Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 31 mars 2014

Captain America : The Winter Soldier [Cinéma/Critiques]

captain-america-the-winter-soldier-international.jpg

Après avoir réuni avec un brio incontesté tous les super héros dans Avengers et donné une suite plus sombre aux aventures de Iron Man et Thor, Marvel continue sur sa lancée en élaborant simultanément le devenir de Captain America et du Shield. Alors ce second opus de Captain America, simple suite surfant sur le succès ou véritable tremplin de la saga ?

captain-america-2-photo-scarlett-johansson-chris-evans-630x419.jpg

Cap est toujours aussi solide et intègre, mais cela ne l'empêche pas d'être encore paumé dans notre société et tiraillé par les tragédies de son passé. Heureusement il pourra compter sur Natasha Romanoff pour l'épauler dans les moments difficiles. Après Iron Man 2 et Avengers, La Veuve Noire continue d'être très bien exploitée, à tous points de vue. Les fans seront aux anges. 

Anthony-Mackie-still-doesnt-know-if-hes-in-Avengers-Age-of-Ultron-.jpg

Un nouveau venu : Sam Wilson alias Le Faucon, interprété par Anthony Mackie (Gangster Squad) qui saura trouver et prouver son utilité au moment le plus crucial.

Très difficile de parler du film sans spoiler outrageusement. Autant vous dire que c'est la première et pas la moindre preuve que la qualité est bel et bien au rendez-vous. Pour faire simple, non seulement on est pas déçu, mais le plaisir qu'on reçoit va bien au-delà de ce qu'on pouvait en attendre, même en étant exigeant. L'action et le scénario sont si équitablement gorgés de morceaux de bravoure et de coups de théâtre qu'il n'est pas exagéré de dire qu'on a carrément l'impression d'assister à la projection de Avengers 2. Oui, rien que ça. Hormis le fait que tous les super héros ne soient pas présents, le film est d'une telle générosité qu'il égale au moins l'oeuvre de Joss Whedon. Surpasse ? Je serais presque tenté de le dire. En fait, votre appréciation dépendra, il est vrai, de plusieurs paramètres à commencer par ce que vous saurez du contenu du film. Un conseil : évitez un maximum de vous faire spoiler inutilement. Ensuite, les références étant nombreuses aux films précédents comme à l'univers des comics, si vous connaissez bien les premiers, mais beaucoup moins les seconds, vous serez en quelque sorte le spectateur idéal puisque les multiples rebondissements feront leur effet sur vous tout en ne vous perdant pas en cours de route. C'est là qu'on se dit que la connaissance de tous les films devient quasi-obligatoire. Car plus que tous les autres films avant lui, The Winter Soldier donne la vision d'un puzzle scénaristique immense qui repousse sans cesse ses limites. Rien n'est laissé au hasard. Les interactions présentes et futures entre les différents protagonistes et leurs retombées deviennent dès lors de plus en plus passionnantes, annonçant un Avengers 2 de folie.

hvad_1395167558.jpg

Nick Fury/Samuel Jackson (Incassable, Iron Man 2, Avengers) est au coeur même de l'histoire et va connaître bien des mésaventures. A ses côtés, rien moins que Robert Redford éternellement charismatique, dans le rôle d'une tête pensante du Shield lequel va être particulièrement mis à mal, on en dira pas plus. La présence d'un acteur aussi prestigieux démontre le sérieux apporté tout du long par Marvel à sa franchise.

Sans même parler des surprises liées à la présence de certains personnages, le scénario en lui-même est déjà largement ponctué de ces renversements de situations, du côté des gentils comme des méchants. Ainsi même si certains seront plus faciles à deviner que d'autres voire carrément évidents, il y en a tellement qu'il y a fort à parier que vous ne pourrez pas tous les voir venir. On peut même dire que le film repose énormément sur ces effets, au point peut-être d'en faire trop, il est vrai, mais comment le lui reprocher lorsque d'autres blockbusters au budget comparable se contentent encore aujourd'hui du minimum syndical en matière d'écriture. Impossible donc de ne pas voir en The Winter Soldier un exemple à suivre pour certains cinéastes. 

tumblr_inline_n50gqsejgz1ri1zgs.gif

Le Winter Soldier du titre. On avait pas vu un méchant aussi stylé depuis un moment. Puissant et tenace, il est un adversaire redoutable même pour Cap. C'est dire s'il est dangereux. Ses apparitions et les combats qui s'ensuivent sont délectables. Finalement, le film comme le personnage méritent peu le titre de Winter Soldier tant ils réchauffent tous deux le coeur du spectateur. On apprécie d'autant plus ce bad guy mystérieux comparé au classicisme de Loki, tout en sourires et ricanements et qui au final ne fait jamais peur.

Avengers a posé de précieux jalons et l'on sent que Marvel a eu à coeur de reprendre la recette en la poussant un peu plus dans différentes directions. Résultat : beaucoup de personnages et de situations, mais encore une fois un excellent équilibre entre tous les éléments réunis. Peut-être un bémol lors d'une scène de retrouvailles où l'émotion voulue souffre d'un montage incohérent.

A Part ça, rien à redire, tout y est : action à cent à l'heure, spectacle, humour bien dosé et même cette fois une ambiance de thriller politique pour le moins intéressante qui finit de persuader, si besoin était, que les comics sont très loin d'être des divertissements insipides et tape-à-l'oeil si tant est qu'on en prend soin. Comme vous l'avez compris, c'est nettement le cas ici, avec derrière la caméra deux réalisateurs jusque-là inconnus, deux frères, Anthony et Joe Russo, qui devraient, après cette belle réussite, se voir confier d'autres projets d'envergure. On l'espère pour eux et pour nous aussi, surtout si c'est de même qualité.

NB : Une fois n'est pas coutume, restez jusqu'au bout du générique de fin pour apprécier non pas une, mais deux scènes bonus !

Et vous, vous la préférez comment la Veuve Noire ?

3790423-0219543625-8NWRu.gif

Black-Widow.gif

scarlett-johansson-captain-america-the-winter-soldier-deleted-scenes.gif

 de haut en bas : Iron Man 2, Avengers et Winter Soldier

Pourquoi je termine par cette image ? Et bien sachez-le, un élément importante du passé de Cap est visible dans le jeu vidéo et fait le lien avec l'intrigue du film. Mais ce n'est pas la seule raison de découvrir cette adaptation qui mérite beaucoup mieux que son anonymat.

Lire la Critique de Captain America : Super Soldier.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

Iron Man 2 [Cinéma/Critiques]

ironman21.jpg

Ce deuxième opus se fait un devoir d'étendre les enjeux amorcés dans le premier tout en levant le voile sur un pan de l'héritage familial Stark.

Disons-le d'emblée, cette suite ne joue clairement pas dans la même cour que son prédécesseur. Là où le premier volet était centré sur la naissance du super héros et surtout sur l'évolution d'un homme, ici il sera essentiellement question d'un bras de fer entre l'intégrité de la technologie Stark et les ambitions personnelles de l'armée avec en filigrane la vengeance d'un ingénieur russe pour le moins polyvalent. On évitera donc une comparaison simpliste et on appréciera donc différemment les ingrédients réunis.

Si à première vue, le contenu peut paraître un brin trop roboratif, surtout comparé au caractère épuré du premier, on réalise au final que le scénario est assez bien équilibré et plutôt malin de surcroît. Chaque personnage trouve naturellement sa place parmi les autres et les différentes intrigues se nourrissent entre elles sans se bouffer.

Robert Downey Jr excelle dans ce personnage à l'ironie mordante toujours sur le fil du rasoir. Son allergie aux compromis et aux responsabilités  lui vaut d'ailleurs ici d'être régulièrement la cible de ses ennemis comme de ses amis. Parmi ces derniers, on retrouve l'énergie et le charme de Pepper Potts incarné par Gwyneth Paltrow, toujours aussi maternelle avec Tony au point de prendre du galon malgré elle, ainsi que James "Rhodey" Rhodes, cette fois sous les traits de Don Cheadle, qui va étoffer le personnage en s'immisçant lui aussi davantage dans la vie de Tony et aussi celle d'Iron Man. Au point de voir leur relation souffler le chaud et le froid.

Côté bad guys, Sam Rockwell (Cowboys et Envahisseurs) nous gratifie d'une prestation encore une fois jubilatoire et s'autorise même un petit pas de danse à la Charlie et ses Drôles de Dames.

MickeyRourkeIronMan.jpg

Et puis il y a évidemment Mickey Rourke qui revenait sur le devant de la scène après des interprétations mémorables dans Sin City (dans le rôle de Marv) et The Wrestler. L'originalité de son personnage de Vilain est qu'il est tout à la fois muscle et cerveau, redoutable en face à face comme à distance. Sa discrétion par moment dans le film le sert plutôt bien puisqu'à chaque fois qu'il refait parler de lui ce n'est pas pour rien.

_-2010-iron-man-2-076-1349879099-1350477326.jpg

"Je vous ai à l'oeil , Tony !"

L'occasion est aussi donné à un tandem, et pas des moindres, de faire son entrée. Nick Fury/Samuel Jackson (Incassable, Avengers), qui était déjà apparu à la fin du premier volet, revient surveiller de près les agissements de Tony, mais cette fois en compagnie de Natasha Romanoff/Scarlett Johansson (Avengers, Her) alias La Veuve Noire. Laquelle va pouvoir exercer ses talents de diplomate comme de combattante. En préparation du futur Avengers, le Shield montre cette fois un peu plus que le bout de son nez. Un atout indéniable de cette suite.

image.jpg

Une pose qui assure le fan-service.

Iron Man est une adaptation de comics et reste à ce titre un divertissement calibré pour les fans d'action et d'effets spectaculaires. De ce côté le film assure, notamment avec une course de Formule 1 explosive et l'attaque de drones armés jusqu'aux dents en pleine exposition sans compter une soirée qui tourne au règlement de comptes.

En fait le seul véritable reproche qu'on puisse faire au film c'est ce choix scénaristique concernant le père de Tony. Il eut été plus intéressant et original de conserver sa réputation initiale de père égoïste et de ce fait son apport scientifique à la santé de son fils aurait été moins délibéré et plus ironique. En accord même avec la personnalité du héros et de son univers, ni tout blanc, ni tout noir.

Iron-Man-2-Jon-Favreau-Security-Mark-V.jpg

Jon Favreau, le réalisateur, s'octroie dans ce deuxième volet un rôle plus consistant que celui de simple chauffeur.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

vendredi, 28 mars 2014

Bright Star [Cinéma/Critiques]

BrightStarmovies91331521280800.jpg

Bright Star nous dévoile la rencontre, puis l'histoire d'amour intense, mais contrariée entre le poète John Keats et la couturière Fanny Brawne aussi étrangère aux subtilités de la poésie que lui aux fastes de la bourgeoisie.

Jane Campion avait déjà bouleversé critiques et cinéphiles avec son inoubliable Leçon de Piano. Une histoire d'amour adulte, tragique, mais emprunte de poésie et d'audace. Dire qu'elle était faite pour porter la vie de John Keats à l'écran n'est pas exagéré. 

Ici les personnages sont plus jeunes, l'amour incontestablement plus pudique, mais l'audace est toujours là dans le sens où l'époque et les moeurs dressent des obstacles de taille pour deux êtres à la condition sociale pour le moins opposée.

bright-star_27795_4ea6f03334f863633c0003cf_1320207029.jpg

John va initier Fanny à la poésie à sa demande. Mais inévitablement, les deux amants vont s'ouvrir l'un à l'autre et connaître l'amour avec un grand A, celui dont ils ignoraient tout, celui qu'ils n'imaginaient même pas.

Dans le rôle du poète John Keats, on retrouve Ben Wishaw. Un choix qui paraît, lui, peu audacieux étant donné la propension du comédien à se glisser dans des personnages romantiques en costume comme dans Le Parfum ou Cloud Atlas. Mais c'est sans compter sa capacité à dépasser les apparences de la redite. Son jeu toujours juste et nuancé donne la force et la douceur requises. Dès les premiers plans, il rayonne et en même temps semble n'être qu'une silhouette vague, un visiteur de passage. L'infortune de son personnage à promouvoir son talent n'y étant peut-être pas étrangère. Ce qu'il perd en renommée, il le gagne heureusement en intégrité, en passion.

A des années-lumière de son rôle de Sweet Pea dans Sucker Punch ou le plus contemporain Limitless, Abbey Cornish est LA révélation du film. La muse de Keats, la Bright Star c'est elle, c'est indéniable. Rapidement on se languit de son absence pourtant elle est presque de tous les plans, c'est dire à quel point sa beauté naturelle et son regard font leur effet. Elle campe avec énormément de conviction cette jeune femme qui jouissait simplement de la vie en en attendant rien de plus, sûre d'elle-même et de sa réussite. Sa rencontre avec Keats va bien entendu lui faire plus qu'entrevoir l'aube d'une nouvelle existence. Au départ unis par une amitié tendre et complice, les deux artistes vont lentement, mais sûrement mesurer combien le temps passé ensemble n'est plus aussi innocent qu'au début.

Par l'entremise de sublimes paysages de la campagne anglaise et des ambiances de saisons, Jane Campion invite la nature en tant que témoin et actrice privilégiés de cet amour de la déraison. Un ingrédient somme toute naturel pour un film sur la poésie. De manière moins démonstrative que Terrence Malick comme dans Le Nouveau Monde, mais cela fait aussi bien son effet et sert efficacement le propos. La nature inspire les deux amants semblant se faire l'écho extérieur des élans de leur coeur comme dans cette scène où des papillons volent et se posent dans la chambre en toute liberté. Une relation fusionnelle que la distance, l'entourage et la maladie vont régulièrement malmener, donnant lieu à maintes séparations et autant de tourments. Mais heureusement ou malheureusement :

L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent;
il éteint le petit, il allume le grand.

(Bussy-Rabutin, Hist. Amoureuses des Gaules)

Bright Star 2.jpg

La performance de Paul Schneider dans le rôle de Brown, l'ami (ultra) protecteur de Keats est remarquable elle aussi. Antipathique, mais entier, jaloux aussi, il est aussi touchant par son humanité et son indéfectible amitié envers le poète qu'il reconnaît lui être supérieur dans leur art commun.

C'est précisément à partir du moment où Keats tombe malade, que toute la magie calme et discrète du film tombe avec lui. On le voit tantôt alité, en piteux état, tantôt ressuscité et l'espoir d'un radieux avenir avec lui, mais le charme de cette union n'agit plus. Est-ce parce que nous ne sommes pas dupes du drame qui s'annonce ? On aimerait bien, mais le fait est que l'intensité des émois du jeune couple ne paraît pas toujours en adéquation avec la teneur des évènements. Un sentiment de lassitude nous prend alors.

Une faiblesse qui entache un peu l'oeuvre dans son ensemble dont la fin notamment souffre de l'absence d'un soubresaut du coeur qu'on aurait voulu partager, même dans ce qu'il a de plus éprouvant.

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez peut-être aussi :

            Le Parfum : histoire d'un meurtrier

Le Nouveau monde

 

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

lundi, 24 mars 2014

Her [Cinéma/Critiques]

3bf2e981.jpg

Sur le point de divorcer, Theodore Twombly fait l'acquisition d'un système d'exploitation révolutionnaire (OS 1), une IA évolutive qui de simple secrétaire va progressivement prendre de plus en plus de place dans sa vie et surtout dans son coeur.

De Spike Jonze, réalisateur de Dans la Peau de John Malkovitch, on pouvait tout attendre. Et le fait est que Her ne ressemble encore une fois à aucun autre film. Pourquoi ? Parce qu'il parvient à faire fusionner les genres et les émotions avec un équilibre et une cohérence que peuvent lui envier bien des cinéastes. Her c'est tout aussi bien un excellent film d'anticipation, qu'un excellent drame et qu'une excellente comédie sentimentale. Résultat : une proximité avec le spectateur, une forme d'introspection intime qui est en quelque sorte le reflet de la relation symbiotique naissant entre Théodore et Samantha. Ce qui en soi est tout à fait logique avec la volonté du réalisateur de nous confronter à notre rapport à l'autre, à la complexité des émotions qu'elles viennent de nos rencontres dans la vie réelle ou bien via nos connexions avec le virtuel.

Si le scénario est réussi et là où Spike (également auteur) montre particulièrement son intelligence c'est aussi parce qu'il ne se place jamais en juge de ses personnages et des situations qu'ils expérimentent. Il ne fustige ni ne fait l'éloge d'aucun des comportements qu'il met en scène. Il fait simplement en sorte de nous questionner, de nous révéler à nous-mêmes. La société qu'il dépeint c'est la nôtre et les êtres qui y évoluent c'est nous, des gens que l'on connait, des amis, peu importe, mais ça nous ressemble de près ou de loin, ça nous parle. On s'implique donc naturellement très vite émotionnellement et à aucun moment on ne veut lâcher prise. On est connecté au film. 

her-film-02.jpg

Le métier de Theodore ? Ecrire de belles lettres à la place des autres. Une simulation en quelque sorte. Dire qu'il va expérimenter le principe de l'arroseur arrosé n'est pas exagéré.

Dans la peau de Theodore, Joachin Phoenix. Le comédien nous avait déjà beaucoup ému dans des films comme Le Village ou Two Lovers. Dans Her, sa sensibilité explose à chaque instant. Il porte le film sur ses épaules et on fait littéralement corps avec lui. D'une humanité désarmante, il est le miroir qui nous renvoie à nous-mêmes, à nos forces, nos faiblesses, nos doutes et nos questionnements existentiels en lien avec la technologie ou non d'ailleurs tels que : qu'est-ce qui définit l'amour ? Où commence-t-il, quand s'arrête-t-il ? Qu'est-ce qui définit ce qui est réel ? Le toucher, l'élément physique sont-ils indispensables dans l'un comme dans l'autre ? A quel moment commence-t-on à être humain ? Qu'est-ce qui définit l'humanité ?

Si Scarlett Johansson (Iron Man 2, Captain America 2, Avengers, Lucy) n'est présente que par la voix, elle est n'est pas diminuée pour autant tellement elle se donne dans cet avatar qui se découvre au fil des jours et nous fait découvrir la personnalité de Theodore. A ce titre la VO est rudement recommandée pour apprécier l'authenticité du jeu autant que le timbre si particulier de l'actrice.

En complément de ce casting avisé, on retrouve également dans de solides prestations Amy Adams (Man of Steel), Rooney Mara (The Social Network, Millenium US) et Olivia Wilde (Cowboys et Envahisseurs, Time Out).

Spike Jonze maîtrise totalement son sujet et les bonne idées fusent constamment que ce soit dans l'intrigue ou dans la mise en scène tout en restant d'une exemplaire sobriété. Là où d'autres auraient perdu le fil, lui va jusqu'au bout sans jamais tomber dans le piège du grotesque ou du spectaculaire. L'idée originale a ce petit grain de folie qui suffit et l'avoir traitée de manière aussi réaliste, aussi sincère prouve combien elle lui tenait à coeur et à quel point il souhaitait la partager. On le remercie énormément de ce cadeau qu'il nous fait et dès lors on a qu'une seule envie : le partager avec tout le monde.

En résumé, Her est sans nul doute l'une des plus belles lettres d'amour d'un cinéaste aux spectateurs. Avouez qu'il serait criminel de passer à côté. Une fois n'est pas coutume, un film d'une grande intelligence qui n'a pas l'honneur des grandes salles. Comme si l'intelligence était nocive pour notre société...


 

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

samedi, 22 mars 2014

The Raid [Cinéma/Critiques]

the-raid-617x837.jpg

 Une escouade d'élite tente d'investir un immeuble infesté de criminels afin d'arrêter une bonne fois pour toutes le chef mafieux qui est à leur tête. Une tour qui va rapidement devenir infernale lorsque l'intrusion des policiers va être connue de tous ses peu recommandables locataires.

 

Précédé d'une réputation de film d'action culte, de nouvelle référence cinématographique des arts martiaux, The Raid est-il finalement la tuerie tant annoncée ?

Disons-le d'entrée de jeu, si les fans de Ong Bak ou de Banlieue 13 retrouveront avec bonheur des chorégraphies similaires, The Raid est loin d'être un simple amalgame des deux. Loin s'en faut.

Pour commencer l'art martial mis à l'honneur cette fois est le silat et non le muay thaï, même si les profanes leur trouveront facilement des points communs. Le film de Gareth Evans a également sa propre personnalité grâce à un scénario malin qui ne se dévoile que progressivement et un savoureux mélange de genres qui réserve au milieu d'une orgie d'action effrénée quelques beaux moments de tension. C'est là qu'on se rend compte que le film ne se contente pas de se limiter à un concept séduisant sur le papier. 

The Raid possède également son propre style en utilisant au mieux tous les éléments mis à sa disposition : gestion de l'espace, placement des caméras, profils des personnages, diversification de l'action.

Une action qui ne déçoit pas et qui surprend plus d'une fois. Si dans une première partie les fusillades ont le beau rôle sans toutefois révolutionner le genre, les combats avec armes de corps corps et à mains nues prennent le relais jusqu'à la fin. Et là la violence et l'inventivité vont crescendo. Le rythme et l'intensité des combats laissent le spectateur souvent à bout de souffle et certains plans donnent véritablement le frisson surtout en ce qui concerne les projections. Les corps défient la gravité, mais de manière naturelle contrairement à trop de films asiatiques dans lesquels on décèle la présence de câbles pour faciliter des mouvements par ailleurs peu crédibles. Ici, pas de ce genre d'artifices : C'est à la fois brut et fluide pour le plus grand plaisir des yeux. On repense à la meilleure séquence de L'Honneur du Dragon avec Tony Jaa, séquence au cours de laquelle il affrontait une armada de sbires en un massacre ahurissant qui mêlait de manière unique violence et beauté chorégraphique. Ajoutez-y de l'hémoglobine et vous obtenez The Raid.

Gareth Evans a trouvé son Tony Jaa à lui en la personne de Iko Uwais. C'est en tournant un documentaire sur le Silat, que le réalisateur gallois a trouvé fortuitement les composants de The Raid. Au bon endroit, au bon moment !

Avec la progression des personnages étage par étage vers le sommet de l'édifice en affrontant des ennemis de plus en plus redoutables le film s'apparente dans sa structure à un jeu vidéo. Même si ce n'est pas délibéré, le réalisateur avoue que c'est plutôt flatteur et puis cette forme de narration en soi n'a rien de nouveau. Il suffit de se rappeler la dernière partie du Le jeu de la Mort avec Bruce Lee, Bruce Lee qui est justement l'une des grandes influences de Gareth Evans. La boucle est bouclée.

On pourra tiquer sur la répétitivité de certains combats et sur certaines scènes un peu abracadabrantes, mais le fait est que le réalisateur n'en abuse pas et qu'à partir du moment où les protagonistes encaissent des dizaines de coups dont un seul tuerait un ours dans la force de l'âge on se dit que de toutes façons ça fait un peu partie du jeu.

Cerise sur le gâteau, c'est l'illustre Mike Shinoda qui a été en partie chargé de la BO du film. On retrouve donc des compositions typiques de Linkin park qui emballent efficacement l'ensemble.

Succès oblige, un deuxième opus a vu le jour dont la bande-annonce est d'ores-et-déjà dispo sur le net. Les premiers retours en avant-première le présentent déjà comme un monument. Avis aux amateurs.

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mercredi, 12 mars 2014

Dallas Buyers Club [Cinéma/Critiques]

Dallas_Buyers_Club_10.jpg

Accro à l'argent, au sexe, à l'alcool et à la drogue. Irascible, vulgaire et homophobe, Ron Woodroof n'a franchement rien d'un héros. Le jour où il apprend qu'il est séropositif, sa volonté de refuser une mort programmée dans 30 jours va progressivement l'amener à combattre la maladie, à fournir une aide médicale adaptée et à dénoncer les aberrations du lobby pharmaceutique.

Si Matthew McConaughey s'était déjà illustré dans des rôles sérieux et émouvants comme dans Le Droit de Tuer, Amistad et Contact, il est connu aussi et peut-être surtout pour ses prestations dans des comédies romantiques légères voire superflues qui avaient tendance à le sous-employer voire à le décrédibiliser. On craignait de le voir condamné à jouer les playboys de service et même de finir par disparaître du grand écran (qui a dit Gerard Butler ?)

Mais conscient qu'il vaut certainement mieux que cette carrière en dents de scie (ça tombe bien, moi aussi !) il fait un come-back remarqué dans La Défense Lincoln. S'il avait déjà joué le défenseur des causes perdues dans Le Droit de Tuer et Amistad, dans ce film il ajoutait pourtant une corde à son arc grâce à une intrigue originale et un rôle plutôt à contre-emploi en incarnant un avocat prêt à toutes les bassesses pour arriver à ses fins. Depuis il y a eu d'autres films, comme Mud et Killer Joe, des oeuvres dramatiques, viscérales ou son jeu se nuance encore davantage, où il s'autorise enfin la noirceur.

En endossant le premier rôle de Dallas Buyers Club, Matthew fait plus que livrer une performance physique proche de celle de Christian Bale dans The Machinist, il se dévoile comme jamais.

Loin de son image propre de héros musclé, viril et séducteur, il se montre avant tout pathétique et détestable, une sorte de débris humain résigné dans son auto-destruction. Et c'est pourtant sa mort annoncée qui va le réanimer et lui redonner malgré lui l'envie de vivre autrement.

Dallas-buyers-club-01.jpg

 Sur sa route il va croiser Rayon, un transsexuel atteint comme lui du Sida et avec lequel va naître contre toute attente une complicité salvatrice pour les deux hommes.

C'est le très polyvalent Jared Leto (acteur dans Requiem for a Dream, Lord of War et Mr Nobody et chanteur/leader du groupe 30 seconds to Mars) qui prête ses traits et sa grâce innée à ce personnage immédiatement attachant et crédible. S'il a déjà joué par deux fois des rôles mémorables de toxicos, il est à nouveau très loin de se limiter à cela. Si Jared n'avait plus besoin de prouver son talent d'acteur, il profite lui aussi de ce film pour mettre la barre encore plus haut. Car lui aussi se donne corps et âme comme jamais et la performance conjuguée des deux comédiens nous vaut un duo savoureux aussi drôle que bouleversant. Autant dire que l'un comme l'autre n'a pas volé son Oscar.

A noter que c'est l'occasion pour Matthew de retrouver Steve Zahn, son comparse de Sahara, dans le rôle d'un ami flic et Jennifer Garner (Men, Women and Children), sa partenaire de Hanté par ses ex, en infirmière rebelle.

Passionnant, instructif, révoltant, amusant, déchirant, le film jongle parfaitement entre les thèmes et les émotions. Il n'oublie pas non plus d'immerger au mieux le spectateur dans le quotidien difficile et imprévisible des malades du Sida en montrant l'intolérance et la  misère sexuelle inhérentes à la maladie surtout à cette époque et en simulant efficacement par un mixage son les crises imminentes de Ron.

Auréolé par trois Oscars (ceux précités plus celui des meilleurs maquillages), l'histoire vraie de Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée revient avec bonheur sur grand écran. Maintenant que vous connaissez toutes les bonnes raisons d'aller le voir, vous n'avez plus aucune excuse.

 

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez peut-être aussi :

Flight

 

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air