samedi, 22 août 2015
Mission Impossible III [Cinéma/Critiques]
Après un Mission Impossible II pour le moins fou fou, qui en dépit de bonnes idées (Ah, l'utilisation des masques !!!) avait troqué l'identité forte de la série contre l'esthétisme de son réalisateur John Woo (pigeons + ralentis + fusillades + ralentis + triangle amoureux + ralentis), ce troisième opus avait pour mission de resserrer sérieusement les boulons (dixit Brassel).
Afin de ne pas réitérer l'erreur, il fallait donc retrouver un metteur en scène inventif, mais dont l'approche s'inscrirait parfaitement dans le ton de la série, la renouvelant sans la trahir.
J.J. Abrams (Super 8) semblait tout désigné. Connu et reconnu grâce à la série Alias (Tarantino lui-même y a tenu un rôle pour affirmer son statut de fan) le cinéaste et son travail ont vite séduit Tom Cruise et on comprend pourquoi d'autant que JJ ne va pas démentir sa réputation par la suite, bien au contraire, poursuivant une carrière très prolifique (qui a dit Starwars 7 ?)
Impossible de parler de MI3 sans parler du début. Ca parait banal de dire ça, mais l'intro est un tel climax à elle seule qu'il n'y a que quand on l'a vu qu'on peut comprendre son statut de scène culte qui envoie dès les premières minutes du gros pâté question tension et interprétation comme on en a rarement vu dans un film de cet acabit. Tom Cruise (Oblivion, Jack Reacher, Edge of Tomorrow, MI Rogue Nation) est au sommet de son jeu dramatique avec une palette de nuances qui rappelle, au-delà de sa fidélité aux gros films de genre, qu'il peut vraiment tout jouer. Philip Seymour Offman, face à lui, (hélas décédé) est terrifiant en tortionnaire impassible, alors qu'on ne sait encore rien de lui. De ce fait, il n'a rien à envier à un méchant de James Bond. La qualité de cet épisode lui doit beaucoup et cette confrontation pose des bases d'ores-et-déjà très solides pour la suite. On se dit alors en frissonnant que JJ a tout compris et que ça promet. Au-delà de nos espérances.
Et le reste ne fera que nous conforter dans cette idée. De la mission de sauvetage musclée à Berlin à la conclusion effrénée à Shangaï en passant par le kidnapping rusé à Rome, l'interrogatoire dans l'avion, la fusillade anthologique sur le pont ou encore une séquence surprenante dans les locaux de la FMI, c'est une véritable montagne russe de sensations, d'adrénaline que nous délivre le réalisateur. On est littéralement scotché aux basques de Ethan Hunt qui court autant pour sauver sa peau que celle des autres, tout en traquant un homme et un objet aussi mystérieux que menaçant.
Mais Ethan n'est plus seul cette fois. Là où le second opus avait clairement fait l'impasse sur le travail d'équipe et fait de Hunt une tête brûlée solitaire, dans MI3, les partenaires et leurs spécialités sont de nouveau à l'ordre du jour. De nouveaux visages et caractères auxquels on s'attache facilement avec le retour de Luther (Ving Rhames est le seul acteur avec Cruise qui figure dans tous les opus) et sa plaisante bonhommie. Ses échanges avec Hunt font d'ailleurs mouche et apportent un humour rafraichissant tout comme la présence de Simon Pegg qui prendra lui aussi racine dans la saga à partir de là.
JJ aime ses acteurs et ceux qui connaissent bien sa filmo remarqueront des têtes connues. Keri Russell (La Planète des Singes : L'Affrontement) devient l'agent Lindsey Ferris, entraînée par Hunt lui-même et Greg Grundberg (Alias, Hollow Man) fait une apparition amusante lors de la fête.
Michelle Monaghan (Source Code, True Detective), alias Mme Hunt, est parfaite dans le rôle de l'épouse modèle qui va apprendre, malgré elle la véritable carrière de l'homme de sa vie et Laurence Fishburne (Predators, Man Of Steel) à nouveau très charismatique dans la peau cette fois du patron taciturne de la FMI. On apprécie également la prestation de Billy Crudup (Watchmen) dans le rôle de l'arrondisseur d'angles.
Sans oublier le travail du compositeur attitré de JJ, Michael Giacchino (Les Indestructibles, Super 8, A La Poursuite de Demain), qui avec son savant mélange de cordes et de cuivres tisse une ambiance tour à tour tendue et dynamique à souhait.
En jonglant très habilement avec les fondamentaux de la série, des nouveautés indispensables et son propre référentiel, en mariant intimement spectaculaire et émotion, en conjuguant légèreté et tension viscérale, JJ Abrams fait plus que réhabiliter la série, il sublime le blockbuster, lui redonne ses lettres de noblesse, mettant la barre tellement haut que Protocole Fantôme échouera quelques années après en tentant de se mettre à niveau.
A noter que Keri Russell et Jonathan Rhys-Meyers partageaient l'affiche deux ans plus tard dans August Rush (2008).
Pour découvrir Philip Seymour Hoffman et Tom Cruise dans des rôles inédits :
Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air
01:15 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mission impossible iii, espionnage, thriller, film d'action
Commentaires
C'est l"épisode que j'ai le moins aimé (avec le second de Woo) même s'il possède de très bonnes scènes (l'embuscade musclée sur le pont). J'ai nettement préféré le suivant.
Écrit par : Flikvictor | dimanche, 13 septembre 2015
Qu'es-ce que tu n'as pas aimé précisément ? Car il est diamétralement opposé au 2 pourtant je trouve.
Écrit par : Greg Armatory | lundi, 14 septembre 2015
En fait, celui de Woo en fait trop alors que le 3e épisode est un peu trop sage. Il lui manque un grosse scène fédéradrice: le premier MI avait sa scène du TGV, le second la poursuite à moto et le quatrième l'escalade du Burj Khalifa à Dubai.
Écrit par : Flikvictor | vendredi, 18 septembre 2015
ok je vois, moi le III je le trouve parfait par rapport à ce que j'aime et le méchant est tellement bien ! RIP PSH !
Écrit par : Greg Armatory | samedi, 19 septembre 2015
Les commentaires sont fermés.