Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 04 mars 2016

Le viol n'est pas un jeu télévisé ! [Société]

Le viol n'est pas un jeu télévisé

Il est terrifiant de constater à quel point ceux qui ont de l'influence ne savent pas s'en servir et pire l'utilisent à des fins mercantiles, voyeuristes et/ou afin de renforcer leur popularité.

C'est ainsi que le community manager de la série Plus Belle La Vie s'est permis de solliciter l'avis des internautes sur Twitter au sujet d'une scène de viol conjugal en leur demandant si l'héroïne l'avait cherché ?

Et s'il y a bien une chose dont les victimes souffrent en premier lieu c'est justement de cette forme de culpabilité dont on les affuble et qu'elles ressentent elles-mêmes naturellement.

Entre silence lié aux tabous d'un côté et culpabilisation de l'autre, comment ne pas avoir honte alors que paradoxalement on a rien fait. On a jamais eu autant besoin d'aide et presque  tout autour de nous nous désigne comme les seules coupables. C'est à ce terrible non sens qu'il faut mettre fin.

Il n'y a pas et il n'y aura jamais aucune bonne raison de commettre un viol et de se faire violer. Le viol est un crime. Un crime, mais pas une fatalité comme le rappelle Priscillia, victime d'inceste, qui au terme de longues démarches est parvenu à faire condamner l'auteur du viol qu'elle a subi. Un reportage sur France 3 Centre a été diffusé mercredi 2 mars (hélas beaucoup trop tard) pour rappeler des chiffres et des situations dramatiques, mais aussi pour rappeler qu'il y a de l'espoir car la loi, même si elle est lente, s'est mise à jour à ce sujet et qu'avec du soutien et de la volonté on peut se reconstruire.


Le combat pour ma vie par OliviaNG

La victoire de Leonardo Dicaprio aux Oscars 2016  est loin d'être le seul évènement notable de cette soirée. Lady Gaga, elle, en a profité pour sensibiliser l'opinion sur les viols qui ont lieu dans les campus américains avec une chanson live (associée au documentaire The Hunting Ground), accompagnée de victimes de viols. Certaines portant au poignet l'inscription : Ce n'est pas ta faute. Oui car il n'y a effectivement qu'un coupable et c'est le violeur. Aucune excuse, aucun motif ne peut justifier un tel acte. Le viol est un crime, une forme de meurtre parfois puisqu'il tue à petits feux, sur le long terme les personnes les plus fragiles, les plus isolées.

Le titre de la chanson ? Jusqu'à ce que ça t'arrive, car tout le monde doit être sensible à la question et s'y confronter en gardant en tête que ça n'arrive pas qu'aux autres. Si vous avez la chance d'y avoir échappé, peut-être certains de vos proches ne l'ont pas eu sans même que vous le sachiez. Il suffit de voir les statistiques pour s'en convaincre.

Heureusement, il y en a qui se servent positivement de leur influence et qui sensibilisent et encouragent au lieu d'alimenter la perversion.

En Lien

Helpie

Quand les mots me manquent

La Honte doit changer de camp

De la condition de la femme violée

Le harcèlement sexiste dans les transports

Priscillia: Notre Combat et sa Victoire contre l'inceste

 

 BONUS

Parce que Lady Gaga - qui n'est pas à un paradoxe près - c'est aussi une robe en steak de boeuf que le groupe Die Antwoord (héros du film Chappie) a épinglé de manière très amusante.

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

mercredi, 25 novembre 2015

De la condition de la femme violée [Société]

Mercredi 25 novembre

Journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Rien ne peut justifier un viol et penser le contraire est un crime supplémentaire.

La honte doit changer de camp et la justice doit faire peau neuve.

lutte contre le viol,victime de viollutte contre le viol,victime de viollutte contre le viol,victime de viol

De la condition de la femme violée

Je vous préviens tout de suite, ça va être du billet plombant. Le genre de truc que vous n'avez pas forcément envie de trouver sur un blog, dans un cyber-endroit où vous avez envie de parler de bouquins, de futilités ou de rigoler comme des baleines pour un jeu de mots foireux. Bref, si vous voulez de la légèreté, sur ce coup c'est mal barré.

Après-demain, c'est la journée de lutte contre le viol et la violence faite aux femmes, et je pouvais pas passer à côté.

Au delà du fait qu'un viol est un événement brutal, violent (comme son nom l'indique, tiens) et qui marque à vie, ce qui me rend malade, c'est ce statut de victime qui te pend au nez et la putain de culpabilité qui va avec. Oui, tu es passée par une étape traumatisante. Oui, tu en as vraiment chié. Non, rien ne sera jamais plus comme avant. C'est vrai. Mais le pire, c'est définitivement l'après : le remord, l'envie de vivre contrebalancée par la honte, l'image que la société va te renvoyer, involontairement ou non.

J'ai été violée. Je ne vais pas rentrer dans les détails, le qui, le quoi, le comment, ça me ferait tomber du côté sordide de la force, ce pathos grand public larmoyant que j'ai en horreur. Après ça, j'ai continué à vivre, tant bien que mal. J'en ai chié d'une façon innommable, je n'ai pas tout de suite choisi d'aller de l'avant. Il m'a fallu trois ans pour arrêter de me flageller chaque jour avec ma supposée culpabilité, pour arriver à retrouver une vie sociale acceptable, pour me réaménager un quotidien vivable. J'essaie de prendre du recul du mieux que je peux, au lieu de lécher mes plaies et de les rouvrir toute ma vie. C'est parfois compliqué, mais je ne souhaite plus être une victime, ni me comporter comme telle.

Et vous savez quoi ? Il m'arrive encore malgré moi de me sentir responsable, et j'ai l'impression que les grandes campagnes nationales organisées contre les violences ne font pas tellement évoluer les mentalités à petite échelle. C'est encore un gros tabou que je vis parfois au quotidien, notamment dans ma famille où il est quasiment interdit d'en parler, alors qu'il ne devrait pas être permis de se réduire au silence. On est dans une société qui t'incite à faire tout un tas de paperasse pour foutre des mecs en taule, tout en te faisant comprendre que ce serait moins dérangeant si tu te faisais toute petite. C'est une contradiction qui m'échappe. Ce qui me gêne, c'est que bon nombre de personnes considèrent que si tu t'es laissée faire, c'est que tu devais quand même être un peu consentante, allez hein, on te connaît. De toute façon, tu portes souvent des jupes, et puis tu fais un peu plus que ton âge, et puis t'as bien accepté d'aller chez lui, tu devais bien te douter que ça allait déraper. Peut être même que tu en avais envie. En plus regarde, tu te mets jamais à pleurer, tu dis toujours que tout va bien, c'est que ça doit être vrai. C'est bon, fais pas ta mijaurée, on le sait nous qu'au fond t'as bien aimé. Tu t'es pas assez battue, t'as préféré te soumettre plutôt que de te faire tabasser à en crever. T'as laissé faire, alors que tu aurais pu te défendre, c'est que tu avais bien envie que ça t'arrive.

Je grossis à peine le trait. Et comme une conne, j'ai fini par y croire. Je me suis laissée tellement bouffer par cette dictature du préjugé que je suis devenue l'ombre de moi même. Longtemps, j'ai été bouffée par cette impression profonde que j'aurais du mourir, que j'aurais du savoir résister. Et je me suis détestée, moi. Détestée d'avoir vécu un acte abject, détestée de ne pas avoir préservé ma dignité, détestée de n'avoir pas réagi à temps et de m'être résignée. Et vous connaissez la meilleure ? En réalité, pendant trois ans, je n'ai jamais pensé à ce connard avec rage, haine ou mépris. Il n'y était pour rien,

j'étais coupable, c'était ma faute. C'était moi. Jusqu'au jour où je me suis dit que la victimisation (autant de la part des auteurs de viol que de la part des proches, des amis, des regards extérieurs), ça suffisait bien un moment.

Alors franchement, soyons honnêtes, être considérée comme la pauvre fille qui s'est fait violer, être regardée de travers parce que tu étais simplement là au mauvais moment, te faire conforter dans ton statut de chose fragile et dévastée, ça n'a pas d'importance finalement. Ça ne devrait jamais en avoir. T'en as réchappé, t'es une survivante. T'empêche pas de vivre à cause de ça, putain. T'es toujours là, alors vis, sois fière de toi, de ce que tu es et de la force qu'il t'a fallu pour te relever. Voilà ce qu'on devrait dire à toutes ces femmes qui ont vécu ce traumatisme, pas seulement se donner bonne conscience en placardant des affiches partout une fois dans l'année.

Voilà ce qu'on devrait nous dire, à toutes. En tout cas, moi, j'aurais aimé.

 

Source : Misery & Arsenic

 

En Lien :

Helpie

Quand les mots me manquent

Le harcèlement sexiste dans les transports

Priscillia: Notre Combat et sa Victoire contre l'inceste

lutte contre le viol,victime de viollutte contre le viol,victime de viollutte contre le viol,victime de viol

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

lundi, 28 septembre 2015

Priscillia : Notre combat et sa victoire contre l'inceste [Société]

Priscillia 

Notre combat et sa victoire contre l'inceste

 

J'en parlais encore il y a peu dans un article déguisé en nouvelle titré Helpie. Et voilà que dimanche, lors de la première fête médiévale de Tours (promis, je publierai des photos !), par le plus grand des hasards, un flyer au sol attire mon attention. En découvrant son contenu, j'apprends qu'un rassemblement de soutien est prévu lundi 28 septembre 2015 devant le palais de justice de Tours à 13h30 en faveur de Priscillia, victime d'inceste. Avec ce qu'a vécu ma soeur Lado, le témoignage de plus en plus fréquents de personnes sur des traumatismes similaires et donc mon fameux article, ce fut comme une évidence, je devais m'y rendre.

Priscillia comparaissait aujourd'hui pour porter jusqu'au bout son accusation de viol à l'encontre d'un ami pour le moins instable de ses parents qui âgé de 28 ans a vécu une relation avec elle fortement encouragée par ses derniers et à leur domicile (s'il vous plait) alors qu'elle-même n'avait que 14 ans. Encouragée au point qu'un viol s'est produit en toute impunité.

Porter plainte demande déjà énormément de courage alors engager une procédure aussi longue qu'éprouvante en nécessite encore bien plus. Et tout courage pour faire éclater la vérité et la justice demande un soutien à sa mesure.

Du haut de ses 20 ans, du courage, Priscillia n'en manque pas et nul doute que son expérience saura en inspirer plus d'un(e). De la ténacité également, car elle avait déjà été violée par son demi-frère (condamné pour ces faits) et que le report du présent jugement au mois d'avril a été très éprouvant pour elle, on l'imagine.

Mais en plus du soutien qu'elle a reçu de proches, de sympathisants et d'une équipe très engagée de France 3 Tours, Priscillia a eu la chance d'avoir une avocate efficace pour défendre ses intérêts et d'une juge qui a su s'imposer aux bons moment et le fait est que face à l'immaturité du violeur et à la folie caractérisée de ses deux géniteurs (un père faussement amnésique et une mère faussement handicapée), les occasions n'ont pas manqué. Sordide, est le mot qui vient le plus à l'esprit pour caractériser ce véritable théâtre où n'ont cessé les mensonges, les fabulations et les aberrations en tous genres (les accusés cautionnent allègrement un détournement de mineur sous leur toit tout en niant avoir eu connaissance de ce qui se passait chez eux, la génitrice qui demande des dommages et intérêts à sa fille).

Après un long réquisitoire de part et d'autre, la justice a tranché et elle a bien tranché. Pas de peine de prison (en tout cas dans un premier temps, si les accusés se tiennent tranquilles), mais une culpabilité déclarée et une condamnation officielle avec des dommages et intérêts à verser à la victime.

On peut trouver cela très léger en regard de la gravité du crime et pourtant au vu de ce qui se passe habituellement (les faits ne sont pas récents ça complique forcément les choses pour la victime), Priscillia a réellement gagné, son courage et sa ténacité ont payé. On peut quand même trouver incohérent que le suivi thérapeutique ne soit imposé qu'au violeur alors que les géniteurs ont un passif (des attouchements du géniteur, des enfants placés) et un désordre psychologique des plus inquiétants.

Mais le combat de Priscillia, s'il a eu un dénouement heureux, n'est pas terminé. Parce qu'il faut qu'il serve d'exemple à tous, parce que le tabou doit cesser pour que le viol, quel qu'il soit, cesse d'être un crime protégé, sous-estimé. Nous avons tous une responsabilité. La honte doit changer de camp et la sérénité aussi. Aux violeurs passés et potentiels de trembler, la loi et la justice vous ont à l'oeil, vos proies si vous les attaquez se défendront et vous paierez pour vos crimes.

Soutien pour injustice : Priscillia

Priscillia va prochainement rencontrer Mathilde Brasilier qui a choisi elle aussi de briser la loi du silence dans son livre : Il y avait le jour, il y avait la nuit, il y avait l'inceste.

 

 En Lien

Nouvel amendement sur l'inceste

Poussée à 14 ans dans le lit d'un trentenaire

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air