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mercredi, 30 avril 2014

Les Aryens [Vidéos/Docs]

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L'un des moments forts du film : une rencontre pour le moins paradoxale. Cet homme de démord pas de ses idées racistes tout en se révélant un amoureux de la nature avec un grand N. Il ira jusqu'à inviter la réalisatrice à enlacer un arbre ce qu'elle fera en profitant de cet échange inespéré pour enrichir la perception de son interlocuteur.

Partant de son histoire personnelle, la réalisatrice allemande d’origine ghanéenne Mo Asumang interroge le concept d’"aryanité", terreau toujours fertile des théories racistes. Bravant les intimidations et les silences obstinés, elle part à la rencontre des néonazis pour décrypter leurs motivations et les confronter à leurs incohérences.

Une enquête aussi audacieuse dans la forme que stupéfiante dans le constat qu'elle dresse : Les Aryens sur Arte+7

 

 

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mardi, 29 avril 2014

Time Out [Cinéma/Critiques]

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Un duo...qui manque de saveur

Time is Money. Le temps c'est de l'argent. Cette maxime connue de tous est le parfait slogan pour ce film d'anticipation au concept aussi effrayant que passionnant : Et si le temps était devenu l'unique monnaie ? Imaginez qu'au lieu d'avoir des euros sur votre compte en banque, vous aviez votre temps de vie restant.

Dans Time Out une fois atteint l'âge de 25 ans vous ne vieillissez plus. Ce qui amène des paradoxes surprenants comme de voir vos parents aussi jeunes que vous. Revers de la médaille, pour continuer à profiter de votre éternelle jeunesse et des joie de l'existence il vous faut impérativement gagner du temps supplémentaire faut de quoi c'est la mort assurée en une seconde.

Tous les moyens sont bons : travail légal, vol, don.

Le problème c'est que les prix ont une fâcheuse tendance à augmenter du jour au lendemain, privant plus d'un honnête citoyen de sa vie même. Les prix s'envolent et les hommes tombent.

Will Salas (Justin Timberlake, The Social Network) va être à la fois victime et bénéficiaire de ce système. Mais comme c'est le héros et que c'est un film, il décidera de se venger en prenant soin de penser aux autres, convainquant dans sa croisade humanitaire Sylvia Weiss, (Amanda Seyfried, Jennifer's Body) la fille d'un opulent banquier avec laquelle ils s'improviseront Bonnie and Clyde du futur.

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Olivia Wilde, reine de la SF (Tron Legacy, Cowboys et Envahisseurs, Her) participe à ce qui est sans doute la meilleur scène du film de par son caractère emblématique et émotionnel. Dommage que le film devienne aussi avare par la suite en la matière.

Grand spécialiste des questions éthiques, Andrew Niccol nous avait déjà régalé avec une critique juste et détonante d'une société élitiste (Bienvenue à Gattaca) de la télévision et des médias (Scénariste de Truman Show) du cinéma et de la célébrité (Sim0ne) et de la vente d'armes adoubée par l'Etat (Lord of War).

Avec un postulat de départ tel que celui de Time Out, on se dit naturellement que c'est une nouvelle fois un sujet en or pour un cinéaste aussi engagé et inspiré. Pour autant, Niccol est-il parvenu à exceller comme avant ? Malheureusement non, il faut en convenir.

Si le film, surtout dans sa première partie, dresse un portrait convainquant de cette dictature, il perd progressivement sa force malgré de bonnes idées tout du long. Une mise en scène trop convenue et des personnages manquant de profondeur en sont principalement la cause. Le fait notamment d'avoir attribué le premier rôle à Timberlake se révèle maladroit au final. L'acteur fait ce qu'il peut, mais sa prestation renvoie à d'innombrables autres sauveurs lambdas du septième art et son statut hollywoodien nuit à la crédibilité de son rôle de prolétaire rebelle. D'autant qu'une fois jeté dans l'action, il tire et frappe comme s'il avait fait ça toute sa vie. Un peu trop gros !

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Cillian Murphy (28 jours plus tard, Batman Begins, Inception) incarne Leon, un Gardien du Temps opiniâtre lancé aux trousses du tandem. Le personnage est intéressant, mais là encore, on sent que la psychologie est survolée.

Le film est à voir car son propos original fait indubitablement écho à notre quotidien, mais ce n'est pas le grand film d'anticipation qu'on pouvait attendre légitimement de Niccol qui semble plus avoir été sur ce projet un artisan réalisant une simple commande. On doute que le cinéaste ait pu avoir un réel droit de regard sur le casting, le scénario et l'esthétique générale tant le tout manque d'intensité et de personnalité. Time Out ne manque pas d'intérêt, mais il manque de coeur, de passion. Et puis certaines erreurs ne sont pas pardonnables et tuent toute crédibilité comme ces banques du temps absentes de tout système de sécurité. Même pas un seule garde !

Puisqu'on parle de banque, l'analogie avec notre système actuel est évidente, notre équivalent en euros devenant bien trop souvent le baromètre de notre bonne santé, de notre bonheur à nos yeux et aux yeux de la société. Ajoutez à cela cette merveilleuse expression de "Pouvoir d'Achat" si chère à nos publicitaires et nos politiques (un pléonasme ?) et tout est dit.

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A noter que le titre original In Time paraît pour une fois moins approprié que son équivalent français puisque dans le film une banque de don du Temps porte l'enseigne Time Out et que Time Out peut se traduire par A Court de Temps (bien connu des gamers).

Anecdote intéressante pour les cinéphiles, Justin Timberlake, Amanda Seyfried et Olivia Wilde avaient tous trois déjà partagé une affiche, celle du film Alpha Dog.

 

 

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samedi, 19 avril 2014

PEGI : l'évolution à pas de fourmi ! [Jeux Vidéo/Société]

La nouvelle est tombée il y a quelques jours : notre assemblée nationale a voté un amendement pour reconnaitre officiellement la classification PEGI et ses vertus, seul (faible) rempart entre des jeux vidéos de plus en plus adultes et accessibles dans leur contenu et des joueurs de plus en plus jeunes et tentés d'y poser les yeux (évidemment).

Ce qui n'était jusqu'alors qu'une simple recommandation deviendrait de ce fait obligatoire puisque désormais  sous couvert de la loi ? Les articles me paraissent encore trop flous à ce sujet. Mais c'est pourtant ce qu'il importe de savoir et d'énoncer clairement.

En relisant un article, j'ai compris que le PEGI sera obligatoire dans le sens où la France n'acceptera de vendre des jeux que s'ils sont estampillés PEGI et que le contenu sensible y est clairement affiché. Mais il demeurera visiblement qu'une simple recommandation en ce qui concerne l'âge des joueurs, ce qui est d'une absurdité totale. Pourquoi faire les choses à moitié ? Pourquoi ? Parce qu'on a des années de retard, parce qu'on ne prend pas le taureau par les cornes, on brode, on temporise, on fait dans la symbolique, mais personne n'ose mettre les pieds dans le plat. Le réalisme et la violence des jeux sont en train de monter d'un cran, on astique déjà les casques de réalité virtuelle et pendant ce temps les politiques se félicitent d'avoir assimilé le PEGI. C'est à pleurer, mais pas de rire !

Voici les textes de loi, un grand merci à Shiva pour ses éclaircissements et ses recherches ci-dessous :

L'article du SEll

Amendement N°68

Amendement N°344

Extrait de l'amendement N°68 :

Ainsi, la loi du 17 juin 1998, relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs, a prévu que ces supports fassent l’objet d’une signalétique spécifique. Il était prévu que l’administration fixe les caractéristiques de cette signalétique – ce qui ne s'est pas fait de façon satisfaisante.

Le paragraphe souligné explique bien la raison de ce choix : l'administration avait la possibilité de faire quelque chose mais elle n'en a jamais eu les moyens. Du coup, on laisse le privé endosser le rôle d'un service public... (Shiva)

Autre changement annoncé : une signalétique plus claire et détaillée sur les jaquettes comme en magasins, ce qui ne serait évidemment pas du luxe, les parents étant encore bien trop ignorants à ce sujet.

La signalétique elle-même sera intégralement gérée par les éditeurs de jeux eux-mêmes, ce qui peut paraître peu objectif et risqué. L'assemblée a visiblement misé sur la confiance. Espérons qu'elle sera méritée et pas l'origine de nouveaux débordements qui viendraient saboter cette prise de conscience.

Mais quoi qu'il en soit, il demeure une problématique de taille qu'on ne mentionne nulle part : la sensibilisation et la responsabilisation devant nécessairement accompagner cette volonté de mieux protéger les mineurs. Parce que faire l'apologie d'un système alors que rien ou presque auparavant n'a facilité son assimilation relève de l'hypocrisie.

Le rôle des vendeurs est primordial dans cet enjeu. Pourtant il n'apparaît nulle part dans cette évolution. Si le PEGI est effectivement obligatoire, il apparaît inconcevable que les commerçants les plus laxistes continuent à respecter la signalétique selon leur bon vouloir en dépit de leur indéniable responsabilité à ce niveau. La présence d'un parent aux côtés de l'enfant et son accord ne devrait plus également de ce fait être un argument suffisant pour ignorer la classification.

Et si aucune campagne de sensibilisation digne ce nom à l'échelle nationale via tous les médias disponibles n'est pas mise en place, encore une fois, les intéressés passeront à côté et cette victoire se transformera vite en poudre aux yeux. On garde encore en mémoire le notoirement désastreux spot du PEGI pour se valoriser auprès des familles qui au lieu de décrypter son système et faire reconnaître ses bienfaits, ne faisait que creuser le fossé des générations en caricaturant l'aspect geek et élitiste du jeu vidéo. Ou comment se tirer une balle dans le pied. Plus maladroit, tu meurs !

Oeuvrant personnellement et énergiquement depuis l'année dernière pour une meilleure reconnaissance du PEGI aux yeux de tous (politiques compris) je ne peux que me féliciter de cette avancée. Il serait prétentieux de ma part de penser que j'ai pu y jouer un rôle, mais ayant reçu une réponse positive et encourageante d'un courrier alarmant envoyé à la ministre des Affaires Sociales et de la Santé Marisol Touraine, j'aime à penser que mon initiative a pu nourrir d'une manière ou d'une autre la réflexion et la faire progresser dans le bon sens.

Mais triste consolation quand on constate le décalage entre les besoins réels et les actes. Moi qui avais remis à plus tard un projet de pétition en ligne, il va sans doute falloir remettre ça au goût du jour...

 

Lire mes articles précédents à ce sujet

 

 

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jeudi, 17 avril 2014

All of Me par John Legend [Vidéos/Clips]

Si vous espérez une petite chute originale, je vous rassure, elle est présente, ce qui ne fait que sublimer cette chanson déjà puissante au demeurant.

 

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dimanche, 13 avril 2014

Week-end Vert au Parc de la Rabière [Photos]

Bon on reprend les bonnes vieilles habitudes avec une série de dix clichés triés sur le volet et l'inévitable photo bonus, tout cela pris dans le magnifique Parc de la Rabière à Joué-Les-Tours lors du week-end vert. Enjoy !

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La Photo Bonus

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vendredi, 11 avril 2014

Mon iPhone me harcèle ! [Société]

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Si comme moi vous êtes du genre à utiliser votre portable au minimum de ses fonctions (ce qui en soi représente déjà pas mal de fonctions) et que vous vous passez allègrement d'Internet sur ce support, vous avez sans doute souscrit à un forfait vous octroyant peu de mémoire gratuite pour cet usage.

Ce mois-ci, mon iPhone m'avertit que je suis à 15 mo sur 20 et que si je dépasse cette limite j'aurais droit à une facturation en règle. Comme je l'ai précisé, ne surfant jamais sur le web depuis mon portable et n'utilisant aucune application, je reste perplexe devant cette annonce. A peine ai-je vérifié l'info sur mon compte que je me vois passer de 15 mo à 17 mo. Et là je commence sérieusement à voir rouge. A ce train-là c'est sûr je vais avoir droit à des coûts supplémentaires très fâcheux d'autant qu'ils sont injustifiés.

Comme je veux me convaincre qu'il y a une raison à cela, autre que celle de l'honnêteté discutable de l'opérateur, je fais des recherches et j'apprends qu'il est nécessaire de désactiver certaines options dans les réglages (voir le lien plus bas).

Mais à peine soulagé d'avoir évité le pire, je subis un effet secondaire inattendu : l'intervention systématique de mon iPhone, décidément très prévenant, qui me rappelle que les données cellulaires sont désactivées (bah, oui, crétin, je le sais , c'est moi qui les ai désactivées !!! Tu devrais le savoir quand même !!! T'es mon iPhone, ou t'es pas mon iPhone ???)

J'avoue que quitte à être harcelé, j'aurais préféré que ce soit avec la voix de Scarlett Johansson comme dans Her (oui pub complètement gratuite pour un film génial !)

Nouvelle recherche qui m'apprend qu'il faut télécharger une application (Popup Blocker) qui ne peut fonctionner que si l'appareil est jailbreaké (débridé). Il y avait une solution plus simple qui consistait à supprimer les notifications dans les réglages, mais ça je l'avais déjà fait. Si vous avez d'autres solutions, témoignages et éclaircissements à apporter à ce sujet, n'hésitez surtout pas. Merci d'avance.

 

iPhone et iPad (modèles Cellular) : réglages des données cellulaires et utilisation de celles-ci

 

 

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jeudi, 10 avril 2014

Wasting My Young Years [Vidéos/CLips]

 Si vous aimez, vous aimerez peut-être aussi :  Seven Devils et Breath of Life par Florence and The Machine

 

En bonus une magnifique version au clavier :

 

 

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mardi, 08 avril 2014

Django Unchained [Cinéma/Critiques]

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Auréolé d'un énorme succès autant critique que publique, le dernier Tarantino a semblé faire l'unanimité. Pour autant, il est toujours intéressant après un tel raz de marée médiatique qui laisse peu de place à la nuance de se pencher sur l'oeuvre avec un regard vierge et un esprit simplement curieux.

Après un Boulevard de la Mort excessivement lent, poussif et bavard où l'on sentait clairement que Tarantino cherchait avant tout à se faire plaisir et un Inglorious Bastards plus roboratif et inspiré, mais loin du western de la 2nde guerre mondiale annoncé (quasiment aucune scène d'extérieur, le concept des Bastards devenant anecdotique), Tarantino nous livrait cette fois un véritable western, toujours gorgé de références à ces amours cinéphiles de jeunesse en l'occurence le Django original.

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Le film contient de bonnes idées comme cette improbable collaboration d'un chasseur de primes/dentiste et d'un esclave/tueur né. Mais diluées dans une mise en scène paresseuse, on les oublie très vite.

Sur le papier l'histoire a tout pour séduire : Un esclave libéré par un chasseur de primes devient mercenaire à son tour et ensemble ils décident de libérer la femme du premier retenue captive dans la propriété d'un esclavagiste sans pitié.

Lorsqu'on sait que la dite histoire va être dirigée par Tarantino et incarnée par un casting en or, impossible de se dire que le film va passer à côté de son potentiel. C'est malheureusement le cas.

Pour commencer, parlons du héros, le fameux Django dont le D ne se prononce pas. Et bien le premier défaut le concernant qui saute aux yeux c'est que rien n'est fait pour le rendre attachant, crédible. C'est le héros, on le sait, c'est évident, mais son combat ne suscite jamais ou presque l'émotion encore moins la révolte. Le personnage est vide, creux. Il passe du statut d'esclave à celui de pistolero à la vitesse d'une balle. Là où on aurait pu espérer une forme d'apprentissage qui aurait permis de donner une épaisseur, une proximité au personnage on a droit à une formule expéditive, symptomatique de la simplicité qui caractérise l'ensemble de l'oeuvre. 

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Jamie Foxx (Amazing Spiderman 2) aux côtés de Franco Nero (méchant dans 58 Minutes pour Vivre), le Django original.

Même l'évocation du passé du couple est ratée car réduite à sa plus simple expression. En fait le problème est simple : Tarantino n'a mis de l'émotion nulle part. On ne croit pas au couple car leur amour n'est jamais représenté à l'écran, et comme on ne croit pas au couple, on ne se sent pas concerné par leur histoire pourtant dramatique. Kerry Washington qui joue la femme de Django a beau être malmenée, on ne souffre pas pour elle ni à la place de Django, témoin forcé. On regarde passivement les scènes clés comme autant de tentatives vaines de la part de Tarantino de susciter un trouble, une tension, de construire un climax comme il avait réussi brillamment dans Inglorious Bastards. On comprend toutes les intentions, mais il n'y a aucune âme dans ce que l'on voit. Tout reste désespérément vain. La magie n'opère pas, on voit trop les ficelles. Tarantino se contente de filmer, de raconter. Il ne parvient pas à insuffler l'énergie, le feu qui caractérisent ses oeuvres passées.

Car Django Unchained est une histoire de vengeance et le thème est loin d'être inconnu au cinéaste qui nous a régalé avec son diptyque Kill Bill. Si Django avait été tourné avant Kill Bill, on aurait pu être plus clément à son encontre. Mais ce n'est pas le cas. Et au moment où on s'attend à voir le génie d'un passionné imbiber la pellicule avec autre chose que de grosses giclées de sang qui finissent par faire sourire, on assiste, perplexe, à une sorte de démo de luxe. On a l'impression de voir ses débuts. Oui on croirait que Tarantino, vidé lui-même de sa substance, nous ressert ses anciennes recettes, nous pond un best of déguisé, tourne en rond car il n'a finalement rien à dire de nouveau. Jusqu'à s'auto-plagier ? Oui, carrément.

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Don Johnson, méconnaissable, compose un riche maître de plantation qui va apprendre à composer justement.

Le mercenaire joué par Christoph waltz ressemble trop à son personnage de Nazi de Inglorious Bastards. Il est peut-être du bon côté cette fois, mais cela devient un détail en regard des manières et des discours empreints de la même onctuosité qui finit par agacer. Mais la ressemblance ne s'arrête pas là. Car Tarantino se permet même de reprendre une astuce narrative de Inglorious Bastards : le changement de langue. Et pour les mêmes fins. Empêcher d'être compris par un tiers caché à proximité. C'est quand même un signe qui ne trompe pas.

Et comment ne pas voir dans le repas emblématique réunissant tous les personnages, une tentative de reproduire maladroitement l'intensité crescando de Inglorious ? Sauf que le résultat est non seulement prévisible, comme tous les rebondissements du film d'ailleurs, mais infiniment moins percutant. Une sorte de version allégée.

En gros, si vous n'avez jamais vu un Tarantino,  Django Unchained est idéal. Vous apprécierez ou non le style de l'auteur, mais vous ne souffrirez pas d'y voir un manque évident d'inspiration et de saveur.

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Dicaprio : look dément, mais interprétation bridée par un scénario qui manque de souffle.

Vous me direz : Et Dicaprio (Inception, Les Noces rebelles) en méchant, ça doit le faire quand même ! Ca c'est une putain de bonne idée qu'on peut pas lui enlever ! Effectivement, c'était d'ailleurs le premier argument qui me donnait envie de découvrir le film. Mais même à ce sujet, impossible de ne pas ressentir une certaine frustration. L'acteur donne toute la mesure de son talent, allant jusqu'à continuer une scène malgré une blessure, mais à l'image du film on sent bien que son personnage est réduit, limité et qu'il n'exprime pas totalement sa folie.

Heureusement, la folie et la surprise sont quant même bel et bien au rendez-vous ? Où donc ? Et bien sur le visage et dans la voix de Samuel Jackson (Avengers, Iron Man 2, Incassable), qui, s'il n'avait pas le CV qu'on lui connait, pourrait faire figure de véritable révélation. C'est bien simple, il est méconnaissable à tous points de vue, on ne l'avait jamais vu ainsi. Non seulement, il est incroyablement crédible dans ce contre-emploi de serviteur totalement servile et corrompu, mais son interprétation offre le seul véritable intérêt du film. La seule chose qu'on ne regrette pas, c'est lui. Il est parfait. C'est à se demander si Tarantino n'as pas construit un scénario prétexte autour de lui tellement il sublime tout le reste. Pour se faire pardonner de l'avoir sous-employé dans Kill Bill 2 ? En tout cas une initiative salutaire à plus d'un titre.

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Appréciez ce regard noir de Samuel Jackson, c'est là seuls que résident le génie et la folie, grands absents de ce Django Unchained, qui n'a de déchaînée que l'ambition.

 

Dédicace et remerciements à Rémy/Mémoires de Joueurs sans qui, sans doute, cette critique serait restée dans... ma mémoire !

 

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jeudi, 03 avril 2014

Facebook, Oculus Rift, Kickstarter et Internet [Société]

 facebook,oculus rift,kickstarter,internet,google,youtube

Tout ce qui s'achète, Mark le guette !!!

Depuis la nouvelle du rachat de l'Oculus Rift par facebook, tout le monde y va de son petit coup de gueule et de son analyse. A raison. Ce rachat est symptomatique de la manière dont la société fonctionne et fonctionnera encore plus dans les années à venir. Le succès entraîne le pouvoir et le pouvoir entraîne la corruption, celle des hommes et aussi des idées.

Personnellement, étant gamer, mais assez peu porté sur la technologie dernier cri, j'ai suivi l'évolution de l'Oculus Rift avec curiosité, mais sans grande passion non plus même si à une époque je rêvais qu'une telle technologie voie le jour.

Le problème avec la technologie, c'est qu'elle a une fâcheuse tendance à échapper au contrôle, à commencer par celui de ses créateurs. Et une fois de plus la réalité rejoint la fiction.

Si l'on parle ici du rachat d'une technologie Hi-tech au service du divertissement, donc à priori raisonnablement problématique, c'est ce qu'elle sous-entend pour son utilisation à venir et le rachat à venir d'autres technologies plus sensibles encore qui portent vraiment à conséquence et a de quoi inquiéter. Car ce n'est évidemment que le début. Qu'est-ce qui pourrait arrêter Zuckerberg et consorts sur leur lancée puisque tout le monde semble vouloir leur manger dans la main, puisqu'on sait qu'aujourd'hui l'argent achète tout : raison, morale, conscience.  Tel des enfants-rois, ces nouveaux nababs s'approprient une technologie destinée à la base au grand public et lié à un autre secteur que le leur.

Tout le monde ou presque semble vouloir boycotter le nouveau et très incertain projet lié à l'Oculus Rift en dépit des démarches pour rassurer faites par Zuckerberg et Carmack dont on peine également à se fier étant donné qu'une preuve a été rapportée comme quoi Zuckerberg a été vu dans les locaux de la société un mois avant le rachat.

Mais est-ce que le problème ne remonte pas dès la mise en place du Kickstater du projet ? Bah oui, parce que comme je l'ai dit précédemment, le succès engendre la corruption. Dès qu'un système a prouvé son efficacité, il attire invariablement la convoitise et le profit plus que de raison. Les sociétés et les individus qui resteront intègres seront pollués, éclipsés par les autres. Cela se vérifie partout. Et quand cela ne se vérifie pas, c'est que c'est encore plus vicieux.

Les campagnes Kickstarter peuvent générer des montants exorbitants. Mais qui nous dit que le budget requis pour le projet n'est pas déjà en possession des sociétés dans certains cas et que l'argent obtenu ira bel et bien intégralement où il est censé aller ? Nous ne sommes pas dans les coulisses, nous ne pouvons que faire confiance aveuglément. Et faire confiance aveuglément dans la société qui est la nôtre c'est un véritable luxe surtout lorsque de l'argent est en jeu. Nous ne savons jamais ce que nous finançons. Et le pire dans tout ça c'est que lorsque nous savons que nous avons été trompés, trahis, volés, nous continuons à cautionner, à encourager nos tortionnaires comme si de rien n'était. Ce n'est donc pas près de s'arrêter.

facebook, Google, Youtube et j'en passe, ils ont été reconnus coupables d'une manière ou d'une autre d'avoir abusé de notre confiance, d'avoir caché des informations les concernant et exploité des informations nous concernant. Google a même été contraint de le préciser sur sa page d'accueil. Nous avons tous vu ce message. Nous ne pouvons pas prétendre l'ignorer. Et pourtant, est-ce que nous avons changé nos habitudes, est-ce que nous avons décidé pour leur rendre leur monnaie de leur pièce de les boycotter, de cesser d'alimenter leur fortune en dollars et en vies privées ?

Quand youtube nous a contraint à lier notre compte à Google pour pouvoir continuer à commenter, combien avons-nous été à refuser cette dictature ? (je suis heureux de faire partie des irréductibles). La stratégie est pour le moins vicieuse, une fois n'est pas coutume. Totalement addict à une habitude (Commenter sur Youtube par exemple), une fois qu'une nouvelle condition est imposée pour profiter de ce service, la plupart d'entre nous est incapable de faire marche arrière. 

Malgré les contestations et les annulations de précommandes, si demain facebook lie l'Oculus Rift à son réseau social, nous permettant par exemple de visiter des "amis" n'importe où dans le monde en 3D pour une somme raisonnable, est-ce que pour autant la majorité d'entre nous refusera ce "service" ?

facebook nous promet qu'il sera toujours gratuit à ses utilisateurs, mais en même temps on a rien signer, et puis s'il change de nom ou si le projet Oculus Rift qu'il peut lier à facebook porte un autre nom...Il y a tellement de façons de retourner sa veste...Le projet Oculus Rift en est d'ailleurs une belle preuve !

Nous aussi nous sommes des enfants-rois qui une fois que nous avons goûté à une technologie, un service, ne pouvons plus nous en passer, et tant pis si le prix à payer est de devenir les complices soumis des architectes de notre propre ruine.

Si nous étions aussi révoltés que nous prétendons l'être, aujourd'hui personne ou presque n'utiliserait facebook & Co. Nous aurions effacé nos comptes parce que ce serait la meilleure manière de protester (Chose que j'ai pris grand plaisir à faire sans l'ombre d'un regret).

Internet a eu du succès, beaucoup de succès, et la corruption fonctionne bien...

 

En Lien :

La vraie raison du changement de design de facebook

Parce que notre présent c'est déjà de la science-fiction :

Beyond Humanity 2 : Un Cadeau Empoisonné

 

 

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