dimanche, 24 juillet 2016
X-Men : Apocalypse [Cinéma/Critiques]
Singer chante faux
Après un Commencement très réussi, un Days Of Future Past audacieux, voici le troisième volet de la nouvelle trilogie des X-Men contant toujours le développement de l'école de Xavier et la rivalité de ce dernier avec Magneto. Las, c'est sans doute le plus inégal en terme de qualité et d'intérêt. Voyons cela en détails.
Le gros atout de cet opus, une fois n'est pas coutume, c'est Magneto qui apporte l'émotion et l'intensité qui sinon manquent cruellement au film. On aurait préféré que la trame tourne autour de lui et d'un mutant qui lui est proche. Magneto demeure un bad guy vraiment parfait de par le cas de conscience qu'il représente. Il est bien sûr bon de renouveler le contenu, mais si c'est pour perdre au change, on s'en passe.
Michael Fassbender (X-Men First Class, Piégée) dans une tenue plutôt classe. En attendant celle d'Assassin's Creed en fin d'année...
La présence d'Apocalypse nous prive d'ailleurs d'une scène de représailles attendue qui aurait sans doute été trop violente, mais bon à côté de ça on a droit à un fetauring dans la base de Stryker sanglant certes, mais pas forcément très utile et qui de surcroît renforce le défaut du film : à force de nous montrer les mêmes séquences et personnages emblématiques sous d'autres angles, on ne sait plus trop quoi on regarde : reboot ? remake ? suite ? préquel ? Un mix de tout ça ? C'était déjà le cas de l'opus précédent qui brouillait déjà la perception du spectateur. Et cette confusion est d'autant plus marquée que les films s'enchainent au cinéma sans temps mort comme des épisodes de série télé. Il est peut-être temps de laisser reposer un peu tout ça. Enfin j'y crois pas trop.
Apocalypse, le grand méchant, le tout premier mutant. Malgré tout le talent et les efforts de Oscar Isaac (Sucker Punch, L'Eveil de la Force) d'habitude très à l'aise dans la peau des gentils comme des méchants, le personnage demeure trop inconsistant et son manque de dynamisme n'arrange rien. Sans énerver autant que celle de Bane dans The Dark Knight Rises, on finit quand même par se lasser de sa voix résonnante de vilain tout-puissant.
Un design non retenu pour Apocalypse, pourtant le personnage aurait eu plus d'impact ainsi.
Le choix de ses quatre cavaliers est plutôt étrange, leurs pouvoirs n'étant clairement pas du même niveau. On pense à Archangel qui fait clairement de la figuration. Psylocke (visuellement très proche du comics) s'en sort un peu mieux, mais on ne sait absolument rien sur elle, plutôt frustrant.
Mystique, quant à elle, se forme un peu plus au rôle de leader des X-Men ce qui renvoie à sa prestation dans Hunger Games. Jennifer Lawrence ne m'a jamais convaincu dans la peau de la polymorphe bleue, visuellement parlant je veux dire. Je préfère de loin le rendu du personnage quand Rebecca Romijn l'incarne, notamment au niveau du visage. Et question combat, c'était autre chose aussi. Dans Apocalypse, un coup de coude et c'est terminé. On est loin des chorégraphies travaillées du premier X-Men.
Puisqu'on aborde le sujet de la mise en scène, il est indéniable que c'est l'élément le plus bancal du film. On passe d'une intro kitsch à souhait (Singer tu aurais dû revoir celle de La Momie, on est plus dans les années 60 !!!) à des moments prenants comme la séquence d'Eric dans la forêt et le lancement des missiles au son de la 7ème symphonie de Beethoven, morceau que j'apprécie particulièrement, déjà utilisé dans Predictions avec Nicolas Cage et dont je me suis moi-même servi dans ma série Batman: Requiem for Innocence. Singer a pourtant démontré dans le passé qu'il pouvait être très inspiré niveau mise en scène avec notamment l'intro mémorable de X-Men 2 qui introduisait brillamment le personnage de Diablo au son du Dies Irae de Mozart (une autre musique classique que je kiffe grave en passant !). Quand on sait de quoi il est capable, la déception est évidemment plus grande.
On a droit au début du film à un combat dans une cage qui pourrait rappeler le premier X-Men de par l'ambiance, mais qui faute d'inspiration nous renverra davantage au film Street Fighter de sinistre mémoire. Le combat entre Apocalypse et Xavier est original et aurait pu donner lieu à un fantastique duel, mais le concept n'est pas assez exploité.
Et puis bien sûr il y a Quicksilver. Ce personnage capable de défier le temps nous avait déjà gratifié d'une séquence inoubliable dans Days of Future Past et il remet le couvert ici avec encore une fois beaucoup d'humour et d'imagination alors que le reste du film en ait clairement dépourvu. On en apprend un peu plus sur lui, mais son potentiel demeure sous-exploité. Ce geek addict aux années 80, incarnation de la cool-attitude, qui utilise son pouvoir avec une légèreté aussi indéniable que son pouvoir est d'une importance capitale dans la survie de nombreux personnages pourrait donner lieu à d'autres situations vraiment intéressantes. A noter qu'il existe une autre version de Quicksilver dans Avengers : Age of Ultron incarné par Aaron Taylor (Kick-Ass), qu'on aura tôt fait d'oublier surtout en comparaison.
La nouvelle Storm est visuellement très réussi, mais aurait mérité un traitement plus approfondi. Ses origines ne plairont pas à tout le monde.
Diablo fait son grand retour, mais personnellement je ne suis toujours pas satisfait. Visuellement j'attends toujours un personnage athlétique que ce soit en terme de design comme dans sa manière de se déplacer (hors téléportation) et de combattre, sans doute parce que c'est ainsi que je l'ai connu, précisément dans le numéro 42 de la série Excalibur (que j'ai vendu bien trop vite et qu'il me tarde de retrouver - à quel prix ???)
Dans ce numéro, il se trouve qu'il y a une séquence similaire à celle de Quicksilver dans Days of Future Past dans laquelle les héros sont figés en plein combat, puis réorganisés pour se frapper les uns les autres. J'en profite pour dire que je suis très fan du dessin d'Alan Davis. Je suis assez exigeant au niveau du style, j'aime que ce soit assez réaliste et assez épuré. Ce que je reproche aux comics c'est qu'on a souvent droit à différents styles parfois sur une même histoire.
Autre dessinateur que j'affectionne : Travis Charest (j'ai toujours quelques numéros de Wildcats).
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