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mardi, 20 septembre 2016

Le Pacte des Loups [Cinéma/Critiques]

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Un mystérieux prédateur ensanglante le pays du Gévaudan. Grégoire de Fronsac, un naturaliste de Paris, est dépêché sur les lieux afin de dresser un portrait de la bête.

Au départ critique de film, Christophe Gans a su transposer son amour du cinéma et du cinéma de genre dans un premier film remarquable, Crying Freeman, adaptation du manga culte éponyme. On pouvait déjà y déceler ce qui le caractérise : casting international, volonté de marier les genres, les ingrédients en posant sur un même pied d'égalité les qualités d'un blockbuster dans le sens noble du terme et celle d'un film plus intimiste, dramatique et romantique. Volonté aussi de cultiver un sens profond de l'esthétisme.

Toutes ces qualités, on les retrouve décuplées dans le Pacte des Loups où le cinéaste - fort d'un budget plus conséquent - a pu pousser encore plus loin ses rêves et ses ambitions.

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Grégoire de Fronsac cherche la petite bête (et surtout la grosse) et plus il découvre d'indices troublants, plus son désir de découvrir la vérité va s'accroître, ce qui ne sera pas du goût de tout le monde.

Film historique, film d'arts martiaux, thriller surnaturel, love story, comédie, Le Pacte des Loups est un film difficile à classer ou plutôt si, c'est un vrai film de cinéma qui ne se pose pas de limite dans l'émotion qu'il veut véhiculer et qui se veut par conséquent aussi riche que la vie elle-même, avec toutes ses nuances et contradictions.

En reproduisant des ambiances et séquences qui l'ont marqué, Gans se fait plaisir et les gros cinéphiles (classiques de la Hammer) seront sans doute aux anges en les reconnaissant.

Cette rare générosité, cette profusion de genres qui se télescopent en rebutera sans doute plus d'un, certes, et tout n'est pas exempt de maladresses, mais globalement ça fonctionne bien et cela permet en outre de relancer constamment l'intérêt.

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Emilie Dequenne est Marianne, jeune femme douce et naïve, mais qui dissimule un tempérament de feu et une soif de liberté auxquels Grégoire de Fronsac aura du mal à résister.

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Après avoir joué le rôle-titre dans Crying Freeman, Mark Dacascos incarne Mani, fidèle compagnon de Fronsac, qui va susciter bien des curiosités de la part d'une communauté figée dans ses certitudes.  

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Ce personnage attachant, empreint de mysticisme, est d'une grande importance dans le fait qu'il permet d'introduire les scènes d'actions et d'accepter progressivement l'aspect fantastique.

On pourrait dire qu'avec Le Pacte des Loups, Gans aborde le cinéma un peu comme Terrence Malick (La Ligne Rouge, Le Nouveau Monde) en se servant d'un cadre historique pour insuffler sa propre poésie, pour mettre le spectateur en osmose avec sa vision de la vie et de l'humain.

Dans la forme, Gans propose et expérimente beaucoup, peut-être parfois trop comme lors de cette attaque où il fige plusieurs fois l'image sans que cela nourrisse la tension déjà palpable. Esthétisme gratuit ? Peut-être, mais le cinéaste se rattrape largement sur d'autres idées plus abouties comme cette sublime transition entre un corps nu et un paysage de montagne. Ce type d'effet visuel est devenu assez rare dans le septième art, mais il est pourtant un puissant vecteur d'émotion. Il n'y a qu'à revoir le Dracula de Coppola pour s'en assurer.

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Vincent Cassel incarne un frère ultra-protecteur pour Marianne. Gans et Cassel se retrouveront quelques années plus tard pour La Belle et la Bête dans lequel le comédien jouera un autre noble très caractériel lui aussi.

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Sylvia est une femme pleine de mystères (et de ressources) dont on ne connaîtra les véritables desseins qu'à la fin. Monica Bellucci a profité de somptueuses parures dont celle-ci qui a ma préférence en renvoyant directement à la renaissance italienne.

Amateur de défis techniques aussi bien que narratifs, Gans apparait comme le digne représentant d'un cinéma exigeant  à la manière de James Cameron et Luc Besson (celui d'avant s'entend !), pétri d'admiration et de respect pour le cinéma qui l'a éduqué à l'instar de Tarantino et Burton et pour lequel l'hommage est un devoir autant qu'une jouissance. 

De tels artisans ont aussi pour eux la qualité de bien savoir s'entourer et de ce côté aussi, Gans a su y faire que ce soit au niveau du scénario, de l'image ou des chorégraphies.

Sans oublier une partition savoureuse de Joseph LoDuca (la série Xena) et une belle chanson interprétée par Felicia Sorenson (Once) qui prolonge à merveille l'aspect romanesque du film.

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Fronsac pourra compter sur le soutien du Marquis Thomas d'Apcher campé par Jérémie Renier (Cloclo). Ce dernier a comme autre point commun avec Emilie Dequenne d'avoir tenu le rôle principal dans un film des Frères Dardenne (Rosetta pour elle et L'Enfant pour lui).

Si vous avez aimé le film, je vous invite chaudement à écouter le commentaire audio de Gans qui s'avère aussi indispensable que le film lui-même. Pétri de références, c'est une véritable lettre d'amour au cinéma en plus évidemment de nous faire connaître la genèse et les coulisses du film. Le réalisateur transmet toute sa passion dans une analyse poussée et objective (il s'auto-critique) qui s'impose comme un modèle du genre tant par sa richesse que par son intelligence.

 Bonus

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Thierry Ségur, dessinateur de BD, co-auteur de la trilogie Les Légendes des Contrées Oubliées (une référence en Fantasy pour moi !) a participé à la création du film, notamment en tant que storyboarder. Sa collaboration avec Gans s'est prolongée sur ses longs métrages suivants.

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