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Rechercher : le goût du sang

Dragon's Dogma [Jeux Vidéo/Critiques]

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Quand la dream team des jeux japonais s'attaque au RPG sur le terrain des occidentaux, on peut s'attendre à quelque chose d'ambitieux. Le fait est que Dragon's Dogma est le plus gros budget du studio Capcom à ce jour. Tous les moyens ont été mis en oeuvre pour faire de ce jeu un concurrent de taille autant qu'une nouvelle référence. Pari réussi ?

Si dans les grandes lignes, l'histoire de DD ne révolutionne pas le genre (on joue un élu baptisé l'Insurgé se dressant contre une menace grandissante incarnée par un Dragon) c'est surtout dans son approche psychologique voire métaphysique que l'intrigue offre une certaine nouveauté, du moins pour les profanes en matière de jeux japonais. Encore faudra-t-il parvenir jusqu'au terme de l'aventure puisque ce n'est vraiment qu'à ce moment là que toute la dimension tragique et spirituelle est dévoilée aux yeux du héros comme à ceux du joueur. Après on appréciera ou pas cet aspect et les explications qui en découlent, tout dépend des goûts, comme d'habitude.

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Cette Hydre vous prendra la tête très tôt dans le jeu avant que vous ne fassiez de même : une manière pour Capcom d'annoncer la couleur de leur bébé !

Pour le reste, Capcom a clairement voulu offrir au public adepte des RPG un concentré de tous les ingrédients chéris dans ce genre : monde ouvert (encore que certaines zones font un peu trop "couloirs"), héros customisable, coffres au trésor, classes de combat et compétences associées, bestiaire varié, artisanat, quêtes secondaires,...

Si certains regretteront que les décors se limitent à des plaines, des forêts et des souterrains, il faut bien avouer que le rendu est agréable et égal où que l'on aille. Les textures sont fines, le design soigné quoique manquant un poil de personnalité pour ce qui est des bâtiments importants. Pas de météo au sens propre, mais des effets de vent très convaincants et surtout un cycle jour/nuit évolutif parmi les plus crédibles qui soient (lanterne et poix indispensables !) Toujours est-il que le monde ou plutôt la région de Gransys offre des heures d'exploration riches en émotions, mais vite avares en termes de surprises, la faute à un système de respawn auto des monstres au même endroit, l'un des points faibles du jeu.

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La carte du jeu. Un monde ouvert hélas un peu trop resserré sur lui-même, mais c'est sans doute le prix à payer pour ne pas souffrir de bugs intempestifs !

Mais là où Dragon's Dogma montre clairement sa différence et sa maîtrise, c'est dans deux aspects fondamentaux de son gameplay.

Le premier est le système de pions, LA grande innovation annoncée ! Le héros pourra dès le début de l'aventure choisir un allié principal (customisable comme lui) puis deux autres qu'il pourra sélectionner parmi une grande variété selon des critères très précis (niveau, classe, compétences, expérience). C'est dans la Faille, sorte de dimension parallèle, que ces pions sont disponibles via des pierres magiques dispersées sur tout le continent. Mais on peut également rencontrer des Pions à tout moment, que ce soit sur les routes ou en ville. Il suffit alors d'engager la conversation avec l'un d'eux pour avoir un aperçu de son CV et voir s'il répond à nos attentes. Si le niveau du Pion est égal ou inférieur à celui de l'Insurgé, son acquisition est gratuite. Si son niveau est plus élevé, selon la différence, il vous en coûtera une somme plus ou moins grande de Cristaux, une monnaie parallèle que certains adversaires et quêtes vous permettront d'obtenir. Ces Cristaux vous donneront en outre plus tard le pouvoir de redéfinir entièrement l'aspect physique de votre personnage et de votre pion principal, histoire de relancer l'intérêt, tout comme vous aurez l'occasion de changer de classe pour expérimenter de nouveaux équipements et compétences.

Mais ce n'est pas tout, car ce système de Pions va plus loin en offrant la possibilité aux joueurs d'échanger leur Pion principal via un multi spécifique et ainsi de récupérer objets et expérience. Excellente idée dont le joueur pourra même bénéficier en solo puisque les développeurs ont eu le bon goût d'ajouter une mécanique virtuelle similaire. En résumé, une nuit sur deux, votre pion principal vous ramènera quelques objets aléatoires (pas folichons en solo) mais surtout un gain de Cristaux appréciable. On peut reprocher à Capcom beaucoup de choses, mais sur ce coup-là, on peut dire qu'ils ont été inspirés. La cerise sur le gâteau étant que les Pions ne sont pas un simple gadget, mais font bel et bien partie intégrante du background du jeu, prenant une importance de plus en plus grande au fil de votre progression dans l'intrigue principale.

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La Chimère, un monstre hybride dont vous pourrez escalader le corps (comme beaucoup d'ennemis de taille) pour mieux neutraliser le(s) cerveau(x) !

L'autre atout de taille de DD c'est bien évidemment les combats ! Grâce à un gameplay dynamique et intuitif (plusieurs compétences pour chaque arme puisant dans votre Endurance rechargeable) les escarmouches deviennent vite très immersives et souvent dantesques surtout que le bestiaire est riche en créatures mythologiques. Griffons, Chimères, Cyclopes, Ogres, et bien sûr Dragons, ils vous donneront tous du fil à retordre et leur première apparition risque fort de vous marquer longtemps tant leur design et leur animation sont réussis. Tout comme vous et vos Pions, ces mini-Boss changeront fréquemment de stratégie et useront de toutes leurs capacités (parfois magiques et donc handicapantes) pour vous résister. Certains affrontements sont donc longs et épuisants, dans les quinze/vingt premiers niveaux tout du moins, car à partir d'un certain stade, la connaissance de leurs points faibles alliée à votre niveau de jeu vous permettront d'en venir assez rapidement à bout. Il s'ensuivra alors une période où le challenge et l'intérêt viendront inévitablement à manquer, d'autant que les aller-retours incessants sont lassants et les quêtes annexes qui vous les imposent basiques au possible. Heureusement, le chapitre 2 du scénario remettra du piment dans l'aventure de même que l'accès à de nouvelles options dans le New Game + (téléportations ainsi que de nouveaux choix à tester dans certaines quêtes).

Vous l'aurez donc compris, le verdict est plus que positif. Capcom a réussi son pari, offrir un solide RPG qui n'ait pas à rougir des plus grands ténors en la matière tout en y insérant le fruit de sa propre expérience. La modélisation de votre Insurgé est un modèle du genre tout comme les nombreuses animations et interactions possibles avec le décor et les PNJ, incluant également moult objets destructibles et ENFIN la possibilité d'escalader et de grimper !!!

S'accrocher à un Griffon alors même qu'il prend son envol procure son lot d'émotions !

L'univers a beaucoup de charme et d'intensité et passés les débuts chaotiques où l'unique sauvegarde et la difficulté en décourageront peut-être plus d'un, on se dit que si le studio pense à étoffer ses personnages (peu charismatiques dans l'ensemble) à perfectionner les menus (changer d'équipement plus rapidement) et à introduire un système d'évènements/rencontres aléatoires, il est à parier que le prochain opus tutoiera la perfection et pas qu'un peu ! Et puis pour une fois qu'un studio japonais daigne nous offre un RPG avec autre chose que des combats interminables au tour par tour et des mobs qui ressemblent à des carottes géantes, on aurait vraiment tort de bouder ce plaisir !!!

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Mercedes, l'un des rares personnages mémorables du jeu, qui demeure malgré tout sous-exploitée au vu de son potentiel. Découvrez-la dans L'Odyssée de Mercedes, ma Fanfic de Dragon's Dogma.

 

Découvrez comment jouer RP à Dragon's Dogma  : ICI

 

 

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dimanche, 15 juillet 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

Naissance d'un Monstre [Fanfic Far Cry 3]

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Froids. Les barreaux étaient froids. Malgré la chaleur humide omniprésente, ces longs cylindres de métal restaient glacés au contact. Il n’aimait pas les toucher : ils lui rappelaient le piège. Ce même piège dans lequel il était bêtement tombé, ou plutôt dans lequel sa faim l’avait poussé. Son bras l’élançait encore, et la longue strie aux contours boursouflés lui zébrant l’avant-bras continuait de le faire souffrir. Tentant d’apaiser la douleur, il passa sa langue râpeuse contre les bords gonflés de la plaie, arrachant quelques poils au passage. Alors qu’il ravalait sa salive, il vit que le monstre était revenu. Il se dandinait, là, devant lui, à l’observer de son regard angoissant.

C’était lui qui fixait les règles ici. Il l’avait appris à ses dépends. La bête agita alors quelque chose devant les barreaux de la cage. C’était une mangue. Juteuse et charnue. Bien mûre. Instantanément, le prisonnier sentit son estomac se mettre à gronder. Il avait faim. Mais c’était encore un piège. Cependant, pas plus que la fois précédente il n’avait le choix. Résigné, le macaque tendit la main, se livrant à toute la cruauté de son bourreau.


« Bien… C’est bien… ». Calmement, Earnhardt approcha le fruit, alors que le singe le suppliait de le lui remettre. Il était en confiance : cela allait bien se passer. Il laissa les petits doigts terreux du primate tâter la chair molle de la mangue avant de lui permettre de s’en saisir. Alors que l’animal ramenait lentement son butin à l’intérieur de sa prison de fer blanc, Alec attrapa le poignet du macaque et, d’un geste vif, y planta sa seringue. Alors qu’il en vidait le contenu dans les veines de son cobaye, il se concentra sur son objectif et ses résultats futurs, sourd aux hurlements sonores de celui qu’il était en train de torturer. Une fois la seringue vidée, le docteur lâcha le bras du primate qui se plaqua à l’autre bout de sa cage sans cesser de le fixer de ses yeux furieux. « Ca va t’aider… murmura Earnhardt d’un ton se voulant rassurant ; Ca va t’aider à cicatriser. Tu vas aller mieux… ».


Pendant une petite minute, il observa son sujet de test sans qu’il ne se passe quoi que ce soit. Pas de réactions allergiques, pas d’effets secondaires notables. Le singe se contentait de se frictionner le bras à l’emplacement de la piqûre, apparemment agacé par le léger chatouillis de l’injection. Puis tout changea très vite. Les grattements se firent plus rapides. Plus violents. Tétanisé, Earnhardt vit son cobaye ouvrir grand la gueule et enfoncer ses canines pointues dans sa propre chair, la déchirant à grand renforts de morsures jusqu’à en faire couler le sang. « Non ! Non ! Arrête ! ». Mais l’animal ne l’écoutait pas. Ne le comprenait pas. Tout ce qui comptait, c’était cette douleur, cette brûlure intense qui parcourait à présent chaque centimètre de son corps. Un poison intérieur, dont il ne pouvait plus se débarrasser autrement qu’en le laissant agir encore quelques minutes. Jusqu’à ce qu’il ait raison de son système nerveux.
Paniqué, Alec attrapa son trousseau de clés, s’affairant sur le cadenas qui maintenait la cage fermée.  Il n’allait pas mourir.  Il ne fallait pas qu’il meure ! Une giclée d’hémoglobine chaude lui fouetta le visage, maculant sa blouse de laboratoire jusque là uniquement tâchée de peinture et de chlorophylle. Quant enfin le cadenas s’ouvrit, la porte de la prison improvisée claqua brutalement alors que le singe bondissait hors de sa geôle, filant à travers sa serre. « Non ! Non ! ».

Mais c’était trop tard : le prisonnier escaladait la façade de la petite maison horticole, barbouillant de son sang les planches de bois d’un blanc immaculé. Perché sur le toit de verre, il continua à s’arracher la peau, mettant finalement l’os à nu. Sa vision se mit à se brouiller alors qu’il succombait à l’hémorragie qu’il avait lui-même provoquée. Perdant le contrôle de ses membres, le singe bascula tête la première et s’écrasa au beau milieu d’une série de pots en terre cuite, servant à la plantation. Dès lors que son crâne eut heurté l’un des récipients, il s’immobilisa immédiatement. Observant la longue rigole rougeâtre qui balafrait à présent le mur est de sa demeure, Earnhardt se mordit cruellement les lèvres. Il l’avait refait. Encore une fois.


Balayant d’un revers de la main son microscope, le docteur s’assit en soupirant bruyamment, les larmes lui montant presque aux yeux. Il n’avait pas voulu sa mort. Au contraire. Et pourtant… sa malédiction l’avait donc poursuivie jusqu’ici. Jusqu’à ce refuge où il pensait pourtant les avoir semés. Eux, ceux qui avaient osé le qualifier ainsi. Le traiter de monstre. Rien n’avait jamais marché comme cela aurait du. Rien à part ce rat. Ce fichu rat récupéré alors qu’il n’était qu’un vulgaire boy-scout. Un animal que les autres avaient voulu glisser dans la marmite du rata prévu pour le soir de veillée, acte auquel il n’avait pu se résoudre. Au lieu de cela, il avait construit méticuleusement une attelle sur mesure pour la bestiole et l’avait laissée repartir vivante, avant de subir les brimades de ses camarades. Les coups et les moqueries n’avaient rien changé : son destin lui était brutalement apparu à travers cet acte des plus simplistes. C’était écrit : il serait médecin.
Dans un premier temps, il ya avait eu les animaux. Les chats errants, les chiens abandonnés par leur maîtres. Autant de tombes qu’il avait fallu creuser à la va-vite à l’arrière du jardin, de nuit, afin que ses parents ne s’en rendent pas compte. A chaque fois, alors que tout allait pour le mieux, un détail changeait la donne. Définitivement. Une couture qui craque, une blessure qui refuse de cesser de saigner… Pas moyen d’en sauver un seul. Mais les résultats aux examens étaient là, et il décrocha une bourse pour suivre ses études de médecine.  Pendant un temps, il n’avait plus eu à s’occuper de cadavres autres que ceux qu’on lui demandait de disséquer. En parallèle, il s’était trouvé comme autre passion la botanique, persuadé que les deux disciplines n’étaient en fait que les deux faces d’une seule et même pièce. Les plantes cachaient en elle des trésors pour l’humanité. La pénicilline, la capucine… Autant de découvertes de valeur inestimable, toutes liées au monde végétal. Planchant nuit et jour sur différents mélanges, Earnhardt était persuadé qu’il parviendrait une bonne fois pour toutes à vaincre la douleur. Et cette découverte là ferait sa richesse et sa gloire.


Cela avait marché. Pendant un temps du moins. Après venaient les effets secondaires, plus ou moins catastrophiques. Lorsqu’il eut son premier cobaye humain, Alec échappa de peu à la prison pour meurtre et la communauté scientifique l’aurait probablement radié de son ordre si les militaires ne s’étaient pas interposés. Car stopper la douleur, ne serais-ce que pour un temps, s’avérait crucial à leurs yeux. Alors Earnhardt s’était mis à travailler pour l’armée, produisant diverses substances annihilant les réactions nerveuses à court terme. Sous leurs effets, les soldats continuaient à courir même avec une balle dans la jambe ou un moignon à la place du bras. Ils vivaient assez longtemps pour gagner la bataille et décéder ensuite, de crises cardiaques qu’on imputait au stress trop élevé généré par les combats. Pendant des années, le docteur avait poursuivit ses travaux, observant les hommes pour lesquels il travaillait causer la mort et la destruction sous ses formes les plus cataclysmiques. Eux ne posaient pas de questions et il faisait de même, persuadé de toucher au but. Les plantes étaient intéressantes, certes, mais elles étaient trop éloignées des humains et animaux en général. Il fallait donc chercher ailleurs. Dans un groupe biologique plus proche. Mais avant qu’il n’en ait le temps, ses détracteurs l’avaient retrouvé.
Il lui avait fallu fuir. Très loin. Quitter le pays sous une fausse identité, vivre comme un fugitif dont le visage était dans tous les journaux. Masquer ses traits afin d’éviter d’être reconnu. Il était finalement parti pour l’Asie, avec une destination toute particulière en tête. Une île, ou plutôt un archipel, sur lequel poussait la fameuse plante qui avait servi de base à ses recherches, et qu’il se procurait à prix d’or auprès d’un marchand javanais des Keys. Une fois sur place, il avait cru pouvoir démarrer une nouvelle vie, loin de son passé et de ses démons. Mais, de toute évidence, il s’était trompé.


Le pinceau lui collait entre les doigts, alors qu’il passait une énième couche de peinture blanche sur sa façade, de sorte à cacher le sang en train de coaguler. Enterrer le macaque lui avait rappelé douloureusement son enfance, au point qu’il n’avait pu s’empêcher de déposer une petite gerbes de fougères sur la terre qu’il venait de retourner, comme pour tenter de se faire pardonner. Le pardon. C’était la clé. Il fallait qu’il évacue ce qu’il avait fait, les horreurs dont il était jusque là inconscient. Il fallait qu’il vienne en aide à quelqu’un. Alors il serait enfin libéré de sa malédiction. Mais qui ? Qui pourrait-il bien aider ? Les rakiats, ceux mêmes qui l’avaient aidé à bâtir sa demeure ? Ils étaient amicaux, certes, mais qu’aurait-il pu leur apprendre ? Ils connaissaient mieux la jungle que lui, et ne ferait que les gêner. Non, il lui fallait quelqu’un d’autre. Mais pas un animal cette fois : un autre ami. Un autre cobaye. Le pinceau gluant lui glissa des mains pour tomber par terre. Alors qu’il descendait de son escabeau en pestant, Earnhardt aperçut soudain quelque chose, au sol, jouxtant son outil destiné à la peinture.
Le capuchon élancé était d’un violet éclatant, presque aussi chatoyant que le plumage des oiseaux tropicaux venant faire leur nid dans les arbres longeant sa serre. Le pied robuste, s’avérait droit et charnu mais d’une plus pâle. Le soulevant, Earnhardt l’observa avec attention, alors qu’un sourire se dessinait sur ses traits fatigués par l’âge. Il l’avait enfin. Sa réponse. Son trésor. Son fameux chaînon manquant entre la plante et l’homme. Il l’avaiit eu si longtemps sous le nez qu’il se mit à pleurer. Cette chose, qui décrivait également les tests de l’arme la plus terrible qu’avaient utilisé les militaires en sa présence. Cet engin de mort, dont la seule utilisation suffisait à plonger le monde dans le chaos et la folie la plus totale. C’était la clé. C’était un champignon.    

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mardi, 25 septembre 2012 | Lien permanent

The Crossover [Fanfics/Jeux Vidéo]

 

L’Ouest Américain, près de la frontière mexicaine, dans la région de Cholla Springs.

La ville d’Armadillo d’ordinaire si paisible résonnait en cette nuit glaciale de coups de feu et de cris de détresse.

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Le Marshal Johnson et ses deux adjoints, Jonah et Eli, avaient improvisé des barricades au beau milieu de la rue derrière lesquelles ils faisaient feu. Sous leurs injonctions, des habitants avaient renforcé portes et fenêtres afin que la menace soit circonscrite. Mais plusieurs cadavres jonchaient déjà le sol à l’extérieur des bâtiments comme à l’intérieur.
- Bon sang, mais d’où sortent ces horreurs ?
Johnson était un vétéran et à ce titre il avait vu un paquet de choses peu reluisantes dans sa vie. Mais rien ne l’avait préparé à cela. Rien n’aurait pu, en vérité. Les morts revenaient à la vie, sans crier gare. Et non content d’être repoussants, ces cadavres ambulants passaient leur temps à essayer de croquer les vivants.
Quelques braves joueurs de poker insomniaques avaient sorti les armes pour soutenir l’effort des autorités locales. Mais pour eux la chance avait tourné. Ils éliminèrent plusieurs goules - d'avenantes prostituées dans un un passé encore récent -  avant d’être encerclés et pris de vitesse. Ils tombèrent les uns après les autres dans de grandes éclaboussures de sang. En s’abattant violemment sur le sol, l’un d’eux révéla l’as caché dans sa manche. Mais cela n’avait plus d’importance.
Jonah jouait de la gâchette en insultant chacune de ces cibles les honorant ainsi de son fort accent du sud qu’il prétendait être un héritage irlandais. Il tirait juste, mais plus que de raison comme dans l’espoir que les balles tirées le délivrent totalement de sa peur. Ces foutus cadavres étaient laids, c’était un fait, mais il y avait aussi leurs mugissements, leurs grognements, quelque chose de profondément si inhumain que cela aurait gelé les os instantanément même du plus téméraire pistolero.
Eli commençait à s’inquiéter devant le nombre de leurs assaillants.
- C’est une impression où on ne fait que gagner du temps ? Je voudrais pas jouer les rabat-joie, mais si un héros digne de ce nom venait nous prêter main forte, ce serait pas du luxe !
Johnson ne sut que répondre sur l’instant. Il observa le cauchemar devenu leur réalité, un cauchemar duquel il semblait impossible de pouvoir s’échapper.  Un instant toute la scène se déroula sous ses yeux comme au ralenti : une fillette pleurant sa mère disparue, un barman jetant des bouteilles incendiaires pour la protéger des monstres approchant inexorablement avant d’être sauvagement attaqué par des créatures enflammées par ses soins, le croque-mort ayant la bonne idée de s’enfermer dans l’un de ses cercueils avant que le cadavre s’y trouvant  - et qu’il avait visiblement oublié - ne fasse de lui un occupant plus légitime, ses deux fidèles assistants écumant de rage et lui, tenace, toujours à son poste, mais complètement dépassé par l’ampleur des évènements. Il poussa un soupir avant d’éclater la cervelle de l’un de leurs agresseurs, autrefois une fermière aussi jolie qu’innocente.
- Sûr qu’on aurait bien besoin d’une légende !

Le scorpion noir venait de capturer une guêpe imprudente dont il comptait bien faire son prochain repas. Mais une pluie diluvienne noya en quelques secondes ses rêves de festin. La terre devint boue et il dégringola de la falaise. La guêpe se libéra et prit son envol avant d’être réduite en charpie par la balle d’un revolver.
L’homme tout vêtu de noir rengaina son arme d’une main et ferma sa braguette de l’autre sans cesser de siffloter.

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Il se tenait en haut de la falaise avec une étonnante assurance, contemplant le paysage idyllique, composé de palmiers, de villages aux couleurs chatoyantes et de lagons, s’étendant sous ses yeux à perte de vue.
Puis il porta une paire de jumelles à son visage :
- T’es sûr qu’ils vont passer par là, Sheldon ?
- Affirmatif, fit la voix joviale de son boss dans son oreillette. Nos espions sont formels.
- Tant mieux parce que tu me connais. Poireauter c’est pas vraiment ma spécialité.
Des coups de feu et des clameurs résonnèrent derrière le dos du mercenaire.
- Tu as encore mis quelqu’un en colère, Rico ?
- A ton avis ? Tu me payes pour quoi ?
Une véritable armée venait d’apparaître dans son dos comme par magie. Plusieurs escouades de soldats braquaient leurs armes sur lui, soutenues par un avion de chasse en vol stationnaire et précédés d’un Colonel qui avait miraculeusement échappé au chaos engendré préalablement par le mercenaire. Enfin en partie seulement à en juger par les brûlures et les cicatrices qui dévoraient son visage déjà peu amical au demeurant.
- Tu croyais vraiment t’en tirer à si bon compte, sale chien ?
Rico répondit sans même prendre la peine de se retourner :
- Je dois avouer que c’est une belle embuscade.
Le Colonel sourit. Enfin ses blessures s’écartèrent un peu pour donner cette impression. Il pointa un pistolet sur la nuque du mercenaire.
- Haut les mains !
Il se tourna vers ses hommes, jubilant :
- J’ai toujours rêvé de dire ça.
Tandis qu’ils riaient tous plus par crainte que par envie, Rico produisit un petit objet dans sa main qu’il leva afin que tout le monde le voie.
- Comme je disais, c’est une bien belle embuscade.
Son adversaire plissa les yeux. Enfin son œil valide le fit pour deux.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Oh, rien, l’ami, juste le détonateur relié aux explosifs sur lesquels vous vous êtes tous gentiment arrêté.
La voix de Sheldon revint le harceler :
- Rico, je viens de t’envoyer les coordonnées du convoi, qu’est-ce que tu fous ?
Le visage du Colonel se crispa quelques secondes avant de se détendre.
Il se mit à rire et ses hommes de faire de même pour éviter une exécution sommaire.
La voix de Rico l’interrompit.
- C’est ma tournée, les gars.
Il se retourna enfin, le sourire jusqu’aux oreilles :
- J’ai toujours rêvé de dire ça !
Il appuya sur le détonateur. Une série d’explosions tonitruantes anéantit l’armée en quelques instants. Tandis que le Colonel était projeté du haut de la falaise par l’onde de choc, Rico lança son grappin vers l’avion de chasse qui jugeait bon de se faire la malle et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il avait extirpé son pilote du cockpit et s’était assis aux commandes.
- C’est bon, Sheldon, je suis à toi.
Lorsqu’il examina son PDA, l’un de ses sourcils fit mine de prendre la tangente :
- Dis-moi, c’est normal que le convoi soit localisé en plein ciel ?
- Allez Rico, fais risette à tonton Sheldon. Remplis cette petite mission et je te promets que tu auras droit à quelques vacances aux frais de l’Agence.
Rico s’esclaffa.
- Je veux !
Puis son visage pâlit.
- Et mais une minute, j’étais pas censé être déjà en vacances ?
Le rire tonitruant de Sheldon se fit entendre avant que la communication ne soit coupée.
- Merde, je me suis encore fait enfler !

Depuis que l’hélicoptère avait quitté l’Afrique, le silence régnait dans l’habitacle. Chris Redfield contemplait Sheva Alomar avec de nouveaux yeux. Cette femme l’avait accompagné jusqu’au bout malgré les doutes, l’isolement et le danger. Sa croisade personnelle pour retrouver Jill Valentine elle avait fini par la faire sienne. Naturellement. Et cela faisait l’admiration du membre du BSAA. Une admiration et une estime qu’il pensait jusque-là ne pouvoir réserver qu’à Jill elle-même.
Le bruit d’une explosion toute proche l’arracha à ses réflexions.
- Qu’est-ce qui se passe ? Ca vient d’en-bas ?
- Non, répondit Josh Stone aux commandes de l’hélico, on vient de nous prendre en chasse.
Encore à fleur de peau, Sheva et Chris saisirent leurs armes et tentèrent d’identifier la menace. Sheva repéra derrière eux plusieurs hélicos noirs et imposants s’approchant à grande vitesse.
- On nous aurait suivi depuis l’Afrique ?

Chris se saisit d’une paire de jumelles et put ainsi remarquer un sigle qu’il ne connaissait pas sur le fuselage de l’un des appareils : une étoile de marin flanquée de deux ailes stylisées. Très militaire dans l’âme. Mais cela cachait quelque chose de plus important à n’en pas douter.
- Non, c’est autre chose.
Sheva vérifia le chargeur de son pisolet-mitrailleur.
- Pourquoi ça ne me rassure pas ?
Un autre missile explosa non loin d’eux, ébranlant l’appareil.
- Je crois qu’on a pas besoin d’une autre autorisation.
Chris s’empara de sa gatling et fit feu aussitôt imité par Sheva. Mais le blindage des hélicos semblait à l’épreuve des balles sans compter l’adresse des pilotes qui louvoyait efficacement entre les rafales.
Sheva pesta.
- Je crois qu’un arc et des flèches leur feraient le même effet !
Un hélico explosa faisant s’éloigner quelque peu les autres.
- Bien joué ! fit Sheva à l’adresse de son partenaire.
- Mais j’y suis pour rien, je croyais que c’était toi.
- Eh, salut la compagnie ! Besoin d’un petit coup de pouce ? Je viens faire le ménage !
Le tandem se frotta les yeux. Un avion de chasse venait de s’immobiliser sur leur flanc gauche. Le pilote était hilare et se tenait sur l’appareil sans paraître incommodé le moins du monde par sa position insolite.
- Permettez que je monte à bord pour qu’on fasse les présentations.
Avant d’avoir obtenu le moindre aval, il était dans l’habitacle de l’hélico du BSAA. Il serra vigoureusement la main de Chris.
- Toi je sens que tu es un homme d’action, ça me plaît, on a sûrement des tas de choses en commun.
Puis il se tourna  vers Sheva :
- Quant à toi, je parie que tu portes un tatouage sur le sein gauche où il y a écrit « I Love Rico Rodroguez. »
Il lui offrit son sourire le plus charmeur, mais la seconde d’après il recevait le poing de la jeune femme en pleine figure.
- Ils reviennent ! annonça Josh Stone.
Comme pour confirmer, des crépitements accompagnés d’étincelles s’insinuèrent dans la conversation.
Rico secoua la tête et comme si de rien n’était balança son inséparable grappin qui le propulsa illico sur l’hélico le plus proche.
- Au fait Rico Rodriguez, c’est moi ! Enchanté !
- Mais d’où sort cet ahuri ? s’enquit Joss tout en manoeuvrant son appareil pour leur éviter une mort prématurée.
Sheva grimaçait encore.
- On se le demande !
Un sourire s’épanouit sur le visage de Chris tandis qu’il faisait parler sa sulfateuse :
- Il a peut-être un grain, c’est vrai, mais on peut dire qu’il tombe à pic !
D’une rafale bien placée de son pistolet-mitrailleur, Rico ouvrit la porte de la cabine et voulut arracher le pilote de son siège, mais l’autre lui résista plus qu’il ne l’eut souhaité.
- D’habitude c’est plus facile ! dit-il avant d’encaisser un crochet au visage et de cracher une giclée de sang dans le même mouvement. Voyant qu’un autre hélico faisait mine de le prendre pour cible, il quitta son perchoir et courut.

 

A suivre...

 

En lien :

Projet The Crossover

 Plus de Fanfics et de Crossovers : ICI

 

 

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dimanche, 26 février 2017 | Lien permanent | Commentaires (4)

Skyrim Future : La Confrérie Rouge [Fanfics]

La Confrérie Rouge.jpg

 Je rentre du taf sur les rotules et l’estomac dans les talons. Je suis tellement crevé que je me rappelle plus comment je suis rentré. Je me souviens pas avoir conduit, j’en déduis que j’ai dû prendre un taxi. Pas mon genre, pourtant.
Je commande une pizza, je mate la télé vautré sur mon canapé. Je me réveille un peu plus tard, toujours dans le coltar, avant de réaliser qu’il y a une belle blonde assise sur l’encadrement de ma fenêtre de salon. L’air de rien. Je me redresse comme dans un cartoon.
- Putain, t’es qui ?
- Je m’appelle Astrid.
Sa voix est d’une sensualité inouïe et son corps est bien assorti semble-t-il. Elle porte un truc moulant entièrement noir avec des reflets rouges. Elle a pas dû acheter ça chez H&M.
- On est au 5ème, comment t’as fait ?
- Comment je suis arrivé jusqu’ici est le dernier de tes soucis, mon chou.
Sa jambe droite effectue un lent mouvement de balayage qui fait claironner ma libido.
Elle ignore ma réaction et appuie sur la télécommande…que j’étais certain il y a encore une seconde de tenir dans ma main. Je suis son regard et je découvre les infos locales.
J’arrive pas à me concentrer sur les commentaires de la journaliste tellement je me focalise sur la photo de la victime d’un meurtre atroce commis pas loin de chez moi. A mon boulot, en fait. D’ailleurs le pauvre type qui s’est fait égorger ressemble vachement à …
- Mon patron, bordel !
- Du bon boulot ! fait la voix de la pin-up.
- Quoi ???
Je contemple mes mains, terrorisé à l’idée de les voir couvertes de sang. Mais, rien. Pourtant, je sens que j’y suis pour quelque chose. Ce mystérieux trou de mémoire, sans doute.
- Un état second, reprend la miss. C’est normal pour un baptême du sang. Tu n’es pas le premier à être dans cet état. Mais ta technique te fait sortir du lot. C’est pourquoi je suis là. Et autant te dire que je ne me déplace pas pour les désaxés qui font des cartons au calibre 12. Là, c’est de la dentelle.
Elle fait passer sa langue sur ses lèvres.
- Et j’aime la dentelle.
Je déglutis. Je suis partagé entre mon envie de me jeter sur elle pour l’étrangler ou pour la…
La sonnerie de l’interphone me ramène à la réalité.
- Merde, ils m’ont déjà retrouvé !
- Mais, non, gros bêta, c’est le livreur de pizzas.
- Ah !
- Elle est aux anchois ?
- Quoi ?
- Ta pizza ?
Mon cerveau rame et pas qu’un peu. Sans doute parce que question galère j’ai pas connu pire.
Je commande l’ouverture de la porte sans même répondre. Ma bouche est ankylosée comme si je sortais de chez le dentiste. Quand je me retourne, Astrid n’est plus là. Je me précipite à la fenêtre et je regarde en bas. Personne. La nuit l’a englouti. J’ai envie de la revoir. Elle est canon et elle sait sûrement mieux que personne comment me sortir de cette merde. Je me penche et gueule un grand coup :
- Ca te dit une quatre fromages ?
Ca cogne à la porte d’entrée. C’est le livreur. Le ventre plein, je pourrais plus facilement remettre de l’ordre dans mes idées. J’ouvre. Le type me fait un grand sourire avant d’ouvrir la boite. Au lieu de tomber sur une quatre fromages, je tombe sur un étrange graffiti :

NOUS SAVONS

Au-dessus des deux mots, il y a l’empreinte d’une main rouge.
Je regarde le type. Il a perdu son sourire. Je comprends rien.
- Comment ça, nous savons ? Vous savez quoi ? Que je fais encore des chèques en bois ?
Il fait voler la boite et m’étrangle à deux mains. J’ai soudain envie de pisser, mais je me retiens. Je m’accroche à ses poignets et on entame un mambo dans mon salon. Il me colle contre un mur en éclatant mon Picasso à neuf euros et je sens ma dernière heure arriver.
- Eh, beau brun, ça te dirait de danser avec moi ?
C’est Astrid. Elle était peut-être jamais partie finalement. En tout cas, je respire, dans tous les sens du terme. Elle colle un coup de pied retourné au livreur qui l’envoie traverser ma table basse. Ce qui me met hors de moi :
- Putain ! Ils en font plus chez IKEA !!!
Le type se relève en un éclair en pointant un long morceau de verre comme une lame de couteau.
Mon envie de pisser revient. Astrid, elle, semble se réjouir.
- Tu n’as que dix centimètres !
Son adversaire jubile lui aussi.
- Mais tu vas les sentir !
Astrid fait apparaître une espèce de dague exotique qu’elle a dû ramener d’un voyage au Maroc. Enfin c’est ce que je me dis pour me rassurer. D’un seul coup ils se mettent tous les deux à s’énerver avec leur lame. Mon papier peint prend cher ainsi que des bibelots sur les étagères, mais eux esquivent les coups comme s’ils avaient appris la choré par cœur. Là je sais que j’ai pas affaire à des amateurs. Malgré tout, je sens que le type commence à prendre le dessus. Et ça aussi ça me met hors de moi.
- Dis donc, connard, t’as pas honte de t’en pr…
Sa pointure 44 m’arrête net dans mon élan de bravoure. Je m’affale comme une merde, pissant le sang par le nez. Mais au lieu de m’apitoyer sur mon sort, ma colère monte. En fait, non, pas ma colère, mais un truc différent, une force que j’ai du mal à définir. Mais qui me fait me lever en un clin d’œil, désarmer le connard en question et lui plonger sa lame de verre dans la gorge. Je regarde le livreur s’écrouler à mes pieds dans un gargouillis. Astrid lui dédie son plus gros mollard avant de me lancer :
- T’en as mis du temps. Je commençais à douter de toi.
Comme dans un état second, je lui balance :
- Je t’en donnerais plus l’occasion, ma belle !
Avant de m’apercevoir que j’ai pissé dans mon froc. Tout en me changeant et en me nettoyant dans la salle de bains, je poursuis :
- Si ce type était livreur de pizzas alors moi je suis président.
- C’était un membre de la Confrérie Rouge, fait la voix d’Astrid à travers la porte.
- Encore une secte à la con ?
- J’aimerais bien, mais non. C’est un concurrent sérieux pour nous.
- Nous, mais c’est qui nous ?
Je reviens dans le salon. Là, je suis sur le cul. La pièce est de nouveau nickel. Enfin dans son bordel provisoire habituel. Le cadavre a disparu comme s’il ne s’était rien passé. J’en ai le souffle coupé. Astrid sourit et me fait les yeux doux.
- La crème des meurtriers de tout temps et de tout univers.
Et tu as maintenant la chance d’en faire partie. Bienvenue dans la Confrérie Noire, mon chou !

Cinq minutes plus tard je me retrouve à l’arrière de sa moto sous des trombes d’eau. J’ai remarqué un logo bizarre sur le deux-roues.
- Sithis ? Connais pas. C’est une nouvelle marque ?
Elle rit à s’en décrocher la mâchoire. J’ai encore dû passer pour un con. En dehors du fait que j’ai tué deux types proprement je vois vraiment pas ce qu’elle me trouve. Euh…qu’est-ce que je viens de dire là ?
- Bon boulot, répète-t-elle.
Je préfère l’ignorer. J’ai encore du mal à assumer ma nouvelle vocation.
- On va où là ?
- Au sanctuaire. Je vais te présenter aux autres membres.
Je redoute la nature du sanctuaire en question.
- Ne me dis pas que vous vous planquez dans les égouts ?
Elle rit à nouveau.
- Non, on laisse ça aux voleurs !

Trempés jusqu’aux os on arrive devant la porte noire d’un sous-sol. Un crâne est tagué dessus. Mon idée de secte me revient en tête. Astrid actionne l’interphone. Moi je suis pas à l’aise. Je crains quand même un coup fourré.
- Dis, t’es sûr de l’endroit ?
- Silence, mon frère.
Son assurance me calme direct.
- Ok, je ferme ma gueule.
La porte s’ouvre. Elle remarque ma surprise.
- Quoi ? Tu t’attendais à ce qu’une voix sinistre me demande le mot de passe ?

L’intérieur du Sanctuaire fait un peu peine à voir. Je regrette presque mon appartement.
- Vous avez pas l’air de rouler sur l’or.
Un type sec comme un coup de trique avec un nez comme une lame de couteau jaillit soudain de l’ombre. Il porte un iguane sur l’épaule.
- Ccc’est cccce qu’on veut faire croire, par Ssssithissss.
- T’as un problème avec les S, l’ami ?
Il me tire la langue. Elle est fourchue comme celle d’un serpent. Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Mais bizarrement je commence à me détendre. Comme si j’étais chez moi. Après tout, j’ai jamais été foutu de m’intégrer bien longtemps alors qu’une bande de marginaux veuille de moi, c’est un peu l’idéal pour moi.
- Je te présente Veezara.
J’incline la tête. Son lézard et lui fond de même.
Une femme portant un sweat à capuche s’assoit face à moi. Elle pose les pieds sur la table et croise les mains sur sa poitrine. Ce que j’ai pris pour une décoration sur son épaule se met soudain à bouger et je me rends compte qu’elle se trimballe avec une mygale de la taille de ma main.
- Fallait venir avec un animal ?
Astrid ignore ma réaction.
- Elle, c’est Gabriella.
Je tends la main, mais l’araignée fait mine de s’approcher alors je comprends que mes rapports avec elle n’iront jamais plus loin.
- Moi c’est Arnbjorn.
Un malabar, la soixantaine bien frappée, vient se poster près d’Astrid. Pas besoin d’être devin pour voir qu’ils fricotent ensemble. J’arrive pas à cacher mon dégoût.
- Mais il pourrait être ton père !!!
Comme pour me provoquer elle fourre sa langue dans la bouche du vieux et me tend son majeur.
- Je sens qu’on va bien se marrer !
Arnbjorn poursuit :
- Tu rencontreras les autres bientôt...

 

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mercredi, 04 décembre 2013 | Lien permanent | Commentaires (15)

Le monde entier est alcoolique [Société]

Le monde entier est alcoolique

Un article à consommer sans modération

british-beer-babe.jpg

A votre santé...enfin si l'on peut dire...

On les voit partout. Elles fleurissent sur les abribus, sur les bus eux-mêmes : des marques de whisky, de vodka et de bière. Comme si on avait besoin de nous rappeler qu'on pouvait boire, qu'on devait boire, que boire était d'utilité publique, que boire en France n'était pas déjà inscrit dans l'inconscient collectif, le "patrimoine national", que l'alcoolisme était un problème mineur dans notre pays. Comme si boire était une solution, une réponse assez éloquente pour qu'elle vaille la peine d'être colportée partout à la vue de tous.

Pourquoi ces espaces de communication sont-ils exclusivement consacrés, sacrifiés à des fins commerciales ? Pourquoi ne sont-ils pas plutôt employés à des fins sociales, humanistes sans parler d'humanitaires ? Pourquoi ne pas s'en servir pour encourager des valeurs solidaires, des initiatives citoyennes ? Pourquoi ne pas véhiculer des messages positifs, encourageants, valorisants pour égayer les journées et l'âme de chacun ?

Et bien le problème se situe précisément là, justement. En nous imposant à l'extérieur des publicités dont la télé nous abreuve déjà allègrement, l'Etat croit sans doute faire sa BA, son mea culpa. 

Acheter plus pour... mieux vous résigner.

Buvez, éliminez... tout raisonnement, tout esprit d'initiative.

Buvez et oubliez.

Oubliez que vous êtes important, unique.

Oubliez que votre vie a un sens, pour vous et pour les autres.

Oubliez que vous avez le choix, que vous pouvez vous relever de la plus terrible tragédie et recréer de l'espoir, pour vous, pour les autres.

Oubliez tout. Mais n'oubliez surtout pas de boire à nouveau.

Ce monde est malade. Il le sait, mais ne veut pas guérir. Il se complait dans sa maladie. Il compte ses cicatrices, ses plaies purulentes comme autant de trophées. Il connait les baumes, les remèdes, mais ne les utilise pas. Tel un illusionniste, il préfère détourner l'attention.

"Regardez ce beau ciel bleu. Observez ces nuages, si légers, si purs. Imaginez-vous allongé dessus, aussi légers et libres qu'eux."

Et nous le faisons. Et ainsi, nous oublions que pendant ce temps, nous nous enfonçons un peu plus chaque jour dans des sables mouvants et que les sangsues du capitalisme nous sucent le sang, le coeur et le cerveau. Il y a des gens autour de nous qui ne sont pas encore enlisés. Ils se tiennent sur le bord, ils ont même de longues branches à portée pour pouvoir nous tirer de ce piège mortel. Mais eux aussi sont hypnotisés par le ciel et les nuages, paralysés par cette illusion, cet objet virtuel, cette poudre aux yeux qui nous endort.

L'homme est un animal qui dort debout, qui dort en marchant, qui dort en mangeant, en parlant. L'homme oublie qu'il est vivant, qu'il peut penser par lui-même. Il a pris l'habitude d'oublier et surtout il a appris à aimer ça. Et le simple fait de s'en souvenir ne serait-ce qu'un peu lui fait mal, comme de regarder la lumière du jour après un long moment dans l'obscurité. La lumière, celle de la vérité, il ne la supporte plus. Elle lui rappelle ce qu'il a abandonné, à commencer par lui-même, ce qu'il est devenu, l'ombre de lui-même.

Alors comme il souffre, il est normal qu'il se soigne. Et tant pis si le remède n'est pas authentique et seulement provisoire. Il est rapide et efficace, c'est tout ce qui compte.

Oublier c'est se mentir, c'est se protéger de tout le bien qu'on peut faire, à soi et aussi aux autres.

Ce serait un bon slogan pour une bière !

 

 En Lien

99 francs

Société Aveugle

Une Cage Dorée

Cerveaux en Solde

 Désenchantement Publicitaire

 

 

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lundi, 05 mai 2014 | Lien permanent | Commentaires (11)

Michael Kohlhaas [Cinéma/Critiques]

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Afin de pouvoir payer un droit de passage, Michael Kohlhass, un seigneur sans histoire, laisse deux magnifiques chevaux en gage au baron local. L'état dans lequel il va les retrouver à son retour va être le point d'origine d'une croisade qui va mettre la région à feu et à sang.

Adapté d'un roman emblématique de Heinrich Von Kleist, cette adaptation très épurée d'Arnaud des Pallières va à l'essentiel. Peut-être un peu trop. Si la prestance, l'oeil d'acier et la mèche rebelle de Mads Mikkelsen (le méchant de Casino Royale) font merveille dans le rôle-titre, l'intrigue, elle, est sans réelle surprise. Son issue se devine longtemps à l'avance si bien qu'on subit plus qu'on ne savoure la dernière partie qui ne semble être là que pour amener un dénouement inexorable. Lequel fait tout de même son effet, il est important de le préciser.

Le rythme lent et les plans statiques des personnages et des paysages est un parti pris artistique qui peut servir autant que desservir. En l'occurrence ils vont de pair avec le personnage et son histoire, très terrestres, très ancrés dans une réalité dont l'époque est subtilement évoquée sans jamais prendre le pas sur le fond.

De ce côté, les décors et la lumière naturels nourrissent plutôt bien l'ambition du cinéaste.

Un choix qui, lui, parait plus discutable, est l'emploi fréquent d'ellipses que ce soit d'un point de vue spatial ou temporel, perturbant régulièrement la compréhension du récit, paradoxalement simple au demeurant. Les personnages disparaissent et réapparaissent sans explication et le temps que le spectateur passe à assimiler l'information il ne le passe pas à faire corps avec la narration et la perception du héros d'où une grosse perte en terme d'émotions. Ce qui est regrettable car certaines scènes étaient propices à instaurer une intensité qui manque incontestablement à l'ensemble de l'oeuvre en dépit de son propos. La conversation entre Michael et le dévot (incarné efficacement par Denis Lavant) est sans doute l'une des scènes les plus mémorables, peut-être parce qu'elle renvoie, dans une moindre mesure, au Jeanne d'Arc de Luc Besson dans lequel l'héroïne est confrontée à sa conscience et à ses propres démons.

Les évènements vont resserrer les liens entre Michael et sa fille, Lisbeth.

Certains éléments demeurent délibérément obscurs comme la véritable motivation de Michael à se lancer dans cette croisade ainsi que la manière dont il parvient à rallier le peuple à sa cause.

Le réalisateur filme les corps et les paysages en toute liberté, mais ne fait que suggérer une violence qui autrement aurait été insoutenable. La vision des chevaux blessés et crottés de Michael au début du film suffisant à elle seule à écoeurer le spectateur et faire de lui un partisan immédiat de la cause de ce héros tragique.

La musique elle aussi toute en sobriété est rare et vient souligner par ses motifs répétitifs la lente marche de Michael vers son destin. Les cris stridents et pleins de vie d'un bébé, d'un porcelet et d'un âne venant contrebalancer la mort omniprésente.

Au final Michael Kohlhaas comblera les cinéphiles amateurs de cinéma sobre et charnel. Mads Mikkelsen, qui a appris notre langue sur le tournage, porte véritablement le film sur ses épaules et le film lui-même donne furieusement envie de découvrir davantage cet acteur charismatique (Bonne nouvelle, il incarne Hannibal Lecter dans une série à venir) tout comme il incite vivement à se plonger dans le livre afin d'éclaircir les zones d'ombre et se repaître d'un récit plus dense en terme d'émotions et de rebondissements.

 

 

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dimanche, 18 août 2013 | Lien permanent

Une Chatte sur un Toit Bouillant

 

Catwoman avait de bonnes raisons de vouloir se débarrasser du clown pervers. Mais sentant qu'elle pouvait aussi avoir le dessus sur lui, à tort ou à raison, elle choisit de se montrer docile et même flattée de faire l'objet de tant d'attention.
- Tu veux un autographe ?
Le Joker se fendit d'une élégante révérence.
- Ma foi, j'apprécierais beaucoup d'avoir ta griffe.
La lame d'un cran d'arrêt jaillit de sa main.
- Mais ta langue m'a l'air tout aussi aiguisée.
Catwoman déploya une batterie d'ongles affûtés comme des rasoirs.
- C'est à quel nom ?
Le Joker s'esclaffa sans retenue.
- Toi, tu me plais. J'ai su tout de suite qu'on allait s'entendre. Mais si on écourtait les préliminaires et que tu me disais plutôt ce que tu as volé à ce cher Bruce Wayne.
La voleuse allait ramasser le dossier lorsqu'elle s'aperçut qu'il avait disparu. Elle le retrouva dans les mains de Harley Queen, laquelle avait semble-t-il bien récupéré de leur récent affrontement. Elle donna le dossier au Joker ce qui eut le don de l'énerver :
- Gentil toutou qui aura droit à son susucre !
Harley ne fit rien non plus pour cacher son mépris. Elle la mit en joue, le regard aussi froid qu'une lame de couteau. Le clown fit tinter sa langue contre son palais. Harley baissa aussitôt son arme, ce qui amusa évidemment beaucoup la voleuse.
- La laisse te va à ravir !
- Je vais être bon prince, fit le Joker, pour détendre l'atmosphère. Tu as manifestement bien besogné pour obtenir ces informations de premier ordre. Et comme je dis toujours "Tout travail mérite salaire "!
Catwoman soufflait distraitement sur ses griffes comme pour faire sécher un vernis visible d'elle seule.
- Tu penses à de l'argent, vieux grippe-sou ?
Harley la menaça à nouveau avec son fusil :
- Que penses-tu d'un peu de plomb pour changer ?
Catwoman arbora derechef le métal de ses doigts :
- Un peu de chair fraîche ne serait pas de refus !
Le Joker jubila :
- Allons, mesdames, rangez l'artillerie. Votre serviteur a le coeur fragile. Il n'aimerait pas voir vos jolis minois finir dans un bain de sang. Dis-moi donc ce que tu voudrais en échange, mon petit chat ?
- J'aimerais que tu me dises à quoi sert la machine que Wayne est en train de fabriquer. Quand tu le sauras. Car ma main à couper que tu le sauras.
Le clown tendit sa main avec un grand sourire :
- Et bien marché conclu !
Jenna agita son index :
- Je vais me contenter de ta parole, c'est moins risqué. Fais-moi signe lorsque tu auras un scoop à m'annoncer.
- Je n'y manquerai pas.
Catwoman salua Harley d'un petit signe de la main avant de se jeter dans le vide.
Le Joker fouilla la nuit à la recherche de sa sculpturale silhouette.
- Sacré donzelle. Elle a pas volé son titre de Reine de la Nuit !
Harley croisa les bras.
- Et moi, je suis quoi ? Un accessoire ?
Le Joker la prit dans ses bras.
- Non ! Toi...Toi tu es la Reine de mes Nuits !
- Alors pourquoi on a toujours pas couché ensemble ?
Le Joker la gifla.
- Je t'ai déjà dit de ne plus aborder ce sujet !
Il l'enlaça à nouveau tout en ouvrant la chemise en cuir :
- Voyons voir ce que ce cher Bruce Wayne mijote dans sa tour d'ivoire.

batman,catwoman,gotham city,mila kunis

 

 

 

T’as aimé…ou pas

T’as tout lu, tout vu, tout entendu…ou pas

Peu importe, post un com et like la page pour dire que tu existes car ton avis est important pour moi, mais aussi pour le futur de ce blog, un gros merci d’avance !

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jeudi, 18 octobre 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)

Plus forte que l'épée [Nouvelles]

Plus forte que l'épée

 

C’était un chasseur, ma foi, très ordinaire qui nettoyait son fusil avec amour. Sa femme n’aimait pas trop qu’il s’adonne à cette activité, à ce sport comme il l’appelait. Sans doute pour la provoquer. Il était à peine midi. Il allait rejoindre ses congénères en quête de quelque volatile à se mettre sous la dent pour le déjeuner. Rien d’exceptionnel en somme.
Il avait laissé la réparation du toit inachevée, trop désireux de traquer le gibier. Le marteau de couvreur était là, abandonné, tel un jouet sans valeur accompagné d’une série de tuiles neuves. Sa femme observa l’ouvrage. Il était doué avec des outils. Elle aurait tellement préféré qu’il exploite ce savoir-faire plutôt que l’autre.

C’était une perdrix, ma foi, très ordinaire, qui traversait le ciel au-dessus de la campagne. Il était à peine midi. Le ventre plein, elle regagnait la forêt en quête de ses congénères. Rien d’exceptionnel en somme. Lorsque la balle l’atteignit de plein fouet, une plume se détacha de son corps et virevolta au gré du vent telle une âme égarée. Lorsque la perdrix s’abattit sur le sol, elle était déjà morte. Le chasseur exulta. Il ne rentrerait pas bredouille chez lui.

Sa femme cuisina l’oiseau comme elle savait si bien le faire. Son époux avait invité ses amis chasseurs pour le repas et ils étaient tous réunis autour de la table sur la terrasse baignée de soleil, se congratulant de leurs exploits respectifs, riant et buvant à qui mieux mieux.
La plume de la perdrix, elle, continuait son périple, l’air de rien si l’on peut dire. Il se trouve que les courants aériens l’amenaient justement vers la maison du chasseur, comme pour pointer d’un doigt accusateur son acte récent.

Lorsque la perdrix lui fut servie, le chasseur se frotta les mains avec satisfaction et commença à manger. Il laissa rapidement les couverts de côté pour mordre à pleines dents dans la chair tendre.
 
La plume parvint au-dessus de la terrasse. Il semblait qu’elle se dirigeait délibérément vers le marteau de couvreur abandonné et la pile de tuiles attendant sagement d’être posées.
Au dernier moment, comme pour éviter une tragédie, une brusque rafale changea sa direction et elle retomba lentement vers la table.

Le chasseur ne mit pas longtemps pour achever la perdrix. Il suça ses doigts sans même prendre la peine de remercier sa femme pour ses talents de cuisinière.
En guise de gratitude, il éructa bruyamment. Ce qui scella en fait son destin. Le flux d’air provoqué par le rôt repoussa la plume, lui faisant rencontrer un autre courant. Elle revint finalement vers sa première destination. C’était une plume, ma foi, très ordinaire. Elle était gracieuse, délicate et ne pesait presque rien. Bien innocente, en somme. Rien d’exceptionnel. Mais lorsqu’elle se posa sur la pile de tuiles posées de guingois, elle en rompit aussitôt le fragile équilibre. En cascadant sur le toit, les tuiles entraînèrent la chute du marteau. Sa pointe s’enfonça mortellement dans le crâne du chasseur qui aspergea son assiette de son sang en une macabre sauce.

C’était une journée, ma foi, très ordinaire.  Il faisait beau. Les perdrix chantaient la vie au-dessus de la forêt. Rien d’exceptionnel en somme.

 

 

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jeudi, 29 octobre 2015 | Lien permanent | Commentaires (1)

Deadpool [Cinéma/Critiques]

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A l'heure où les comics pullulent sur le net, dans les boutiques comme au ciné, un irréductible fouteur de merde vient apporter un peu de sang neuf. Littéralement, quand on connait l'énergumène.

Il s'avère que l'histoire du film est aussi intéressante que l'histoire dans le film.

Réduit au strict minimum dans un Wolverine Origins de triste mémoire sous les traits de Ryan Reynolds, le sacre de Deadpool commençait très mal. Mais c'est paradoxalement le comédien lui-même qui s'est battu des années pour le faire vivre à l'écran. Comble de l'ironie, lorsqu'il incarne un super héros au premier plan, à savoir Green lantern, le film fait un four. Ce qui n'arrange pas les choses.

Pourtant l'acharnement a fini par payer. Ryan Reynolds peut se targuer d'avoir offert un écrin enfin idéal à ce personnage décalé. Il avait su d'emblée rassurer les fans, inquiets -et à raison- d'un potentiel contenu trop tout public, en mettant en scène une interview très personnalisée.

Libéré de la censure, le film se lâche donc niveau dialogues et situations glauques avec un humour sous acide qui a fait la marque du perso depuis ses débuts.

Pour autant est-ce que Deadpool peut se résumer à une grosse dose de fun, débridée, mais sans fond ? Non, et c'est là la bonne surprise. Car avant de nous faire connaître l'histoire de Deadpool, le film prend le temps de nous narrer (via un montage jubilatoire) l'histoire de Wade Wilson, l'homme sous le masque.

Cet humour corrosif, Wade l'a toujours eu et dire qu'il va lui permettre d'encaisser les pires galères n'est pas exagéré. Wade va connaître l'amour avec un grand A (enfin plutôt avec un grand Q en ce qui le concerne) et c'est au moment même où il tutoie le Paradis qu'il va lentement, mais sûrement, pénétrer en Enfer.

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Gina Carano (Piégée) n'est pas devenue Wonder Woman, alors pour se consoler elle a rejoint l'univers Marvel. Je vous laisse découvrir son rôle (hélas trop basique) dans le film.

Clins d'oeil à foison, pitreries et cabrioles, Deadpool règle ses comptes avec ses ennemis autant qu'avec tout ce qu'il a dû traverser pour arriver sur votre écran (oui en plus il va vous parler, ce con !!!) Ne vous étonnez pas donc de voir régulièrement des références plus ou moins discrètes à Green Lantern, Wolverine Origins, X-Men et même carrément Ryan Reynolds.

Le film prend donc un max de libertés dans les détails et heureusement car l'histoire globale progresse de manière très classique. On pourra alors trouver que la folie de Deadpool contraste un peu trop avec le reste tout en l'appréciant à sa juste mesure. On ne sait pas pourquoi il est conscient d'être un héros fictif, cette capacité unique n'étant pas du tout reliée à l'apparition de ses super pouvoirs et personnellement je trouve ça dommage car cela aurait pu expliquer de manière originale et d'autant plus facilement son invulnérabilité. 

Même si le budget était évidemment plus limité comparé aux autres productions Marvel (une vanne est lâchée à ce sujet), l'action et le spectacle sont particulièrement efficaces avec des chorégraphies soignées, fluides et inventives.

A noter que la VO est rudement conseillée pour profiter au mieux de la crudité des dialogues.

Un deuxième opus est programmé. Avec plus de folie dans le scénario ? On l'espère.

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Vous voulez encore du Deadpool ? Du Marvel, du DC ? Alors c'est ICI

 

 

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vendredi, 01 avril 2016 | Lien permanent

La Légende de Tarzan [Cinéma/Critiques]

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D'emblée on peut dire que cette nouvelle version du mythe crée par Edgar Rice Burroughs se place dans la droite lignée du Tarzan de Disney, ce qui en soi est une bonne nouvelle, au point qu'on peut facilement y voir une suite spirituelle. On pense notamment aux flashbacks réguliers bien pensés qui ajoutent profondeur et émotion en même temps qu'ils rappelleront de bons souvenirs aux afficionados de la version de 1999 (oui celle avec les chansons de Phil Collins !)

Par ailleurs ceux qui avaient été frustrés que les héros du film d'animation ne fassent pas escale à Londres devraient être contentés. A ce titre, l'introduction est particulièrement intelligente et intéressante.

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Tarzan s'est très bien adapté à la civilisation et à ses responsabilités en tant que Lord, au point de rechigner à revenir crapahuter dans la jungle comme on le lui demande. En un seul geste il parvient à exprimer tout cela. La mise en scène de la première partie autant que le propos m'ont vraiment plu au point qu'elle a ma préférence. Je regrette que le scénario n'ait pas joué davantage avec la complexité du personnage sur tout le long afin qu'on assiste à une véritable transformation inversée. J'ai toujours imaginé le retour de Tarzan en une scène emblématique : courant dans la jungle, déchirant ses vêtements citadins tandis que le rejoignaient les animaux. Mais je dois avouer que cette version dans son ensemble se rapproche quand même beaucoup de ce dont je rêvais de voir à l'écran.

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Jane (Margot Robbie décidément partout !) quant à elle rêvait depuis longtemps de retourner là où a eu lieu la rencontre fatidique. Mais son attrait pour l'Afrique va bien au-delà d'une simple nostalgie sentimentale.

La raison du retour de Tarzan parmi les siens est elle aussi bien amenée dans un cadre historique précis de surcroît, donnant beaucoup de crédibilité aussi bien à Lord Greystoke qu'à Tarzan.

Les liens tissés avec une tribu en particulier sont très développés et on comprend rapidement que Jane tient un rôle tout aussi privilégié. Celle-ci aura maintes fois l'occasion de prouver qu'elle n'est pas la femme de Tarzan pour rien et que sa connaissance de la jungle redeviendra rapidement vitale.

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Le tandem Samuel Jackson (Avengers, Incassable, Django Unchained)/Alexander Skarsgard fonctionne à merveille

L'histoire se suit de bout en bout avec un plaisir certain, ponctué par quelques touches d'humour efficaces, hélas ternie par moment par des séquences poussives quand l'action se prolonge. Si visuellement on a droit à de somptueux panoramas, la mise en scène pêche par un abus de ralentis et d'effets spéciaux pas toujours bien intégrés. Par ailleurs, si les singes visibles sont réussis, La Légende de Tarzan a le défaut de passer derrière les deux premiers volets de la Planète des singes qui avaient mis la barre très haut en la matière.

La prestation de Christoph Waltz (Django Unchained, Spectre) en énième bad guy désespérément suave ne sert ni ne dessert le film, mais c'est plutôt l'usage de son chapelet qui, bien qu'original, porte atteinte à la crédibilité du film. Une canne-épée aurait été bien plus adaptée pour conserver l'élégance du personnage tout en le rendant menaçant physiquement parlant. 

Heureusement ces faiblesses ne mettent pas en péril la qualité globale du film qui est réellement une excellente adaptation, respectueuse de l'oeuvre originelle, connectée à d'autres versions de référence, usant des codes incontournables du mythe, parfois même de manière ironique, tout en injectant réellement du sang neuf, exploitant le passif du roi de la jungle et le confrontant à des situations nouvelles.

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mercredi, 28 septembre 2016 | Lien permanent | Commentaires (1)

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