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vendredi, 21 décembre 2012

Total Recall - Mémoires Programmées [Cinéma/Critiques]

On le sait, Hollywood a beaucoup de mal à trouver de nouvelles idées, ou plutôt les nouvelles idées ne l'intéressent pas forcément, car souvent jugées trop risquées financièrement. A coups de suites, de remakes et de reboots omniprésents, elle tente désespérément de nous offrir du neuf avec du vieux. Parmi ce déluge de photocopies d'un intérêt forcément très inégal, est sorti Total Recall annexé d'un sous-titre afin de se démarquer de l'original avec l'ami Schwarzy, culte au demeurant pour de nombreuses raisons. Au-delà de l'assurance de voir une oeuvre bien inférieure à la version Verhoeven, pouvait-on espérer au moins un honnête divertissement ? La réponse est un grand OUI. Mais c'est loin d'être tout et ça , c'est la bonne surprise.

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 Comme dirait l'ami Beetlejuice : " En avant pour la grande éclate !!!"

En revenant vers la base même du récit de Philip K. Dick, le film offre déjà une variation intéressante. Relative évidemment, puisque les fans de la Planète Rouge seront navrés d'apprendre que Mars n'est plus au programme. L'histoire générale, elle, reste globalement la même. Se rêvant agent secret, Doug Quaid va finir par céder aux sirènes de la technologie Rekall qui permet de se façonner des souvenirs sur mesure. Mais à peine commencée, l'expérience va virer au cauchemar : son véritable passé va le rattraper brutalement. Le fantasme visant à briser la monotonie de sa vie va devenir pour lui si réel qu'il aura tout le mal du monde à démêler le vrai du faux, et à dissocier ses alliés de ses ennemis. Heureusement, il va se découvrir un redoutable talent pour rallier les premiers à sa cause et se débarrasser des seconds.

Evidemment, lorsqu'on connait la première version, on est en terrain connu et on se dit qu'il serait bien bête de vouloir nous repondre les mêmes rebondissements. Si la narration est sensiblement la même (des rebelles luttant contre une corporation totalitaire, le héros mangeant aux deux râteliers) on découvre avec bonheur qu'elle jongle habilement entre séquences incontournables et nouveaux angles de vue. Il faut dire que l'auteur n'est pas un inconnu. Kurt Wimmer est le réalisateur/scénariste de Equilibrium (une autre référence SF) et celui à qui l'on doit aussi l'adaptation de Sphere ainsi que le script de Salt, le mémorable thriller d'espionnage avec Angelina Jolie. Avec ce remake, Wimmer se montre donc à la hauteur de la tâche en évitant largement le copié/collé et en parvenant malgré tout à honorer son modèle et à nous passionner jusqu'au bout.

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"La confiance ça se mérite", le crédo de Doug Quaid pour rester en vie !

Mais un autre élément de taille vient renforcer l'intérêt du film : l'action ! Celle-ci est d'une intensité et d'une inventivité qu'on avait pas vues depuis un moment. Len Wiseman (Die Hard 4) a su pleinement exploiter des éléments comme la verticalité des décors, la technologie ou encore la pesanteur pour donner aux nombreuses fusillades et course-poursuites une intensité et une originalité exemplaires. Dans cette entreprise, nul doute qu'il a été une nouvelle fois secondé avec brio par Patrick Tatopoulos. Le designer français n'est pas lui aussi un novice dans son domaine. On lui doit l'aspect visuel et les créatures de rien moins que Stargate, Independance Day, Godzilla et la saga Underworld créee - je vous le donne en mille - par Wiseman himself et dont Tatopoulos a dirigé le troisième épisode. On ne change pas une équipe qui gagne !

Et justement, le réalisateur a su enrichir son casting d'acteurs chevronnés vus notamment dans Underworld. La féline Kate Beckinsale joue avec beaucoup d'ardeur une garce impitoyable, reprenant parfaitement le rôle de Sharon Stone tout en intégrant également dans son personnage celui de Richter, le chasseur de têtes incarné par Michael Ironside dans la version 90's. On retrouve également Bill Nighy (le vampire Viktor de Underworld) dans le rôle du mystérieux Matthias malheureusement beaucoup moins mémorable que Kato, son homologue version mutante. Le vilain Cohaagen, lui, est incarné par Brian Cranston (Godzilla) dont les amateurs de série télé ont reconnu depuis longtemps le talent dans Malcolm et surtout Breaking Bad. Au centre de tout ce beau monde, Colin Farell (Le Nouveau Monde), convaincant en homme traqué qui doute - beaucoup - et dessoude - beaucoup aussi. A ses côtés la belle et athlétique Jessica Biel (The Secret, Furtif) qui lui prête main forte et dont le duel avec Kate aurait d'ailleurs mérité plus de soin.

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Kate Beckinsale en mode chien de chasse. La poursuite en aérocars est très réussie tant du point visuel que chorégraphique, rassasiant notre vision fantasmée du futur. (Au fait c'est pour quand les voitures volantes en vrai ???)

Tous ces ingrédients se mêlent donc habilement pour constituer un film d'espionnage et de SF fort recommandable, bourré d'idées et d'adrénaline, le tout servi par un visuel particulièrement bien léché. A ce titre la mégalopole avec sa pluie diluvienne, ces publicités géantes et ses enseignes lumineuses n'est pas sans rappeler celle du mythique Blade Runner. On regrette juste les lens flare répétés et inutiles qui ne semblent être là que pour appuyer l'esthétique et l'aspect SF. Ce n'est pas J.J. Abrahms qui dira le contraire.

L'humour est également au rendez-vous avec plusieurs clins d'oeil à la version 90's et en prime un gag furtif sur l'actuel président américain. Quand on se souvient à quoi on pouvait s'attendre, on apprécie encore plus le résultat, une sorte de chaînon manquant entre Minority Report (déjà avec Farell) et Demolition Man.

Pas toujours facile de repérer l'arbre caché par la forêt. Mais ce Total Recall se révèle aussi indispensable que son aîné, qu'il complète parfaitement dans un tout autre style.

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Des robots au look épuré, très esthétiques, mais c'est pas une raison pour laisser le méchant Cohaagen les répandre sur Terre !

 

 


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