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vendredi, 01 avril 2016

Deadpool [Cinéma/Critiques]

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A l'heure où les comics pullulent sur le net, dans les boutiques comme au ciné, un irréductible fouteur de merde vient apporter un peu de sang neuf. Littéralement, quand on connait l'énergumène.

Il s'avère que l'histoire du film est aussi intéressante que l'histoire dans le film.

Réduit au strict minimum dans un Wolverine Origins de triste mémoire sous les traits de Ryan Reynolds, le sacre de Deadpool commençait très mal. Mais c'est paradoxalement le comédien lui-même qui s'est battu des années pour le faire vivre à l'écran. Comble de l'ironie, lorsqu'il incarne un super héros au premier plan, à savoir Green lantern, le film fait un four. Ce qui n'arrange pas les choses.

Pourtant l'acharnement a fini par payer. Ryan Reynolds peut se targuer d'avoir offert un écrin enfin idéal à ce personnage décalé. Il avait su d'emblée rassurer les fans, inquiets -et à raison- d'un potentiel contenu trop tout public, en mettant en scène une interview très personnalisée.

Libéré de la censure, le film se lâche donc niveau dialogues et situations glauques avec un humour sous acide qui a fait la marque du perso depuis ses débuts.

Pour autant est-ce que Deadpool peut se résumer à une grosse dose de fun, débridée, mais sans fond ? Non, et c'est là la bonne surprise. Car avant de nous faire connaître l'histoire de Deadpool, le film prend le temps de nous narrer (via un montage jubilatoire) l'histoire de Wade Wilson, l'homme sous le masque.

Cet humour corrosif, Wade l'a toujours eu et dire qu'il va lui permettre d'encaisser les pires galères n'est pas exagéré. Wade va connaître l'amour avec un grand A (enfin plutôt avec un grand Q en ce qui le concerne) et c'est au moment même où il tutoie le Paradis qu'il va lentement, mais sûrement, pénétrer en Enfer.

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Gina Carano (Piégée) n'est pas devenue Wonder Woman, alors pour se consoler elle a rejoint l'univers Marvel. Je vous laisse découvrir son rôle (hélas trop basique) dans le film.

Clins d'oeil à foison, pitreries et cabrioles, Deadpool règle ses comptes avec ses ennemis autant qu'avec tout ce qu'il a dû traverser pour arriver sur votre écran (oui en plus il va vous parler, ce con !!!) Ne vous étonnez pas donc de voir régulièrement des références plus ou moins discrètes à Green Lantern, Wolverine Origins, X-Men et même carrément Ryan Reynolds.

Le film prend donc un max de libertés dans les détails et heureusement car l'histoire globale progresse de manière très classique. On pourra alors trouver que la folie de Deadpool contraste un peu trop avec le reste tout en l'appréciant à sa juste mesure. On ne sait pas pourquoi il est conscient d'être un héros fictif, cette capacité unique n'étant pas du tout reliée à l'apparition de ses super pouvoirs et personnellement je trouve ça dommage car cela aurait pu expliquer de manière originale et d'autant plus facilement son invulnérabilité. 

Même si le budget était évidemment plus limité comparé aux autres productions Marvel (une vanne est lâchée à ce sujet), l'action et le spectacle sont particulièrement efficaces avec des chorégraphies soignées, fluides et inventives.

A noter que la VO est rudement conseillée pour profiter au mieux de la crudité des dialogues.

Un deuxième opus est programmé. Avec plus de folie dans le scénario ? On l'espère.

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Vous voulez encore du Deadpool ? Du Marvel, du DC ? Alors c'est ICI

 

 

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jeudi, 11 février 2016

Infamous [Jeux Vidéo/Critiques]

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La 360 a son Prototype, la PS3 son Infamous.

Coup de Foudre à Empire City

Vous incarnez Cole McGrath, un coursier anonyme. Qui ne va pas le rester longtemps. Son dernier colis se révèle être une bombe aux effets cataclysmiques qui plongent la ville de Empire City dans un chaos total. Des gangs se mettent à pousser comme des champignons et les habitants à perdre espoir.

Heureusement, vous refaites surface, avec l'envie de comprendre le pourquoi du comment et surtout un feeling du tonnerre avec l'électricité.

La ville est agréable à parcourir grâce à un gameplay en constante évolution. Elle est découpée en trois zones  que l'on débloquera et sécurisera au gré du scénario à l'instar d'un GTA.

Visuellement c'est correct, mais les phases dans les égouts bénéficient d'effets d'ombre et de lumière particulièrement réussis.

Les animations sont de bonne facture hormis lorsque Cole escalade une gouttière où sa rigidité dénote franchement. Les sensations sont présentes (vibrations à la clé !) et parfois même franchement jouissives il faut bien le dire comme lorsqu'on grind sur les câbles électriques et sur les rails à toutes vitesse.

Les pouvoirs sont suffisamment variés et complémentaires et la montée en puissance bien amenée. Le fait de devoir recharger ses batteries en usant de l'environnement est particulièrement bien trouvé, de même que la condition d'éviter le contact avec l'eau, équilibrant les forces et faiblesses du personnage.

Régulièrement, après avoir rechargé un générateur situé dans les égouts de la ville, on récupère un pouvoir majeur (le grind, le tir de sniper, le vol).

Malgré ces possibilités qui renouvellent l'intérêt, le soft souffre d'une répétitivité assez marquée pour peu qu'on prolonge un peu les sessions de jeu, les missions se résumant bien trop souvent à des objectifs simpliste prétextes à du shoot compulsif dans des arènes façon Saints Row IV.

Autre défaut, la difficulté des combats. On a beau être présenté comme un super héros, on s'aperçoit vite de nos limites lorsque les adversaires pointent le bout de leur nez. Entre des snipers qui font mouchent à chaque fois d'où qu'ils viennent et ce malgré notre mobilité et qui apparaissent à un rythme infernal, on en vient vite à quitter la zone des hostilités si tant est qu'on ne meurt pas avant, parfois par une explosion qu'on aura causé sans y prendre garde notamment à cause de nos grenades qui ont la fâcheuse manie de rebondir de manière aléatoire. On aura alors tôt fait de rusher la quête principale pour débloquer le tir de sniper afin de leur rendre la pareille.

Si Cole dispose d'une bonne panoplie de mouvements et n'a rien à envier à Ezio Auditore et consorts pour ce qui est d'escalader les façades des bâtiments, on réalise qu'à l'instar des Assassin's Creed, cette capacité peut vite devenir un cadeau empoisonné quand la jouabilité manque de précision surtout aux moments les plus cruciaux. On pourra saisir un rebord en effleurant à peine le bouton et à d'autres moments on s'y reprendra maintes fois avant de pouvoir grimper un mur. On remarque aussi des bugs d'affichage lorsqu'on est collé à une façade, qu'on tourne la caméra et que l'intérieur vide d'un bâtiment apparaît.

Qui dit monde ouvert, dit aussi forcément missions annexes. Entre action, exploration et filature, elles permettent de renouveler un peu le plaisir. On récupère également des items (fragments, colis) qui permettent d'augmenter notre jauge de puissance, repérables sur la mini-map grâce à un radar ainsi qu'à des enregistrements audio qui viennent enrichir le background.

L'idée de karma ajoute de l'immersion et donne au jeu une profondeur appréciable de même qu'une certaine rejouabilité. Elle est exploitée au cours de certaines missions principales (Instant Karma) qui pourront se résoudre de deux façons (égoïste ou altruiste). En mode libre, on pourra également jouer les bons samaritains en réanimant des PNJ au sol et en emprisonnant des ennemis ou bien jouer les petits diables en drainant leur énergie à notre compte. Selon nos actions et notre statut, les citoyens et les médias réagiront différemment. Les pouvoirs seront un peu différents et notre apparence changera également pour refléter notre orientation (à la manière d'un Fable). A noter que ce système de karma a été repris dans une certaine mesure dans Watchdogs.

Le scénario quant à lui réserve de bonnes surprises dont une révélation finale pour le moins marquante.

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Deux autres épisodes ont vu le jour, First Light étant une extension de Second Son.

Malgré un indéniable savoir-faire, le jeu laisse une sensation très mitigée. De l'originalité et du fun d'un côté, de l'autre une difficulté poussive dès le début et une jouabilité inégale.

 

 

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lundi, 09 juin 2014

Qu'est-ce qu'être un héros aujourd'hui ? [Société]

Qu'est-ce qu'être un héros aujourd'hui ?

 

Comme beaucoup de gens je fantasme depuis longtemps sur les héros et super héros des différentes mythologies qui accompagnent l'évolution de notre monde et des hommes qui le composent.

De nos jours, ce sont les comics qui sont devenus l'une de nos principales mythologies. Dans le film Incassable, le personnage interprété par Samuel Jackson le traduit d'ailleurs si bien que je vais me permettre de reprendre textuellement ses propres mots :

"Je pense que les comics sont notre dernier lien avec une façon ancienne de communiquer l'histoire. Les égyptiens dessinaient sur les murs. Aujourd'hui encore, partout dans le monde, on continue à transmettre le savoir par l'image.
Les comics sont pour moi une forme d'histoire que des gens comme nous ont un jour vécu ou éprouvé. Ensuite, bien sûr, ces expériences et cette histoire ont été altérées par la machine commerciale. C'est devenu des dessins à la mode, plus accrocheurs, dans le seul but de faire de l'argent."

Ce serait sans doute plus facile si le mal était incarné aujourd'hui par des créatures monstrueuses visibles au premier coup d'oeil qui se manifesteraient ouvertement avec de grand éclats de rire démoniaques et un discours dénué d'ambigüités. Ce n'est pas le cas. Ca ne veut pas dire que le mal n'existe pas, bien évidemment.

Et ce n'est pas un hasard si les comics eux-mêmes ont gagné en subtilité et en maturité sur cette question précise.

Si certaines personnes, entreprises oeuvrent dans un intérêt purement égoïste au mépris parfois de la loi, de toute moralité et de la vie même, menaçant des vertus et des valeurs ô combien précieuses, il y a un autre danger, un autre ennemi, peut-être plus pernicieux, que nous ne devons qu'à nous mêmes : notre soumission instinctive, notre instinct à accepter ces nuisances, à les subir sans broncher, notre apathie, notre désespoir. Nous le constatons déjà à l'échelle politique, le résultat des élections européennes est des plus parlants à ce titre.

Nous avons besoin de croyance, d'espoir, de modèle. Nous en avons de plus en plus besoin et nous avons de plus en plus de mal à les trouver.

Le premier réflexe est de les chercher en dehors de notre environnement proche. On admire des célébrités, des gens influents, médiatisés dont le parcours et l'engagement nous inspirent plus ou moins. Mais il arrive toujours un moment où leur popularité se retourne contre eux, qu'ils le veuillent ou non et que leurs belles idées se voient quelque peu fanées, dénaturées pour ne pas dire carrément corrompues par le succès de leur entreprise. Et nous nous retrouvons subitement de nouveau sans exemple, orphelins.

Alors vient le moment où nous avons la sagesse de regarder simplement autour de nous, parmi notre famille, nos amis, nos connaissances, des gens que nous croisons de temps à autre sans les connaître et d'autres que nous ne rencontrerons peut-être qu'une seule fois, mais qui saurons imprimer dans notre esprit une empreinte indélébile propre à nous insuffler courage et espoir à plus ou moins long terme si nous prenons la peine de les écouter et de prendre un peu de recul.

Et puis peut-être qu'il arrivera ce moment où dans notre désir insatiable de  trouver un modèle durable, sur lequel on pourrait avoir une prise directe, nous prendrons conscience que ce héros qui se dérobe sans cesse à nos yeux, il est encore plus près de nous, que nous l'avons pour ainsi dire toujours côtoyé. Nous le voyons chaque matin quand nous nous regardons dans la glace. Il a un potentiel énorme car il a la liberté de devenir qui il veut. Il peut devenir ce héros qui ne semble exister qu'au cinéma ou dans les livres. Pas dans la forme, mais dans le fond. En gardant une chose à l'esprit :

Avant de songer à devenir un héros pour ce monde, il nous faut construire notre légende personnelle, il nous faut devenir le héros de notre propre vie.

C'est vrai, nous n'avons pas de super pouvoirs, nous n'avons pas non plus de gadgets derniers cris ou un arsenal d'armes destructrices pour protéger la veuve et l'orphelin. Nous ne sommes pas des milliardaires, des agents secrets pas plus que des mercenaires. Mais nous avons une arme d'une puissance insoupçonnable, inégalée que tous peuvent nous envier : un super vouloir ! (dixit Ray dans le film Hancock) autrement dit la volonté de bien faire et l'assurance d'en avoir le droit et le devoir comme n'importe quel citoyen doué de raison et de conscience. Et de demeurer humble et discret quant à notre réussite en ce sens, indispensable complément de la démarche. Plutôt que d'esprit héroïque, qui, il est vrai, peut suggérer une forme de revendication narcissique, on parlera alors davantage d'esprit vertueux. L'idéal étant que nos actes seuls puissent inspirer et nous satisfaire.

Notre mission ne consistera pas à dérober un dossier secret dans une base ultra-sécurisée ou de délivrer des otages à l'autre bout du monde, dans un pays en guerre. Non. Mais le bien que nous ferons à nous-même et aux autres n'en seras pas moins réel et conséquent quel que soit la visibilité immédiate que nous en aurons.

Nous nous souviendrons par exemple de nos rêves et nous changerons de métier malgré les risques pour devenir enfin nous-mêmes et surtout le meilleur de nous. Parce qu'au fond la plus grande tragédie c'est de se convaincre qu'on ne peut pas changer et que notre vie est dans une impasse. Pour reprendre encore une fois les mots de Samuel Jackson dans Incassable :

"Vous savez ce qu'il y a de plus effrayant ? D'ignorer quelle est sa place dans ce monde ."

Nous nous servirons de nos compétences, de notre expérience pour sensibiliser les gens sur leur capacité à réfléchir par eux-mêmes, à se rééduquer, nous leur rappellerons que le libre-arbitre existe et que la démocratie n'est pas qu'un vain mot.

Nous remettrons en question régulièrement notre mode de vie en prenant en compte ce qu'il implique pour le fonctionnement de la société toute entière. Nous deviendrons vigilants au quotidien et soutiendrons naturellement quiconque a besoin d'aide parce que nous le remarquerons, peut-être nous et nul autre et que cela ne nous coûtera rien et surtout nous rapportera plus que nous ne pouvons l'imaginer dans notre désir d'évolution constante et personnelle.

Parce que faire des choses utiles de manière désintéressée dans une société comme la nôtre est le luxe suprême.

Si nous nous sentons incapables de secourir directement quelqu'un, nous n'hésiterons pas à demander de l'aide autour de nous, l'union fait la force, toujours. Nous pourrons aussi nous former pour agir en dépit de nos peurs et pouvoir répondre à une demande d'aide, même si elle n'est pas formulée. Si la justice est aveugle, l'injustice est parfois muette. Il suffit de garder les yeux ouverts et la conscience en éveil. Ne pas intervenir en faveur d'une personne que l'on sait en difficulté, en danger, est un crime. Et que la loi s'adapte actuellement en ce sens n'est que justice.

On culpabilisera peut-être en se dédouanant de cela, et c'est tant mieux car c'est le début d'une prise de conscience essentielle. On voudra alors peut-être se confier, se confesser à ce sujet ou on préfèrera enfouir ce secret pour ne pas en souffrir. Personne alors ne le saura peut-être en dehors de nous. Mais souvenons-nous d'une chose :

Il n'y a pas meilleur juge, ni pire bourreau que notre propre conscience lorsqu'elle est active et orientée face à nous.

Si nous voulons voir ce monde changer, s'améliorer, changeons-nous, améliorons-nous. Ne nous trouvons pas d'excuse en nous disant qu'il est trop tard ou que c'est l'affaire des autres. Le monde est ce que nous en faisons. Nous sommes tous concernés, il n'y aucune exception. Nous sommes tous responsables de la société qui est la nôtre, nous avons chacun notre part à faire car elle ne changera pas sans nous. Nous sommes tous liés que nous le voulions ou non et chacune de nos actions ou de nos inactions a des répercussions sur la vie des autres tout comme les choix des autres ont des répercussions sur nos vies.

Les changements positifs à l'échelle d'une vie humaine ne sont rien moins que le miroir des changements possibles dans le  monde entier.

Et si nous savons que nous sommes quelqu'un de droit, d'honnête et qu'il nous arrive pourtant des injustices, ne tombons pas dans le piège de nous sentir simplement victimes. Tout a sa raison d'être même s'il faut du temps pour l'accepter.

Interprétons certains drames et expériences malheureuses comme des signes, des avertisseurs conçus à notre seule attention, qui n'aurons de sens que pour nous, mais qui auront un impact pour beaucoup de gens si nous les tournons à notre avantage.

Nous ne changeons pas parce que certains évènements arrivent dans notre vie, certains évènements arrivent dans notre vie pour que nous changions.

 

 

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jeudi, 02 août 2012

The Dark Knight : Gotham Legends

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1

 

Le jeune garçon s’ennuyait. Il avait quitté le confort de sa chambre et était sorti en douce de l’orphelinat malgré l’intimidant climat. Le froid soufflait sur la ville depuis plusieurs semaines, annonçant un hiver plus rude que les précédents. Pour les plus superstitieux, c’était même le signe d’une saison redoutée depuis plusieurs années : le retour  d’un âge sombre pour Gotham. On leur pardonnait volontiers. La ville avait purgé ses vices depuis un moment. Il fallait bien s’occuper l’esprit.

Le garçon dessinait quelque chose sur la vitre embuée. Une silhouette familière, autrefois indissociable de la ville. Mais plus au goût du jour depuis longtemps et désormais de sinistre mémoire. Une ombre imposante le recouvrit. Il se retourna. Ses yeux se mirent soudain à briller.

- C’est toi ?

Le visiteur s’agenouilla sans un mot et posa une main sur l’épaule de l’enfant. De l’index, il effaça le symbole tracé sur le verre.

 

2

 

Bruce Wayne se négligeait. Lui, et tout son empire. Il en avait conscience et pourtant il avait fini par y prendre goût.

Une canne à la main, le visage mangé par une barbe fournie, il faisait les cent pas dans le manoir en cherchant un nouveau sens à sa vie. Dans ses meilleurs jours. Le plus souvent, il restait au lit, l’esprit torturé par le passé, par les évènements qui l’avaient conduit à devenir le sauveur, puis le paria de Gotham. Il se sentait prisonnier comme il ne l’avait jamais été. Il ne regrettait pas son choix d’avoir endossé les crimes de Double Face, mais cela ne changeait rien au fait que sa vie s’était arrêtée depuis. Privé de son alter ego, il mourait à petits feux. Et avec lui, beaucoup de choses qu’il avait érigé, défendu. Wayne Enterprises connaissait une situation de crise alarmante. Il ne lisait plus les journaux, mais il devinait aisément en dévisageant Alfred que la presse n’était pas tendre envers lui. Les habitants non plus. Finalement, il avait réussi à devenir aussi impopulaire que Batman. Cruelle ironie.

Malgré cela, l’envie de sortir au grand jour le taraudait depuis déjà une semaine. Un désir impérieux de crever l’abcès une bonne fois pour toutes. Il s’amusait en s’imaginant que tel un vampire, il se consumerait au contact du premier rayon de soleil. Quoi de plus naturel pour une chauve-souris à taille humaine ? Il s’aperçut qu’il riait tout fort dans sa chambre lorsque Alfred frappa à la porte.

- Oui.

Le majordome entra. Il avait cessé d’être inquiet pour son maître. Il était exaspéré.

- Vous faites vraiment peine à voir.

Bruce sourit nerveusement.

- Je fais ce qu’il faut.

Alfred fut imperméable à son humour.

- Non, vous ne faites rien depuis longtemps.

- Ne pensez-vous pas que j’en ai assez fait ?

Alfred le toisa comme un enfant indiscipliné.

- Vous vous reposez sur des lauriers fanés depuis belle lurette. Des gens ont toujours besoin de vous et vous avez toujours les moyens de les aider. Nul besoin de masque et de cape.

- Peut-être que je ne me sens pas assez aimé pour vouloir leur offrir quelque chose.

- Quand allez-vous faire votre deuil de Batman ? Vous existez sans lui que cela vous plaise ou non.

- Je l’ai sacrifié au nom de l’espoir. Je l’assume comme je peux.

- Aujourd’hui c’est l’espoir lui-même que vous sacrifiez, celui que les habitants ont placé en vous, Bruce Wayne.

Alfred avait les yeux humides. Bruce n’aimait pas le voir souffrir surtout quand il se savait responsable. Mais il détestait faire l’objet de ses brimades.

- Gotham est en paix. Pas moi.

- Elle n’a plus besoin de justicier car vous avez fait ce qu’il fallait. D’ailleurs il y en a un nouveau semble-t-il.

La main se crispa sur le pommeau de la canne.

- Quoi ?

Alfred s’occupait à ranger la chambre et répondit distraitement :

- Un bienfaiteur anonyme. Il a racheté l’orphelinat et a promis d’y pourvoir.

Alfred guetta une réaction de son maître qui feignit maladroitement l’indifférence. Alors il ajouta avec délectation :

- Pour les huit prochaines années.

Bruce sortit enfin de ses gonds.

- Qui est-ce ?

Alfred fit mine de quitter la pièce comme si la réponse avait peu de valeur. Mais son sourire victorieux en disait long.

- Il parait qu’il est à l’orphelinat en ce moment même pour une courte visite. En partant maintenant, avec un peu de chance, vous devriez pouvoir le rencontrer.

 

3

 

 Sur la route menant à l’orphelinat, Bruce regretta de ne pas avoir un masque à l’effigie d’un citoyen modèle. Le visage de feu Harvey Dent lui apparut. L’espace d’un instant, il envia le sort de l’ex-procureur. Perdre tout et y survivre était loin d’être une mort douce. Devenir le héros posthume de tout un peuple, cela par contre, c’était  l’idéal. Il avait servi cela à Dent sur un plateau. Il savait que cela avait été la bonne décision, le choix le plus raisonnable. Alors pourquoi le vivait-il si mal ?

Avisant un sans-abri sur le trottoir, il s’arrêta à sa hauteur. Ce qui ne manqua pas surprendre le malheureux.

- Vous avez quelque chose dont j’ai besoin.

Bruce lui tendit plusieurs billets.

 

4

 

Lorsqu’il arriva à l’orphelinat, emmitouflé dans un manteau miteux et la tête prise dans un vieux chapeau, il espéra être méconnaissable. Un nouveau costume ?

L’accueil était désert. Il contempla les lieux avec un pincement au cœur avant de s’engager dans un couloir. Il entendit du bruit venant d’une salle. La porte était ouverte. Il entra.

La salle était plongée dans la pénombre. Les rideaux étaient tirés. Une lampe de chevet posée à même le sol éclairait une silhouette massive debout au centre de la pièce. Bruce plissa les yeux pour mieux la distinguer. L’homme n’avait pas de cheveux et portait un masque sinistre qui cachait sa bouche comme une sorte de muselière. Il était vêtu simplement. Il faisait l’effet d’un bourreau attendant de prendre part à une exécution. Bruce sut intuitivement qu’il avait affaire au fameux bienfaiteur en même temps qu’à une menace tangible encore que difficile à évaluer. Il comprit que c’était un piège, une embuscade et qu’il était tombé dans la gueule du loup. Et Alfred qui avait cru bien faire en lui lâchant l’info.

- Qui êtes vous ? s’enquit Bruce avec un manque d’assurance qu’il espérait discret.

Deux enfants qui s’étaient dissimulés dans un coin vinrent tirer les rideaux. Un flot de lumière inonda la salle. Bruce eut un mouvement de recul. Pas seulement en voyant combien l’homme était gigantesque, mais aussi en lisant son nom écrit par des mains d’enfants sur tous les murs de la pièce, du sol au plafond, au point de recouvrir entièrement les parois telle une tapisserie à la gloire d’une sombre entité. Quatre lettres qui allaient bientôt devenir synonyme de cauchemar pour Bruce et Gotham.

Bruce se tint droit pour montrer qu’il avait compris et qu’il était prêt à résister, sa canne brandie comme une arme.

- Tu te prends pour Batman ?

Un garçon entra dans la salle par une autre issue. Il éteignit la lampe de chevet avant de rejoindre le géant aussi silencieux qu’immobile. Bruce le dévisagea intensément, manifestement troublé. Cela aurait pu être lui à l’âge où il avait perdu ses parents.

Bane prit la main de l’enfant comme si c’était le sien, une vision qui ne manqua pas de terrifier Bruce. Car il était évident que le lien qui les unissait était réel, presque palpable. Mais quand l’enfant parla à nouveau, ce fut pire encore.

- Pourquoi je devrais détruire Batman, alors que Bruce Wayne est tellement plus vulnérable ?

Il comprit que si la voix était de l’enfant, les paroles, elles, venaient d’un autre esprit. Il contempla le géant et son masque impénétrable. Comment faisait-il cela ? Comment projetait-il ses pensées dans la tête de cet enfant innocent, l’animant comme un pantin à sa guise, le pervertissant ?

Bruce comprit alors autre chose qui ne fit que le terrifier davantage. Si Bane avait un besoin vital de ces enfants, le besoin était réciproque. Les enfants inspiraient Bane et en retour Bane leur donnait la foi. Sa légende était sur toutes les lèvres des gosses de l’orphelinat. Même avant sa venue à Gotham, il se dressait déjà dans leur esprit comme un protecteur exemplaire, un père inébranlable. Ils l’attendaient désespérément, avec une ferveur quasi-religieuse depuis qu’ils avaient appris son existence et sa conduite héroïque vis-à-vis d'un gosse abandonné comme eux, dans une prison lointaine. Il était leur héros, leur sauveur, comme Bruce Wayne l’avait été en son temps. Bruce savait tout cela car lui-même avait entendu bien des fois cette légende étant enfant. Elle l'avait tant inspiré.

Batman pouvait peut-être vaincre Bane, mais il ne pouvait triompher d’un espoir aussi solide inscrit dans le cœur de centaines d’enfants. Et en cette heure, il était encore loin d’être redevenu Bruce Wayne, Batman encore moins. Pourrait-il seulement l’être à nouveau ?

Bruce vacilla, ébranlé par ce constat. Mais il ne pouvait pas flancher. Il fit l’effort de s’adresser à Bane plutôt qu’à l’enfant pour les dissocier définitivement.

- Tu ne me feras pas de mal devant cet enfant. Alors à quoi bon me menacer ?

L’enfant le fixait, mais Bruce l’ignorait superbement, n’ayant d’yeux que pour son véritable adversaire. Bane lâcha la main de l’enfant qui fit mine de quitter la pièce. Bruce comprit rapidement qu’il n’avait pas le choix. Face à la brute, dans son état qui plus est, il n’était pas de taille. Il plongea au sol et prit le garçon dans ses bras, perdant son chapeau dans le mouvement. Il serra le garçon contre lui plus que de raison et se tourna vers Bane comme pour le défier.

- Laisse-moi sortir et je le relâcherai.

Il vit les poings du titan se serrer. Il entendit son souffle. L’enfant ne semblait pas avoir peur, ce qui rassura Bruce. Avant qu’il n’en connaisse la véritable raison.

- Tu ne feras pas de mal à cet enfant. Alors à quoi bon négocier ?

Bruce se dirigea vers la porte. Il donna un coup de pied dans le panneau qui pivota. Tandis qu’il s’éloignait en courant dans la rue, un homme de main se présenta devant Bane :

- La caméra a tout enregistré.

Bruce n’avait pas eu le cœur de garder son otage. Le cœur ou le courage ? Le garçon revint près de son protecteur dont il serra la main comme s’il ne s’était rien passé.

Le sbire évita lui aussi de le regarder pour s’adresser directement à son supérieur :

- Nous diffuserons quand vous voudrez.

L’enfant sourit, puis le terrifiant tandem s’éloigna.

 

5

 

La vidéo montrant Bruce Wayne kidnappant un enfant de l’orphelinat fit bientôt la joie des internautes avides de nouveaux buzz. Privée de son et montée comme il convenait, elle présentait l’éminent golden boy comme un monstre et Bane comme un sauveur providentiel. L’imagination fit le reste, comme bien souvent.

Alors qu’elle était relayée par tous les journaux télévisés, au siège de la police, l’officier John Blake soupira longuement.

- Plus de Batman depuis huit ans et voilà que Wayne pète les plombs.

Debout à côté de lui, le Commissaire Gordon finissait de se préparer.

- A force de rester cloîtré dans sa tour d’ivoire, ça devait finir par arriver.

Blake pinça les lèvres. Il était encore jeune et inexpérimenté, mais son intuition surpassait celle de bien des vétérans.

- Je ne crois pas à cette version.

Il regarda franchement Gordon.

- Tout comme je ne crois pas que Batman ait tué Harvey Dent et les cinq policiers.

L’intéressé sentit bien le poids de l’accusation. Il l’ignora autant que possible. Il avait intérêt à le faire. Il lissa sa moustache.

- Mon garçon, tu as encore beaucoup de choses à apprendre sur l’être humain et son côté obscur.

Blake le toisa avec un sérieux surprenant :

- Je vous crois sur parole. Mais je suis aux bonnes loges pour en apprendre un rayon, non ?

 

6

 

Quelques instants plus tard, Gordon briefait ses hommes sur la future chasse à l’homme :

- Je tiens à répéter que cette histoire doit être éclaircie. Bruce Wayne est en fuite, mais il n’est pas nécessairement coupable, nous en savons trop peu pour tirer des conclusions dans un sens ou dans un autre.

Il jeta un regard appuyé à l’intention de Blake.

- Mais n’en déplaise à certains, Wayne doit être considéré comme potentiellement dangereux. Il est à l’image de sa société, fragile, donc imprévisible. Ne le sous-estimez pas, mais n’usez de la force qu’en dernier recours. Des questions ?

Un officier s’exprima :

- L’autre homme sur la vidéo, le géant, il est prévu qu’on l’interroge ?

Gordon opina du chef.

- Il s’est livré il y a quelques minutes à peine. Il semble vouloir totalement coopérer.

Blake s’agitait sur sa chaise, nerveux. Il leva la main.

- On devrait peut-être attendre d’en savoir plus sur cet individu avant de pourchasser Wayne.

Gordon sourit. Il louait le tempérament du jeune officier autant qu’il le déplorait. Son sourire s’élargit.

- Il me semble que vous aimez exercer votre perspicacité, agent Blake. Et bien je vais vous donner l’occasion de nous prouver votre valeur en ce domaine. C’est vous qui allez l’interroger.

La surprise passée, Blake défia son supérieur du regard. Le ton du Commissaire n’était pas sarcastique, mais il sentait bien qu’il le mettait à l’épreuve. Il sourit à son tour.

- Ce sera avec joie, Commissaire.

 

7

 

Avant d’entrer dans le bureau où l’attendait Bane, un collègue le retint :

- Je te préviens, il est vraiment bizarre ce type. Moi, il me fout les jetons.

- Qu’est-ce qu’il a ?

- Il a l’air balèze et il porte un drôle de masque.

Blake sourit, amusé.

- Ce ne serait pas la première fois à Gotham.

Lorsqu’il entra dans la pièce, son sourire disparut aussi vite. Il salua le visiteur d’un signe de tête avant de s’asseoir face à lui. Lorsqu’il entendit la porte se fermer, il déglutit péniblement.

- Vous vous prénommez Bane, c’est bien cela ?

Le colosse inclina la tête.

- Très bien, Monsieur Bane. Alors pouvez-vous me dire ce qui s’est passé à l’orphelinat et si cette vidéo est de votre fait ?

 

8

 

Aussi traqué que Batman lui-même, Bruce ne pouvait compter que sur bien peu de personnes. Vêtu comme un vagabond, la tête encapuchonnée, il rasait les murs comme les vulgaires criminels qui le craignaient autrefois sous son masque. Il avait fait un choix, mais l’arrivée de Bane semblait remettre pas mal de choses en question. Encore fallait-il qu’il se sorte de ce guêpier. Durant ces dernières années, il était devenu son ombre, la moitié de lui-même et pas la meilleure disait les mauvaises langues. Désormais, il n’était plus personne.

La police cernait le manoir. Il pouvait oublier d’emblée la grande porte. Il appela Alfred sur une ligne qu’il savait protégée.

- Monsieur désire ?

Le ton du majordome était rafraîchissant. Bruce en avait bien besoin, même si c’était une piètre consolation face à la menace qui pesait sur lui.

- Alfred, content d’entendre votre voix. Vous devez savoir que je suis très recherché depuis peu.

- En effet, Monsieur. Et je ne vous ferai pas l’affront de vous demander si ce que j’ai vu est la vérité.

- Le type s’appelle Bane. Il manipule les enfants.

- Les médias aussi apparemment.

- J’ai besoin de savoir qui il est vraiment.

- Très bien. Je vais consulter les données. Ce sera tout ?

- Non. Je crois qu’il me faut un smoking.

- Ce n’est pas ce qui manque. Un modèle en particulier ?

Il y eut un silence. Puis Bruce repensa à Bane et à l’enfant sous sa coupe. Image intolérable qui le poursuivrait où qu'il aille.

- Celui que j’ai mis au placard il y a huit ans.

 

9

 

Tandis que ses hommes fouillaient l’édifice de fond en comble, Gordon interrogea Alfred, imperturbable.

- S’il était ici, vous me le diriez, n’est-ce pas ?

- Il y a longtemps que je ne fais plus les lacets de Maître Bruce. Je ne suis pas son père, encore moins son avocat.

- Mais vous avez des raisons de le protéger.

- Il le fait très bien tout seul. J’ignore où il se trouve et je n’ai aucune envie de le savoir. Il a enfin mis le nez dehors, qu’il aille au diable maintenant. Ces huit dernières années ont été les pires de ma vie. Et dieu sait qu’être à son service en temps normal n’est déjà pas une sinécure.

Gordon sourit avec complaisance. Il comprit qu’il ne pourrait rien tirer de lui.

- Vous savez que c’est dans son intérêt que nous le retrouvions. Tant qu’il est en fuite, il ajoute du crédit à cette vidéo et au crime qu’elle dénonce.

- J’en ai bien conscience, Commissaire. Et il le sait. Mais vous pouvez être sûr que rien que pour me contrarier, il est capable de faire le tour du monde.

Un officier rejoignit Gordon.

- On a rien trouvé.

- Vous savez où me joindre si vous avez du nouveau à son sujet.

- Je n’y manquerai pas.

Gordon allait prendre congé, mais il se ravisa au dernier moment :

- J’imagine que cette demeure n’abrite aucun passage secret ?

Alfred eut l’air offusqué :

- Vous croyez que je n’ai pas assez à faire comme ça ?

 

10

 

Blake commença à perdre patience.

- Ecoutez Monsieur Bane, si vous ne répondez pas ou ne pouvez répondre à mes questions, pourquoi êtes-vous venu à nous dans ce cas ?

Le policier poussa une feuille et un stylo vers le colosse. Aucune réaction. Il avait affaire à un véritable mur.

- Vous ne savez pas non plus écrire ? Mais qui êtes-vous nom de d…

Bane se leva brusquement. Il ouvrit son manteau. En dessous il arborait un t-shirt blanc sur lequel était écrit :

JE SUIS BANE LE MEILLEUR AMI DE BRUCE WAYNE

L’écriture était hésitante, malhabile, comme celle d’un enfant. Ce qui ne fit qu’accroître le malaise ressenti par Blake. Il se leva à son tour, disposé à demander du renfort. D’un simple geste de la main, Bane envoya la table qui les séparer se fracasser contre le mur. Blake plongea vers la porte qu’il ouvrit à la volée juste avant de sentir le géant l’écraser au sol de tout son poids. L’officier qui gardait l’entrée pointa son arme en direction de Bane.

- Lâche-le immédiatement et mets les mains au-dessus de la tête !

Bane s’exécuta et se releva lentement. Blake fit de même, le souffle coupé. Il s’appuya contre le mur du couloir.

- Ca va ? s’enquit son collègue.

Blake respirait bruyamment. Il opina avant de dire :

- Appelle du renfort. Il faut prévenir Gordon aussi.

Le policier allait s’exécuter quand profitant de sa distraction, Bane lui broya la main et le pistolet qu’elle tenait. Le flic hurla. Bane lui porta un coup à la gorge avec la paume. Il y eut un bref craquement et le policier fut projeté à l’autre bout du couloir.

Blake prit ses jambes à son cou.

Alerté par le vacarme, trois collègues arrivèrent dans sa direction.

- Appelez Gordon, ce type veut notre peau.  C’était un piège !

Les trois hommes coururent dans sa direction. En arrivant à leur hauteur, Blake leur emprunta une arme et les couvrit. Bane se rua sur eux. Avant qu’ils aient pu dégainer, il les percuta de plein fouet. Le choc fut d’une telle force qu’en les voyant retomber au sol, Blake sut qu’il n’avait aucun espoir de les voir se relever. En quelques instants, Bane avait tuer quatre flics. Le commissariat était déserté. Les effectifs s’étaient considérablement réduits depuis la chute de la criminalité. Beaucoup avait trouvé un autre emploi, les plus anciens avaient anticipé leur retraite. Cette vidéo diffusée un peu partout était aussi une aubaine pour les flics de Gotham. Enfin un crime intéressant, enfin un peu d’action. Gordon avait monopolisé beaucoup d’hommes pour appréhender Wayne. Trop. Blake dévisagea Bane à nouveau immobile. Ce type n’était pas qu’un malabar. C’était aussi un cerveau. Son attaque du Commissariat serait associé au méfait supposé de Wayne et Bane désigné comme simple complice du milliardaire. Il fallait absolument qu’il trouve Wayne pour défaire le plan que le géant était en train de tisser. Il voulait faire porter le chapeau à Wayne car il voulait le briser. Mais Pourquoi ?

- Qu’est-ce que tu veux à Wayne ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

Son arme tremblait dans sa main. Il préféra l’ignorer.

Bane écarta à nouveau son manteau et cacha certains mots du message, en formant un nouveau : JE SUIS LE MEILLEUR

- Le meilleur ? répéta Blake, déconcerté.

Bane fonça sur lui sans crier gare. Blake fit feu sans que cela n’arrête le colosse sur sa lancée. Il se jeta in extremis contre une porte attenante et entra dans un bureau. Pour faire ses preuves, il allait faire ses preuves. Mais pas comme Gordon l’imaginait. Lui, encore moins. Quand Bane entra, Blake fit feu à nouveau, vidant son chargeur cette fois. Les balles trouèrent le corps d’un flic mort dont le colosse s’était fait un bouclier improvisé. Il balança le cadavre sur Blake qui l’évita en roulant sur une table. A peine relevé, il donna un coup de pied contre elle pour la repousser, dans l’espoir fou qu’elle entraverait l’avancée du géant. Bane leva la jambe et son pied la brisa comme un fétu. Il empoigna un pied dans chaque main. Du sang coulait sur son manteau, preuve que Blake l’avait touché tout à l’heure. Mais dire que cela l’incommodait  relevait du fantasme pur et simple. Armé d’un fusil à pompe, un flic arriva dans le dos de Bane. Au moment où il pointait le canon, sans même se retourner, Bane le désarma d’un coup de massue et enchaîna en lui brisant le crâne. Blake en profita pour se jeter par une fenêtre. Il atterrit sur une voiture de fonction. Ses côtes lui apprirent que cela avait été une mauvaise idée. Levant les yeux, il vit Bane l’imiter sans hésitation. Il se jeta au sol juste avant que le géant n’enfonce le toit du véhicule dans un bruit de tôle assourdissant. Plusieurs patrouilles arrivèrent sur ces entrefaites. Les six hommes encerclèrent rapidement le colosse tandis que Blake les briefait rapidement sur la situation. Il monta dans une voiture et prit la radio pour alerter Gordon.

 

11

 

Jim Gordon avait laissé quelques hommes au manoir. A présent il roulait lentement, se demandant où Wayne pouvait bien se planquer. Pour un homme de son acabit, les cachettes ne devaient pas manquer. Même s’il avait perdu de son influence, il lui restait des alliés, des fidèles. Mais pourquoi se mettre en danger de la sorte au moment où tout allait déjà mal pour lui ? Acte désespéré pour attirer l’attention ? Le jeune Blake avait peut-être raison. Cet enlèvement ne rimait à rien. Même s’il l’avait abandonné, Wayne chérissait trop l’orphelinat pour commettre un tel crime envers lui. Le cours de ses pensées fut interrompu par un appel radio.  C’était justement Blake.

- Le type que j’ai interrogé n’a pas parlé. Pire. Il m’a attaqué et a tué plusieurs de nos hommes.

Gordon eut le souffle coupé.

- Quoi ? Mais qu’est-ce qui s’est passé, bon sang ! Ce devait être un simple interrogatoire. Il n’était pas armé et ses intentions…

-…sont très claires, à présent, acheva Blake. Il veut tout faire pour incriminer Wayne. Je ne sais pas encore pourquoi, mais une chose est sûre, ce n’est pas son ami, ni le nô…

Blake s’interrompit en voyant Bane soulever une voiture et la balancer sur les flics.

- Merde ! Il va s’échapper !

- Où êtes-vous ? s’écria Gordon.

- Devant l’entrée du commissariat. Amenez tous les hommes !

Blake allait démarrer, mais Bane le prit de vitesse. Il souleva la voiture par l’avant, la renversa comme une crêpe avant de la pousser sur la route. Gordon arriva à ce moment précis. Rapidement il boucla la zone et ses hommes encerclèrent le colosse.

- Alors tout cela c’était une mascarade ?

Naturellement, Bane ne répondit pas. On aida Blake à sortir du véhicule. Il n’avait rien, hormis ses côtes qui le faisaient souffrir. Il fut soulagé en voyant son supérieur.

- Mon instinct me dit que ce type n’est pas digne de confiance.

Gordon sourit.

- Sacré baptême du feu, petit. Tu t’en es bien sorti.

Le visage de Blake s’assombrit.

- On ne peut pas en dire autant de tout le monde.

- Combien de victimes ?

- Cinq des nôtres.

Gordon fusilla le géant du regard.

- Couche-toi sur le sol, les mains sur la tête !

- Je sais juste qu’il s’appelle Bane et qu’il a une dent contre Wayne.

- Alors la vidéo vient de lui. Reste à le prouver.

Comme Bane ne semblait pas vouloir obtempérer, les armes se firent plus menaçantes et le ton de Gordon également.

- Si tu n’obéis pas, Bane ou qui que tu sois, je ne donne pas cher de toi !

Il y eut un mouvement dans la foule de badauds, puis un groupe d’enfants apparut. Les flics voulurent les éloigner, mais ils les esquivèrent et se plantèrent devant Bane. Le géant en prit un sur chaque épaule, les autres se cramponnèrent à lui. Il commença à s’éloigner.

Les flics dévisagèrent Gordon, perplexes. Le Commissaire, lui-même, ne s’attendait pas à un tel revirement. La scène était surréaliste.

- D’où sortent-ils ?

- Ce sont des gamins de l’orphelinat, répondit Blake. Bane l’a racheté à Wayne Enterprises. On ignore pourquoi. Mais ils l’ont adopté visiblement.

- Ca fait froid dans le dos.

- Que fait-on ? s’enquit un officier.

- Rien.

Gordon se planta devant Bane. Il observa les enfants. A leurs yeux, il passait pour le méchant. Un frisson le parcourut des pieds à la tête. Il préféra fixer le colosse.

- Un tueur de flics se servant d’enfants pour assurer sa fuite est la pire chose que j’ai vue dans toute ma carrière. Et je suis loin d’être un débutant, tu peux me croire.

Le garçon qu'avait rencontré Bruce leva les yeux vers lui.

- Vous n’avez encore rien vu, Commissaire Gordon.

 

12

 

Moins d’une heure après l’attaque du commissariat, une nouvelle vidéo circulait dans tout Gotham. Elle montrait Bane arborant son t-shirt JE SUIS BANE LE MEILLEUR AMI DE BRUCE WAYNE et massacrant plusieurs policiers sans une once de pitié.

Malgré les tentatives de Gordon et de Blake de convaincre les autres flics, les médias et la population que tout ceci n’était qu’un complot, en l’espace d’une journée, Wayne passa du statut de fou furieux à ennemi public N°1. Comme un certain Batman il y a huit ans. Aveuglé lui aussi par les apparences, le Maire lança une croisade contre l’ex-philanthrope.


Afficher l'image d'origineà suivre...

 

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mercredi, 04 juillet 2012

The Amazing Spiderman [Cinéma/Critiques]

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Ce reboot très attendu de l'homme-araignée a fait couler beaucoup d'encre. Le départ de Sam Raimi de la saga ne s'étant pas fait simplement dans l'esprit des fans autant que d'un point de vue plus industriel. Fallait-il pour autant relancer si tôt la machine ? Difficile à dire. Le résultat en vaut-il la peine ? De ce côté là la réponse est heureusement plus évidente. 

Après une romcom de qualité (500 jours ensemble), Marc Webb fait le grand écart en orchestrant le retour du super héros au collant rouge et bleu. Grand écart ? En fait, pas vraiment, puisque le réalisateur met au service du film sa capacité à rendre les rapports humains crédibles et émouvants. La genèse de Spiderman prend son temps permettant de mieux nous attacher et nous identifier à sa nouvelle incarnation, Andrew Garfield (The Social Network), l'heureux élu. Plus longiligne que Tobey McGuire, il est un Spiderman aussi convaincant dans sa constante dualité et s'avère plus proche encore de l'araignée dans son comportement et ses stratégies (cf la scène de la toile dans les égouts).

Son duo avec Emma Stone (Gangster Squad) parvient l'exploit de nous faire oublier l'ancien, apportant un nouveau charme et une complicité plus intense et spontanée. Car Amazing casse les codes établis auparavant pour mieux exploiter l'essence du héros (et de l'héroïsme) et de sa dramaturgie. Le ton est plus sombre, les enjeux mieux dessinés. On sent que Dark Knight et Kick-Ass sont passés par là et ce nouvel opus profite grandement de cette nouvelle direction.

Qu'en est-il du bad guy de service alias Connors/le Lézard ? Ses liens avec Peter Parker ne sont pas sans rappeler ceux tissés avec Doc Oc dans Spiderman 2, ce qui est un gage de qualité. Les deux ennemis sont des génies scientifiques pleins de bonnes résolutions concernant l'être humain. Mais l'on sait tous que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Les deux hommes l'apprendront chacun à leurs dépens. Les combats qui les réunissent ne manquent pas de punch et de virtuosité, le Lézard étant un adversaire puissant et impressionnant.

http://www.gif-maniac.com/gifs/31/30501.gif

A l'image de ce plan, les poses et attitudes de Spidey ont été remarquablement soignées, reprenant celles des comics et conférant au film une esthétique et une dynamique savoureuses. Cette fois, la toile de Spidey ne sera pas naturelle, mais un gadget dernier cri, revenant ainsi aux sources du comics.

Après Avatar, l'on est heureux également de retrouver le meilleur de James Horner qui nous offre ici une partition efficace sans tomber dans son travers habituel, celui de régurgiter maladroitement ses précédentes compositions. Cette fois les thèmes sont clairs et accrocheurs avec des choeurs réguliers pour souligner la dimension héroïque.

Côté défauts, on notera que la séquence du sauvetage de l'enfant est techniquement en deça du reste et on regrettera l'absence du spectaculaire plan-séquence en vue subjective qui constituait l'alléchante première bande-annonce du film. On se consolera avec quelques plans à la première personne disséminés par-ci par-là.

Mais c'est vraiment histoire de chipoter car le film mérite bel et bien son superlatif d'Amazing. On frissonne de plaisir de retrouver un Spidey au bout de sa toile, à la fois proche et loin de nous, et la larme à l'oeil, on suit son parcours torturé en sachant que sa destinée est un don autant qu'une malédiction. Cela n'empêche pas la présence de gags très réussis comme le caméo de Stan Lee, sans doute le plus drôle à ce jour ainsi que la scène de rencard la plus absurde et hilarante jamais vue !

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Peter Parker peut compter rapidement sur Gwen Stacy pour l'épauler...et plus si affinités !

 

 

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