jeudi, 06 août 2015
Deadpool/Suicide Squad/Batman VS Superman [Cinéma/Trailers]
Trailers Spécial Comics
Ca y est, après deux sympathiques mises en bouche très dans le ton par Ryan Reynolds (interview + teaser) le trailer officiel de Deadpool (qu'il avait incarné dans le premier Wolverine) est enfin dispo. L'humour si particulier, la vulgarité, la violence sont bien au rendez-vous, pour autant difficile de juger si sur la durée d'un long-métrage les ingrédients liés à ce super-héros vraiment pas comme les autres (il a conscience d'être un personnage fictif) seront exploités sans décevoir les fans. En tout cas l'interdiction aux -18 ans (aux states tout du moins) a de quoi les rassurer. Espérons aussi que ce film portera plus chance à l'acteur que ne l'avait fait Green Lantern (auquel il fait référence ironiquement dans le trailer). A noter que Ryan Reynolds avait déjà démontré un talent "fou" dans Voices et qu'il est actuellement à l'affiche de Renaissances et de La Femme au Tableau. Une période faste pour lui !
Pour rester dans le domaine des comics, c'est l'occasion de présenter le trailer (qui était très attendu lui aussi) de Suicide Squad avec enfin Harley Quinn, campée par Margot Robbie (Le Loup de Wolf Street) qui retrouve pour l'occasion Will Smith avec lequel elle partageait récemment l'affiche de Diversion et surtout un nouveau Joker, après la mythique interprétation de Heath Ledger dans The Dark Knight, cette fois incarné par rien moins que Jared Leto (Lord of War, Mr. Nobody, Dallas Buyers Club) autant dire une addition de rêve pour cet artiste caméléon qui transforme en or tout ce qu'il touche, de près ou de loin. Reste plus qu'à patienter jusqu'à l'année prochaine (Oui, dure la vie !)
En tout cas DC Comics semble avoir enfin les moyens de coller aux basques de Marvel avec aussi - est-il besoin de le rappeler - un Batman VS Superman en fin d'année qui n'en finit pas d'attiser l'intérêt.
BONUS
Une grosse scène d'action entièrement réalisée en images de synthèse quelques temps auparavant et qui annonçait déjà comme il faut la couleur du film et le respect du personnage. Cette séquence est d'ailleurs repris en partie dans le trailer officiel.
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12:17 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deadpool trailer, suicide squad trailer, comics, super-héros, marvel, dc comics, harley quinn, le joker, batman, superman, batman vs superman trailer
jeudi, 27 juin 2013
Superman Returns [Cinéma/Critiques]
POURQUOI LE MONDE A BESOIN DE
Si Singer use d'emprunts très fréquents au Superman original de Donner, il n'oublie pas, et il est très important de le rappeler, d'injecter tout au long du film des détails propres à façonner sa vision qui est un prolongement direct de celle qu'il chérit et avec laquelle tout une génération a grandi. Un hommage évident, sincère, un cri du coeur qui l'a pourtant injustement condamné aux yeux du grand nombre. A l'heure où sort dans les salles Man of Steel, il est temps de réhabiliter cette oeuvre remarquable en bien des points.
Après avoir incarné le Cyclope des X-Men, James Marsden retrouve Bryan Singer pour un rôle moins tape-à-l'oeil, mais non moins important, celui du nouvel homme de Lois Lane.
Frank Langella est Perry White. Il a partagé l'affiche avec James Marden à deux autres reprises : dans The Box, puis dans Robot and Frank.
L'efficacité de Superman Returns tient en quelques points essentiels : la mise en scène qui sait être spectaculaire et épique quand il le faut sans tomber dans la surenchère très fréquente dans le cinéma actuel, des ajouts personnels, des détails qui assurent la cohérence et l'émotion. Comme cette magnifique scène de vol (d'amour ?) qui réunit à nouveau Lois Lane et Superman, le thème magnifique de John Williams revisité par John Ottman qui l'accompagne apportant une émotion supplémentaire. Non seulement Singer ne fait pas un copier/coller de celle du Superman de Donner, mais tout en préservant et en modernisant son caractère romantique, il en gomme les imperfections (le monologue sirupeux de Lois) comme un artiste rehausse les couleurs d'un tableau. On peut reprocher à Singer d'avoir choisi des comédiens trop jeunes pour incarner les héros, ce qui peut nuire à la crédibilité sur un plan temporel et dans une certaine mesure à l'empathie. Mais le couple fonctionne, l'alchimie opère immédiatement et le charme de chacun - sorte de jeunesse éternelle - efface comme par magie la maladresse. Lois Lane - qui n'a jamais été aussi jolie - se déchausse (se met à nue ?) pour poser ses pieds sur ceux du kryptonien. Un geste en apparence simple, dénué d'intérêt et qui pourtant par son aspect rituel renvoie au passé commun du couple, à une intimité longtemps partagée, maintenant révolue. Tout un symbole.
Tel Atlas, Superman porte le monde sur ses épaules. Je vous parie que ce n'est pas Clark Kent qui a pris cette photo !
Symbolique est d'ailleurs ce qui définit le mieux la version de Singer réellement inspiré par son sujet. Comme cette séquence qui ouvre le film sur une vue de Krypton sur le point de disparaître accompagnée d'une réplique très emblématique de Jor-El/Marlon Brando à l'adresse de son fils ou encore cette scène majestueuse où Superman - veillant sur la Terre, son foyer, depuis l'espace - perçoit les rumeurs du monde en pleine activité. Et c'est aussi en cela que Superman Returns est si réussi et si indispensable. Il nous fait voir comme jamais le monde comme Superman, il nous met littéralement à sa place, nous faisant partager de manière inédite sa puissance, mais aussi sa souffrance. On réalise ainsi que malgré tous ses pouvoirs il est incapable d'être avec la femme qu'il aime. Il peut voir à travers les murs de sa maison, il pourrait même les démolir d'une pichenette, mais il n'en franchira pourtant jamais le seuil.
Superman est peut-être l'Homme d'Acier, mais il est loin d'avoir un coeur de pierre
Le personnage de Lois est lui aussi très intéressant. Eprise de Superman, elle ne lui pardonne pas d'être parti faire son retour aux sources en quelque sorte. Elle comprend que son union avec Richard est une forme de résignation (elle ne veut pas se marier et refuse d'en parler dixit Jimmy Olsen). Mais pour mieux tourner la page et se venger de cet abandon cruel, elle n'hésite pas à publier un article retentissant pour clamer haut et fort "Pourquoi le monde n'a pas besoin de Superman" sous-entendu "Pourquoi je n'ai pas besoin de Superman". Elle continue d'ailleurs de se convaincre quand elle retrouve Superman sur la terrasse du Daily Planet en lui assenant qu'elle a l'habitude de voler car Richard est pilote. Evidemment, Superman va très vite lui rappeler que la comparaison est inadaptée, le vol en lui-même fera le reste.
Le film n'aura pas de suite et pourtant il posait des bases très intéressantes quant au devenir du kryptonien et de son héritage. Kevin Spacey quant à lui incarne avec jubilation un Lex Luthor idéal, machiavélique et mégalomane à souhait ! A noter que Kate Bosworth et Kevin Spacey ont partagé l'affiche eux aussi à deux autres reprises : dans Beyond The Sea réalisé par Spacey lui-même et c'est d'ailleurs suite à leur collaboration qu'il a recommandé sa partenaire à Singer, puis ils se sont retrouvés dans l'excellent Las Vegas 21. Superman Returns a donc été le film des retrouvailles à plus d'un titre !
Contrairement à beaucoup j'estime donc énormément le Superman Returns de Bryan Singer et pas simplement parce qu'il est un brillant hommage au Superman original : il est équilibré et possède une poésie, une grâce même, qui lui est propre. Et la découverte de ses scènes coupées ne fait que me conforter dans ce sentiment, scènes que je vous invite vivement à découvrir. Qui sait, peut-être vous aideront-elles à vous forger un nouvel avis sur ce film :
BONUS
Les scènes coupées du film
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mercredi, 19 juin 2013
Man of Steel [Cinéma/Critiques]
L'été est bien là (même si la météo l'ignore) et pour le rappeler, l'éternel cortège de blockbusters hollywoodiens entre en scène et avec lui une autre adaptation de comics. Plus précisément un reboot, puisque à l'image de The Amazing Spiderman, Man of Steel a pour but de proposer une relecture d'un mythe, sous un angle nouveau. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est réussi et ce dès le prologue. La question est de savoir si vous y serez sensible, car le changement est on ne peut plus brutal.
Russel Crow est Jor-El, le père de sang de Superman
La forme tranche en effet radicalement avec les précédentes versions. On sait que celle de Bryan Singer se voulait avant tout un vibrant hommage à l'original et c'est à cause de cela qu'elle a été condamnée par beaucoup.
Cette fois, sous la houlette d'un binôme lui aussi très surprenant (Zack Snyder/Christopher Nolan, excusez du peu), on a droit à une version Space Opera de la destruction de Krypton. C'est bien simple, on se demande pendant un temps si on ne s'est pas trompé de salle et si on est pas devant le dernier Star Trek. Pourtant non, les bases sont toujours là. Le design est plus futuriste, avec vaisseaux et armures à la clé, très loin des décors épurés du Superman de Richard Donner et l'action est virevoltante et démesurée (tout à fait dans les normes actuelles), mais on retrouve heureusement les principaux fondamentaux de l'univers. Et c'est peu à peu que le scénario (très malin) de David S. Goyer (la Trilogie Batman de Nolan justement) commence à nous dévoiler ses innovations, qui, si elles ne manqueront pas d'accentuer l'aspect SF très présent tout au long du film, sauront finir par séduire les plus réfractaires à ce virage.
Car la première bonne idée de Man of Steel c'est d'avoir mixé très astucieusement les intrigues des deux premiers Superman avec Christopher Reeves. Petit rappel : au début du premier, on y voyait Jor-El (le père de Superman) condamnant un trio de criminels avec à leur tête le cruel Général Zod, ce Zod qui, lui-même, devenait avec ses fidèles complices les méchants du deuxièmes opus, ce qui était déjà à l'époque très original comme procédé.
Le ténébreux Michael Shannon est le Général Zod
Et bien Zod est de nouveau présent au casting de Man of Steel et pas qu'un peu. Sous les traits d'un Michael Shannon (Les Noces Rebelles) très investi, il devient plus qu'un bad guy, plus qu'un ennemi, il est la parfaite Némesis de Superman, celui par qui le mal arrivera tout autant que le destin de notre kryptonien préféré. Le final apocalyptique sera la parfaite traduction de leur antagonisme exacerbé (l'un attaché jusqu'à la mort à la préservation de Krypton, l'autre à la Terre, son nouveau foyer). Et c'est durant ce duel cataclysmique, où les buildings de Metropolis s'effondrent comme des châteaux de cartes, qu'on se dit par ailleurs que les américains ont définitivement fait leur deuil du 11 septembre et que si ce n'est pas le cas, cette (trop) longue séquence de destruction massive devrait les y aider fortement. Du point de vue du spectateur lambda, cette forme d'exutoire a beaucoup moins d'intérêt : voir un building s'écrouler c'est impressionnant, au bout d'une trentaine, euh... on ressent plus rien. De nos jours il est très facile de concevoir des apocalypses virtuelles, mais un scénar vraiment bien foutu c'est autre chose. Dans Man of Steel il y a les deux et c'est à ce titre que le film a de la valeur.
Amy Adams (Her) incarne Lois Lane, journaliste couillue, qui suivra Superman contre vents et marées, quitte à s'attirer les foudres de Faora (Antje Traue), le bras droit de Zod.
Henry Cavill qui avait la lourde tâche d'incarner l'homme d'acier s'en sort très bien et exprime avec justesse le dilemme qui l'habite constamment. Mais le film est doublement à voir en VO, puisque le studio de doublage français a eu la fausse bonne idée de lui prêter la même voix que celle de Brandon Routh, le précédent Superman.
Après le trépidant, mais fade, Jumper, Diane Lane incarne à nouveau la mère d'un super héros.
Pour le reste, c'est plus discutable. Car le film, à cause de son trop grand emprunt à la SF que d'aucuns trouveront peut-être indigeste, renvoie régulièrement à plein de films du genre, des Chroniques de Riddick à Matrix en passant par Independance Day, la découverte des pouvoirs de Clark Kent faisant écho, elle, à celle du Matt Murdoch de Dardevil. Finalement ce sont les plus cinéphiles qui peineront davantage à trouver et à apprécier la vraie personnalité du film. Mais encore une fois, le scénario est si bien pensé qu'il parvient à faire oublier ces maladresses. Maladresses moins relatives lorsqu'elles incluent l'une des scènes les plus poignantes, la "nouvelle" mort du père adoptif de Superman (campé par un Kevin Costner vieillissant, mais toujours imposant) dont l'émotion est plombée par une mise en scène qui manque de réalisme.
Laurence Fishburne (Matrix, Predators) campe Perry White, l'autoritaire patron du Daily Planet. Il peut se le permettre puisqu'il a été le boss de Tom Cruise dans Mission Impossible 3.
Au final, on ressent clairement l'influence et le talent de Zack Snyder (Sucker Punch) et de Christopher Nolan (Inception, The Dark Knight Rises) dans cette réinterprétation du personnage iconique de DC, car il y a un peu du meilleur de Watchmen et de Dark Knight réunis dans ce Superman : ton sombre et adulte, action dantesque, personnages torturés, dilemmes moraux, accomplissement de soi. Finalement les vrais héros du film, ils sont peut-être davantage là, dans tous ces ingrédients qui font le sel de cette nouvelle page de l'histoire d'un mythe du comics américain. Le personnage de Clark Kent/Superman est superbement introduit dans le quotidien (dans tous les sens du terme) et la double identité qu'on lui connait et l'on ne peut s'empêcher de sourire devant la scène finale qui tisse le lien nécessaire avec toutes les autres versions et annonce d'évidentes futures aventures. Aussi audacieuses ?
Kevin Costner (Waterworld) est le père adoptif de Clark Kent, une véritable profession de foi.
Un petit mot sur la musique. C'est l'infatigable Hans Zimmer qui a eu le devoir de recréer une partition pour la nouvelle saga. Et la première impression est qu'il est resté bien trop sagement dans ses propres références, à coups de sonorités massives déjà entendues dans les Batman et Inception (de Nolan aussi !!!). Le thème porteur, lui, ne se laissant vraiment déguster qu'à la toute fin et réussit le défi de proposer une vraie alternative à l'inoubliable compo de John Williams, progressif, héroïque, épique :
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