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mercredi, 31 décembre 2014

Mon Top Tubes 2014 [Musiques]

On termine 2014 en beauté et en musique avec cette compil' de mes coups de coeur de l'année !

 

 

 

 

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dimanche, 28 décembre 2014

Interstellar [Cinéma/Critiques]

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L'Humanité est née sur Terre. Rien ne l'oblige à y mourir.

Alors que l'Humanité subit les effets d'une Terre mourante, Cooper (Matthew McConaughey) et trois autres astronautes sont envoyés dans l'espace dans l'espoir de découvrir un nouveau foyer pour leur espèce.

On se rappelle que dans Contact (de Robert Zemeckis), Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club) se résignait à voir Jodie Foster quitter la Terre pour tenter d'établir un contact du troisième type via un trou de ver, ne sachant si elle reviendrait et si oui, dans combien de temps, la fameuse relativité d'Einstein menaçant leurs retrouvailles.

Dans Interstellar, Matthew semble prendre sa revanche, puisque c'est lui qui part, même si ce n'est pas pour les mêmes raisons. Et de ce fait, il laisse derrière lui des personnes qu'il aime et qui l'aiment en particulier sa fille, Murphy. Leur lien n'étant pas sans rappeler la relation fusionnelle de Ellie Arroway/Jodie Foster avec son propre père dans Contact.

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Il n'y a pas que la ferme et le champs de maïs qui rappellent furieusement Signs de Shyamalan. Cette histoire de fantôme au début du film et cette possible intervention des aliens dans l'apparition du trou noir aussi. Cela aurait dû me mettre sur la voie...

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Pour sauver sa famille, il doit l'abandonner...

Si vous êtes un cinéphile qui mangez au râtelier SF depuis des années des références comme celles-ci vous en trouverez légion dans Interstellar. Quelles ne soient pas délibérées n'empêche hélas nullement de les remarquer. 2001, Mission to Mars, Solaris, Abyss, Signs et donc Contact, c'est toute la SF empreinte de métaphysique de ces quarante dernières années que Nolan semble avoir convié ici comme si le trou noir qu'il met en scène les avait toutes aspiré et régurgité. Pour autant est-ce une raison de bouder la nouvelle pépite de Nolan ? Bien sûr que non.

Il y a évidemment beaucoup à dire sur cette oeuvre ambitieuse et de ce point de vue, l'on ne peut être déçu. La thématique est riche et l'audace bien présente de même que l'originalité. Nolan parvient à réunir des sujets très emblématiques qu'on associerait pas forcément faisant de cette odyssée en apparence simple une réflexion majeure sur le pouvoir de l'esprit et des sentiments humains.

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Anne Hathaway (la Catwoman de The Dark Knight Rises) incarne Brand, la fille du professeur Brand (ci-dessous), leur guide pour la NASA sur cette mission capitale. Pour les deux explorateurs, le plus dur sera sans doute d'entendre les décisions de l'autre aux moments les plus cruciaux, malgré leurs convictions respectives.

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Michael Caine (Inception, The Dark Knight, Le prestige, Insaisissables), fidèle de Nolan joue à nouveau les vieux sages, aussi peu avare de conseils que de secrets.

De base il y a tout pour émouvoir, surprendre, et transporter. Las, Nolan n'y parvient qu'à moitié à chaque fois. Pourquoi ? Parce que comme craignant de ne pouvoir insuffler naturellement l'émotion au spectateur, il rend ses personnages beaucoup trop bavards, une tendance très nette chez lui qu'on a déjà lourdement regretté dans The Dark Knight Rises. Sous couvert de faire part de leurs états d'âme, les héros annoncent systématiquement des scènes clés du film à venir, l'un des plus gros artifices du cinéma hollywoodien qui sied mal à un film de cette trempe. Paradoxalement, cela ne vous empêchera peut-être pas d'être surpris (tout comme moi) par des retournements de situation fort appréciables, il faut en convenir.

Les séquences s'enchaînent aussi trop vite et nuisent au crédit et à l'implication. Cooper a par ailleurs la manie de comprendre tout très rapidement et même si le personnage est indéniablement fort et attachant, on ne fait pas corps avec lui autant qu'on le voudrait dans ses diverses péripéties, au contraire d'une Ellie Harroway dans Contact lors notamment du final mémorable où son humanité prenait clairement l'ascendant sur son esprit scientifique.

Cela dit, on ne voit pas les trois heures passées, le film est prenant de bout en bout, l'histoire se suivant sur deux fronts intimement liés. Nolan a la bonne idée de nous épargner un interminable départ de navette, mais piétine inutilement sur une séquence dite à suspens.

C'est d'ailleurs le principal reproche qu'on peut faire au cinéaste sur ce film. Il sabote, désamorce continuellement ce qu'il parvient à mettre en place. Il ne trouve pas l'équilibre entre démonstration et sous-entendu. Le film est complexe et subtil, mais pas toujours aux bons moments et du coup on comprend la grandeur du sujet sans en ressentir tous les effets.

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Interstellar n'est pas noyé sous un déluge d'effets spéciaux, cela ne l'empêche pas d'être étonnant visuellement comme ici avec cet océan où les héros ont pied.

Visuellement, c'est propre, c'est modérément spectaculaire et c'est là l'une des qualités propres de Nolan (cf Inception).

Niveau sonore, c'est tout aussi soigné avec des silences efficaces et respectueux des lois spatiales (Gravity est passé par là) ainsi que des compositions remarquables de Hans Zimmer (Inception, Man of Steel) qui font parfois écho aux motifs spécifiques des films de John Carpenter, apportant beaucoup à l'ambiance.

Le film mérite indubitablement plusieurs visions car une fois n'est pas coutume les interprétations peuvent être nombreuses et de ce fait la compréhension du film et le ressenti du spectateur seront amenés à évoluer de concert.

Si Nolan réussit encore une fois à titiller notre imaginaire et notre réflexion, il faut aussi avouer qu'il commence à souffrir du syndrome qui a touché Shyamalan il y a déjà quelques années et qui l'a condamné depuis, victime de son propre système narratif (cf aussi Tarantino sur Django Unchained). La malédiction des grands cinéastes semble-t-il lorsqu'ils ne cèdent pas carrément sous le poids du dictat hollywoodien (Alex Proyas et Andrew Niccol pour ne citer qu'eux).

 Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

2001 : l'odyssée de l'espace  Solaris Contact

A l'instar d'Interstellar, tous ces films ont en commun de mettre en scène une grande aventure humaine à l'issue de laquelle la perception de l'Homme sur lui-même et sur l'univers s'en trouvera à jamais changée.

Mission to MarsAbyss Sphere

 

 

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jeudi, 25 décembre 2014

Joyeuses Fêêtes !!!

Merlin Noël.jpg

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Fanfics Kaamelott

 

 

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mardi, 23 décembre 2014

Le Domaine des Dieux [Cinéma/Critiques]

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Avec une longue tradition de films d'animation et une régulière création de films live depuis quelques années, Astérix et Obélix sont devenus aussi incontournables en BD qu'au cinéma.

Si les plus irréductibles gaulois ont globalement bénéficié d'une attention et d'un accueil conséquents, il est tout aussi vrai que les dernières adaptations commençaient à souffrir d'un manque d'inspiration, d'un certain souffle, se contentant d'en mettre plein les yeux et de mettre en avant un casting royal, mais parfois discutable d'un pont de vue de l'utilité (Les Jeux Olympiques et son défilé de célébrités) ou de la cohérence (Edward Baer dans la peau d'Astérix chez les Bretons alors qu'il jouait un simple architecte chez Cléopâtre !)

Quand on apprend que c'est Alexandre Astier (Pop Redemption, Une Rencontre), le papa de Kaamelott qui se charge de la nouvelle adaptation et pas des moindres, forcément on a envie d'y croire. Le premier trailer tombe et là le sourire aussi. On a le plaisir d'entendre Astier lui-même doubler un chef romain, mais on se désole de constater que son timbre ne colle pas avec le design du personnage, et puis il y a Elie Semoun qui semble faire du...Elie Semoun, et puis il y a le design qui semble bien fade comparé à ce qui se fait de nos jours...

Bref, ça sent le poisson pas frais. Heureusement un trailer n'est qu'un trailer.

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César, faut pas lui raconter de salades, sinon, c'est direction l'arène !

Si une fois le film sous les yeux, la voix d'Astier dans ce contexte gêne toujours quelque peu il est vrai, on finit par s'y habituer et même par apprécier grâce à l'ironie de la situation. Pensez ! Un acteur incarnant anciennement un légionnaire romain devenant roi de Bretagne se retrouvant dans la peau (bien que virtuelle) d'un chef de légion romain !!! Sa navrante tentative de faire de ses subordonnés de véritables guerriers n'étant pas sans rappeler les déboires du Roi Arthur face à ses  bras cassés de chevaliers.

Mais au-delà de cette plaisante boucle, ce qu'on kiffe évidemment c'est l'ADN de l'oeuvre de Goscinny/Uderzo couplée à l'esprit créatif d'AA. Un vrai fantasme, il faut bien le dire !

A la manière d'un Chabat (lui-même dans le casting) qui s'était totalement emparé de ce patrimoine national et y avait imprimé avec une audace revigorante sa griffe personnelle tout en préservant le ciment originel, Astier fait de même et non seulement ça fonctionne, mais ça fait encore une fois un bien fou. Ce n'est donc pas par hasard qu'on retrouve au générique une pléiade de guests issus de Kaamelott (à vous de les reconnaître !) mais qui - faut-il le rappeler ? - sont avant tout des comédiens chevronnés capables de s'adapter à toutes sortes de rôles. C'est ainsi que le roi Burgonde de Kaamelott au vocabulaire des plus limités (Arthour, Coui-hier !) devient la nouvelle voix officielle d'Obélix. Et malgré le challenge de succéder à l'inoubliable Pierre Tornade, force est de constater que l'interprétation de Guillaume Briat est parfaite, préservant totalement la personnalité du plus célèbre mangeur de sangliers. Astérix, lui, parle toujours avec la voix reconnaissable entre mille de Roger Carel (C3-PO dans Starwars) et on apprécie énormément cette forme d'adoubement de l'animation 3D.

Et si l'humour bon enfant et pour enfants assure, loin de se cantonner à cela, Le Domaine des Dieux bénéficie d'un deuxième niveau de lecture redoutable que les adultes auraient tort de bouder tant il met en évidence les absurdités de notre société moderne.

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Laurent lafitte donne sa voix à l'esclave Duplicatha, épris de liberté tout autant que de diplomatie. Si ce choix surprend de prime abord, il constitue en fait l'une des meilleures trouvailles du film.

On retrouve ainsi l'esprit progressiste qui caractérisait Kaamelott et son Roi Arthur. Pour exemples, on voit ainsi les esclaves remettre en question leur condition, se libérer de leur joug avant de se laisser broyer aveuglément par les rouages du système capitaliste en se croyant plus libres que jamais (travailler pour ne faire que conserver son emploi, de quoi devenir fou, là aussi !). La société de consommation - cible première du film - dont les gaulois seront eux-mêmes les instruments et les porte-paroles. Ajoutez à cela une dénonciation du tourisme agressif, un enfant rêvant d'un héros que son père semble très loin de pouvoir incarner et une révolte de légionnaires romains lassés de devoir jouer la chair à canon de service sans aucune considération pour leur sacrifice et vous comprendrez que "Astierix" est là aussi pour mettre des baffes à la Gaule d'aujourd'hui.

Côté divertissement pur et dur, l'animation rassure heureusement dès les première minutes (la chasse aux sangliers !!!) les clins d'oeil à la pop culture sont savoureux, et les bonnes idées de mise en scène (la séquence avec le son étouffé) démontrent aussi tout le travail et le savoir-faire du réalisateur Louis Clichy, échappé de Pixar (Excusez du peu !).

Sans oublier Elie Semoun (le répurgateur de Kaamelott) qui contrairement à la première impression est au final l'un des meilleurs ingrédients du film avec quelques répliques hilarantes (celle de la limonade en premier lieu !).

Avec cerise sur le sanglier, des musiques pêchues et inspirées de Philippe Rombi ! Quedemanderdeplus ???

le domaine des dieux,astérix et obélix,kaamelottalexandre astier

Quand Panoramix pique une colère et une réplique culte du Seigneur des Anneaux par la même occasion !

 

En lien

Fanfics Kaamelott

Alexandre Astier au sujet de l'écriture

Fanfics Skymelott (Crossover Kaamelott/Skyrim)

 

 

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mardi, 16 décembre 2014

Men, Women and Children [Cinéma/Critiques]

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Jason Reitman s'est spécialisé au fil des années dans la satire sociale avec beaucoup de réussite à travers des films comme Juno, In The Air ou Young Adult. Avec Men, Women and Children, il poursuit son analyse de l'humain cette fois par le prisme des écrans. Avec ce film choral où chaque personnage est lié aux autres par divers degrés, il rappelle que peu importe l'âge et la condition, chacun s'est laissé doucement conditionné par les attraits de l'hyperconnexion au point d'avoir oublié ce qu'il pouvait être avant : un être humain capable d'interagir directement avec ses semblables.

La richesse des thèmes abordés et la variété des situations sont telles que n'importe quel spectateur se retrouvera forcément à un moment ou à un autre du film, ce dernier le questionnant directement sur son propre mode de vie. Si le film atteint donc son but (une bonne piqûre de rappel), grâce à des personnages bien croqués et une mise en scène inspirée, il arrive moins à convaincre en voulant atteindre d'autres niveaux de lecture (images spatiales aussi belles que manquant d'impact). Si en VO la voix off d'Emma Thompson (L'Incroyable Destin d'Harold Crick) appuie avec efficacité l'ensemble du film en restant suffisamment en retrait, elle en alourdit la fin avec une phrase toute faite bêtement moralisatrice qui casse quelque peu la subtilité.

SPOILS !!! 

(Je ne dévoile aucun dénouement à proprement dit, mais la nature et les rapports entre les personnages qui à eux seuls constituent l'un des attraits du film. A vous de voir !)

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Voici Allison Doss. Elle a des tas de qualités et celle qu'elle apprécie le plus chez elle c'est sa ligne. En ligne, justement, elle a des tas d'amies anorexiques qui lui disent quoi faire quand son père vient de déposer un plat consistant et savoureux sur le bord de son bureau.  Allison est amoureuse de Brandon Lender. Brandon qui ne demande qu'à lui faire perdre sa virginité pour enrichir son CV de mâle Alpha. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Voici Hanna (amie avec Allison) et Donna Clint. Ca ne se voit pas sur la photo, mais elles sont hyper complices. La mère a érigé sa fille en véritable top model, la photographiant sans cesse, créant un site internet à sa gloire où ses fans peuvent admirer son corps à loisir et même acheter ses photos. Autant joindre l'utile à l'agréable. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Revoilà Hanna. Cette fois en compagnie de Chris Truby. Chris est un ado bien dans sa peau. Il a des amis, il joue au foot et il a toujours des relations sexuelles protégées...derrière l'écran de son PC. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Revoilà Donna. Elle a rencontré Kent Mooney à une soirée sur les dangers de l'hyperconnexion organisée par Patricia Beltmeyer. Kent et son fils Tim ont été abandonnés par la mère qui a refait sa vie. Depuis, Kent a oublié comment nouer des liens avec une femme. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Revoilà Kent Mooney assistant à un match de foot. Il se console comme il peut en partageant sa passion avec Don Truby depuis que son fils a abandonné une carrière de sportif très prometteuse au profit d'un jeu vidéo en ligne.

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Revoilà Don Truby avec sa femme Helen. Ou l'art d'être proches sans l'être. Si le temps use naturellement le couple et sa libido, Internet permet de se consoler et d'oublier facilement cette érosion grâce à quelques alternatives faites sur mesure. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Voici Patricia Beltmeyer (Jennifer Garner/Dallas Buyers Club) et sa fille Brandy. Elles, elles ne sont pas du tout complices. Patricia surveille, filtre, bloque, censure en permanence la vie entière de sa fille. Pour la protéger bien sûr. Brandy veut seulement vivre sa vie d'ado avec ses joies et ses risques. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Voici Tim, le fils de Kent Mooney et revoilà Brandy Beltmeyer. Tim a beau être devenu addict à Guild Wars et avoir attisé la haine de ses amis en lâchant brutalement le foot, être avec une fille comme Brandy ne lui déplairait pas, bien au contraire. Mais quand on sait combien la vie intime de Brandy est contrôlée, peut-on espérer que leur relation ait un avenir ?

En Lien

Her

Tout comme Jason Reitman, Spike Jonze avec Her faisait un constat sans tomber dans le piège de juger ses personnages, il laissait le soin aux spectateurs de tirer ses propres conclusions. En comparaison, Her nourrit un discours alternatif voire opposé à Men, Women and Children dans le sens où il montre que l'humanité et la technologie peuvent s'unir et créer une autre forme de relation, ni meilleure, ni pire, juste différente.

Trust

Un film qui donnerait sans doute raison au personnage de Patricia Beltmeyer.

 

Une nouvelle d'anticipation dans laquelle j'ai extrapolé sur l'avenir (terriblement probable) de l'hyperconnexion.

 

 

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Lucy [Cinéma/Critiques]

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Luc Besson n'utilise que 10 % du potentiel de son histoire. On imagine ce qu'aurait pu donner 100 %.

Alors qu'elle transporte malgré elle une drogue expérimentale et surpuissante pour le compte d'un dangereux mafieux asiatique, la jeune Lucy se voit accidentellement dotée de capacités qui vont rapidement faire d'elle un stade exponentiel de l'évolution humaine.

Enorme succès surprise de cette année, le dernier film de Luc Besson m'a de prime abord séduit pas son sujet et le choix de son interprète avant de rapidement me refroidir lorsque j'ai découvert le trailer annonçant un fourre-tout indigeste, sorte de best-of poussif de toutes les productions Europacorp de ces dernières années, autant dire pas du grand cinéma. Plutôt dommage, étant donné l'ambition initiale.

C'est donc après le buzz planétaire et sans rien en attendre que j'ai visionné l'objet du déli(ce ?). Force est de reconnaître que cet état d'esprit m'a permis d'apprécier l'oeuvre sans doute plus que de raison, mais au moins cela m'a-t-il évité l'écoeurement.

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Pour ceux qui ont vu Her, difficile de ne pas trouver une parenté entre les deux films et les deux personnages incarnés par Scarlett Johansson, malgré leur apparent antagonisme. Après son rôle de Natasha Romanoff alias La Veuve Noire (Iron Man 2, Avengers, Captain America 2), l'actrice campe à nouveau une super héroïne avec un maximum de conviction. Dommage que le scénario bride son interprétation d'un être complexe qui à défaut de ne plus pouvoir s'émouvoir lui-même, aurait pu nous bouleverser davantage dans ses interactions et ses découvertes.

Après une première partie savamment orchestrée qui introduit le personnage de Lucy sous sa forme innocente et vulnérable, le film passe la seconde. Tout en poursuivant son exploration du potentiel humain de manière pertinente à défaut d'être toujours inédite et subtile, l'action commence à devenir assez présente pour finir par remplir l'écran comme dans la crainte de décevoir les inconditionnels des Taxi et des Transporteur.

En effet, bien que l'histoire soit toujours intéressante à suivre et suffisamment surprenante dans sa mise en images, le cinéaste, cédant à la tentation, nous balance course-poursuite cartoonesque à travers la ville et grosse fusillade comme pour se déculpabiliser de refaire enfin un film sérieux à la métaphysique assumée comme il a pu y parvenir avec le mémorable épilogue de Jeanne d'Arc.

Ce temps d'images gaspillé est d'autant plus condamnable que le film est très court à la base (moins d'une heure et demie) et titille mine de rien notre curiosité naturelle sur l'évolution humaine et notre place dans l'univers.  

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Morgan Freeman (Wanted, Oblivion) rencontrera l'incarnation de sa théorie en la personne de Lucy.

Si Malick avec son Tree of Life a péché par excès d'orgueil, avec sa Lucy, Besson, lui, se sous-estime, se sous-exploite et du même coup dévalorise un sujet en or qui nécessitait un peu plus de respect pour atteindre son objectif. On sent le thème constamment cloisonné, réduit au personnage de Lucy éliminant des obstacles humains sur sa route, entre deux couloirs, d'où une sensation d'étouffement. Les dernières séquences heureusement ouvrent littéralement l'espace et redonnent du souffle à l'ensemble.

La fin aurait mérité également un peu plus de soin car elle semble être jetée à la face du spectateur comme pour dire "J'ai fait ce que j'ai pu, démerdez-vous avec tout ça !" Et bien c'est ce qu'on va faire, Luc, sans vouloir t'obéir.

Chacun donc trouvera en Lucy une arnaque pure et simple, une certaine source d'inspiration en dépit d'une évidente frustration ou bien un modèle inédit de blockbuster cérébral encore à l'état d'ébauche. Voire un peu des trois.

lucy

 Si vous aimez la métaphysique, vous aimerez peut-être :

Mr. Nobody

 Si ce monde vous déplaît, vous devriez en voir quelques autres (Temps Orthogonal)

 

 

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jeudi, 11 décembre 2014

Florilège 2014 [Photos]

La fin d'année étant propice aux compilations, j'aurais pu constituer de ce fait un best of de mes clichés de cette année. J'ai préféré valoriser les photos restées dans l'appareil et qui de ce fait mélangeront différents thèmes. Et puis dans Florilège il y a le mot flore...

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Saturnin, toujours partant pour battre son record d'apnée !

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BONUS

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C'est ce qui s'appelle ne pas avoir les pieds sur terre !

 

 

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mardi, 09 décembre 2014

Imaginaerum - Le Film [Cinéma/Critiques]

imaginaerum,imaginaerum le film,nigthwish

Si au départ le film semble être un banal conte pour enfants, sorte de Pôle Express version gothique, la noirceur psychologique et la violence visuelle de certaines scènes (liées notamment au père du héros) le destine à un public plus adulte.

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Nightwish au temps de Imaginaerum. On avait réussi à adopter Anette Olson - remplaçante de l'inoubliable Tarja - le temps de deux albums marquants, ce qui constituait déjà un petit miracle en soi et voilà qu'elle-même cède la place à Floor Jansen pour l'avenir du groupe. Pour combien de temps ?

Pensé depuis 2008 par Tuomas Holopainen (à la gauche d'Anette), le compositeur attitré du groupe Nightwish, le film Imaginearum (sorti en 2012, inédit chez nous) est le prolongement direct de l'album éponyme (dernier en date du groupe), reprenant quelques morceaux connus ainsi que des thèmes revisités pour l'occasion. Les membres du groupe sont tous présents dans l'histoire, Tuomas incarnant lui-même le personnage principal dans sa version trentenaire. De là à dire qu'il y a une part autobiographique, la question reste ouverte.

Le film mêle scènes oniriques et réalité à travers le personnage de Tom, un compositeur septuagénaire dans le coma après une crise plus violente que les autres. L'occasion pour celui-ci de faire la paix avec lui-même, avec son passé et aussi et surtout avec sa fille dont il est resté distant tout au long de sa vie et qui a, elle aussi, sa propre introspection a faire. Car l'être humain est parfois plus victime de l'interprétation qu'il se fait des gens et des évènements que de leur nature véritable, ceux-ci étant toujours plus complexes qu'il n'y paraît.

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L'histoire reprend à son compte le personnage connu sous le nom de Jack Frost issu du folklore américain, ici sous la forme d'un bonhomme de neige semi-vaporeux au visage plutôt sinistre.

Dans un premier temps Jack Frost semble incarner la volonté de Tom de laisser le rêve et la magie guider ses actes quitte à sombrer dans l'isolement, mais la fin réserve un rebondissement (pour les moins perspicaces) sur sa véritable identité qui donne une nuance et une profondeur supplémentaires à l'histoire. S'il se montre très affable et enjoué au début, Jack devient effrayant et colérique lorsqu'il voit Tom enfant le repousser et s'intéresser à d'autres attractions que lui (le cirque, le concert). Son design renvoie aussi à l'imagerie familière d'un Tim Burton, une inspiration que reconnaît officiellement Tuomas. D'ailleurs ceux qui ont vu Big Fish de Burton trouveront sans doute des points communs entre les deux oeuvres puisqu'elles parlent toutes deux d'un père de famille et de sa capacité à inventer des histoires jusqu'à faire douter ses proches de ce qui est vrai et de ce qui est du domaine de la fabulation.

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Tom rêve bleu toutes les nuits !

Ceux qui aiment le thème de la dualité en particulier traitée par le rêve et le rapport à l'enfance seront évidemment très sensibles au film, mais également ceux qui aiment les belles histoires de réconciliation car l'émotion est bel et bien au rendez-vous à ce niveau. Pour un premier essai c'est donc une réussite à tous points de vue surtout avec l'anonymat dans lequel il est sorti (à part en Finlande, pays d'origine du groupe). Visuellement c'est soigné et inspiré et l'on suit l'intrigue avec intérêt. C'est touchant, sincère, reste que la durée assez courte (probablement liée au budget) limite l'ampleur du sujet et le souffle de l'aventure. Il faut savoir qu'au départ le groupe avait envisagé d'illustrer chaque chanson par un clip spécifique avant de finalement adapter le projet sous forme d'un long-métrage.

La musique du groupe issue directement de l'album, elle, demeure assez anecdotique hormis le thème principal décliné à l'infini et l'on peut être déçu de ce point de vue si l'on est fan. On la sent intégrée plus dans le but de conserver une cohérence avec l'univers du groupe que pour véritablement servir le film. Ce qui est regrettable étant donné la qualité artistique de l'album. Du coup l'aspect épique et grandiose est absent du film tout comme de la BO.

Si Imaginaerum constitue donc une excellente surprise, on attend donc toujours qu'un film d'envergure puisse être accouplé au génie musical de ce groupe dont la nature symphonique est fait plus que tout autre pour transcender le septième art.

 

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

Sucker Punch Inception

Mr. Nobody Le Secret de Terabithia 

 

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vendredi, 05 décembre 2014

Le Cycle de Tschaï [Livres/SF]

Couverture de Cycle de Tschaï 2 - Le Wankh

Couverture de Cycle de Tschaï 3 - Le Dirdir

La lune rose Az et la bleue Braz, iconiques du cycle tout comme le soleil 4269 de La Carène, trois astres qui créeront des ambiances uniques au long des jours passés sur Tschaï.

Peu de grandes oeuvres de SF ont échappé à une adaptation cinématographique. Mais s'il y en a bien une qui a résisté malgré elle à la machine hollywoodienne c'est bien le Cycle de Tschaï de Jack Vance (Cugel Saga).

Un bien étrange paradoxe étant donné son univers foisonnant digne de Starwars, sa réflexion sur la condition humaine le rapprochant de La Planète des Singes et sa crédibilité qui n'est pas sans rappeler l'authenticité d'un Seigneur des Anneaux, sans parler des complots et manoeuvres liant les grandes races de la planète à l'instar des familles de Dune.

Peut-être justement sont-ce ces liens indirects avec ces différentes références qui ont plongé Le Cycle de Tschaï dans un anonymat dont il peine encore aujourd'hui à sortir malgré une adaptation BD - qui l'a sans doute plus desservi qu'autre chose - et sa nette prédisposition à susciter le plus vif engouement auprès des amateurs de mondes imaginaires, grâce à sa forme autant que son fond.

Le Chasch est à ce titre un monument, sans doute le meilleur des quatre volumes. Comme tous les premiers épisodes, il a comme qualité de nous faire découvrir le héros, l'univers dans lequel il va évoluer et les enjeux qui vont créer l'immersion la plus immédiate. Le rythme est soutenu - excepté un passage un peu longuet lors de la fuite de Dadiche - l'écriture est précise sans jamais être alourdie de détails superflus, donnant juste ce qu'il faut au lecteur pour le guider et nourrir sa propre imagination. En cela le style de Vance est idéal et contribue énormément à la magie de l'oeuvre. Et dès lors il est aisé de visualiser le film qui pourrait en découler tant les ambiances et les personnages nous apparaissent avec une netteté qui ne cesse de nous étonner. Tant et si bien qu'on pourrait penser que Vance a écrit une version romancée d'un scénario hollywoodien préexistant.

Et puis à l'instar d'Hemingway, Vance s'attache à l'aspect sensitif, en précisant les couleurs, les odeurs, les sons et les saveurs, ce qui renforce la crédibilité de Tschaï qui apparaît de plus en plus au lecteur comme une planète réelle faisant du cycle moins une simple fiction qu'un véritable récit de voyage doublé d'une étude géo-politique.

Il faut enfin souligner la densité, la richesse du Chasch, son aspect roboratif dans son action, sa dynamique et son discours, sans jamais nous perdre, ni nous noyer alors que pourtant à l'instar du héros, on a tout à apprendre de Tschaï. Mais tout est question d'équilibre et force est de reconnaître que dans Le Chasch, Vance parvient à doser tous les ingrédients avec une maîtrise exemplaire.

Couverture de Cycle de Tschaï 2 - Le Wankh

En comparaison le Wankh est presque son opposé. Si la croisière est l'occasion d'une discussion intéressante (quoiqu'un peu longue) et d'un événement tragique (assez prévisible) endeuillant l'équipée, le rythme est désespérément lent, l'intérêt demeurant en surface. Hormis la rencontre avec quelques nouveaux personnages d'envergure (Dordolio, Zarfo le Lokhar, Esse), on suit avec un détachement croissant les péripéties d'Adam Reith et de ses amis qui se résument à marcher, voyager, parlementer et ainsi de suite, sans offrir de saveur et de tension dignes de la précédente aventure. Seule compensation, la découverte de la langue des Wankh, passionnante puisque basée sur l'émission d'harmoniques. L'écriture des Wankh se présente elle-même sous la forme de symboles cunéiformes - dont l'interprétation n'est pas sans rappeler les idéogrammes asiatiques - qui lues par les Wankh leur apparaissent naturellement sous forme d'images mentales, chacune associée à un son spécifique. A ce niveau, Vance et Tolkien peuvent se serrer la main pour ce qui est de savoir imaginer un langage à la fois crédible et novateur.

Heureusement Le Dirdir va redonner un coup de fouet à la narration avec la mythique zone des Carabas où les sequins - la monnaie de Tschaï - peuvent être ramassés en abondance pour peu qu'on ait de la chance et surtout le courage d'affronter les Dirdir, véritables prédateurs doté d'un instinct de chasse primitif parfaitement aiguisé.

Une fois encore, Reith trouvera une stratégie payante pour non seulement neutraliser ses adversaires, mais également se rapprocher de son but : fabriquer un vaisseau de toutes pièces à l'abri des regards indiscrets. Heureux hasard - ou intelligence de l'auteur - c'est au moment précis où l'on se dit, blasé, que décidément rien ne résiste à l'éclaireur, que celui-ci se trouvera enfin un adversaire digne de lui en la personne d'Aïla Woudiver. Si Jabba le Hutt se réincarnait en homme, il aurait probablement les traits d'Aïla. Adipeux, intelligent, pervers, et sans pitié, il incarne à merveille la némésis d'Adam Reith et à ce titre il mettra ses nerfs à rude épreuve, le forçant à la compromission comme personne avant lui. Pour la première fois depuis son arrivée sur Tschaï, le terrien va apprendre à mettre de l'eau dans son vin. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. Reith et ses amis n'ont jamais été aussi près de quitter la planète. Mais bien entendu, tout ne se passera pas comme prévu, pour le plus grand plaisir du lecteur qui fera ainsi connaissance avec la quatrième et dernière grande race de Tschaï.

 

Dans une première partie, Adam Reith va faire connaissance avec les Pnume et leurs moeurs d'une manière plutôt originale. Peuple souterrain pour le moins mystérieux dont la discrétion confine au sacré, les Pnume vont avoir le mérite de surprendre plus d'une fois le terrien. Reith va (enfin) se sentir vraiment en insécurité dans ces galeries où la lumière et l'espoir de rejoindre la surface sont aussi faibles. Sa rencontre avec une jeune Pnumekin du nom de Zap 210 va heureusement changer ses perspectives d'avenir...mais comme d'habitude pas que les siennes. Le lien qui va s'établir entre les deux êtres que tout semble opposer va être le principal intérêt de ce périple tout en tension, puisque Reith devra à la fois convaincre sa partenaire de coopérer en dépit - une fois n'est pas coutume - des convenances et de la menace constante d'être découvert.

Une fois revenu à la surface, les principales préoccupations du terrien seront de se constituer un petit pécule suffisant pour regagner Sivishe ainsi que de familiariser Zap 210 aux moeurs des habitants de la surface qui n'ont évidemment rien à voir avec celles qu'elle a toujours connues. Dans le même temps leur intimité va croître en dépit des troubles de la jeune Pnumekin de constater à quel point la pudeur est une notion très secondaire à la surface. Reith sera pour le coup l'enseignant, l'éducateur, lui qui est, pourtant, à la base, le parfait étranger. Un paradoxe savoureux.

On peut reprocher à la fin de ce volume et donc du cycle entier un déroulement un peu précipité allant trop dans le sens des objectifs du héros ce qui l'amène à résoudre de manière expéditive une situation complexe qui aurait pu une nouvelle fois remettre en question son départ voire sa survie. On sent que son statut d'ennemi publique n°1 finit paradoxalement par être son plus gros atout. Une manière peut-être de dire qu'Adam Reith est devenu malgré lui le prophète dont les Pnume ainsi que toutes les races attendaient en secret la venue. On peut dire que de ce point de vue ils n'ont pas été déçus. Le lecteur non plus. Même si comme vous l'aurez compris l'intérêt est inégal, le travail sur l'univers et la capacité d'imagination de Vance en revanche sont inattaquables.

Adam Reith, Héros Ultime ?

Si chaque volume est consacré à une race en particulier, Vance ne fait pas l'erreur de compartimenter les informations au sujet de chacune d'elles. Il les dilue tout au long de cette véritable odyssée, complétant progressivement une encyclopédie qui - si elle laissera énormément de lacunes et de doutes - saura combler le lecteur avide de satisfaire sa curiosité.

Adam Reith est une sorte de demi-dieu moderne. En apparence simple humain, il défie des créatures qui lui sont à priori supérieures que ce soit en nombre ou en moyens. Etranger, paria, fugitif, suspect, ennemi publique, il ne cessera de se mettre à dos les peuples dominants, provoquant leur fureur puisque retournant contre eux leurs us et coutumes sans oublier de remettre en question l'ordre et les lois établis, non sans user de la violence. Mais Adam Reith sait aussi faire naître des révoltes par son seul raisonnement et c'est sans doute ce qui le rend encore plus dangereux aux yeux des autochtones. C'est ainsi que captif et privé de toute arme, il parvient à semer le trouble dans les esprits des Wankh.

Si au départ son objectif est simple (retrouver son vaisseau pour rejoindre la Terre) constater à quel point les hommes sont soumis et conditionnés par la mentalité de leurs maîtres extraterrestres nourrira son âme rebelle, le proclamant malgré lui comme leader, berger, un libérateur que personne n'espérait, mais que tous attendaient.

Et ce n'est sûrement pas un hasard si Traz l'homme-emblème et Anacho l'homme-dirdir, ses deux inséparables acolytes, le suivront contre vents et marées alors qu'ils différent tant de lui et comprennent rarement ses motivations. Car il est un fait que parce que Adam Reith n'a aucune raison de se comporter autrement que comme lui-même, comme un terrien, comme un homme, conquérant et insoumis, il redonnera l'espoir d'un renouveau, d'un changement jusque-là pétrifié par la peur d'une guerre couvant entre les grandes puissances de Tschaï.

De là à dire que la Terre elle-même aurait besoin d'un Adam Reith afin de sortir de sa léthargie et de ses convictions...

Car Adam Reith est l'archétype absolu du héros de fiction : c'est un aventurier, fait plus que tout autre pour explorer et s'adapter à toute situation. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cette faculté va lui servir en permanence, jusqu'à le repousser dans ses retranchements. Il sait se battre, argumenter, séduire, planifier, patienter, improviser. Pour lui rien d'impossible, il faut seulement trouver la bonne méthode, celle dont le résultat sera toujours à la hauteur des efforts placés en elle. Et c'est à la fois la force et la faiblesse de l'histoire. On admire, mais en même temps on regrette que les obstacles posés sur le chemin d'Adam Reith n'apparaissent que comme des occasions de prouver une énième fois sa force et son audace, ridiculisant des menaces dont la simple évocation suffisait à nous faire dresser les cheveux sur la tête. On réalise alors que c'est la difficulté qu'il associe à une entreprise, le danger qu'il associe à un ennemi qui détermine l'importance de ceux-ci. Adam Reith est un véritable prisme dans lequel va finir par se refléter la planète tout entière. Il est un moteur vivant, un être constamment en mouvement. Même lorsqu'il est acculé, il est vivace, peut-être même plus encore. Car son si corps est parfois entravé, son esprit, lui, est toujours libre et actif. Il incarne à merveille l'esprit de survie et avec lui une dignité mâtinée d'un égo souverain. Peut-être tout simplement parce que Adam Reith se sait être le seul véritable être humain digne de ce nom sur Tschaï, pour le meilleur et pour le pire. Il est malgré lui le représentant de tout un peuple. Il va donc se faire le devoir de montrer de quoi est capable un être humain, érigeant ses actes en exemple comme s'il devait réparer toutes les injustices commises sur Terre. Et de ce fait s'il ploie ou s'il périt, c'est l'humanité entière qui viendra à disparaître de la surface de Tschaï. Une sacrée responsabilité vue sous cet angle. On comprend alors mieux pourquoi notre héros va remuer ciel et et terre pour parvenir à ses fins.

Peut-être ce qui manque au récit pour le rendre complet d'un point de vue émotionnel est une forme de flaschback ou de révélation qui aurait expliqué de manière plus intime ce formidable esprit guerrier qui anime Adam Reith, lacune qu'on perçoit encore plus dans le film Avatar. Il est assez évident qu'Adam Reith et Jake Sully  partagent pas mal de points communs.

Dans le cas de Jake, on sent dès le début que l'introduction ne colle pas avec les ambitions générales du film et le talent de scénariste reconnu de James Cameron. Une séquence où on l'aurait vu oeuvrer en tant que soldat et perdre ses jambes par exemple n'aurait pas été superflue. Elle aurait eu le mérite de surcroît de peut-être mieux nous faire accepter sa témérité parfois excessive.

                   En lien :

John Carter

Avatar

 

Spéciale dédicace à ma Grand-mère très perspicace grâce à qui j'ai découvert cette oeuvre majeure !

 

 

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mercredi, 03 décembre 2014

La Parenthèse Inattendue [Vidéos/Séries]

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L'art et la manière de rendre un visage (et un esprit) humain à nos célébrités

J'avais entendu parler de cette émission au moment de sa sortie. Bien que j'éprouvais une sympathie pour Frédéric Lopez, le concept ne m'attirait pas, je sentais le côté préfabriqué, artificiel, lorgnant ouvertement du côté de la télé-réalité avec forcément voyeurisme et pathos servis sur un plateau.

Et puis comme souvent, une fois passée la période des convictions plus ou moins fondées, on laisse la curiosité prendre le dessus.

Et c'est ainsi que j'ai découvert un truc tout simplement génial, une sorte de Madeleine de Proust aux allures de série télé, émouvante et passionnante, avec à chaque fois des personnages différents, tour à tour touchants, surprenants, mais terriblement attachants.

Frédéric Lopez a toujours l'art de mettre à l'aise les invités comme les spectateurs et c'est dans une ambiance ô combien chaleureuse que les langues se délient et que les liens se nouent avec un naturel désarmant. On oublie alors très rapidement l'aspect mise en scène et le spectateur d'avoir la sensation étrange d'être un témoin privilégié de ces échanges, devenant en quelque sorte la seule caméra autorisée à pénétrer en ces lieux.

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Le grenier : le passage obligé (mais ô combien apprécié) pour évoquer l'enfance. A l'instar des invités, le spectateur se sent en excellente compagnie au point qu'il n'est pas pressé que la parenthèse se referme et en savoure chaque instant.

Une proximité, une intimité entre et avec les célébrités se crée qu'on imaginait pas possible. Et en prime de nous rappeler que ce sont avant tout des êtres humains qui ont connu comme nous des hauts, des bas rythmant un destin nourri par des rebondissements, des joies, des drames, de la chance, des opportunités et de la persévérance. De véritables leçons de vie. Idéal pour briser les idées reçues et aller au-delà des apparences.

S'il y a des rituels qui ne varient pas d'un épisode à l'autre (l'arrivée en barque, le grenier, la pêche, le repas, la chanson sur le ponton, le petit mot sur le cadre), ils ont l'art de toujours pimenter le déroulement de ces 24 heures (concentrées en deux heures d'émission) de même qu'il y a toujours un évènement qui rend chacun d'eux unique. La maison en elle-même et son cadre idyllique faisant office de personnage à part entière, habillé selon les saisons. Un régal entre rires et larmes qui nous renvoie à notre propre parcours et qui mine de rien constitue une source d'inspiration et un bien bel espoir pour chacun(e) d'entre nous.

En voici quelques-uns, dans l'ordre où je les ai découverts :

 

 

 

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lundi, 01 décembre 2014

The Tree [Dessins]

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