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Rechercher : le goût du sang

Furiosa [Fanfics/Cinéma]

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1. Il n’y a pas qu’en enfer que l’on brûle

 

Elle avait suivi le troupeau, malgré elle. Orpheline comme tant d’autres, elle avait décidé avec quelques seniors de quitter la communauté de DryHope devenue trop nombreuse pour en rejoindre un autre, une nouvelle, qui selon une rumeur était en train de s’installer du côté de RedBridge.

Dans un autre temps, porter crédit à une source aussi fiable aurait prêté à rire.

Mais dans le wasteland, où les moyens de communication se limitaient au bouche à oreille, une rumeur était comme une explosion au cœur de la nuit. Impossible de l'ignorer.

Deux voitures et quelques bagages. Les chances de se faire repérer et prendre en chasse par des gangs étaient modérées. Ce qui signifiait optimales. Ils n’avaient qu’à tracer. Les pauses seraient courtes.

Elle regardait la paysage défiler. Paysage était bien entendu exagéré pour qualifier le désert qui les entourait de toutes parts. Mais c’était tout ce qu’elle connaissait.

Elle ne vit pas arriver le danger, pas plus que les autres. Avant même de réaliser ce qui leur arrivait, la voiture avait déjà décollé de la route et enchaîné les tonneaux pour finir par s’immobiliser, en piteux état. L’autre véhicule eut un sort plus enviable. Le réservoir fut touché et il explosa immédiatement.

Elle retrouva rapidement ses esprits. Le goût de son sang lui emplissait la bouche, un goût de rouille, comme si le sang depuis toujours avait su mieux que les hommes que le métal serait tout ce qui leur resterait un jour. Certains en étaient venus à l’adorer comme un dieu sous toutes ses formes : véhicules, armes, jusqu’aux boucles de ceinture. Le moindre rivet pouvait devenir une fortune entre les mains d’un expert.

Nail fut le premier à s’approcher de la carcasse. Pas le plus dangereux, juste le plus curieux. Il était déjà à l’œuvre, remplissant son caddie, récupérant ce qui pouvait l’être et chez un mécano comme lui quasiment tout était récupérable.

LittleRat le repoussa pour s’inquiéter du sort des occupants. Tous morts sauf un qui émergeait doucement. Il sourit. Une excellente prise. Le chef était derrière eux, il avait juste le temps d’en profiter. Il sortit la survivante et sans cérémonie la jeta au sol, histoire de la laisser dans les vaps. Puis à grands coups de lame, il déchira ses vêtements. Malgré son état, elle cria et se débattit quand même. Par pur réflexe, car elle savait très bien qu’elle ne pourrait pas s’opposer à son destin.  Ca ne fit que l'exciter davantage.

Tandis que le sauvage s’appuyait lourdement sur son corps comme pour tenter de rentrer entièrement en elle, comme elle subissait l’un après l’autre la violence de ses assauts de brute écervelée, elle espéra qu’un guerrier de la route solitaire viendrait à son secours, qu’il la délivrerait, qu’il la vengerait, qu’il lui prouverait qu’il subsistait encore une once de justice. Lorsqu’Immortan Joe s’approcha, elle crut un bref instant que son sauveur avait entendu ses prières. Mais en découvrant sa longue crinière blanche et surtout son masque respiratoire rehaussé d’une sinistre bouche de métal, elle sut que le Diable lui-même venait contempler son oeuvre.

D’une poigne de fer il arracha sous sous-fifre à son plaisir avant de planter ses yeux dans ceux de sa victime. Ce qu’Immortan Joe y vit le mit dans une fureur sans nom.

- Elle était vierge !

Du talon de sa botte il écrasa le pénis du sauvage qui hurla à s’en exploser les poumons.

Dans le langage des gangs, une femme vierge était une femme qui n’avait jamais été violée. Peu importait si elle avait déjà couchait avec un homme. Pour eux, ça ne comptait pas.

- C’est moi qui baptise, personne d’autre. Tu le sais !

Recevoir la semence d’Immortan Joe était un honneur. Enfin c’est ce dont Immortan Joe était convaincu.

- Tu m’as volé.

Il porta une main à sa nuque, la seconde d’après il arborait une hache à double tranchant d’un genre très spécial. Le manche était un port d’échappement. Il faisait aussi office d’arme à feu. Fabriqué de main de maître par Nail lui-même, toujours très fier de ses créations surtout quand le chef lui-même s’en servait.

Dans le wasteland, seuls les fous survivaient. Cela incluait les bricoleurs de génie, les rois du recyclage. Comme Nail. Il était sec comme un clou, mais on l’avait surnommé ainsi pour sa faculté à modifier tout et n’importe quoi. Sans cela il n’aurait pas fait de vieux os.

La hache trancha les membres de LittleRat un par un avant de le décapiter.

Sa besogne accomplie, Immortan Joe souleva la femme d’une main et l’obligea à rouvrir les yeux d’une simple claque.

- Ce n’est pas parce que le monde est devenu un enfer qu’il ne faut pas le mériter.

A ces mots, il ôta son masque. Elle porta aussitôt une main à sa bouche.

Il la laissa tomber et elle en profita pour vomir tripes et boyaux.

Nail comprit que son chef la laisserait en vie et qu’ils n’allaient pas s’éterniser. Il le toisa au comble de l’excitation. Il connaissait le rituel par cœur.

- Je lui laisse une arme ?

Elle était tellement sonnée par le traitement qu’elle venait de subir qu’Immortan Joe l’attacha sans peine à la carcasse flambante avec un bracelet de menotte. Le bras gauche seulement.

- Si tu as de la chance, tu auras cinq minutes avant que cette bagnole n’explose.

Il fit un signe de la tête à l’adresse de Nail qui déposa avec soin une hache d’incendie auprès de la femme sans omettre de lui dédier son plus beau sourire édenté.

Son chef ajouta de sa voix d’outre-tombe :

- Tu me retrouveras si tu as suffisamment envie de vivre. Et tu survivras si ta soif de vengeance est assez forte. Car la vengeance, ma belle, c’est tout ce qui te reste, désormais. J’ai déjà hâte de te revoir. Métamorphosée, grâce à moi. Ressuscitée.

Oui il se prenait vraiment pour Dieu-le Père.

Elle aurait voulu lui cracher au visage, mais elle n’avait plus de salive. De force encore moins.

Les deux hommes disparurent dans un énorme vrombissement de moteur et un nuage de poussière aussi volumineux.

 

La voiture n’explosa pas. Mais elle réalisa bientôt que c’était un bien pour un mal.

La nuit tombait déjà. Froide, aussi froide que la journée était brûlante.

Les premiers prédateurs firent entendre leur plainte. Pas des hurlements, pas des grognements, juste des gémissements plaintifs. Mais c’était justement ça qui était terrifiant. Comme s’ils se moquaient de leurs futures victimes en mimant leur peur. Ils étaient tout prêts.

Elle allait devoir rapidement prendre une décision.

Dans d’autres circonstances, elle se serait laissée dévorer. L’instinct de survie lui aurait tout juste permis d’affronter l’arrivée des molosses, la gueule écumante. Mais sa rencontre avec Immortan Joe avait tout changé. Oui, il avait fait d’elle une arme vivante. Elle pouvait sentir un feu brûler en elle. Le feu de la colère, le brasier de la vengeance. Et tout ce qu’elle devrait affronter ne ferait que souffler sur les braises, ajoutant des munitions flambant neuves dans le barillet de son coeur en fusion.

Elle poussa un cri, un râle d’agonie, avant de se sectionner la main à hauteur du poignet.

Les bêtes comprirent que c’était le moment où jamais de passer à l’attaque.

En même temps qu’elle s’était coupé la main toute raison l’avait quitté.

Elle eut tout juste le temps de se confectionner un pansement de fortune. La douleur aurait dû être insupportable, mais elle n'eut pas le luxe de vérifier à quel point.

Brandissant la hache, elle taillada les bêtes se jetant sur elle, des bêtes qui, dans le chaos indescriptible de cette lutte,  enivrées par l’odeur du sang frais, ressemblaient à un croisement entre une hyène et un alligator. Il y en avait quatre. Aucune ne réchappa au massacre.

En contemplant les cadavres à ses pieds, elle comprit que tuer ainsi venait de la remplir de la vie qu’elle avait perdue. Comme une transfusion contre-nature.

- Furiosa.

Elle avait parlé à voix haute. Son premier mot depuis qu’elle avait quitté DryHope.

Elle ne sut pas pourquoi elle avait dit ça. Elle sut simplement qu’elle venait de se trouver un nouveau nom. Un nouveau nom pour assumer sa nouvelle vie.

Elle n'avait pas envie de vivre. Juste besoin de se venger.

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mercredi, 27 mai 2015 | Lien permanent

La Naissance de Catwoman

 

Il était presque minuit. Jenna venait de cambrioler son quatrième appartement. Cette nuit, rien ne semblait pouvoir l'arrêter.
Elle avait ses habitudes, les habitants du quartier aussi. Et elle connaissait les leurs aussi bien que les siennes.
Il faut dire que depuis qu'elle avait renoncé à dévaliser les boutiques de luxe et les bijouteries, les affaires étaient devenues plus faciles.
Au fil du temps, les agents de sécurité s'étaient transformés en véritables soldats et les systèmes d'alarme en machine de guerre.
Jenna avait vite compris qu'elle n'était plus de taille, malgré son entraînement. Il lui manquait encore quelque chose d'essentiel pour pouvoir affronter sans risque les dangers de telles entreprises. Dans ses rêves les plus fous, elle s'attaquait à des sociétés de renom, leur volant leurs plus précieux secrets. Agrippée à une échelle d'incendie, elle contempla la Tour Wayne se dressant comme une inaccessible oasis au-dessus des toits de Gotham.
- Un jour je t'aurai, promit-elle avec conviction.
En attendant, elle se glissa par la fenêtre. L'appartement semblait désert. Elle commença à prendre quelques objets de collection faciles à revendre et peu encombrants. Elle envisageait toujours la fuite comme sa meilleure option et sa priorité était d'être ralentie le moins possible par ses acquisitions. Son sac à dos était presque rempli. Encore une petite fournée et elle n'aurait plus qu'à rentrer au bercail. Une voix d'homme au téléphone l'informa qu'elle avait fait fausse route et qu'elle n'était pas seule. "Jenna, tu te ramollis" se tança-t-elle. Curieuse de connaître sa victime, elle se coula contre un mur à proximité de la porte entrebâillée de la chambre.
" Oui. C'est vraiment une sale histoire. Gordon la prend très à coeur. Il déteste voir la jeunesse de cette ville être autant pervertie. On a toujours aucune indice sur l'endroit où peut se trouver la fille. Mais si le Joker est de mèche, comme on le pense, sûr qu'il va nous faire faire des heures sup' le patron. Moi ça me dérange pas. En ce moment, je suis seul et...Attends, bouge pas, je crois que j'ai entendu quelque chose."
Jenna avait cogné son sac contre le mur. "oui, tu te ramollis, ma fille !"
Elle commença à rebrousser chemin. Elle repassa silencieusement par la fenêtre. La lumière jaillit brusquement dans la pièce qu'elle venait de traverser. Le locataire apparut devant elle. Il avait les cheveux grisonnants, portait la barbe et une robe de chambre mitée. Mais Jenna n'eut d'yeux que pour le pistolet dans sa main droite.
- Tu tombes mal, ma poulette ! Je suis un poulet, justement !
Elle voulut s'écarter de la trajectoire de l'arme et se laisser descendre le long de l'échelle, mais le flic fut plus rapide qu'elle. Il pressa la détente. La balle atteignit la jeune femme entre le cou et l'épaule gauche. Elle tomba comme une pierre. La balle seule ne l'aurait pas tué. Mais elle bascula du sixième étage et rien ne vint amortir sa chute. Lorsqu'elle toucha le sol, son coeur cessa aussitôt de battre. Au même instant, l'église de Gotham sonna les douze coups de minuit comme pour annoncer la tragédie. Peut-être dans l'intention de la concurrencer ou de l'accompagner, un groupe de chats postés sur les toits se lança dans un concert de miaulements. Leur leader était un Mau égyptien, aussi tacheté qu'imposant. Il s'appelait Midnight. D'un regard il fit cesser les jérémiades, puis fixa intensément l'un des chats de gouttière présent. La seconde d'après, le félin, comme hypnotisé, se laissa tomber du toit.
Il s'écrasa violemment sur le sol à côté du corps inerte de Jenna. Bientôt, d'autres chats vinrent le rejoindre dans un sinistre ballet. En quelques instants, pas moins de neuf chats furent ainsi poussés au suicide, leurs corps formant un cercle parfait autour de celui de Jenna. Le sang des félins coula, imbibant les vêtements puis la peau de la jeune femme.
Le flic ne vit rien du phénomène. Paniqué par son geste, il alerta son collègue au téléphone, puis les urgences. Lorsque l'ambulance arriva sur les lieux, le corps de Jenna n'était plus dans la ruelle. A sa place, neuf cadavres de chats, aussi secs que des momies égyptiennes. Vidés de leur sang, mais surtout, de leur âme.

Jenna avait envie de vomir. Elle avait l'impression d'avoir englouti une marmite de sang frais. Le coeur au bord des lèvres, elle avançait en titubant, se raccrochant au mobilier urbain présent sur son chemin. Elle devait rentrer chez elle. Encore fallait-il qu'elle se souvienne où elle vivait. Sa tête lui faisait atrocement mal, comme si elle avait gagné un concours de cible pour battes de baseball. Elle se rendit compte que des chats s'étaient mis en devoir de la suivre. Ou plutôt de la guider. Elle avait toujours eu des accointances avec la gent féline, plus qu'avec la gent masculine, un peu trop intéressée à son goût. Combien de chats abandonnés, meurtris, avaient-elle sauvé d'une mort certaine ? Visiblement, ils n'étaient pas ingrats.
Elle suivit ses compagnons de route et finit par retrouver le chemin de son appartement. "Merde, c'est quoi le code, déjà ?" Elle baissa la tête vers l'un des matous ronronnant contre ses chevilles.
- Dis-moi, mon mignon, tu connaitrais pas le numéro, par hasard ?"
Le chat arrêta aussitôt ses câlineries. Il la fixa intensément. C'était Midnight. Jenna sentit son esprit lui échapper, puis lui revenir comme métamorphosé.
Si elle avait été un poil moins cartésienne, elle aurait dit que l'animal lui avait ouvert la porte à un autre monde, profondément enfoui en elle.
Lorsqu'elle se mit à grimper le long de la façade du bâtiment sans aucun effort apparent, elle sut que la raison était désormais à prendre avec des pincettes. Tout du moins, en ce qui la concernait.
Une fois chez elle, elle jeta ses vêtements sales et sauta dans un bain dans lequel elle espéra s'endormir paisiblement. Mais elle apprendrait bientôt que tout comme la raison, la paix ne devait plus trop faire partie de son existence.

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lundi, 15 octobre 2012 | Lien permanent | Commentaires (3)

Dracula [Cinéma/Critiques]

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Avant d'être un film profondément fantastique et gothique, Dracula est avant tout un drame, la tragédie d'un homme - certes assez porté de nature sur le massacre - mais animé tout autant par sa foi en Dieu que par son amour pour une jeune femme qui le lui rend bien.

Vlad Dracul dit Vlad l'Empaleur (personnage inspiré du réel Vlad Tepes) semble d'ailleurs supporter aussi bien son rôle de conquérant sanguinaire parce que son histoire d'amour lui donne la part de lumière idéale pour équilibrer son âme. Quand il vient à perdre l'être aimé, sa moitié à juste titre, alors son âme entière bascule dans les ténèbres. S'il renie Dieu, pour autant, il ne renie pas son amour terrestre qui va alors de ce fait devenir aussi immortel que lui.

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Assoiffé d'amour autant que de sang, il n'aura de cesse de retrouver Elisabeta (Wynona Rider) quitte à traverser les siècles et à revêtir des formes très différentes. Eiko Ishioka a remporté un oscar bien mérité pour les costumes qui participent énormément à la qualité du film comme l'armure de Dracul. A noter qu'Eiko est ensuite devenue une fidèle du réalisateur Tarsem Singh pour lequel elle a conçu entre autres les costumes mémorables de The Cell. Elle est malheureusement décédée début 2012 des suites d'un cancer.

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Jonathan Harker (Keanu Reeves/John Wick) va goûter l'hospitalité de Dracula et de ses concubines (dont Monica Bellucci/Le Pacte des Loups dans son premier rôle). Dracula va lui-même savourer sa compagnie - et sa naïveté - de bien des façons. Gary Oldman (La Planète des Singes : L'Affrontement) est époustouflant dans le rôle-titre et il bénéficie de surcroît d'un excellent doublage en français.

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Promise à Jonathan, Mina fait la connaissance d'un Dracula trop entreprenant à son goût. Mais elle va se sentir irrémédiablement attiré par lui au fil de leurs rencontres. Mina, réincarnation d'Elisabeta ? Tout le laisse supposer.

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Quand il n'est pas paré de ses plus beaux atours, Dracula tombe le masque et dévoile sa bestialité. 

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L'érotisme est très présent dans le film et s'exprime de bien des manières comme ici avec l'une des incarnations du Prince des Ténèbres et Lucy, la meilleure amie de Mina... 

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...ou bien là avec un trio de vampires qui vont faire passer une nuit mémorable à Jonathan.

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Abraham Van Helsing (Anthony Hopkins) va se lancer dans une croisade effrénée pour stopper les méfaits de Dracula et son influence néfaste grandissante, secondé par les trois prétendants de Lucy. Le personnage de Van Helsing a fait l'objet plus tard d'un film éponyme avec Hugh"Wolverine"Jackman, dirigé par le réal de La Momie, hélas de triste mémoire malgré de bonnes idées de mise en scène.

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L'image du cercle est récurrente tout le long du film à travers de somptueuses transitions qui confèrent une identité forte à Dracula et nous rappellent la pauvreté de la mise en scène de nos jours dans la plupart des blockbusters. Le visuel du film est à tomber et encore aujourd'hui mérite le respect, que ce soit la mise en scène, les décors, les costumes (un oscar), les maquillages et coiffures (un oscar), la musique et les effets sonores (oscar du meilleur montage son) ou les effets spéciaux, tout vieillit admirablement bien (autant que Dracula en fait !) contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là sur le net. Quand on a été biberonné aux effets numériques, on est pas forcément en mesure d'apprécier la chose, c'est un fait.

Dracula de Coppola demeure donc un chef-d'oeuvre intact, à (re)voir de toute urgence car aussi passionnant et émouvant que d'une grande richesse dans ses thématiques et son imagerie.

 

 

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vendredi, 30 septembre 2016 | Lien permanent | Commentaires (1)

L'Homme qui descend des Singes [Fanfic Far Cry 3]

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Alourdi par le paquetage dans lequel il était engoncé, le macaque continuait cependant de lutter, bien décidé à défendre chèrement sa vie. Cela dit, il avait beau l’ignorer, tout effort était vain. Inutile. Il s’était fait avoir et devait en accepter le prix. Ses pattes lentement broyées par une force quasi mécanique, il tendit désespérément la main vers l’être lui faisant face. Celui qui le nourrissait, le choyait… Le même que celui qui l’avait dérobé à ses vrais parents à une période dont il n’avait plus de souvenirs. Le primate couina plus fort, la douleur montant crescendo à mesure qu’il s’enfonçait dans le piège. Il allait le sauver, il était son ami. Il l’avait toujours été. Et pourtant il ne bougeait pas. Le fémur émit un craquement sonore en se brisant, arrachant un nouveau cri au singe qui avait cessé de lutter. Il ne comprenait pas. Les raisons lui échappaient. Pourquoi son seul compagnon ne lui portait pas secours, restant là à sourire alors qu’il disparaissait au fond du gosier du reptile géant.
La gorge écailleuse du dragon de Komodo se dilata, faisant de la place en prévision de la seconde partie du corps du singe, qu’il s’apprêtait à avaler. Regardant calmement son assistant velu se faire dévorer, Hurk fit danser le détonateur entre ses mains, comme s’il s’agissait d’un simple jouet. Alors que le varan raffermissait sa prise sur le macaque, celui-ci lâcha un énième petit cri pathétique, l’homme se forçant à ne pas éclater de rire. « On ne parle pas quant monsieur a la bouche pleine, voyons… ». D’une contraction brutale du cou, le reptile ingurgita une bonne fois pour toutes le singe, dardant sa longue langue charnue et bifide. « Adieu Zaïus… Content de t’avoir connu et lui de t’avoir eu au menu ! ».
Sa proie s’étant enfin immobilisée à mi chemin entre sa gueule et son estomac, le varan se redressa, contemplant Hurk. Que faisait cet autre primate sur son territoire ? Il le défiait, à n’en pas douter. Malgré sa taille, le Komodo se savait parfaitement à même de le tuer, les bactéries proliférant dans ses abajoues écailleuses ayant déjà démontré leurs capacités sur les pirates infestant son terrain de chasse. Mais à la différence des individus cagoulés, celui-ci ne semblait pas avoir peur. Etrange. L’humain se remit à parler dans sa langue, que le varan ne comprenait pas. Cependant, il s’avança vers lui, ses lourdes griffes raclant le sol sableux avec force. Il aimait le goût des particules odorantes qui s’en échappaient, signifiant à ses sens que sa viande devait être bonne. Très bonne même.
« Tu as déjà eu des brûlures d’estomac, mon pote ? » ricana Hurk en voyant le saurien venir à lui. Alors que la bête n’était plus qu’à trois mètres de lui, il pressa de son pouce le gros bouton rouge ornant le détonateur avant de bondir en arrière. Atterrissant dans l’herbe grasse, il releva la tête pour regarder la gorge du varan se mettre à enfler. Brutalement, la déflagration pulvérisa le prédateur reptilien, projetant des quartiers de viande sanglants dans toutes les directions. En pleine extase, Hurk savoura la pluie rougeâtre inondant son visage, se mettant à exécuter une danse tribale des plus pittoresques. « Décidément, à chaque fois c’est un peu plus marrant… » avoua-t-il en s’essuyant le front d’un revers de sa manche, passant brusquement du bleu au rouge sang.


Etait-ce sa faute si personne n’avait jamais voulu être son ami ? Si personne n’avait jamais cherché à jouer avec lui ? Non, c’était de leur faute. A eux. Ils n’auraient pas pleuré leurs jouets brisés s’ils l’avaient autorisé gentiment à s’en servir ? Sales morveux. Du même genre que la gérante de sa résidence. Si elle s’était montrée plus "aimable" à son égard, son paillasson n’aurait pas pris feu… Et sa maison avec. « Mais ça, c’était du dégât collatéral… » se précisa Hurk à lui-même, la solitude ayant affermit ses barrières personnelles censées maintenir son équilibre mental. Dégât collatéral. Y avait bien que sur les chantiers où il avait pu apprendre ce mot, du temps où il faisait péter tout un immeuble avec deux-trois bâtons de dynamite. C’était le bon temps. Pas de problèmes, mais toujours pas d’amis. Et puis un jour il avait préparé sa petite sauterie alors que l’inspecteur en bâtiments était encore à l’intérieur. A partir de ce moment là, il n’avait bien sûr gagné aucun ami, mais les ennuis eux s’étaient empressés de frapper à sa porte.
Une retraite au vert. Une idée d’un de ses amis, un brin pyromane. Un brave type, chaud comme la braise et qui faisait des étincelles. Il avait parlé d’une île, loin de tout. Un coin peinard où l’on pouvait se plaquer sans risquer de croiser qui que ce soit de gênant. Le gars avait probablement oublié les marchands d’esclaves, producteurs de drogues et trafics en tous genres mais sur le fond, il avait raison : l’endroit était plutôt sympa.
Alors bien sûr, fallait se méfier des types obéissant aux ordres de l’iroquois autoproclamé roi de l’archipel mais leurs bêtises amusaient chaque fois un peu plus Hurk. Sans arrêt à se faire la guerre avec les rakyats, ces imbéciles tatoués et mystiques, cela dit un brin plus civilisés. Après tout, c’était eux qui l’avaient accueilli à son arrivée sur l’île, et qui lui avaient appris à « respecter la nature ». Les tatouages sur son bras continuaient encore de l’élancer malgré les années et s’il avait accepté qu’une aiguille d’os lui glisse de l’encre sur la peau, c’était seulement dans l’espoir que la mignonne à la tête de ses fanatiques se montre reconnaissante de ce qu’il avait bien voulu faire pour elle et son gang.


Il avait toujours eu un don avec les bêtes. L’île l’avait en quelques sortes concrétisé. Immédiatement, il avait jeté son dévolu sur les singes, que sa sous-culture érigeait en héros poilus tout droit sortis des perles que daignait offrir Hollywood. S’étaient ainsi succédés King Kong 1, 2, 3, 4… Ou alors les sobriquets des différents personnages de La planète des Singes. Toute une clique lui obéissant au doigt et à l’œil, le tout pour quelques bananes seulement.
C’étaient eux qui dérobaient grenades, C4 et autres engins explosifs si chers au cœur d’Hurk. Son passé dans la démolition n’avait pas mis longtemps à le rattraper, et sa santé mentale vacillante l’avait conduit à mettre en place quelques petits jeux amusants avec ses compagnons velus. Des jeux qui n’étaient pas du goût des rakyats. Ils étaient en froid à présent, aucun des deux partis ne daignant accorder la parole à l’autre. « Dommage… » pensa Hurk à voix haute. Sa prochaine sauterie, il l’aurait volontiers organisée avec Citra. Une fille au physique bouillant et au caractère hautement explosif. 

 
Zaïus ne lui manquerait pas. Toute une armée attendait déjà de le remplacer. De fidèles petits guerriers tout en fourrure et aux crocs aussi acérés que des lames de rasoir. Alors qu’il descendait la faible pente à travers la jungle, rejoignant l’ancien bunker dont il avait fait son antre, Hurk repéra une colonne de fumée au loin, s’échappant de la haute cheminée d’un petit bateau de croisière. Des nouveaux. Des nouveaux arrivants qui venaient rejoindre l’île. Avec peut-être parmi eux un énième compagnon de jeu ! Alors qu’il observait le yacht encore à bonne distance de l’archipel, Un petit macaque grimpa sur l’épaule d’Hurk, lui mordillant amicalement le nez. « C’est ça, Cheetah. ; ricana le gros homme encore couvert de sang séché ; Ca te dirait de préparer avec moi un petit feu d’artifices pour l’arrivée de nos nouveaux invités ? ».  

Des fois la vie, ça se goupille mal !

 

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vendredi, 28 septembre 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

Tomb Raider [Jeux Vidéo/Critiques]

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LARA TOMBE DE HAUT

Un reboot qui a fait couler beaucoup d'encre et qui fait aussi couler beaucoup de larmes et de sang. Lara Croft dévoile enfin les origines de son formidable instinct de survie et son goût prononcé pour les ruines antiques.

Il est un fait que la saga, aussi intéressante soit-elle, commençait à tourner un peu en rond. Exotisme, escalade et énigmes, oui, mais à part ça... Crystal Dynamics est alors chargée de dépoussiérer le mythe en offrant une nouvelle et surtout première aventure digne de ce nom tout en faisant table rase des anciens opus puisque cet épisode se déroule à notre époque. Un choix évidemment dicté par la volonté de séduire la nouvelle génération. Mais le jeu entier va finalement être développé dans cette intention. Pour le pire ou pour le meilleur ?

Cela dépendra évidemment du joueur que vous êtes et de votre attente. Car il est indéniable que ce Tomb Raider joue la carte du grand spectacle façon Hollywood. Le hic, c'est que ce n'est pas la meilleure face d'Hollywood, plutôt celle qui emploie sans vergogne les grosses ficelles, les clichés, les personnages insipides et l'histoire qui se veut riche et passionnante, mais qui au final ne fait que mixer des ingrédients venus de toutes les séries B (Z ?). 

Voilà une image qui résume parfaitement ce Tomb Raider tant vous la verrez au cours du jeujusqu'à l'écoeurement ! Le mot Tomb de Tomb Raider trouve ici un nouveau sens puisque Lara passe son temps à chuter.

Lara et Tomb Raider méritaient évidemment un meilleur traitement. On se lasse très vite de voir l'héroïne glisser, tomber de plus en plus haut, se faire mal, se soigner, se faire capturer, s'échapper. Un mauvais feuilleton aux rebondissements risibles au début, mais vite irritants tant ils sont répétitifs et prévisibles. Beaucoup trop de personnages viennent polluer l'aventure, qu'ils soient alliés ou ennemis, personnages qui n'ont même pas l'excuse d'être charismatiques. La solitude de Lara n'est donc décidément plus au goût du jour.

Car Lara lâchée seule sur une île déserte, découvrant sa nature, son destin, on y croyait pourtant énormément. La digne naissance d'une icône est hélas abandonnée au profit des nouveaux standards du marché. Si le personnage bénéficie d'une animation très convaincante et se prend rapidement en main et avec plaisir tout le long du jeu, si les environnements ont bénéficié d'un soin évident afin de rendre l'immersion totale, on peine à ressentir la moindre émotion et l'identification avec le personnage ne se fait pas faute de subtilités et de profondeur. Les dialogues sont basiques au possible et Lara débite parfois son texte sans le ton approprié. Ce n'est pas un jeu fait autour de Tomb Raider, mais un Tomb Raider qui a été fait pour un certain type de jeu et de joueurs, où l'exigence est clairement passée à la trappe.

Si cette scène vous a fortement rappelé Le Monde Perdu de Spielberg, dites-vous que c'est normal. Car si Lara Croft est une pilleuse de tombes accomplie, le studio Crystal Dynamics, lui, est passé maître dans l'art de piller le 7ème art, avec une préférence pour les poncifs les plus usités.

RAIDERS OF THE LOST ARC

On apprécie quand même de pouvoir explorer comme on le veut les zones découvertes et d'y revenir à loisir. On apprécie aussi l'arc très polyvalent et le gameplay dans son ensemble si on exclut une roulade maladroite (puisqu'en deux temps), une furtivité scriptée et des QTE pas forcément trop nombreux, mais nuisibles quand même au plaisir de jeu, certains, comme ceux avec les loups, semblant tout droit sortis d'Assassin's Creed III. On s'étonne de voir un gameplay assisté parfois tellement qu'on croirait le jeu destiné aux plus jeunes alors qu'à d'autres moments une difficulté exacerbée vient nous surprendre sans qu'on comprenne pourquoi. Sans oublier la violence (gratuite) de certaines scènes qui le réserve évidemment à un public adulte. Difficile de comprendre ce qu'ont voulu faire les développeurs, et tout aussi difficile de défendre leur vision pour le moins bancale.

On ne trouvera finalement de réel plaisir qu'une fois le scénario bouclé, en revenant dans chaque zone débloquée pour explorer minutieusement le moindre recoin à la recherche des nombreux items, défis et quelques tombes secrètes, en utilisant pour ce faire les armes et outils upgradés au maximum. Alors seulement, le jeu retrouve une seconde vie et le joueur l'essence de la saga.  En effet, une fois la narration laborieuse relayée au second plan, le mode libre nous fait vivre les vraies sensations, avec une Lara Croft enfin seule face à un level design fouillé et parfois tortueux à souhait (Les Bidonvilles, La Plage). L'aspect contemplatif reprend le dessus et avec lui le sentiment qui nous étreignait dans les anciens opus. Une façon comme une autre de renouer avec l'esprit Tomb Raider autrement sacrifié sur l'autel de la modernité et aussi et surtout du mercantilisme.

Faute d'avoir su trouver l'inspiration véritable, le studio a pondu un jeu d'action/aventure répondant abusivement aux nouveaux critères en vigueur, mais assurément pas l'écrin qu'on était en droit d'attendre et d'espérer pour le retour et surtout la naissance de l'aventurière. Et ce n'est pas quelques clins d'oeil plutôt vains qui suffisent à apporter la symbolique et les références qui manquent cruellement au titre pour mériter son appartenance à la série. Au final un baptême du feu aux allures de cruelle immolation. Reste la possibilité avec de la patience et de la volonté de découvrir sous ce vernis rébarbatif, un autre jeu beaucoup plus intéressant, une fois le monde semi-ouvert poussé dans ses retranchements.

Sinon on pourra toujours se consoler en rejouant à Far Cry 3 qui, pour le coup, aurait été un meilleur modèle pour Tomb Raider (comme par exemple offrir de vraies récompenses) qu'un mix de Uncharted et Gears of War.

A noter que pour couronner le tout, Microsoft n'a même pas été fichu d'intégrer la version originale du jeu comme sur PS3 que ce soit à la sortie ou via une mise à jour gratuite. Par contre les packs payants, ça, y en  a !

La mémorable séquence d'intro de Tomb Raider Underworld qui illustre parfaitement ce que Crystal Dynamics a fait de l'esprit Tomb Raider avec ce reboot : un sabotage !

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

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samedi, 09 mars 2013 | Lien permanent | Commentaires (7)

Un Nouvel Horizon [Fanfics/Jeux Vidéo]

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 C'était censé être un beau jour, mon jour de gloire.

Nous venions de repérer une baleine isolée. Mieux, blessée. Elle avait dû être attaquée par un autre navire qui entre temps s'était fait lui-même harponner par un bâtiment ennemi.
Ce genre de situation était monnaie courante en mer. Une seule distraction pouvait entraîner la ruine de tout un équipage. Mais sans distractions, la vie en mer était parfois bien rude.

Aussi, quand cette baleine se profila à quelques encablures, sur le pont ce fut un véritable charivari. Dans un concert de clameurs, les hommes s'égaillèrent comme sortant d'un long sommeil. Moi-même je ne fus pas en reste et me mis à la tâche. Je connaissais mon affaire et me précipitais naturellement vers les cordages. Un marin avec qui j'avais sympathisé m'arrêta dans mon élan avec un grand sourire.
- Non, petit. Aujourd'hui, c'est ta chance.
Je le fixais, interdit.
- Quelle chance ?
Il me tendit un harpon.
- Celle de faire vraiment partie de cet équipage.
Je ne savais trop quoi dire. La perspective était on ne peut plus réjouissante, mais devant la difficulté de l'épreuve qui m'attendait, mes genoux s'affaissèrent subitement avant même que j'eus en mains le pesant harpon. Je n'avais pas vingt ans, j'avais peu vécu et pour achever ce triste tableau, j'étais maigre comme un clou. Vous comprendrez donc ma réserve quant à mes chances de succès.
- Mais qui a décidé ça ? finis-je par dire pour me donner une contenance.
- C'est moi, mon jeune ami.
C'était Silas Ford, le Capitaine de la Murène, mon patron et mon protecteur depuis qu'il m'avait recueilli sur feu le Saint George.

C'était mon quotidien depuis que j'avais quitté l'Angleterre en passager clandestin pour découvrir le monde et ses merveilles. Je ne restais jamais bien longtemps à bord du même bateau. Je m'y étais habitué. Mes rapports avec les autres étaient donc volontairement superficiels. S'attacher était exclu. J'avais assez souffert d'être séparé si jeune de mes parents bien aimés lors d'un incendie.


Silas caressa son impressionnante barbe. Il était de bonne humeur. A ses côtés, il y avait Stella, comme toujours. Trop près de lui, trop souvent. Ce beau brin de fille avait embarqué peu de temps après moi et elle m'avait immédiatement plu. Vous pensez. Une peau dorée, des yeux clairs comme l'océan, des cheveux noirs comme la nuit et une nature mystérieuse à souhait. Malheureusement, comme vous vous en doutez bien, elle m'ignorait autant que je la convoitais. Et qu'elle fut muette n'avait rien à voir. Nous étions de la même graine. Elle était pauvre et orpheline comme moi. Mais peut-être me fuyait-elle pour justement fuir son passé douloureux auquel je la renvoyais continuellement malgré moi.
Présentement, elle tenait le bras droit de Silas. Elle devait se sentir importante. Je la comprenais. Mais je lui en voulais de me traiter avec autant de dédain alors que nous étions plus proches elle et moi qu'elle ne le serait jamais de son maître.
- Oui, aujourd'hui est le jour où tu vas pouvoir enfin nous prouver ta valeur.
Silas m'offrit son plus beau sourire en dépit des dents qui lui manquaient.
- Ta valeur d'homme !
Il me donna une grande claque dans le dos, si forte que je chancelai et laissai tomber le harpon. Les hommes s'esclaffèrent et Stella me toisa avec un mépris qui me blessa plus que je n'aurais voulu.
Je ramassai mon arme avec toute la dignité qui me restait et je m'avançais vers le bastingage. La baleine était proche maintenant. Elle me semblait si accessible. J'assurai ma prise et bandai mes muscles. Le temps parut se suspendre. Le silence se fit autour de moi. Cette ambiance inattendue, cette attention sur moi me revigorèrent et je sentis une force insoupçonnée m'envahir.

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Sûr de lui, mon bras se tendit et c'est alors que la vigie s'écria :
- Pirates ! Pirates à bâbord !
En un instant tous les regards se détournèrent de moi et de mes possibles exploits pour se river sur la silhouette d'un navire fendant les flots et venant droit sur la Murène avec des intentions aussi sombres que le drapeau noir qu'il arborait fièrement. La mort dans l'âme, je troquais mon harpon contre ma fidèle longue vue pour découvrir l'identité de celui à qui je devais d'être retombé si brusquement dans l'anonymat.
- Sa silhouette m'est familière, dis-je sur un ton savant que j'espérais convaincant.
- Et comment, fit Silas, soudain beaucoup moins jovial. C'est le Jackdaw ! Même ceux qui ne l'ont jamais vu mouiller le connaissent assez pour trembler dans leurs bottes.
A cette annonce, mon coeur s'emballa.
- Le Jackdaw ! Ca alors ! Nous allons rencontrer le légendaire Edward Kenway !
Mon enthousiasme ne fut pas partagé. Et pour cause. Rencontrer Edward kenway en mer était plus dangereux que de nager au milieu de requins affamés.
Le branle-bas de combat fut aussitôt ordonné.
- Aux canons, aux canons !
- Toutes voiles dehors !
Les ordres vitaux n'étaient pas encore tous transmis que j'entendais déjà les premiers boulets siffler au-dessus de nos têtes. La distance était traîtresse. Le JackDaw était beaucoup plus proche qu'il n'en avait l'air.
Le danger imminent eut le don de saborder mon émotion inconvenante et je filai donner un coup de main aux hommes afin de préparer les armes à feu. Nous savions l'abordage inévitable pour ne pas dire préférable. Tout pirate qu'il était, Kenway était réputé méthodique avant tout. Les cales de la Murène étaient remplies de denrées exotiques, certaines très rares. Il le devinait certainement.
Une explosion terriblement proche écourta mes pensées. Plusieurs hommes furent tués sur le coup et on ne les déplaça que pour éviter à d'autres de trébucher. J'avais déjà vu la mort de près et même plus d'une fois. C'est terrible à dire, mais de cela aussi j'étais devenu familier. Cela ne m'empêchait pas d'avoir très peur. Nos propres canons se firent entendre.
La bataille fit rage. Le JackDaw s'était rapproché. Dans l'agitation générale, au milieu de la fumée, je reconnus la forme de sa proue si caractéristique, celle d'un oiseau, que j'avais vue sur un dessin rapporté par un négociant qui avait eu la chance de la voir lui aussi de ses yeux et d'en réchapper. J'espérais évidemment avoir la même veine. Je glissai les armes prêtes dans les ceintures des hommes qui s'époumonaient et s'activaient comme jamais. La mort planait sur nous et pourtant je ne pouvais m'empêcher de ressentir un frisson particulier qui n'était en rien dû à la peur.
Silas se tenait près du gouvernail. Il était terrifié. De le voir si impuissant me procurait une joie instinctive. Peut-être parce que Stella voyait enfin combien celui qu'elle avait idolâtré n'était plus que l'ombre de ce qu'il était. Une nouvelle explosion me les masqua tous les deux. Je fus jeté au sol, avec le goût du sang dans la bouche. En découvrant mon corps intact et plusieurs cadavres autour de moi, je compris rapidement que ce sang n'était pas le mien. Je me mis à l'abri derrière un mât. Juste à temps. Un boulet plus puissant que les autres traversa le pont sur toute sa largeur, creusant une véritable tranchée dans un geyser de débris. Je reçus plusieurs échardes aux bras et aux jambes et l'une d'elle me lacéra le front. Ma première cicatrice ! Je fus naturellement bien le seul à m'en soucier. Une pluie de projectiles détruisit plusieurs de nos pièces et clairsema considérablement les rangs de nos hommes. Le goût de la défaite se faisait clairement sentir.

Par un heureux réflexe je lâchais le mât que j'avais agrippé juste avant qu'il ne cède. Un autre l'imita bientôt et je compris alors que la Murène était sur le point d'être neutralisée. La proue du JackDaw nous percuta de plein fouet, annonçant un inévitable abordage. Des cris retentirent et les pirates envahirent le pont comme un essaim de frelons. Leurs dards décimèrent nos hommes. Je cherchais le Capitaine et Stella du regard. Au moment où j'aperçus enfin Silas, je remarquai également une silhouette encapuchonnée se balancer souplement dans le gréement. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine lorsque je compris de qui il s'agissait.
- Edward Kenway !
J'avais hurlé son nom si fort qu'en l'entendant, Silas se retourna. Une aubaine pour l'assassin car cette distraction imprévue lui laissa tout le loisir de se rapprocher furtivement de sa cible. Lorsqu'il se laissa tomber sur elle, ce fut terminé. Le chef des pirates se releva lentement, victorieux, à quelques mètres de moi, son visage masqué par sa capuche.
J'eus juste le temps de voir la lame rougie se rétracter sous son bras avant qu'il ne dégaine deux pistolets et n'abattent deux hommes de la Murène qui se ruaient sur lui. 

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D'un mouvement de tête que je trouvai extraordinaire, il esquiva un coutelas. Il roula sur le dos d'un ennemi, sabra la gorge d'un autre avant de transpercer un troisième. Cet homme n'avait pas usurpé sa légende. Il faisait toute mon admiration depuis que j'avais entendu ses exploits et en ce jour béni où il se dressait devant moi, aussi vivant que moi, mes yeux pleuraient de bonheur. Ce n'est que tardivement que je me rendis compte que la bataille était finie et que je comptais parmi les rares survivants. Les pirates investirent le navire et je dus faire de gros efforts pour me soustraire à leur vue. Ce fut sans une once d'hésitation que je me dissimulai sous un cadavre. Je vis alors un grand noir rejoindre Edward qui baissa alors sa capuche, offrant son visage durci et ses cheveux blonds au vent salé du large.

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Il avait vraiment fier allure et je pus me rendre compte à quel point il n'avait rien en commun avec les nombreuses crapules qui avaient croisé ma route. Je souris béâtement. J'étais si proche de lui que je pouvais entendre le cuir de sa tenue crisser au moindre de ses mouvements.
- Que fait-on du bateau ? s'enquit son fidèle second.
Deux hommes s'approchèrent. Ils tenaient fermement Stella qui s'agitait comme une lionne.
Elle aussi avait donc survécu. J'en fus soulagé, je dois l'avouer. Edward saisit une mèche de ses cheveux qu'il huma avec délice.
- Amenez-là à bord du JackDaw. J'ai toujours rêvé de caresser une sirène.
Les pirates emportèrent Stella. Le noir désigna les prisonniers.
- On les emmène aussi ?
Kenway les regarda à peine.
- Non, j'ai assez d'hommes et ceux-là ne méritent pas de faveur. Videz les cales et embarquez les pièces qui peuvent être utiles.
Le noir brandit un pistolet et les exécuta sans autre forme de procès. Je ne ressentis guère de pitié pour les malheureux. La loi du plus fort était plus que jamais en vigueur sous cette latitude.
Les deux pirates allaient s'éloigner lorsque le noir se mit à renifler l'air comme un chien. Il empoigna le bras de l'assassin qui s'alarma.
- Adé ?
L'intéressé se figea et se tournant lentement vers moi :

- Ca sent...
D'un bond il fut sur moi et d'une main de fer me souleva au-dessus du pont :
- La poule mouillée !
Lui et Edward s'esclaffèrent. Le dénommé Adewale arbora son pistolet encore fumant. J'adressai une prière improvisée à une éventuelle divinité connue pour sa clémence. C'est Edward qui intervint.
- Arrête ! J'ai changé d'avis. On a besoin d'une nouvelle vigie.
Le second s'exécuta sans broncher.

J'ignorais si je devais me réjouir de tant d'attention même de la part de mon idole. Le fait est que je prenais conscience que je n'allais peut-être pas gagner au change. On me reposa sur le pont.
- Quel est ton nom ?
J'étais maintenant assez près pour plonger mes yeux dans ceux de l'assassin.
C'était peu dire que j'étais intimidé.
- Jo...Jonas, Monsieur.
J'eus droit à un franc sourire.
- Et bien, Jonas...
Il fit une révérence en y ajoutant un geste élégant de la main

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dimanche, 28 juillet 2013 | Lien permanent | Commentaires (3)

La Murène [Nouvelles/Thriller]

La Murène.jpg

 Tanya descendit les marches de l’université avec empressement. La jupe de son uniforme voletait facilement au gré du mouvement, de même que sa queue de cheval noire. C’était une belle journée. Pour autant elle n’avait pas l’esprit tranquille. Les études n’y étaient pour rien. C’était cette histoire de tueur en série qui occupait ses pensées. Il faut dire que le nombre de victimes commençait à grossir de manière inquiétante et toujours aucune piste sérieuse selon les forces de l’ordre. Elle ne pouvait se défaire de l’idée qu’elle serait la prochaine. Elle avait le profil.
Solitaire, elle ignora comme à son habitude les groupes de jeunes filles épars sur le trottoir, discutant de choses aussi primordiales que le dernier clip de la dernière chanteuse en vogue ou bien la nouvelle paire de chaussures à la mode. Hors de prix, évidemment. Tout comme son amitié.
Elle laissait derrière elle ces conservations futiles lorsqu’une voiture s’avança jusqu’à elle. Le conducteur baissa la vitre côté passager pour faire entendre sa voix :
- Je peux vous raccompagner ? Vous avez l’air fatigué de marcher.
Sans ralentir, sans même tourner la tête, Tanya répondit :
- Ca se comprend, je tombe sur des tarés de votre espèce tous les cent mètres.
L’homme fit entendre son rire. Son rire avait une sonorité agréable. Tanya s’arrêta et se pencha pour le dévisager. L’homme immobilisa son véhicule et tourna la tête, comme pour mieux se faire identifier.
Il devait avoir la quarantaine. Des cheveux courts et clairs, des yeux rieurs, l’air sportif et pantouflard à la fois. En fait, ça pouvait être n’importe qui.
Tanya se méfia donc très naturellement.
- Pour votre question, c’est non.
- Vous ne montez pas avec des inconnus, ça se défend. Surtout par les temps qui courent.
Il tendit sa main droite.
- Je m’appelle Richard.
- Ca ne change rien.
- Est-ce qu’il y a une autre raison à ce refus ?
Tanya fit mine de réfléchir.
- Est-ce que ce monde est un endroit dangereux pour une personne comme moi ?
Richard secoua la tête.
- Touché.
Puis elle lâcha abruptement :
- Vous avez le profil du tueur, moi, celui de la victime.
- Tu m’as l’air d’une spécialiste, dit-il en riant. Tu travailles pour la police ?
- Je hais les flics.
- J’en conclus que tu as déjà eu affaire à eux.
- Je préfère oublier.
- Je comprends. Tu ne changeras pas d’avis, alors.
- Si vous continuez à me suivre, je surmonterai ma haine et j’appellerai la police.
Tanya redressa la tête et s’apprêta à repartir.
- Si j’étais vraiment le tueur, tu sais très bien que ce n’est pas ça qui m’arrêterait.
Elle baissa lentement la tête jusqu’à la portière. Son regard en disait assez long sur l’angoisse qu’avait suscitée en elle cette dernière déclaration :
- Qu’est-ce que vous avez dit ?
Richard sourit, un peu amusé, un peu gêné, comme s’il lui avait raconté une blague salace.
- Désolé, je n’aurais pas dû dire ça. C’était de mauvais goût. Je suis vraiment navré. Tu me pardonnes ?
En guise de réponse, il eut une vue imprenable sur le majeur de la main droite de la jeune fille. Elle pressa le pas et disparut au coin de la rue, invisible parmi la foule.

Le lendemain, Tanya quitta l’université plus tôt. Elle se rendit à l’autre bout du quartier et se paya un hot-dog dégoulinant de ketchup. Un de ses rares plaisirs. Elle mordit dedans et faillit s’étrangler en reconnaissant la voiture stationnée devant elle.
- Coucou !
Elle sursauta et fit tomber son hot-dog qui laissa une belle marque rouge sur le sol.
- Je crois que ça compromet encore mes chances de te ramener chez toi.
Elle fit un pas en arrière en reconnaissant Richard debout à côté d’elle. Ce type était une vraie sangsue. Il l’avait sûrement suivie depuis l'université.
- Non, je ne vous ai pas suivie, jeune fille. Je traîne moi-même souvent par ici après le boulot. Pas pour les hot-dogs, mais plutôt pour l’ambiance. C’est un coin tranquille, il y a un joli parc.
Il la dévisagea franchement.
- Et de jolies filles.
Les yeux de Tanya menacèrent de sortir de leur orbite :
- Putain d’obsédé !
Elle saisit son téléphone et commença à composer un numéro en mettant quelques mètres entre elle et lui.
- Ne fais pas ça, l’implora-t-il.
Elle le toisa avec dédain.
- Ah, ouais ! Pourquoi ? Vous avez un casier judiciaire chargé ?
Il secoua la tête en souriant avant de tendre son portefeuille.
- Je suis flic.
La main tenant le téléphone tomba mollement.
- Putain, la poisse.

Il lui avait racheté un hot-dog et s’en était offert un. A présent, ils mangeaient tous les deux, assis sur un banc dans le parc vanté par Richard. Quelques joggers rythmaient la vie de ce lieu tout comme les cris des oiseaux mendiant quelque miette échouée sur le sol.
- Ne me dis pas que tu n’es jamais venue ici ?
Tanya haussa les épaules.
- Les parcs c’est pas mon trip.
- Ah. Et c’est quoi ton trip ? Les universités ?
Elle grimaça.
- Vous allez coincer le tueur ?
- Désolé de te décevoir, mais je ne suis pas chargé de l’affaire. Je ne suis qu’un modeste gratte-papier. Ce qui ne m’empêche pas de contribuer à la sécurité de la population.
- En suivant les étudiantes fans de hot-dogs ?
Richard la toisa avec admiration.
- D’où te vient cette fantastique répartie ?
- Quand on a pas de vie, faut avoir de l’humour, j’imagine.
- Qu’est-ce que ça veut dire, pas de vie ?
- Si vous m’aviez dit que vous étiez psy, j’aurais peut-être répondu, mais vu que vous êtes seulement flic.
- C’est loin d’être incompatible. Un bon flic se doit d’être fin psychologue.
- Ok. Alors qu’est-ce que vous pouvez deviner sur moi rien qu’en me regardant ?
Richard s’esclaffa, déconcerté par la tournure des évènements avant de se laisser séduire par le défi :
- Milieu modeste. Liens familiaux réduits voire inexistants. Solitaire dans l’âme. Passé douloureux. Caractère en acier trempé. Athée. Extrême sensibilité, mais refoulée au plus profond. Anorexique.
Richard essaya de détendre l’atmosphère, qui s’était sensiblement refroidie, avec son sourire le plus chaleureux :
- J’ai bon ?
Tanya jeta les restes de son hot-dog et se leva brusquement. Sans un mot, elle courut vers la sortie du parc en bousculant un jogger au passage.
Richard l’observa, pensif, avant de regarder les oiseaux picorer le pain.
Il soupira.
- J’ai bon.

Le jour suivant, elle prit un autre itinéraire. Les cours l’ayant ennuyé à mourir, elle n’avait aucune envie de se farcir Richard en plus de cela. J’ai le cafard, j’ai pas envie de poulet, se dit-elle sans réussir à s’amuser de sa réflexion.
Elle qui répugnait à se mélanger au commun des mortels se força à prendre un bon bain de foule pour conserver un anonymat salvateur.
Pour elle, ce fut comme plonger en apnée. Elle détestait les gens de la rue.
Ils ne marchaient jamais au bon rythme. Et puis il y avait les odeurs. Elle avait un odorat très sensible et dans ces conditions, il était soumis à rude épreuve. Elle caressa nerveusement le Zippo dans la poche de sa veste en cuir.
L’objet avait toujours eu un effet apaisant sur elle, enfin cela était dû moins à l’objet lui-même qu’aux circonstances dans lesquelles elle était entrée en sa possession. Quelques images d’une indicible violence lui zébrèrent l’esprit.
Elle frissonna, puis accéléra le pas, sans se soucier de la bousculade occasionnée. Elle était presque sortie de la masse compacte de piétons lorsqu’elle se heurta à l’un d’eux qui arrivait en sens inverse. Levant les yeux, elle dévisagea le crétin qui lui faisait obstacle. Lorsqu’elle le reconnut, sa main se referma comme une griffe sur le briquet gravé.
- Je n’ai pas demandé de garde du corps, alors foutez-moi la paix !
La pluie tomba sans crier gare. Un crachin, violent et froid comme la mort.
Richard déploya un parapluie au-dessus d’eux.
- Je ne fais que mon boulot.
- Il y a des tas de filles à surveiller. Pourquoi moi ?
- Parce que je ne peux pas toutes les surveiller.
- Et si je ne veux pas être surveillée, c’est mon droit.
- Oui, tout comme tu as le droit de mourir.
- Si je dois y passer, vous ne pourrez rien y faire. Vous ne pouvez pas toujours être derrière mon dos.
Sur ces mots, elle s’éloigna d’un pas exprimant toute sa contrariété. Et ses pieds étaient aussi expressifs que son visage. Richard dût courir pour la rejoindre.
- Non, mais je peux réduire les risques. C’est ça mon boulot. Les miracles, c’est pour les magiciens. Je suis très lucide, ne t’en fais pas.
- Je suis aussi en droit de penser que vous me harcelez. Que vous soyez flic ne change rien.
- Tu es effectivement en droit de le penser. Et moi je suis en droit de penser que tu as un casier chargé et que ma présence te rappelle un peu trop le passé que tu veux oublier.
Tanya s’arrêta subitement, la bouche déformée par un rictus de haine :
- Vous vous êtes renseigné sur moi ?
Richard affronta son regard avec la force de l’expérience.
- Non. Je n’ai aucune raison de le faire, tant que tu ne m’en donnes pas une.
- Vous ne seriez pas en train de me faire du chantage, par hasard ?
- Je fais en sorte de te garder en vie. Méfie-toi si tu veux, mais ne m’empêche pas de faire mon job. Tu n’as rien à y gagner.
- C’est marrant, je pense justement le contraire.
Elle glissa deux doigts dans sa bouche et émit un sifflement strident qui vrilla les tympans du flic. Le temps qu’il se remette de cette attaque surprise, la jeune fille avait disparu dans un taxi qui l’emporta à l’autre bout de l’avenue, vers une destination connue d’elle seule.

Elle put se féliciter d’avoir été si sèche avec Richard lorsque plusieurs jours passèrent sans qu’elle ait le malheur de tomber sur lui à l’improviste. Il avait fini par comprendre. Il était tenace, mais elle l'était aussi.

Pendant ce temps, le tueur en série avait fait une nouvelle victime. Assise sur les marches menant à l’entrée de l’université, Tanya lut la première page d’un journal abandonné là presque à dessein. La photo de la jeune fille assassinée vint lui rappeler un peu plus combien elle était une proie idéale. Elle lut l’article en détails comme pour s’obliger à affronter sa peur en face.
Les mots « ligotée », « égorgée », « violée » furent autant de gifles assenées comme à son intention.
Elle avait peut-être fait une erreur en décourageant Richard de la protéger. La seconde d’après, elle jetait le journal et crachait sur le sol. Elle n’avait pas besoin de lui. Elle n’avait besoin de personne. Elle était assez forte. Si tel n’avait pas été le cas, elle n’aurait pas survécu à son passé.
Elle traversa le parc en se convainquant que c’était plus par provocation que dans l’espoir de tomber sur son protecteur. Elle décida d’en profiter pour s’acheter un hot-dog. Elle se raidit en apercevant Richard assis sur un banc en compagnie d’une espèce de junkie. Elle devait avoir son âge. Une chose était sûre, elle lui ressemblait assez pour qu’elle ne puisse y voir une coïncidence. Le fumier, il lui avait déjà trouvé une remplaçante !
Elle se dissimula derrière une poubelle et les épia comme deux amants clandestins. Ce n’était pas de la jalousie. Enfin, peut-être un peu. Pour une fois que quelqu’un s’intéressait à elle, voilà qu’elle trouvait le moyen de se priver de son attention. Oui, elle était tenace. Et très lunatique, aussi. Elle commença à avancer furtivement vers le couple lorsqu’elle le vit se lever et quitter le parc. Ils avaient tout l’air d’être les meilleurs amis du monde. Tanya eut juste le temps de voir la junkie grimper dans la voiture de Richard avant que le véhicule ne disparaisse à l’autre bout de l’avenue, vers une direction inconnue.
L’étudiante jura avant de soupirer, résignée. Au moins une fille qui serait épargnée par le tueur, se consola-t-elle. Puis elle revint dans le parc pour faire un sort à un hot-dog dégoulinant de sauce tomate.

Gina revint à elle. Le goût de son propre sang lui emplissait la bouche. Elle commença à gémir en réalisant dans quelle situation elle se trouvait. Elle était attachée fermement à une chaise. On lui avait ôté ses vêtements. Il faisait très froid. Elle ne distinguait rien de précis. Il faisait trop sombre et le sang qui avait coulé sur ses yeux ne l’aidait pas à repérer quoi que ce soit. La douleur sur son crâne l’empêcha pendant un moment de comprendre l’étendue de la tragédie qui s’annonçait

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lundi, 20 juin 2016 | Lien permanent

Transylvania - Le Roman

In The Moon For Love Def.jpg


I


La voiture roulait dangereusement au cœur de la nuit. Elle pénétra à vive allure dans la forêt  regorgeant d’ombres aux origines suspectes.
L’attelage était conduit par deux hommes, chacun armé d’un fusil.
A l’intérieur, siégeait une famille importante. Le père, serein, serrait la main de sa femme tout en dévisageant intensément ses deux filles de sept et douze ans, comme pour leur communiquer sa force tranquille.
- La région n’est pas sûre, hurla le plus jeune des deux domestiques pour couvrir le vacarme de la cavalcade. Pourquoi a-t-il fallu que nous passions par là ?
L’autre ignora son angoisse.
- Parce que c’est le chemin le plus sûr.
Son interlocuteur afficha une mine renfrognée.
- Oui, pour une mort certaine.
Le vétéran brandit son fusil avec véhémence.
- La mort, je peux la donner aussi facilement que cette région. Tu as raison d’avoir peur, mais tu as tort de penser que cela peut suffire à nous arrêter.
Des éclairs déchirèrent la nuit sans un bruit.
Brusquement les chevaux devinrent comme fous. L’aîné s’empara des rênes et usa de toutes ses ressources pour les arrêter afin d’éviter à la voiture de se renverser. L’attelage s’arrêta sous un arbre.
- Les chevaux  ne veulent plus avancer. On dirait qu’ils sont paralysés.
- Paralysés par quoi ?
Un éclair illumina la nuit, révélant deux silhouettes menaçantes juchées sur une branche au-dessus des deux hommes.
- Qu’est-ce qui se passe, Papa ? demanda la plus grande des filles. Elle serrait sa petite sœur contre elle avec l’évidente intention de la rassurer.
Le Baron Henri d’Ofdigen demeurait impassible.
- Un contretemps, ma chérie, un simple contretemps. Nous allons bientôt repartir.
Mais la manière dont il serra la main de son épouse trahit sa nervosité. Le regard de celle-ci  l’invitant vivement à s’informer de la situation, le baron allait se pencher par la fenêtre lorsque la voiture fut violemment secouée. Des bruits de lutte leur parvinrent, rapidement suivis par les cris reconnaissables des deux conducteurs.
L’aînée des filles plaqua ses mains sur les oreilles de sa sœur sur le point de sangloter.
- Mais papa, qu’est-ce qui se passe ?
Des coups de feu retentirent, puis, plus rien.
Le silence qui succéda fut plus terrible encore.
Prenant une profonde inspiration, le Baron décida de sortir. Mais au moment où il s’exécutait, la porte s’ouvrit à la volée et l’un des agresseurs le repoussa brutalement à l’intérieur. Il était élégamment mis ce qui tranchait nettement avec la rudesse de ses gestes. Son regard était effrayant de sévérité. Et ne cachait rien de la réalité de ses intentions.
L’épouse du Baron se rua sur l’autre porte laquelle fut violemment arrachée, manquant peu la jeter au dehors.
Un deuxième spadassin apparut. Même élégance. Même regard dénué de compassion.
- Pour vous, cette nuit n’aura pas d’issue.
Il découvrit deux canines d’une longueur animale avant de bondir à l’intérieur de la voiture. L’autre l’imita naturellement.
L’attelage fut secoué de spasmes tel un corps moribond avant d’être foudroyé par la mort.
Les corps des deux postillons gisaient dans des postures impies, exsangues, leur visage blanc comme un linge et leur cou portant la marque de crocs avides.

La pluie frappait rageusement le sol.
Les chevaux avaient fui, terrorisés par l’odeur du carnage.
La voiture était renversée.
A une dizaine de mètres de là, les deux tueurs achevaient leur macabre festin.
Marco terminait de boire le cou de la plus grande des filles.
Rodolphe, genoux au sol, laissait le crachin nettoyer son visage ruisselant du sang pris à la mère et à la plus jeune des soeurs.
Il ouvrit démesurément la bouche, savourant encore dans ce geste rituel la fraîcheur de la chair mordue.
Ceci fait, il contempla son reflet dans une flaque d’eau.
- Après tout ce temps, pourquoi cela fait-il toujours autant de bien, mon frère?
L’intéressé se redressa brusquement et après une ultime succion, rejeta le petit corps sans vie telle une vulgaire poupée de chiffon.
- Parce que, mon frère, nous sommes immortels et que notre faim l’est tout autant. Et je ne vois pas qui pourrait changer cela !


II


- Sylvania !
Le Baron Olaf Streggens supervisait  la fin de l’aménagement  du manoir de Castlered. Et étant donné l’ampleur de la tâche, il lui importait de savoir précisément où chaque objet de sa nouvelle propriété se trouvait et où chaque futur membre de sa demeure était posté. Malgré l’incessant va et vient et le flot continu du personnel mis à sa disposition, il était parvenu à repérer tout et tout le monde. Sauf une personne. Et la personne la plus chère à ses yeux et à son cœur.
- Sylvania !
Son désespoir grandissant de seconde en seconde, le Baron arrêta un vieux palefrenier transportant une volumineuse chaise.
- Cyrius, personne n’a donc vu ma fille ? Nom de nom, où a-t-elle encore bien pu se fourrer ?
Le domestique esquissa un sourire.
- Vous connaissez Sylvania mieux que moi, Monsieur le Baron. Elle n’a jamais pu rester en place et  elle a toujours détesté la foule.
Le baron croisa les bras sur sa poitrine et hocha la tête.
- Vous la connaissez sans doute mieux que moi, Cyrius. A la mort de ma femme, c’est principalement à vous qu’elle s’est confiée, plus qu’à moi ou à son frère.
Le visage du palefrenier s’assombrit un instant, puis il redressa la tête en souriant.
- Cherchez du côté de la forêt.
Le Baron soupira bruyamment.
- Elle aurait quand même pu prêter main forte !

Elle tourna brusquement la tête. Elle était certaine d’avoir entendu du bruit. De ses grands yeux noirs, elle fouilla l’endroit suspect. Une rafale de vent glacial anima les branches et fit s’envoler les feuilles mortes jonchant le sol du sous-bois. L’hiver annonçait son arrivée imminente dans la région. Elle resserra ses fines jambes en un geste naturellement gracieux. Elle n’aurait jamais dû s’éloigner de la sorte de sa famille. Elle ne connaissait pas encore suffisamment bien les environs pour s’y aventurer seule de la sorte. Le danger était présent. Son père l’avait déjà mis en garde. Il y avait des prédateurs qui pouvaient ne faire qu’une bouchée d’elle. Mais c’était peut-être et surtout le goût du risque qui l’avait amené jusqu’ici. A son âge, l’innocence était  mère de nombreux péchés.
Tapie derrière un bosquet, Sylvania observait la jeune biche. Elle n’avait jamais eu la chance d’en voir une de si près et la tentation était de forte de vouloir se rapprocher. Mais l’animal était aux aguets. A la moindre erreur de sa part, il disparaîtrait sans crier gare pour rejoindre les siens. La jeune femme prit soudain peur. C’était peut-être aussi ce qu’elle devait faire. Son père et son frère devaient se ronger les sangs. Cela faisait combien de temps qu’elle était partie ? Une heure ? Sans doute plus. A moins qu’ils ne soient tous trop occupés à installer le mobilier pour songer une minute à elle. Mais là, elle savait qu’elle se mentait à elle-même.
Elle jeta un dernier regard à la biche figée avant de se retourner.  
Et se sentit tout à coup aussi vulnérable qu’elle.

Les cercueils étaient disposés selon une géométrie précise.
Celui de Lord Kelnorth, le Maître, celui qu’on nommait aussi  le Comte de Brume, était au centre de la salle. Celle qu’on nommait à juste titre la Salle des Songes.
A sa droite, reposait Marco, son fils aîné, un vampire fier et fougueux, d’une grande ténacité et d’un tempérament ardent.
A la gauche du Maître, Rodolphe, le second fils. Rapidement pris en main par Marco, Il était devenu son égal dans bien des domaines. Et ce qui les séparait encore était toujours pour eux l’occasion de jeux et de défis dans lesquels ils contentaient leur insatiable appétit de victoires.
Autour d’eux, trois cercles concentriques de cercueils contenant les membres privilégiés de la cour - pour ne pas dire les amants – la confrérie des artistes, puis rassemblée dans la périphérie, les domestiques.
Ils se réveillèrent à peu près tous en même temps, leur horloge biologique en parfaite relation avec les mouvements de la lune. Question de survie.
Une longue nuit de fête et d’orgies les attendait et chacun avait hâte d’y prendre part.
L’occasion de goûter à de nouvelles expériences et de savourer à nouveau les plus anciennes...

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jeudi, 12 février 2009 | Lien permanent | Commentaires (4)

L'Odyssée de Mercedes [Fanfic Dragon's Dogma]


 

L’issue de son combat contre Julien lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle dévisagea l’Insurgé. Sa présence et sa compassion ne faisaient qu’accentuer son sentiment de faiblesse. Elle le laissa quitter les lieux sans rien dire et baissa la tête, la rapière vierge de sang tremblant dans sa main d’habitude si ferme.

Mercedes porta ses grands yeux bleus vers l’océan, donnant l’illusion fugitive qu’ils en étaient le reflet fidèle. Elle avait promis à l’Insurgé de revenir à Gransys. Elle en avait fait le serment. Mais elle devait d’abord retrouver son assurance perdue. L’Insurgé avait eu sa Rédemption, à elle, désormais, d’obtenir la sienne.
- C’est de la folie, Capitaine. Le Kraken va tous nous emporter !
Le regard de la guerrière se durcit.
- Il ne le fera pas. J’ai quelque chose à lui offrir.
- Votre vie ? hasarda le soldat.
Les mâchoires de la femme se crispèrent. Ses sourcils fondirent sur ses paupières comme deux oiseaux de proie :
- Mieux que cela !

Le navire quitta la côte avec à son bord sept hommes aguerris et bien sûr Mercedes, libérée de ses obligations envers le Duc avec plus ou moins son consentement. Quand elle reviendrait, son blason serait redoré comme jamais et l’Insurgé lui-même envierait ses exploits au point de la solliciter dans ses plus dangereuses quêtes. Mais d’ici là, l’Insurgé aurait peut-être changé de visage. Qu’importait. Elle comptait bien forger son propre destin et s’il lui fallait plusieurs années pour cela, elle était prête pour ce sacrifice. Comme elle aimait se le dire « Je ne suis pas un Pion, mais j’ai aussi mes failles ». Des failles qu’elle se faisait fort de corriger rapidement. Se reposer sur ses lauriers ne l’intéressait pas. Alors quand l’humiliation pointait le bout de son nez, le défi et la motivation n’en étaient que plus grands pour elle.
Le gréement grinçait sous le vent et la brise maritime charriait dans l’air des relents d’algues et de poisson frais. L’eau scintillait sous le soleil à son zénith et les cris des mouettes venaient comme saluer le départ triomphal du bâtiment. En d’autres circonstances, le voyage eut été appréciable à plus d’un titre. Les soldats s’improvisaient marins, vaquant de ci de là, mais gardant toujours en tête leur périlleux objectif. Aussi évasive et déterminée qu’avait pu être leur Capitaine, les sept hommes de bord lui avaient juré fidélité jusqu’à la mort. Mercedes était un leader né. Sa beauté ensorcelante n’était pour rien dans cet état de fait. Elle savait inspirer la foi quand elle l’avait elle-même. Et en ce jour où elle partait en croisade, rien ne semblait pouvoir lui résister. Pas même le légendaire et si redouté Kraken, la malédiction s’étendant sur les mers depuis si longtemps. Pouvait-elle y mettre un terme, elle, une simple femme, même pas une Insurgée ? En vérité, elle savait que non. Mais elle pensait avoir les moyens d’apaiser son courroux suffisamment longtemps pour atteindre sa destination. C’était tout ce qui lui fallait. Du temps. Postée à l’avant du navire « La Rédemption », elle faisait figure de déesse, de sculpture vivante, semblant ne faire qu’un avec la proue du bateau.
Le rivage derrière eux était encore en vue lorsque la vigie se manifesta :
- Mouvement droit devant, Capitaine !
- C’est le Kraken ! lâcha un soldat près d’elle.
- Je sais.
Son calme olympien tranchait avec la nervosité de ses hommes qui ne savaient à quoi s’attendre.
- Vous ne voulez toujours pas nous dire ce que vous comptez faire ?
Mercedes fixait l’horizon avec intensité.
- Vous croyez en moi, Sir George ?
L’intéressé dégaina sa lame.
- Bien sûr.
- Alors vous n’avez pas besoin de savoir.
Les mouettes qui avaient accompagné le navire se dispersèrent brusquement. Les eaux rougirent, signe caractéristique de la présence du monstre.
- Bouchez-vous les oreilles ! rugit-elle.
Elle s’empara d’un havresac duquel elle sortit une sorte de happeau dans lequel elle souffla. Une étrange mélodie raisonna, très familière aux aventuriers sillonnant les plaines du nord de Gransys. D’aucun avait succombé suite à l’écoute de cette voix douce et envoûtante, de ce chant maudit.
- Des Harpies ! s’étonna Sir George tout en plaquant ses mains sur ses tympans.
Mercedes portait, quant à elle, une Boucle d’Impatience, lui épargnant de sombrer dans un sommeil nocif pour la santé. Le Kraken étendait son ombre écarlate de toutes parts, menaçant le navire et son équipage. Impassible à l’imminence du péril, Mercedes continuait de souffler dans son instrument dont l’origine et la nature exacte étaient secrètement gardées. Le monstre darda plusieurs tentacules herculéens, menaçant de briser le voilier comme un jouet d’enfant. Mais au moment même où son œil titanesque et maléfique émergeait lui-même des eaux ensanglantées, Mercedes se colla contre la proue, comme pour le défier, et brandit face à lui sa seconde arme : une glande de Cocatrix ! Elle la jeta sur l’œil grand ouvert, qui se referma rapidement, mais pas assez pour éviter le sort de pétrification de faire son œuvre. Le Kraken était omnipotent, à plus d’un titre, on pouvait le considérait comme un dieu. Mais ce pouvoir venait en grande partie de sa vision. Mercedes avait obtenu cette information après un périple mémorable qui pourrait constituer à lui seul un roman. L’entité paralysée, les eaux redevenaient fréquentables. Pour combien de temps, cela, elle l’ignorait. Il était donc plus sage d’estimer que ce serait de courte durée. Il ne fallut pas longtemps à l’équipage pour comprendre la stratégie. Passé l’effet de surprise, les sept soldats reprirent leurs esprits, leur poste et leur cohésion (à peu près dans cet ordre) et « La Rédemption » fendit les flots ténébreux, laissant derrière elle le Kraken prisonnier d’une gangue de pierre à la résistance inconnue.

A bon nombre de kilomètres de là, sur la plage du village de Cassardis, un pêcheur glissa d’un embarcadère. Emporté par une lame et voyant qu’il n’avait plus pied, il crut sa dernière heure arrivée. Quelle ne fut pas sa joie de constater que le Kraken ne se manifestait pas. Quelqu’un avait-il fini par en avoir raison ? L’Insurgé ? Le Dragon, peut-être ? Ou bien avait-il décidé de lui-même d’aller hanter d’autres lieux ? Trop heureux de sa chance, l’homme se mit à crier et à gesticuler, attirant rapidement un groupe de villageois.
- Le Kraken est parti ! Il est parti ! Nous sommes libres !
Les badauds, incrédules, attendirent de voir le bougre finir en charpie avant de se jeter à leur tour dans l’eau avec force clameurs de joie et éclaboussures. Un miracle inespéré pour Cassardis encore sous le choc des méfaits du Dragon.

En regardant ses hommes à leur insu, Mercedes comprit qu’elle avait gagné un peu plus leur confiance. Ce ne serait pas de trop. Car le plus dur restait peut-être à faire. Qui sait ce que l’océan allait leur réserver comme surprises ? Des surprises de taille, à n’en pas douter. L’aventure qui s’annonçait était grisante et le danger tout autant. C’était à cela qu’on reconnaissait un héros et une héroïne, non ? Mercedes en était convaincue. Et c’est avec un grand sourire, presque un rire, qu’elle ordonna :
- Toutes voiles dehors !

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jeudi, 08 novembre 2012 | Lien permanent

Signe Charnel [Fanfic Far Cry 3]

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Cette fois, ses dents s’enfoncèrent plus profondément encore dans ses lèvres, perçant la chair sous la pression exercée. Le sang perlant des gerçures de la muqueuse lui coulait lentement dans la bouche, agaçant ses papilles par son goût cuivré. Mais la vraie douleur n’était pas celle qu’il s’infligeait lui-même, du moins pas celle pour laquelle il priait afin de la voir cesser dans l’instant. Sous ses pieds, les braises achevaient de lui carboniser la voûte plantaire, et lui, faisait de son mieux pour retenir ses hurlements. Les larmes qui rigolaient sans un son le long de ses joues gouttaient sur les charbons ardents, se transformant en vapeur avec des sifflements aigus. Quand, face à lui, la prêtresse fit signe de faire cesser l’initiation, Rajatan se décida enfin à perdre connaissance.

Il l’avait fait. Le premier test. Sur son épaule gauche se dessinait déjà une spirale sombre habilement dessinée, l’encre du tatouage rougissant les contours du tracé. Cela représentait une épreuve, la première d’une longue série qui s’achèverait par sa consécration en tant que guerrier rakyat. Depuis sa naissance, depuis qu’il avait vu les ornementations fleurir sur les bras et le torse de son père, Rajatan avait toujours été fasciné pour ces écritures mystérieuses, au sens bien plus profond que celui de simples dessins. C’était un code, une identité. Une part même de l’individu, définissant la personne sans que celle-ci n’ait à prononcer le moindre mot. Elle imposait le respect, ou frappait de terreur le cœur de l’ennemi. Mais plus encore, elle rappelait les marquages des bêtes rôdant dans la forêt. Les seuls vrais seigneurs de l’île, qu’il avait toujours portés en adoration. L’un tout particulièrement : le tigre, et ses rayures si proches des marques ornant à présent son bras.

« Tu as passé le premier rite d’initiation… ; déclara la prêtresse rakyat qui s’avançait vers lui alors que deux des guerriers lui bandaient les pieds à l’aide de feuilles d’aloès ; Tu fais désormais partie des nôtres, tout comme ton père en son temps. Ta route sera longue et difficile : il te faudra suivre le chemin du chasseur et celui du guerrier, être aussi rapide que le vent, aussi silencieux que le serpent qui glisse sans bruit dans l’herbe. Tu vas devoir apprendre à te battre. A tuer. Repose-toi en prévision de ta prochaine épreuve. Alors tu apprendras quelles sont les vraies lois, et qui tu es réellement. ».

Alors que Citra et ses hommes quittait la hutte, Rajatan se remémora les phrases de la chamane. Son père lui avait également dit que tout était écrit, que nul n’échappait à son destin et que seuls les vrais guerriers en apprenaient la signification. Alors, il n’y avait plus de raisons de craindre la douleur ou la mort : on ne pouvait pas y échapper. Seule comptait sa place dans le cycle : proie ou prédateur. Mais sa place, Rajatan la connaissait déjà. Il en avait eu la preuve concrète un jour où la jungle elle-même avait décidé de communiquer avec lui.

Il était inconscient à l’époque. Des dangers, des menaces que recélait la forêt. Il avait suivi le macaque sans la moindre crainte, s’enfonçant dans les buissons après un animal presque aussi grand que lui. Quant le singe avait entreprit de grimper à un arbre, il l’avait regardé faire, assis au milieu des fougères sans porter la moindre attention aux alentours. Et puis le tigre était arrivé. Un vieux mâle, à l’épaisse crinière latérale. Le fauve s’était avancé vers lui, sans un son, alors que le garçonnet fermait les yeux pour se mettre à pleurer en silence. Le prédateur l’avait jaugé de ses yeux couleurs miel, balayant de ses larges moustaches le visage maculé de boue de l’enfant. Sa truffe humide avait lentement caressé son front, reniflant avec force afin de déterminer à quelle créature appartenait ce rejeton des plus inoffensifs. Quant son odorat avait eu la réponse, il avait tourné les talons, repartant au plus profond de la jungle. Tuer cette chose pathétique l’aurait sûrement nourri convenablement, mais alors on lui aurait donné la chasse. A lui, le seigneur de la jungle, comptant bien le rester pour quelques années encore. Bien entendu, Rajatan n’avait pas conscience des réelles motivations qui

animaient le félin, interprétant son comportement anormal à sa manière. La bête l’avait choisie, et son nom l’y prédestinait. Il était Rajatan. L’homme-tigre.

L’eau de la rivière était agréable, chauffée à blanc par les rayons ardents du soleil. Les algues rugueuses lui frôlaient les mollets alors qu’il évoluait au beau milieu du marécage, seul, sur un territoire n’appartenant pas à la tribu. Un coup de feu dans le lointain lui fit relever la tête. Les pirates, à n’en pas douter. Des individus sans scrupules ni morale, qui si considérés comme des hommes rabaisserait plus bas que terre la notion de genre humain. Ils étaient des bêtes, tuant pour des liasses de papier vert ou simplement pour le plaisir. Rajatan lui aussi avait apprécié le fait de leur ôter la vie, à quelques reprises, lui valant plusieurs nouvelles ornementations charnelles, disposées selon sa volonté comme de longues bandes sombres incroyablement détaillées. Il était en bonne voie. Bientôt, il serait devenu un tigre. Comme il l’avait toujours souhaité.

Un remous quasi imperceptible troubla la surface du marigot à un mètre à peine de Rajatan, faisant trembler la dense couverture de lentilles d’eau. La faible profondeur n’était pas un facteur rassurant, dans la mesure où des créatures bien plus dangereuses que de simples poissons vivaient dans ses eaux. Son couteau de plongée en main, le jeune homme fixa la surface du marais, son cœur battant la chamade. Il y en avait un, il en était sûr. Le tout était de ne pas se laisser surprendre. De toujours frapper le premier.

La gueule protubérante du saurien jaillit hors de l’eau sans prévenir, sur la gauche de Rajatan. Surpris, le guerrier bondit sur le côté, évitant l’étau mortel qui se referma en un claquement sonore. L’eau se mit alors à tourbillonner alors que le reptile le contournait, cherchant à le prendre à revers. La seconde fois où l’animal attaqua, Rajatan évita les mâchoires écailleuses pour ensuite les agripper, maintenant la gueule fermée à la seule force de ses bras alors que le crocodile marin entamait sa ronde de la mort. Les centaines de kilos de muscles du reptile tordaient ceux du jeune homme, le noyant à moitié alors que la créature effectuait des tonneaux sur le fond vaseux. A plusieurs reprises, Rajatan sentit son crâne heurter un rocher ou une branche enfouie dans le limon boueux, alors que peu à peu ses poumons se vidaient de l’oxygène qu’ils contenaient. Son arme toujours à la main, il la leva avant de l’enfoncer dans l’épais cuir dorsal du saurien, juste au niveau de l’une des arêtes osseuses. Sous les convulsions du crocodile, Rajatan sentit sa lame déraper sur sa main, lui arrachant un hurlement de douleur transformé en une nuée de bulles.

La large écaille en forme de plaque finit par lâcher, alors que le jeune guerrier émergeait la tête hors de l’eau, lâchant prise. Il sentit la queue puissante du reptile lui heurter violemment la jambe alors que l’animal disparaissait dans les profondeurs du marécage, surpris d’avoir eu affaire à une proie qui n’en était pas une. La vilaine entaille lui zébrant la main saignait abondement mais Rajatan n’y accordait aucune attention : entre ses doigts couverts de vase, l’énorme écaille vert sombre brillait d’une lueur étrange. La même que celle qui ne tarderait pas à s’ajouter à sa collection de tatouages.

« Tu as réussi la dernière épreuve… » concéda Citra alors qu’elle recevait le jeune homme dans sa hutte personnelle, enfumée par les senteurs étouffantes d’encens et de plantes locales occupées à brûler dans des vasques prévues à cet effet. Dans la semi pénombre qui baignait la case en bambou, l’ambiance était on ne peu plus mystique, les quelques flammèches des bougies de graisses éclairant juste assez pour que Rajatan puisse fixer la prêtresse dans les yeux. Elle avait un regard profond. Magnétique. Comparable à celui d’un serpent qui danse tout en hypnotisant sa proie, serpent à qui il fallait ajouter la grâce féline d’une de ces panthères mélanisées qui rôdaient parfois la nuit aux abords du village. Elle avait quelque chose d’envoûtant, qui donnait la chair de poule et faisait brutalement monter la tension. Quant elle effleura de sa main l’épaule de Rajatan, celui-ci ne put s’empêcher de s’imaginer des choses. Autant de scénarios impossibles qui lui coûteraient non seulement sa place dans le clan, mais peut-être aussi sa vie.

« Le temps est venu pour toi de découvrir ton symbole. Celui qui guidera ta vie. L’animal en qui tu trouveras la force, et que tu devras renoncer à tuer si tu veux rester en vie sur le chemin que tu as pris. Laissons les esprits nous dire qui tu es vraiment… ». D’un geste vif, elle attrapa une bourse en cuir dont elle vida le contenu sur sa table de bois sombre. Les os de chauve-souris chutèrent un à un avec un cliquetis quasi mécanique, dessinant quelque chose que Citra semblait être la seule à pouvoir décrypter. Quoi qu’elle puisse y voir, Rajatan connaissait déjà sa réponse. Le tigre. Le seigneur de la jungle. Le seul vrai roi de l’île, qui chasserait les pirates et ramènerait l’équilibre. Lentement, la prêtresse releva la tête, prononçant deux mots tout en regardant le visage de l’homme lui faisant face se décomposer. « Le cerf. ».

« Il a du y avoir une erreur… ». Les sourcils de la chamane se froncèrent. « Les esprits ne commettent pas d’erreur. S’ils t’ont désigné ainsi, alors c’est que le cerf sera ton seul totem. Tu en as l’agilité et la vigueur : soit fier de ce don qu’ils t’ont accordé… ». « Mais… ». « Renies-tu la pensée des anciens ? La voix même de la jungle ? Tu souhaitais si ardemment le tigre que les esprits ont voulu te mettre en garde. Le tigre n’est accordé qu’aux hommes capables de tout sacrifier pour sauver les leurs et ainsi accorder la paix et l’harmonie. Ta fougue et ton impatience n’étaient pas compatibles avec ce destin. Vis heureux ainsi, et suis les règles qui t’on été enseignées… ». Les dents serrées, Rajatan quitta la hutte de la chef de tribu, son sang bouillant dans ses veines. Les esprits s’étaient moqués de lui. Ils l’avaient désigné comme un cerf. Une simple proie…

C’était un test. Cela faisait partie des épreuves, il en était sûr. L’ultime rite de passage, veillant à prouver leur valeur à ceux suffisamment malins pour interpréter les dires des anciens. Tapi dans l’herbe, Rajatan fixait le cerf occupé à brouter à cinq mètres à peine de lui, inconscient de sa présence. N’étais-ce pas une énième preuve qu’il était bien destiné à être un tigre, que d’avoir réussi à s’approcher aussi près de l’animal sans l’avertir ? A moins que l’animal-totem ne craigne plus le porteur de son signe… Mais dans ce cas ; pensa Rajatan ; pourquoi le tigre m’a… Fatigué de réfléchir, le jeune guerrier banda son arc et tira. Un coup parfait. Le cervidé tomba au sol sans un son, le crâne percé d’une flèche : tué net. A lors qu’il s’approchait du cadavre encore chaud de l’animal, Rajatan soupira longuement. Il avait tué pour rien sans raison. Les esprits n’aimaient pas cela. C’était pour ça qu’on lui avait interdit de tuer le crocodile et tant d’autres créatures. Pour ne pas devenir comme les sous hommes qui revendiquaient la propriété de l’île.

Mais là, tout était différent. C’était leur volonté. Leur message. Citra n’en était pas consciente, elle n’avait pas vu le tigre. N’avait pas compris ce que ses actes avaient voulu signifier. Abandonnant la carcasse aux charognards, Rajatan repartit en direction du village, le cœur léger. Maintenant que son animal totem était mort, un autre lui serait accordé. Le tigre bien entendu. Pas une proie comme l’avait été le cerf. Et peu importaient les règles clamant que ceux qui tuaient leur animal-signe périraient par ces mêmes créatures. Rajatan le savait : jamais aucun cerf ne serait assez fort pour venir à bout d’un tigre, à moins d’être un cerf particulier. Pas comme les autres.


 

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vendredi, 12 octobre 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

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