vendredi, 19 août 2016
Assassin's Creed Unity [Jeux Vidéo /Critiques]
La Révolution du monde ouvert ?
Pas vraiment pour répondre directement à la question, la faute à une ville certes magistralement restituée grâce aux performances des nouvelles consoles, mais hélas beaucoup trop homogène pour conserver l'intérêt sur le long terme et comme d'habitude la qualité visuelle impacte grandement la diversité du contenu. AC Unity marque même une régression dans les possibilités offertes que ne peut masquer la personnalisation poussée du héros : les interactions avec la ville et celles avec les citoyens se réduisent à peau de chagrin. Il m'a suffit de rejouer cinq minutes à AC III pour prendre plus de plaisir qu'en une heure sur Unity.
Le scénario, lui, n'est qu'une énième grosse carotte pour encourager le joueur à accéder à tout l'équipement affiché. Hormis les premiers pas qui servent de tutoriel et qui diversifie l'action et les objectifs, on est un assassin et on passera son temps à...assassiner, encore et encore ou à se faire assassiner !
La séquence 7 intensifie le scénario, apportant un regard très pertinent sur la lutte Assassins/Templiers, mais également de la variété au niveau du gameplay et des objectifs, comme une enquête avec une piste à suivre qui préfigure ce qu'on trouvera dans The Witcher 3. Il est toujours difficile de proposer de la variété sur le long terme, mais dans ce cas, pourquoi ne pas écourter le scénario, à l'image de l'épisode Rogue.
Les quêtes secondaires ? D'un intérêt très variable, tantôt se résumant à un jeu de massacre interminable, tantôt bien écrite et/ou découpée en plusieurs phases dont la durée et la difficulté pourront surprendre le joueur qui s'attendait à une simple formalité. Mais de par leur mise en scène et leur connexion directe avec la Révolution, certaines de ces missions annexes se révèlent au final plus passionnantes que le scénario, nous faisant côtoyer d''autres héros et héroïnes de cette époque charnière de notre Histoire, laquelle sinon ne fait figure que de toile de fond.
L'exploration ? Ramasser des cocardes et ouvrir des coffres dont la plupart ne pourront pas être ouverts si on avance pas dans le scénario.
Autrement dit, on tourne en rond. Au vu de ce que je vois et de ce que je sais, la nouvelle génération n'a donc rien appris. Elle continue de nous faire miroiter des changements qu'on ne voit jamais, qu'on continue à fantasmer. Les éditeurs jouant le jeu du gouvernement. Bah oui même le divertissement fait la politique de l'illusion pour masse. Tout fout le camp !
Elise a tellement plus aux joueurs qu'une pétition est même née pour renommer le jeu Assassin's Creed Elise. Bon en même temps y a des pétitions pour tout et n'importe quoi maintenant, surtout dans le jeu vidéo !
En voulant singer un grandiose RPG, Unity se prend les pieds dans le tapis car bien sûr il ne fait qu'amorcer cette ambition et les sempiternels défauts de sa série annihilent le plaisir naissant du joueur. Du coup rien n'est vraiment plaisant car un défaut ou une limite détruit chaque bonne idée qui nous saute aux yeux. Ubisoft tente de s'affranchir de la rigidité de son gameplay conditionné par le fait de rejouer le passé réaliste d'un personnage, mais cherche en même temps à conserver un cadre pour qu'on identifie toujours les codes de la saga. Les deux principes en se combinant donnent naissance à un jeu bâtard qui souffre de faire du surplace alors que tout est fait pour qu'il prenne son envol. En voulant à tout prix faire fructifier sa licence, pérenniser un nom populaire, Ubisoft se prive de nous offrir un jeu dantesque, révolutionnaire.
L'éditeur promet plus de liberté dans la progression avec son Watch Dogs 2. On attendra les retours pour en juger. En tout cas, il ne serait que justice que celui qui a rendu les mondes ouverts aussi ennuyeux contribuent à redorer leur blason.
Unity introduit le jeu en coopération
Points négatifs :
- Des animations approximatives
- On ne peut pas déplacer les corps
- Pas de cycle jour/nuit automatique
- Perso toujours foufou dans ses déplacements
- La texture des cheveux pas très convaincante
- Aucun cheval (même pas dans la zone rurale)
- Manque de sensations (pas de vibrations)
- On ne peut pas porter une arme à une main et un fusil
- Une IA aux yeux de lynx (vous repère accroupi dans la foule !!!)
- Bug de sauvegarde infinie qui nous oblige à mourir pour le supprimer
- Le ventilo de la console qui turbine à mort quand on entre dans les menus
- Missions dynamiques fréquentes, mais ultra répétitives (tuer, mettre à terre)
- Le lancer de bourse en tant que compétence laquelle doit se recharger de surcroît
- Les checkpoints mal placés (on rate l'évasion après l'assassinat, on doit refaire l'assassinat, du jamais vu !) ou carrément inexistants (des phases d'assassinats, on en rate une , il faut refaire les précédentes).
- On ne peut pas enlever le pistolet une fois acquis, ce qui aurait pu permettre de ne pas avoir le bug de collision avec l'arme équipée dans le dos
- On ne peut pas créer ses tenues et les enregistrer comme dans Saints Row 2 ce qui aurait pu constituer des raccourcis très pratiques selon nos préférences et/ou besoins
- Scénario laborieux dont on se désintéresse très vite étant donné que les missions se ressemblent et qu'il fait régulièrement écho à celui d'AC II. Cela change vers la moitié du jeu, mais c'est un peu tard quand même.
- Trouver 100 cocardes pour débloquer la couleur noire des tenues et des combinaisons de teintes pas de très bon goût, on aurait préféré les définir soi-même entièrement.
Points négatifs/positifs :
-/+ Laisse entrevoir ce qu'un AC médiéval aurait pu donner et ce qu'Ubisoft pourrait faire s'il produisait un véritable RPG au lieu de flirter constamment avec le genre. Le début d'Unity m'a fait à ce titre très forte impression et j'aurais vraiment aimé continuer l'aventure à cette époque (Ubi, si tu me lis !)
-/+ De nombreux éléments de tenues qu'on a envie de choisir avant tout pour l'esthétisme, mais qui de ce fait n'offrent pas forcément les avantages requis pour la difficulté des missions.
-/+ Elise qu'on regrette de ne pouvoir incarner tant elle est réussie à tous points de vue
Points Positifs :
+ La furtivité libre (enfin !!!)
+ Un feeling de RPG (parfois)
+ La personnalisation d'Arno
+ Le système des opportunités
+ Les époques visitées via les failles
+ La gamme de mouvements d'Arno
+ Des personnages visuellement réussis
+ Régénération de vie manuelle (le retour !!!)
+ Transitions invisibles entre cinématique et jeu
+ Le nouveau gameplay du parkour, bien pensé
+ Paris entièrement accessible après quelques missions
+ Missions secondaires accessibles sans aucun chargement
+ Un raccourci pour supprimer l'ATH (restez appuyé sur joystick droit)
+ Les nombreux intérieurs accessibles sans aucun chargement (bâtiments, souterrains)
+ La foule, très dense, qui dynamise la ville et réagit spontanément à notre présence et à nos actions. Le joueur contemplatif se délectera des nombreuses animations et dialogues des PNJ.
+ Les meurtres à résoudre et les énigmes de Nostradamus qui exploitent d'une manière à la fois logique et originale la vision d'aigle et les aptitudes des Assassins, permettant également de donner un autre intérêt à l'exploration et de diversifier le gameplay qui se résume bien trop souvent à un jeu de massacres.
+ La reconstitution de Paris avec ses bâtiments emblématiques impressionnants de réalisme, des textures et des décors intérieurs photoréalistes et une gestion de la lumière hallucinante
+ Le DLC gratuit Dead Kings qui débloque une nouvelle région, la Franciade, ainsi que de nouveaux équipements. L'exploration de tunnels à la lanterne et la possibilité de grimper (ou pas) sur un moulin rappelleront des souvenirs aux joueurs de AC III . On apprécie la présence d'un nouveau type d'ennemis (les pillards) et un gameplay un brin enrichi (la gestion de l'huile pour la lampe).
+ Une IA qui combat parfois de manière très réaliste (enchaînement de coups, attaques au sol, esquive, parade)
+ Les armes d'Hast (c'est si rare dans un jeu console, pas vues aussi bien représentées depuis Two Worlds)
+ Les flashbacks obtenus grâce aux assassinats des cibles majeures (les mises à mort n'avaient jamais été réinventées depuis l'ère d'Ezio)
Un gros merci à ma moitié pour m'avoir offert le jeu !!!
En Lien :
Ubisoft : du Prestige au Préjudice
Ma Version de Assassin's Creed Syndicate
Jouer RP à Assassin's Creed part 2 : Eden War
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