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mercredi, 29 avril 2015

The Internet's Own Boy [Vidéos/Docs]

Le 11 janvier 2013, Aaron Swartz mettait fin à ses jours dans son appartement new-yorkais, juste après avoir appris qu’il encourait 35 ans de prison. Son crime ? Avoir hacké le serveur de la plus grande université scientifique américaine, le MIT (Massachussets Institute of Technology), afin de rendre accessibles à tous les publications universitaires dont l’accès sur le net est payant aux Etats-Unis, bien qu’il s’agisse de documents appartenant au domaine public.
Sa mort a provoqué un choc aux Etats-Unis et un tollé sur la toile. Et pour cause : Aaron Swartz était l’une des figures du droit à l’information et de la protection des libertés civiles, un constructeur d’internet comme outil démocratique. Petit génie de l’informatique pris à l’adolescence sous l’aile de l’inventeur du World Wide Web, la liste des contributions d’Aaron Swartz à l’accès libre sur le net est impressionnante : il a co-créé le flux RSS, le site de partage Reddit, l’organisation Creative Commons (sans qui le copyright des œuvres sur le net ne serait pas le même), la première grande librairie virtuelle gratuite et Demand Progress, réseau social activiste qui regroupe 1,5 millions de militants. C’est avec ce réseau qu’il a pris la tête du combat contre la loi anti-piratage aux Etats-Unis, l’équivalent de la loi Hadopi en France. Il a contribué à faire passer ce projet de loi liberticide à la poubelle tout en dénonçant à tour de bras la surveillance du net, avant les révélations d’Edward Snowden sur les écoutes de la NSA. Charismatique et médiatisé, il rentre dans le collimateur de l’administration américaine qui veut en faire un exemple et requiert à son encontre des charges totalement disproportionnées…

Peu de temps avant sa mort, Aaron Swartz s’interrogeait sur cette question, plus que jamais d’actualité :

« D’un côté, internet c’est une liberté formidable et de l’autre, une atteinte catastrophique à notre vie privée, un moyen de nous espionner de contrôler ce que nous disons. Je pense que les deux aspects sont réels. Internet c’est tout ça et c’est dingue.

A nous de décider lequel des deux aspects va l’emporter sur l’autre à long terme. »

 

 

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mardi, 16 décembre 2014

Men, Women and Children [Cinéma/Critiques]

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Jason Reitman s'est spécialisé au fil des années dans la satire sociale avec beaucoup de réussite à travers des films comme Juno, In The Air ou Young Adult. Avec Men, Women and Children, il poursuit son analyse de l'humain cette fois par le prisme des écrans. Avec ce film choral où chaque personnage est lié aux autres par divers degrés, il rappelle que peu importe l'âge et la condition, chacun s'est laissé doucement conditionné par les attraits de l'hyperconnexion au point d'avoir oublié ce qu'il pouvait être avant : un être humain capable d'interagir directement avec ses semblables.

La richesse des thèmes abordés et la variété des situations sont telles que n'importe quel spectateur se retrouvera forcément à un moment ou à un autre du film, ce dernier le questionnant directement sur son propre mode de vie. Si le film atteint donc son but (une bonne piqûre de rappel), grâce à des personnages bien croqués et une mise en scène inspirée, il arrive moins à convaincre en voulant atteindre d'autres niveaux de lecture (images spatiales aussi belles que manquant d'impact). Si en VO la voix off d'Emma Thompson (L'Incroyable Destin d'Harold Crick) appuie avec efficacité l'ensemble du film en restant suffisamment en retrait, elle en alourdit la fin avec une phrase toute faite bêtement moralisatrice qui casse quelque peu la subtilité.

SPOILS !!! 

(Je ne dévoile aucun dénouement à proprement dit, mais la nature et les rapports entre les personnages qui à eux seuls constituent l'un des attraits du film. A vous de voir !)

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Voici Allison Doss. Elle a des tas de qualités et celle qu'elle apprécie le plus chez elle c'est sa ligne. En ligne, justement, elle a des tas d'amies anorexiques qui lui disent quoi faire quand son père vient de déposer un plat consistant et savoureux sur le bord de son bureau.  Allison est amoureuse de Brandon Lender. Brandon qui ne demande qu'à lui faire perdre sa virginité pour enrichir son CV de mâle Alpha. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Voici Hanna (amie avec Allison) et Donna Clint. Ca ne se voit pas sur la photo, mais elles sont hyper complices. La mère a érigé sa fille en véritable top model, la photographiant sans cesse, créant un site internet à sa gloire où ses fans peuvent admirer son corps à loisir et même acheter ses photos. Autant joindre l'utile à l'agréable. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Revoilà Hanna. Cette fois en compagnie de Chris Truby. Chris est un ado bien dans sa peau. Il a des amis, il joue au foot et il a toujours des relations sexuelles protégées...derrière l'écran de son PC. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Revoilà Donna. Elle a rencontré Kent Mooney à une soirée sur les dangers de l'hyperconnexion organisée par Patricia Beltmeyer. Kent et son fils Tim ont été abandonnés par la mère qui a refait sa vie. Depuis, Kent a oublié comment nouer des liens avec une femme. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Revoilà Kent Mooney assistant à un match de foot. Il se console comme il peut en partageant sa passion avec Don Truby depuis que son fils a abandonné une carrière de sportif très prometteuse au profit d'un jeu vidéo en ligne.

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Revoilà Don Truby avec sa femme Helen. Ou l'art d'être proches sans l'être. Si le temps use naturellement le couple et sa libido, Internet permet de se consoler et d'oublier facilement cette érosion grâce à quelques alternatives faites sur mesure. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Voici Patricia Beltmeyer (Jennifer Garner/Dallas Buyers Club) et sa fille Brandy. Elles, elles ne sont pas du tout complices. Patricia surveille, filtre, bloque, censure en permanence la vie entière de sa fille. Pour la protéger bien sûr. Brandy veut seulement vivre sa vie d'ado avec ses joies et ses risques. Leur relation a-t-elle un avenir ?

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Voici Tim, le fils de Kent Mooney et revoilà Brandy Beltmeyer. Tim a beau être devenu addict à Guild Wars et avoir attisé la haine de ses amis en lâchant brutalement le foot, être avec une fille comme Brandy ne lui déplairait pas, bien au contraire. Mais quand on sait combien la vie intime de Brandy est contrôlée, peut-on espérer que leur relation ait un avenir ?

En Lien

Her

Tout comme Jason Reitman, Spike Jonze avec Her faisait un constat sans tomber dans le piège de juger ses personnages, il laissait le soin aux spectateurs de tirer ses propres conclusions. En comparaison, Her nourrit un discours alternatif voire opposé à Men, Women and Children dans le sens où il montre que l'humanité et la technologie peuvent s'unir et créer une autre forme de relation, ni meilleure, ni pire, juste différente.

Trust

Un film qui donnerait sans doute raison au personnage de Patricia Beltmeyer.

 

Une nouvelle d'anticipation dans laquelle j'ai extrapolé sur l'avenir (terriblement probable) de l'hyperconnexion.

 

 

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jeudi, 03 avril 2014

Facebook, Oculus Rift, Kickstarter et Internet [Société]

 facebook,oculus rift,kickstarter,internet,google,youtube

Tout ce qui s'achète, Mark le guette !!!

Depuis la nouvelle du rachat de l'Oculus Rift par facebook, tout le monde y va de son petit coup de gueule et de son analyse. A raison. Ce rachat est symptomatique de la manière dont la société fonctionne et fonctionnera encore plus dans les années à venir. Le succès entraîne le pouvoir et le pouvoir entraîne la corruption, celle des hommes et aussi des idées.

Personnellement, étant gamer, mais assez peu porté sur la technologie dernier cri, j'ai suivi l'évolution de l'Oculus Rift avec curiosité, mais sans grande passion non plus même si à une époque je rêvais qu'une telle technologie voie le jour.

Le problème avec la technologie, c'est qu'elle a une fâcheuse tendance à échapper au contrôle, à commencer par celui de ses créateurs. Et une fois de plus la réalité rejoint la fiction.

Si l'on parle ici du rachat d'une technologie Hi-tech au service du divertissement, donc à priori raisonnablement problématique, c'est ce qu'elle sous-entend pour son utilisation à venir et le rachat à venir d'autres technologies plus sensibles encore qui portent vraiment à conséquence et a de quoi inquiéter. Car ce n'est évidemment que le début. Qu'est-ce qui pourrait arrêter Zuckerberg et consorts sur leur lancée puisque tout le monde semble vouloir leur manger dans la main, puisqu'on sait qu'aujourd'hui l'argent achète tout : raison, morale, conscience.  Tel des enfants-rois, ces nouveaux nababs s'approprient une technologie destinée à la base au grand public et lié à un autre secteur que le leur.

Tout le monde ou presque semble vouloir boycotter le nouveau et très incertain projet lié à l'Oculus Rift en dépit des démarches pour rassurer faites par Zuckerberg et Carmack dont on peine également à se fier étant donné qu'une preuve a été rapportée comme quoi Zuckerberg a été vu dans les locaux de la société un mois avant le rachat.

Mais est-ce que le problème ne remonte pas dès la mise en place du Kickstater du projet ? Bah oui, parce que comme je l'ai dit précédemment, le succès engendre la corruption. Dès qu'un système a prouvé son efficacité, il attire invariablement la convoitise et le profit plus que de raison. Les sociétés et les individus qui resteront intègres seront pollués, éclipsés par les autres. Cela se vérifie partout. Et quand cela ne se vérifie pas, c'est que c'est encore plus vicieux.

Les campagnes Kickstarter peuvent générer des montants exorbitants. Mais qui nous dit que le budget requis pour le projet n'est pas déjà en possession des sociétés dans certains cas et que l'argent obtenu ira bel et bien intégralement où il est censé aller ? Nous ne sommes pas dans les coulisses, nous ne pouvons que faire confiance aveuglément. Et faire confiance aveuglément dans la société qui est la nôtre c'est un véritable luxe surtout lorsque de l'argent est en jeu. Nous ne savons jamais ce que nous finançons. Et le pire dans tout ça c'est que lorsque nous savons que nous avons été trompés, trahis, volés, nous continuons à cautionner, à encourager nos tortionnaires comme si de rien n'était. Ce n'est donc pas près de s'arrêter.

facebook, Google, Youtube et j'en passe, ils ont été reconnus coupables d'une manière ou d'une autre d'avoir abusé de notre confiance, d'avoir caché des informations les concernant et exploité des informations nous concernant. Google a même été contraint de le préciser sur sa page d'accueil. Nous avons tous vu ce message. Nous ne pouvons pas prétendre l'ignorer. Et pourtant, est-ce que nous avons changé nos habitudes, est-ce que nous avons décidé pour leur rendre leur monnaie de leur pièce de les boycotter, de cesser d'alimenter leur fortune en dollars et en vies privées ?

Quand youtube nous a contraint à lier notre compte à Google pour pouvoir continuer à commenter, combien avons-nous été à refuser cette dictature ? (je suis heureux de faire partie des irréductibles). La stratégie est pour le moins vicieuse, une fois n'est pas coutume. Totalement addict à une habitude (Commenter sur Youtube par exemple), une fois qu'une nouvelle condition est imposée pour profiter de ce service, la plupart d'entre nous est incapable de faire marche arrière. 

Malgré les contestations et les annulations de précommandes, si demain facebook lie l'Oculus Rift à son réseau social, nous permettant par exemple de visiter des "amis" n'importe où dans le monde en 3D pour une somme raisonnable, est-ce que pour autant la majorité d'entre nous refusera ce "service" ?

facebook nous promet qu'il sera toujours gratuit à ses utilisateurs, mais en même temps on a rien signer, et puis s'il change de nom ou si le projet Oculus Rift qu'il peut lier à facebook porte un autre nom...Il y a tellement de façons de retourner sa veste...Le projet Oculus Rift en est d'ailleurs une belle preuve !

Nous aussi nous sommes des enfants-rois qui une fois que nous avons goûté à une technologie, un service, ne pouvons plus nous en passer, et tant pis si le prix à payer est de devenir les complices soumis des architectes de notre propre ruine.

Si nous étions aussi révoltés que nous prétendons l'être, aujourd'hui personne ou presque n'utiliserait facebook & Co. Nous aurions effacé nos comptes parce que ce serait la meilleure manière de protester (Chose que j'ai pris grand plaisir à faire sans l'ombre d'un regret).

Internet a eu du succès, beaucoup de succès, et la corruption fonctionne bien...

 

En Lien :

La vraie raison du changement de design de facebook

Parce que notre présent c'est déjà de la science-fiction :

Beyond Humanity 2 : Un Cadeau Empoisonné

 

 

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jeudi, 30 août 2012

Trust de David Schwimmer

Quand David Schwimmer [le Ross de Friends] décide de repasser derrière la caméra, on s'attend plus ou moins à une comédie, en tout cas à un film au potentiel comique important comme son premier long, "Cours toujours Dennis". Mais cette fois Schwimmer prend tout le monde à contre-pied en traitant un sujet aussi moderne que sensible : les ravages que peut causer une relation en apparence banale sur internet.

Le titre du film est loin d'être hasardeux puisque la confiance est le thème central du film. L'héroïne va d'ailleurs s'y raccrocher côute que coûte pour se protéger de la vérité, ne faisant que retarder l'inévitable. La vision qu'elle a du monde et des gens,  ses liens familiaux, tout dans sa vie va être bouleversé par cette même confiance innée qui la rendait auparavant si forte et rendait son père si fier. Ce père - incarné royalement par Clive Owen - subira les dommages collatéraux de ce drame malgré (à cause de) son investissement pour en limiter la portée.

Défi casse-gueule, Schwimmer fait mieux que s'en sortir, il réussit un véritable coup de maître. Maîtrisé de bout en bout, le film est autant un passionnant thriller qu'une puissante sonnette d'alarme sur les dangers de l'hyper-communication. Si de prime abord les réactions de certains personnages nous semble incohérents, on se rend compte progressivement que c'est pour mieux dépeindre leur psychologie. L'effet est foudroyant et l'émotion n'en est que plus grande. Discrète et démonstrative quand il le faut, la mise en scène est en parfaite adéquation avec l'angle choisi pour traiter cette problématique.

Une oeuvre indispensable, plus encore pour les parents, qui nous rappelle, jusqu'à la dernière seconde, que la monstruosité humaine peut se cacher derrière la plus irréprochable situation et que pour pouvoir la débusquer nous ne serons jamais assez vigilants.

 

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