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mercredi, 28 février 2018

L'ombre de la Guerre [Jeux Video/Critiques]

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Premier épisode : L'Ombre du Mordor

Deuxième épisode : La Guerre du Mordor ? ah bah non !

Un anneau unique pour un jeu unique

L'Ombre du Mordor avait fait une entrée assez remarquée et remarquable en proposant un action/RPG dans l'univers de Tolkien. Doté d'un gameplay redoutable, le titre de Monolith avait surtout eu pour lui de donner une nouvelle dimension à l'open World grâce à son système Nemesis.

En effet, ce dernier permettait de donner une profondeur inédite aux ennemis en les dotant d'une mémoire à long terme. Ces derniers se souviennent donc des agissements de Talion, le rôdeur incarné par le joueur et agiront en conséquence, ce qui crée une dynamique totalement nouvelle avec la possibilité d'influencer continuellement le destin de toute une armée orque.

Avec L'ombre de la Guerre, le studio pousse encore plus loin le concept en nous permettant de façonner carrément notre armée. A la clé des attaques et défenses de forteresses épiques, de multiples intrigues, des personnages emblématiques du Seigneur des Anneaux qui font leur grand retour et d'autres qui font leur entrée, modifiés ou carrément crées pour l'occasion.

Les prises de liberté n'ont pas plu à tout le monde, personnellement j'ai beaucoup apprécié l'ensemble des personnages qui sont tous exploités de manière efficace à part peut-être Gollum qui n'est là que pour le fan-service.

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L'association Talion/Celebrimbor fait toujours des étincelles

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Un Anneau pour gouverner tous les orques et dans la lumière les lier. Mais Talion, gare à l'ombre que cette lumière révèlera sur toi...

Le scénario nous fait voyager à travers plus de zones, qui bien que plus réduites comparées à celles du premier, compensent par une variété notable d'environnements (urbain, volcanique, boisé, glacé).

Il est par contre regrettable que visuellement le jeu accuse toujours un retard aussi flagrant lors qu'il est produit rien moins que par Warner et qu'il s'est écoulé quatre années entre les deux jeux. Les décors sont pour le moins sommaires et si quelques panoramas sont appréciables, le manque de détails réduit considérablement l'effet (le fleuve de lave).

Heureusement l'équipe s'est lâchée sur le design des orques (d'une variété admirable) et sur la narration à travers des cinématiques somptueuses à la mise en scène inspirée. On aura ainsi le privilège d'assister à la résistance des Gondoriens, à la naissance de quelques Nazgul, d'être témoin des agissements fourbes de Sauron sous une apparence inédite et bien plus.

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L'araignée géante qui faisait du tort à Sam et Frodon dans Le Retour du Roi a droit ici à rôle majeur, du moins au début, en apparaissant sous la forme d'une femme au charme vénéneux qui va jouer au chat et à la souris (ou plutôt à l'araignée et à la mouche) avec un Talion toujours aussi déterminé à neutraliser Sauron et son armée d'orques, ce qui ne manquera pas d'ouvrir des failles dans sa stratégie.

Arachne qui révèlera son passé à travers une série de souvenirs lesquels une fois réunis débloqueront une cinématique bonus. Une activité annexe que j'ai beaucoup apprécié car elle m'a fortement rappelé la passionnante séquence de la Vérité dans Assassin's Creed II que l'on devait aussi reconstituer grâce aux énigmes des glyphes.

L'intrigue qui nous lie aux gondoriens est très intéressante, dommage que les dernières missions soient aussi peu inspirées et qu'il n'y ait pas de réelle finalité.

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Celle de Bruz, qui réserve un rebondissement, aurait gagné à être plus courte étant donné sa répétitivité.

Mais globalement, les scénaristes réussissent à nous tenir en haleine.

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Eltariel (dont le skin est disponible) et Carnan (ci-dessous) font partie des personnages crées spécialement par Monolith. Chacune est à l'origine d'une série de quêtes qui s'intègre parfaitement dans l'univers.

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Elles nous réservent des séquences mémorables avec par exemple des affrontements contre des Nazgul ou bien un duel dantesque contre un Balrog digne d'un long métrage.

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Les drakes s'ajoutent au bestiaire déjà connu. Oui, on peut les chevaucher et tout cramer !!!

Et puis il y a le système Nemesis nouvelle version, le coeur du jeu. Et là, il y a beaucoup à dire tant les possibilités sont immenses.

Que ce soit dans le comportement ou l'autonomie, les orques de L'Ombre de la Guerre ont bénéficié d'un soin rarement vu sur des PNJ.

Et la richesse des mécaniques qui en découlent sont incroyables.

C'est bien simple les rencontrer, les faire interagir entre eux équivaudra à créer de mini scénarios aux issues souvent inattendues qui peuvent ainsi donner lieu à une véritable série en plusieurs épisodes.

Car si le joueur a le contrôle sur pas mal de choses, il aura aussi le sentiment que tout peut arriver et les surprises seront fréquemment au rendez-vous, bonnes comme mauvaises.

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Plusieurs tribus oeuvrent dans cet épisode

Car s'il est toujours possible de découvrir les points forts et faiblesses de chaque orque, cela ne les empêchera pas de vous surprendre de bien des façons. Ou l'art de concevoir un monde ouvert qui semble réagir en permanence aussi bien sous les yeux du joueur qu'en dehors de ce qu'il perçoit. En voici la preuve :

Adaptation : A force que vous utilisiez la même technique, l'orque que vous combattez finit par ne plus y être sensible, vous obligeant à changer votre stratégie.

Briseur d'épée : En vous terrassant, un orque détruit votre épée. Si vous le battez, vous obtiendrez une arme encore plus puissante.

Embuscade : Un Capitaine vous tombe dessus sans prévenir, c'est le principe de l'embuscade. L'avantage, c'est que vous n'aurez pas à le traquer, celui-là !

A noter qu'il arrive qu'un voire deux autres Capitaines se mêlent subitement à l'affrontement en cours, embuscade ou pas, là c'est moins drôle !

Espion repéré : vous avez obtenu des informations sur un Capitaine grâce à un ver (un orque spécifique détenant des renseignements dont vous choisissez la nature), mais ce faisant, le Capitaine a remonté votre piste et vous tombe dessus.

Frère d'armes : vous avez tué un orque, son meilleur ami vient le venger sans crier gare.

Sauveur : Alors que vous attendez le coup de grâce, un orque de votre armée déboule et élimine votre adversaire. Super timing. Bon des fois ça vous arrange pas  car vous recherchiez la mort pour faire monter le Capitaine de niveau. Remarquez, l'avantage avec un système aussi souple que le Nemesis c'est que vous pouvez toujours punir votre sauveur (cf Trahison).

Trahison : un Orque reste un Orque. Il peut donc arriver qu'en pleine bataille, il fuit ou carrément change de camp (enfin retourne dans le sien). Comme on ne peut pas virer un orque une fois qu'il a intégré notre armée, tabassez celui que vous jugez indigne (parce qu'il est trop faible ou que sa tronche vous revient pas) et il finira par vous trahir. A vous de l'éliminer (dans une forteresse c'est fun !) pour faire un peu de place !

Trompe-la-mort : Vous portez le coup fatal, enfin, sauf que l'orque est plus résistant que prévu. C'est reparti pour un tour !

Vengeance : Un Capitaine que vous avez tué revient sous une nouvelle forme liée à la manière dont il est mort. Peut se répéter plusieurs fois, parfois jusqu'à l'overdose !

Volonté de Fer : vous pensiez convertir cet orque pour l'intégrer dans votre armée, pas de chance ! Il est si soumis à Sauron qu'il vous faudra le tuer ou être tué, pas d'autre choix ! Et impossible de le savoir à l'avance, sinon c'est pas drôle !

Le système Nemesis c'est également ça :

On peut choisir un Orque comme garde du corps attitré et l'appeler quand on le souhaite (ne fonctionne que dans la zone d'où il vient).

On peut créer différentes quêtes mettant en scène nos alliés orques et les orques ennemis. On peut laisser les choses se faire sans intervenir en accélérant le temps ou influencer le cours des évènements selon nos souhaits :

Envoyer un ou plusieurs orques tuer un Capitaine ennemi.

Envoyer deux orques de votre armée s'affronter dans une arène et regarder le spectacle. Le vainqueur gagnera des niveaux et vous obtiendrez une pièce d'équipement de puissance variable.

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Au niveau personnalisation, Talion a droit cette fois à un peu plus que des runes sur ses armes, mais c'est encore limité. Quelques skins redondants pour son épée, sa dague, son arc, sa tenue (certaines armures liées à des quêtes sont heureusement uniques) et sa cape. La teinte change, les bonus diffèrent, et certains peuvent donner lieu à des défis pour être débloqués. Un bon moyen de prolonger l'intérêt.

Là où le bât blesse c'est que certaines armes et tenues uniques liées à chaque tribu ne peuvent être obtenues qu'en tuant des orques précis, des conditions très difficiles à obtenir simultanément et qui obligent le joueur à jouer longtemps pour pas grand-chose sinon rien, étant donné que le pourcentage de chance frôle le zéro, un système poussif rappelant les coffres Heka de Assassin's Creed Origins et qui permettent à l'éditeur de déclarer en toute innocence que tout le contenu du jeu est accessible gratuitement.

Les micro-transactions ont été abandonnées récemment par Warner, mais j'ignore encore si cela a changé quelque chose sur la difficulté d'obtenir ces items.

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Mais l'autre gros point fort de L'Ombre de la Guerre c'est sans nul doute son arbre de compétences, un modèle du genre dont Ubisoft devrait s'inspirer pour son prochain Assassin's Creed, Origins se montrant peu convainquant à ce niveau.

En effet, non seulement on est très libre du développement de notre personnage, mais l'arbre est conçu de manière très claire et cohérente ce qui n'est pas si souvent le cas. En plus de cela, chaque compétence donne accès à plusieurs variantes qui au lieu de se cumuler doivent faire l'objet d'un choix, ce qui rend l'évolution très intéressante car dotée d'une vraie rejouabilité en pleine partie. On peut ainsi alterner entre plusieurs de ces spécialisations pour expérimenter plein de manières de se déplacer et de combattre.

Certaines combinaisons sont un pur régal et donnent un réel sentiment de puissance.

Tant mieux, car en face les orques ne se laisseront pas faire. COmme dans le premier opus, si l'un d'eux vous tue il gagne des échelons et cette fois sa montée de niveau s'accompagne d'un nouveau skin et de nouvelles aptitudes. Oui, vos ennemis évoluent grâce à vous, mais ils peuvent également le faire en accomplissant des missions spécifiques (comme attaquer un autre Capitaine), des missions auxquelles vous avez toujours la possibilité de vous inviter, histoire de compliquer les choses et d'en tirer profit.

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Je vais revenir sur la grosse nouveauté de cet épisode à savoir les Forteresses. Au départ elles sont bien sûr toutes sous le joug des orques. Pour s'en emparer, il faudra au préalable dominer un maximum de Capitaines pour composer votre propre armée, puis éliminer la garde rapprochée du chef de la forteresse pour faciliter votre victoire ou plus subtil, corrompre les gardes du corps de ces chefs de guerre pour qu'ils se retournent contre leur boss au moment le plus crucial.

Quand vous estimez vos forces suffisantes pour affronter celles du chef visé, vous pouvez vous lancer à l'assaut en ayant pris soin d'acheter des bonus spécifiques qui vous donneront un avantage sur le terrain et /ou neutraliseront les défenses ennemies directement.

On prend beaucoup de plaisir lors de ces séquences très dynamiques où des retournements de situation peuvent se produire (trahisons et fuites dans les deux camps) et même si on a le sentiment au début que la victoire peut s'acquérir de bien des façons, le déroulement sera sensiblement le même à chaque fois puisqu'il vous faudra conquérir plusieurs zones stratégiques qu'on peut enchaîner facilement.

Une fois la forteresse sous votre contrôle, il vous faudra en affronter le chef dans la salle du trône. A noter que si vous échouez, vous n'aurez pas besoin de refaire l'assaut en entier, il faudra juste combattre de nouveau le chef.

Ceci fait, il ne vous reste plus qu'à attribuer vous-même un chef suprême et des chefs de guerre à votre propriété. Rassurez-vous, même si la forteresse est vôtre, la région concernée sera encore sillonnée d'ennemis et de Capitaines susceptibles d'alimenter vos rangs ou simplement votre soif de sang noir. On aurait bien aimé que Avalanche fasse de même avec Mad Max pour éviter de se retrouver dans un véritable no man's land.

Après ces réjouissances, ne comptez pas trop vous reposer sur vos lauriers, il s'agira ensuite de défendre vos bastions durement acquis (bah oui ça marche dans les deux sens).

La dernière partie du scénario principal se compose d'ailleurs d'une longue série de défenses nécessitant un niveau d'expérience important. Regrettable d'autant qu'il faudra impérativement en venir à bout pour pouvoir apprécier la vraie fin du jeu et débloquer en mode libre des attaques de forteresse spontanées de vos ennemis lesquels autrement vous ficheront royalement la paix sur ce point.

Dans les bémols, on constate des déplacements parfois confus ou trop lents (notamment dans l'escalade).

Les amateurs de screens seront ravis de savoir que Monolith a ajouter un bon nombre d'options de personnalisation pour le mode photo. Mais étant donné les graphismes, ce sera moins sur les paysages que sur l'action débridée qu'on jettera son dévolu.

La fin ultime du jeu surprend et annonce peut-être un troisième opus radicalement différent. On se plait à espérer alors un système Nemesis capable d'intégrer d'autres espèces comme les humains et les elfes et qui permettrait de faire et défaire des alliances à plus grande échelle.

Pas facile de laisser une telle liberté au joueur sans trahir l'univers de Tolkien, (en même temps Peter Jackson s'est grave lâché sur Bilbo) mais Monolith n'est pas non plus là pour le reprendre à la lettre.

Ou pourquoi pas créer leur propre univers de Fantasy en exploitant leurs acquis et à partir de là avoir carte blanche sur la dynamique dans son entier. Avec un visuel plus léché, cette fois et ce serait parfait !

En tous les cas, avec L'Ombre de la Guerre, le studio signe un grand action-RPG doublé d'un open-world qui je l'espère toujours servira de modèle pour d'autres studios. Car on tient là, à n'en pas douter, une mécanique essentielle pour donner vie à des mondes qui sinon peuvent paraître bien ennuyeux à long terme.

 

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vendredi, 16 février 2018

Black Panther [Cinéma/Critiques]

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Qu'on soit noir ou blanc, voir une telle affiche fait un bien fou, mais quand on est noir, ça doit faire forcément plus d'effet !

 Un Marvel Exceptionnel

On peut dire que celui-là a bien joué avec ma hype.

D'abord super motivé, puis refroidi par le trailer qui mettait en avant technologie SF au détriment de l'aspect tribal ainsi qu'un aspect urbain contemporain un peu trop prononcé avec la dégaine du méchant et une bande-son hip-hop, mon engouement n'a cessé de virevolter au gré des retours presse/public et de ma curiosité sur un film qui de toutes façons paraissait assez unique. 

J'ai fini par céder à la tentation et bon sang que je ne le regrette pas.

J'ai eu tout simplement le film que j'attendais et toutes mes craintes se sont rapidement dissipées. Non seulement Marvel signe là probablement son meilleur film, mais Black Panther est tellement riche et intelligent dans le traitement non manichéen de ses personnages qu'il peut même sans mal être vu et apprécié en dehors de son habillage super-héroïque.

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Un Vent de Fraîcheur venu d'Afrique

Car le film de Ryan Coogler (déjà bien inspiré avec Creed) est parvenu à réaliser un véritable exploit avec une matière d'une densité précieuse (comme le vibranium), mais potentiellement risquée à exploiter sur un seul film qui plus est devant s'inscrire dans la continuité de tout un univers déjà mis en place depuis 10 ans (initiée avec Iron Man).

Cela dit Thor Ragnarok était passé par là juste avant en prouvant qu'en cassant un peu (beaucoup ?) les codes, Marvel était capable de se renouveler tout en conservant ses acquis.

La richesse thématique de Black Panther qui aurait donc pu saborder très vite l'ambition du cinéaste lui permet au contraire de mêler intimement plusieurs couches scénaristiques en un tout cohérent qui sublime chaque ingrédient. Car la priorité a été visiblement de ne jamais ou presque céder à la facilité, à constamment donner de la profondeur, de l'épaisseur à chaque protagoniste, à nuancer la personnalité, le propos.

Si bien qu'on a pas affaire à un seul genre, mais bien à une pléthore, comme Winter Soldier avait déjà su bien le faire à son niveau.

Drame humain, sociétal, thriller politique, film d'espionnage, film de super héros, Coogler efface les frontières (une métaphore appropriée pour ce film). Tout est remarquablement lié et on dévore ce passionnant et savoureux melting-pot cinématographique avec le sentiment grisant de restaurer autant ses yeux (visuellement c'est de toute beauté, des costumes aux panoramas en passant par les joutes guerrières) que son cerveau.

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Chadwick Boseman endosse avec conviction le costume emblématique de Black Panther, écartelé entre le respect des traditions et le besoin impérieux de prendre en considération les erreurs du passé pour ne pas les renouveler. Comme dirait l'ami Spidey : de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ! 

Face à lui, Michael B Jordan (qu'on avait apprécié dans Chronicle et Creed de Coogler également) se relève sans problème de l'échec des 4 Fantastiques en campant un Erik Killmonger d'une redoutable épaisseur, mais d'une humanité toute aussi incontestable. Le souci, c'est que son affrontement avec Black Panther met beaucoup de temps à venir alors que rien ne l'empêche dans l'absolu. La première partie (qui peut dénoter par rapport au reste par son aspect James Bond) est de ce fait un poil trop longue. - spoils - Killmonger aurait pu se débarrasser plus tôt d'Ulysse puisque c'est son laissez-passer, mais même sans cela il avait les conditions requises pour réclamer le trône du Wkanda puisqu'il a le tatouage dans la bouche et l'anneau de son père.

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Moi qui voyais Angela Basset parfaite à une époque dans le rôle de Tornade, j'ai été à moitié exaucé puisqu'elle interprète la mère de Black Panther, avec des cheveux blancs en plus. Royal !

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Effet de mode ou pas, peu importe au final, après Wonder Woman et ses inoubliables Amazones, le girl power est plus que jamais au rendez-vous dans Black Panther également, et ça aussi ça fait un bien fou ! La compagne de Black Panther et sa garde rapprochée sont particulièrement bien valorisées. On note la présence à gauche sur la photo de l'impressionnante Danai Gurira (la Michonne de Walking Dead) ainsi qu'au centre de Lupita Nyong'o qui a prêté sa voix à la louve Raksha dans Le Livre de la Jungle et à Maz Kanata (l'amie de Han Solo) dans Star Wars VII.

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La soeur de Black Panther (Laetitia Wright) est la reine des gadgets et maîtrise la technologie du vibranium (la matière dont est fait le bouclier de Captain America) à la perfection. Peut-être un peu trop. On a l'impression qu'elle construit tout toute seule, des costumes aux armes en passant par les véhicules. Quelques plans significatifs avec une équipe d'ingénieurs n'aurait pas été de trop pour rendre la chose plus crédible.

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Bien qu'en retrait, le personnage incarné par Forest Whitaker (de nouveau sollicité chez Disney après Rogue One) a joué un rôle capital dans la situation actuelle du Wakanda.

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Martin Freeman (Sherlock, le Hobbit) apporte une légèreté bienvenue tandis que Andy Serkis (l'incarnation de Gollum, Cesar et King Kong) profite d'un répit de performance capture pour exploiter un peu plus le rôle d'Ulysses Klaue (vu dans Avengers 2) et nous gratifie d'une composition répugnante dont il semble lui-même se régaler.

Ainsi on éprouvera de l'empathie pour les rôles principaux comme secondaires, pour ceux placés du bon comme du mauvais côté, la limite entre tout cela étant souvent très mince dans Black Panther pour ne pas dire inexistante, ce qui est sans doute la plus grande qualité du film de Coogler.

Car si les deux rivaux au trône du Wakanda ont chacun leur parcours, leurs blessures et leurs motivations, le scénario brillant démontre efficacement comment une expérience même malheureuse peut en enrichir une autre et que rien n'est figé (n'est-ce pas T'challa ?), tout dépend de ce que nous en faisons : du sombre passé dont nous héritons malgré nous peut naître un avenir plus lumineux, les sages ne choisissent-ils pas de construire des ponts plutôt que des barrières ? (dixit le king himself !).

On comprend finalement que dans Black Panther le vrai méchant ce sont les traditions, car Black Panther comme Killmonger sont victimes à des niveaux différents des traditions défendues farouchement par le père de BP. Le plus grand combat et la plus grande victoire de T'Challa ce n'est pas de vaincre Erik qu'il comprend et auquel il donne rapidement une chance de s'opposer à lui, mais bien de s'opposer à son père et de refuser son héritage, d'accepter les faiblesses, l'imperfection d'un homme qui lui est cher et qu'il a idéalisé toute sa vie.
Le parcours d'Erik ouvre clairement les yeux à BP tout comme les idéaux de son ex. C'est un bon roi dans le sens où il va prendre du recul sur tout, et assembler les idées qui peuvent permettre de se tourner vers l'avenir de faire entrer le Wakanda dans son siècle de la manière la plus intelligente.

Black Panther c'est avant tout notre histoire, l'histoire des hommes, ces nombreuses casseroles que notre espèce traine, de siècle en siècle, avec en prime cette incapacité à vivre en harmonie entre peuples aux moeurs différentes, à concilier technologie, spiritualité et social (ce que le film réussit justement très bien !).

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Le Wakanda et son nouveau roi apparaissent alors comme l'opportunité inespérée de trouver l'équilibre, mais pour ce faire il faudra que T'Challa renonce à taire la véritable importance de son pays, à faire ses propres choix et à remettre en question les priorités instaurées par son père tragiquement décédé dans Civil War.

Black Panther, loin de verser dans le blockbuster juste bon à se vider la tête, nous renvoie directement à notre monde, à notre époque, avec une force d'autant plus grande que le message est amené l'air de rien, disséminé subtilement dans un divertissement lui-même de très haute volée serti de touches d'humour d'une spontanéité rare. On pouvait difficilement rêver mieux.

Après l'échec injustifié de A la poursuite de demain, une autre production Disney qui tentait une approche similaire, le succès très bien engagé de Black Panther fait donc rugir de plaisir et on espère qu'il fera de nombreux petits. Comme on dit : In T'Challa !

 

Au final, pas de hip hop dans Black Panther (ou si peu), mais une orchestration mêlant très habilement sonorités tribales et modernes, exactement ce que j'espérais. Mais difficile de deviner la chose sans avoir vu le film tant les chansons sont mises en avant. Pour profiter au maximum de l'effet Black Power ? Pour mieux vendre le film sur le marché américain ? Intention d'attirer un public jeune sur un film résolument politique ? Si c'est pour ça, pourquoi pas, ça ne peut pas faire de mal ! Un seul regret, qu'il n'ait pas inséré un hymne africain avec choeur à la fin du film comme je les affectionne tant (voir ICI) au lieu d'une chanson moderne qui ne rappelle en rien l'émotion véhiculée par le film.

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La panthère noire a toujours été mon animal préféré, alors forcément il y a des plans que j'ai surkiffé (voire aussi celui de l'arbre au cours du rêve spirituel de T'Challa).

 

 

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mercredi, 07 février 2018

Happy Snow !

Happy Snow !

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vendredi, 02 février 2018

Lego Marvel Avengers [Jeux vidéo/Critiques]

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Comme le titre ne l'indique pas, le jeu se base avant tout sur les films Avengers 1 & 2, mais aussi, dans une moindre mesure, sur d'autres titres du MCU comme Captain America, The Winter Soldier, Thor 2 et Iron Man 3.

Petit, mais costaud

Si le scénario prend évidemment quelques libertés et raccourcis, il respecte de manière étonnante la narration des films, au point hélas parfois de trop s'étirer en longueur à cause d'un gameplay très bien pensé à la base, mais qui se répète vite jusqu'à l'overdose (lors de la bataille à New York notamment), sans parler de séquences totalement inutiles.

On enchaine les niveaux moins par plaisir de les découvrir que pour débloquer le mode libre, qui n'est par ailleurs même pas annoncé après la défaite d'Ultron, alors qu'après chaque fin de niveau, on a toujours droit à un bilan de ce qu'on a débloqué. Un mode libre qu'on aurait aimé débloquer bien plus tôt comme cela se fait depuis longtemps dans les open world où l'on a la liberté d'alterner librement entre scénario et contenu annexe (exploration et quêtes secondaires).

Car le jeu nous propose de refaire les niveaux déjà terminés avant même qu'on ait accès au mode libre, un choix pour le moins idiot. Même si la richesse de chaque niveau nécessitera qu'on y retourne pour débloquer du nouveau contenu, le fait même qu'il faille le faire en utilisant des persos auxquels on a pas encore accès librement est un pur non-sens.

En fait le gros problème de cet opus, sinon de tous, c'est ce paradoxe permanent, puisqu'il jongle constamment entre accessibilité voire assistanat avec une complexité involontaire faute d'explications sur la marche à suivre, de détails de gameplay (Comment Tony revêt son armure ou la capacité de Scarlet Witch de posséder un PNJ) ou d'éléments du décor trop peu discernables. Je dois avouer que sans m'être renseigné au préalable et sans l'aide de soluces sur le net, j'aurais été bloqué très tôt bêtement. On peut pester également sur le fait que la caméra soit fixe continuellement en mode scénario.

Vraiment navrant alors qu'autrement le studio a vraiment été inspiré que ce soit pour le dynamisme général, la mise en scène qui n'a rien à envier aux blockbusters auxquels il rend hommage, un gameplay donc aussi riche que surprenant qui donne d'excellentes sensations que de gros jeux plus sérieux peuvent lui envier.

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Vu comme ça, il est vrai que le duel titanesque entre Iron Man version Hulkbuster et Hulk ne paye vraiment pas de mine, et pourtant il s'agit de l'une des meilleures séquences du jeu, sinon la meilleure. Tiens comme dans le film Avengers 2 ! A noter que jouer avec cette armure spéciale de Tony est un vrai régal tout comme Iron Monger qui bénéficie d'un rendu encore plus fidèle.

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Tony lui-même bénéficie d'animations délectables que ce soit pour choisir son armure - via l'interface de son casque - ou l'enfiler, certaines renvoyant directement à des scènes emblématiques des films, un vrai cadeau !

On prend un plaisir fou à incarner les différents personnages de Marvel, à tester leurs différents pouvoirs et interactions possibles d'autant que des combinaisons sont au menu, le tout sublimé par des animations et des effets visuels fort bien rendus. Le sentiment de puissance est bel est bien au rendez-vous, qu'importe la forme. Si vous êtes fan, vous serez servis à ce niveau. (Attendez sans rien faire et votre perso vous récompensera par une animation amusante !). Beaucoup de détails qui prouvent, malgré certaines maladresses, un soin indéniable apporté à la reconstitution de cet univers foisonnant, toujours en expansion.

Heureusement car en cours de scénario, en dehors de leurs faits d'armes, les super héros ne marquent guère l'esprit, la faute à une interprétation peu convaincante et ce, en dépit des dialogues et de quelques voix issus des films. Les musiques, elles sont d'un tout autre calibre (le thème de Avengers en tête) et sont pour beaucoup dans le caractère épique du titre.

L'humour ne plaira qu'aux très jeunes car à de rares exceptions, la plupart du temps il tombe à plat où il est redondant (les gags du milkshake à la fraise et de la poule). Finalement ce sont les apparitions de Stan Lee que j'ai trouvé très réussies, comme quoi le créateur est décidément indissociable de ses oeuvres, quelque soit le support ! Et ça tombe bien, il y a de nombreux Stan Lee à délivrer dans le jeu !

Après donc une mise en bouche roborative de 12 niveaux, mais un brin crispante, place enfin au délectable mode libre où on pourra découvrir Manhattan (et quelques autres zones plus mineures) pour de nombreuses activités à faire comme des missions annexes, des courses, des briques d'or à trouver (enfin seulement si vous visez les 100% car elles sont hélas inutiles ici), des crimes aléatoires à résoudre et surtout un maximum de personnages à débloquer et à acheter dans le jeu puisqu'une centaine est disponible en comptant plusieurs versions pour un même perso.

Hélas certains ne sont accessibles que via des DLC payants comme Ant-Man et Black Panther alors qu'ils sont gratuits sur PS4.

Heureusement pour compenser, Spiderman, lui, est gratuit en téléchargement sur 360 et il existe une vingtaine de codes pour récupérer autant de nouveaux personnages, lesquels même s'ils ne sont pas populaires, sont tout de même dignes d'intérêt : Cf vidéo youtube

Pour une fois, j'ai aimé faire les courses et même les refaire, le thème ô combien épique qui nous accompagne tout du long n'étant pas étranger à mon plaisir !

Les interactions sont nombreuses avec l'environnement et il sera courant que le jeu vous précise qu'il vous faudra tel perso ou tel type de perso pour arriver à vos fins, on aurait seulement aimé que le visage des intéressés en question soit plus visible et que leur nom soit mentionné afin de mieux les identifier.

Le gros hic aussi c'est que pour s'orienter et repérer nos objectifs on a droit qu'à une mini-map brouillonne au contraire de Marvel Super Heroes qui dispose d'une carte plus détaillée sur laquelle on peut naviguer. Absence d'autant plus inexplicable que le titre offre quelques options modernes fort bienvenues comme la suppression de l'ATH et l'inversion de la caméra verticale. Pour remédier à cela, il y a un moyen : débloquer et acheter certaines briques rouges (dans la chambre du collectionneur dans le Héliport) qui permettent de faire apparaître les diverses objectifs.

Dans les bémols également, la rigidité extrême des véhicules terrestres qui pour le coup nous donne la sensation de vraiment diriger des briques ! A deux joueurs, le plaisir est bien présent, mais comment justifier qu'après que l'un ait accepté une mission, les objectifs n'apparaissent pas sur la boussole de chacun ? Du coup si les objectifs sont dispersés comme à Manhattan, cela devient un brin compliqué alors que le jeu est censé être pensé pour deux !

En revanche on apprécie que contrairement à la série Disney Infinity, un deuxième personnage contrôlé par l'IA nous accompagne en solo et bénéficie d'une certaine autonomie sans qu'un autre joueur ne soit requis pour des actions précises. Et cela peut aussi être très salutaire de pouvoir switcher de l'un à l'autre lorsque son perso se retrouve bêtement coincé dans le décor.

Entre frustrations et fun décuplé, on retient avant tout une qualité indéniable de Lego Avengers : son incroyable capacité à nous faire oublier son design si enfantin et à nous faire (re)vivre de manière hautement immersive les exploits de ces icônes nées sur le papier et transcendées sur grand écran.

Il est un fait que malgré une surexploitation de licences à un rythme effréné, la série de jeux Lego a le mérite de proposer des terrains de jeux rêvés (le monde du Seigneur des anneaux) que d'autres jeux plus ambitieux techniquement n'ont jamais vraiment pu nous offrir. Et à ce titre, il me tarde de mettre aussi la patte sur Jurassic World !!!

En attendant il y a toujours le T-Rex de la ferme des Barton :-)

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On peut se rendre de Manhattan à l'héliporteur (très bien modélisé) des Avengers en temps réel et inversement. Faire le voyage avec des persos comme Iron Man sur fond de soleil couchant fait son petit effet. Cette base volante comporte plusieurs salles d'un intérêt variable.

La salle du collectionneur donne accès aux briques rouges (comme l'aimant à pièces et les multiplicateurs). L'infirmerie, elle, permet de (re)créer carrément ses propres super héros (préférés) à partir de ceux existant ! Et un Dr Manhattan (Watchmen), un ! 

 

 

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