jeudi, 11 février 2016
Infamous [Jeux Vidéo/Critiques]
La 360 a son Prototype, la PS3 son Infamous.
Coup de Foudre à Empire City
Vous incarnez Cole McGrath, un coursier anonyme. Qui ne va pas le rester longtemps. Son dernier colis se révèle être une bombe aux effets cataclysmiques qui plongent la ville de Empire City dans un chaos total. Des gangs se mettent à pousser comme des champignons et les habitants à perdre espoir.
Heureusement, vous refaites surface, avec l'envie de comprendre le pourquoi du comment et surtout un feeling du tonnerre avec l'électricité.
La ville est agréable à parcourir grâce à un gameplay en constante évolution. Elle est découpée en trois zones que l'on débloquera et sécurisera au gré du scénario à l'instar d'un GTA.
Visuellement c'est correct, mais les phases dans les égouts bénéficient d'effets d'ombre et de lumière particulièrement réussis.
Les animations sont de bonne facture hormis lorsque Cole escalade une gouttière où sa rigidité dénote franchement. Les sensations sont présentes (vibrations à la clé !) et parfois même franchement jouissives il faut bien le dire comme lorsqu'on grind sur les câbles électriques et sur les rails à toutes vitesse.
Les pouvoirs sont suffisamment variés et complémentaires et la montée en puissance bien amenée. Le fait de devoir recharger ses batteries en usant de l'environnement est particulièrement bien trouvé, de même que la condition d'éviter le contact avec l'eau, équilibrant les forces et faiblesses du personnage.
Régulièrement, après avoir rechargé un générateur situé dans les égouts de la ville, on récupère un pouvoir majeur (le grind, le tir de sniper, le vol).
Malgré ces possibilités qui renouvellent l'intérêt, le soft souffre d'une répétitivité assez marquée pour peu qu'on prolonge un peu les sessions de jeu, les missions se résumant bien trop souvent à des objectifs simpliste prétextes à du shoot compulsif dans des arènes façon Saints Row IV.
Autre défaut, la difficulté des combats. On a beau être présenté comme un super héros, on s'aperçoit vite de nos limites lorsque les adversaires pointent le bout de leur nez. Entre des snipers qui font mouchent à chaque fois d'où qu'ils viennent et ce malgré notre mobilité et qui apparaissent à un rythme infernal, on en vient vite à quitter la zone des hostilités si tant est qu'on ne meurt pas avant, parfois par une explosion qu'on aura causé sans y prendre garde notamment à cause de nos grenades qui ont la fâcheuse manie de rebondir de manière aléatoire. On aura alors tôt fait de rusher la quête principale pour débloquer le tir de sniper afin de leur rendre la pareille.
Si Cole dispose d'une bonne panoplie de mouvements et n'a rien à envier à Ezio Auditore et consorts pour ce qui est d'escalader les façades des bâtiments, on réalise qu'à l'instar des Assassin's Creed, cette capacité peut vite devenir un cadeau empoisonné quand la jouabilité manque de précision surtout aux moments les plus cruciaux. On pourra saisir un rebord en effleurant à peine le bouton et à d'autres moments on s'y reprendra maintes fois avant de pouvoir grimper un mur. On remarque aussi des bugs d'affichage lorsqu'on est collé à une façade, qu'on tourne la caméra et que l'intérieur vide d'un bâtiment apparaît.
Qui dit monde ouvert, dit aussi forcément missions annexes. Entre action, exploration et filature, elles permettent de renouveler un peu le plaisir. On récupère également des items (fragments, colis) qui permettent d'augmenter notre jauge de puissance, repérables sur la mini-map grâce à un radar ainsi qu'à des enregistrements audio qui viennent enrichir le background.
L'idée de karma ajoute de l'immersion et donne au jeu une profondeur appréciable de même qu'une certaine rejouabilité. Elle est exploitée au cours de certaines missions principales (Instant Karma) qui pourront se résoudre de deux façons (égoïste ou altruiste). En mode libre, on pourra également jouer les bons samaritains en réanimant des PNJ au sol et en emprisonnant des ennemis ou bien jouer les petits diables en drainant leur énergie à notre compte. Selon nos actions et notre statut, les citoyens et les médias réagiront différemment. Les pouvoirs seront un peu différents et notre apparence changera également pour refléter notre orientation (à la manière d'un Fable). A noter que ce système de karma a été repris dans une certaine mesure dans Watchdogs.
Le scénario quant à lui réserve de bonnes surprises dont une révélation finale pour le moins marquante.
Deux autres épisodes ont vu le jour, First Light étant une extension de Second Son.
Malgré un indéniable savoir-faire, le jeu laisse une sensation très mitigée. De l'originalité et du fun d'un côté, de l'autre une difficulté poussive dès le début et une jouabilité inégale.
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02:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : infamous, open world, monde ouvert, super héros, super pouvoirs