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vendredi, 12 octobre 2012

Survival [Thème J.O.2012] par Muse

Chanson extraite de leur sixième album : The 2nd Law

 

 

T’as aimé…ou pas

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Signe Charnel [Fanfic Far Cry 3]

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Cette fois, ses dents s’enfoncèrent plus profondément encore dans ses lèvres, perçant la chair sous la pression exercée. Le sang perlant des gerçures de la muqueuse lui coulait lentement dans la bouche, agaçant ses papilles par son goût cuivré. Mais la vraie douleur n’était pas celle qu’il s’infligeait lui-même, du moins pas celle pour laquelle il priait afin de la voir cesser dans l’instant. Sous ses pieds, les braises achevaient de lui carboniser la voûte plantaire, et lui, faisait de son mieux pour retenir ses hurlements. Les larmes qui rigolaient sans un son le long de ses joues gouttaient sur les charbons ardents, se transformant en vapeur avec des sifflements aigus. Quand, face à lui, la prêtresse fit signe de faire cesser l’initiation, Rajatan se décida enfin à perdre connaissance.

Il l’avait fait. Le premier test. Sur son épaule gauche se dessinait déjà une spirale sombre habilement dessinée, l’encre du tatouage rougissant les contours du tracé. Cela représentait une épreuve, la première d’une longue série qui s’achèverait par sa consécration en tant que guerrier rakyat. Depuis sa naissance, depuis qu’il avait vu les ornementations fleurir sur les bras et le torse de son père, Rajatan avait toujours été fasciné pour ces écritures mystérieuses, au sens bien plus profond que celui de simples dessins. C’était un code, une identité. Une part même de l’individu, définissant la personne sans que celle-ci n’ait à prononcer le moindre mot. Elle imposait le respect, ou frappait de terreur le cœur de l’ennemi. Mais plus encore, elle rappelait les marquages des bêtes rôdant dans la forêt. Les seuls vrais seigneurs de l’île, qu’il avait toujours portés en adoration. L’un tout particulièrement : le tigre, et ses rayures si proches des marques ornant à présent son bras.

« Tu as passé le premier rite d’initiation… ; déclara la prêtresse rakyat qui s’avançait vers lui alors que deux des guerriers lui bandaient les pieds à l’aide de feuilles d’aloès ; Tu fais désormais partie des nôtres, tout comme ton père en son temps. Ta route sera longue et difficile : il te faudra suivre le chemin du chasseur et celui du guerrier, être aussi rapide que le vent, aussi silencieux que le serpent qui glisse sans bruit dans l’herbe. Tu vas devoir apprendre à te battre. A tuer. Repose-toi en prévision de ta prochaine épreuve. Alors tu apprendras quelles sont les vraies lois, et qui tu es réellement. ».

Alors que Citra et ses hommes quittait la hutte, Rajatan se remémora les phrases de la chamane. Son père lui avait également dit que tout était écrit, que nul n’échappait à son destin et que seuls les vrais guerriers en apprenaient la signification. Alors, il n’y avait plus de raisons de craindre la douleur ou la mort : on ne pouvait pas y échapper. Seule comptait sa place dans le cycle : proie ou prédateur. Mais sa place, Rajatan la connaissait déjà. Il en avait eu la preuve concrète un jour où la jungle elle-même avait décidé de communiquer avec lui.

Il était inconscient à l’époque. Des dangers, des menaces que recélait la forêt. Il avait suivi le macaque sans la moindre crainte, s’enfonçant dans les buissons après un animal presque aussi grand que lui. Quant le singe avait entreprit de grimper à un arbre, il l’avait regardé faire, assis au milieu des fougères sans porter la moindre attention aux alentours. Et puis le tigre était arrivé. Un vieux mâle, à l’épaisse crinière latérale. Le fauve s’était avancé vers lui, sans un son, alors que le garçonnet fermait les yeux pour se mettre à pleurer en silence. Le prédateur l’avait jaugé de ses yeux couleurs miel, balayant de ses larges moustaches le visage maculé de boue de l’enfant. Sa truffe humide avait lentement caressé son front, reniflant avec force afin de déterminer à quelle créature appartenait ce rejeton des plus inoffensifs. Quant son odorat avait eu la réponse, il avait tourné les talons, repartant au plus profond de la jungle. Tuer cette chose pathétique l’aurait sûrement nourri convenablement, mais alors on lui aurait donné la chasse. A lui, le seigneur de la jungle, comptant bien le rester pour quelques années encore. Bien entendu, Rajatan n’avait pas conscience des réelles motivations qui

animaient le félin, interprétant son comportement anormal à sa manière. La bête l’avait choisie, et son nom l’y prédestinait. Il était Rajatan. L’homme-tigre.

L’eau de la rivière était agréable, chauffée à blanc par les rayons ardents du soleil. Les algues rugueuses lui frôlaient les mollets alors qu’il évoluait au beau milieu du marécage, seul, sur un territoire n’appartenant pas à la tribu. Un coup de feu dans le lointain lui fit relever la tête. Les pirates, à n’en pas douter. Des individus sans scrupules ni morale, qui si considérés comme des hommes rabaisserait plus bas que terre la notion de genre humain. Ils étaient des bêtes, tuant pour des liasses de papier vert ou simplement pour le plaisir. Rajatan lui aussi avait apprécié le fait de leur ôter la vie, à quelques reprises, lui valant plusieurs nouvelles ornementations charnelles, disposées selon sa volonté comme de longues bandes sombres incroyablement détaillées. Il était en bonne voie. Bientôt, il serait devenu un tigre. Comme il l’avait toujours souhaité.

Un remous quasi imperceptible troubla la surface du marigot à un mètre à peine de Rajatan, faisant trembler la dense couverture de lentilles d’eau. La faible profondeur n’était pas un facteur rassurant, dans la mesure où des créatures bien plus dangereuses que de simples poissons vivaient dans ses eaux. Son couteau de plongée en main, le jeune homme fixa la surface du marais, son cœur battant la chamade. Il y en avait un, il en était sûr. Le tout était de ne pas se laisser surprendre. De toujours frapper le premier.

La gueule protubérante du saurien jaillit hors de l’eau sans prévenir, sur la gauche de Rajatan. Surpris, le guerrier bondit sur le côté, évitant l’étau mortel qui se referma en un claquement sonore. L’eau se mit alors à tourbillonner alors que le reptile le contournait, cherchant à le prendre à revers. La seconde fois où l’animal attaqua, Rajatan évita les mâchoires écailleuses pour ensuite les agripper, maintenant la gueule fermée à la seule force de ses bras alors que le crocodile marin entamait sa ronde de la mort. Les centaines de kilos de muscles du reptile tordaient ceux du jeune homme, le noyant à moitié alors que la créature effectuait des tonneaux sur le fond vaseux. A plusieurs reprises, Rajatan sentit son crâne heurter un rocher ou une branche enfouie dans le limon boueux, alors que peu à peu ses poumons se vidaient de l’oxygène qu’ils contenaient. Son arme toujours à la main, il la leva avant de l’enfoncer dans l’épais cuir dorsal du saurien, juste au niveau de l’une des arêtes osseuses. Sous les convulsions du crocodile, Rajatan sentit sa lame déraper sur sa main, lui arrachant un hurlement de douleur transformé en une nuée de bulles.

La large écaille en forme de plaque finit par lâcher, alors que le jeune guerrier émergeait la tête hors de l’eau, lâchant prise. Il sentit la queue puissante du reptile lui heurter violemment la jambe alors que l’animal disparaissait dans les profondeurs du marécage, surpris d’avoir eu affaire à une proie qui n’en était pas une. La vilaine entaille lui zébrant la main saignait abondement mais Rajatan n’y accordait aucune attention : entre ses doigts couverts de vase, l’énorme écaille vert sombre brillait d’une lueur étrange. La même que celle qui ne tarderait pas à s’ajouter à sa collection de tatouages.

« Tu as réussi la dernière épreuve… » concéda Citra alors qu’elle recevait le jeune homme dans sa hutte personnelle, enfumée par les senteurs étouffantes d’encens et de plantes locales occupées à brûler dans des vasques prévues à cet effet. Dans la semi pénombre qui baignait la case en bambou, l’ambiance était on ne peu plus mystique, les quelques flammèches des bougies de graisses éclairant juste assez pour que Rajatan puisse fixer la prêtresse dans les yeux. Elle avait un regard profond. Magnétique. Comparable à celui d’un serpent qui danse tout en hypnotisant sa proie, serpent à qui il fallait ajouter la grâce féline d’une de ces panthères mélanisées qui rôdaient parfois la nuit aux abords du village. Elle avait quelque chose d’envoûtant, qui donnait la chair de poule et faisait brutalement monter la tension. Quant elle effleura de sa main l’épaule de Rajatan, celui-ci ne put s’empêcher de s’imaginer des choses. Autant de scénarios impossibles qui lui coûteraient non seulement sa place dans le clan, mais peut-être aussi sa vie.

« Le temps est venu pour toi de découvrir ton symbole. Celui qui guidera ta vie. L’animal en qui tu trouveras la force, et que tu devras renoncer à tuer si tu veux rester en vie sur le chemin que tu as pris. Laissons les esprits nous dire qui tu es vraiment… ». D’un geste vif, elle attrapa une bourse en cuir dont elle vida le contenu sur sa table de bois sombre. Les os de chauve-souris chutèrent un à un avec un cliquetis quasi mécanique, dessinant quelque chose que Citra semblait être la seule à pouvoir décrypter. Quoi qu’elle puisse y voir, Rajatan connaissait déjà sa réponse. Le tigre. Le seigneur de la jungle. Le seul vrai roi de l’île, qui chasserait les pirates et ramènerait l’équilibre. Lentement, la prêtresse releva la tête, prononçant deux mots tout en regardant le visage de l’homme lui faisant face se décomposer. « Le cerf. ».

« Il a du y avoir une erreur… ». Les sourcils de la chamane se froncèrent. « Les esprits ne commettent pas d’erreur. S’ils t’ont désigné ainsi, alors c’est que le cerf sera ton seul totem. Tu en as l’agilité et la vigueur : soit fier de ce don qu’ils t’ont accordé… ». « Mais… ». « Renies-tu la pensée des anciens ? La voix même de la jungle ? Tu souhaitais si ardemment le tigre que les esprits ont voulu te mettre en garde. Le tigre n’est accordé qu’aux hommes capables de tout sacrifier pour sauver les leurs et ainsi accorder la paix et l’harmonie. Ta fougue et ton impatience n’étaient pas compatibles avec ce destin. Vis heureux ainsi, et suis les règles qui t’on été enseignées… ». Les dents serrées, Rajatan quitta la hutte de la chef de tribu, son sang bouillant dans ses veines. Les esprits s’étaient moqués de lui. Ils l’avaient désigné comme un cerf. Une simple proie…

C’était un test. Cela faisait partie des épreuves, il en était sûr. L’ultime rite de passage, veillant à prouver leur valeur à ceux suffisamment malins pour interpréter les dires des anciens. Tapi dans l’herbe, Rajatan fixait le cerf occupé à brouter à cinq mètres à peine de lui, inconscient de sa présence. N’étais-ce pas une énième preuve qu’il était bien destiné à être un tigre, que d’avoir réussi à s’approcher aussi près de l’animal sans l’avertir ? A moins que l’animal-totem ne craigne plus le porteur de son signe… Mais dans ce cas ; pensa Rajatan ; pourquoi le tigre m’a… Fatigué de réfléchir, le jeune guerrier banda son arc et tira. Un coup parfait. Le cervidé tomba au sol sans un son, le crâne percé d’une flèche : tué net. A lors qu’il s’approchait du cadavre encore chaud de l’animal, Rajatan soupira longuement. Il avait tué pour rien sans raison. Les esprits n’aimaient pas cela. C’était pour ça qu’on lui avait interdit de tuer le crocodile et tant d’autres créatures. Pour ne pas devenir comme les sous hommes qui revendiquaient la propriété de l’île.

Mais là, tout était différent. C’était leur volonté. Leur message. Citra n’en était pas consciente, elle n’avait pas vu le tigre. N’avait pas compris ce que ses actes avaient voulu signifier. Abandonnant la carcasse aux charognards, Rajatan repartit en direction du village, le cœur léger. Maintenant que son animal totem était mort, un autre lui serait accordé. Le tigre bien entendu. Pas une proie comme l’avait été le cerf. Et peu importaient les règles clamant que ceux qui tuaient leur animal-signe périraient par ces mêmes créatures. Rajatan le savait : jamais aucun cerf ne serait assez fort pour venir à bout d’un tigre, à moins d’être un cerf particulier. Pas comme les autres.


 

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lundi, 08 octobre 2012

Océans de Jacques Perrin

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Cloud Atlas [Vidéos/Trailers]

Quand les créateurs de la saga Matrix s'associent au réalisateur du Parfum et de Cours Lola Cours, on peut s'attendre à un film phénoménal. Ce trailer en tout cas nous en fait la promesse. On pense à des oeuvres majeures du genre comme Mr. Nobody et The Fountain, ce qui augure du meilleur. En tous les cas, l'émotion sera certainement au rendez-vous ! Et vous ?


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jeudi, 04 octobre 2012

Seven Devils par Florence and The Machine

Un nouveau joyau musical de celle qui avait déjà brillamment illustré Blanche-Neige et le Chasseur

Découverte de Seven Devils dans le trailer de Beautiful Creatures :

 

 

 

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mardi, 02 octobre 2012

Le Chat et La souris [Fanfic Far Cry 3]

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La panthère fit un nouvel aller retour dans sa cage à peine assez grande pour elle, ses omoplates dansant l’une face à l’autre à chacun de ses pas. Les babines découvertes et en sang, elle se retint de feuler, ses crocs ébréchés lui entaillant les gencives. Les heures passées à essayer vainement de ronger les barreaux rouillés de sa prison s’étaient avérées aussi futiles que douloureuses, et elle avait à présent abandonné tout espoir de fuite. Elle qui trois jours plus tôt chassait au beau milieu de la jungle, reine incontestée d’un territoire d’une cinquantaine de kilomètres carrés se retrouvait à gouverner une geôle miteuse à peine assez spacieuse pour lui permettre de s’allonger. A tourner sans but dans sa cage, Darkness commençait lentement à devenir folle, la nervosité l’empêchant de rester immobile. Et il y avait cette créature qui la fixait. De l’autre côté. Il sentait le sang et la poudre. Il sentait la mort.

Les côtes lui saillaient davantage depuis sa capture : elle avait faim. Elle avait bien conscience du plan de Charogne, comme elle avait décidé de l’appeler. Il voulait la briser. Comme les autres prisonniers des cages voisines. Mais elle ne cèderait pas. Elle resterait sauvage, féroce. Elle le resterait dans un but unique : être à même de l’égorger elle-même quant il commettrait l’erreur de desceller le lourd cadenas la maintenant enfermée.

Charogne cessa de l’observer quelques secondes, alors que l’un de ses semblables déverrouillait l’écoutille supérieure de la cage. Darkness fixa le point d’ouverture, prête à bondir. Hélas, il s’avérait trop petit pour qu’elle puisse ne serais-ce qu’y passer la tête. Pas moyen de s’évader par là. Pas moyen de sortir. En revanche, il était possible d’entrer. C’est ce que prouva la petite masse informe qui s’écrasa sous le nez de la panthère, avant de pousser un petit couinement terrifié. Immédiatement, l’échine de Darkness se courba. La vue d’une proie la conditionnait, l’instinct lui insufflait les pulsions prédatrices inhérentes à sa race. Faim. Tuer. Manger.

Le macaque juvénile siffla alors que le fauve le faisait rouler d’un coup de patte. Bien qu’il n’en ait jamais vu auparavant, sa mémoire génétique savait qu’il s’agissait d’un ennemi. D’un danger. Nouveau coup de patte, le rapprochant du museau du félin mélanisé. Ce dernier avait pris soin de ne pas sortir les griffes, de sorte à garder son jouet en vie. Un jeu cruel, du chat et de la souris. Des pulsions contraires menaient une guerre sans merci dans son cerveau affaibli par les privations alors qu’elle continuer à s’amuser avec cet être qui ne lui ressemblait en rien. Pourtant, il y avait en lui des traits lui rappelant ses propres petits, perdus à peine un mois plus tôt à cause d’une averse trop violente. L’instinct maternel était puissant chez elle, et ce qu’il en restait ferait peut-être la différence entre un dîner et une nouvelle progéniture.

Amusé de voir la panthère jouer ainsi avec sa proie, Vaas s’approcha au plus prêt de la cage, à un demi-mètre à peine du fauve. Celui-ci avait enserré le bébé singe entre ses pattes avant et ne bougeait plus, replié sur lui-même. Que faisait-il ? Etait-il en train de manger ? Ou bien de montrer de la compassion pour une chose qui appartenait à un autre monde ? Le grondement rauque de l’ours prisonnier de la cage voisine lui fit relever la tête. « Ta gueule, toi… » lâcha-t-il à l’intention du plantigrade aux griffes rehaussées d’embouts métalliques. Il se tairait bien assez tôt, quant ce soir il lui ferait affronter dans l’arène un tigre ou un autres ursidé fraichement capturé. Ou peut-être même cette panthère, si elle se montrait trop maternelle…

« Hé, Boss ! ». Agacé, Vaas se retourna, passant une main le long de la longue strie qui marquait sa chair à la hauteur du sourcil. Un des nombreux tics dont il souffrait sans même sans rendre compte, même si celui-ci était bénin comparé à d’autres. « Quoi ? ». « Voyt dit que ses hommes en patrouille

sur la côte ont repéré un bateau. Il veut qu’on les ‘réceptionne’ une fois qu’ils seront sur la plage. On attend tes ordres... ». Voyt. On en revenait toujours à lui. Ce type avait beau fournir armes et munitions, sans compter les véhicules, il n’était pas de leur monde. Il vivait dans sa petite maison en briques, sirotant ses cocktails en empochant les liasses, sans avoir jamais mis le nez dans les bois. Il ne savait pas ce qu’était la crasse de la jungle, la puissance qu’elle accordait à ceux qui daignaient y vivre. S’il y avait bien une connerie que sa sœur lui avait appris et qui s’était révélée vraie, c’était que la jungle rend ses protégés plus forts. Plus puissants. Plus fous également.

« On attend que le bateau accoste et on voit comment ça se passe. ; reprit Vaas en faisant danser la lame de son poignard sur ses phalanges ; Normalement, comme d’habitude. Ces cabrones vont sûrement faire un petit tour sur la plage, s’envoyer une cuite et c’est là qu’on les réceptionnera. ». Il marqua une petite pause, imitant silencieusement le bruit d’un coup de feu avant de reprendre. « Ensuite, on les amène dans la cabane du flanc est et on voit ce qu’on peut en tirer. ». L’un de ses hommes, le visage masqué par un chèche, parut hésiter. « Heu Boss… Et Voyt ? ». D’un geste vif, Montenegro tira son 9mm hors de son étui, le braquant sur la tête de son subalterne avant de presser la détente.

Un cliquetis mécanique retentit, suivi du bruit, mat, de la chute de l’homme visé. Alors que Vaas rangeait son arme, l’un de ses pirates se pencha sur celui tombé au sol. « Il est mort, Boss… C… Comment ? ». Mort de peur. Tant mieux. Les minables n’ont pas leur place dans la jungle. « Jamais vu une fiotte pareille… ; rumina l’iroquois ; Balancez moi ce connard aux bestioles, mais pas à celles qui combattront ce soir. Faut qu’elles restent agressives. ». « Lesquelles ? » se risqua un autre homme, à l’épais foulard rouge. « Qu’est-ce que j’en ai à foutre ?; s’empourpre Vaas ; Les tigres, tiens. Et ferme la si tu veux pas être le prochain. ».

L’homme en question s’exécuta sans un mot, traînant le cadavre à bout de bras jusqu’aux enclos. « Pour répondre à notre ami qui vient de nous quitter, Voyt, on l’envoie se faire foutre. Ce connard se prend pour le roi des Rooks, mais c’est surtout le roi des enfoirés. Ma réponse sera donc la suivante : on attrape ces abrutis de touristes à la con, on les questionne un peu voire qui sont les plus friqués et on les garde pour une rançon. Les autres, on les envoie à Hoydker et il en fera ce qu’il veut. ». « Tu veux dire qu’on va lui mentir, Boss ?; lança un des pirates ; Mais Voyt… ». « C’est qui ton Boss ?; hurla Vaas en se redressant ; Moi ou ce connard d’allemand de mes deux ? Réponds ! ». Mais avant que l’intéressé n’ait le temps de prononcer le moindre mot, la lame de la machette lui avait déjà traversé la gorge. « Occupez vous de lui… ; grogna Vaas en regagnant ses quartiers ; Jorge, Ustillo… Préparez vous à partir dans vingt minutes. ». Bouillant de rage, le chef des pirates tâcha de se calmer en se disant qu’au moins, en ce jour, les bêtes de son zoo personnel seraient bien nourries.

La chaleur du sous-bois prenait à la gorge mais Vaas s’y était habitué au fil des années. L’air chargé d’humidité rafraichissait autant qu’il asséchait mais la déshydratation était loin d’être le cadet de ses soucis. La jungle était dangereuse, et malgré la sûreté relative de ce chemin qu’ils empruntaient souvent, ils n’étaient jamais à l’abri d’une embuscade de rakyats ou d’un animal en maraude. C’est pour cela que le molosse était là, tirant un peu plus fort sur sa laisse chaque fois qu’il percevait une nouvelle odeur. Il leur restait encore dix minutes de marche jusqu’au bar de la côte, là où semblaient s’être regroupés les touristes. Les gérants ne poseraient pas de questions ou alors ce seraient leurs dernières. Après tout, ils avaient l’habitude.

Brusquement, le chien se mit à s’exciter, aboyant avec force en direction des fourrés. Sans attendre, Vaas dégaina et tira plusieurs fois en l’air, jusqu’à entendre le bruit caractéristique du chargeur vidé de ses projectiles. Pourtant, le calme ne revint pas, le chien continuant de gronder furieusement. Un sourire se dessina alors sur le visage torturé de l’iroquois. Ce n’étaient pas des rakyats : ils auraient déjà lancé l’assaut depuis longtemps. Ce n’était pas non plus une bête, sans quoi elle aurait pris peur. Ou plutôt si, c’en était une. Une bête très particulière. Dont l’odeur lui titillait à présent les narines.

« Ohééé… Ma biche… Montre-toi… ». Pas de réponse. « Allez, je sais que t’es là… Tu pues à trois kilomètres… ». Cette fois-ci, la machette d’argent taillé se ficha dans le sol, entre les jambes de Vaas. Alors que le pitbull entrait dans une rage folle, un être dépenaillé émergea des buissons. La barbe drue couvrant ses joues était constellée de débris végétaux, tout comme sa veste anciennement bleue maculée de sang séché. Seul son torse restait impeccablement nettoyé, propre, épilé. Le chevreuil qui y trônait paraissait le fixer de ses yeux de chair, surplombant les quatre lettres écrites à l’encre noire. Buck.

« T’es sur mon territoire… ; grogna le sauvage ; Qu’est-ce que tu fous-là ? ». Le sourire de Vaas s’élargit. « Alors, ma gazelle, comment ça va ? Tu as apprécié mon petit cadeau ? Merci de m’avoir rendu mon émissaire en un seul morceau en tous cas… ». Buck se mit alors à ricaner. « L’était trop tendre de toutes façons… Et ouais j’ai apprécié ton cadeau. Mais c’est pas pour autant que je vais te laisser traîner dans le coin. On avait un accord. Le coin Est est à moi. C’est mon terrain de chasse. ». « Ok.Ok. ; fit Vaas ; Mais peut-être que tu devrais m’écouter avant, ma biche. J’ai un petit plan dans lequel tu pourrais jouer un rôle de choix. ».

« Je marche. » lâcha Buck en se passant un bras contre les lèvres, chassant la substance poisseuse qui les recouvrait jusque là. « Génial, hermano. Donc t’as compris ? Je vais t’en offrir un gracieusement et en échange, tu me promets de la garder vivant pendant un petit temps. ». « Vivant d’accord. En un seul morceau, je ne peux pas te le garantir… » sourit le sauvage alors que lui et Vaas échangeaient une poignée de main. « J’attends mon invité avec impatience… » lâcha-t-il en disparaissant dans les fourrés avec l’agilité d’un fauve. « C’est ça, ma gazelle… » répondit Vaas en reprenant sa route, le molosse tenu par Jorge retrouvant enfin son calme.

Cela avait été facile. Trop presque. Ils étaient pratiquement tous complètement saouls quant ils les avaient trouvés, et il avait suffi de les transporter jusqu’à la cabane où ils avaient été fourrés dans des cages en bambou en attendant les ordres. Observant ses nouveaux prisonniers ivres morts sous le halo blafard de la lune, le regard de Vaas s’arrêta sur un individu en particulier. Un jeune homme, mal rasé, qui semblait trouver encore la force de garder une paupière ouverte. « T’es… T’es qui toi… » souffla-t-il difficilement. « Moi ?; fit mine de s’étonner Vaas ; Mais je suis toi… Et toi, tu es moi… ». Le garçon haussa un sourcil, son cerveau embrumé par l’alcool coordonnant ses gestes avec difficulté. « Hmmm ? ». L’iroquois se mit à sourire. « Quel est ton nom, hermano ? ». Le jeune homme parut pris d’un éclat de rire soudain. « Ja…Jason… Je ». Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase, le contenu de son estomac lui remontant le long de la gorge pour finir sur ses genoux. Observant son prisonnier s’endormir couvert de son propre vomi, Vaas ne put s’empêcher de lâcher. « Jason, mon pote… je crois que tu me plais. ».

« Lesquels on garde ? » demanda Ustillo, occupé à planter son couteau dans le bois de la table sur laquelle il était assis. « Les filles ; précisa son chef ; plus un ou deux mecs. ». « Au hasard ? ». « Non. Prenez les deux au T-shirt bleu, plus celui habillé en rose. Celui-là, traînez le dans le bois, et Buck le réceptionnera. Ce connard est sûrement en train de nous observer. ». « Le reste, c’est pour Hoydker ? ». Vaas hocha la tête, avant de se reprendre. « Laissez celui qui s’est gerbé dessus dans sa cage. Je m’en occuperais moi-même. ».

Le dénommé Jason dormait toujours quant l’iroquois revint l’observer. Il avait lu quelque chose dans ses yeux. Quelque chose qui allait l’aider, lui. Sans un bruit, Vaas fit sauter le loquet de la cage en bambou sans réveiller le jeune homme occupé à ronfler. Il s’enfuirait. Il chercherait à sauver ses amis. C’était certain. Et surtout, il survivrait. Vaas le savait, dans un certain sens il lui ressemblait. Il serait son arme. S’il échappait à ses hommes et aux prédateurs, il tomberait sur Citra. Alors elle l’entraînerait comme elle avait entraîné son frère. Ce Jason allait régler ses problèmes : Buck, Hoydker… Autant de connards qu’il lui faudrait combattre pour espérer rester en vie et sauver ceux qu’il aimait.

Il serait son rat de laboratoire, et l’île serait le labyrinthe. Un labyrinthe truffé de pièges mortels, où seul Vaas tirerait les ficelles. Le tout serait de rester dans son rôle. De ne pas tomber le masque. Il faudrait que le garçon en vienne à le haïr, à souhaiter sa mort. Ses hommes seraient remplaçables et il pourrait concéder certaines pertes. Si Jason survivait, il ferait le ménage sur l’île, qui finirait enfin par lui revenir. C’était un plan de dingue, un pari un peu fou. Un jeu du chat et de la souris grandeur nature.

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Chaîne Alimentaire [Fanfic Far Cry 3]

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La graisse fondue crépitait, bullant sous l’effet de la chaleur pour dégouliner le long des plaies. Les flammes, quant à elles, léchaient le museau en forme de groin du tapir, rôtissant la peau et la chair de l’animal, sous l’œil marqué par l’appétit des trois pirates.

Le trio, assis dans l’herbe grasse de la minuscule clairière, attendaient que leur repas ait fini de cuire, chacun vaquant à ses occupations alors que, masqué par les hauteurs de l’île et l’épaisse canopée couvrant la jungle, le soleil se couchait à l’horizon. Par acquis de conscience Cuchillo tourna la broche trois fois sur son axe, l’odeur de la viande grillée lui titillant les narines. A celle-ci se mêlait cependant l’autre. Celle de ce qui se consumait lentement parmi les braises du feu. Très désagréable. Cuchillo le savait, cela n’avait pas été une bonne idée. Ils auraient du s’en débarrasser autrement. Mais Samuel avait insisté, disant que ça leur éviterait d’attirer un tigre ou autre bestiole en maraude. Enfin, le morceau de tapir serait bientôt prêt et ce ne serait plus son problème. Pour une fois qu’ils avaient à manger sans se fatiguer. Pas besoin de traquer l’animal, juste de tuer son chasseur.

Alors qu’il plongeait ses dents jaunâtres dans la portion de tapir qu’on lui avait octroyée, Cuchillo jeta un œil à Samuel et Jonah. Seul le premier ne mangeait pas, toujours occupé à lustrer la chambre de son arme fétiche, un fusil à pompe rossmore 32. Plutôt rare sur l’île, car à vrai dire, Cuchillo n’en avait jamais vu dans d’autres mains que celles de Samuel. Il savait en revanche qu’il se procurait les cartouches spéciales de son arme à prix d’or, là où les balles de leurs AK-47 à lui et Jonah se trouvaient partout. Pour autant, Samuel conservait son précieux fusil et s’en occupait avec un soin presque maniaque, en oubliant presque de manger. Avalant une bouchée de tapir, Cuchillo était sur le point de lancer une discussion quant un sifflement brutal l’interrompit. Quasi immédiatement, Jonah bascula sur le côté, la flèche ayant pénétré à l’arrière de son crâne lui ressortant par l’orbite droite. Se relevant d’un seul geste, Samuel fit feu, tirant au hasard dans l’épais mur de végétation leur faisant face. Alors qu’au dessus de leurs têtes un vol d’oiseaux effrayé par les détonations filait à tir d’ailes, Cuchillo se plaqua au sol. Juste à temps pour éviter un second projectile mortel.

Ejectant la cinquième douille de la chambre de son arme, Samuel pressa une nouvelle fois la pompe de son arme, qui lui répondit par un cliquetis mécanique. Vide. Repérant alors à ses pieds l’arme de Jonah, encore pris de quelques spasmes post-mortem, il s’apprêtait à attraper le fusil mitrailleur quand une nouvelle flèche lui traversa le dos de la main, la clouant au sol. Le pirate poussa un hurlement déchirant, suivit d’un second au moment où un autre projectile s’enfonçait dans son épaule. Une seconde plus tard, la troisième flèche mettait fin à ses souffrances, lui perçant le haut du crâne en éclaboussant son foulard déjà rouge sang.

Voyant Samuel transpercé de toutes pars, Cuchillo fit sauter la sécurité de son arme et entreprit de mitrailler à l’aveugle, vidant son chargeur sur les fougères et arbres alentours. Les troncs explosaient en milliers d’esquilles tranchantes sous l’impact des balles alors que le pirate se vidait les poumons en hurlant, les muscles de son bras mis à rude épreuve par le recul de son arme. Une impression viscérale de puissance s’emparait de lui alors qu’il taillait en pièces la végétation, mélange de colère et de besoin de vengeance. Brutalement, quelque chose le fit chanceler, tomber en arrière. Alors qu’il heurtait le sol avec force, il eut juste le temps de jeter un œil au poignard enfoncé dans sa poitrine avant de voir surgir hors des buissons une forme à peine humaine. Ses lunettes à verres fumés lui glissèrent du nez alors que l’être approchait dans l’obscurité. Une petite seconde avant que ce dernier ne l’égorge, Cuchillo put voir son visage, à la lueur des flammes mourantes du brasier. C’était un tigre. Un tigre marchant sur deux pattes.

Retirant sa machette de la gorge du pirate, Rajatan contempla avec une certaine fierté le carnage qu’il venait d’accomplir. Il était moins fier d’avoir tué ces hommes en particulier que d’avoir vengé celui qu’ils avaient tué et dont les restes carbonisés se mêlaient à présent aux cendres du feu de camp. En temps qu’ami, cela avait été son devoir de lui rendre cet ultime service. Celui d’assassiner ses meurtriers un à un. Et ce, malgré le caractère officiel de sa mission. Citra devait certainement attendre son retour depuis des heures déjà, mais attendre le moment propice pour éliminer ces monstres nécessitait une certaine patience et surtout du temps. Du temps, Rajatan en avait justement à foison. Il n’était pas pressé : sa vraie proie n’allait pas s’envoler.

En guise de rituel, Rajatan attrapa l’une des griffes pendant autour de son cou et entreprit de s’en inciser la chair. A trois endroits différents, il effectua une nouvelle rayure rougeâtre, une goutte perlant systématiquement entre les marques tribales lui couvrant les bras et le visage. Les bandes noires lui barrant le visage rappelaient autant le prédateur qu’il s’efforçait d’imiter que ses dents, taillées en pointes. Il fallait frapper l’ennemi de terreur, insuffler la peur au plus profond de son cœur dès le premier regard. Et de toutes les bêtes de l’île, seul le tigre arrivait à faire trembler ses proies au seul son de son feulement.

Se penchant sur les cadavres des trois hommes, l’homme-fauve inspecta méticuleusement leurs armes, à la recherche de munitions pour ses compagnons rakyats. Un sourire naquit sur son visage en repérant le rossmore, tant l’arme soulignait la bêtise de son propriétaire. Sur l’île, il était sans doute le seul possesseur de ce type de fusil, d’où une rapide pénurie de cartouches. A l’inverse, les pirates malins gardaient plusieurs exemplaires du même fusil, un modèle assez commun aux cartouches faciles à trouver, pouvant ainsi cannibaliser un exemplaire au profit d’un autre. En conservant ce fusil à pompe, ce pirate avait quasiment signé son arrêt de mort. Plus encore que les deux autres, il avait été une proie facile.

Le léopard se signala par un grondement rauque, marchant à pas feutrés jusqu’au cadavre du premier mercenaire tué. Alors qu’il mordait avec force dans le gras du bras de l’homme que Rajatan avait abattu, le guerrier observa le fauve avec intérêt. Il n’avait pas manifesté le moindre signe d’agressivité envers lui, pas même un feulement d’avertissement. Pour lui, le guerrier rakyat n’était pas un ennemi. Rajatan en était à présent sûr : il avait enfin atteint le stade ultime de sa formation. Il ne faisait plus qu’un avec la jungle et ses habitants. Alors qu’il quittait le charnier à pas rapide, il continua d’observer le félin se nourrir, lui adressant un signe de respect de la main. Le prédateur, quant à lui, ne daigna même pas lever la tête. Il préférait éviter l’affrontement. Amené sur cette île par bateau, il avait vécu en compagnie des hommes suffisamment longtemps pour savoir qu’il devait s’en méfier. Et la seule raison qui l’avait empêché de provoquer en duel cette étrange créature était qu’elle exhalait le même fumet que son supérieur hiérarchique dans la chaîne alimentaire. Sans quoi, ce serait sans doute lui qu’il aurait dévoré, juste pour avoir le plaisir de ressentir le frisson des derniers instants de sa proie.

Alors qu’une branche lui fouettait les joues, Rajatan plissa les yeux, de sorte à accroître sa faible vision nocturne. Mieux valait rester méfiant car malgré la bienveillance de la jungle-mère, certains de ses rejetons reptiliens restaient dangereux par leur venin. Même le plus faible avait sa chance dans la forêt, comme le racontaient les légendes. Quant les cieux avaient pleuré pour la premières fois, chacune de leurs larmes avaient donné naissance à un être doté de caractéristiques propres, et dont le destin était immuable. C’était la raison pour laquelle le buffle était proie, le requin prédateur.

Leurs rôles ne pouvaient s’inverser : ils étaient inscrits dans leur chair. Chez les hommes en revanche, il leur fallait découvrir leur nature à travers les épreuves. Peu parvenaient à connaître leur destin à l’avance mais Rajatan le savait : il n’était pas une proie. Il était un chasseur.

Le reste du chemin le séparant du lieu où se terrait sa victime fut traversé sans encombre Alors qu’au loin les jappements d’une bande de chiens sauvages signifiaient le début d’une curée, l’homme-tigre se tapit au sol, observant entre les fougères ce qui se déroulait un peu plus bas, aux abords de la grande case de bambou. Un homme en traînait un autre, celui-ci ligoté pieds et poings liés. Apparemment inconscient. Aucun des deux n’était vêtu comme les pirates, mais Rajatan avait d’ores et déjà identifié celui qu’il lui faudrait tuer. Habillé d’une veste bleuâtre constellée de petits palmiers, il n’était pas particulièrement musclé et n’avait pas l’air très réactif. Etait-ce bien cet homme qui était venu à bout du précédent commando d’assassins rakyats ? Etait-ce lui qui avait réussi à tuer six guerriers parfaitement entraînés ? Si oui, alors Rajatan avait raison de se méfier de lui et de rester ainsi dans l’ombre alors qu’il emportait son prisonnier à l’intérieur de son antre.

Il se passa une petite minute avant que la cible ne sorte de sa demeure, observant les alentours avec attention. Faisant corps avec le sol, Rajatan le regardait sans bouger un muscle. L’espace d’un instant, il fut persuadé d’avoir vu sa future victime humer l’air, comme à la recherche d’une piste odorante. Impossible. Impossible qu’il l’ait repéré. Pas sans l’entraînement de la grande prêtresse et la bénédiction de la jungle-mère. L’homme-félin regarda rassuré sa proie regagner ses quartiers, inconsciente du danger qui pesait sur elle. Sortant de sa cachette, Rajatan se mordit les lèvres pour ne pas avoir écouté son instinct. Ne pas avoir décoché une flèche en pleine tête à un individu désarmé mais pourtant ennemi. La tradition l’en avait empêché, et stipulait une mise à mort par la lame de sa dague tribale. Comme le faisaient les ancêtres. La voie du guerrier… Il la suivrait, se répéta-t-il mentalement en descendant silencieusement la petite butte le séparant du refuge de sa victime. Il la suivrait ou du moins il essaierait. Car si l’occasion se représentait, les anciens tolèreraient sûrement une petite entorse à la règle millénaire.

Un éclairage rosâtre inondait la maison, où était entassé pêle-mêle un mobilier fabriqué à la main. Une table, des chaises, une bibliothèque garnie de quelques rares ouvrages aux couvertures gondolées par l’humidité ambiante… Mais pas de traces de sa proie. Sur un banc taillé dans le bois d’un banian, le jeune homme qu’il avait aperçu un peu plus tôt attendait, profondément endormi. Drogué sûrement, mais dans quel but ? Pas question de prendre le risque de pénétrer dans la pièce, bien trop éclairée. Sans un bruit, Rajatan fit le tour de la maison, sortant par la porte arrière en silence sans avoir repéré sa cible. Elle n’avait pourtant pas disparu… La nervosité faisant trembler ses sourcils broussailleux, l’homme-tigre regretta de ne pas avoir demandé à Citra plus d’informations concernant cet homme. Il était particulier, à n’en pas douter. Etait-il une proie, ou un prédateur ?

Au détour d’un mur de bambou, Rajatan le repéra enfin. Lui tournant le dos, sa cible clairement identifiable à sa veste bleue semblait contempler l’une des ses constructions, ressemblant fort à une forme de séchoir à viande. Alignées sur sa gauche, cinq carcasses pendaient, en trop mauvais état pour pouvoir dire à quel type d’animal elles appartenaient. La proie, quant à elle, ne l’avait pas aperçu : c’était le moment où jamais. Attrapant son arc, Rajatan décocha une flèche, qui alla se ficher dans le crâne de l’homme à la veste avec un bruit mouillé. Mais à la grande surprise du guerrier rakyat, il ne s’écroula pas, se contentant d’osciller. Sur le point de tirer un second projectile, Rajatan remarqua alors dans la pénombre la corde habilement dissimulée par le col de la veste, et nouée autour du cou de sa cible. Le temps qu’il comprenne qu’il était tombé dans un piège, l’homme-tigre fut brusquement assailli d’une sensation nouvelle pour lui. La morsure froide de l’acier, dans le bas du dos.

Baissant les yeux alors qu’un liquide épais lui remontait le long de la gorge, Rajatan vit l’extrémité ornée de la lame de la machette lui crever le ventre avant de faire rapidement le trajet inverse. Roulant sur le côté, il vit son meurtrier s’approcher lentement, ses yeux brillant dans l’obscurité. Les mots prononcés par l’individu parvenaient difficilement à ses oreilles, trop occupées par les tambourinements assourdissants de son cœur. « Salut mec… ; susurra l’être penché au dessus de Rajatan ; T’es venu rendre visite à tes petits copains ? Histoire de compléter ma collection ? Je pense pas que ton pote a apprécié ta flèche, vois tu ? ». Il s’arrêta un instant, prit d’un éclat de rire sardonique. « Mais où sont les bonnes manières ? C’est pas parce qu’on aura pas l’occasion de se revoir qu’il ne faut pas pour autant se présenter… Moi, c’est… ».

Rajatan ne put entendre la fin de la phrase. Son propre sang l’étouffait et ses paupières se fermaient lentement. Il ne put voir le visage de celui qui l’avait éventré mais avant qu’il ne close ses yeux, il vit distinctement un étrange dessin ornant la poitrine nue de son assassin. Cela rappelait un genre de cerf, presque souriant, entouré de roses rouge sang. Sous la représentation de l’animal, quatre lettres se succédaient, rédigées à l’encre noire à même la chair. B-U-C-K... Abandonnant tout contrôle sur son propre corps, Rajatan entendit cependant quelques mots alors que les battements de son cœur se faisaient moins réguliers. « Tu sais, mon gars, je sais pas si tu m’entends encore mais si c’est le cas, tu assistes à un putain de paradoxe. Ou plutôt deux d’ailleurs. Le premier, c’est que c’est sûrement la première fois qu’un chevreuil parvient à tuer un tigre. Le second et encore plus incroyable, c’est que c’est à coup sûr la première fois qu’on verra le premier manger le second… ».

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lundi, 01 octobre 2012

Forever [I am all Yours] par Eva Almer

A l'occasion du 50ème anniversaire de l'éternel James Bond 007, voici l'occasion idéale de réhabiliter une composition inédite rejetée pour le thème du film Quantum of Solace.

 

 

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