jeudi, 15 octobre 2015
The Gamechangers [Cinéma/Critiques]
On ne révolutionne pas le jeu vidéo sans se faire quelques ennemis.
Quand Harry Potter joue les Rockstar
Un titre et une affiche pour le moins simplistes et énigmatiques, trompeurs pourrait-on facilement dire puisqu'ils évoquent davantage la destinée d'un gang dans un quartier sensible plus que les vicissitudes d'un studio de jeu vidéo. Et pourtant, The Gamechangers est contre toute-attente une passionnante plongée dans les coulisses de l'un des éditeurs de jeux vidéo les plus populaires (et les plus décriés) à savoir Rockstar Games.
Indissociable de la série GTA, Rockstar a beaucoup fait parler de lui en bien et en mal. Un peu à la manière de The Social Network sur Facebook, The Gamechangers décrypte l'évolution d'un phénomène mondial que ce soit au niveau de son processus de création (les fans de GTA San Andreas seront aux anges), du relationnel entre l'équipe (les hauts et les bas) que de ses retombées sociales, politiques et judiciaires.
Si le film est aussi réussi c'est qu'il bénéficie d'un équilibre parfait entre ses diverses thématiques et d'une forme de neutralité qui laissent le spectateur totalement libre de choisir son camp, à compter qu'il le veuille. Personnellement, j'ai beaucoup aimé le film car je me suis retrouvé en partie dans les deux personnages. Je crois à la liberté artistique et au fait que les jeux vidéo méritent d'être pleinement exploités, mais je crois aussi que tout cela ne peut pas se faire au détriment d'une forme d'éducation et de sensibilisation des parents et de leurs enfants. Sam Houser (campé par un Daniel Radcliffe époustouflant) le précise bien : chacun doit assumer son rôle et sa responsabilité et à partir de là on réalise que les deux protagonistes ont de bonne intentions, mais ont aussi commis des fautes. Houser aurait du mieux superviser le retrait de la fameuse scène de sexe qui sert de fil conducteur à l'intrigue et de son côté Jack Thompson (Royal Bill Paxton) aurait dû mieux identifier son combat et sa cible ce qu'a fait finalement - et grâce à lui - Hilary Clinton en pointant le doigt sur l'accès facilité des jeux vidéo violents par les mineurs et aussi par les jeunes psychologiquement fragiles (ce qui explique certainement les meurtres à l'origine de la polémique), faille que je tente moi-même à mon niveau de mettre en évidence depuis plusieurs années. Lors d'une séquence très pertinente, un médecin met en évidence le fait que les images violentes sollicitent la même partie du cerveau que des traumatismes réellement vécus. On pourrait donc dire que les jeux vidéo violents entre de mauvaises mains seraient l'huile sur le feu, mais pas le feu lui-même.
Drame social mâtiné de thriller, le téléfilm, pourtant court, est d'une grande richesse. Les amoureux des jeux vidéo trouveront un film qui en parle et en parle bien sous un angle, qui plus est, réellement original, mais soulève aussi un certain nombre de débats et de questions fondamentales sur l'industrie du divertissement, la culture et la manière dont la société doit apprendre à marier liberté et sécurité dans un cadre encore très mal régi où chacun se rejette la balle. Transition toute trouvée pour préciser qu'on apprend pourquoi Rockstar a édité un jeu de tennis de table très réaliste entre deux GTA.
Commandé par la BBC, Gamechangers n'a pas été approuvé par Rockstar qui est pourtant très largement valorisé. L'arroseur arrosé n'a semble-t-il pas accepté un contenu jugé sensible ou inexact. Quant à savoir quoi exactement, le mystère reste entier...
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