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mercredi, 19 juin 2013

Man of Steel [Cinéma/Critiques]

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L'été est bien là (même si la météo l'ignore) et pour le rappeler, l'éternel cortège de blockbusters hollywoodiens entre en scène et avec lui une autre adaptation de comics. Plus précisément un reboot, puisque à l'image de The Amazing Spiderman, Man of Steel a pour but de proposer une relecture d'un mythe, sous un angle nouveau. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est réussi et ce dès le prologue. La question est de savoir si vous y serez sensible, car le changement est on ne peut plus brutal.

Russel Crow est Jor-El, le père de sang de Superman

La forme tranche en effet radicalement avec les précédentes versions. On sait que celle de Bryan Singer se voulait avant tout un vibrant hommage à l'original et c'est à cause de cela qu'elle a été condamnée par beaucoup.

Cette fois, sous la houlette d'un binôme lui aussi très surprenant (Zack Snyder/Christopher Nolan, excusez du peu), on a droit à une version Space Opera de la destruction de Krypton. C'est bien simple, on se demande pendant un temps si on ne s'est pas trompé de salle et si on est pas devant le dernier Star Trek. Pourtant non, les bases sont toujours là. Le design est plus futuriste, avec vaisseaux et armures à la clé, très loin des décors épurés du Superman de Richard Donner et l'action est virevoltante et démesurée (tout à fait dans les normes actuelles), mais on retrouve heureusement les principaux fondamentaux de l'univers. Et c'est peu à peu que le scénario (très malin) de David S. Goyer (la Trilogie Batman de Nolan justement) commence à nous dévoiler ses innovations, qui, si elles ne manqueront pas d'accentuer l'aspect SF très présent tout au long du film, sauront finir par séduire les plus réfractaires à ce virage.

Car la première bonne idée de Man of Steel c'est d'avoir mixé très astucieusement les intrigues des deux premiers Superman avec Christopher Reeves. Petit rappel : au début du premier, on y voyait Jor-El (le père de Superman) condamnant un trio de criminels avec à leur tête le cruel Général Zod, ce Zod qui, lui-même, devenait avec ses fidèles complices  les méchants du deuxièmes opus, ce qui était déjà à l'époque très original comme procédé.

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Le ténébreux Michael Shannon est le Général Zod

Et bien Zod est de nouveau présent au casting de Man of Steel et pas qu'un peu. Sous les traits d'un Michael Shannon (Les Noces Rebelles) très investi, il devient plus qu'un bad guy, plus qu'un ennemi, il est la parfaite Némesis de Superman, celui par qui le mal arrivera tout autant que le destin de notre kryptonien préféré. Le final apocalyptique sera la parfaite traduction de leur antagonisme exacerbé (l'un attaché jusqu'à la mort à la préservation de Krypton, l'autre à la Terre, son nouveau foyer). Et c'est durant ce duel cataclysmique, où les buildings de Metropolis s'effondrent comme des châteaux de cartes, qu'on se dit par ailleurs que les américains ont définitivement fait leur deuil du 11 septembre et que si ce n'est pas le cas, cette (trop) longue séquence de destruction massive devrait les y aider fortement. Du point de vue du spectateur lambda, cette forme d'exutoire a beaucoup moins d'intérêt : voir un building s'écrouler c'est impressionnant, au bout d'une trentaine, euh... on ressent plus rien. De nos jours il est très facile de concevoir des apocalypses virtuelles, mais un scénar vraiment bien foutu c'est autre chose. Dans Man of Steel il y a les deux et c'est à ce titre que le film a de la valeur.

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Amy Adams (Her) incarne Lois Lane, journaliste couillue, qui suivra Superman contre vents et marées, quitte à s'attirer les foudres de Faora (Antje Traue), le bras droit de Zod.

Henry Cavill qui avait la lourde tâche d'incarner l'homme d'acier s'en sort très bien et exprime avec justesse le dilemme qui l'habite constamment. Mais le film est doublement à voir en VO, puisque le studio de doublage français a eu la fausse bonne idée de lui prêter la même voix que celle de Brandon Routh, le précédent Superman.

Après le trépidant, mais fade, Jumper, Diane Lane incarne à nouveau la mère d'un super héros.

Pour le reste, c'est plus discutable. Car le film, à cause de son trop grand emprunt à la SF que d'aucuns trouveront peut-être indigeste, renvoie régulièrement à plein de films du genre, des Chroniques de Riddick à Matrix en passant par Independance Day, la découverte des pouvoirs de Clark Kent faisant écho, elle, à celle du Matt Murdoch de Dardevil. Finalement ce sont les plus cinéphiles qui peineront davantage à trouver et à apprécier la vraie personnalité du film. Mais encore une fois, le scénario est si bien pensé qu'il parvient à faire oublier ces maladresses. Maladresses moins relatives lorsqu'elles incluent l'une des scènes les plus poignantes, la "nouvelle" mort du père adoptif de Superman (campé par un Kevin Costner  vieillissant, mais toujours imposant) dont l'émotion est plombée par une mise en scène qui manque de réalisme.

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Laurence Fishburne (Matrix, Predators) campe Perry White, l'autoritaire patron du Daily Planet. Il peut se le permettre puisqu'il a été le boss de Tom Cruise dans Mission Impossible 3.

Au final, on ressent clairement l'influence et le talent de Zack Snyder (Sucker Punch) et de Christopher Nolan (Inception, The Dark Knight Rises) dans cette réinterprétation du personnage iconique de DC, car il y a un peu du meilleur de Watchmen et de Dark Knight réunis dans ce Superman : ton sombre et adulte, action dantesque, personnages torturés, dilemmes moraux, accomplissement de soi. Finalement les vrais héros du film, ils sont peut-être davantage là, dans tous ces ingrédients qui font le sel de cette nouvelle page de l'histoire d'un mythe du comics américain. Le personnage de Clark Kent/Superman est superbement introduit dans le quotidien (dans tous les sens du terme) et la double identité qu'on lui connait et l'on ne peut s'empêcher de sourire devant la scène finale qui tisse le lien nécessaire avec toutes les autres versions et annonce d'évidentes futures aventures. Aussi audacieuses ?

Kevin Costner (Waterworld) est le père adoptif de Clark Kent, une véritable profession de foi.

Un petit mot sur la musique. C'est l'infatigable Hans Zimmer qui a eu le devoir de recréer une partition pour la nouvelle saga. Et la première impression est qu'il est resté bien trop sagement dans ses propres références, à coups de sonorités massives déjà entendues dans les Batman et Inception (de Nolan aussi !!!). Le thème porteur, lui, ne se laissant vraiment déguster qu'à la toute fin et réussit le défi de proposer une vraie alternative à l'inoubliable compo de John Williams, progressif, héroïque, épique :

 

 

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samedi, 09 avril 2011

Sucker Punch [Cinéma/Critiques]

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Et si avec Sucker Punch, Snyder nous avait fait son Inception ?

Ne tournons pas autour du pot : oui, Sucker Punch est un film fait pour les geeks, les amateurs de jeux vidéo, de jeux de rôle, de mangas, d'effets spéciaux et autres mouvements de caméra défiant l'imagination.

Mais en partie seulement et c'est très important de le préciser. Car cet aspect blockbuster hollywoodien n'est que la partie émergée de l'iceberg. Derrière les images tape à l'oeil, sexy de ces cinq héroïnes iconiques qu'on croirait tout droit sorties d'une BD, le film recèle une histoire dramatique insoupçonnée, une vraie sensibilité et une réelle profondeur psychologique.

Bien sûr qu'on peut reprocher au cinéaste un trop grand déséquilibre entre les scènes dramatiques et les joutes oniriques fantasmées où les images de synthèse et les ralentis surabondent. Mais au fond, Snyder (Watchmen) n'a-t-il pas voulu de manière audacieuse et unique réunir deux publics qu'on a toujours voulu opposer : les amateurs de scénario complexe et les fans d'esthétisme léché ?

Rien que pour ça, le film mérite d'être vu. Rien que pour être totalement compris et véritablement apprécié, il mérite aussi d'être revu.

Faites-vous votre propre idée, mais ouvrez bien vos yeux et vos oreilles autant que votre esprit !


SUCKER PUNCH : de l'Introspection à l'Hyperspectacle

(Attention SPOIL !!!)

En réglant leur compte à ces ersatz de nazis, Baby doll ne fait que donner corps à sa culpabilité, à ses doutes, ses peurs et ses démons. Démons qui prennent littéralement forme et qu'elle se fait un plaisir de terrasser, qu'il s'agisse de Samouraïs titanesques, de dragons ou encore d'orques et de robots.
En libérant sa fureur, elle se libère elle-même de sa folie, de l'aliénation qui la guette. Son esprit est devenu l'arène où lutte son instinct de survie et son désespoir.
Dans Sucker Punch, la destruction est l'expression même de la survie d'un esprit dans un monde cruel, impitoyable où l'innocence n'a pas la moindre chance.

En livrant au monde son premier script original, Zack Snyder a fait plus que mixer le film cérébral et le blockbuster décomplexé. Il les a réconciliés, il leur a offert un terrain d'entente. Des niveaux de lecture, des raisons d'être apprécié, Sucker Punch en a évidemment plusieurs. C'est ce qui fait sa richesse, sa qualité, mais c'est aussi ce qui l'a condamné aux yeux de beaucoup. L'équilibre n'est pas toujours réussi, certes, mais l'effort est louable et le résultat efficace.
De la plus simple analyse (film pour geeks) à la plus complexe (la quête de libération d'une âme) bienvenue dans un cinéma qu'on désespérait de (re)découvrir un jour !

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