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Rechercher : le goût du sang

Mon Best of Génériques Dessins Animés 80 [Vidéos]

Celui-là a droit a la première place parce que c'est celui-là qui m'a motivé à faire l'article. Contrairement aux autres génériques, c'est moins la mélodie que les paroles qui me font un effet que j'ai du mal à expliquer. Pourtant, il faut bien l'avouer, elles ne sont pas spécialement originales en soi (en écoutant tous les génériques, on se rend vite compte que niveau textes ils sont simplistes au possible et donc interchangeables). Mais l'héroïsme qui y est évoqué éveille quelque chose en moi, je crois ainsi qu'une forme de nostalgie au point même de m'émouvoir. Je dois dire que je connais mieux le générique que la série que j'ai très peu suivi. Un psy me dirait peut-être que ce générique est une ancre et qu'il est enfin de compte lié à un autre souvenir. Fort possible.

Celui-là dans le genre me faisait aussi un sacré effet. Je me souviens qu'il passait rarement et que dès lors que je l'entendais du bout de la maison je me précipitais comme si ma vie en dépendait. J'ai rarement connu un tel enthousiasme. C'est essentiellement dû aux premières notes (ma passion future pour Rondo Veneziano serait-elle née à ce moment-là ?) et bien sûr au générique lui-même. La patte graphique sublime est de Miyazaki (s'il vous plait) et en prime un humour toujours aussi hilarant (le pilote qui nage dans l'air !).

Bon Bah là, c'est sûr c'est du culte, c'est du lourd, que dis-je, de l'incontournable pour toute ma génération. Que dire ? Tout est au diapason, qualité graphique, chanson inspirée, vraiment personnalisée (une des rares). On a d'ailleurs eu le privilège de rencontrer une partie de l'équipe au 1er Japan Tours Festival et j'ai même eu la chance de participer à un atelier d'impro menée par Odile Schmitt, la comédienne qui double Tao.

 

Celui-là je ne le connais pour ainsi dire pas, n'ayant vu que quelques épisodes au plus et il exerçait du coup une certaine fascination sur moi. Question générique il assure en tout cas avec une musique bien pêchue et une animation de grande qualité.

Celui-là avait aussi le don de nous ramener devant la lucarne car il annonçait force combats épiques et mémorables dans un monde post-apocalyptique (à la Mad Max 2) mâtiné d'arts martiaux pour le moins débridés (Ken a été inspiré de Bruce Lee). A l'époque bien sûr on ne réalisait pas que ce n'était pas de notre âge, il faut quand même savoir que c'était un programme destiné à un public de 16+ et qui a été importé en France comme un dessin animé pour enfants. Certains s'indignent de la censure dont il a été victime par la suite, mais bon sang de bonsoir, encore heureux qu'il y ait eu de la censure, c'était déjà bien assez violent pour l'âge qu'on avait ! 

Un autre dessin animé très culte dont le générique était plutôt original puisqu'il présentait d'emblée les personnages et que le héros s'adressait directement au spectateur. Quand on est gosse, ça le fait grave ! Par contre ils ont pas mis la princesse, pas bien !!! Pour l'anecdote, la série a été adapté au cinéma avec Dolph Lundgren en Musclor (en anglais He-Man qu'on entend tout au début de la musique).

Quand on est gosse pouvoir s'identifier à un gosse qui vit de grandes aventures (même lorsqu'elles font peur) c'est vraiment le panard ! Cette série sur Tom Sawyer nous a vendu du rêve en son temps. Un générique particulier puisque doté seulement de quelques animations en boucle, mais une mélodie vraiment travaillée. (on notera le "Il n'a peur de rien, c'est un américain" qui a participé au conditionnement de toute une génération française. Bah oui, quand on est gosse, on croit tout, surtout ce qu'on dit dans les dessins animés, c'est pas bien de se servir de la naïveté des enfants !).

 

L'homme au rayon Delta a sans doute lui aussi contribué à fabriquer un certain modèle de héros viril, mais heureusement plein d'humour. Moins violent que Ken, ce dessin animé comportait tout de même des zones limites pour notre âge, j'ai le souvenir notamment d'une certaine sensualité. A noter que la trame de départ est très proche de celle de Total Recall et que c'est rien moins que notre Bébel national qui a inspiré le personnage (à tous points de vue) et qu'Alexandre Aja travaille depuis quelques années sur une adaptation pour le grand écran (Du coup ça devrait être assez violent !).

 

Encore un que je ne connais véritablement que par son générique que je trouve encore aujourd'hui très agréable à écouter grâce à un aspect rock très rafraîchissant qui fait oublier ce que les paroles peuvent avoir de classique.

Bon là, j'assume, c'est super kitch ! Pas grand chose à sauver sauf les choeurs que je trouve toujours aussi plaisants et qui peut-être à leur manière ont influencé mon intérêt pour ce type de chants. Rien ne  différenciait vraiment X-OR de Bioman et consorts, mais je me souviens pourtant que c'était la seule série du genre qui trouvait vraiment grâce à mes yeux avec aussi :

Des batailles spatiales, des combats, de super... des maquillages ! Et mais c'est que c'était ambitieux, quand même ! Tiens la petite voix du robot en plein milieu ça me rappelle un autre générique :

Là c'est juste pour faire une dédicace à mon Véver car je sais qu'il adorait ce dessin animé !

 

 

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mardi, 13 octobre 2015 | Lien permanent | Commentaires (7)

Game of Thrones Saison 1 [Cinéma/Critiques]

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J'ai enfin compris pourquoi on voyait Ned sur le Trône de Fer alors qu'il n'a jamais été Roi.

Spoilers are coming

Devant faire un break avant de pouvoir suivre la saison 5, c'était l'occasion idéale de voir les 3 premières saisons que j'avais suivi de très loin, exceptée donc la fin de la troisième (cf mon article précédent). Et contrairement à ce qu'on peut penser, cette découverte très désordonnée voire blasphématoire représente au contraire une bénédiction car le plaisir de redécouvrir des personnages familiers dans un tout autre contexte avec les prémices de la guerre et des différents futur conflits et enjeux a pris la forme pour moi d'une sorte de préquelle à la série. Du coup quasiment tous les inconvénients que cette première saison pouvait proposer en termes de longueurs, de mystères et d'incompréhension ont été pour moi source d'un gros plaisir.

J'ai trouvé passionnant de comprendre que les plus grandes tragédies à venir venaient à la base d'un simple jeu d'enfant, à savoir le plaisir de Bran d'escalader les tours de Winterfell. Bran qui reprend connaissance au moment même où son père met fin à la vie du loup de Sansa et qui va à partir de là rencontrer son destin, via le rêve de la corneille à trois yeux pour commencer. Un lien de cause à effet ? Je me plais à le penser. L'autre plaisir de GOT n'est-il pas de se perdre joyeusement en conjectures ? Comme se laisser convaincre que le maître d'armes d'Arya - dont on ne connait pas le sort face au chef de la garde royale - est en réalité le sans visage qu'elle rencontrera une fois livrée à elle-même à Port-Réal. 

On sent bien que tout est déjà fragile au moment précis où nous prenons connaissance de l'univers et de ses personnages et qu'il suffit de peu pour briser toutes les apparences, les faux-semblants qui permettent de protéger une paix très relative. Dans le coeur de chacun gronde le souffle d'une révolte, d'une soif insatiable qu'elle soit de justice ou de pouvoir capable de le mener sur le trône ou bien sur le billot.

Le rire de Robert va me manquer, à lui seul il symbolisait l'insouciance, le mépris de toutes les menaces et de toutes les craintes. Ce qui ne l'empêchait pas d'entrer dans de vives colères.

J'ai particulièrement aimé l'amitié entre Robert et Ned. Robert, ce joyeux bon vivant qui s'avère moins futile et repoussant qu'il n'y parait, conscient finalement comme beaucoup que le monde est pourri et qu'il vaut mieux profiter des bienfaits de l'existence, il a lui-même payé cher pour le savoir. Et c'est troublant de réaliser que Cersei, la garce de service aux moeurs incestueuses, a elle-même été victime de ses sentiments envers Robert justement. Et qu'elle est au final plus à plaindre qu'à blâmer.

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En fait, tous ces personnages ont déjà tout perdu semble-t-il à l'instar de la sorcière qui avait pour mission de guérir Drogo et par là-même de préserver l'innocence dans le coeur de Daenerys.

Mais la moralité est inexorablement biaisée. On voudrait à tout prix définir des méchants et des gentils, c'est tellement plus confortable, mais non, décidément, quand on prend ne serait-ce qu'un peu de recul, on comprend que c'est peine perdue. Il n'y a que des victimes qui ont fini par idéaliser ce qui restait un tant soi peu digne d'intérêt à leurs yeux. Quitte à en mourir. Ils ont essayé la vertu et ils s'en sont mordu les doigts, alors à quoi bon continuer à la soutenir ? S'ils vivent dans le péché, au moins leurs tourments seront-ils justifiés. Et la mort, une réponse cohérente. Leur seul espoir, leur seul véritable jouissance : emporter le plus grand nombre dans leur propre aveuglement. Pour que résonne la gloire d'avoir vécu tel un Marcheur, vidé de sa véritable substance, mais se cramponnant à la vie avec l'énergie du désespoir.

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Ned qui paraissait le plus vertueux, en dehors d'une apparente infidélité à cette brave Catelyn (adultère qui laisse planer beaucoup de doutes malgré tout), avoue lui-même peu de temps avant de périr sous sa propre lame qu'il y a longtemps qu'il s'est préparé à mourir. Parce qu'il a péché, lui aussi et que par là-même il n'y a aucun espoir en ce monde quand l'incarnation de la droiture elle-même se courbe sous le poids de la tentation ? Parce qu'il sait au fond de lui que ne pas jouer le jeu des trônes est voué à une mort aussi certaine qu'injuste ? Probablement, mais il a dépassé le point de non-retour, il ne peut se résoudre à changer, à modifier sa façon de penser, d'être et d'agir. Comme tous les autres, il est devenu un pion sur un vaste échiquier qui croit pouvoir être libre de se déplacer à sa guise alors que ses trajectoires sont programmées.

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Jon aurait dû savoir qu'avec un nom comme Snow il finirait au pied du Mur.

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Arya fait déjà preuve d'un grand sang-froid face à la cruauté de Joffrey. Et dire qu'il était à sa merci et qu'elle pouvait empêcher son règne de terreur sur Westeros. Le fait est que dans la saison 1, j'ai passé mon temps à me dire "et dire que..." tellement il y  a d'occasions d'éviter des drames futurs. Mais bon on sait très bien que cela aurait été pour laisser la place à d'autres.

Cette souffrance, Jon Snow l'incarne lui aussi parfaitement à sa façon, ce qui me l'a rendu beaucoup plus attachant dans cette première saison. Il n'a pas choisi d'être né bâtard, tout comme il ne choisit pas vraiment de rejoindre la Garde de Nuit au sein de laquelle il connaîtra le même rejet exprimé par Catelyn à son encontre. Il veut juste que la vie à défaut d'être belle lui soit au moins supportable. Comment s'aimer quand on a jamais été aimé ? Il le porte sur lui, ce mal-être, sur ce visage ou l'hébétement le dispute continuellement à la colère sourde.

GOT est une sublime tragédie qui lorsqu'on en mesure l'étendue vous terrasse par son ampleur, par son implacable puissance. Si vissée à chaque héros ou héroïne comme son ombre qu'elle nous fait froid dans le dos. Mais quoi de plus normal. Après tout, on nous avait prévenu dès le début.

Winter is Coming.

 

BONUS

Un petit montage perso associant le magnifique thème "The Rains of Castarmere" à une scène emblématique de Game Of Thrones. Dédié à ma fleur, qui suit la série avec beaucoup de passion tout en me la rendant accessible ! 

 

Game of Thrones Saison 2

Game of Thrones Saison 3 & 4

Game of Thrones Saison 5

Game of Thrones Saison 6

 

 

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lundi, 28 novembre 2016 | Lien permanent

PEGI : l'évolution à pas de fourmi ! [Jeux Vidéo/Société]

La nouvelle est tombée il y a quelques jours : notre assemblée nationale a voté un amendement pour reconnaitre officiellement la classification PEGI et ses vertus, seul (faible) rempart entre des jeux vidéos de plus en plus adultes et accessibles dans leur contenu et des joueurs de plus en plus jeunes et tentés d'y poser les yeux (évidemment).

Ce qui n'était jusqu'alors qu'une simple recommandation deviendrait de ce fait obligatoire puisque désormais  sous couvert de la loi ? Les articles me paraissent encore trop flous à ce sujet. Mais c'est pourtant ce qu'il importe de savoir et d'énoncer clairement.

En relisant un article, j'ai compris que le PEGI sera obligatoire dans le sens où la France n'acceptera de vendre des jeux que s'ils sont estampillés PEGI et que le contenu sensible y est clairement affiché. Mais il demeurera visiblement qu'une simple recommandation en ce qui concerne l'âge des joueurs, ce qui est d'une absurdité totale. Pourquoi faire les choses à moitié ? Pourquoi ? Parce qu'on a des années de retard, parce qu'on ne prend pas le taureau par les cornes, on brode, on temporise, on fait dans la symbolique, mais personne n'ose mettre les pieds dans le plat. Le réalisme et la violence des jeux sont en train de monter d'un cran, on astique déjà les casques de réalité virtuelle et pendant ce temps les politiques se félicitent d'avoir assimilé le PEGI. C'est à pleurer, mais pas de rire !

Voici les textes de loi, un grand merci à Shiva pour ses éclaircissements et ses recherches ci-dessous :

L'article du SEll

Amendement N°68

Amendement N°344

Extrait de l'amendement N°68 :

Ainsi, la loi du 17 juin 1998, relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs, a prévu que ces supports fassent l’objet d’une signalétique spécifique. Il était prévu que l’administration fixe les caractéristiques de cette signalétique – ce qui ne s'est pas fait de façon satisfaisante.

Le paragraphe souligné explique bien la raison de ce choix : l'administration avait la possibilité de faire quelque chose mais elle n'en a jamais eu les moyens. Du coup, on laisse le privé endosser le rôle d'un service public... (Shiva)

Autre changement annoncé : une signalétique plus claire et détaillée sur les jaquettes comme en magasins, ce qui ne serait évidemment pas du luxe, les parents étant encore bien trop ignorants à ce sujet.

La signalétique elle-même sera intégralement gérée par les éditeurs de jeux eux-mêmes, ce qui peut paraître peu objectif et risqué. L'assemblée a visiblement misé sur la confiance. Espérons qu'elle sera méritée et pas l'origine de nouveaux débordements qui viendraient saboter cette prise de conscience.

Mais quoi qu'il en soit, il demeure une problématique de taille qu'on ne mentionne nulle part : la sensibilisation et la responsabilisation devant nécessairement accompagner cette volonté de mieux protéger les mineurs. Parce que faire l'apologie d'un système alors que rien ou presque auparavant n'a facilité son assimilation relève de l'hypocrisie.

Le rôle des vendeurs est primordial dans cet enjeu. Pourtant il n'apparaît nulle part dans cette évolution. Si le PEGI est effectivement obligatoire, il apparaît inconcevable que les commerçants les plus laxistes continuent à respecter la signalétique selon leur bon vouloir en dépit de leur indéniable responsabilité à ce niveau. La présence d'un parent aux côtés de l'enfant et son accord ne devrait plus également de ce fait être un argument suffisant pour ignorer la classification.

Et si aucune campagne de sensibilisation digne ce nom à l'échelle nationale via tous les médias disponibles n'est pas mise en place, encore une fois, les intéressés passeront à côté et cette victoire se transformera vite en poudre aux yeux. On garde encore en mémoire le notoirement désastreux spot du PEGI pour se valoriser auprès des familles qui au lieu de décrypter son système et faire reconnaître ses bienfaits, ne faisait que creuser le fossé des générations en caricaturant l'aspect geek et élitiste du jeu vidéo. Ou comment se tirer une balle dans le pied. Plus maladroit, tu meurs !

Oeuvrant personnellement et énergiquement depuis l'année dernière pour une meilleure reconnaissance du PEGI aux yeux de tous (politiques compris) je ne peux que me féliciter de cette avancée. Il serait prétentieux de ma part de penser que j'ai pu y jouer un rôle, mais ayant reçu une réponse positive et encourageante d'un courrier alarmant envoyé à la ministre des Affaires Sociales et de la Santé Marisol Touraine, j'aime à penser que mon initiative a pu nourrir d'une manière ou d'une autre la réflexion et la faire progresser dans le bon sens.

Mais triste consolation quand on constate le décalage entre les besoins réels et les actes. Moi qui avais remis à plus tard un projet de pétition en ligne, il va sans doute falloir remettre ça au goût du jour...

 

Lire mes articles précédents à ce sujet

 

 

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samedi, 19 avril 2014 | Lien permanent

3. Johnny Behemoth contre le Maître des Marais Maudits


Chapitre 1 : L’Ange Vert


- Vous êtes sûr de vouloir repartir si vite, Johnny ?
L’Aînée Lyons et le mercenaire se tenaient devant l’entrée de la Citadelle gardée par ailleurs par un soldat de la Confrérie de l’Acier en armure intégrale et un robot sentinelle.
Le soleil à son zénith se reflétait sur le crâne poli du vieil homme.
En d’autres temps, Johnny se serait amusé de ce simple détail. Mais la noirceur de sa vie commençait même à entamer son sens de l’humour. Il fallait croire qu’en matière de cynisme, le destin était plus fort que lui.
Il s’installa sur son side-car et traîna un regard blessé sur le panier. Il repensa aux premiers exploits qu’il avait partagés avec Fawkes, cette fameuse poursuite endiablée avec l’Enclave.
Il avait récupéré la gatling laser qu’il avait remonté à l’avant du panier. Et sur l’arme il avait fait gravé le nom du mutant. Juste retour des choses.
Johnny démarra et répondit en contemplant l’horizon :
- D’autres aventures m’attendent ailleurs.
Lyons allait rétorquer quelque chose, mais le mercenaire s’éloignait déjà vers une destination inconnue. Ou plutôt, connue de lui seul.

Bien que réfractaire à GNR, Johnny alluma instinctivement la radio.
Il ne le regretta pas :
- Ici Three Dog, les amis, qui vous parle en direct des studios de Galaxy News Radio, le dernier bastion de la vérité et de la liberté.
Aujourd’hui, les Terres Désolées et la Capitale sont en deuil. Le super mutant qui avait rejoint il y a peu la Confrérie de l’Acier à seule fin d’éliminer la menace que représente toujours son espèce, ce valeureux héros qui s’était lié d’amitié avec le légendaire Johnny Behemoth, cet improbable ange vert donc a trouvé la mort, hier, alors que la Confrérie nous protégeait une fois de plus, cette fois des dangereuses manipulations génétiques de l’Enclave. Un sacrifice, mes amis, oui, un noble sacrifice. Saluons l’acte ultime et courageux d’un mutant qui avait probablement gardé plus d’humanité que les vautours qui essaiment à travers ce monde barbare qui est le nôtre.
Oui, c’est à vous que je parle : raiders dégénérés, Compagnie Talon que j’écraserai bien sous le mien comme un minable radscorpion, et toi, maudite Enclave qui n’a réussi qu’à attiser le courroux d’hommes et de femmes dorénavant prêts à tout pour te réduire à néant, te bouffer et te digérer et ne laisser de toi qu’une déjection insignifiante, une bouse de brahmine sur le bitume d’une route porteuse d’espoir.
Oui, mes amis, ce mutant est un symbole d’espoir. Son sacrifice est un symbole d’espoir. Il nous dit qu’en ces temps si sombres, en ces Terres si Désolées, si le pire est possible, le meilleur l’est tout autant.
Repose en paix, glorieux ange vert et que ton exemple fasse trembler les pourritures et briller les plus sages d’une vertu immortelle.
Pour achever ce requiem, je ne vois rien de mieux que vous proposer un peu de musique.
La chanson « I don’t want to set the world on fire » se fit entendre et Johnny dut ralentir pour passer un coup d’essuie-glaces sur ses yeux embués.
- Merde, faut vraiment qu’il foute du rock dans sa programmation.
Le mercenaire se promit de régler la question avec l’intéressé dès que possible.

 


Chapitre 2 : En route vers Point Lockout



Johnny camoufla la moto avant de rejoindre l’appontement. Une jeune femme rousse armée d’un canon scié vint à sa rencontre.
- Je ne t’attendais pas si tôt.
- Les choses se sont un peu précipitées.
Nadine secoua la tête :
- J’ai entendu l’hommage de Three Dog.
Johnny parvint à sourire.
- Alors tu sais que j’ai besoin d’être consolé.
Nadine lui renvoya son sourire.
- Je sais aussi qu’il y a une fille qui t’attend à Big Town. Alors le câlin ce sera pour plus tard.
Johnny prit la jeune femme dans ses bras.
- Content de te revoir, Nadine.
L’aventurière se retrouva toute penaude.
- Bienvenue à bord ! bafouilla-t-elle.
Puis retrouvant toute sa gouaille :
- Bon, c’est pas le tout, mais on a de la route. Alors installe-toi, matelot et vogue la galère !

Johnny était allongé sur une banquette du bateau et sirotait un nuka cola quantum. Il essayait d’oublier que c’était la boisson préférée de Fawkes. En vain.
- Combien de temps pour arriver à ce charmant bled ? fit-il d’une voix forte.
Nadine était à l’étage. Elle tenait fièrement la barre. Le vent jouait dans ses cheveux roux comme un enfant espiègle avec des rideaux qu’il aurait trouvé à son goût.
- Quelques heures. Mais tu sais qu’avec moi tu ne vois jamais le temps passer.
- Tu m’étonnes, murmura le mercenaire.
Il pensa à Emma et se demanda ce qu’elle pouvait bien faire. Elle s’inquiétait sûrement. Il n’aurait peut-être pas dû la quitter si tôt. Peut-être que s’il était resté avec elle à Big Town, Fawkes serait encore en vie aujourd’hui. Mais il savait que c’était stupide de penser ça. Leur rencontre inopinée avait précipité le destin du mutant. Et quel destin !
Johnny comprit que Nadine venait de lui demander quelque chose.
- Quoi ?
- Tu sais pourquoi je t’emmène là-bas ?
Le mercenaire but une gorgée de son soda phosphorescent.
- Pour me faire visiter ?
- Pas vraiment. Il y a un type qui a commence à se prendre pour le roi. Il s’est installé dans un manoir abandonné et a recruté de la main d’œuvre locale pour faire passer le mot. Et pas de la manière douce, si tu vois ce que je veux dire. Point Lockout est une terre sauvage qui a son charme, mais il y a peu de gens censés et maintenant qu’il y a ce pourri les choses empirent.
Johnny se leva et rejoignit la jeune femme dans la cabine de pilotage.
- Tu veux que je dessoude ce gus, c’est ça ?
- Moi, je ne veux rien. C’est la justice qui exige quelque chose.
Elle se tourna vers lui :
- T’es toujours de son côté, n’est-ce pas ?
Johnny croisa les bras sur sa poitrine :
- Je suis toujours du mien. Qu’est-ce que ça me rapporte ?
Nadine sourit.
- Comme je te l’ai dit, j’ai vécu de sales moments là-bas. Enrôlée dans une secte, je faisais pas la maline comme aujourd’hui. Quelqu’un d’assez brave ou d’assez dingue est venu me délivrer. Sinon, je ne serais pas là en train de te causer.
Les Terres Désolées ont besoin de sauveurs, mais Point Lockout aussi.
« Que ton exemple fasse trembler les pourritures et briller les plus sages d’une vertu immortelle. »
Nadine le toisa.
- Tu n’as pas l’air d’une pourriture.
Johnny sourit.
- Je vois ce que tu veux dire.
Il vérifia ses armes.
- Ce salaud peut numéroter ses abattis.

 

A suivre

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mardi, 01 janvier 2013 | Lien permanent

La Quête de la Bonne Fortune [Fanfics/Kaamelott]

 

 La Salle de la Table Ronde.

 

Arthur – Non, mais c’est pas vrai ! Pas foutus de ramener un trésor ou un objet magique ! Ca fait presque un mois que vous êtes partis, nom d’un chien ! Je vous demande quand même pas de me rapporter le Graal !

 

Leodagan – Bah, si, justement. A moins que ce ne soit plus à l’ordre du jour.

 

Arthur – Non, enfin, si ! Mais là, c’était juste pour illustrer mon propos. De toutes façons ça va vite devenir une expression populaire si vous continuez à lambiner comme ça pour le retrouver ! Bon, en tout cas, pour la quête qui nous concerne, c’était pas le Graal que je vous demandais, mais en un mois, je suis peut-être en droit d’exiger un truc un peu costaud quand même ! Au lieu de ça, rien ! Même pas un pet de lapin !

 

Perceval – Ca s’attrape, ça ? Je savais pas.

 

Karadoc – Ouais et apparemment, ça vaut de la tune !

 

Perceval – C’est pas tombé dans l’oseille d’un four.

 

Leodagan – Pourquoi vous me regardez ? J’étais pas tout seul, je vous signale !

 

Arthur – Ah oui ? Et on peut savoir qui vous a épaulé pour cette histoire qui restera certainement dans les annales ? Et quand je dis annales, c’est un jeu de mots, vous vous en doutez bien.

 

Leodagan – Bah, Lancelot, Perceval et Karadoc.

 

Arthur – Et bah bravo ! Vous étiez quatre en plus ! On peut savoir ce que vous avez foutus pendant un mois à part vider des chopines ?

 

Lancelot – Sire, je vous trouve injuste. Nous ne ramenons rien de substantiel, certes, mais nous n’en avons pas moins honoré notre devoir de chevalier dès lors que cela nous fut permis.

 

Karadoc – Qu’est-ce qu’il cause bien, Lancelot !

 

Perceval – Ouais, comme un bouquin. On comprend rien, mais c’est cossu.

 

Karadoc – C’est pas faux.

 

Perceval – Quoi ? Vous savez pas ce que ça veut dire cossu ?

 

Karadoc – Non, mais vous non plus.

 

Perceval – Ouais, c’est pas faux. Mais c’est venu tout seul.

 

Karadoc – Comme un pet de lapin !

 

Ils s’esclaffent.

 

Arthur – Dites donc, les deux trous du cul, là ! Ca vous fait marrer les réunions ?

 

Leodagan – Vous êtes mal luné, aujourd’hui !

 

Arthur – Ouais, et vous vous êtes cons et ça c’est tous les jours ! Je commence à en avoir plein le fion de voir des bouseux qui se prétendent chevaliers déshonorer ce que ce rang a de sacré pour la plupart des gens à commencer par moi. Un chevalier, c’est pas qu’un gus en armure qui hurle sur un champ de bataille !

 

Lancelot – Merci, on sait.

 

Arthur – Vous savez peut-être, mais vous oubliez vite. Et puis, la ramenez pas, vous. C’est pas le jour.

 

Leodagan – En gros, notre compte-rendu, on peut s’asseoir dessus, si je comprends bien.

 

Arthur – Quel compte-rendu ? Vous appelez ça un compte-rendu ?

 

Père Blaise – Je voudrais pas la ramener, mais je ferais remarquer que le compte-rendu, ils ne l’ont pas commencé, justement. Enfin, je dis ça…

 

Arthur – Oui, bah dites plutôt rien, je préfère.

 

Lancelot – Bon, ne tournons pas autour du pot. Nous avons échoué. Nous en sommes tous fort contrits. Comment pourrions-nous revenir au plus vite dans votre estime, Sire ?

 

Arthur – Pour y revenir, il faudrait déjà que vous y soyez rentrés !

 

Perceval – Donnez-nous une autre quête, Sire. On va la réussir, cette fois.

 

Karadoc – Ouais, on en a ras le fion, nous aussi, de passer pour des glandus !

 

Arthur – Si vous la réussissez pas, bande de romanos, je vous jure que je vais prendre goût à la torture !

 

 

 

Le Laboratoire de Merlin.

 

Merlin – Vous leur avez dit ça ?

 

Arthur – Qu’est-ce que vous voulez ? Je sais plus quoi inventer pour les motiver. Un mois, non mais vous vous rendez compte ! A quatre ! Et même pas pour chercher le Graal en plus ! Si c’est pas pathétique.

 

Merlin – Peut-être qu’ils ont pas eu de chance !

 

Arthur – La chance n’a jamais fait partie des pré-requis  pour être chevalier et pourtant ils comptent toujours dessus. Non, c’est sans issue. A moins que…

 

Merlin – A moins que quoi ?

 

Arthur – Non, c’est une idée à la con.

 

Merlin – Dites toujours, ça m’intéresse.

 

Arthur – Ah, bon ! Pourquoi ? Ah, je vois ! C’est parce que j’ai dit que c’était une idée à la con !

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dimanche, 08 août 2010 | Lien permanent | Commentaires (3)

La Naissance de Sphinx [Nouvelles/Le Combat du Papillon]

 

 

 

« Mon amour est devenu une flamme qui consume petit à petit

tout ce qui est terrestre en moi. »

 

                                                          Novalis

 

 

 

 

Dès qu’elle franchit la grille d’entrée, il l’aima.

Lorsqu’elle passa près de lui, il crut qu’on lui envoyait un ange.

Ses blonds cheveux.

Ses yeux bleus.

L’ovale pur de son visage.

Sa peau crémeuse.

Sans parler de son regard.

Une véritable flèche d’amour décochée en plein cœur.

Elle arriva à bon port.

Il se sentit submergé par une vague de douceur.

Elle le remarqua à ce moment là. Et à son tour, elle fut la proie d’une émotion nouvelle et implacable.

Elle disparut au bout de l’allée sans omettre de jeter un dernier coup d’œil à son intention.

Il quitta le banc, tout disposé à la suivre jusqu’au bout du monde. Mais ses parents étaient avec elle. Il sut intuitivement qu’il la reverrait en ces lieux et que l’attente jouerait en leur faveur.

Si c’était bel et bien de l’amour, alors ce n’était que le commencement.

 

Il rêva d’elle et elle rêva de lui, si bien que lorsqu’ils se revirent, ils crurent qu’ils ne s’étaient jamais quittés. Et qu’ils rêvaient encore.

Elle était toujours accompagnée de ses parents.

Il est vrai qu’elle avait l’air d’être jeune, innocente aussi.

Elle était beaucoup plus jeune que lui. Dix ans les séparaient, peut-être quinze.

Il la dévisagea intensément. Peu importait.

Les parents notèrent son intérêt singulier pour leur fille. Ce qui ne fut pas de leur goût à en juger par leur expression.

Il n’aurait sans doute pas dû, mais il les défia du regard, eux et la bonne morale qu’ils semblaient vouloir incarner à tout prix, même au détriment du plus précieux des sentiments.

Ils s’éloignèrent rapidement, emportant avec eux la grâce et la beauté qu’ils avaient su mettre au monde.

Il sut dès lors que ce ne serait pas simple.

Mais il se jura que ce serait possible.

 

Le jour suivant, elle ne vint pas dans le parc.

Il comprit rapidement pourquoi.

Sa réaction les avait condamnés tous les deux.

Mais il était confiant.

Il la retrouverait.

Son cœur le lui affirmait.

 

Il ne la revit pendant plusieurs jours.

Ni dans le parc, ni ailleurs.

Le temps passé à espérer une nouvelle rencontre ne fit qu’attiser sa passion.

Son visage d’ange dansait dans son esprit.

Il décida de le graver comme il le pouvait.

Son art du dessin allié à ses sentiments fit des merveilles.

Il avait saisi l’essence de la jeune fille, immortalisant son âme d’une manière purement intuitive propre aux poètes les plus épris.

Ainsi, même dans l’incapacité de la voir, il lui suffisait de contempler son œuvre pour avoir l’impression d’être près d’elle.

 

Par hasard, à compter que le hasard eut sa place, il la revit à proximité de chez elle, de sorte qu’il eut la chance de voir où elle vivait précisément.

Toujours escortée des auteurs de ses jours, elle le vit du coin de l’œil et lui glissa un regard complice à la dérobée.

Il l’attendit sagement, à l’ombre d’un arbre, le cœur battant à tout rompre.

Lorsqu’il la vit sortir de la maison pour venir discrètement à sa rencontre, il crut que son cœur allait exploser dans sa poitrine.

Elle se planta devant lui avec une hardiesse propre à l’adolescence, ce qui l’intimida davantage. Ils commencèrent par se toucher des yeux, pudiquement, puis conscients qu’ils avaient peu de temps devant eux et que cette rencontre tenait du miracle, ils s’effleurèrent du bout des doigts. Lorsque leurs mains s’épousèrent, le courant passa parfaitement, cette électricité, cette foudre capable d’unir deux êtres que tout semble vouloir séparer.

Ils se réfugièrent chacun dans cet état de grâce providentiel, inattendu autant qu’espéré.

Lorsqu’il put parler, il lui demanda :

-Tu as quelqu’un ?

La question pouvait paraître absurde, mais sur l’instant elle lui paraissait des plus légitimes. En tous les cas, il avait besoin de la poser et d’avoir une réponse.

Elle sourit avec une candeur désarmante.

- Non, je suis encore jeune. Et toi ?

Il rougit.

- Oui.

Il la vit tressaillir, alors il ajouta rapidement :

- Toi.

Il lui tendit une feuille de papier roulée en cylindre.

- Ca te fera un souvenir de moi lorsque nous ne pourrons pas nous voir.

Elle prit l’objet qu’elle se contenta de caresser nerveusement.

Il sut qu’elle attendrait de retrouver son intimité pour l’ouvrir.

Il demanda :

- Tu as quelque chose à me laisser.

A son tour, elle rougit. Elle contempla ses mains vides, vierges de tout trésor.

Il les regarda avec adoration avant de les prendre à nouveau dans les siennes.

- Alors je vais devoir te ramener toute entière avec moi.

Elle parut réfléchir, hésiter. Puis finalement, elle lui dit :

- J’ai trouvé quelque chose que tu peux garder.

Elle se dressa sur la pointe des pieds et l’embrassa sur la commissure des lèvres.

Il en resta tout penaud.

Ils entendirent sa mère l’appeler au loin, depuis le jardin.

- Je dois y aller.

Sa voix tremblait suite à son geste.

- Comment tu t’appelles ? s’enquit-elle en faisant quelques pas en arrière.

Il lui répondit.

Elle répéta son prénom à voix basse comme pour mieux en savourer la sonorité.

- Et toi ?

Elle lui souffla son prénom à l’oreille avant de disparaître.

Il regarda sa silhouette s’éloigner en imprimant dans son esprit le moindre de ses gestes.

En rentrant chez lui, il répéta son prénom avec religion jusqu’à s’en imprégner totalement, jusqu’à en oublier le sien.

 

 

Ils furent dans l’incapacité de se voir pendant plusieurs jours.

Tels des cerbères, ses parents la tenaient sous bonne garde.

 

Un soir, il rentra chez lui, particulièrement aigri par la situation et son impuissance.

Il regarda sur la table l’alignement de bouteilles et de seringues comme autant de femmes lubriques prêtes à le faire plonger dans les délices pervers de l’anéantissement.

Il tendit une main tremblante vers elles, comme répondant à leur appel. Une soif qui semblait insatiable lui brûlait les entrailles. Il avala une rasade, puis deux, puis davantage. C’était de l’eau de vie, bien mauvais nom

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mardi, 13 juillet 2010 | Lien permanent

Les Premières Influences Artistiques

Le 24 décembre 2008, je me suis mis sur mes 31 ans. L'occasion de jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur et de voir le chemin parcouru. Et plutôt que de me pourrir l'esprit sur les déceptions enregistrées, je préfère penser à toutes mes inspirations, à ce qui m'a fait avancer en tant qu'artiste et forcément aussi en tant qu'être humain.

Enfant, j'ai savouré Les Livres Dont Vous êtes le Héros, série mythique de livres interactifs (véritables ancêtres des jeux vidéos modernes) enfantée par les anglais Ian Livingston et Steve Jackson à qui je dédie volontiers mon roman de Fantasy Rex Warrior contre le Maître de la Montagne. J'ai découvert énormément de choses au travers de ces livres : goût de la lecture, de l'écriture, de l'imaginaire, de la Fantasy, du jeu, du dessin. Bref de tout ce qui m'a passionné et défini par la suite. Ces livres ont été en quelque sorte l'argile qui m'a façonné.

La lecture a continué de me passionner, surtout la S-F et le fantastique. J'ai découvert Le Seigneur des Anneaux au collège et grâce à ma grand-mère (qui avait vraiment le nez fin) j'ai fait la rencontre de deux auteurs de poids : Jack Vance et Howard Philips Lovecraft (HP pour les intimes).

Avec le premier j'ai exploré Le Cycle de Tschaï, un univers de S-F ambitieux  et d'une richesse telle que je me demande encore pourquoi aucun cinéaste ne s'est encore vraiment penché dessus (qui veut le meilleur de Starwars, de Dune et de La Planète des Singes réunis ?) Tellement passionné par cette planète, ses races et ses coutumes (Vance n'a rien à envier à Tolkien pour ce qui est de créer un univers original et d'une cohérence bluffante) pendant un temps j'ai travaillé sur un jeu de rôle. Mais face à la tâche, j'ai fini par lâcher le projet en cours de route. Cependant, ce fut un réel plaisir pour moi et l'occasion d'exploiter mon intérêt pour cette saga sous une autre forme. C'est d'ailleurs ce qui me caractérisera par la suite : ce besoin de prolonger un univers qui m'est cher sous diverses formes, sur différents supports, quitte à les créer s'ils n'existent pas.

Avec le second, j'ai basculé dans un autre univers, sombre, menaçant, suintant d'une terreur sans nom, d'une démesure cosmique. Avec Dagon, puis l'ensemble de sa série connue sous le nom de Mythe de Cthulhu, j'ai trouvé un nouveau mentor. La manière unique de Lovecraft de dépeindre l'horreur la plus viscérale en ne faisant que l'effleurer du bout de la plume, sa capacité à suggérer, à susciter, à introduire le fantastique le plus redoutable dans le réalisme le plus absolu, tout cela à contribuer à faire de cet auteur une référence majeure, un démiurge en puissance. Sa mythologie faite de cultes secrets, d'investigations, de dimensions parallèles et bien sûr de monstres protéiformes a connu bien des adaptions (Jeux, films) mais le cinéma n'a pas encore réussi à honorer dignement cette oeuvre remarquable. John Carpenter - avec L'Antre de la Folie - a su selon moi capter le mieux l'essence du Mythe.

Dans mon recueil de contes fantastiques Amalgâme (Editions Littetgraphie) la trilogie de La Colère du Démiurge est un hommage évident à Lovecraft et à sa création et une manière encore pour moi de prolonger le plaisir.

Un autre conteur fantastique a également su m'influencer dans ma manière d'écrire : Robert E. Howard, créateur du légendaire Conan le Barbare (et de ses suites) Son talent pour illustrer des éléments extraordinaires avec des mots simples ("son poing formidable") a été une vraie révélation. Par ailleurs, l'adaptation cinématographique demeure à mes yeux l'une des meilleures références de la fantasy. Le barbare Rex Warrior, héros de mon roman Rex Warrior contre le Maître de la Montagne, est délibérément copié sur Conan, l'archétype même du guerrier. L'aspect magie/arts martiaux incarné par le personnage de Mao'Jin m'a été inspiré par le film Histoires de fantômes Chinois 2 (auquel je dédie le nom du pays d'où est originaire Mao'Jin) Ce film asiatique débridé a été une vraie claque à l'époque par sa virtuosité et son imagination ("Il est monstrueux, ce monstre" !)

Difficile de parler littérature sans aborder le 7ème art. C'est d'autant plus vrai que le cinéma a été pour moi une énorme source d'inspiration telle que j'ai besoin de visualiser presqu'entièrement mes histoires avant de pouvoir envisager de commencer à les écrire. Tout a sans doute commencé le jour où Steven Spielberg nous a offert Jurassic park sur grand écran en 1993. S'il en profitait pour révolutionner les effets visuels, il révolutionnait aussi ma perception du cinéma et ma manière d'approfondir une histoire. L'impact a été tel (Ah, l'attaque du T-Rex sous la pluie !!!) que j'ai écrit mon premier roman (intitulé Apocalypse) en imaginant les animaux se rebeller contre les êtres humains(30 millions d'amis version Jurassic Park, quoi!) J'étais encore lycéen à l'époque et un poil misanthrope. Pas de succès auprès des éditeurs, mais un tremplin décisif pour moi. Jurassic park a été également la source d'une autre de mes passions : la musique de films. Grâce à des thèmes magnifiques, John Williams (Starwars) rappelle qu'un compositeur est un artiste à part entière et que la musique peut avoir une vie après le film. J'avais déjà pu le constater avec Willow (autre grande réussite de ciné Fantasy) et la sublime partition de James Horner ( A quand la BOF de Krull dans le commerce ?)

A partir de là, la machine s'est emballée. J'ai commencé à créer et à consommer tout azimut. Histoires, jeux, cinéma, musique, littérature, tout y passait. Rapidement, un autre roman m'est venu à l'esprit :  Bons Baisers de la Mort (rebaptisé après Omega)En résumé, j'imaginais John Mc Clane (le personnage incarné par Bruce Willis dans la série Die Hard) dans un contexte futuriste. J'avais aussi été inluencé par le film Speed (avec Keanu reeves) et le héros (Phil Costemon dans mon histoire) était vêtu dans mon esprit comme Jack Traven (le héros de Speed) Mais la base même du récit -qui se déroule sur une autre planète au milieu d'autres races et de gadgets futuristes-je la dois au jeu vidéo Flashback (sorti sur Mégadrive)...

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vendredi, 23 janvier 2009 | Lien permanent | Commentaires (4)

Réduction des Armes/Mariage Gay : Yes We Can ! [Société]

FAISONS L'AMOUR PAS LA GUERRE

Love has no sex, Love loves Difference

Entre la NRA qui encourage l'usage des armes aux USA et jette constamment de l'huile sur le feu et Facebook qui censure la photo ci-dessus sur la page de VisibleCulturaLGTB sous un faux prétexte, (faux prétexte car selon leurs critères des photos réellement choquantes sont publiées sans encombres) on comprend alors que le changement fait peur à plus d'un, surtout à ceux qui ont du pouvoir !

Des combats, des croisades, il y en a beaucoup à mener et si l'évolution des moeurs est lente à changer, il est clair qu'elle est inévitable et qu'elle aura lieu, qu'on le veuille ou non. Malheureusement, c'est souvent au prix de nombreux sacrifices.

Barack Obama vient d'annoncer la signature de pas moins de 23 décrets afin de réduire la circulation des armes de gros calibres, c'est à dire les armes d'assaut et les gros chargeurs contenent plus de dix balles. Mais pourquoi pas les autres ?

Ce qui complique la tâche, c'est le contenu même de la Constitution américaine qui autorise les citoyens du pays à être armés.  Dire que la constitution est à revoir de ce point de vue là n'est pas exagéré. On n'est plus à l'époque du far-west, que diable ! Et tout comme la violence engendre la violence, le port d'armes des uns justifiera toujours le port d'armes des autres. Un cercle en tous points vicieux. 

Tant qu'il y aura des armes, il y aura des tragédies, car il est notoire que l'être humain est incapable de s'auto-discipliner. La guerre est déjà une nécessité très discutable dans un cadre officiel, si elle déborde dans nos rues et dans nos écoles, n'importe quand pour n'importe quoi, c'en est fini de l'humanité. L'homme n'a d'ailleurs pas attendu d'avoir en mains des armes élaborées pour mettre fin à la vie de ses semblables. C'est dans sa nature. Et bien changeons de nature aussi et le simple fait de parler d'une arme nous semblera dès lors bien ridicule.

Photo by Journal Actualutte

 Photo également censurée sur Facebook ! A croire que le site ne veut en aucun cas permettre d'alimenter le débat, craignant sans doute de montrer qu'il prend parti. Mais censurer, n'est-ce pas là la meilleure preuve d'un parti pris ? En tout cas, si en voyant cette image, vous avez honte d'être français, c'est normal. Sinon, et bien, vous devriez avoir honte de ne pas avoir honte ! Voilà ce qui pourrait arriver si cette mentalité régressiste l'emportait :

Le Train de la Haine

 

A ceux qui comparent les homosexuels aux animaux pour critiquer leurs moeurs.

Ma réponse :

Alors partant du même principe, étant donné qu'il y a une majorité d'animaux hétérosexuels, les moeurs des hétérosexuels sont donc plus à rapprocher encore de celles des animaux. L'orientation sexuelle est libre autant chez les animaux (L'Homosexualité chez les Animaux) que chez les êtres humains. Pourquoi ? Parce que Dame Nature aime la différence et sa diversité est l'expression même de cette volonté. S'y opposer c'est refuser l'acte même de création.

A ceux qui percoivent l'homosexualité comme une déviance du comportement humain.

Ma réponse :

L'homosexualité n'est pas un comportement dénaturé, pas plus qu'une maladie ou une anomalie. C'est dans l'ordre des choses. C'est encore une fois une volonté dictée par la nature et ce que l'on oublie souvent, c'est que comme pour l'hétérosexualité, c'est avant tout une affaire de coeur, de sentiments.

On ne devient pas homosexuel pour se sentir différent, pour être marginal ou par goût de la provocation.

On devient homosexuel parce que l'on naît avec un coeur et un esprit propres à le devenir.

Ce n'est pas un choix social, une fantaisie d'identité. Posez la question à un homosexuel et il vous dira combien il est parfois difficile d'assumer cette condition. Soyez certains que plus d'un vous répondrait qu'il aurait préféré s'en passer une fois cette vérité découverte.

L'amour est déjà une affaire complexe, alors lorsque tout le monde vous pointe du doigt, c'est un véritable chemin de croix.

Mais ce n'est pas parce qu'une disposition est difficile et minoritaire au départ qu'elle doit être rejetée purement et simplement. Ce serait la facilité. Et ce serait surtout une bêtise et un tort.

Au contraire, cela prouve que l'être humain a encore beaucoup à faire pour mériter ce titre, notamment dans son acceptation de la différence et son application de la tolérance.

Le temps qu'a nécessité des révolutions telles que l'abolition de l'esclavage, les droits de l'Homme, le vote des femmes et bien d'autres encore montrent que l'humanité s'est souvent trompée, a fait de nombreuses fois marche arrière, par peur du progrès, avant de comprendre ce qui était bien et dans l'intérêt même de la société toute entière.

Bien des changements sont difficiles à accepter, certes, mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils ne sont pas nécessaires à la bonne marche du monde.

En refusant la liberté de certains, nous ne faisons que réduire la nôtre, celle d'aimer, tout simplement et d'embrasser la nature dans toute sa composition. Prenons exemple sur elle, prenons le temps d'observer la fantastique famille d'espèces et de caractères avec lesquels elle nous permet de cohabiter. Elle doit être notre première source d'inspiration. Elle est là pour nous dire : chacun doit trouver sa place car une place est réservée pour chacun.

Nous portons tous en nous des différences plus ou moins cachées, plus ou moins apparentes dont nous pouvons avoir honte alors qu'en réalité elles ne font pas de nous des monstres, ni des bêtes curieuses, mais des êtres uniques et riches de leur diversité.

La différence ne doit plus être une malédiction, mais une source de curiosité, de culture, d'échange, de communication, de connaissance pour tous sur l'étendue de la nature humaine dont nous avons encore tant à apprendre.

L'homosexualité est une bataille de plus dans ce long combat. Ce n'est pas la première et ce ne sera pas la dernière. Mais ce sera sans nul doute l'une des plus déterminantes pour être vraiment en droit de revendiquer notre si contestable statut d'être humain.


Ces deux marmottes sont du même sexe. Vous croyez que ça passera sur Facebook ? Je vous tiens au courant !

 

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jeudi, 17 janvier 2013 | Lien permanent | Commentaires (2)

Dishonored [Jeux Vidéo/Critiques]

Sorti le 9 octobre 2012, ce FPS d'action/infiltration était très attendu et au final a comblé la plupart des joueurs, raflant au passage moult récompenses et critiques élogieuses. Ok, mais alors tous ces lauriers, mérités ou pas ?

Maudit Garde

Vous incarnez Corvo, le garde du corps personnel (confident?) de l'Impératrice de Dunwall, ville assiégée par une terrible peste auxquels les rats ne sont pas innocents. Après un déplacement important à ce sujet, vous revenez auprès de votre employée pour lui délivrer votre compte-rendu, plutôt pessimiste. Et c'est alors que vous assistez impuissant au drame qui va faire basculer la ville dans le chaos et faire de vous l'ennemi public N°1. Tueur d'Impératrice, ça fait tache sur un CV, non ?

Vous innocenter, confondre les véritables criminels, voilà évidemment vos principales motivations. Mais heureusement, vous trouverez en cours de route de précieux alliés qui se feront une joie de baliser votre quête de vengeance en mettant à votre disposition un arsenal d'armes et de pouvoirs pour le moins complémentaires.

L'action démarre rapidement et passé un court moment d'adaptation pour maîtriser les deux armes en mains, on découvre avec bonheur un gameplay très efficace et un level design bien pensé. La jolie patte graphique (qui rappelle le meilleur de la BD européenne) met bien en valeur cet univers steampunk, sorte d'époque victorienne boostée à la magie (interdite) et à la technologie. On est alors pas surpris de retrouver au générique le directeur artistique Viktor Antonov (Half Life 2) et Arkane Studio, créateur de FPS innovants tels que Arx Fatalis et Might & Magic : Dark Messiah. De grands noms et autant de talents réunis qui - à l'instar des Royaumes d'Amalur Reckoning - ne sont pas là pour l'esbroufe, mais pour accoucher d'un jeu d'une richesse exemplaire, offrant une réelle liberté au joueur, à tous points de vue, que ce soit dans son approche lors des missions, du rythme de ces dernières, et dans l'importance qu'il peut accorder à l'exploration et à la découverte d'un background accessible par bien des moyens (Notes, livres, discussions, audiogrammes, affiches murales).

Maître Corvo sur un arbre perché

Les premier pas dans Hound Pits devraient ravir les amateurs de jeu ouvert. C'est bien simple, Corvo possède une mobilité sans limite qu'il peut employer afin d'explorer totalement son environnement, que ce soit juste pour le plaisir des yeux ou bien pour dénicher des objets de valeur diverse. Saut, Course, Escalade, Glissade, Natation (dans et sous l'eau)...sans parler des nombreuses interactions avec les PNJ, les objets et le décor. Certains jeux dits ouverts ne présentent pas autant d'accès et de possibilités en la matière, c'est pour dire.

En jouant, difficile de ne pas penser à Bioshock ou dans une moindre mesure à Assassin's Creed, mais loin de se contenter de copier ces références, Dishonored possède assurément sa propre personnalité et le sentiment d'immersion qu'il procure, bien que différent, n'en est pas moins grand. A ce titre, il et conseillé d'user raisonnablement des marqueurs et indicateurs en tout genre afin de profiter pleinement de l'expérience.

Lorsque l'on connait la variété des combinaisons des pouvoirs et des armes, on se dit que pour cette raison aussi le jeu n'usurpe pas sa réputation et on se frotte d'avance les mains en songeant aux multiples cas de figure envisageables. Les développeurs ont eut l'intelligence de laisser le choix au joueur de faire dans la dentelle ou pas lors des confrontations. Et ce choix influencera directement certains paramètres en cours de jeu (Chaos) tels que le nombre d'ennemis et de rats que les cadavres ne manqueront pas d'attirer. Autant vous dire que si vous êtes plutôt du genre furtif, vous serez sans doute moins recherché et Dunwall moins assiégée par les rongeurs des égouts...

Puisqu'on parle de furtivité, il est tout de même important de signaler quelques bémols concernant cette approche. Entre autres l'impossibilité d'avoir plus de dix carreaux anesthésiants ou le gameplay peu pratique lorsqu'il s'agit de devoir ranger systématiquement ses armes pour étouffer un adversaire et de trop souvent dégainer alors qu'on voulait neutraliser par surprise.

Mission(s) Impossible(s)

Les missions seront loin d'être simplistes et ce dès la première, celle-ci vous demandant de neutraliser un personnage de haut rang, prenant ainsi des allures de fin de jeu tant dans le challenge que dans l'ambiance très prenante. En parallèle de chaque objectif principal d'autres quêtes annexes viendront étoffer l'aventure, bien que facultatives, elles ont le mérite de casser la linéarité déjà illusoire de ce titre et de plus vous récompenseront en cas de succès. A vous de voir si vous aurez la patience nécessaire pour toutes les accomplir. Là encore, diverses stratégies seront possibles pour chacune d'elles, donnant à Dishonored une structure d'une complexité fort réjouissante. Et il vous arrivera plus d'une fois de songer après coup qu'une tactique aurait été plus intéressante sinon plus payante. Rejouabilité ? Et comment !

Pour ce qui est de l'histoire, elle est loin d'être révolutionnaire, puisqu'à l'instar d'un Assassin's Creed II, elle consistera à éliminer plusieurs cibles liées entre elles afin de dégager la voie jusqu'au grand méchant. Mais ce qui est vraiment appréciable ce sont les petits à-côtés qui apparaissent selon vos actions et votre curiosité et qui pourront, le cas échéant, vous valoir des récompenses utiles. Il est probable que vous passerez à côté de certaines de ces quêtes annexes la première fois, raison de plus pour retenter l'expérience. D'autant que, un peu à la manière d'un Fallout 3, la fin qui vous sera présentée diffèrera selon la noirceur de vos actes, ajoutant une petite touche de RP bienvenue. On regrettera dans l'ensemble un manque de souffle et de réelles surprises, mais au moins la narration ne pâtit pas d'une addition de sous-intrigues comme ce fut le cas dans Bioshock Infinite. Question de goût.

Le personnage énigmatique de l'Outsider (à l'origine de vos pouvoirs) est quant à lui totalement secondaire au point qu'on se demande pourquoi l'avoir intégré au scénario tant il fait de la figuration.

 

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

Thief Hitman Absolution

 

 

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jeudi, 21 février 2013 | Lien permanent

Predators [Cinéma/Critiques]

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La peur pas des masses, la déception, oui.

Un groupe de tueurs et de soldats aguerris se retrouvent dans une jungle inconnue pris en chasse par des créatures tout aussi mystérieuses. Mais il s'avère qu'il y a autant de secrets à l'extérieur qu'à l'intérieur de chacun d'eux.

Produit par Robert Rodriguez (Desperado, Une Nuit en Enfer, Sin City), Predators avait la lourde tâche de redorer le blason du mythe sérieusement corrodé après le navrant AVP Requiem en revenant aux fondamentaux de la saga. Le "s" rajouté au titre annonçant un épisode ambitieux qui puisse être ni plus ni moins l'équivalent de l'Aliens de Cameron.

Un Predator orchestré par Rodriguez, on y croyait vraiment, même si le bonhomme avait passablement sombré dans la nanardise avec son  Planète Terreur et ses Machete (dont on retrouve l'incarnation, Danny Trejo, fidèle au cinoche du réalisateur).

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"Promenons-nous dans les bois pendant que le loup y est pas...". Mais ne dit-on pas que l'homme est un loup pour l'homme ? On peut résumer Predators ainsi : Lost avec des Predators.

 Voulant fermement démontré son intention de retrouver l'âme perdue du Predator originel, le réalisateur insuffle un certain nombre d'ingrédients lui faisant référence plus ou moins directement. Ainsi on retrouve avec plaisir les thèmes musicaux de Alan Silvestri, d'autant plus adaptés que le cadre est quasi-identique. Les héros, même s'ils ne se connaissent pas, ne sont en rien des enfants de choeur et renvoient en cela au commando dirigé par Schwarzy. On a droit à la sulfateuse de Blain, à une chute vertigineuse dans un plan d'eau de même que l'attente fiévreuse dans un périmètre piégé.

On pourrait penser que le scénariste s'est contenté de reprendre fidèlement les séquences-clés du chef d'oeuvre de John McTiernan afin de brosser les fans dans le bon sens du poil. Mais à ce moment de l'histoire, on est pas trop inquiet. Il faut reconnaître que la majeure partie du film est incontestablement maîtrisée en brassant de manière intelligente nouveautés intrigantes et clins d'oeil respectueux.

On retrouve un Adrien Brody en mercenaire froid et solitaire très convaincant. On sait que le comédien cherchait depuis quelques années à renouveler son registre en incarnant des hommes d'action. Il avait déjà franchi un cap avec King Kong. Avec Predators, il tente carrément le grand saut en marchant dans les pas du Caporal Dutch Schaeffer. Et le fait est que même si le choix surprend au départ on en vient vite à l'apprécier tant l'acteur s'investit.

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Après Elpidia Carillo (Predator) et Maria Conchita Alonso ( Predator 2), Alice Braga est la troisième actrice sud-américaine à intégrer l'univers. Un héritage qu'elle honore comme il se doit.

A ses côtés, une actrice familière de la SF en la personne de Alice Braga (Je suis une Légende, Repo Men, Elysium) dont le visage avenant et expressif séduit toujours autant. On apprécie son tempérament de feu et la nature de son secret qui permet de faire un lien direct avec le premier épisode. (Oui, Predators reprend le concept de Secret Story).

En fait, les acteurs de renom qui avaient déserté les deux derniers épisodes au profit des seuls monstres iconiques, ont fini par revenir sur le devant de la scène ce qui permet d'éviter l'erreur de Requiem. Chaque personnage a une histoire, une psychologie qui sert celle des autres et leurs échanges sont aussi intéressants pour ce qu'ils sont en eux-mêmes qu'utiles pour nous faire patienter, comme à chaque fois, en attendant que les chasseurs décident de se montrer et d'agir.

Mais les rapports houleux entre les membres de ce commando improvisé ne sont pas le seul élément destiné à aiguiser notre appétit. On peut compter aussi sur une faune exotique et pour le moins hostile qui va servir d'amuse-gueule à notre joyeux peloton (ou l'inverse).

Le premier Predator qui est mis en scène l'est d'ailleurs d'une façon originale qui suscite immédiatement un gros intérêt.

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Le film ne manque pas de bonnes idées comme ce combat entre deux Predators. Seulement, la chorégraphie, elle, a été légèrement négligée.

Le film cultive savamment le mystère et les coups de théâtre, mais alors qu'il semble prendre véritablement sa dimension épique, on réalise que c'est déjà la fin !

Car le défaut de Predators c'est incontestablement sa durée : beaucoup trop courte. Au lieu de développer de concert l'intrigue liée aux Predators, les humains continuent d'être le seul centre d'intérêt au point que les créatures ne semblent faire que de la figuration et être présentes seulement pour justifier le titre. On peut donc résumer en disant que la première qualité du film finit par être son plus grand défaut. Les Predators sont peu présents et les combats les mettant en scène sont peu inspirés, de même que les effets sonores, l'affrontement final laissant, lui, un arrière-goût de déjà-vu.

Un film finalement fait plus à la gloire de la bestialité et de l'instinct de survie de l'homme qu'à autre chose, l'univers - trop peu exploité - des Predators servant simplement de support pour illustrer cette thématique. On réalise alors après coup que tous les empreints faits à Predator (et ils sont nombreux) n'étaient sûrement là que pour persuader le fan qu'il avait bien affaire à un vrai morceau de la saga et mieux camoufler le manque d'inspiration.

Etrange de constater que le film aurait bien mieux fonctionner sans les Predators, un peu à la manière de Cowboys et Envahisseurs qui aurait gagné à se passer des aliens dans son scénario.

Depuis Alien Versus Predators, le souci est que les Predators apparaissent bien trop lourdauds, leur corpulence leur interdisant de se mouvoir autrement que comme des mastodontes. Celui du premier opus a le mérite d'être puissant tout en se déplaçant de manière athlétique jusqu'à prendre des poses félines. Et puis au gré des films l'aspect monstrueux a pris nettement le dessus sur l'esthétique, les faciès devenant moins réalistes car privé de ce côté humide qui rendait le premier si vivant. Enfin, on déplore aussi leur vulnérabilité face aux humains qui finissent par devenir les véritables chasseurs. Un comble !

Et puis s'il y a un défaut commun à tous les épisodes ayant succédé au premier c'est qu'aucun d'eux n'a su d'une manière ou d'une autre retrouver cet aspect viscéral qui lui demeure propre et reste inégalé à ce jour. Sans doute pour longtemps encore. Car je doute fortement que la solution miracle soit de faire un reboot (je hais ce mot !!!), même par Shane Black (le réal d'Iron Man 3 et l'expert en blagues cochonnes de Predator, également scénariste de Au Revoir à Jamais entre autres).

Avec aussi Laurence Fishburne (Matrix, Man of Steel), Topher Grace (Spiderman 3)

Un angle intéressant et inédit (du moins au cinéma, car du côté des fans c'est déjà fait, voire ci-dessous) serait de confronter le Predator à une humanité différente en projetant l'action à une autre époque (j'ai ma petite idée là-dessus). Il y a aussi l'idée de voir un Predator évoluer de jeune initié (comme dans Alien VS Predator) jusqu'à devenir un véritable chasseur et avoir le privilège de le voir choisir les planètes et les proies. En jeu vidéo, ce serait bien aussi, non ?

 BONUS

 

 

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jeudi, 26 février 2015 | Lien permanent

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