lundi, 08 mai 2017
Jeanne d'Arc [Cinéma/Critiques]
Une femme habitée par sa foi, une actrice habitée par son rôle
JEANNE D'ARC
Une histoire connue de tous, un personnage entré dans la légende au point que nombre de villes se targuent d'avoir été la scène privilégiée de son passage et/ou de son séjour.
Sujet à bien des interprétations, ses motivations vont être au coeur de cette version signée Luc Besson qui va trouver en cette héroïne hors du commun un sujet en or, idéal pour lui inspirer une passion qui va nourrir le meilleur de son cinéma. Un film à la thématique très riche et aux niveaux de lecture nombreux, surprenant, perturbant, tour à tour épique, poétique et dramatique.
Vissé à Jeanne telle l'armée française, le spectateur se passionne très vite pour l'incroyable énergie de la Pucelle d'Orléans dont la foi inébranlable va soulever des montagnes et bouter l'envahisseur anglais contre toute attente, réalisant l'impossible, donnant corps à un véritable miracle. Mais si cet acharnement donnera lieu à une belle victoire, ponctuée par le couronnement du Dauphin à Reims, il aura également un prix, un retour de flammes à sa mesure, dans tous les sens du terme.
Le casting mêle acteurs américains (John Malkovich, Faye Dunaway) et français. Comme toujours, Besson s'entoure de fidèles et de vétérans tel Tchéky Karyo (Nikita) et de stars en devenir comme Vincent Cassel (Le Pacte des Loups, La Belle et la Bête).
Toute la partie concernant la détention de Jeanne et les tentatives de lui faire avouer son hérésie constitue pour moi un morceau d'anthologie, un film dans le film, un thriller redoutable, un exercice de style admirable et exemplaire en tous les cas. La mise en scène, le montage, l'écriture et l'interprétation sont maîtrisés à la perfection et Besson de nous donner une magistrale leçon de cinéma telle qu'il n'en donnera plus après à mes yeux.
Confrontant son héroïne à ses propres démons, lui donnant enfin le recul qu'elle n'a pas pu prendre sur ses actes et ses méthodes, jouant avec sa perception et la nôtre, elle devient un juge plus implacable encore que celui qui veut la condamner à tout prix et le spectateur de devenir malgré lui le témoin privilégié, mais impuissant, de ce procès intérieur.
Jeanne va susciter méfiance, curiosité, admiration avant de dérouter ses plus fidèles alliés par ses changements d'humeur. Milla Jovovich ne fait qu'un avec Jeanne. L'actrice démontre un talent stupéfiant qui crédibilise toutes les facettes et subtilités de son personnage, d'autant plus remarquable qu'elle est aujourd'hui cantonnée à des rôles de guerrières dans des séries B si ce n'est Z (Ultraviolet, Les Trois Mousquetaires, la saga Residentel Evil). Elle s'était déjà fait remarquer dans un premier rôle en interprétant l'alien Leeloo dans Le Cinquième Elément de Besson.
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