigt alors que les indigènes montraient des signes évidents d’agressivité, dardant leurs lames d’os ou de pierre en direction de la gorge de Vaas. «Cette fois, je vais te tuer… » gronda Citra dont les yeux se résumaient à deux brasiers ardents, alimentés par la haine qu’elle éprouvait pour celui qui partageait pourtant son sang.

Mais alors qu’elle s’apprêtait à le faire tailler en pièces, Vaas continuait de sourire. Se riait-il de la mort ou se moquait-il d’elle ? Ce n’était pas le continent qu’elle avait fui, mais un membre de sa propre famille. Ce fou sanguinaire, violent et cruel… Cet être qu’elle avait un temps appelé « petit frère ». Il l’avait laissée tranquille jusque là. Sur l’archipel où ils étaient nés, il y a des décennies de cela. Naïvement, elle avait espéré qu’il n’en retrouverait jamais la route, mais ses espoirs avaient été vains. Quiconque avait posé les pieds sur cette île y revenait systématiquement. Cet archipel agissait comme un aimant, une partie indissociable du corps de tous ceux qui y vivaient. Une facette de l’âme qu’il ne fallait parfois jamais emporter de l’autre côté, vers la civilisation. Vaas était de ceux-là, de

Ceux qui n’auraient jamais dû quitter les Rooks. Il avait fait bien trop de mal là-bas, et elle allait s’assurer personnellement qu’il ne causerait plus jamais de tort à personne.

« Je te sens bien pensive, hermana… ; reprit Vaas, la bouche en cœur ; Est-ce que tu es émue de me revoir ? ». « Oh, à en mourir… ; ricana Citra, dont c’était le tour de sourire ; Fidèles et puissants rakyats : tuez-le ! ». Mais son frère fut le plus rapide. « Oh… Mais pas avant que je n’ai réglé ma dette… ». D’un geste, la prêtresse fit stopper ses hommes. « Quelle dette ? Parle ! ». Le rire de son frère se fit plus sonore. « Mais la dette que je te dois pour m’avoir sauvé la vie il y a à peine quelques instants ! Ne me dis pas que tu l’as déjà oubliée… ». Citra serra les poings jusqu’à sentir ses ongles lui percer les paumes : il était malin. Bien trop pour un fou de son genre. Il avait gardé en mémoire les vieilles traditions et la connaissance du sens de l’honneur, très développé chez les populations locales. Elle ne pouvait pas le faire tuer. Elle ne le pouvait plus. Pas tant qu’il n’aurait pas payé sa dette. Et en tant que chamane, elle serait à présent obligée de l’élever comme l’un des hommes de sa tribu. Comme pour la narguer, Vaas caressa les contours de la plaie lui barrant à présent le front et souffla : « On le commence quant, cet entraînement ? ».

Tout cela avait été facile. Rien de comparable avec la vie en société « civilisée ». Pas de police, pas de caméras. Rien que des palmiers et des abrutis plus musclés que cérébraux. Au cours des trois derniers mois, Vaas avait beaucoup appris. Sur l’île elle-même bien entendu, traquer et égorger une proie s’avérant tout aussi facile qu’il soit question d’un sanglier ou d’un gardien de prison. Les tatouages ridicules du clan avaient commencé à fleurir sur son bras et il s’était laissé faire, adoucissant sa sœur jusque là plus bouillante que les entrailles du volcan qui avait donné naissance à l’archipel. Au cours de ses errances dans la forêt, il avait retrouvé les vieux automatismes de survie que la vie en ville ou derrière des barreaux avait tendance à faire oublier. Il avait également rencontré des gens intéressants, susceptibles de lui venir en aide : des marginaux vivant en ermites dans les bois à l’image de ce fou au chevreuil tatoué sur la poitrine ou encore ce type étrange, qui avait murmuré tout bas quelques mots à propos de trafic humain. Autant d’hommes sur lesquels il pourrait compter lorsque viendrait le moment de s’accaparer l’île. Ses anciens amis du continent avaient été mis au courant et ils ne tarderaient plus. Bientôt, même sa sœur et son armée ridicule ne pourraient plus rien contre lui et ceux qui l’accompagneraient. Au contact de la jungle, il s’était dégoûté de son existence antérieure, où échapper aux escouades de police armées jusqu’aux dents était son hobby. A présent qu’il était revenu, une foule de nouvelles opportunités s’offraient à lui. Décidément c’était certain : on se sent toujours mieux une fois rentré à la maison.

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Commentaires

j'avait pas vue que tu l'avait continuer....
Bonne surprise :-)

Écrit par : tate langdon | mardi, 25 septembre 2012

je l'ai continué aujourd'hui merci c'est grâce à toi quand il y a de la demande c'est toujours plus motivant j'ai rencontré un autre auteur qui a développé d'autres persos du jeu je publie ces fics également cela permettra d'enrichir l'univers !

Écrit par : Greg Armatory | mardi, 25 septembre 2012

toujours aussi bien ce nouvel épisode :)

Écrit par : tate langdon | mercredi, 03 octobre 2012

merci beaucoup il est d'ailleurs terminé puisqu'il s'arrête avant le début du jeu
en fait j'ai peu écrit sur cet épisode c'est julien qui a beaucoup contribué à enrichir l'univers (de même que sur les autres fics du jeu) cela a été une plaisante collaboration
pour l'instant on a fini mais il y en aura peut-être d'autres...à surveiller ! A bientôt !

Écrit par : Greg Armatory | mercredi, 03 octobre 2012

De toute façon il me reste encore plusieurs fic a regarder sur far cry .

Écrit par : tate langdon | mercredi, 03 octobre 2012

ok bonne lecture alors !

Écrit par : Greg Armatory | mercredi, 03 octobre 2012

Très bonne histoire :D J'ai adoré ce petit moment dans le passé qu'on peut imaginer. Merci !

Écrit par : Lina | mercredi, 10 avril 2013

merci si tu as encore envie de voir Vaas dans une nouvelle histoire, tu peux lire Die Hard Into Insanity dans la rubrique Fanfics

Écrit par : Greg Armatory | jeudi, 11 avril 2013

Intéressant à lire ! Et très bien écrit. La scène avec les 3 hommes brûlés vifs... horrible et intense. Et très Vaas. L'utilisation des coutumes ancestrale contre Citra est intelligente, et ça doit faire jubiler Vaas. Pas mal du tout !

Écrit par : Cally | samedi, 15 avril 2017

Merci au nom de Julien également qui s'est beaucoup investi dans cette fic et d'autres également ! Très heureux que notre collaboration puisse en contenter d'autres !

Écrit par : Greg Armatory | samedi, 15 avril 2017

Les commentaires sont fermés.