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mercredi, 25 février 2015

Alien Versus Predator [Cinéma/Critiques]

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Et quelque soit le vainqueur, nous serons perdants !

Un satellite privé repère une source de chaleur émise depuis les profondeurs  de l'Antarctique. Désireux d'en connaître la nature, le millionnaire Charles Bishop Weyland engage rapidement une équipe d'experts sans se doute qu'ils vont se retrouver mêlés à une chasse impitoyable entre deux races étrangères à notre monde, ennemies depuis longtemps.

D'abord associés dans un Comics édité par Dark Horse (dont AVP s'inspire largement), puis subtilement réunis dans Predator 2 (La scène finale avec les trophées de chasse), les deux monstres sacrés du cinéma fantastique ont enfin eu droit en 2004 à leur crossover officiel sur grand écran  réalisé par Paul W.S. Anderson (Mortal Kombat, Les Trois Mousquetaires). Si à première vue le choix du réalisateur avait tout pour inquiéter (les fans de Resident Evil ont de quoi le maudire), nous allons voir que le résultat est une excellente surprise, malgré d'évidents défauts.

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Le design des Predator diffère de ceux précédemment vus. Si une armure et un arsenal d'armes plus complets sont justifiés par le fait que les spécimens mis en scène sont des adolescents inexpérimentés (Unblooded), on ne comprend pas pourquoi ils arborent une carrure beaucoup plus massive que celle du Predator (Warrior) combattu par Schwarzie alors que celui-ci est un vétéran.

L'une des qualités premières du film c'est indubitablement son cadre.

La pyramide qui tient lieu de décor principal est tout autant un piège, un labyrinthe qu'un puzzle grandeur nature et l'aventure en devient rapidement passionnante, grâce à une construction narrative en adéquation avec la structure mouvante de l'édifice, renouvelant ainsi constamment l'intérêt en introduisant de nouvelles menaces et embûches. Et parvenant à nous faire patienter en attendant de voir les deux monstres se foutre royalement sur la tronche.

Car l'action, il faut bien l'avouer, est lente à venir. On se rassure assez vite en se rappelant qu'à l'instar de Predator, c'est un peu comme si on avait droit à un premier film, ici sous la forme d'une découverte archéologique, avant de profiter d'un pur trip fantastique progressivement introduit dans l'intrigue de base. Et de voir les différents éléments emblématiques de chacune des deux sagas lentement injectés est incontestablement la source d'un plaisir croissant. Mais à partir de l'instant où les deux icônes sont mises en scènes, l'action est quasiment sans temps mort avec quelques duels mémorables, inspirés, où les deux extra-terrestes rivalisent d'ingéniosité pour triompher. A ce titre les caractéristiques du Predator comme celles de l'Alien sont bien exploitées et le film en profite pour présenter de nouvelles armes mortelles en plus de celles valorisées dans les deux premiers Predator.

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Le plan de la mort qui tue ! On en rêvait et forcément, ça le fait !

Les différents personnages sont à l'opposé de ceux de Predator par exemple, vulnérables, très proches de nous. Aucun n'est taillé pour affronter un Predator ou un Alien. Ce qui ne les empêchera pas, malheureusement, de jouer les héros avant de penser éventuellement à avoir peur.

A noter que l'un d'eux, heureusement secondaire, alterne entre deux voix françaises, ce qui est assez perturbant. Un défaut de doublage sans doute dû à un incident sur le tard.

Côté mise en scène, c'est efficace et l'action est toujours lisible. Anderson se permet bien quelques ralentis, mais connaissant ses abus en la matière, on est heureux de constater qu'il a été plutôt sage à cette occasion. En outre, on a droit à de brillantes transitions entre la visualisation holographique de l'intérieur de la pyramide (point de vue des Predators) et la situation réelle des protagonistes.

Et puis évidemment, il y a les clins d'oeil, suffisamment présents sans être envahissants, contribuant à la saveur du film. Entre la silhouette du satellite de Weyland, Weyland lui-même qui joue avec son stylo façon Bishop et le plastron d'un Predator rongé par l'acide jeté au sol comme dans Aliens, on est servi question fan-service. Je vous rassure, il y en a d'autres, je vous laisse le soin de les découvrir...

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L'héroïne aurait pu rejoindre le clan très fermé des guerrières du 7ème art au même titre que Helen Ripley et Sarah Connor, mais ses accointances un peu trop fortes avec le Predator (cf ci-dessous) de même que son émotivité et ses aptitudes un peu trop aléatoires lui interdisent ce privilège. On aurait préféré la voir construire véritablement son personnage de combattante de manière plus évolutive en concevant elle-même armes et armure.

Mon Poto le Préda

Dommage que le film sombre dans le ridicule dans sa dernière partie malgré toujours de bonnes idées visant à exploiter la codification des moeurs des Predator. L'héroïne sort les punchlines pour assurer son statut, mais non seulement c'est pathétique, mais de surcroît elle ne finit même pas ses phrases. Et puis à force de se rapprocher du Predator, on s'attend presque lors d'un plan qui s'attarde à les voir se bécoter sous un air de violon. Et l'aura du monstre mythique d'en prendre un sérieux coup. Qu'il laisse vivre et combattre une humaine à ses côtés était déjà largement suffisant. Alors ajoutez ce parfum de love-story parodique était pour le moins inutile.

Anderson a co-écrit le scénario. C'est peut-être à lui qu'on doit ces aberrations, à moins que ce ne soit l'oeuvre des producteurs pour mieux coller à l'esprit hollywoodien...

Pour conclure, malgré donc de grosses maladresses sur la fin, le film est parvenu de manière plutôt originale à atteindre son objectif. Alien VS Predator commence très gentiment en prenant le temps de dévoiler tout son potentiel, la nature du décor et l'évolution de l'intrigue tous deux intimement liés contribuant énormément à sa personnalité et à son intérêt. Avec en prime une fin ouverte pour le moins frappante que Aliens Versus Predator Requiem reprendra en guise d'introduction, les deux films ayant la particularité de se suivre comme les deux épisodes d'une série.

En lien

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Dans ce jeu au titre presque éponyme (qui n'est pas une adaptation du long-métrage) on retrouve pas mal d'éléments de Alien VS Predator. On a le privilège de pouvoir incarner un Predator, un Marine ou un Alien lors de trois campagnes distinctes qui sont autant de points de vue différents sur une même intrigue.

 BONUS

Un remarquable fanfilm réunissant rien moins que Batman, le Joker, des Predators et des Aliens ! La scène de la cape au début me file le frisson à chaque fois ! Vive les fans !

Lors d'une interview, Simon Astier évoque sa fascination pour Alien Versus Predator, ce qui un crée un savoureux décalage avec les préférences cinématographiques de son  grand frère Alexandre : Alexandre et Simon Astier, jeu des 7 Familles.

 

 

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