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mercredi, 08 octobre 2014

Les Gardiens de la Galaxie [Cinéma/Critiques]

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Après le succès ravageur de la phase 1, Marvel est passé à la phase 2 de son carnet de route (notamment avec Captain Amercia : The Winter Soldier), repoussant ses ambitions et du même coup multipliant la richesse exponentielle d'un univers en croissance constante à l'image d'une excellente série télé. Que cela se produise sur grand écran n'en est que plus appréciable, les suites étant pour une fois justifiées et loin d'être réduites à cela.

C'est dans cette optique que voit le jour une nouvelle franchise en devenir, l'adaptation des Gardiens de la Galaxie qui, comparé à la renommée des autres super héros de l'écurie, font figure de parfaits outsiders. En théorie, seulement. Le fait est que Marvel n'a maintenant plus grand-chose à prouver et c'est sur un savoir-faire désormais incontestable qu'elle porte à notre connaissance ce space-opera rafraîchissant qui pose un nouveau jalon dans son irrépressible ascension vers un triomphe planétaire vertigineux.

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Avant...

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Après !

Tous les ingrédients semblaient réunis pour assurer un nouveau succès au studio : un groupe de gentils anti-héros atypiques, bourrés d'humour et de folie ainsi qu'un contexte SF qui n'est pas sans rappeler le meilleur de Starwars et de la trilogie Mass Effect (les gamers fans de la série devraient trouver leur compte). On ajoute une belle brochette de stars (visibles ou non), le compositeur du moment, Brian Tyler (Assassin's Creed IV : Black Flag, Insaisissables) et on file les rênes de cette grosse production à un réal peu connu, mais estimé, James Gunn, qui a toutes les raisons de ne pas gâcher la marchandise.

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Le design de Nebula est très réussi, une sorte de mélange entre Jack (déjà clin d'oeil aux Chroniques de Riddick) et Liara de la série de jeux Mass Effect, une référence SF, s'il en est. Dommage que ce personnage soit simplifié et sous-exploité. La suite la réhabilitera peut-être.

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Pourtant ça commence étrangement, c'est le moins qu'on puisse dire. Années 80, une famille dans un hôpital. Ambiance intimiste, dramatique. Quoi ? Comment ? Je me serais trompé de salle ? Le film a l'air très bien, ce n'est pas le problème, mais je n'ai pas payé pour ça et... boum ! En un plan me voilà rassuré. Il n'y a pas d'erreur de ma part, ni du réalisateur. C'est juste la première preuve que Les Gardiens de la Galaxie ne mange pas aux mêmes râteliers que les autres blockbusters.

Cette originalité de l'époque dont est issu Peter Jason Quill/Star-Lord accompagne l'histoire tout du long sous la forme d'une BO aussi dynamique que faussement anachronique et donne énormément de personnalité au film, ce qui n'est pas sans rappeler l'une des qualités de l'infortuné et prématuré Titan AE (avec son excellente BO pop/rock) qui partage justement avec Les Gardiens de la Galaxie la même ADN. Il est quand même très regrettable de constater que ce qui a peut-être contribué au sort funeste du premier fait sans doute partie intégrante du succès du second. Aucune reconnaissance pour les avant-gardistes. Et ce n'est pas l'accueil réservé à Tron premier du nom lors de sa sortie en salles qui me donnera tort.

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Dans Star Trek, Zoe Saldana côtoyait une alien à la peau verte. Dans les Gardiens de la Galaxie, elle incarne Gamora, une tueuse à la peau verte. Contagion ? La belle avait auparavant arboré une peau bleue sous les traits de Neytiri dans Avatar. Décidément, quel caméléon ! L'actrice en tout cas continue de briller dans le registre de la SF.

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Gamora et Star-Lord, sur la même longueur d'ondes. A noter que le nom Gamora n'est pas sans rappeler les Gamorréens de Starwars, eux-mêmes caractérisés par un épiderme verdâtre. On se rappelle de Chris Pratt dans un autre rôle mémorable, celui du "meilleur pote" de James McAvoy dans Wanted.

Le film se scinde selon moi en trois parties très apparentes d'un intérêt malheureusement décroissant.

La première nous familiarise avec l'univers et les personnages. C'est à mon sens la plus réussie. L'équipe n'est pas encore constituée et on sent qu'il y a du boulot avant que les cinq compères soient unis comme les doigts de la main.  On jubile devant leurs maladresses autant que leurs faits d'armes et on se réjouit de la suite des évènements.

Une fois les cinq compagnons redevenus libres, l'intrigue et ses enjeux apparaissent plus clairement. Mais leurs limites aussi. L'humour et les situations deviennent redondants et le manque cruel de rebondissements commence à se faire sentir. L'ennui s'installe alors. Etrange paradoxe quand on sait que la qualité visuelle est pourtant permanente et nous gratifie de plans souvent somptueux, que les acteurs font le taf, que les ingrédients dans l'ensemble répondent toujours présents. Mais il n'empêche qu'on décroche inexorablement, et ce, malgré la promesse d'un final explosif. Comme s'il n'avait plus rien à prouver, le film s'essouffle et retombe dans un classicisme décevant. Les gags ne nous font même plus sourire et on observe le baroud d'honneur avec indifférence.

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Le catcheur Dave Bautista s'en sort très bien dans le rôle de Drax Le Destructeur, un être brutal, qui plus est épris de vengeance, mais dont l'humanité ne demande qu'à être dévoilée. Aura-t-il droit à une carrière à la The Rock ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Le film semble en fait tourner en rond et cultiver progressivement les défauts de la plupart des autres grosses productions : l'action est trépidante, mais pas toujours visible, la faute à une caméra trop rapprochée de l'action. Les chorégraphies des combats qui étaient travaillées au début du film deviennent anecdotiques dans la dernière partie. Tout devient assez prévisible et caricatural : le méchant à force de vouloir faire le méchant tout en épargnant la vie des héros finit par perdre toute crédibilité, et même nos cinq attachants gardiens perdent de leur saveur en dépit des évènements qui visent à les souder et à nous émouvoir. On sent qu'il ne leur arrivera rien de fâcheux, la preuve est que malgré certaines situations critiques, ils s'en sortent toujours sans la moindre cicatrice.  C'est là qu'on se rappelle qu'entretenir l'illusion qu'il peut arriver malheur aux personnages principaux est essentiel pour l'implication. Heureusement un twist final que n'aurait pas renié Shyamalan ainsi qu'une révélation concernant Star-Lord permettent de redonner in extremis un coup de fouet à l'ensemble.

On réalise alors que le manque d'explications sur l'enlèvement de Peter Quill et la linéarité apparente sont délibérés puisque résultant de l'intention de faire des Gardiens de la galaxie une trilogie. Ce qui relativise ces défauts et en même temps nous interroge sur la valeur du film en tant que tel. L'efficacité du procédé narratif emprunté aux séries télé lorsqu'il est transposé au cinéma avec son propre rythme de diffusion est donc un poil remis en cause lorsque, comme dans ce cas, l'équilibre des deux composants est mis à mal. D'autant que la suite n'est pas prévue avant deux bonnes années.

Les personnages secondaires et les doubleurs originaux ont eu droit à un casting en or. Petite revue en détails :

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John C. Reilly dans le rôle de Rhomann Dey

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Glenn Close incarne Nova Prime

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Benicio Del Toro qui après Sin City et Wolfman, confirme son goût pour la métamorphose. Dans le rôle du collectionneur, il nous offre une version futuriste de Karl Lagerfeld. Ce personnage était introduit dans la première scène post-générique de Thor 2 qui nous permettait de comprendre où Marvel voulait en venir au final. Je ne saurais donc trop vous conseiller de la visionner pour une totale compréhension du puzzle scénaristique surtout si, comme moi, vous avez fait l'impasse sur la suite des aventures du grand blond.

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Question interprétation, c'est sans doute Michael Rooker, assez vite reconnaissable, qui détient la palme. Il est manifeste que le comédien s'est fait plaisir dans la peau (bleue) du sournois et cupide Yondu.

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L'acteur Bradley Cooper (Limitless) fait merveille en donnant vie à Rocket même si on attendait une voix plus en adéquation avec le caractère farfelu et cartoonesque du personnage.

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Vin Diesel prête sa voix à Groot, autant dire qu'on oubliera vite ce détail. Si le personnage se caractérise par une unique réplique qui alimente (un peu trop) l'humour du film, l'identité de son doubleur s'avère au final une fausse bonne idée puisqu'on ne l'entend quasiment pas et le spectateur de ne pas profiter de son timbre caverneux d'ordinaire si appréciable. Cependant il faut savoir que suite au décès de Paul Walker, son ami et partenaire sur la série Fast and Furious, Vin Diesel, profondément touché, désirait s'éloigner du show business. Ce rôle minimaliste et dépaysant (l'acteur a enregistré la version dans toutes les langues) lui permettait un compromis intéressant (Merci véver pour l'info). A noter que Groot est à l'origine de quelques scènes visuellement très poétiques.

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Josh Brolin (Gangster Squad) double quant à lui un personnage que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même.

Ressenti donc plutôt mitigé, en tout cas pour mon premier avis. La faute peut-être à une surexploitation des meilleures idées au détriment de vraies surprises, une noirceur et une violence trop édulcorées par l'étiquette film grand public et l'impression plus ou moins consciente d'avoir déjà vu un certain nombre d'éléments ailleurs, sous une forme plus ou moins proche. Après Star Trek : Into Darkness qui m'avait un peu laissé de marbre, la question se pose : serais-je devenu imperméable à la SF ?

Et puis d'un point de vue tout à fait personnel, mais qui bien heureusement ne rentre pas en ligne de compte dans ma critique, il y a aussi l'amer constat de retrouver dans ce film plusieurs ingrédients de mon histoire Le Sang Des Etoiles, écrite des années auparavant, qui perd du coup une certaine part de son originalité. Ce n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière que je sentirais mon imaginaire "pillé par Hollywood". Le statut d'auteur amateur et anonyme n'est pas toujours facile à porter surtout quand on assiste, impuissant, à la perte de ses (bonnes) idées.

Si seulement, le film entier avait su conserver cette dynamique !

Il reste que, objectivement, Les Gardiens de la Galaxie est une grosse bouffée d'oxygène qu'on attendait pas et qui, on l'espère, servira de tremplin au prochain Starwars. En espérant un peu moins de légèreté de la part de Disney. Mais ça, c'est pas gagné !

 

 

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Tron Legacy Soundtrack par Daft Punk [Musiques]

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Malgré le succès du groupe, sa renommée et son talent, j'avoue n'avoir jamais été complètement séduit par les compositions du tandem casqué. Certains tubes ont retenu mon attention, bien sûr, et j'appréciais l'originalité de leur travail et leurs ambitions artistiques. Mais c'est véritablement la sortie et la vision de Tron Legacy qui m'a fait entrer de plein pied dans la dimension Daft Punk. Alors bien sûr on peut d'emblée me rétorquer que la BO du film n'est que partiellement leur oeuvre étant donné qu'elle obéit à des directives plus commerciales et que par voie de conséquence des compositeurs de renom tels que Hans Zimmer (Man of Steel, Inception) ont apporté leur contribution. Mais ne sachant dans quelle mesure, on peut au mieux supposer qu'ils ont agencé la partie orchestrale pour faciliter le travail du duo. Le fait est que le résultat - une sorte d'opéra techno-symphonique à la fois épique, lyrique et hautement récréatif - est une totale réussite et un vrai renouveau de la musique de films à une période où justement elle commençait sérieusement à manquer de souffle. 

Mais la beauté de l'oeuvre met en évidence un autre constat que je ne suis pas le seul à avoir fait : la BO de Tron Legacy est tellement envoûtante, tellement inspirée qu'elle s'apprécie naturellement encore plus une fois dissociée des images qu'elle illustre... jusqu'à se révéler être un bien meilleur film que le film lui-même. Oui, à ce point. Pourquoi ? Parce que les émotions que génère la musique de Daft Punk ne trouve pas d'écho, pas d'équivalent ni dans le scénario, ni dans la mise en scène, pas plus que dans les personnages traités à l'écran ou à de trop rares occasions. On a bien quelques frissons lorsque le héros se lance pour la première fois sur sa light cycle ou lorsque le morceau End Of Line annonce un combat dantesque dans la boite de nuit (caméo de Daft Punk en bonus), mais qui, au final, se verra réduite à une anecdotique échauffourée. Un moindre effet donc en regard de l'intensité potentielle.

En résumé, on pourrait dire que le film n'est clairement pas à la hauteur de sa BO laquelle a pour effet secondaire de pointer du doigt les défauts déjà très apparents du travail de Jospeh Konsiski (Oblivion). Et en l'écoutant encore et encore, on finit par se faire progressivement une autre idée de ce que Tron Legacy aurait pu être s'il en avait été digne. Et notre coeur de cinéphile de se serrer face à ce regrettable rendez-vous manqué.

 Mon projet de fanfic : Heroes of the Grid

 

 

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