vendredi, 01 mars 2013
Salt [Cinéma/Critiques]
En dirigeant Salt, Phillip Noyce, le réalisateur de Jeux de Guerre (avec Harrison Ford), retrouvait le thriller d'espionnage avec cette fois Angelina Jolie (Wanted, Maléfique) dans le premier rôle, à savoir celui d'un agent de la CIA. Mais là s'arrête les points communs.
Avec Salt, l'aspect politique est clairement relégué au second plan. La force du film est concentrée dans les multiples rebondissements et l'action en adéquation. Malgré quelques facilités, le scénario de Kurt Wimmer (réalisateur du mémorable Equilibrium) nous tient en haleine du début à la fin, avec une Angelina Jolie très investie, parfaitement calibrée pour ce personnage dont on ne dira rien pour préserver les nombreuses surprises. A ses côtés, on apprécie aussi la présence du charismatique et imposant Liev Shreiber (Sphere) avec lequel elle forme un tandem attachant.
Si vous ne savez rien de ce film, je ne saurais trop vous conseiller de ne pas visionner la moindre bande-annonce qui, si elle pourrait vous appâter, vous ôtera dans le même temps la première - et pas des moindres - grosse surprise de l'intrigue.
Le final, très ouvert, nous fait voir le film comme un pilote de série de luxe avec en prime un ultime cliffhanger qui finit de nous convaincre que Salt est décidément l'un des meilleurs films de Angelina Jolie de même qu'une référence dans le genre.
Pour son prochain rôle, cette femme va jouer la cruelle fée de la Belle au Bois Dormant. Merci, c'est déjà fait !
22 secondes pour Mourir
Si le film est incontestablement une réussite on ne peut vraiment pas en dire autant de l'avant-première qui avait eu lieu au Grand Rex à Paris en août 2010.
Une première pour moi. Très fan de l'actrice à cette époque, je venais d'écrire une nouvelle parodique en son honneur (Angelina Jolie & moi) et par un heureux hasard je découvrais sur le net cet évènement qui avait lieu prochainement. Imaginez donc mon enthousiasme (remplacez Angelina Jolie par une célébrité que vous affectionnez c'est mieux pour l'identification) lorsque je réalisai que j'allais pouvoir rencontrer de près ou de loin mon idole et peut-être lui remettre une copie de mon manuscrit traduit en partie quoique très approximativement (merci quand même Reverso).
N'habitant pas la capitale et y venant rarement, je prépare bien mon voyage afin de profiter au mieux de cette occasion inespérée.
J'arrive assez en avance ce qui me permet de ne pas attendre trop longtemps malgré une queue évidemment très conséquente. Mais ça se retourne un peu contre moi. J'attends facilement trois quarts d'heure sur mon siège du balcon auquel va bientôt se rajouter une bonne heure de retard de la star.
Pas grave, après tout je suis au Grand Rex, quoi, pas le petit ciné de province. Ils doivent mettre le paquet sur l'animation surtout un jour pareil avec une salle aussi grande et aussi bondée, avec le plein de VIP et de journalistes et...écourtons le suspens, on a eu droit en tout et pour tout à la même bande annonce de Salt en boucle et quelques infos très concises pour ne pas nous encourager à quitter la salle. Oui le Grand Rex à Paris c'est ça !
Après une attente interminable donc, la belle arrive enfin. Malgré son retard elle prend quand même le temps de répondre à quelques interviews que l'on regarde sur le grand écran avec un sentiment partagé de joie et de grosse frustration. Mais après tout, si c'est le prix à payer pour partager des moments privilégiés, pourquoi pas ?
Elle entre, enfin, on sourit un peu malgré tout car on désespérait de la voir et on commence à respirer de nouveau. Le meilleur va pouvoir commencer, forcément, puisqu'on vient de vivre le pire.
Bah non, en fait. Le pire est à venir. Car le pire n'est jamais décevant (dixit Bernard Tapis dans "Hommes, Femmes mode d'emploi" de Lelouch)
Elle balance trois phrases clichées à mort, comme une machine bien programmée :
- J'aime la France, j'aime Paris (bah heureusement parce que quand t'aimes ni le pays, ni la ville, qu'est-ce que ça doit être le retard ? Une semaine ???)
- On a travaillé très dur sur ce film (j'ose espérer que t'as bossé le film plus que le discours !)
- J'espère que vous l'aimerez (une chance car si on comptait sur toi pour justifier le déplacement, on serait vraiment les rois des cons !!!)
Après cette très éloquente introduction, les lumières s'éteignent et le spectacle commence. Je digère difficilement cette présentation pour le moins expédiée en me disant qu'après tout vu le retard c'est normal et qu'on se rattrapera à la fin du film avec un questions-réponses digne de ce nom, la moindre des choses en somme.
Le film est tellement bien que j'oublie vite ce malencontreux épisode et je me réjouis de nouveau quand les lumières s'allument. On attend tous, un peu fébriles, de voir réapparaître la star prête à répondre à toutes les questions qui nous brûlent les lèvres (pas aussi charnues que les siennes ok !) On attend un peu, beaucoup, passionnément, à la folie...et il ne se passe rien du tout. J'observe atterré les VIP déserter le rez-de-chaussée et c'est alors que je comprends que le merveilleux épilogue qu'on espérait tous avoir n'aura jamais lieu. C'est fini. Le rêve est terminé, il est grand temps de se réveiller.
Je sors de la salle en piteux état, l'esprit embrumé, le corps flageolant. D'habitude on ressent ça quand on est amoureux. J'apprends à mes dépends que ça arrive aussi lorsqu'on vit une grosse désillusion (je vous rassure, j'en ai connu des plus dramatiques !) Je trouve quand même la force de demander des comptes à un employé. Il m'explique qu'elle est partie il y a longtemps. Elle était tellement en retard qu'elle n'a pas pu rester et s'est sauvée rapidement après le début de la projection.
Je viens d'apprendre sur le net (par un spectateur aussi chanceux que moi) que son speech bateau avait durée 22 secondes. Je me sens volé, floué, arnaqué, escroqué, trahi, trompé,... C'est qu'une place de ciné au Grand Rex pour une avant-première + le métro + l'aller-retour Tours- Paris en train = c'est pas donné surtout quand on marche pas sur l'or. Quant à l'espoir...je vous raconte pas ce qu'il m'a coûté, ce serait indécent !
Je vois un spectateur interviewé. Il a pas l'air mécontent. A cette époque je subis encore sans broncher les affres de la vie. Si cela arrivait aujourd'hui je me ruerais sans hésiter sur le micro pour révéler au monde entier cette supercherie :
Un retard d'une heure sans la moindre excuse à la salle remplie + aucune animation pour nous faire patienter (à Tours on a dix fois mieux) + speach bateau de 22 secondes donc + pas d'échanges avec l'actrice puisque à cause du retard et bah on file comme une voleuse en plein film donc double punition pour le public qui lui a été exemplaire = merci bien plus d'avant-première à Paris pour moi et encore moins au Grand Rex autant dire que je ne suis pas près d'y remettre ni les pieds, ni la bourse d'ailleurs ! Quand on a aussi peu d'estime et de respect pour le public (les fans ?) on annonce pas sa venue en fanfare, on reste chez soi, on s'occupe de sa famille, de ses enfants, de son Brad Pitt (au hasard !). Des avant-premières, aux quatre coins du monde, ça doit user, je vais pas dire le contraire, mais bon y a pire comme quotidien et surtout chaque public est unique. Je dirais même plus que chaque personne dans le public est unique. C'est une responsabilité, ça c'est un fait. Car oui les fans sont des êtres humains. Quoi, t'avais oublié, Angie ? Bah pas nous !
Avec le recul évidemment, on est plus philosophe. Car finalement cette expérience m'aura appris une chose : il ne faut rien attendre d'une star aussi populaire, qu'elle s'appelle Angelina Jolie ou Bernadette Michot (au hasard aussi !). Une actrice se doit effectivement de travailler dur sur un film, pour le reste ça ne nous regarde pas, en tout cas, moi, ça ne me regarde plus.
Docteur, je suis guéri ? Merci. Combien je vous dois ? Me dites pas 22 euros ou je gerbe sur votre canapé !
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un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air
22:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salt, thriller, espionnage